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SYNODUS EPISCOPORUM
BULLETIN

XIII ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE
DU SYNODE DES ÉVÊQUES
7-28 OCTOBRE 2012

La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne


Ce Bulletin est seulement un instrument de travail à usage journalistique.
Les traductions n'ont pas de caractère officiel.


Édition française

23 - 19.10.2012

RÉSUMÉ


 

- CARREFOURS: DEUXIÈME ET TROISIÈME SESSION
- DIX-SEPTIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (VENDREDI 19 OCTOBRE 2012 - MATIN)

CARREFOURS: DEUXIÈME ET TROISIÈME SESSION

Hier, jeudi 18 octobre 2012, se sont poursuivis les travaux des Carrefours. Étaient présents 250 Pères au cours de la Deuxième Session et 243 au cours de la Troisième.

La première phase des travaux des Carrefours (avec la discussion sur les principaux points qui nécessitent d’être approfondis, suivant le Rapport après le débat) s’est achevée avec l’approbation des Rapports des Carrefours, que les Rapporteurs des Carrefours vont présenter lors de la Dix-septième Congrégation générale de ce matin, vendredi 19 octobre 2012.

DIX-SEPTIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (VENDREDI 19 OCTOBRE 2012 - MATIN)

- RAPPORTS DES CARREFOURS
- AUDITION DES DÉLÉGUÉS FRATERNELS (V)
- AUDITION DES AUDITEURS (IV)

Aujurd’hui, vendredi 19 octobre 2012, à 9h05, en présence du Saint-Père, avec le chant de l’Heure Tierce, a debuté la Dix-septième Congrégation générale, pour la lecture en Salle des Rapports des Carrefours.

Le Président délégué du jour était S. Ém. le Card. John TONG HON, Évêque de Hong Kong (CHINE).

Avant la pause, le Secrétaire général du Synode des Évêques a rappelé les paroles du Cardinal Secrétaire d’État concernant l’annonce de la Délégation en Syrie disposée par le Saint-Père et que nous avons publiée dans le Bulletin n°19 du 16 octobre 2012.
À ce propos, il a annoncé l’ouverture d’un compte courant près l’Institut pour les oeuvres de religion (Ior), “Sinodo pro Siria” n° 39206003, sur lequel les Pères synodaux pourront verser une contribution économique personnelle qui ira s’ajouter à celle du Saint-Siège.

Sont également intervenus un Délégué fraternel et certains Auditeurs et Auditrices.

À cette Congrégation générale, qui s’est achevée à 12h40 par la prière de l’Angelus Domini, étaient présents 257 Pères.

RAPPORTS DES CARREFOURS

Les Rapports sont le fruit des discussions au sein des Carrefours; ils sont rédigés sous forme de collection des opinions de la majorité comme de la minorité et expriment de façon claire les avis unanimes ainsi que les avis contraires. Ces rapports, soumis à l’approbation des Carrefours, contiennent toutes les suggestions et les réflexions des membres de chaque Carrefour et représentent une description fidèle des opinions de la majorité et de la minorité. Ces rapports sont extrêmement importants, car ils sont l’expression la plus évidente et la mieux formulée de la pensée des Pères synodaux, qui ont participé à la discussion des Carrefours. Ils contiennent aussi les éléments de base des conclusions du Synode. Les rapports, dans leur ensemble, représentent une première synthèse du travail synodal.

Lors de la Dix-septième Congrégation générale de ce matin, les Rapports des Carrefours suivants, rédigés par les Rapporteurs des Carrefours, ont été présentés d’après l’ordre des demandes d’intervention:

- RAPPORT DU CARREFOUR GERMANICUS: S. Exc. Rév. Mgr Ladislav NEMET, S.V.D., Évêque de Zrenjanin (SERBIE ET MONTÉNÉGRO)

- RAPPORT DU CARREFOUR ITALICUS C: Rév. P. Renato SALVATORE, M.I., Supérieur général des Clercs réguliers ministres des infirmes (Camilliens) (ITALIE)

- RAPPORT DU CARREFOUR ITALICUS B: S. Exc. Rév. Mgr Bruno FORTE, Archevêque de Chieti-Vasto (ITALIE)

- RAPPORT DU CARREFOUR GALLICUS B: S. Exc. Rév. Mgr Claude DAGENS, Archevêque d'Angoulême (FRANCE)

- RAPPORT DU CARREFOUR ITALICUS A: S. Exc. Rév. Mgr Salvatore FISICHELLA, Archevêque titulaire de Voghenza, Président du Conseil pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Evangélisation (CITÉ DU VATICAN)

- RAPPORT DU CARREFOUR ANGLICUS A: S. Exc. Rév. Mgr Joseph Edward KURTZ, Archevêque de Louisville, Vice-Président de la Conférence épiscopale (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)

- RAPPORT DU CARREFOUR ANGLICUS D: S. Exc. Rév. Mgr Kieran O'REILLY, S.M.A., Évêque de Killaloe (IRLANDE)

- RAPPORT DU CARREFOUR ANGLICUS C: S. Exc. Rév. Mgr Philip TARTAGLIA, Archevêque de Glasgow (ÉCOSSE)

- RAPPORT DU CARREFOUR HISPANICUS B: S. Exc. Rév. Mgr Santiago Jaime SILVA RETAMALES, Évêque titulaire de Bela, Évêque auxiliaire de Valparaíso, Secrétaire général du Conseil épiscopal latino-américain (C.E.L.AM.) (COLOMBIE)

- RAPPORT DU CARREFOUR GALLICUS A: S. Exc. Rév. Mgr Dominique REY, Évêque de Fréjus-Toulon (FRANCE)

- RAPPORT DU CARREFOUR ANGLICUS B: S. Exc. Rév. Mgr Bernard LONGLEY, Archevêque de Birmingham (GRANDE-BRETAGNE (ANGLETERRE ET PAYS DE GALLES)

- RAPPORT DU CARREFOUR HISPANICUS A: S. Exc. Rév. Mgr Ricardo BLÁZQUEZ PÉREZ, Archevêque de Valladolid (ESPAGNE)

Nous publions, ci-dessous, les résumés des Rapports des Carrefours.

