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SYNODUS EPISCOPORUM
BULLETIN

de la Commission pour l'information de la
X ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE
DU SYNODE DES ÉVÊQUES
30 septembre-27 octobre 2001

"L’Évêque: Serviteur de l’Évangile de Jésus-Christ pour l’Espérance du Monde"


Le Bulletin du Synode des Évêques est uniquement un instrument de travail à usage journalistique et les traductions n'ont pas de caractère officiel.


Édition française

 

13 - 06.10.2001

SOMMAIRE

DIXIEME CONGREGATION GENERALE (SAMEDI 6 OCTOBRE 2001 - MATIN)

Aujourd’hui, samedi 6 octobre, à 09h00, mémoire facultative de saint Bruno de Calabre, prêtre, Fondateur des Chartreux, en présence du Saint-Père, avec le chant de l’Hora Tertia, a eu lieu la Dixième Congrégation Générale, pour l’Audition des Auditeurs I, la première Audition pour les interventions des Auditeurs et la continuation des interventions des Pères Synodaux en Salle sur le thème synodal L’Evêque, Serviteur de l’Evangile de Jésus-Christ pour l’espérance du monde. Le Président Délégué du jour était S.Em. le Card. Ivan DIAS, Archevêque de Bombay.

A cette Congrégation Générale qui s’est conclue à 12h30 avec la prière de l’Angelus Domini, étaient présents 228 Pères.

AUDITION DES AUDITEURS I

Sont intervenus les Auditeurs et Auditrices suivants:

Nous publions ci-dessous le résumé de leurs interventions:

Sœur Theresa EE-CHOI, O.C.D.S., Membre du Conseil pontifical pour les Laïcs (Malaysia).

Les terribles attaques terroristes de New York et Washington nous ont tous remplis de tristesse et de douleur. Lors du Congrès Mondial des Journalistes Catholiques nous avons approuvé une résolution qui condamne le terrorisme et tout acte de violence quel qu’il soit contre les populations civiles. A Pâques, Saint-Père vous nous rappeliez le terrible mal du racisme. Le racisme est un péché. C’est un cancer irréfrénable qui ne peut s’arrêter que par la destruction de tous, y compris ceux qui sont atteints par le cancer du racisme.

Existe t-il un remède à ce mal? Au début du troisième Millénaire de l’Ère Chrétienne, Votre Sainteté vous nous avez dit que "la sainteté est de plus en plus une urgence de la pastorale" (Novo millennio ineunte, n°30). Sainteté signifie intégrité; caractère exhaustif, plénitude, où Dieu, tous les êtres humains et toute la création sont imprégnés de la présence d’amour de Dieu.

C’est pour cela que nous avons tant besoin de modèles de vie chrétiens. Nous avons besoin d’évêques qui ont bien pénétré le message qu’ils tâchent de diffuser parmi les laïcs en le vivant de manière concrète. Nous avons également besoin d’évêques prêts à écouter ceux qui sont appelés à servir. L’autorité au sein de l’Eglise n’est pas faite pour avoir des pouvoirs, mais plutôt pour donner du pouvoir. La vraie autorité consiste à activer le potentiel de ceux que l’on a la responsabilité de servir. Dans l’Eglise, aujourd’hui, nous trouvons chez les laïcs un grand réservoir de talents et de capacités qui attendent d’être appelés au service du Règne.

Les laïcs doivent être invités et défiés, non seulement en raison du fait qu’en beaucoup d’endroits il y a de moins en moins de prêtres et de religieux, mais parce que la vocation des laïcs est l’observance authentique du message évangélique.

Ce que nous souhaitons voir émerger de ce Synode c’est, surtout, un engagement renouvelé à la sainteté, c’est-à-dire à la plénitude et au dialogue, dans une union vivante avec Christ, où écouter est plus important que parler.

[00174-03.04] [UD001] [Texte original: anglais]

R.P. Jorge ORTIZ GONZÁLEZ, M.Sp.S., Supérieur général des Missions pour le Saint-Esprit; Président de la Conférence des Instituts Religieux de Mexico (Mexique).

Dans une Eglise de communion, l’évêque remplit un rôle important en construisant des rapports de communion entre prêtres, religieux, religieuses et laïcs à travers un dialogue intense, ouvert et authentique. Il faut souligner l’urgence et la nécessité du dialogue infatigable. Un dialogue qui en ce moment a le nom d’espérance (cf. IL 30).

Ce dialogue de la charité avec tout le peuple de Dieu amène l’évêque à écouter, se renseigner, rencontrer et accueillir personnellement, discerner, de manière à ce que les réflexions, les programmes et les décisions puissent être partagées (cf. IL 14). Il s’agit d’atteindre la connaissance réelle de toute réalité, de cette "Eglise communion de personnes et de visages, où chacun est unique et où n’est effacée aucune individualité". C’est là que l’on offre un dialogue comme présence, témoignage, authenticité, recherche passionnée et libre de la vérité (cf. IL 83).

L’évêque s’efforcera de dialoguer avec tous ses fidèles pour apprécier, valoriser et reconnaître et soutenir intégralement leur cheminement chrétien, conformément avec leur propre vocation et leurs propres responsabilités. Un dialogue de communion où l’évêque éveille ses frères et ses soeurs et dans lequel le témoignage et le dévouement de ceux qui de jour en jour veulent contribuer à édifier le Règne sont enrichis enflammés par la foi (cf. IL 106).

Pour l’évêque, promoteur et premier responsable de la nouvelle évangélisation, le dialogue sera une méthode de compréhension mutuelle, de témoignage évangélique et surtout dialogue de la charité. Une évangélisation imprégnée de charité authentique qui constitue les bases du dialogue permettra avec une plus grande transparence que le Christ soit reconnu dans ses disciples (cf. IL 130).

Le travail et les efforts en faveur de la paix relèvent à part entière de l’évangélisation. Voilà pourquoi la promotion d’une authentique culture du dialogue et de la paix est, en même temps, un objectif fondamental et important de l’action pastorale d’un évêque (cf. IL 142).

[00175-03.04] [UD002] [Texte original: espagnol]

Fr. Alvaro RODRÍGUEZ ECHEVERRÍA, F.S.C., Supérieur général des Frères des Ecoles chrétiennes; Président de l’Union des Supérieurs généraux (U.S.G., Costa Rica).

Mon intervention fait référence à ce qui est rapporté au numéro 92 de l’Instrumentum Laboris, en particulier au soin que l’Evêque doit donner aux charismes religieux et qui doit caractériser le service épiscopal. Par rapport à ceci, il me semble important rappeler que selon les statistiques publiées dans l’Instrumentum Laboris du Synode sur la Vie Consacrée, le 82,2% de la vie religieuse appartient au laïcat. Le Concile Vatican II aussi souligne: "La vie religieuse laïque, qu’il s’agisse des hommes ou des femmes, constitue en soi un état complet de la profession des conseils évangéliques" (PC 10). La vie religieuse des laïcs, toutefois, n’est pas toujours valorisée et comprise des autres membres du peuple de Dieu, ou encore considéré incomplète, de deuxième ordre. Il me semble important que les évêques connaissent la réalité de la vie consacré laïque, qu’ils apprécient et favorisent cette vocation originale qui enrichit la variété des dons de l’Eglise, qu’ils reconnaissent son "service ecclésial" et qu’ils facilitent leur participation aux différents organismes et conseils où les plans pastoraux, ainsi comme la nature et les propositions de la vie religieuse, soit au niveau universel que local sont étudiés et décidés. De la part des frères religieux, il est important qu’ils connaissent la réalité de l’Eglise locale et diocésaine et qu’ils puissent s’insérer en elle de façon créative en évitant de rester là comme des corps étrangers. La U.S.G. souhaite que la Commission spéciale qui a été constituée pour l’étude du cas particulier des Instituts mixtes trouve le plus tôt possible une solution qui réponde aux attentes exprimées par les Pères Synodaux (VC 61).

