Index   Back Top Print

[ FR ]

PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 30 janvier 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 7 du 13 février 2014)

Aucune dichotomie entre le Christ et l’Église

Le sensus Ecclesiae — qui nous sauve de « l’absurde dichotomie d’être des chrétiens sans Église » — repose sur trois piliers : humilité, fidélité, service de la prière. La réflexion du Pape s’est inspirée de la lecture du psaume 131 (132). En effet, « le message évangélique, nous le recevons dans l’Église et notre sainteté nous la faisons dans l’Église. Notre route est dans l’Église ». L’alternative, a-t-il dit « est un fantasme » ou, comme le disait Paul VI, « une dichotomie absurde ». Le Pape a ensuite approfondi le sens « de cette manière de sentir avec l’Église. En latin cela se dit sensus Ecclesiae : c’est précisément le fait de sentir et de penser et de vouloir à l’intérieur de l’Église ». Et « en réfléchissant sur le passage de David, sur son appartenance au peuple de Dieu, nous pouvons trouver trois piliers de cette appartenance, de ce sentir avec l’Église » : humilité, fidélité et service dans la prière. Concernant le premier, l’Évêque de Rome a expliqué qu’« une personne qui n’est pas humble ne peut pas sentir avec l’Église : elle sentira ce qu’il lui plaît ». L’humilité vraie, justement, « se voit chez David », qui demande « qui suis-je, Seigneur Dieu, et qu’est-ce que ma maison ? ». David a « la conscience que l’histoire du salut n’a pas commencé avec moi et ne finira pas quand je meure. Non! C’est justement une histoire de salut », à travers laquelle « le Seigneur te prend, te fait aller de l’avant puis t’appelle ; et l’histoire continue ». L’humilité est donc d’avoir conscience que « l’histoire de l’Église a commencé avant nous et continuera après nous ». La fidélité, le deuxième pilier, est « liée à l’obéissance ». À cet égard le Pape François a reproposé la figure de David qui « obéit au Seigneur et qui est aussi fidèle à sa doctrine, à sa loi » : donc « fidélité à l’Église, fidélité à son enseignement, fidélité au Credo, fidélité à la doctrine, et protéger cette doctrine ». Ainsi « humilité et fidélité » vont-elles de pair. « Paul VI lui aussi — a-t-il dit — nous rappelait que nous recevons le message de l’Évangile comme un don. Et nous devons le transmettre comme un don. Mais pas comme une chose qui serait à nous. C’est un don reçu que nous donnons ». Et « dans cette transmission » il faut « être fidèles, parce que nous avons reçu et nous devons donner un Évangile qui n’est pas à nous, qui est à Jésus. Et nous ne devons pas devenir des patrons de l’Évangile, des patrons de la doctrine reçue pour l’utiliser comme bon nous semble ». Avec l’humilité et la fidélité, « le troisième pilier est le service : le service dans l’Église. Il y a le service à Dieu, le service au prochain, à nos frères », a expliqué le Saint-Père, « mais ici je n’aborderais que le service à Dieu ». Le point de départ est encore l’attitude de David : quand « il finit sa réflexion devant Dieu, qui est une prière, il prie pour le peuple de Dieu ». Précisément « c’est cela le troisième pilier : prier pour l’Église ». Donc, a résumé le Pape, l’humilité nous fait comprendre que « nous sommes inscrits dans une communauté avec une grande grâce » et que « l’histoire du salut ne commencera pas avec moi, ne finira pas avec moi : chacun de nous peut dire cela ». La fidélité nous rappelle en revanche que « nous avons reçu l’Évangile, une doctrine » à laquelle être fidèles et à protéger. Et le service nous pousse à être constants dans la « prière pour l’Église ». Puisse le Seigneur, a-t-il souhaité en conclusion, « nous aider à aller sur cette route pour approfondir notre appartenance à l’Église et notre manière de sentir avec l’Église ».



Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana