EVANGELII GAUDIUM - page 9

9
mystérieuse, celle qu’il inspire, celle qu’il provoque, celle qu’il oriente et
accompagne de mille manières. Dans toute la vie de l’Église, on doit toujours
manifester que l’initiative vient de Dieu, que c’est « lui qui nous a aimés le
premier » (
1 Jn
4, 19) et que « c’est Dieu seul qui donne la croissance » (
1 Co
3,
7). Cette conviction nous permet de conserver la joie devant une mission aussi
exigeante qui est un défi prenant notre vie dans sa totalité. Elle nous demande
tout, mais en même temps elle nous offre tout.
13. Nous ne devrions pas non plus comprendre la nouveauté de cette mission
comme un déracinement, comme un oubli de l’histoire vivante qui nous
accueille et nous pousse en avant. La mémoire est une dimension de notre foi
que nous pourrions appeler « deutéronomique », par analogie avec la mémoire
d’Israël. Jésus nous laisse l’Eucharistie comme mémoire quotidienne de
l’Église, qui nous introduit toujours plus dans la Pâque (cf.
Lc
22, 19). La joie
évangélisatrice brille toujours sur le fond de la mémoire reconnaissante : c’est
une grâce que nous avons besoin de demander. Les Apôtres n’ont jamais oublié
le moment où Jésus toucha leur cœur : « C’était environ la dixième heure » (
Jn
1, 39). Avec Jésus, la mémoire nous montre une véritable « multitude de
témoins » (
He
12, 1). Parmi eux, on distingue quelques personnes qui ont pesé
de façon spéciale pour faire germer notre joie croyante : « Souvenez-vous de vos
chefs, eux qui vous ont fait entendre la parole de Dieu » (
He
13, 7). Parfois, il
s’agit de personnes simples et proches qui nous ont initiés à la vie de la foi :
« J’évoque le souvenir de la foi sans détours qui est en toi, foi qui, d’abord,
résida dans le cœur de ta grand-mère Loïs et de ta mère Eunice » (
2 Tm
1, 5). Le
croyant est fondamentalement « quelqu’un qui fait mémoire ».
3. La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi
1,2,3,4,5,6,7,8 10,11,12,13,14,15,16,17,18,19,...170
Powered by FlippingBook