- RAPPORT DU CARREFOUR GERMANICUS:
S. Exc. Rév. Mgr Ladislav NEMET, S.V.D., Évêque de Zrenjanin (SERBIE ET MONTÉNÉGRO)

1. L’Évangile qui est proclamé.
L’Évangile que l’on devrait transmettre allume l’espérance puisqu’il recèle en lui la promesse de la vie éternelle. Son contenu est clair: la connaissance de Dieu, qui s’est rendu manifeste en Jésus-Christ; c’est un Évangile de sanctification.
2. Le monde dans lequel l’Évangile est proclamé.
Le monde est création de Dieu; notre histoire et notre culture s’inscrivent dans l’histoire salvifique de Dieu. Il faut que nous établissions un dialogue avec le monde, avec les hommes d’aujourd’hui. Dans l’Église des origines, l’évangélisation a toujours cherché les semences de la Parole de Dieu dans la culture du présent.
3. Les lieux où l’Évangile est proclamé.
La paroisse - ou la communauté ecclésiale - est le premier lieu de l’évangélisation. Or, nous observons de grands changements dans les paroisses qui s’agrandissent. La nouvelle évangélisation devrait alors inaugurer des voies et des places de dialogue dans les lieux où il n’y a pas de contact avec la paroisse ou la petite communauté chrétienne.
4. Les hommes qui proclament l’Évangile.
La famille est un lieu privilégié pour la transmission de la foi. Or, nous ne pouvons pas ne pas remarquer l’échec de nombreuses unions, et des familles qui se désagrègent.
Enfin, pour les pays qui sont ici représentés par les Évêques de notre carrefour, il est important que le contact oecuménique soit cultivé.

[00345-03.06] [IS001] [Texte original: allemand]

- RAPPORT DU CARREFOUR ITALICUS C: Rév. P. Renato SALVATORE, M.I., Supérieur général des Clercs réguliers ministres des infirmes (Camilliens) (ITALIE)

1. Nous avons eu quelques interventions sur ce que l’on entend précisément par “nouvelle évangélisation”: les sujets, la missio ad intra et ad gentes, dans les pays occidentaux et dans les autres, dans les relations avec les orthodoxes et avec l’islam. Il a été rappelé que le but principal de la nouvelle évangélisation est de raviver une foi tiède par un engagement renouvelé qui se distingue par son ardeur, ses méthodes et son expression.
2. Les participants ont exprimé le souhait que le texte synodal souligne l’importance primordiale de la Bible, généralement peu connue par les catholiques. Cette lacune non seulement mine leur foi, mais elle les rend en plus non aptes à un dialogue interreligieux. Certains estiment que le texte synodal devrait mettre en évidence le Catéchisme de l’Église catholique, en le présentant comme un projet théologico-spirituel à décliner dans les différentes situations historiques, culturelles et géographiques.
3. Plusieurs participants ont souligné le rôle de la paroisse dans la transmission de la foi comme point de raccordement de toutes les réalités ecclésiales présentes sur le territoire. Dans le texte, il faudrait souligner la tâche du pasteur comme premier catéchiste de la paroisse (de même que l’évêque l’est pour son diocèse). La possibilité d’instituer un “ministère du catéchiste” a été évoquée, ainsi que le souhait que le ministère du lectorat soit confié aussi aux femmes, ce qui est actuellement interdit par le Droit canonique (can. 230). Certains participants ont aussi demandé que, dans le texte synodal, l’appui et la reconnaissance soient exprimés à toutes les autres réalités ecclésiales (laïcs, familles, groupes, mouvements, personnes consacrées) pour leur importante contribution à l’évangélisation.
4. Certaines interventions ont souligné les difficultés présentes au sein de l’Église, notamment au niveau de la paroisse, entre les diverses réalités qui y oeuvrent. C’est un sujet très vaste mais qui pourrait, d’une manière générale, s’exprimer comme une tension (pas toujours négative) entre hiérarchie et prophétie, entre institutions et charismes. Un complément de clarté aiderait tous les sujets concernés à établir entre eux des relations plus fructueuses, entre autres, pour l’oeuvre évangélisatrice.
5. Les responsables politiques chrétiens devraient être cohérents avec leur foi, ne pas accepter de compromis et se laisser guider, surtout en ce qui concerne les questions morales, par la conscience droite et les valeurs non négociables.

[00348-03.07] [CM002] [Texte original: italien]

- RAPPORT DU CARREFOUR ITALICUS B: S. Exc. Rév. Mgr Bruno FORTE, Archevêque de Chieti-Vasto (ITALIE)

