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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 17 septembre 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 40 du 3 octobre 2013)

Comme une mère qui défend ses enfants

Comme une mère qui nous aime, nous défend, nous donne la force pour aller de l’avant dans la lutte contre le mal. Telle est l’image de l’Église esquissée par le Pape François, mardi 17 septembre, au cours de la Messe célébrée à Sainte-Marthe.

En commentant le passage évangélique de Luc qui raconte la résurrection du fils de la veuve de Naïn (7, 11-17), le Pape a décrit Jésus qui, en voyant la femme devant le cadavre de son fils unique mort, « fut pris d’une grande compassion ». Et il a défini le sentiment du Christ comme « la capacité de souffrir avec nous, d’être proche de nos souffrances et de les faire siennes ». Du reste, il savait bien « ce que signifie être veuve à cette époque », quand les mères restées seules pour élever leurs enfants devaient s’en remettre à l’aide et à la charité des autres. C’est pourquoi les préceptes d’alors insistent tant sur ce point : « Aider les orphelins et les veuves, parce qu’à cette époque ils étaient les plus seuls, les plus abandonnés ». La pensée de l’Évêque de Rome est ensuite allée à d’autres figures de veuves dont on parle dans la Bible. À leur endroit, le Seigneur fait preuve particulièrement « d’attention, un amour spécial », au point qu’elles finissent par constituer « une icône de l’Église, parce que l’Église aussi, en un certain sens, est veuve : son époux est parti et elle marche dans l’histoire en espérant le retrouver, le rencontrer. Alors, elle sera l’épouse définitive ». Mais, a-t-il averti, « pendant ce temps, l’Église est seule », et le Seigneur n’est pas visible pour elle : donc, « elle possède une dimension de veuvage ». La première conséquence de ce veuvage est que l’Église devient « courageuse », à l’image d’une mère « qui défend ses enfants », tout comme la veuve de l’Évangile « qui allait chez le juge corrompu pour défendre ses enfants et à la fin a gagné ». Parce que, a souligné le Pape, « notre mère l’Église a ce courage d’une femme qui sait que ses enfants sont les siens et qu’elle doit les défendre et les conduire à la rencontre avec son époux ». Du courage, dérive ensuite le deuxième élément, la force, comme en témoignent d’autres veuves décrites dans les Écritures : au nombre de celles-ci Noemi, arrière-grand-mère de David, « qui n’avait pas peur de rester seule », ou la veuve macchabée avec sept enfants, « qui pour ne pas avoir renié Dieu, pour ne pas avoir renié la loi de Dieu ont été martyrisés par le tyran ». Chez cette femme, un détail a frappé le Pape François : le fait que la Bible souligne « qu’elle parlait en dialecte, dans la première langue », comme le fait « notre mère l’Église », qui nous parle « dans cette langue de la vraie orthodoxie que nous comprenons tous, cette langue du catéchisme, cette langue forte, qui nous rend forts et nous donne aussi la force morale pour aller de l’avant dans la lutte contre le mal ». Le récit de Luc se conclut avec la description du jeune homme mort qui se relève et s’assoit puis commence à parler, et de Jésus qui le rend à sa mère. Comme il fait avec nous, a fait noter le Pape, « quand il nous pardonne, quand il nous rend à la vie », parce que « notre réconciliation ne finit pas dans le dialogue », avec le prêtre qui nous donne le pardon, mais elle s’achève « quand il nous restitue à notre mère ». En effet, a-t-il conclu, « il n’y a pas de chemin de vie, il n’y a pas de pardon, il n’y a pas de réconciliation en dehors de la Mère Église », si bien qu’il faut toujours « demander au Seigneur, la grâce d’avoir confiance en cette mère qui nous défend, nous enseigne, nous fait grandir ».



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