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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 12 décembre 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 51 du 19 décembre 2013)

Quand le silence est musique

Noël est une fête pendant laquelle on fait beaucoup de bruit. Alors que nous vivons cette période d’attente, il serait en revanche important de redécouvrir le silence, comme moment idéal pour saisir la musicalité du langage avec lequel le Seigneur nous parle. Un langage, a dit le Pape François au cours de la messe du 12 décembre, très semblable à celui d’un père et d’une mère : rassurant, plein d’amour et de tendresse. Comme de coutume, le Pape s’est inspiré du passage proposé par la liturgie, tiré du livre du prophète Isaïe (41, 13-20), celui qu’il avait défini il y a quelques jours comme « le livre de la consolation d’Israël », comme il l’a lui-même rappelé. Le Pape François a confié qu’il avait réfléchi « non pas tant sur ce que le Seigneur dit » mais plutôt « sur comment le Seigneur le dit » : c’est-à-dire, a-t-il expliqué par une similitude, « pas tant dans la lettre mais dans la musique ». Comment nous parle le Seigneur ? Peut-être, a affirmé le Saint-Père, peut-il sembler étrange d’entendre un Dieu grand dire : « Je suis le Seigneur ton Dieu, je te tiens par la main droite, comme un père son enfant. Et je te dis : ne crains rien ! Je viens à ton aide ». C’est précisément comme le père qui accourt à côté de son enfant quand, la nuit, il fait un mauvais rêve et lui dit : « Ne crains rien ! Je suis près de toi ». Jésus nous parle de la même manière. Il « s’approche » de nous. « Quand nous regardons un papa ou une maman qui s’approchent de leur enfant — a expliqué l’Évêque de Rome — nous voyons qu’ils deviennent petits, ils parlent avec la voix d’un enfant et font des gestes d’enfants ». Celui qui les voit de l’extérieur peut penser qu’ils sont ridicules. Mais « l’amour du papa et de la maman a la nécessité de se rapprocher », de « s’abaisser jusqu’au monde de l’enfant ». Et même si le papa et la maman lui parlaient normalement, l’enfant les comprendrait ; « mais ils veulent prendre la manière de parler de l’enfant. Ils s’approchent. Ils deviennent des enfants. Et le Seigneur est ainsi ». « J’ai toujours été frappé — a confié le Pape — par la rencontre du Seigneur avec Élie, quand le Seigneur parla avec Élie ». Il était sur le mont, et quand il le vit passer « le Seigneur n’était pas dans la grêle, dans la pluie, dans la tempête, dans le vent... Le Seigneur était dans la brise légère » (cf. 1 R 19, 11-13). « Dans l’original — a spécifié l’Évêque de Rome — on utilise une parole très belle que l’on ne peut pas traduire avec précision : il était dans un fil sonore de silence : c’est ainsi qu’on approche le Seigneur, avec cette sonorité du silence qui est propre à l’amour ». Et à chaque homme, il dit : « Tu es petit, faible, pécheur ; mais moi, je te dis que je te ferai devenir comme une batteuse aiguisée, nouvelle, munie de nombreuses pointes. Tu battras les montagnes et tu les broieras, tu réduiras les collines en balle. Tu les passeras au crible et le vent les entraînera, le tourbillon les dispersera ». Ainsi, il « se fait petit pour que je sois puissant. Il va à la mort, sous le signe de cette “condescendance”, pour que je puisse vivre ». « Telle est la musique du langage du Seigneur. En nous préparant à Noël, nous devons l’entendre. Cela nous fera du bien, beaucoup de bien ». Généralement, Noël est une fête avec beaucoup de bruit. Cela nous fera du bien de faire un peu de silence », pour « entendre ces paroles d’amour, de grande proximité, ces paroles de tendresse ». Et il a conclu : « Nous devons demeurer en silence pendant ce temps car, comme le dit la préface, nous sommes dans une attente vigilante ».



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