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DISCOURS DU SAINT-PÈRE JEAN-PAUL II
AU NOUVEL AMBASSADEUR DE SUÈDE PRÈS LE SAINT-SIÈGE,
S.Exc. M. CARL TORSTEN WILHELM
ÖRN, À L'OCCASION
DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉAN
CE*

Jeudi 17 novembre 1994

 

Monsieur l’Ambassadeur,

Il m’est agréable d’accueillir Votre Excellence, en cette cérémonie qui marque le commencement de sa mission d’Ambassadeur de Suède par la présentation des Lettres qui l’accréditent auprès du Saint-Siège.

Je vous remercie, Monsieur l’Ambassadeur, des paroles courtoises que vous venez de m’adresser et du message que vous me transmettez de la part de Sa Majesté Carl XVI Gustav; je vous saurai gré de bien vouloir lui exprimer mes vœux fervents pour sa personne, pour la famille royale, pour les membres du gouvernement et pour l’ensemble du peuple suédois. J’ai été sensible à l’intérêt que portent les autorités de votre pays à l’action du Siège Apostolique, spécialement en ce qui concerne la promotion de la dignité de la personne, la coopération et les solutions pacifiques dans la vie internationale. Elles constituent en effet des axes essentiels de la mission de l’Eglise dans le cadre des compétences particulières qui sont les siennes, au sein de la communauté des nations.

Par vos propos, vous exprimez aussi l’ouverture de vos compatriotes à l’ensemble du continent et les sentiments qui les animent en ce moment historique où ils se sont déterminés en faveur de l’appartenance à l’Union européenne. C’est toujours une satisfaction pour le Saint-Siège, lorsque des peuples acceptent de s’unir. Ils témoignent ainsi du désir profond de se donner des moyens communs pour favoriser le bonheur spirituel et matériel de leurs habitants, pour manifester une solidarité toujours plus vaste avec les autres nations, ainsi que pour promouvoir la paix dont tous les hommes ont besoin. L’union ne peut pas se faire au détriment des communautés nationales qui, au long de leur histoire, ont élaboré une forme de vie politique, économique et sociale particulière. Au contraire, par l’union, chacun devient davantage un acteur dans la vie internationale et apporte à l’ensemble des éléments de son patrimoine propre et de sa pratique sociale.

En cette fin du XXème siècle, après les multiples épreuves et les blessures qui ont marqué l’Europe, il importe de trouver des voies nouvelles pour vivre dans une plus grande solidarité et dans la concorde; je voudrais souligner l’intérêt des autorités suédoises à cette démarche, notamment par leur participation à des organisations comme la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe, que vous venez d’évoquer. Je n’oublie pas que votre pays compte un des artisans principaux de la difficile recherche de la paix dans les pays de l’ex-Yougoslavie. Permettez-moi saluer le travail accompli patiemment pour tenter de résoudre les conflits par les moyens du dialogue et de la négociation, en permettant aux adversaires de se parler et de se tendre la main. J’appelle de tous mes vœux la fin des hostilités et de la course aux armements en Europe comme sur l’ensemble de la planète, pour que cessent définitivement les violences aveugles qui défigurent l’homme et l’humanité tout entière.

Dans votre tradition nationale, j’apprécie aussi l’attention portée à la création et à la protection de la nature. Notre monde technique a tendance à oublier que nous sommes appelés à être des intendants des richesses du globe et qu’il nous appartient de les préserver pour laisser aux générations futures une terre habitable.

Bien que peu nombreux, vous savez que les catholiques de votre pays, en collaboration avec les chrétiens des autres Eglises, s’attachent à promouvoir les valeurs spirituelles et morales fondatrices d’une vie sociale juste et équitable, valeurs qui font partie de la tradition suédoise. C’est aussi pour moi l’occasion de souligner la place des enfants et le statut primordial de l’institution familiale dans la société; vous avez rappelé, Monsieur l’Ambassadeur, la sollicitude du Siège Apostolique à l’égard des hommes et des femmes les plus démunis, en Occident et dans les pays en voie de développement. C’est la force d’un peuple que de leur accorder la place qui leur revient, par des législations sociales justes et grâce à l’appui des autres nations, car la plus grande richesse d’un Etat est assurément ses ressources humaines et l’attention que l’on porte à la croissance et au développement des personnes.

Alors que commence votre mission, je vous offre mes vœux les meilleurs et je puis vous assurer que vous trouverez toujours auprès de mes collaborateurs une aide attentive et une compréhension cordiale.

Sur votre Excellence, sur votre famille et sur le peuple suédois, j’invoque le soutien et la protection de Dieu.


*Insegnamenti di Giovanni Paolo II, vol. XVII, 2 pp.791-793.

L'Attività della Santa Sede 1994 pp. 852-853.

L’Osservatore Romano 18.11.1994 p.5.

L’Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.47 p.6.

 

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