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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jamais esclaves de la loi

Lundi, 24 octobre 2016

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 47  du 24 novembre 2016)

La rigidité de l’hypocrite n’a rien à voir avec la loi du Seigneur, mais elle a un rapport avec « quelque chose de caché, une double vie » qui rend esclaves et qui fait oublier qu’être du côté de Dieu signifie vivre « la liberté, la douceur, la bonté, le pardon ». Ce sont précisément les attitudes du chrétien — qui ne doit pas faire semblant d’être bon pour masquer « la maladie » de la rigidité — qui ont été indiquées par le Pape François. C’est « le passage de l’Évangile d’aujourd’hui de Luc (13, 10-17) qui nous enseigne cette difficulté de marcher dans la loi du Seigneur et il nous signale que c’est une grâce que nous devons demander : marcher dans la loi du Seigneur ». François a indiqué « dans ce passage de l’Évangile deux paroles fortes sur la femme : “libérée” et “prisonnière” ». Luc écrit que « le diable l’avait emprisonnée dans la maladie pendant dix-huit ans et que Jésus la libère ». Mais il le fait « le samedi et la loi dit clairement que le samedi on ne travaille pas ». C’était « la loi antique », alors que « la loi nouvelle nous dit de ne pas travailler le dimanche ». La guérison accomplie par Jésus suscite l’indignation du chef de la synagogue qui « sent de son devoir de réprimander la femme et dit : “Venez donc ces jours-là vous faire guérir, et non le jour du sabbat!” ». Mais, à ces mots « Jésus répond avec force : “Hypocrites! chacun de vous, le sabbat, ne délie-t-il pas de la crèche son bœuf ou son âne pour le mener boire ou à manger? Et à elle non?” ». « Le mot “hypocrite” est répété de nombreuses fois par Jésus aux personnes rigides, à celles qui ont une attitude de rigidité en accomplissant la loi, qui n’ont pas la liberté du fils : elles ont le sentiment que la loi doit se faire ainsi et ils sont esclaves de la loi ». « Hypocrites » est un mot que « Jésus répète de nombreuses fois aux personnes rigides, car derrière la rigidité il y a autre chose, toujours, quelque chose de caché dans la vie d’une personne ». En effet, « la rigidité n’est pas un don de Dieu ; la douceur, oui ; la bonté, oui ; la bienveillance, oui ; le pardon, oui ; mais la rigidité, non! ». Donc, « derrière la rigidité il y a toujours quelque chose de caché, dans beaucoup de cas une double vie ». Mais « il y a aussi une part de maladie : les personnes rigides souffrent beaucoup et, quand elles sont sincères et qu’elles s’aperçoivent de cela, elles souffrent parce qu’elles ne réussissent pas à avoir la liberté des fils de Dieu ; elles ne savent pas comment on marche dans la loi du Seigneur et elles ne sont pas heureuses. Et elles souffrent beaucoup ». Ainsi, même « si elles semblent bonnes, parce qu’elles suivent la loi, derrière il y a quelque chose qui ne les rend pas bonnes : elles sont méchantes, hypocrites ou bien elles sont malades ». Cependant, « elles souffrent ». Pour rendre son raisonnement plus clair, le Pape a reproposé l’histoire des « deux fils de la parabole du fils prodigue », racontée également par Luc dans son Évangile (15, 11-32). « Le fils aîné était bon », au point que « tous les voisins, tous les amis du père » disaient : « Comme ce fils est bon, il fait toujours ce que le père dit! ». Mais ensuite, dans leurs commentaires, ils ajoutaient : « Pauvre père, avec son deuxième fils qui a été une catastrophe, il est parti avec l’argent et mène une sale vie, une vie de pécheur! ». A la fin, cependant, l’histoire « se renverse ». Voilà l’attitude de l’« hypocrite : derrière le bien qu’il fait, il y a l’orgueil ». Le fils prodigue, quant à lui, « savait qu’il avait un père et au moment le plus sombre de sa vie il est allé chez son père ». « Il n’est pas facile de marcher dans la loi du Seigneur sans tomber dans la rigidité mais les personnes rigides souffrent beaucoup ». En conclusion, le Pape a invité à prier « pour nos frères et nos sœurs qui croient que marcher dans la loi du Seigneur est devenir rigides : que le Seigneur leur fasse sentir qu’Il est père et qu’Il aime la miséricorde, la tendresse, la bonté, la douceur, l’humilité ».

 



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