Certainement, il ne manque pas de défis aux Congrégations laïques, surtout dans un moment historique où quelqu’un s’interroge si par hasard le cycle de la vie religieuse n’a pas atteint sa fin. Il me semble qu’il faut nous baser sur une vie religieuse qui ne soit pas centrée en elle même, mais qui soit ouverte aux nécessités du monde à partir de l’optique d’un Dieu "qui veut que tous les hommes soient sauvés" (1Tim 2,4). C’est ici que nous avons besoin de l’appui et de la direction de nos évêques afin que notre vie religieuse soit non seulement mémoire du passé, mais avant tout ‘prophétie pour l’avenir’.

[00043-03.04] [ud003] [Texte original: espagnol]

R.P. Robert P. MALONEY, C.M., Supérieur général de la Congrégation pour les Missions (Etats-Unis d’Amérique).

En lisant l’Instrumentum Laboris, qui est plein d’espoir, je m’aperçois qu’il est impossible pour un évêque d’accomplir la très longue liste des tâches qui sont de sa compétence. Je me demande donc: si saint Vincent de Paul était vivant, quelles priorités donnerait-il aux évêques d’aujourd’hui? Je voudrais en suggérer deux:

1. Soyez un père et un frère pour les pauvres de votre diocèse (Instrumentum laboris 141). Faites en sorte que l’option préférentielle pour les pauvres de l’Eglise resplendisse comme un phare d’espérance dans vos personnes. Approchez vous de Jésus dans la personne du pauvre. Au jour du Jugement universel, ce sera le critère principal et déterminant selon lequel vous et nous tous serons jugés. "Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire" (Mt 25, 35). Aussi, je vous en abjure, soyez un père, et aussi un frère, pour les pauvres. Que votre diocèse soit un lieu où l’Eglise est vraiment l’Eglise des pauvres. Réveillez la sollicitude de ses membres, surtout des plus aisés, pour qu’il travaillent avec vous au service des pauvres. Mettez ensemble jeunes et vieux, hommes et femmes, clergé et laïcs, riches et les pauvres eux-mêmes au service des plus nécessiteux. Priez avec les pauvres. Mangez avec les pauvres. Programmez avec les pauvres, pour qu’ils aient leur mot à dire à propos de leur avenir. Célébrez l’Eucharistie avec eux. Partagez avec eux la Parole du Seigneur. Communiquez-leur votre conviction que le Royaume de Dieu est ici et qu’il est pour eux. Et puisque les femmes et les enfants sont presque toujours les plus pauvres parmi les pauvres, soyez à leur côté dans leur lutte pour les droits humains fondamentaux. Soyez pères et frères des pauvres dans vos diocèses.

2. Soyez un père et un frère pour les prêtres de votre diocèse (Instrumentum laboris 86). Soyez capables de leur dire, comme Jésus au chap. 15 de Jean (15, 15) "Je vous appelle amis". Surtout, écoutez-les. Soyez pour eux des ministres de la parole salvatrice, de la parole d’encouragement de Dieu. Priez avec eux, dans l’Eucharistie et dans d’autres formes de prière silencieuse et méditative. Prenez des repas avec eux. Distrayez-vous avec eux. Offrez leur une riche formation initiale et permanente. Planifiez avec eux la façon dont les paroisses du diocèse et le diocèse tout entier peuvent lancer des projets créatifs et efficaces au service des pauvres. Soyez un père et un frère pour vos prêtres.

[00176-03.03] [UD004] [Texte original: anglais]

Mère Rita BURLEY, A.C.I., Supérieure générale des Servantes du Sacré-Cœur de Jésus; Présidente de l’Union internationale des Supérieures générales (U.I.S.G., Grande-Bretagne).

L’un des devoirs de l’Evêque est de "promouvoir et protéger la vie religieuse", tout en accordant une "attention particulière" aux Instituts Religieux de Droit Diocésain (IL 92, VC 48).

Les instituts de religieuses sont, dans la majorité des cas, de droit diocésain. Le nombre de ces instituts ne cesse d’augmenter surtout en Afrique, en Asie et en Amérique Latine. Ils sont fondés par les Evêques, les prêtres, les ex-religieux, les mouvements religieux, les confréries et les laïcs.

Ils contribuent énormément au travail d’évangélisation à niveau local, avant tout dans des lieux éloignés et dans des situations de danger. L’attention que l’Evêque leur accorde recouvre une importance tout à fait vitale.

Cependant, nombreux sont les instituts qui sont confrontés à de graves difficultés. Souvent, ils n’ont même pas accès à une formation complète, incluant tous les aspects de la vie humaine, la spiritualité, la religion et la pastorale. Encore les soeurs n’ont-elles pas la formation professionnelle nécessaire, pour qu’elles soient indépendantes dans la gestion de leurs activités et dans le domaine économique. Elles risquent d’être liées à des contrats qui ne respectent pas leurs devoirs religieux et de ne pas recevoir une rémunération adéquate pour leur ministère pastoral. Ces situations menacent la vie religieuse, ainsi que les réelles activités apostoliques des Instituts; ceux-ci méritent, donc, la compréhension et l’aide pratique de l’Evêque.

L’Evêque est aussi responsable de l’approbation des instituts qui sont créés dans son diocèse (cf MR 51). Il existe désormais plus de 3.000 instituts de religieuses. Beaucoup d’entre eux sont très petits, d’autres ne sont plus viables ou sont mal définis. Un discernement attentif est, ainsi, nécessaire avant d’approuver un institut. Peut-être faudrait-il envisager une structure supra-diocésaine, qui, tout en respectant l’autorité de l’Evêque diocésain, peut lui offrir des conseils pratiques sur ces initiatives et l’assister dans l’oeuvre de discernement.

[00177-03.03] [ud005] [Texte original: anglais]

Mme Anne-Marie PELLETIER, Professeur à l’École-Cathédrale de Paris (France).

Les paragraphes 14, 41 et 46 de l'Instrumentum Laboris soulignent fortement la responsabilité de l'évêque comme intendant de la Parole de Dieu. Cette charge prend actuellement un relief particulier et désigne une tâche urgente. En effet, un nombre croissant de chrétiens ouvre aujourd'hui les Ecritures sans avoir pour autant les moyens d'une lecture authentiquement chrétienne de celles-ci. Les uns abordant le texte selon une problématique exclusivement critique, ne parviennent plus à le. connaître comme Parole de Dieu. D 'autres s 'en tiennent à une lecture affective et projective qui appauvrit dangereusement le message biblique. Dans ces conditions, il devient plus nécessaire que jamais que le ministère épiscopal soit préoccupé d’ouvrir pour les baptisés les voies d 'une lecture plénière de la Parole de Dieu, en favorisant la formation d'exégètes solides, en mettant en oeuvre dans les diocèses une pédagogie de la lectio divina, en étant eux-mêmes, à l'exemple des Pères de l'Eglise, ceux qui rompent le pain de la Parole de Dieu.

[00178-03.05] [ud006] [Texte original: français]

Martial Assandé EBA, Président du Conseil paroissial de Saint-Jean du Diocèse de Cocody à Abidjan (Côte d’Ivoire).

