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nous leur donnons un faux dieu ou un idéal humain qui nâest pas vraiment
chrétien. De cette façon, nous sommes fidèles à une formulation mais nous ne
transmettons pas la substance. Câest le risque le plus grave. Rappelons-nous
que « lâexpression de la vérité peut avoir des formes multiples, et la rénovation
des formes dâexpression devient nécessaire pour transmettre à lâhomme
dâaujourdâhui le message évangélique dans son sens immuable ».
42. Ceci a une grande importance dans lâannonce de lâÃvangile, si nous avons
vraiment à cÅur de faire mieux percevoir sa beauté et de la faire accueillir par
tous. De toute façon, nous ne pourrons jamais rendre les enseignements de
lâÃglise comme quelque chose de facilement compréhensible et dâheureusement
apprécié par tous. La foi conserve toujours un aspect de croix, elle conserve
quelque obscurité qui nâenlève pas la fermeté à son adhésion. Il y a des choses
qui se comprennent et sâapprécient seulement à partir de cette adhésion qui est
sÅur de lâamour, au-delà de la clarté avec laquelle on peut en saisir les raisons et
les arguments. Câest pourquoi il faut rappeler que tout enseignement de la
doctrine doit se situer dans lâattitude évangélisatrice qui éveille lâadhésion du
cÅur avec la proximité, lâamour et le témoignage.
43. Dans son constant discernement, lâÃglise peut aussi arriver à reconnaître des
usages propres qui ne sont pas directement liés au cÅur de lâÃvangile.
Aujourdâhui, certains usages, très enracinés dans le cours de lâhistoire, ne sont
plus désormais interprétés de la même façon et leur message nâest pas
habituellement perçu convenablement. Ils peuvent être beaux, cependant
maintenant ils ne rendent pas le même service pour la transmission de
lâÃvangile. Nâayons pas peur de les revoir. De la même façon, il y a des normes
ou des préceptes ecclésiaux qui peuvent avoir été très efficaces à dâautres
époques, mais qui nâont plus la même force éducative comme canaux de vie.
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J
EAN
-P
AUL
II, Lett. enc.
Ut unum sint
(25 mai 1995) n. 19:
AAS
87 (1995), 933.