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DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AUX MEMBRES DE L'UNION CATHOLIQUE
DES CHEMINOTS FRANÇAIS

Mardi 8 septembre 1964

    

Chers pèlerins de France, soyez les bienvenus! Et vous d’abord, tout spécialement, chers Fils, Membres de l’Union Catholique des cheminots français, qui constituez le groupe le plus important de cette audience.

Vous n'êtes pas des inconnus, encore moins des étrangers, dans la maison du Pape. C’est un de Nos prédécesseurs, en effet, Saint Pie X, qui, au début de. ce siècle, bénissait et encourageait les premiers pas de votre «Union». Et plusieurs d’entre vous ont sans doute encore présentes à l’esprit les audiences qu’un autre de Nos prédécesseurs, Pie XII, accordait à deux grands pèlerinages de cheminots français, en 1948 et 1957.

Nous sommes heureux de vous accueillir à Notre tour et de vous dire toute l’estime que Nous nourrissons pour votre belle profession et pour l’ensemble des qualités qui la distinguent: conscience professionnelle, esprit d’équipe, endurance, exactitude, souci du bien commun, du service des autres: qualités qui sont exigées de plus en plus - aussi bien chez les dirigeants et ingénieurs que chez les plus modestes exécutants - par le perfectionnement technique accru des machines et des réseaux ferroviaires.

Les progrès de la technique moderne en ce domaine provoquent à juste titre, vous le savez comme Nous, l’admiration des usagers, et il Nous semble que vous pouvez trouver là un juste motif de fierté et un précieux stimulant dans vos laborieuses activités.

Si cela peut être pour vous un encouragement supplémentaire, Nous vous dirons même que vous pouvez Nous compter au nombre de ceux qui apprécient grandement ces belles réalisations. Nous avons eu sur Notre bureau, ces jours derniers, la maquette d’une locomotive qui Nous était offerte en hommage par les représentants en Italie de la Société Nationale des Chemins de Fer Français. Nous avons pris plaisir à observer le d’tail de ses divers mécanismes et en avons longuement admiré l’ingénieux agencement. Cette maîtrise croissante de la matière inerte n’est-elle pas, en même temps que l’honneur de l’homme, un magnifique hommage à la gloire du Créateur?

Mais plus encore que vos réalisations matérielles, avec tous les talents et capacités qu’elles supposent, ce qui Nous invite à vous dire Notre satisfaction et Nos éloges, c’est l’esprit chrétien et apostolique qui est traditionnel dans votre Union et que votre belle devise veut résumer d’un mot: servare Fidem.

Conserver la foi: c’est bien ce que vous avez fait, à la suite de vos devanciers, et la vitalité de votre Mouvement le prouve de mille manières. Nous dirons même que vous avez fait davantage: car le nombre élevé des membres de l’Union, l’action exercée par leurs «campagnes d’année» et par leur journal «Aiguillages», l’organisation même de ces pèlerinages à Rome: tout cela montre bien que vous n’avez pas seulement conservé la foi, mais que vous avez su et voulu la cultiver, l’approfondir, la répandre autour de vous. Et Nous ne Nous étonnons pas que Notre prédécesseur Pie XII ait voulu emprunter, pour vous en féliciter, les paroles de Saint Paul aux Thessaloniciens: «Partout votre foi en Dieu s’est fait si bien connaître que Nous n’avons plus à en faire l’éloge» (1 Thess. 1, 8).

Cette foi, vous êtes venus à nouveau la retremper au cœur de l’Eglise, à Rome, dans les Basiliques, aux tombeaux des Apôtres, auprès du Pape. Que ce pèlerinage, chers Fils, soit pour vous un gage de fidélité accrue à l’Eglise, et une nouvelle assurance d’abondantes grâces de lumière et de force. C’est le souhait et la prière que Nous formons de tout cœur à votre intention avant de vous donner, dans quelques instants, Notre Bénédiction.

Nous voulons saluer également les autres chers fils de France présents à cette audience, notamment le groupe important des pèlerins d’Arras.

Vous aussi, chers Fils, sur le point de repartir pour aller retrouver vos foyers et vos occupations habituelles, vous avez voulu recevoir la bénédiction du Père Commun.

Nous vous la donnons d’autant plus volontiers que votre famille diocésaine a été tout particulièrement présente à Notre pensée et à Notre prière ces derniers temps, à la suite du tragique accident qui est venu l’endeuiller.

Nous avons élevé vers Dieu Nos suffrages pour les innocentes victimes, et de grand cœur Nous vous chargeons de redire là-bas à ceux qui sont dans l’épreuve toute la part que Nous prenons paternellement à leur peine.

La bénédiction que Nous allons vous donner veut donc étre d’abord un réconfort pour les affligés et le gage d’un renouvellement dans la foi et l’espérance chrétienne dont Nous les savons animés.

Qu’elle soit aussi pour tous un stimulant et un encouragement à entrer pleinement dans l’esprit de l’Eglise en cette période de son histoire si suggestive et si riche de promesses. Votre séjour à Rome - vous l’avez remarqué - est venu s’insérer entre la publication de Notre première Encyclique «Ecclesiam Suam» et la toute proche réouverture du Second Concile du Vatican. N’est-ce pas une invitation providentielle à faire grandir dans vos âmes ce «sens de l’Eglise» qui est, en tout temps, un des fruits les plus précieux d’un pèlerinage à Rome ? Vous entrerez donc avec générosité dans ce grand courant de purification et de renouveau qui anime l’Eglise aujourd’hui.

Avec générosité aussi, Nous en sommes sûr, vous accueillerez Notre récente invitation à la prière et à la pénitence, afin d’attirer en abondance les lumières d’en Haut sur les délibérations de la prochaine session conciliaire.

Dans cette confiance, et en gage des grâces que Nous appelons sur tous et chacun de ceux qui sont présents à cette audience - cheminots et pèlerins d’Arras, sans oublier le petit groupe des paroissiens de l’église Notre-Dame du Parc de Royan - Nous vous accordons de grand cœur, chers Fils et Filles, ainsi qu’à vos familles et à tous ceux qui vous sont chers, Notre paternelle Bénédiction Apostolique.

       



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