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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Le véritable protagoniste

Lundi 11 juin 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°028 du 12 juillet 2018)

Le mandat de Jésus est clair: «Allez, prêchez, faites des disciples». Mais que signifie véritablement «évangéliser»? C’est ce qu’expliquent les deux lectures de la liturgie du jour. Des passages des Actes des apôtres (11, 21-26 ; 13, 1-3) et de l’Evangile de Matthieu (10, 7-13), «nous pouvons tirer trois dimensions de l’évangélisation» qui, en synthèse, «est annonce, est service, est gratuité».

Il faut comprendre, avant tout, que l’évangélisation «n’est pas une simple prédication, c’est une annonce, c’est plus»: en effet, l’annonce «frappe, entre, change les cœurs». Et le motif est simple: «parce qu’à l’intérieur, il y a l’Esprit Saint. Sans l’Esprit Saint, il n’y a pas d’évangélisation». Et «lui est le protagoniste de l’évangélisation, nous sommes les serviteurs. Mais c’est lui qui la mène de l’avant». Ainsi, quand il n’y a pas l’Esprit, il n’y a que nos capacités», il peut y avoir «également notre foi, mais sans l’Esprit, la chose ne va pas de l’avant; elle ne change pas les cœurs». En utilisant un néologisme aussi particulier qu’efficace, le Pape a expliqué que l’annonce «gifle», c’est-à-dire qu’elle frappe de façon directe, «elle va de l’avant, elle change les choses». Et en effet, «tant de fois, nous avons vu des programmes pastoraux bien faits, parfaits, comme on doit faire les choses, pas après pas, mais qui n’étaient pas un instrument pour l’évangélisation, ils étaient la fin en soi. Et ces programmes pastoraux ont échoué». Pourquoi ? «Parce qu’ils sont incapables de changer les cœurs». Jésus ne demande pas «une attitude de chef d’entreprise», mais la docilité à l’Esprit.

Il y a ensuite un second élément: «le service». Sur cela aussi, «Jésus est clair» et il commande aux disciples: «Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons». C’est-à-dire que l’évangélisation «avec l’annonce, apporte aussi le service». Si cette dimension manque, cela peut sembler une annonce, «mais ça ne l’est pas». La présence de l’Esprit est fondamentale, et «l’Esprit non seulement te pousse à proclamer les vérités du Seigneur et la vie du Seigneur, mais il te porte aussi vers tes frères, tes sœurs, pour les servir», même «dans les petites choses». A cet égard, le Pape s’est arrêté pour souligner un aspect négatif dans la vie de l’Eglise: «Il n’est pas bon qu’il existe des évangélisateurs qui se font servir et qui vivent pour se faire servir». «Grimper les échelons dans l’Eglise est le signe que l’on ne sait pas ce qu’est l’évangélisation. C’est un signe. Les gens qui utilisent les autres pour être servis. Non: tu dois servir! Celui qui commande doit être comme celui qui sert, dit le Seigneur».

Le troisième élément est «la gratuité». Le Seigneur dit: «Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement». Un principe pour lequel il n’y a pas d’exception, à moins qu’il ne soit possible pour quelqu’un de dire: «Non, moi je me suis sauvé par mes propres mérites». Mais «moi, je pense qu’il n’existe personne dont les mérites suffisent pour sauver: nous avons tous été sauvés gratuitement par Jésus Christ et donc nous devons donner gratuitement». C’est une leçon pour tous «les agents de la pastorale»: que «leur vie doit être gratuite, au service, à l’annonce, portés par l’Esprit».

 

 



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