Le ministère des Apôtres et de leurs successeurs, les Evêques, auxquels s'ajoutent les prêtres et les diacres, prolonge celui du Christ «consacré et envoyé par le Père» (Jn 10,35), «bon pasteur qui offre sa vie pour ses brebis». Le but d'une telle consécration et d'une telle mission est de faire de tous les chrétiens un peuple sacerdotal : le sacerdoce ministériel assumé par les Evêques, prêtres et diacres est donc au service du sacerdoce commun à tous les baptises. Le Directoire Ecclesiae Imago parle de l’Evêque comme celui qui est le «Père de l'Eglise, puisqu'il est le ministre de la naissance surnaturelle des chrétiens» C'est pourquoi l’Evêque est pour le laïc le père de l'Eglise Famille de Dieu. Dans cette Eglise Famille de Dieu, les laïcs auront leur place bien définie, comme dans nos familles africaines où chacun, connaissant sa place et la maintenant, se sent reconnu, respecté et aimé. Pour une franche et saine collaboration, une formation adéquate des laïcs s'impose. Cette formation se fera dans des écoles et centres de formation biblique et pastorale. (l'exemple de l’Université Catholique d'Afrique de l'Ouest a Abidjan, Côte d'Ivoire). Ou dans des Universités Catholiques a compétences elargies (exemple de l’Université Catholique d'Abidjan Bingerville) pour les sciences humaines (psychologie, Sociologie, etc.) et morales pour les futurs époux, le droit civil etcanonique, l’ecclésiologie ou la théologie sur l'Eglise: sa hiérarchie, ses structures, son fonctionnement. Le peuple de Dieu a besoin de connaître ce qui fait la spécificité de l'Eglise Catholique par rapport aux autres confessions religieuses et aux institutions d'Etat dans lesquelles vivent les laïcs pour éviter les amalgames bien souvent regrettables. Il serait urgent d’éduquer les jeunes, l'avenir de l'Eglise, à cette culture hiérarchique de l'Eglise. Imprégnés de ces différentes connaissances intellectuelles, morales et spirituelles, les laïcs, en union avec l’Evêque, pourront valablement jouer leur rôle de collaborateurs avisés pour que le règne de Dieu arrive dans chaque diocèse.

[00179-03.03] [ud007] [Texte original: français]

R.P. Antonio BRAVO, Responsable général des Instituts Prado (France).

Dans une société qui, selon les sociologues, perçoit à nouveau le manque du père, nous, les prêtres, nous avons besoin d’une autorité apostolique qui réunisse la tendresse de la mère et l’intégrité du père dans le don de soi-même à travers l’Evangile, comme nous le rappelle l’expérience de S. Paul (Cf. I Th 2, 5-9).

L’Instrumentum laboris nous rappelle que l’Evêque doit être père, frère et ami pour ses prêtres (Nos 86 à 88). Dans les numéros 38 à 40, il est affirmé que la Sainte Trinité est la source qui modèle leur identité, leur être, leur mission et leurs relations.

L’Evêque, reflet du Père.

La mission de l’Evêque consistera à inciter sans cesse ses prêtres à travers l’Evangile afin qu’ils soient témoins de la vérité, de l’espérance et de la vie.

Son autorité paternelle devra conjuguer le bien du Peuple de Dieu avec le développement de la vocation et des dons de chaque prêtre. Un père veille sur la croissance de ses enfants et l’encourage. Il les défend des dangers. Il leur ouvre des horizons et, une fois le moment venu, il les corrige afin qu’ils s’acheminent vers leur plénitude vocationnelle. Son devoir est de promouvoir la vie spirituelle du presbytère, en intégrant les différents charismes et itinéraires spirituels, comme nous le rappelle le Magistère pontifical.

L’Evêque reflet du Premier Né.

La nouveauté de la fraternité entre Evêques et prêtres, nouveauté qui possède des dimensions sacramentelles, devrait se développer, selon moi, dans les domaines suivants:

- Ensemble, évêques et prêtres, nous sommes poussés à marcher comme disciples de Celui qui est la Parole faite chair, la Vérité libératrice. Nous sommes confrères dans la séquelle du Christ.

- Ensemble, nous devons écouter le cri de l’humanité, en particulier celui des pauvres, leurs espérances et leurs luttes légitimes, pour accueillir et discerner la parole que Dieu nos adresse dans l’histoire.

- Ensemble, sans pour autant affaiblir l’autorité apostolique, nous sommes appelés à discerner les chemins de l’Esprit Créateur dans les signes des temps, qu’ils soient positifs ou négatifs. Notre action pastorale doit naître de l’écoute et de la contemplation.

L’Evêque dans la communion de l’Esprit.

Jésus-Christ a appelé ses disciples amis. L’amitié implique une présence, une proximité, une intimité, une réciprocité, une communion et une profonde chasteté de coeur.

La réciprocité implique le fait de donner et de recevoir. Seulement celui qui est pauvre et humble peut enrichir les autres et se laisser enrichir par les autres.

La chasteté de coeur évite que l’autorité puisse glisser dans l’autoritarisme et que la communion puisse se convertir en une dangereuse uniformité.

[00180-03.03] [ud008] [Texte original: espagnol]

R.P. Jesús María LECEA SÁINZ, S.P., Président de l’Union des Conférences européennes des Supérieurs majeurs; Président de la Conférence des Supérieurs espagnols et des Supérieures espagnoles (Espagne).

L’Instrumentum laboris parle d’un "style pastoral confirmé par la vie" dans lequel "l’évêque sera fidèle à sa mission en rappelant que sa responsabilité personnelle de pasteur est partagée par tous les fidèles, chacun à sa manière, en vertu du baptême, certains en vertu de l’Ordre sacré, d’autres en raison de leur consécration spéciale par les conseils évangéliques".

Par ces mots, à mon avis, on décrit clairement un style de vie pastoral de l’évêque, profondément caractérisé par la co-responsabilité. Dans ce milieu et dans ce style de pastorale, la vie religieuse en Europe voit le principal et le meilleur aiguillon pour la tâche d’évangélisation et de témoignage qui lui est propre et pour son intégration dans la vie de l’Eglise particulière et universelle, avec tout le Peuple de Dieu, aimé et guidé par ses pasteurs. La co-responsabilité, comme formation d’un "style pastoral confirmé par la vie", dont il faut souhaiter qu’il soit "affectif et effectif", est le style approprié aux temps actuels, dans lequel les peuples, comme personnes et comme membres de l’Eglise, acquièrent avec l’ensemble de la société un niveau supérieur de développement, de culture et de savoir, étant ainsi amenés à désirer davantage de participation responsable dans tout ce qui les touche au plan social et religieux. Nous découvrons ainsi une heureuse coïncidence entre les aspirations de beaucoup à un rôle de protagoniste responsable et la volonté ecclésiale d’une co-responsabilité croissante de tous les membres de l’Eglise. Quand parmi les religieux et les religieuses d’Europe on projette la façon de développer une présence ecclésiale, c’est bien cette même sensibilité qui affleure aujourd’hui avec force. Et je voudrais ajouter que c’est dans la vie religieuse féminine que, d’une manière particulière, cette sensibilité s’allie à la volonté des religieuses d’être présentes dans nombre d’actions ecclésiales, dont beaucoup sont silencieuses, et d’autres caractérisées aussi par une audace évangélique généreuse et parfois même risquée. Travailler dans la ligne de co-responsabilité décrite ci-dessus signifie en outre donner effectivement vie à l’image paulinienne de l’Eglise-Corps, si intuitive et concrète et en même temps si belle, dont la tête est le Christ, le Seigneur. La vie du corps, sa santé, réside dans la vigueur et la solidité de chacun de ses membres, chacun exerçant sa fonction et tous étant unis entre eux de manière vitale.

Les circonstances du moment présent, que nous connaissons tous très bien, et la fidélité à l’Evangile qui nous a été transmis par la Tradition apostolique pour le proclamer vie et salut de tout homme et de toute femme, requièrent l’action conjointe co-responsable de tous les membres de l’Eglise, chacun "à sa manière", précise l’IL. Cette invitation à respecter la particularité de chacun ne vise pas à diminuer le principe qui lui est sous-jacent: "Les prêtres, les religieux et les laïcs ne sont pas de simples assistants de l’Evêque, mais ses collaborateurs".

