EVANGELII GAUDIUM - page 160

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évangélisatrice et sans elle nous n’arrivons pas à comprendre pleinement l’esprit
de la nouvelle évangélisation.
Le don de Jésus à son peuple
285. Sur la croix, quand le Christ souffrait dans sa chair la dramatique rencontre
entre le péché du monde et la miséricorde divine, il a pu voir à ses pieds la
présence consolatrice de sa Mère et de son ami. En ce moment crucial, avant de
proclamer que l’œuvre que le Père lui a confiée est accomplie, Jésus dit à
Marie : « Femme, voici ton fils ». Puis il dit à l’ami bien-aimé : « Voici ta
mère » (
Jn
19, 26-27). Ces paroles de Jésus au seuil de la mort n’expriment pas
d’abord une préoccupation compatissante pour sa mère, elles sont plutôt une
formule de révélation qui manifeste le mystère d’une mission salvifique
spéciale. Jésus nous a laissé sa mère comme notre mère. C’est seulement après
avoir fait cela que Jésus a pu sentir que « tout était achevé » (
Jn
19, 28). Au pied
de la croix, en cette grande heure de la nouvelle création, le Christ nous conduit
à Marie. Il nous conduit à elle, car il ne veut pas que nous marchions sans une
mère, et le peuple lit en cette image maternelle tous les mystères de l’Évangile.
Il ne plaît pas au Seigneur que l’icône de la femme manque à l’Église. Elle, qui
l’a engendré avec beaucoup de foi, accompagne aussi « le reste de ses enfants,
ceux qui gardent les commandements de Dieu et possèdent le témoignage de
Jésus » (
Ap
12, 17). L’intime connexion entre Marie, l’Église et chaque fidèle,
qui, chacun à sa manière, engendrent le Christ, a été exprimée de belle manière
par le bienheureux Isaac de l’Etoile : « Dans les Saintes Écritures, divinement
inspirées, ce qu’on entend généralement de l’Église, vierge et mère, s’entend en
particulier de la Vierge Marie […] On peut pareillement dire que chaque âme
fidèle est épouse du Verbe de Dieu, mère du Christ, fille et sœur, vierge et mère
féconde […] Le Christ demeura durant neuf mois dans le sein de Marie ; il
demeurera dans le tabernacle de la foi de l’Église jusqu’à la fin des siècles ; et,
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