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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 22 septembre 2016

( L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 39 du 29 septembre 2016 )

Ostéoporose de l’âme

C’est la vanité, avec la convoitise et l’orgueil, qui est l’une des « racines de tous les maux  » dans le cœur de toute personne. La course effrénée, si typique de nos temps, « pour feindre, pour sembler, pour apparaître » ne conduit à rien, « elle ne nous apporte pas de véritables gains » et laisse l’inquiétude dans l’âme. La vanitas vanitatum du Qohélet (1, 2-11) proposée par la liturgie du jour, a été au centre de la méditation du Pape François. Mais le point de départ a été l’inquiétude du roi Hérode Antipas décrite dans l’Évangile de Luc (9, 7-9). En effet, le Souverain « était inquiet » parce que ce Jésus dont tout le monde parlait « était pour lui comme une menace ». Dans notre âme, « il y a la possibilité d’avoir deux inquiétudes : une bonne, l’inquiétude qui est celle de l’Esprit Saint, que nous donne l’Esprit Saint, et qui rend l’âme inquiète pour faire de bonnes choses, pour aller de l’avant ; et une mauvaise inquiétude, celle qui naît d’une mauvaise conscience ». C’est précisément cette dernière qui caractérisait les deux souverains contemporains de Jésus. Ceux qui, comme eux, « font du mal », ont « mauvaise conscience et ne peuvent pas vivre en paix ». Une réalité intérieure sur laquelle s’est concentrée la réflexion du Pape : « Ces gens ont fait le mal, mais le mal a toujours la même racine, n’importe quel mal : la convoitise, la vanité et l’orgueil ». Tous les trois, « ne te laissent pas la conscience en paix », ils empêchent tous qu’entre « la sainte inquiétude de l’Esprit Saint » et « conduisent à vivre ainsi : inquiets, avec la peur ». Sollicité par la première lecture, le Pape s’est alors arrêté sur la vanité : « Vanité des vanités, vanité des vanités... Tout est vanité ». L’expression du Qohélet peut apparaître « un peu pessimiste », même si en réalité « tout n’est pas ainsi : il y a des gens bons ». Mais, « le texte veut souligner cette tentation qui nous est si propre, qui est également la première de nos pères : être comme Dieu ». En effet, la vanité « nous gonfle » mais « a une courte vie, car elle est comme une bulle de savon » et n’apporte jamais « un véritable gain ». Pour faire mieux comprendre cette réalité intérieure, le Pape a utilisé plusieurs images concrètes : « la vanité est comme une “ostéoporose” de l’âme : les os, de l’extérieur, semblent en bonne santé, mais à l’intérieur, ils sont tous abîmés ». Et encore : « La vanité nous conduit à la tricherie ; comme les tricheurs falsifient les cartes pour gagner. Et cette victoire est fausse, elle n’est pas authentique. Voilà la vanité : vivre pour feindre, vivre pour apparaître. Et cela inquiète l’âme ». Mais où est la force de la vanité? « Poussés par l’orgueil, vers les méchancetés », on ne veut pas « permettre que l’on voie une erreur », on tend « à tout couvrir ». C’est vrai qu’il y a beaucoup de « gens sains » ; mais il est tout aussi vrai qu’il y des gens dont on pense : « Quelle brave personne! Elle va à la Messe tous les dimanches. Elle fait d’importantes offrandes à l’Église », sans s’apercevoir de l’« ostéoporose », de la « corruption qu’elles ont à l’intérieur ». Du reste, « la vanité est cela! Elle te fait apparaître avec un visage d’image pieuse, mais à l’intérieur, ta vérité est toute autre ». Face à cela, « où est notre force et la sécurité, notre refuge? ». La réponse vient elle aussi de la liturgie. En effet, dans le psaume du jour, on lit : « Seigneur, tu as été pour nous un refuge, de génération en génération ». Et dans le chant à l’Évangile on rappelle les paroles de Jésus : « Je suis le chemin, la vérité, la vie ». Cela « est la vérité, pas le trucage de la vanité ». C’est pourquoi il est important de prier « pour que le Seigneur nous libère de ces trois racines de tous les maux : la convoitise, la vanité et l’orgueil. Mais surtout de la vanité, qui nous fait tant de mal ».

 

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