[00181-03.03] [in009] [Texte original: espagnol]

Sœur Mary Sujita KALLUPURAKKATHU, S.N.D., Supérieure générale des Religieuses de Notre-Dame (Inde).

Le Saint-Père a continuellement donné une exceptionnelle importance à la dignité de la femme, en reconnaissant son "génie féminin" dans la création d’un monde plus juste. Nous, les religieuses, formons aujourd’hui une énorme force spirituelle et apostolique dans l’Eglise. Notre accès à l’information et à l’éducation nous a donné de plus grandes opportunités pour participer dans la vie et dans la mission de Église ainsi que dans le monde, dans ce nouveau millénaire. Les religieuses doivent être perçues et acceptées comme plus que la simple force de travail de l’Eglise.

- L’Eglise du troisième millénaire palpitera d’une nouvelle vigueur et d’un nouvel espoir si elle se regarde à travers les yeux des femmes.

- Reconnaissons consciemment et promouvons le visage féminin de la communion, de la collégialité et du dialogue.

- La formation des prêtres doit prendre en considération le problème de promouvoir des relations collégiales avec les femmes dans l’Eglise. Où il y a domination et contrôle, la communion est impossible.

- Profondément sensibles à l’engagement des femmes, quelles anciennes structures voulons-nous sacrifier? Quelles nouvelles structures voulons-nous créer afin d’assurer le renforcement des femmes dans l’Eglise?

Nous sommes heureuses de nous dédier avec zèle au service de l’Eglise, même dans les situations les plus difficiles, car nous croyons que le pouvoir féminin de création oeuvre en nous et nous sollicite à apporter à notre monde une nouvelle vie et un nouvel espoir. Que notre Mère Eglise puisse continuer à trouver de concrètes expressions de confiance envers ses propres filles pour le renforcement de l’Eglise entière.

[00182-03.02] [ud010] [Texte original: anglais]

Giuseppe CAMILLERI, Société de la Doctrine chrétienne (Malte).

L’Instrumentum Laboris souligne qu’à l’adresse d’un monde qui souffre du manque de confiance et même de désespoir, l’Eglise offre le message du Christ "fondé sur la certitude de la foi" (n°17). Il est très important que les Evêques considèrent cette phrase comme fondamentale s’ils veulent générer de l’espérance dans notre monde sécularisé.

L’histoire prouve la splendeur de l’Eglise. Le nombre de ses membres augmente de façon impressionnante. Les Chrétiens se sentaient rassurés et protégés par l’Eglise qui s’occupait de leurs vies, du berceau jusqu’à la tombe, en leur garantissant le salut éternel. Et beaucoup pensaient que les choses seraient restées ainsi pour toujours. Mais, les choses ont commencé à changer. Les sciences ont apporté la "fin de toutes les certitudes". Non-réalistes, réalistes critiques, positivistes, relativistes et pluralistes libéraux, tous ont fait leur part pour que le langage de la religion chrétienne soit vu comme dépouillé de ses contenus de vérité. Pour de nombreux Chrétiens, l’enseignement était devenu plus exhortatif et moins doctrinal, alors que le processus s’accélérait. Nombreux étaient ceux qui, dans l’Eglise, rejetaient justement le triomphalisme, mais se trompant, ils rejetaient aussi avec lui la certitude de la foi. Il ne faut pas s’émerveiller si, aujourd’hui, nous avons de vastes portions du Peuple de Dieu qui sont désorientées, et surtout parce que beaucoup ne sont pas d’accord avec certains théologiens. Ils demandent qu’on leur rende la certitude de la foi.

Ce qui est encore plus frustrant, c’est la position des catéchistes qui subissent toutes sortes de pressions en faveur d’une formation qui soit ouverte mais vidée de sa base doctrinaire. Le même problème s’applique aux écoles catholiques. Pour que l’Eglise soit une espérance pour le monde, elle doit suivre son Fondateur divin. Le Christ a dit: "J’ai vaincu le monde" (Jn 16, 33). Bien sûr, il n’y a aucun triomphalisme de la part de Jésus, mais une base sure pour la certitude de la foi. Lorsque nous choisissons ce qui est à enseigner, nous mettons à haut risque le message.

Cela devrait être une certitude "pour aujourd’hui". Le développement de la doctrine n’est pas une excuse pour ne pas délivrer la certitude de la foi. La certitude de la foi est liée à la vérité révélée, alors que le développement de la doctrine est lié à la recherche continue de l’explication de ces vérités. Puisque l’Eglise doit être "le sel de la terre" et "la lumière du monde" (Mt 5, 13 ss) pour l’humanité de tout temps et de tout lieu, la certitude de ses enseignements ne devrait-elle pas dépendre de la parole de son Fondateur plutôt que des caprices de certains théologiens ou de quelques recherches sociologiques?

La transmission de la certitude de la foi n’est pas essentiellement un exercice intellectuel. En fait, seuls les saints peuvent transmettre cette certitude, car ils vivent ce qu’ils prêchent. Les Evêques devraient insister sur la certitude des vérités révélées, en employant un langage approprié qui reflète les récentes herméneutiques du langage et de la doctrine, toujours en suivant le Magistère.

[00183-03.02] [ud011] [Texte original: anglais]

Mme Maria Christina NORONHA DE SA', Directrice de la Pastorale des Jeunes de l’Archidiocèse de São Sebastião do Rio de Janeiro (Brésil).

1. Je vais parler de mon expérience ecclésiale, comme responsable depuis 30 ans d’une partie de la pastorale sociale de l’Archidiocèse de Rio de Janeiro (enfants des rues et jeunes en difficulté). Chez ces jeunes, la partie la plus riche de l’humanité disparaît et la capacité de compassion et de solidarité se perd. Le Christ est là. L’humanité la plus divine est renfermée dans le coeur de ces enfants. Ici l’Eglise remplit sa tâche prophétique, aux côtés de ces êtres nés dans les mangeoires des rues du monde. Il est important de dépasser la dichotomie entre assistance et changement social, il faut convertir le monde.

L’homme et son salut font partie intégrante du plan de Dieu. Il n’est plus possible d’annoncer Son Nom sans proclamer la vocation humaine. Et chacun doit être une cause de bonheur et de salut pour l’autre.

2. Aux Evêques nous demandons de nous aider à découvrir et à vivre le sens de l’Eglise, présence visible du Christ, qui a vaincu la mort et le péché. L’Eglise doit être une réalité vivante, au-delà des structures et des projets humains, mystère unitaire de communion. L’ecclésiologie de Lumen gentium est plus que jamais actuelle et demande un nouvel approfondissement. Nous avons besoin d’évêques qui soient d’authentiques formateurs de la foi.

3. Les Evêques doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls. Qu’ils peuvent compter sur leurs fidèles dans la complémentarité de la communion. Marie, pendant les noces de Cana, a su recueillir les besoins des gens et les indiquer à Jésus. Marie Madeleine, en écoutant la voix du Ressuscité, a su reconnaître le Seigneur et devenir l’annonciatrice de sa victoire. Nous, les femmes, ne voulons pas la prêtrise et ne dénonçons pas un conflit de pouvoir. Nous voulons offrir notre sensibilité et vivre l’aventure de la communion, en enrichissant la mission commune de l’Eglise dont les Evêques, avec le Saint-Père, sont les Maîtres, les Prêtres et les Pasteurs.

[00196-03.03] [ud012] [Texte original: italien]

Myroslaw MARYNOVICH, Responsable de l’Institut pour la Religion et la Société, Lviv (Ukraine).

