EVANGELII GAUDIUM - page 25

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tâche des exégètes et des théologiens aide à « mûrir le jugement de l’Église »
.
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D’une autre façon les autres sciences le font aussi. Se référant aux sciences
sociales, par exemple, Jean-Paul II a dit que l’Église prête attention à leurs
contributions « pour tirer des indications concrètes qui l’aident à remplir sa
mission de Magistère ».
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En outre, au sein de l’Église, il y a d’innombrables
questions autour desquelles on recherche et on réfléchit avec une grande liberté.
Les diverses lignes de pensée philosophique, théologique et pastorale, si elles se
laissent harmoniser par l’Esprit dans le respect et dans l’amour, peuvent faire
croître l’Église, en ce qu’elles aident à mieux expliciter le très riche trésor de la
Parole. A ceux qui rêvent une doctrine monolithique défendue par tous sans
nuances, cela peut sembler une dispersion imparfaite. Mais la réalité est que
cette variété aide à manifester et à mieux développer les divers aspects de la
richesse inépuisable de l’Évangile
.
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41. En même temps, les énormes et rapides changements culturels demandent
que nous prêtions une constante attention pour chercher à exprimer la vérité de
toujours dans un langage qui permette de reconnaître sa permanente nouveauté.
Car, dans le dépôt de la doctrine chrétienne « une chose est la substance […] et
une autre la manière de formuler son expression ».
45
42
C
ONC
.
ŒCUM
. V
AT
.
II, Const. dogm.
Dei Verbum
, sur la Révélation divine,
n. 12.
Parfois, en écoutant un
langage complètement orthodoxe, celui que les fidèles reçoivent, à cause du
langage qu’ils utilisent et comprennent, c’est quelque chose qui ne correspond
pas au véritable Évangile de Jésus Christ. Avec la sainte intention de leur
communiquer la vérité sur Dieu et sur l’être humain, en certaines occasions,
43
Motu proprio
Socialium Scientiarum
, (1 janvier 1994) :
AAS
86 (1994), 209.
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Saint Thomas d’Aquin soulignait que la multiplicité et la distinction « proviennent de l’intention du premier
agent », celui qui veut « que ce qui manque à une chose pour représenter la bonté divine soit suppléé par une
autre », parce « qu’une seule créature ne saurait suffire à représenter sa bonté comme il convient » (
S. Th.
I, q.
47, a. 1). Donc nous avons besoin de saisir la variété des choses dans leurs multiples relations (cf.
S. Th.
I, q. 47,
a. 2, ad 1 ; q. 47, a. 3). Pour des raisons analogues, nous avons besoin de nous écouter les uns les autres et de
nous compléter dans notre réception partielle de la réalité et de l’Evangile.
45
J
EAN
XXIII, Discours lors de l’ouverture solennelle du Concile Vatican II (11 octobre 1962) VI, n. 5 :
AAS
54
(1962), 792 : « Est enim aliud ipsum depositum Fidei, seu veritates, quae veneranda doctrina nostra continentur,
aliud modus, quo eaedem enuntiantur ».
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