Notre Carrefour a répondu à quatre questions qui correspondent aux quatre parties du Rapport après le débat: Qu’est-ce que la nouvelle évangélisation? À qui s’adresse-t-elle? Comment est-elle mise en oeuvre? Qui sont les agents et les acteurs de la nouvelle évangélisation? En répondant à la première question, les participants ont exprimé à l’unanimité leur conviction que le Synode a été une véritable grâce pour l’Église et pour le monde. En effet, il a montré que l’on attend, de plusieurs côtés et de manière explicite ou cachée, que la bonne nouvelle résonne à nouveau, à la lumière du Dieu vivant, pour apporter l’espoir, la joie et l’envie de s’engager aux croyants, même à ceux qui ne pratiquent pas, et qu’elle s’offre à ceux qui ne croient pas en le Christ comme une proposition de salut et de vie nouvelle. Expression suprême de l’autorité de l’Église réunie autour du Successeur de Pierre, qui la confirme dans la foi, le Synode a été une occasion extraordinaire de partager les expériences de pasteurs venant du monde entier, afin de préciser les analyses de la situation présente et proposer des voies fiables pour une évangélisation nouvelle à partir du renouveau des coeurs par l’Esprit Saint.
Voici les éléments constitutifs de la nouvelle évangélisation qui ont été soulignés: a) la référence à la Parole de Dieu écoutée, méditée, vécue et, par conséquent, proclamée, témoignée et célébrée, en obéissant au mandat du Seigneur “Allez et annoncez l’Évangile à chaque créature...”. L’Église n’évangélise pas si elle ne se laisse pas sans cesse évangéliser par la force du Paraclet. b) La dimension contemplative de la nouvelle évangélisation, qui se nourrit sans cesse de la prière, notamment liturgique, sommet et source de la vie de l’Église et de son action au service de l’Évangile. Dans cette optique, il apparaît évident que la nouvelle évangélisation comporte un appel incessant à la conversion, par laquelle se livrer totalement à Dieu et se laisser transformer par Sa Grâce. Cette conversion a lieu de manière particulièrement féconde dans la célébration du sacrement de la réconciliation, à qui la nouvelle évangélisation doit prêter une attention particulière. c) La communion ecclésiale vécue dans l’obéissance aux Pasteurs, avec conscience, responsabilité et fidélité, condition nécessaire à toute action évangélisatrice efficace: l’évangélisation n’est pas l’oeuvre de navigateurs solitaires, mais de la communauté chrétienne dans son ensemble et de chacun, en fonction du charisme reçu par Dieu et du ministère auquel il est appelé. L’Église tout entière annonce tout l’Évangile à l’homme tout entier et à tout homme!
L’annonce de l’Évangile dans les différents contextes, tous marqués par des processus de mondialisation, se heurte à de nombreuses difficultés: tantôt celles-ci se manifestent à travers la persécution religieuse proprement dite, tantôt à travers une indifférence ambiante qui fait que les hommes sont incapables de s’engager dans un projet commun. À ce propos, les Pères insistent sur le fait que, bien qu’étant une vision totale de la vie et du monde, l’Évangile n’a rien de violent, il est au contraire la bonne nouvelle de l’amour et de la paix qui réalise les attentes les plus authentiques du coeur de l’homme. Pour que l’Évangile soit annoncé de manière incisive, il faut s’adresser à l’interlocuteur avec sympathie et amitié. Celui qui évangélise doit montrer de manière convaincante que Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils pour nous. À la lumière de ce primat de l’amour, on comprend l’importance de l’annonce de l’Évangile aux pauvres, premiers destinataires de la mission du Fils de Dieu parmi nous (cf. Lc 4,16-19 et Deus caritas est 15). L’attention doit être portée aussi sur les contextes culturels dans lesquels se déroule l’oeuvre de la nouvelle évangélisation, notamment les relations entre la famille, les liens sociaux et la tradition catholique. La foi est transmise au coeur même de ce lien, souvent miné par les processus migratoires en cours. La nouvelle évangélisation exige aussi qu’une attention particulière soit portée sur l’inculturation de la foi, qui entend transmettre l’Évangile par sa capacité à mettre en valeur l’aspect positif de toutes les cultures, tout en les purifiant de ces éléments qui entraveraient la pleine réalisation de la personne.
Quant aux formes de la nouvelle évangélisation, les Pères soulignent la sainteté, comme modèle et but de tout effort évangélisateur, aussi bien pour celui qui évangélise, que comme proposition de vie pleine et bonne, selon Dieu, s’adressant à tous. Une attention particulière doit être portée sur l’éducation des jeunes générations, sur l’initiation chrétienne, sur l’utilisation des moyens de communication sociale, sur le dialogue entre science et foi, sur ce que l’on appelle la voie de la beauté, sur la dimension oecuménique. En ce qui concerne les acteurs de la nouvelle évangélisation, les Pères soulignent que tout baptisé est, par vocation et mission, acteur de la nouvelle évangélisation. Cette tâche est remplie en particulier dans le cadre de la paroisse, à travers l’action éducative importante de l’Action catholique, et les charismes suscités par le Saint-Esprit dans les nouvelles associations ecclésiales. Les évêques, dans la communion avec le Successeur de Pierre et sous Lui, les prêtres et les diacres jouent un rôle particulier dans la nouvelle évangélisation. Aux chrétiens laïcs incombe la tâche décisive de témoigner leur foi dans la relation complexe avec les contextes séculiers dans lesquels ils oeuvrent. En particulier, la famille dans son ensemble est un acteur déterminant de la transmission de la foi: dans ce domaine, il faut reconnaître le rôle important qu’ont eu et ont les femmes dans la transmission de la foi chrétienne. Nombreux sont aussi les catéchistes qui, soutenus par le mandat de l’Évêque, oeuvrent au service de l’initiation chrétienne des jeunes et dans le cadre de la préparation aux sacrements du mariage et du baptême des enfants. La vie consacrée, masculine et féminine, a offert une contribution très importante à l’oeuvre évangélisatrice de l’Église au cours de l’histoire: aux consacrés, il est demandé de vivre avec fidélité leur vocation, en étant pleinement disponibles à se rendre aux frontières géographiques, culturelles et sociales de la nouvelle évangélisation. Enfin, l’engagement en faveur de la justice, de la paix et de la sauvegarde de la création, indissolublement lié à l’annonce de la bonne nouvelle et de la doctrine sociale de l’Église, jusqu’à son expression la plus récente dans l’encyclique Caritas in veritate, apparaît comme un instrument précieux pour conjuguer la justice et le développement, le respect de la dignité des travailleurs et les rapports entre les peuples, fondés sur l’accueil réciproque dans la recherche du bien commun.

[00346-03.07] [CM003] [Texte original: italien]

- RAPPORT DU CARREFOUR GALLICUS B: S. Exc. Rév. Mgr Claude DAGENS, Archevêque d'Angoulême (FRANCE)

Rapport non parvenu avant la publication du Bulletin.

- RAPPORT DU CARREFOUR ITALICUS A: S. Exc. Rév. Mgr Salvatore FISICHELLA, Archevêque titulaire de Voghenza, Président du Conseil pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Evangélisation (CITÉ DU VATICAN)

Nous avons réfléchi, avant tout, sur le contexte culturel qui a les caractéristiques du sécularisme comme le dernier acte d’un processus de sécularisation beaucoup plus ample et qui possède des éléments d’une indiscutable complexité. L’on a considéré cet horizon de pensée en s’arrêtant sur les graves défis posés à la foi mais aussi sur l’opportunité offerte à la communauté des croyants de renouveler ses propres catégories conceptuelles et de langage. Benoît XVI a maintes fois souligné l’importance d’“élargir la raison”. Cet engagement est de plus en plus nécessaire d’autant plus que l’on se trouve dans un contexte culturel fortement marqué par le progrès de la science et de la raison technique. Il est donc indispensable pour nous d’élaborer de nouvelles catégories du savoir théologique en mesure d’exprimer, avec une plus grande cohérence, les contenus de mystère et de communion. Il faut offrir, en outre, une nouvelle vision de l’anthropologie, en montrant l’importance de la personne comme relation, source de rapports interpersonnels, de communion et d’amour. Il faut, de toute façon, trouver la force pour sortir des différents schémas culturels imposés par le sécularisme et qui ne permettent plus de reconnaître les limites et les contradictions des autres styles de vie. Dans ce contexte, la nouvelle évangélisation devient importante dans le but de souligner que la mission de l’Église dans son évangélisation sait cueillir les aspects basiques de l’être humain et de sa créaturité comme éléments fondamentaux dans lesquels amorcer l’annonce de Jésus-Christ. Il est par ailleurs très important de reconnaître le “dialogue” comme un langage qui nous est propre et qui permet de nous mettre en relation, avec “douceur et respect, en possession d’une bonne conscience” (1P 3, 16), avec ceux qui sont les destinataires de notre annonce. Souvent notre parole arrive à ce destinataire comme une première annonce, le rejoignant dans une situation existentielle qui impose une attention envers les questions de sens qui résident dans le coeur de chaque homme. Avec le dialogue, l’on a souligné que nous nous consacrions nécessairement à l’annonce qui peut arriver jusqu’au martyre. Dans notre culture, ce martyre prend désormais les traits d’une forme de marginalisation et de contrôle du langage jusqu’à en arriver à une dérision de la foi.