Comme il a été souvent mis en évidence, l’Instrumentum Laboris, aux numéros 84 et 85, ne mentionne pas les Eglises Catholiques Orientales dans le cadre de l’Eglise Universelle. Par conséquent, la vision d’ensemble résulte être extrêmement simplifiée par rapport à la situation actuelle de l’Eglise. Evidemment, le problème de la position des Eglises Catholiques Orientale vis-à-vis de l’Eglise Universelle n’est pas facile à résoudre, et nous devons prier davantage le Seigneur, afin de trouver une interprétation claire et non ambiguë. Cependant, cette question est aussi très importante pour les laïcs de notre Eglise; les questions de ce type sont mieux abordées et résolues au sein des salles synodales que par les démagogues. Je veux, donc, adresser un appel aux membres vénérables de ce Synode, afin qu’ils progressent ultérieurement dans le sens d’une clarification significative. Le fondement théologique est fourni, de façon succincte, par l’Instrumentum Laboris, au numéro 84, libellé comme suit: "...chaque fidèle doit se sentir ‘chez lui’ dans l'église où on célèbre l’Eucharistie". J’ai souvent eu l’occasion d’observer que la Plénitude Orthodoxe n’a toujours pas acquis un élément clé de la structure de l’Eglise Universelle, c’est-à-dire l’autorité du Saint Père. Même si elle ne l’a jamais admis, l’Orthodoxie souvent aspire à avoir une autorité au sommet de la structure actuelle, capable de résoudre les tensions internes. Au cours de ces discussions synodales, j’ai l’impression que le Catholicisme, à son tour, manque de plus en plus de l’autre pilier de l’Eglise Universelle (à mon avis), à savoir la collégialité ou la synodalité dans le processus de prise de décisions. Il n’y a rien de négatif dans cette évolution. Bien au contraire, cette convergence est le signe du désir mutuel d’unité, répandu parmi tous les chrétiens, à l’intérieur de l’Eglise Universelle, d’après sa même nature inter-complémentaire. Ce Synode, qui a réuni tous les Evêques, représente donc un signe d’espérance pour le monde entier.

[00195-03.03] [ud013] [Texte original: anglais]

INTERVENTIONS EN SALLE (CONTINUATION)

Sont intervenus les Pères synodaux suivants:

Nous publions ci-dessous le résumé de leurs interventions:

S.Exc. Mgr Charles Maung BO, S.D.B., Evêque de Pathein (Myanmar)

Nous considérons l’Instrumentum laboris comme une lecture spirituelle et enrichissante sur la vie et le ministère de l’évêque. Nous remercions ceux qui ont consacré tant d’amour et de spiritualité à la préparation de ce document.

Nous attendons avec plaisir le développement encore plus complet des divers aspects de la vie de l’évêque que nous offrira le Saint-Père. Ce sera une sorte de vademecum entre les mains de chaque évêque.

Ce Synode est particulièrement instructif pour nous, les évêques de Myanmar. A ce propos, nous remercions la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie des efforts accomplis afin d’aider les évêques à devenir des guides efficaces, en offrant aux évêques nouvellement ordonnés une formation à leur fonction. D’après nous, cette initiative doit être poursuivie et soutenue.

Dans la même optique, nous considérons qu’il serait bon pour les évêques élus et leur futur diocèse que le Saint-Siège les réunisse à Rome ou ailleurs pour leur offrir quelques mois de formation et d’orientation dans la période comprise entre leur élection et leur ordination.

Sur une telle base, qui assurera que les programmes des précédents évêques et de leurs conseils pastoraux continueront d’être appliqués, il serait peut-être possible d’établir un terme précis pour l’office de l’évêque. Un terme de dix ou quinze ans, renouvelable une seule fois, donnerait au nouvel évêque une idée claire de sa situation au début de son ministère et lui permettrait de préparer ses programmes en conséquence. Il peut alors décider de faire tout son possible pendant ces années pour réussir vraiment à réaliser quelque chose pendant la période où il est en charge. Sachant qu’à la fin, il doit laisser sa place à quelqu’un d’autre, il pourra aussi être plus prudent dans son style de vie et ses habitudes de travail. A notre avis, il est important qu’un homme soit remplacé par un autre alors qu’il peut être encore actif ailleurs. En occupant une place trop longtemps et jusqu’à un âge avancé, on arrive à une condition mentale pour laquelle il devient plus difficile de laisser tout, même s’il s’agit de la chose la plus évidente à faire. Ce faisant, on peut causer un immense préjudice.

En ce qui concerne le transfert de l’évêque d’un diocèse à un autre, il crée assurément de grandes difficultés: un évêque n’est pas seulement un guide dans le milieu pastoral, mais mène aussi des programmes éducatifs et de développement.

Il faut donc bien réfléchir avant de transférer un évêque à un autre diocèse.

[00153-03.04] [in127] [Texte original: anglais]

S.Exc. Mgr Peter FERNANDO, Evêque de Tuticorin (India).

Dans un pays de sages et de rishis comme l’Inde, l’image de l’Evêque en tant que personne éclairée par l’Esprit et homme de Dieu, profondément lié à l’expérience divine, est la plus appropriée pour son ministère épiscopal. L’Evêque doit toujours être celui qui est au service des autres et qui donne sa vie pour autrui, en suivant Jésus, le Guru Suprême, modèle et source. Pour vivre cette grâce du ministère épiscopal, l’Evêque est appelé à une spiritualité de communion. Le fondement et le ressort de cette communion réside dans la communion intime et durable de l’Evêque avec Dieu Trin, dans la prière de tous les jours, dans les sacrements, surtout l’Eucharistie, qu’il célèbre pour son peuple. Le sacrement de la réconciliation a une place significative dans la vie de sainteté de l’Evêque. Il promeut la pratique de ce sacrement parmi ses ministres et ses fidèles. La sainteté exige de l’Evêque qu’il médite sur la Parole de Dieu dans sa prière de tous les jours, dans la liturgie des heures et quand il répand la Parole de Vie parmi son troupeau.

La communion fondamentale avec Dieu Trin se manifeste aussi à travers la communion avec les autres Evêques de sa région et de la province ecclésiastique ou bien avec les organismes Episcopaux à niveau national et continental. Il est lié, de façon organique, au collège universel des Evêques, en communion avec le Successeur de Pierre.

L’Evêque, en tant que principal pasteur de l’Eglise particulière, vit concrètement sa communion spirituelle à travers sa relation paternelle et d’affection avec les prêtres. Il inspire et guide les ministres à travers l’écoute empathique et son immédiate disponibilité. Il doit offrir son amour à ceux qui se sentent seuls ou abandonnés ou qui sont dans des situations difficiles. Il doit également savoir les affronter et les corriger, mais avec tendresse en démontrant respect à leur égard. L’Evêque doit montrer la même attitude d’attention paternelle envers les séminaristes, qu’il doit encourager et guider; de la même façon, il doit également supporter et orienter le travail des séminaires dans son diocèse et dans sa région. La promotion des vocations au sacerdoce et l’attention à la formation intégrale des futurs prêtres est une fonction importante qu’il doit remplir.

L’Evêque doit promouvoir la communion avec les religieux, dans le plein respect de leur charisme et en les invitant à travailler pour la mission du Christ dans le diocèse afin de rendre un témoignage et un service effectifs.

Aussi importante est la communion de l’Evêque avec les fidèles laïcs. Pour son peuple, il devrait être un modèle de sainteté et un père qui l’accompagne parmi les difficultés de tous les jours. La sainteté de l’Evêque est intimement liée à sa triple fonction de guide, de sanctification et d’enseignement. Dans la mise en oeuvre de ce triple ministère, il suit les pas du Principal Pasteur. Dans l’esprit de communion, il lutte pour construire l’Eglise en tant que serviteur de l’Evangile pour l’espérance du monde.

[00154-03.03] [in128] [Texte original: anglais]

S.Em. le Card. Joseph RATZINGER, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (Cité du Vatican).

Le munus docendi confié à l’Evêque est un service à l’Evangile et à l’espérance. L’espérance a un visage et un nom: Jésus-Christ, le Dieu-avec-nous. Un monde sans Dieu est un monde sans espérance. Etre au service de l’espérance signifie annoncer Dieu avec un visage humain, avec le visage du Christ. Le monde a soif de connaître, non pas nos problèmes ecclésiaux, mais le feu que Jésus a apporté sur la terre (Lc 12, 50). Seulement si nous sommes devenus contemporains avec le Christ, et que ce feu est allumé en nous, l’Evangile annoncé touche les coeurs de nos contemporains. Cette annonce exige le courage de la vérité et la disponibilité à souffrir pour la vérité (cf. Th 2, 2). Entrer dans la succession apostolique implique également le fait d’entrer dans cette lutte pour l’Evangile. Dans notre culture agnostique et athée, l’Evêque, maître de la foi, est appelé au discernement des esprits et des signes des temps. Le problème central de notre temps est l’appauvrissement de la figure historique de Jésus-Christ. Un Jésus appauvri ne peut être l’unique Sauveur et médiateur, le Dieu-avec-nous: Jésus est ainsi remplacé par l’idée des "valeurs du royaume" et devient une espérance vide. Nous devons revenir avec clarté au Jésus des Evangiles, puisque lui seul est aussi le vrai Jésus historique (cf. Jn 6, 68). Si les Evêques ont le courage de juger et de décider avec autorité, dans cette lutte pour l’Evangile, la décentralisation si désirée se réalisera automatiquement. Il ne s’agit pas de décider à propos des questions théologiques des spécialistes, mais de la reconnaissance de la foi baptismale, fondement de toute théologie. La foi est le vrai trésor de l’Eglise (cf. Mt 13, 45 ss).

[00173-03.03] [in145] [Texte original: italien]

S.Exc. Mgr Andrew CHOI CHANG-MOU, Archevêque coadjuteur de Kwangju (Coree).

Remplir l’office d’évêque dans l’Eglise locale.

L’Eglise en Corée a grandi sous de violentes persécutions.

Cinq points sur lesquels tout évêque devrait réfléchir:

1. Nous sommes appelés les successeurs des apôtres et nous le sommes.

2. Personne ne peut donner ce qu’il n’a pas.

3. Donner donne plus de joie que recevoir.

4. Sans moi vous ne pouvez rien faire.

5. N’aie pas de crainte, petit troupeau.

[00155-03.04] [in129] [Texte original: plurilingue]

S.Exc. Mgr Paul Josef CORDES, Archevêque titulaire de Naissus, Président du Conseil pontifical "Cor Unum" (Cité du Vatican).

La grande diffusion des agences d’aide qui sont actives dans de nombreux pays et souvent en compétition entre elles, a comporté une forte objectivation de leur travail. Les institutions de charité emploient des spécialistes, élaborent des programmes, songent à des projets. Des sources de financement non ecclésiales comportent l’exclusion de finalités pastorales et spirituelles et obligent à se limiter à une dimension sociale de l’aide. La législation fiscale et le contrôle des médias poussent à se servir de toutes les personnes ainsi que des techniques qui sont offertes sur le marché.

Cette tendance n’est pas complètement déplorable, elle renforce en effet certainement l’efficacité de l’aide prêtée par l’Eglise catholique et lui confère une résonance positive au niveau publique. Toutefois, elle contribue sans doute aussi à sa sécularisation. Ainsi, de facto, aujourd’hui de nombreux programmes de charité chrétienne sont souvent interchangeables avec ceux de la "Croix Rouge" ou des "Nations Unies"; la gestion chrétienne a peu de répercussions sur les objectifs poursuivis.

De cette façon, certaines institutions ecclésiales s’interprètent exclusivement comme des agences humanitaires et philanthropiques. Elles ne cachent pas qu’elles voudraient se libérer du lien ecclésial comme d’un poids idéologique qui obstrue leur propre indépendance et leur ténacité. Elles voudraient être comme n’importe quelle organisation non gouvernementale (ONG) et, plus encore, exclusivement une force politique.

Une telle perte d’identité ecclésiale apporte à une grave réduction. Nous savons que l’ecclésiologie s’interroge sur les fonctions ecclésiales fondamentales. Elle nomme donc le trio MARTYRIA, LEITOURGIA et DIAKONIA. Elle explique que ces trois secteurs sont distincts, mais que dans la vie concrète de l’Eglise, ils ne peuvent être exercer comme s’ils couraient sur des voies parallèles.

Une sécularisation de ce genre serait pourtant encore plus grave, puisqu’elle perdrait de vue Jésus, le modèle biblique de toute forme d’amour du prochain. Lorsque le Seigneur guérissait les malades et donnait à manger aux affamés, son action a toujours été en rapport constant avec l’annonce du règne de Dieu. C’est dans le dépassement du besoin humain que l’on faisant l’expérience du règne de Dieu. Ainsi, encore aujourd’hui, l’activité charitable soutient, d’une irremplaçable façon, la crédibilité de la mission ecclésiale.

C’est pourquoi, l’Evêque, garant de cette mission et son premier agent, a une responsabilité pour tous les services charitables, dans son diocèse et dans le domaine national, une responsabilité qu’il ne peut déférer.

[00159-03.03] [in133] [Texte original: italien]

S.Exc. Mgr Michael Kpakala FRANCIS, Archevêque de Monrovia (Liberia).

Le thème de ce Synode Ordinaire, à savoir "L’Evêque, serviteur, de l’Evangile de Jésus-Christ pour l’espérance du monde", est tout à fait opportun, surtout en cette période de la vie de l’Eglise. Il attire notre attention sur la personne de l’Evêque, ainsi que sur ce qu’on attend de lui en tant que membre du Collège Episcopal, mais aussi et avant tout en vertu de sa relation avec Dieu et avec son Peuple.

Comme membre du Collège, soumis à l’Evêque de Rome, il a le devoir de promouvoir le Royaume de Dieu dans ce monde. Nous sommes les messagers de la Bonne Nouvelle au monde entier. Cependant, cela n’est possible que si nous sommes des pasteurs de Dieu saints, sincères, engagés et dévoués. On ne peut pas mettre trop l’accent sur la vie spirituelle de l’Evêque.

Le Collège Episcopal, présidé par le Souverain Pontife, partage la même responsabilité dans la conduite de l’Eglise Universelle. Les préoccupations de chaque Eglise locale devraient devenir les préoccupations de toutes les Eglises locales; voilà pourquoi, nous, en tant que Collège, nous devons mettre tout en place pour promouvoir le Royaume du Christ dans le monde. Les souffrances et les joies de chaque et de toutes les Eglises locales doivent se transformer en une question qui nous concerne tous. A travers notre solicitude envers les Eglises locales, nous serons capable d’exprimer, de façon tangible, la présence du Christ parmi nous comme une réalité de salut.

L’Administration Centrale de l’Eglise devrait, en tout moment, s’intéresser aux Eglises locales, à leur diversité et à leurs besoins par rapport à l’Eglise universelle. Nous vivons et nous appartenons à une Eglise qui réunit des peuples appartenant à toutes les races, à toutes les cultures et à toutes les nations et qui sont différents pour très nombreuses raisons. Ceux qui définissent les priorités et prennent les décisions concernant l’Eglise universelle, à travers le monde entier, devraient toujours et en tout moment être conscients et sensibles à la nécessité de préserver l’unité de l’Eglise universelle. Le dialogue et l’écoute réciproque sont importants. Aussi importantes sont la coopération, la collaboration et la communication entre les Eglises locales, d’une part, et l’Eglise universelle, d’autre part.

