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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 28 janvier 2016

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 7 du 18 février 2016)

Sans mesure

Le thème du témoignage, entendu comme élément fondateur de la vie du chrétien, a été au centre de la réflexion du Pape François. Mais que doit caractériser ce témoignage ? Le Pape a tiré la réponse directement de l’Évangile du jour, en reprenant le passage de Marc (4, 21-25), qui suit immédiatement la « parabole du grain ». Jésus « nous parle de la lampe » qui n’est pas placée sous le boisseau, mais sur le lampadaire. Une lumière, a-t-il ajouté, qui ne peut être cachée, mais qui sert « pour illuminer ». Voilà donc « l’un des traits du chrétien, qui a reçu la lumière dans le baptême et doit la donner ». Le chrétien « est un témoin ».

Le mot « témoignage » renferme précisément « l’une des particularités des comportements chrétiens ». En effet : « Un chrétien qui apporte cette lumière, doit la faire voir parce qu’il est un témoin ». Et si un chrétien « préfère ne pas faire voir la lumière de Dieu et préfère ses propres ténèbres », alors « il lui manque quelque chose et ce n’est pas un chrétien complet ». Une partie de lui est occupée, les ténèbres « entrent dans son cœur, parce qu’il a peur de la lumière » et il préfère « les idoles ». Mais le chrétien « est un témoin », témoin de « Jésus Christ, lumière de Dieu. Et il doit placer cette lumière sur le candélabre de sa vie ». Dans le passage évangélique proposé par la liturgie, on parle aussi « de la mesure » et on lit : « De la mesure dont vous mesurez, on mesurera pour vous, et on vous donnera encore plus ». Voilà « l’autre particularité, l’autre attitude propre » au chrétien. Il est fait référence, en effet, à la magnanimité : « Un autre trait du chrétien est la magnanimité, parce qu’il est fils d’un père magnanime, à l’âme grande ». Même lorsqu’il dit : « Donnez, et il vous sera donné », la mesure dont parle Jésus est « pleine, bonne, débordante ». De la même façon, « le cœur chrétien est magnanime. Il est toujours ouvert ». Et il a poursuivi : « Lorsque tu entres dans cette lumière de Jésus, quand tu entres dans l’amitié de Jésus, quand tu te laisses guider par l’Esprit Saint, le cœur devient ouvert, magnanime ». Dès lors s’instaure une dynamique particulière : le chrétien « ne gagne pas, il perd ». Mais en réalité, « il perd pour gagner autre chose, et avec cet “échec” d’intérêts, il gagne Jésus, il gagne en devenant témoin de Jésus ». Pour traduire en termes concrets sa réflexion, François s’est alors adressé à un groupe de prêtres qui célébraient le jubilé d’or de leur ordination : « Cinquante ans sur la voie de la lumière et du témoignage » et, « en cherchant à être meilleurs, en cherchant à apporter la lumière sur le candélabre » ; une lumière qui, telle est l’expérience de tous, « parfois tombe », mais qu’il est toujours bon de chercher à reproduire « généreusement, c’est-à-dire avec un cœur magnanime ». Et, en remerciant les prêtres pour ce qu’ils ont fait « dans l’Église, pour l’Église et pour Jésus », et en leur souhaitant la « grande joie d’avoir bien semé, d’avoir bien illuminé et d’avoir ouvert les bras pour recevoir tous avec magnanimité », le Pape leur a également dit : « Seuls Dieu et votre mémoire savent combien de personnes vous avez reçues avec magnanimité, avec une bonté de pères, de frères » et « à combien de personnes qui avaient le cœur un peu obscur vous avez donné la lumière de Jésus ». Parce que, a-t-il dit en concluant son raisonnement, « dans la mémoire d’un peuple » demeurent « la semence, la lumière du témoignage et la magnanimité de l’amour qui accueille ».

 



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