Une plus grande attention pour circonscrire le concept de nouvelle évangélisation est importante. La vie de l’Église s’exprime dans sa pastorale ordinaire et alors qu’il faut soutenir, en elle, la conscience de la missio ad gentes, il est aussi nécessaire que la nouvelle évangélisation se renforce et prenne toujours plus corps. Elle a, comme son premier destinataire, le croyant qui doit retrouver les raisons de sa foi et est, de par cela même, évangélisateur. En outre, combien sont ceux qui désirent croire et cherchent des personnes en mesure de leur communiquer la joie de la rencontre avec le Christ. Nous n’avons pas oublier de considérer que l’urgence de la nouvelle évangélisation impose aussi un sérieux examen de conscience des différents aspects de la pastorale qui se sont sclérosés en raison du temps qui passe, et ne permettent plus d’exprimer la force de la foi, son originalité et l’aspect spécifique du christianisme. C’est pour cela que le terme “conversion pastorale” revêt une nouvelle importance comme conscience d’une exigence renouvelée d’attention au moment présent et aux questions de notre contemporain. Un chapitre important a été celui de la liturgie. L’ars celebrandi peut aider à découvrir la beauté du mystère évoqué. Et en elle, le grand rôle rempli par l’homélie. Le sacrement de la réconciliation devrait revenir au centre de la vie du croyant; il devrait être vécu majoritairement comme une expérience de la rencontre avec la miséricorde de Dieu qui va à la rencontre de tous avec le pardon. Nous retenons important que dans chaque diocèse l’on puisse identifier un ou plusieurs lieux (cathédrale, sanctuaire, ...) dans lesquels les fidèles puissent avoir la certitude de toujours trouver un prêtre disponible à les aider dans leur chemin de conversion. Un autre sujet a concerné les thèmes relatifs au style de vie des croyants, aux différents visages avec lesquels s’exprime la charité et le rôle rempli par les différentes catégories de personnes. Une attention toute particulière est due au monde des jeunes et à la famille dans son irremplaçable rôle de transmission de la foi. Nous n’avons pas non plus négligé le thème des “grands-parents” qui représentent une aide précieuse dans la transmission de la foi. Un autre thème a été marqué par l’exigence de savoir présenter le christianisme à notre contemporain. Cela s’impose afin de dépasser la fragmentation de la culture de nos jours et pour retrouver l’unité fondante de notre croire. Cette apologie de la foi se développe en trois différents passages: elle doit tout d’abord présenter aux croyants les raisons de l’acte de foi et l’union intrinsèque avec la vérité de ses contenus; elle se présente, en outre, auprès de tous ceux qui ont souvent des connaissances vagues, déformées et fausses. L’on a aussi traité de l’importance du Credo comme une précieuse synthèse de la foi qui mérite d’être étudiée par coeur et de devenir à nouveau la prière quotidienne des croyants. En cet horizon, la catéchèse s’est imposée avec toute son importance pour la formation des croyants en vue de la nouvelle évangélisation. L’on a souligné à cet égard que l’évêque puisse redécouvrir l’activité qui lui est propre en développant la catéchèse dans sa propre cathédrale. Enfin, les thèmes liés à la communication de la foi et à ses différentes formes d’expression: de la pitié populaire aux pèlerinages, jusqu’aux plus modernes formes de communication.

[00347-03.11] [CM005] [Texte original: italien]

- RAPPORT DU CARREFOUR ANGLICUS A: S. Exc. Rév. Mgr Joseph Edward KURTZ, Archevêque de Louisville, Vice-Président de la Conférence épiscopale (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)

L’Église commence la nouvelle évangélisation en prière, en simplicité et en humilité alors qu’elle proclame le Christ au monde. Ce travail n’est pas simplement un travail humain mais la puissance de Jésus-Christ vivant et au travail dans le monde. À travers le Christ, nous connaissons Son Père et le Saint-Esprit, ainsi que l’Amour débordant de la Trinité, et nous sommes appelés à une communion qui est trinitaire.
Les évangélisateurs sont d’abord appelés à la conversion comme individus et comme Église - afin de s’éloigner du péché et croire en l’Évangile. Pour tous ceux qui ont été baptisés dans le Seigneur Jésus, à commencer par les évêques, le Sacrement de la Pénitence est un sacrement spécial, l’étreinte du grand pardon de Dieu.
Appelés à faire l’expérience du Christ plus profondément dans la Sainte Eucharistie, nous cherchons à éveiller une nouvelle ardeur que notre mémoire revient aux premiers disciples et aux premiers missionnaires de nos cultures.
Les défis du mouvement interne de la sécularisation et la perte du sens sacré dans certaines régions, tout comme les relations délicates avec ceux des autres religions, rendent encore plus urgente la tâche de proclamer Jésus-Christ, Sauveur du monde. Il est par ailleurs spécialement urgent de s’opposer aux menaces contre la liberté religieuse, notre première liberté, menaces qui sont évidentes dans pratiquement toutes les sociétés.
De concrètes stratégies dans chaque diocèse en faveur de l’évangélisation requièrent une attention spéciale à la vie paroissiale, à ceux qui sont pauvres et blessés, ainsi qu’à la famille. Au centre de l’évangélisation se trouve également le renouveau du mariage sacramentel comme union “deux en une seule chair” d’un homme et d’une femme, ouverte aux enfants.
Les évangélisateurs ont besoin d’une catéchèse attentive des évangélisateurs qui soit enracinée dans le Catéchisme de l’Église catholique, dans YouCat et dans le Compendium de la Doctrine sociale de l’Église.
Unis à Marie, notre Mère et à tous les témoins qui sont venus avant nous, nous demandons au Christ, Lumière des Nations, de nous donner l’espérance, l’amour et la joie.