Tous les Evêques, en tant que membres du Collège Episcopal, présidé par l’Evêque de Rome et Successeur de Pierre, partagent la même responsabilité vis-à-vis de l’Eglise universelle: que la mission du Christ confiée aux Apôtres, il y a deux mille ans, continue à être proclamée et que le monde puisse entrer dans le Royaume de Dieu. Il est nécessaire que les Eglises locales qui possèdent un plus grand nombre de bien matériels les partagent avec celles plus démunies.

Enfin, nous souhaitons que ce Synode indique un programme à suivre pour que nous, les pasteurs, nous puissions guider notre troupeau au cours du XXIe siècle.

[00157-03.03] [in131] [Texte original: anglais]

S.Em. le Card. Giovanni Battista RE, Préfet de la Congrégation pour les Evêques (Cité du Vatican).

L’Instrumentum laboris cite à plusieurs reprises l’image du Bon Pasteur. C’est l’image qui dépeint le mieux l’Evêque, et qui a inspiré beaucoup d’Evêques au cours des siècles; elle évoque un devoir qui va jusqu’à "donner sa vie". Mais dans quel sens, "donner la vie"?

a) Même dans le siècle qui vient de s’écouler, beaucoup d’Evêques ont versé leur sang pour être fidèles au Christ. D’autres, sans en arriver au martyre, ont également payé très cher leur fidélité. Quelques-uns d’entre eux sont présents dans cette Salle synodale. La vie du martyre, cependant, demeure une exception.

b) Mais le "Bonus Pastor dat vitam pro ovibus suis" vaut pour nous tous, dans la mesure où tout Evêque doit donner sa vie en se donnant entièrement chaque jour - coeur, intelligence, énergies et souffrances - pour le bien des fidèles confiés à ses soins pastoraux. Et aujourd’hui on demande beaucoup de l’Evêque:

1. Un Evêque, pour être un témoin de l’espérance, doit avant tout être conscient des défis que la société déchristianisée d’aujourd’hui comporte et avoir le courage de les affronter avec fidélité et cohérence.

Un Evêque doit être un guide, un leader spirituel qui indique par sa parole et son témoignage le chemin à suivre.

2. S’il veut être un vrai semeur d’espérance, l’Evêque doit accorder une attention spéciale à son clergé, en établissant avec chaque prêtre un rapport cordial, direct, simple et confiant.

La proximité de l’Evêque à ses prêtres est fondamentale. Il doit être pour eux un père qui éduque, encourage, guide et corrige, mais il doit aussi être un frère aîné et un ami. Tout prêtre a besoin de se sentir aimé de son Evêque.

3. Pour être un témoin efficace de l’espérance, l’Evêque doit susciter la collaboration autour de lui. Le dialogue est important; il est important que l’Evêque soit accompagné dans sa prise de décision et qu’il sache écouter, mais ensuite c’est lui qui doit décider et décider selon sa conscience, en pleine vérité et liberté devant Dieu, et non en fonction du poids numérique de ses conseillers.

4. On a parlé ces jours-ci des divers aspects de la collégialité. Je voudrais en souligner un au niveau local: il pourrait être utile, du point de vue de la pastorale, que le Métropolite joue un rôle plus incisif, en promouvant la collégialité au niveau local entre les Evêques suffragants, et en renforçant la coordination pastorale. Trop souvent, les dispositions du Code relatives aux Métropolites ne sont pas respectées, et leur rôle est devenu insignifiant.

La proximité et la plus grande affinité entre les communautés ecclésiales d’une même Métropole peuvent faciliter les initiatives pastorales communes.

Nombreux sont les problèmes qui pèsent sur l’Evêque. C’est pourquoi il doit avoir soin de cultiver un style de vie qui favorise la sérénité et l’équilibre, pour qu’on puisse toujours trouver en lui la bonté, la compréhension, l’espérance et un encouragement et pour qu’il soit ainsi pour tous un "bon pasteur" qui insuffle l’espérance.

[00164-03.04] [in137] [Texte original: italien]

S.Em. le Card. Lubomyr HUSAR, M.S.U., Archevêque majeur de Lviv des Ukrainiens (Ukraine).

Après avoir rappelé la "mission" des Eglises Orientales en communion avec le Siège de Rome d’informer les Eglises latines sur le patrimoine spirituel de la tradition byzantine, nous nous arrêtons sur certains éléments typiques qui contribuent à l’identité de l’Evêque. Le premier est la qualification primordiale d’"homme de l’Esprit Saint" pour laquelle sa fonction est fondamentalement celle de guide spirituel du clergé et des fidèles. En nous référant, ensuite, aux textes pétriniens, soulignons la communion avec le Successeur de Pierre comme garantie de l’unité dans l’Eglise, en ajoutant immédiatement la nécessité de la synodalité, non pas tellement fonctionnelle aux exigences juridiques et d’organisation, mais surtout comme "lieu" pour chercher et faire la volonté de Dieu. La valeur de la synodalité est également appliquée au processus d’identification et de maturation de l’Evêque lui-même: "moi, Evêque dans la confrontation stable et ordinaire avec les Confrères, je mûri mon identité épiscopale et je l’exprime". Comme fondement de l’exigence de la synodalité, il faut aussi rappeler la tradition commune de l’Eglise d’Orient et d’Occident avant les divisions. Il faut aussi ajouter, et elle n’est sûrement pas secondaire, la préoccupation oecuménique "si nous sommes convaincus que unitatis redintegratio est, dans ce cas, sic et simpliciter, communionis redintegratio", pour laquelle la vie synodale ordinaire devient un signe crédible d’un dialogue oecuménique authentique avec les Eglises Orientales Apostoliques et Orthodoxes. Une réflexion doit être également réservée à la dimension liturgique de l’Evêque et à la nécessité d’une preuve de sa part, dans ce contexte, en tant que Sacerdos Magnus. Pour conclure, l’expérience, vieille de siècles, des Eglises Orientales en continuelle condition de complexité, de pluri-ethnicité et de multi-confessionalité.

[00158-03030] [in132] [Texte original: italien]

S.Em. le Card. James Francis STAFFORD, Président du Conseil pontifical pour les Laïcs (Cité du Vatican).

Une caractéristique des personnes qui vivent dans les cultures sécularisées est leur insistance sur la nature incomplète et inachevée de toute la réalité. Il y a des conversations interminables, des possibilités innombrables qui pourraient continuer sans fin et sans signification. Tous, nous faisons partie d’une culture globalisée qui ne tolère pas les limites nettes. Nous nous complaisons à reporter indéfiniment toute finalité. En conséquence, aujourd’hui beaucoup sont atteints d’une forme légère de désespérance. L’ambivalence semble être pour eux une énigme inéluctable.

Cette ambivalence omniprésente a des implications immenses dans la formation des Christifideles Laici à l’espérance. En voyant comment évolue le monde d’aujourd’hui, nous nous demandons comment ces pauvres hommes et femmes peuvent encore croire que demain sera meilleur. Et cependant, l’espérance est un miracle incompréhensible, semé dans le coeur de l’homme: c’est le plus grand miracle de la grâce de Dieu.

L’espérance dans le coeur de l’évêque est une espérance incroyable. Il sait que Dieu notre Sauveur "veut que tous les hommes soient sauvés" (1 Tm 2, 3). C’est pourquoi il espère que tous seront sauvés en Christ. L’évêque confie son peuple, dans l’espérance, à la communion des saints et à ses prières d’intercession.

