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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 17 mars 2016

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 12 du 24 mars 2016)

Le fil de l’espérance

Spes contra spem , « croire contre toute espérance » : telle est, selon saint Paul, la carte d’identité du chrétien. Lequel, dans la lignée d’Abraham, sait bien que « le fil de l’espérance », même dans les moments les plus difficiles, « court le long de l’histoire du salut : de plus, il est source de joie ». Cette invitation à ne jamais perdre l’espérance, certains que l’on ne sera jamais déçus, a été reproposée par le Pape. « La liturgie d’aujourd’hui nous prépare aux fêtes de Pâques avec la réflexion sur la vertu si laissée de côté, si humble, qu’est l’espérance » (Jn 8, 51-59). « Aujourd’hui, l’Église nous parle de la joie de l’espérance ». Précisément « dans la première prière de la Messe, nous avons demandé à Dieu la grâce de préserver l’espérance de l’Église, afin qu’elle ne manque pas ». En outre, saint Paul, « en parlant de notre père Abraham, nous dit : “Croyez contre toute espérance”. Et ainsi, « lorsqu’il n’y a pas d’espérance humaine, il y a la vertu qui te fait aller de l’avant, humble, simple, mais qui te donne une joie, parfois une grande joie, parfois seulement la paix ». Mais jamais ne manque « la sécurité », parce que « l’espérance ne déçoit pas ». « Cette joie d’Abraham croît dans l’histoire », a poursuivi le Pape, en répétant les paroles du Seigneur rapportées par Jean dans l’Évangile proposé par la liturgie : « Abraham, votre père, exulta de joie dans l’espérance de voir mon jour ». C’est vrai, l’espérance « reste parfois cachée, elle ne se voit pas », tandis que « parfois, elle se manifeste ouvertement ». Et ainsi, « quand Marie arrive dans sa maison, Elisabeth lui dit : “Dès que l’enfant a entendu ta voix, il a tressailli de joie en mon sein !” ». Dans cette rencontre, il y a « la joie de la présence de Dieu qui marche avec son peuple ». Et « quand il y a de la joie, il y a la paix. Et cela est la vertu de l’espérance : de la joie à la paix, qui ne déçoit jamais ». Voilà la raison pour laquelle le peuple de Dieu, même « dans les moments de l’esclavage, dans les moments où il était étranger, en terre étrangère », a toujours eu « ce sentiment de sécurité que les prophètes faisaient croître : “Le Seigneur vous sauvera” ». Et « ce fil de l’espérance commence ici, avec Abraham, Dieu qui parle à Abraham et “finit” dans ce passage de l’Evangile où le même Dieu qui a parlé à Abraham dit : “C’est moi qui ai parlé ; je suis avant Abraham ; je suis celui qui a appelé Abraham ; je suis celui qui a commencé ce chemin de salut” ». C’est « le Dieu qui nous accompagne, c’est aussi le Dieu qui souffre, qui souffre comme son peuple a souffert, souffre dans la croix, mais est fidèle à sa parole ». Précisément à ce propos, le Pape a suggéré un examen essentiel de conscience sur la foi, la charité et l’espérance, en proposant certaines questions directes : « As-tu la foi ? Oui, père, j’ai la foi : je crois dans le Père, dans le Fils et dans le Saint-Esprit, dans les sacrements ; bien, as-tu la charité ? Oui, oui, mais pas beaucoup, j’essaie de ne pas me disputer, d’aider ceux qui ont besoin, de faire quelque chose de bon dans la vie ». Voilà les réponses que nous pouvons donner « facilement de nombreuses fois ». L’espérance est « la vertu humble, la vertu qui coule sous l’eau de la vie, mais qui nous soutient pour ne pas nous noyer dans les nombreuses difficultés, pour ne pas perdre le désir de trouver Dieu, de trouver ce visage merveilleux que nous verrons tous un jour ». Et « aujourd’hui est un beau jour pour réfléchir sur cela : le même Dieu qui a appelé Abraham et l’a fait sortir de sa terre sans savoir où il devait aller, est le même Dieu qui monte sur la croix pour accomplir la promesse qu’il a faite ». Il est, a poursuivi le Pape, « le même Dieu qui dans la plénitude des temps, fait que cette promesse devienne réalité pour nous tous ». Et ce « qui unit ce premier moment à ce dernier moment est le fil de l’espérance ». Ainsi, ce « qui unit ma vie chrétienne à notre vie chrétienne, d’un moment à l’autre, pour aller toujours de l’avant — pécheurs mais en avant — est l’espérance ». Et, encore, « ce qui nous donne la paix dans les moments difficiles, dans les moments les plus sombres de la vie », est toujours « l’espérance ».

 



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