[00350-03.07] [CM006] [Texte original: anglais]

- RAPPORT DU CARREFOUR ANGLICUS D: S. Exc. Rév. Mgr Kieran O'REILLY, S.M.A., Évêque de Killaloe (IRLANDE)

Le groupe a apprécié la structure logique du document et considère qu’il a atteint ses objectifs.
1. Le groupe a discuté de la nouvelle évangélisation, de ce qu’elle représente, car il y avait une large variété d’options. Le message essentiel est le même mais il appelle à une nouvelle ardeur, à de nouvelles méthodes dans les nouveaux contextes dans lesquels l’Évangile doit être prêché et vécu. La réalité est accablante dans le monde développé où nous luttons contre le déclin, alors que dans les deux tiers du monde nous ne faisons que nous préoccuper de la croissance avec toutes ses conséquences.
2. Nous avons eu une discussion vivante sur le Sécularisme et la Sécularisation - sur leurs influences positives et négatives, avec la suggestion faite par l’un des membres qu’ils pourraient être une conséquence de la médiocrité de notre vie de chrétiens.
3. Opportunités et défis liés à la présence toujours croissante des musulmans dans le monde développé. Il convient toutefois de rappeler les préoccupations au sujet des chrétiens dans les pays à majorité musulmane et leur droit d’être en mesure de pratiquer leurs croyances religieuses.
4. Nous avons parlé d’éducation et formulé des propositions.
5. Une discussion centrée sur la nécessité d’être clairs sur certains termes que nous continuons à utiliser dans nos discussions: de base/ petites communautés chrétiennes, catéchistes et concept de la famille. Ces termes peuvent avoir un sens différent selon les pays où ils sont employés.
6. Conséquences de la révolution sexuelle sur la famille et re-définition du mariage. Il a été noté que cela provenait d’une rébellion à Humanae Vitae.
7. Expérience de l’unité des chrétiens en apportant le kérigme, fondé sur la prière du Seigneur “Puissent-ils être un”. L’appel à l’unité et les conséquences pour la nouvelle évangélisation doivent être approfondis car très importants pour la nouvelle évangélisation.8. Vie consacrée et sociétés de vie apostolique.
9. L’importance du culte de la prière doit être ultérieurement développé.
10. De l’Athéisme - à l’interrogation- à la conversion- à la mission: un cercle permanent. Comment pouvons-nous mettre tout cela en pratique? Comment aidons-nous les gens à accroître leur sainteté?
11. Sans oublier l’importance des documents de Vatican II.

[00351-03.04] [CM007] [Texte original: anglais]

- RAPPORT DU CARREFOUR ANGLICUS C: S. Exc. Rév. Mgr Philip TARTAGLIA, Archevêque de Glasgow (ÉCOSSE)