Mais vient le jour, dans le ministère de l’évêque, où les patrons et les saints ne suffisent plus. Chaque évêque se tourne avec espérance vers Celle qui est la sainteté incomparable, sainte Marie, Mère de l’Eglise. Il lui demande d’embrasser dans sa sollicitude maternelle tout le genre humain, y compris le peuple de son diocèse.

Enfin, l’espérance de Jésus le Bon Pasteur, à elle seule, éclaire le contenu le plus intime de l’espérance de l’évêque. Jésus va à la recherche de la seule brebis qui se soit égarée. Les quatre-vingt-dix-neuf autres qui sont restées dans la foi et l’amour, demeurent seules. Mais pour cette seule brebis égarée, celle qui a péché, le coeur de Jésus se remplit d’anxiété et d’espérance. Dans le coeur de Dieu nous trouvons l’anxiété et la crainte de l’espérance. Parce que le coeur de Jésus est pris par la peur de devoir repousser quelqu’un dans sa liberté.

Le monde a besoin de confesseurs laïcs d’une espérance héroïque, formés selon le coeur de Jésus. J’exhorte le Synode à recommander que la Lettre Apostolique du Saint-Père demande aux évêques d’être plus attentifs aux laïcs ayant une réputation de sainteté héroïque qui vivent dans leur diocèse, et d’entreprendre une enquête canonique en vue de leur canonisation.

[00161-03.04] [in135] [Texte original: anglais]

S.Exc. Mgr Vincent COULIBALY, Evêque de Kankan (Guinee).

Avec l' ensemble des membres de l'Eglise Famille de Dieu, les évêques sont appelés à être les témoins de l'Evangile dans le monde. En effet, l’évangélisation est la grande consigne que le Christ a laissé à ses disciples avant de remonter vers Dieu son Père le jour de l'Ascension. Evangéliser, ce n'est pas seulement, ni même d'abord, prêcher. C'est témoigner par toute sa vie. Ce n'est pas d'abord enseigner mais aider les gens à vivre selon l'Esprit de l'Evangile. Ainsi par nos actions et le partage de notre vie, nous pouvons aider les non-chretiens à changer leur vie pour vivre selon l'Evangile. Une analyse de la situation de notre pays et du monde, suite aux nombreuses attaques de rebelles que nous avons connues de septembre 2000 à mars 2001, a fait naître dans nos coeurs de pasteurs des sentiments de compassion face aux souffrances de nombreux déplacés et réfugiés, au manque de foi de nombreux chrétiens, à la violence très grave de certaines autorités, à la grande soif d'argent et au manque d’honnêteté et de conscience professionnelle de nombreux compatriotes. Jésus, le Bon Pasteur, a été bien sensible à la misère de I'Homme.

Nos communautés soutenues par leurs pasteurs:

- Elles doivent être des communautés qui prient. Des journées de prière ont été organisées. Nous avons invité les chrétiens à prier intensément, à lever les yeux et les mains vers le Seigneur, qui est notre bouclier. Convaincus que si Dieu ne garde pas nos villes et notre pays, c'est en vain que veillent les gardes en ville et les soldats à nos frontières.

- Elles doivent apprendre à réfléchir et à agir concrètement pour aider ceux qui souffrent et leur apporter un peu d’espérance; être ouvertes à tous et devenir des lieux où les petits sont accueillis, où les pauvres et analphabètes ont la parole, les déplacés sont chez eux, les réfugiés considérés comme des frères; des communautés qui s'engagent dans leur milieu pour le transformer. C'est dans ce cadre que l'OCPH, la Caritas Guinéenne a été créée. Enfin, les événements douloureux que nous avons connu nous ont conduit à conclure des accords de partenariat avec de nombreux organismes. Tout en remerciant vivement nos bienfaiteurs pour les nombreux soutiens reçus, nous souhaiterions une évolution des mentalités sous-tendant le partenariat. La communion ecclésiale devrait jouer un rôle plus important dans l’évolution des mentalités, pour parvenir à un partenariat où le pauvre est écouté et respecte.

[00165-03.04] [in138] [Texte original: français]

S.Em. le Card. Sergio SEBASTIANI, Président de la Préfecture pour les Affaires économiques du Saint-Siège (Cité du Vatican).

Avec l’aggravation de la situation de l’économie globale après le 11 Septembre 2001, c’est une augmentation du chômage avec de dramatiques conséquences sociales qui s’annonce. A l’égard de ces perspectives, l’Evêque, père et défenseur des pauvres, devra promouvoir avec un engagement et une créativité majeurs (cf. Novo Millennio Ineunte n°50), des oeuvres efficaces et modernes afin de réduire les néfastes conséquences aussi bien de la globalisation inspirée par un libérisme effréné, que de la nouvelle crise économique qui est en train de s’abattre sur l’humanité. Si l’Evêque veut être l’icône de Jésus-Christ le Bon Pasteur, il ne peut pas ne pas avertir les signes d’une croissante méfiance et les cris de désespoir présents dans le monde d’aujourd’hui. C’est pourquoi il ne faudra pas que manque la médecine de la consolation et de l’espérance propre dans la "Caritas Pastoralis", dont l’oeuvre doit rendre évidente à son troupeau "le coeur de Dieu". D’où la nécessité de mettre en oeuvre, dans chaque diocèse, ces formes de micro-crédit qui sont efficaces à endiguer la croissance de tant de "Lazares" réduits dans la misère la plus extrême. L’expérience réussie, faite par l’économiste du Bangladesh, le Prof. Muhammad Yunus, fondateur de la renommée "Grameen Bank" (banque du village), devrait encourager le Caritas locales à se convaincre de l’extrême urgence et de la nécessité de réduire la plaie de la misère la plus extrême, en aidant les plus pauvres parmi les pauvres, afin de leur permettre de sortir de la misère avec leurs propres forces, en se rappelant de ce qu’avait l’habitude de répéter la Servante de Dieu, Thérèse de Calcutta: "Ayez confiance en les pauvres: ils ont si peu, mais ils savent faire tant".

[00156-03.03] [in130] [Texte original: italien]

AVIS

BRIEFING POUR LES GROUPES LINGUISTIQUES

Le sixième briefing pour les groupes linguistiques aura lieu lundi 8 octobre 2001, à 13h10 (dans les lieux de briefing et avec les Attachés de Presse indiqués dans le Bulletin N°2).

Nous rappelons que les opérateurs de communication audiovisuelle (cameramen et techniciens) sont priés de s’adresser au Conseil Pontifical pour les Communication Sociales afin d’obtenir l’autorisation d’accès (très limitée).

POOL POUR LA SALLE DU SYNODE

Le sixième "pool" pour la Salle du Synode sera formé pour la prière d’ouverture de la Onzième Congrégation Générale qui aura lieu lundi matin, 8 octobre 2001.

Les listes d’inscription au pool sont à la disposition des rédacteurs dans le Bureau Informations et Accréditations du Bureau de Presse du Saint-Siège (à l’entrée, à droite).

Nous rappelons que les opérateurs de communication audiovisuelle (cameramen et techniciens) ainsi que les photo-reporters sont priés de s’adresser au Conseil Pontifical pour les Communications Sociales pour participer au pool dans la Salle du Synode.

Nous rappelons que les participants au pool sont priés d’êtres présents à 08h30 dans le Secteur Presse, à l’extérieur devant l’entrée de la Salle Paul VI, d’où ils seront appelés pour accéder à la Salle du Synode, toujours accompagnés par un attaché, respectivement, du Bureau de Presse du Saint-Siège et du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales.

BULLETIN

Le prochain Bulletin N° 14, concernant les travaux de la Onzième Congrégation Générale de l’Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Evêques de lundi matin 8 octobre, sera à la disposition des journalistes accrédités à la conclusion des travaux de la Congrégation.

 

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