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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Lundi 16 septembre 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 38 du 19 septembre 2013)

Prions pour les hommes politiques

Un bon chrétien participe activement à la vie politique et prie afin que les politiciens aiment leur peuple et le servent avec humilité. Telle est la réflexion proposée par le Pape François lundi 16 septembre.

En commentant le passage de l’Évangile de Luc (7, 1-10) où est racontée la guérison, par l'œuvre de Jésus, du serviteur du centurion à Capharnaüm, le Pape a souligné « deux attitudes du gouvernant ». Il doit tout d’abord « aimer son peuple. Les juifs âgés disent à Jésus : il mérite ce qu’il demande parce qu’il aime notre peuple. Un gouvernant qui n’aime pas ne peut pas gouverner. Au mieux, il peut mettre un peu d’ordre, mais il ne peut pas gouverner ».

Pour le Pape François, le gouvernant doit aussi être humble comme le centurion de l’Évangile, qui aurait pu se vanter de son pouvoir si Jésus avait demandé à aller chez lui, mais « c’était un homme humble et il a dit au Seigneur : ne te dérange pas, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Et avec humilité : dis un mot et mon serviteur sera guéri. Telles sont les deux vertus d’un gouvernant, comme nous le fait penser la parole de Dieu : amour pour les personnes et humilité ».

Donc, « chaque homme et chaque femme qui assume une responsabilité de gouvernement doit se poser ces deux questions : est-ce que j’aime mon peuple pour mieux le servir ? Est-ce que je suis humble au point d’écouter les opinions des autres pour choisir la meilleure voie ? Si ces derniers, a souligné le Pape, « ne se posent pas ces questions, leur gouvernement ne sera pas bon ».

Les gouvernés doivent cependant eux aussi effectuer leur choix à accomplir. Que faut-il donc faire ? « Aucun de nous ne peut dire : cela ne me concerne pas, ce sont eux qui gouvernent. Non, moi je suis responsable de leur gouvernement et je dois faire de mon mieux pour qu’ils gouvernent bien, en participant à la politique comme je peux. La politique, dit la doctrine sociale de l’Église, est l’une des formes les plus élevées de la charité, car cela signifie servir le bien commun. Et je ne peux pas m’en laver les mains : chacun de nous doit faire quelque chose. Mais nous avons désormais l’habitude de penser que l’on doit seulement parler des gouvernants, parler mal d’eux et des choses qui ne vont pas bien ».

À ce propos, le Pape a remarqué qu’à la télévision et dans les journaux reviennent surtout des « coups de bâton » pour les hommes politiques : on trouve difficilement des observations comme « ce gouvernant a bien agi sur ce point ; ce gouvernant a cette vertu. Il s’est trompé sur cela, en ceci et en cela, mais en cela il a bien agi ». En revanche, des hommes politiques on parle « toujours mal et on est toujours contre. Peut-être le gouvernant est-il un pécheur, comme l’était le roi David. Mais je dois collaborer, avec mon opinion, avec ma parole, également avec mon comportement correct: je ne suis pas d’accord pour cela, pour ceci. Nous devons participer au bien commun. Nous avons parfois entendu dire: un bon catholique ne s’intéresse pas à la politique. Mais ce n’est pas vrai : un bon catholique se mêle de politique, en offrant le meilleur de lui-même, pour que le gouvernant puisse gouverner ».

Quelle est alors « la meilleure chose que nous pouvons offrir » aux gouvernants ? « C’est la prière », a répondu le Pape, en expliquant : « C’est ce que dit Paul : prière pour le roi et pour tous ceux qui ont le pouvoir ». Mais « on dira : c’est une mauvaise personne, il doit aller en enfer. Non, prie pour lui, prie pour elle, pour qu’il puisse bien gouverner, pour qu’il aime son peuple, pour qu’il soit humble. Un chrétien qui ne prie pas pour les gouvernants n’est pas un bon chrétien. Il faut prier. Et cela, a-t-il précisé, ce n’est pas moi qui le dit. C’est saint Paul qui le dit. Les gouvernants sont humbles et aiment leur peuple. Telle est la condition. Nous, les gouvernés, donnons le meilleur. Surtout la prière ».



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