Ce groupe a isolé les thèmes et sujets suivants comme catégories de la nouvelle évangélisation.
Description: La nouvelle évangélisation a été décrite de manière suggestive comme un temps de réveil, un temps de nouvel encouragement et de nouveau témoignage pour ceux qui professent la foi chrétienne. C’est la reconnaissance du fait que Jésus Christ est le centre de notre foi et de notre vie quotidienne.
Nouveauté: Toutefois, ce qui a véritablement intéressé ce groupe depuis le début a été la question de ce qui constitue la nouveauté de la nouvelle évangélisation. On a cru bon d’utiliser comme référence la phrase de Jean Paul II: “Nouvelle par son ardeur, par ses méthodes, dans son expression” (IL 45).
Appel à la sainteté, à la conversion et à la purification: La nouvelle évangélisation est étroitement liée à l’appel à la sainteté et exige la conversion et la purification dans l’Église de la part des Évêques, des prêtres, des religieux et des responsables laïcs ainsi que de ceux qui sont engagés dans l’oeuvre d’évangélisation.
Participation à la vie trinitaire: L’évangélisation est une activité de parole et de sacrement qui, surtout au travers de l’Eucharistie, nous fait participer à la vie trinitaire et ceci suscite, avec la grâce du Saint-Esprit, le pouvoir d’évangéliser et de rendre témoignage à la Parole de Dieu avec enthousiasme et courage.
Première annonce: L’une des nouvelles visions liées à ce Synode est la nature particulière de la première annonce comme aspect unique et particulièrement efficace de l’évangélisation. Nous sommes reconnaissants pour cette intuition. C’est là que le Kérygme, le message du salut du mystère pascal de Jésus Christ, est proclamé avec le plus de force jusqu’à susciter la repentance, la conversion et une décision de foi.
La liturgie dominicale: Ce groupe est d’accord sur le fait que le Dimanche doit être récupéré en vue de la nouvelle évangélisation, conformément à l’enseignement du Bienheureux Jean Paul II dans la Dies Domini. Le Dimanche, avec son caractère sacré et particulier, avec la Messe dominicale, devrait représenter le centre de la vie catholique. Une participation pleine, active et consciente à la liturgie de la part de l’ensemble de la communauté est l’objectif.
La Parole de Dieu: est à la base de toute l’évangélisation, qu’il s’agisse de la première annonce ou de la catéchèse permanente. Le centre de la Parole de Dieu est la personne de Jésus, crucifié et ressuscité, le Fils de Dieu incarné, que l’on rencontre dans l’authentique évangélisation.
Catéchèse: La catéchèse est au service de la nouvelle évangélisation en tant que connaissance de la foi et de la doctrine mais également comme expérience du Seigneur. Tous les évangélisateurs ont besoin d’être catéchisés. Nombreux sont ceux qui suggèrent que le catéchiste devrait être reconnu en tant que ministre stable au sein de l’Église.
La communion de l’Église locale: La communion de l’Église locale autour de son Évêque, qui en est le principe d’unité, est la source de tout projet ou programme pastoral pour la nouvelle évangélisation du Diocèse. Les prêtres, les religieux, les religieuses et les fidèles laïcs, hommes et femmes, doivent tous oeuvrer avec l’Évêque au sein du projet diocésain d’évangélisation. Tous les agents et les bureaux de l’Église locale devraient oeuvrer de manière solidaire et en communion avec l’Évêque pour le bien de la nouvelle évangélisation.
La Paroisse: En tant que cellule de base de l’Église locale, elle est appelée à relever le défi de la nouvelle évangélisation au travers du renouvellement de sa vie propre et de l’activité pastorale. Nombre d’Églises représentées au sein de ce groupe, mais non pas toutes, recommandent l’institution dans les Paroisses de communautés chrétiennes de base et de petites communautés de foi.
Mouvements: Liée au thème de la communion de l’Église locale, se trouve la question des nouveaux mouvements. Il a été pleinement reconnu que les nouveaux mouvements facilitent la nouvelle évangélisation et le contact avec Jésus Christ. Il a été suggéré que les mouvements opéreraient mieux s’ils étaient encadrés au sein du projet diocésain d’évangélisation et recevaient de l’Évêque des tâches spécifiques.
Mariage: Il existe des problèmes pastoraux importants concernant le mariage. Nous devons faire beaucoup pour le mariage et les conjoints et ceci sera l’un des plus importants défis de la nouvelle évangélisation.
Famille: Le rôle fondamental de la famille en ce qui concerne la transmission de la foi doit être pleinement reconnu.
Femmes: Le rôle essentiel de la mère et des femmes dans la transmission de la foi au sein de la famille doit être encouragé et soutenu. Dans le même temps, il faut reconnaître pleinement le rôle des femmes dans nos Paroisses et communautés en tant qu’enseignants, catéchistes et évangélisatrices et en tant que chargées de nombreux services et ministères.
Jeunes: L’évangélisation des jeunes a été un motif de préoccupation particulier de ce groupe puisqu’ils représentent l’avenir de l’Église.
Formation dans les Séminaires: Les Séminaires devraient mettre au centre la nouvelle évangélisation de façon à en faire le thème récurrent et unifiant de leurs programmes de formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale.
Oeuvres de justice et de charité: La justice et les oeuvres de charité sont partie intégrante de l’évangélisation et représentent des témoignages très efficaces de notre foi en Jésus Christ. Pour le bien de la nouvelle évangélisation, il faut que soit donnée une importance renouvelée à l’enseignement et à l’application de la Doctrine sociale de l’Église en tant que méthode pour porter les personnes au Christ.
La gestion de la Création: La gestion de la Création est également au service de la nouvelle évangélisation et de ce différentes manières. Il s’agit du témoignage de notre foi dans la bonté de la Création de Dieu. Elle démontre le sens de responsabilité envers tous ceux dont la vie et la subsistance dépendent des biens de la Création. Elle manifeste la solidarité entre les générations vis-à-vis de ceux qui viendront après nous ainsi qu’un témoignage clair d’un usage responsable et équitable des biens de la terre.
Un défi à la sécularisation: Notre époque a besoin d’une nouvelle évangélisation pour faire face aux conséquences négatives de la sécularisation.
Oecuménisme: L’Oecuménisme, fondé sur une ecclésiologie solide, est au service de l’évangélisation en ce qu’il cherche à rétablir l’unité de l’Église du Christ, augmentant de telle sorte sa crédibilité dans le monde. La Bienheureuse Vierge Marie a été le premier disciple et la première évangélisatrice et doit être proposée à tous les chrétiens comme Étoile de la nouvelle évangélisation.Technologie: Les nouveaux instruments et les méthodes numériques de la communication sociale, qui représentent un nouveau moyen de communiquer, doivent être appliqués avec prudence et efficacité à nos stratégies de nouvelle évangélisation, surtout en ce qui concerne l’évangélisation des jeunes.
Beauté: La nouvelle évangélisation doit mettre en évidence la beauté surtout celle de la personne de Jésus Christ Lui-même.

[00352-03.07] [CM008] [Texte original: anglais]


- RAPPORT DU CARREFOUR HISPANICUS B: S. Exc. Rév. Mgr Santiago Jaime SILVA RETAMALES, Évêque titulaire de Bela, Évêque auxiliaire de Valparaíso, Secrétaire général du Conseil épiscopal latino-américain (C.E.L.AM.) (COLOMBIE)

Rapport non parvenu avant la publication du Bulletin.

- RAPPORT DU CARREFOUR GALLICUS A: S. Exc. Rév. Mgr Dominique REY, Évêque de Fréjus-Toulon (FRANCE)

