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mystérieuse, celle quâil inspire, celle quâil provoque, celle quâil oriente et
accompagne de mille manières. Dans toute la vie de lâÃglise, on doit toujours
manifester que lâinitiative vient de Dieu, que câest « lui qui nous a aimés le
premier » (
1 Jn
4, 19) et que « câest Dieu seul qui donne la croissance » (
1 Co
3,
7). Cette conviction nous permet de conserver la joie devant une mission aussi
exigeante qui est un défi prenant notre vie dans sa totalité. Elle nous demande
tout, mais en même temps elle nous offre tout.
13. Nous ne devrions pas non plus comprendre la nouveauté de cette mission
comme un déracinement, comme un oubli de lâhistoire vivante qui nous
accueille et nous pousse en avant. La mémoire est une dimension de notre foi
que nous pourrions appeler « deutéronomique », par analogie avec la mémoire
dâIsraël. Jésus nous laisse lâEucharistie comme mémoire quotidienne de
lâÃglise, qui nous introduit toujours plus dans la Pâque (cf.
Lc
22, 19). La joie
évangélisatrice brille toujours sur le fond de la mémoire reconnaissante : câest
une grâce que nous avons besoin de demander. Les Apôtres nâont jamais oublié
le moment où Jésus toucha leur cÅur : « Câétait environ la dixième heure » (
Jn
1, 39). Avec Jésus, la mémoire nous montre une véritable « multitude de
témoins » (
He
12, 1). Parmi eux, on distingue quelques personnes qui ont pesé
de façon spéciale pour faire germer notre joie croyante : « Souvenez-vous de vos
chefs, eux qui vous ont fait entendre la parole de Dieu » (
He
13, 7). Parfois, il
sâagit de personnes simples et proches qui nous ont initiés à la vie de la foi :
« Jâévoque le souvenir de la foi sans détours qui est en toi, foi qui, dâabord,
résida dans le cÅur de ta grand-mère Loïs et de ta mère Eunice » (
2 Tm
1, 5). Le
croyant est fondamentalement « quelquâun qui fait mémoire ».
3. La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi