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DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AUX ENFANTS DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE
DES «PETITS CHANTEURS»

Lundi 18 avril 1966

 

Chers enfants, chers «Petits Chanteurs», soyez les bienvenus dans la «Maison du Père». Vous y êtes chez vous pour bien des raisons.

D’abord parce que vous êtes des enfants et des adolescents, c’est-à-dire des privilégiés de Celui dont Nous tenons la place, et qui a dit: «Celui qui reçoit en mon nom l’un de ces petits, c’est moi qu’il reçoit» (Matth. 18, 5). Et: «Si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux» (Matth. 18, 3). Ainsi vous pouvez réclamer un traitement de faveur, en quelque sorte, de la part du Vicaire de Jésus-Christ, sans que personne puisse s’en plaindre. Et si quelqu’un, imitant le zèle mal entendu des Apôtres, craignait que votre présence ne soit importune et voulait vous écarter, Notre-Seigneur mettrait sur Nos lèvres la parole dont Il s’est servi Lui-même dans l’Evangile, pour notre instruction et notre édification: «Laissez les petits enfants et ne les empêchez pas de venir à moi. Car c’est à ceux-là qu’appartient le Royaume des Cieux» (Matth. 19, 14).

Avez-vous jamais réfléchi à ces belles paroles de l’Evangile, qui vous concernent directement? Vous êtes-vous demandé pourquoi l’enfance plaît tant au Seigneur? pourquoi elle tient dans son cœur et dans son enseignement une place de privilège, au point de mériter d’être citée en exemple à tous les chrétiens? Personne ne pourra prétendre que ce soit à cause d’une longue expérience ou d’un exercice prolongé de la vertu, ou d’une sagesse acquise par des années d’efforts soutenus. Non, rien de tout cela ne caractérise l’enfance ni ne la recommande à l’imitation des grandes personnes.

C’est l’innocence, c’est la spontanéité, l’ouverture d’âme, la fraîcheur et le naturel des sentiments: voilà ce qui fait de l’enfant l’ami de Dieu. L’innocence, surtout, la pureté de l’âme et du regard qui l’exprime.

Cette candeur, cette innocente joie de vivre, vous l’exprimez par vos chants: vous êtes de «petits chanteurs», et c’est encore une raison pour laquelle vous êtes bien chez vous ici: car l’Eglise aime les chants, et elle encourage ceux qui s’y adonnent. Vous avez le bonheur d’avoir rencontré sur votre chemin des maîtres compétents et dévoués qui vous ont enseigné ces belles mélodies que vous êtes venus Nous faire entendre. Remerciez-en Dieu, car il y a bien des enfants, dans le monde, qui ne chantent pas; il y a des enfants malheureux, malades, abandonnés; des enfants qui souffrent de la faim, des horreurs de la guerre, et qui n’ont pas le cœur à chanter.

Et vous, sans l’avoir mérité, vous avez été favorisés par la Providence. On vous a discernés, on vous a groupés, d’abord par nations; et puis vous êtes devenus un grand mouvement, un grand arbre qui étend ses branches au loin; et chaque année maintenant vous vous retrouvez pour un Congrès. Nous souhaitons de tout Notre cœur que votre beau mouvement continue à se développer et à se répandre de plus en plus dans le monde. Et Nous le souhaitons tout spécialement au lendemain du grand Concile œcuménique qui vient de se tenir à Rome.

Car, parmi bien d’autres questions, le Concile - on vous l’a sûrement dit - s’est occupé aussi du chant d’Eglise. Il a déclaré notamment: «Le trésor de la musique sacrée sera conservé et cultivé avec la plus grande sollicitude. Les Scholae Cantorum seront assidûment développées . . . Aux musiciens et chanteurs, surtout aux enfants, on donnera aussi une authentique formation liturgique» (Constitution sur la Sainte Liturgie, n. 114-115).

Vous voyez, chers petits Chanteurs, que le Concile s’est occupé de vous. A votre tour de vous occuper de lui, c’est-à-dire de mettre en pratique ses directives, pour vous acquitter toujours plus dignement de la belle fonction que vous êtes appelés à remplir: embellir le culte que l’Eglise rend à Dieu dans sa liturgie.

Cela suppose des efforts, du travail, de nombreuses répétitions, beaucoup de patience. Mais c’est pour Dieu que vous faites cela, et il n’y a rien de meilleur au monde que de travailler pour Dieu.

Que vos chants vous rapprochent de Lui, chers enfants, c’est tout Notre désir. Qu’ils entretiennent dans vos âmes la volonté d’être toujours dignes de Lui, la joie de le servir et de célébrer ses louanges. C’est en son nom que Nous vous avons accueillis, et c’est en son nom aussi que Nous vous bénissons, vous, vos familles, vos maîtres et toute votre Fédération.

                                             



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