Au cours de la journée du 18 octobre, le groupe Circulus Minor “Gallicus A” a d’abord réfléchi sur le concept de nouvelle évangélisation. Quelle est la nouveauté de la mission ? Le partage du groupe a donné naissance à une proposition de définition: La nouvelle évangélisation consiste dans l’annonce que Dieu, qui est Amour trinitaire, fait de Lui-même en son Fils Jésus-Christ aux hommes et aux femmes de notre temps.
Dans cette réflexion sur la nouvelle évangélisation, la dimension de l’annonce du kérygme apparaît comme centrale. Elle doit mettre en valeur l’annonce explicite du salut au point de départ de toute initiation chrétienne, et retentir d’abord dans l’Église, sacrement du salut, qui a vocation à la porter dans le monde entier. L’Église se veut la servante du Royaume de Dieu, qui est déjà là chez tous ceux qui participent de la charité. L’Esprit Saint donne à l’Église de s’émerveiller du travail de la grâce.
De plus, la beauté peut être un chemin de révélation du mystère de Dieu, à l’instar de ce qui s’est passé dans l’histoire de l’Église. À une époque désabusée vis-à-vis de la profusion des discours et où on porte un soupçon sur toute forme de dogmatisme, la quête de beauté peut être un chemin vers Dieu. Par la beauté, la foi s’énonce et s’annonce.
Dans la mise en œuvre de la nouvelle évangélisation, plusieurs membres du Carrefour ont insisté sur la mise en œuvre d’une initiation chrétienne de type catéchuménal, qui s’adresse à des personnes débutantes ou recommençantes. Beaucoup d’entre elles ont perdu les référencements culturels du christianisme. Cette initiation chrétienne doit mettre en valeur le Baptême comme l’expression sacramentelle du salut. À partir de ce sacrement se déploie l’itinéraire de l’initiation chrétienne. Dans cette direction, une proposition a été élaborée dans le groupe pour demander aux Dicastères compétents une révision complète des pratiques catéchétiques et sacramentelles de l’initiation chrétienne.
Cette nouvelle évangélisation concerne non seulement les pays d’ancienne chrétienté, mais également les terres qui n’ont pas encore entendu proclamer l’Évangile. Le groupe entend proposé l’idée d’une mission mondiale qui serait lancée à l’initiative du Saint-Père et qui pourrait s’inscrire dans le dynamisme de l’Année de la foi.
Corrélativement à cette approche mondialisée de l’évangélisation, le groupe a mis en valeur la nécessité d’une inculturation de l’évangélisation. Elle prend la double forme de l’incarnation de l’Évangile dans les cultures et de transformation de celle-ci par les cultures.
Un autre point décisif de la réflexion a porté sur la notion de communion. La nouvelle évangélisation s’origine dans la communion trinitaire qui s’accomplit dans le mystère de l’Église-communion: les familles, les communautés ecclésiales de base, les paroisses, les familles religieuses ... “C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on reconnaîtra que vous êtres mes disciples”. Cette communion, don de Dieu, comporte une responsabilité.
Dans cette démarche de communion qui atteste de la charité du Christ, une place particulière a été relevée à propos du sacrement de la confession. Alors que nos sociétés sont en quête de réconciliation et de paix, l’Église apporte le témoignage prophétique de la miséricorde divine. Le Christ qui nous a réconciliés avec le Père dans l’Esprit Saint fait de nous, par le Baptême, des ambassadeurs de réconciliation au cœur du monde.
La nouvelle évangélisation doit s’appuyer sur de nouveaux évangélisateurs. Parmi ceux-là apparaissent les catéchistes. En bien des lieux, en Afrique francophone notamment, avec une générosité exemplaire, ils exercent des rôles d’animation de la communauté, d’enseignement, de préparation aux sacrements.... Ne pourrait-on pas donner à ce corps de laïcs missionnaires un statut ministériel stable, bien articulé avec le ministère ordonné, ainsi qu’une formation spécifique solide?
Parmi les acteurs de la nouvelle évangélisation, la formation de l’élite politique s’avère également primordiale. Exerçant des responsabilités variées, ces décideurs doivent bénéficier d’une bonne connaissance de la Doctrine sociale de l’Église et témoigner d’une vie cohérente. Cet investissement dans la formation apparaît comme une urgence, afin de promouvoir une justice sociale et une économie respectueuse de l’écologie de l’homme.
Plusieurs Pères synodaux ont interpellé le groupe sur la question du dialogue avec les musulmans, constitutive de la nouvelle évangélisation. Il se fera dans la ligne de la Déclaration Nostra Aetate, dans l’écoute et le respect, et suivant plusieurs modalités: dialogue de vie, dialogue des œuvres, dialogue spirituel et dialogue théologique.
En conclusion, le travail du Circulus Minor “Gallicus A” s’est fait dans un climat fraternel d’écoute mutuelle. La parole a circulé librement dans le commun désir de prendre une part active à la promotion de la nouvelle évangélisation.

[00354-03.03] [CM010] [Texte original: français]


- RAPPORT DU CARREFOUR ANGLICUS B: S. Exc. Rév. Mgr Bernard LONGLEY, Archevêque de Birmingham (GRANDE-BRETAGNE (ANGLETERRE ET PAYS DE GALLES)

Rapport non parvenu avant la publication du Bulletin.

- RAPPORT DU CARREFOUR HISPANICUS A: S. Exc. Rév. Mgr Ricardo BLÁZQUEZ PÉREZ, Archevêque de Valladolid (ESPAGNE)

Plusieurs participants ont centré la présente Assemblée du Synode des Évêques sur la “Nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne” dans la continuité de la voie ouverte par le Concilie Vatican II. Ce que l’Église se demande à présent est d’insuffler un la sève vivante et divine de l’Évangile dans les veines de l’humanité.
Évangéliser signifie annoncer de bonnes nouvelles, communiquer de nouvelles joies de la part de Dieu. Ainsi, nous pouvons également percevoir les signes et les appels de Dieu dans les événements historiques. L’Évangélisation comporte aussi une proximité et un dialogue avec les hommes pour les écouter et discuter avec eux de leurs recherches et de leurs détresses.
Le Seigneur compte sur nous dans l’évangélisation pour transmettre la foi et le salut. Jésus Christ ressuscité a constitué par Son Esprit le sacrement universel du salut pour l’Église.
La médiation instrumentale de l’évangélisation exige à l’Église en tant que telle et à ses enfants une conversion permanente en Dieu.
C’est pourquoi les saints et les martyrs ont été des évangélisateurs précieux dans tous les contextes de l’histoire (ex. les moines, les ordres mendiants, les congrégations religieuses, les nouveaux mouvements). La sainteté, la foi vibrante, la rencontre vivante avec Jésus-Christ, l’oraison l’ardeur apostolique, le zèle pastoral, la pédagogie dans la transmission de la foi, la charité emprunte de sollicitude, l’amour envers les pauvres et les personnes blessées par la vie sont des attitudes souvent rappelées dans le groupe.
La nouvelle évangélisation doit avoir un rapport avec les temps nouveaux, avec les changements accélérés, profonds, et universels (globalisation) . Pourquoi, il y a quelques décennies de cela, Jean-Paul II a-t-il parlé de la nécessité et de l’urgence d’entamer une nouvelle évangélisation? Cela peut être parce que les éphémérides alors célébrées demeurent des événements décisifs de l’histoire; mais par ailleurs, ils signalent des changements qui nous affectent tous, aussi bien l’Église que l’humanité, à laquelle le Seigneur nous a envoyés. Sommes-nous en train de vivre une nouvelle époque? Une époque riche de changements?
Nous souffrons certainement d’une crise, qui sont en même temps des défis et des opportunités, qui compliquent particulièrement la vie chrétienne et la transmission de la foi, endommagent l’image de l’Église, et font obstacle à une insertion en toute confiance de beaucoup de personnes dans la communauté chrétienne. Nous sommes inquiets du fait que tant de personnes sont en train de sortir de l’Église, parfois de manière retentissante, parfois de façon silencieuse. Ce qui, dans l’action pastorale, était suffisant il y a de nombreuses années, ne suffit plus aujourd’hui.
Nous souffrons de déboussolements, d’insatisfactions et d’inquiétudes. L’Église a besoin d’obéir à nouveau au mandat missionnaire du Seigneur: allez dans le monde entier, dans toutes les latitudes, dans tous les secteurs de l’humanité, dans ses “déserts spirituels”, dans ses richesses et ses pauvretés, annoncer l’Évangile, qui se concentre en la personne de Jésus Christ, mort pour nous, qui vit pour toujours et nous accompagne sur toutes les routes du monde.
La nouvelle évangélisation a pour destinataires les baptisés et ceux qui se sont éloignés de Dieu et de l’Église. Toute l’Église (évêques, prêtres, religieux/ses, laïcs; diocèses, paroisses, congrégations religieuses, mouvements) doit être évangélisée, en faisant un examen de conscience et en reconnaissant ses erreurs et ses péchés, et, en même temps, elle doit participer à l’évangélisation.
L’Église entière doit expérimenter un nouvel élan missionnaire.

