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et simple. De diverses manières, ces joies puisent à la source de lâamour
toujours plus grand de Dieu qui sâest manifesté en Jésus Christ. Je ne me lasserai
jamais de répéter ces paroles de Benoît XVI qui nous conduisent au cÅur de
lâÃvangile : « à lâorigine du fait dâêtre chrétien il nây a pas une décision éthique
ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne,
qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive »
8. Câest seulement grâce à cette rencontre â ou nouvelle rencontre â avec
lâamour de Dieu, qui se convertit en heureuse amitié, que nous sommes délivrés
de notre conscience isolée et de lâauto-référence. Nous parvenons à être
pleinement humains quand nous sommes plus quâhumains, quand nous
permettons à Dieu de nous conduire au-delà de nous-mêmes pour que nous
parvenions à notre être le plus vrai. Là se trouve la source de lâaction
évangélisatrice. Parce que, si quelquâun a accueilli cet amour qui lui redonne le
sens de la vie, comment peut-il retenir le désir de le communiquer aux autres ?
2. La douce et réconfortante joie dâévangéliser
9. Le bien tend toujours à se communiquer. Chaque expérience authentique de
vérité et de beauté cherche par elle-même son expansion, et chaque personne qui
vit une profonde libération acquiert une plus grande sensibilité devant les
besoins des autres. Lorsquâon le communique, le bien sâenracine et se
développe. Câest pourquoi, celui qui désire vivre avec dignité et plénitude nâa
pas dâautre voie que de reconnaître lâautre et chercher son bien. Certaines
expressions de saint Paul ne devraient pas alors nous étonner : « Lâamour du
Christ nous presse » (
2 Co
5, 14) ; « Malheur à moi si je nâannonçais pas
lâÃvangile ! » (
1 Co
9, 16).
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Lett. enc.
Deus caritas est
(25 décembre 2005), n. 1 :
AAS
98 (2006), 217.