[00356-03.05] [CM012] [Texte original: espagnol]

AUDITION DES DÉLÉGUÉS FRATERNELS (V)

Est intervenu le Délégué fraternel suivant:

- Pr. Michel WEINRICH, Professeur à la Faculté théologique évangélique de l'Université de la Ruhr à Bochum (ALLEMAGNE)

Nous publions, ci-dessous, le résumé de l’intervention:

- Pr. Michel WEINRICH, Professeur à la Faculté théologique évangélique de l'Université de la Ruhr à Bochum (ALLEMAGNE)

Je souhaite transmettre à la XIII Assemblée générale du Synode des Évêques les salutations et les voeux de l’Alliance mondiale des Églises réformées, en particulier de son président, Jerry Pillay, et de son secrétaire général, Setri Nyomi.
L’Alliance mondiale des Églises réformées est bien consciente de l’importance que revêt le thème de la nouvelle évangélisation. En effet, celui-ci permet d’approfondir et de concrétiser les débats du XII Synode des Évêques de 2008 dont le thème était “La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église”. Ces sujets sont, l’un comme l’autre, assez familiers aux Églises réformées, et sur ce point, nous sommes certains que les instances qui nous unissent sont bien plus nombreuses que celles qui nous séparent. Ce qui pourrait nous unir davantage, c’est la confiance dans la vitalité de la Parole de Dieu et dans l’Évangile, qui a toujours son origine en Lui.
Après la nouvelle constitution de 2010 à Grand Rapids, l’Alliance mondiale des Églises réformées s’est occupée en particulier de la question du fondement des communautés (communio), ainsi que de l’engagement et des responsabilités qui en découlent. Nous savons qu’il ne suffit pas de se reconnaître l’une l’autre, en tant qu’Églises, il faut encore que cette reconnaissance se reflète dans nos vies. En termes plus directs: la contextualité et la catholicité sont interdépendantes. Quand la contextualité de l’Église ne correspond pas à une concrétisation de sa catholicité, un problème grave surgit auquel il faut faire face. Nous avons dû réapprendre cette leçon, et maintenant, il est important de s’occuper de ses conséquences.
La paix de la communauté peut être bien décrite par le terme hébreu “Shalom”. Dans les lieux où l’Évangile est écouté à nouveau, une partie de “Shalom” devient accessible. Que Dieu accorde à ce Synode de suivre les pas de l’Esprit Saint dans cette direction. Que Dieu bénisse ce Synode et son importante tâche.

[00341-03.06] [DF013] [Texte original: allemand]

AUDITION DES AUDITEURS (IV)

Sont intervenus les Auditeurs et Auditrices suivants:

- Soeur Immacolata FUKASAWA, A.C.I., Supérieure Générale des Soeurs du Sacré-Cœur de Jésus (JAPON)
- M. Tommaso SPINELLI, Catéchiste de jeunes catéchumènes à l'Office de catéchèse du diocèse de Rome (ITALIE)
- Rév. Jesús HIGUERAS ESTEBAN, Curé de Saint-Maria de Cana (Madrid) (ESPAGNE)
- Mme Ewa KUSZ, ancien président de la Conférence Mondiale des Instituts Séculiers (CMIS) (POLOGNE)
- Rév. Mgr Enrique GLENNIE GRAUE, Vicaire général et épiscopal de Guadalupe (MEXIQUE)
- Fr. Alvaro Antonio RODRÍGUEZ ECHEVERRÍA, F.S.C., Supérieur Général des Frères des Écoles Chrétiennes (COSTA RICA)
- M. Salvatore MARTINEZ, Président de l'Italie pour le Renouveau dans l'Esprit Saint (ITALIE)

Nous publions, ci-dessous, les résumés des interventions:

- Soeur Immacolata FUKASAWA, A.C.I., Supérieure Générale des Soeurs du Sacré-Cœur de Jésus (JAPON)

Je suis née au Japon, un pays non chrétien et là, j’ai reçu la grâce du baptême et la vocation religieuse. Mon coeur est comblé de la joie de croire et d’annoncer ma foi en Jésus-Christ.
Maintenant, comme religieuse de vie apostolique, de quelle manière réaliserai-je la nouvelle évangélisation? (Document de travail n° 96). En pensant à cette question, me viennent à l’esprit les quatre objectifs que nous avons réaffirmés lors du dernier Chapitre général.
Premier objectif: Laisser que le charisme soit en nous, religieuses, une passion qui se transforme en embrassement compatissant s’adressant à toute douleur et qui encourage la vie;
Deuxième objectif: Vivre plus radicalement notre consécration;
Troisième objectif: Être des femmes qui génèrent la communion;
Quatrième objectif: Nous approcher des jeunes.
Ces objectifs doivent réaliser aujourd’hui la nouvelle évangélisation à la lumière de notre consécration. La manière dont nous saurons les atteindre dépendra de la nouveauté et de la force avec lesquelles nous saurons oeuvrer. Ceci nous invite à nous laisser transformer par Dieu, de manière à vivre avec humilité, avec passion et avec dynamisme notre vocation dans l’Église.

[00324-03.03] [UD040] [Texte original: espagnol]

- M. Tommaso SPINELLI, Catéchiste de jeunes catéchumènes à l'Office de catéchèse du diocèse de Rome (ITALIE)

La nouvelle évangélisation a besoin de substance, de catéchèses d’épaisseur qui sachent dire quelque chose de sérieux à notre vie, mais aussi et surtout de vies d’épaisseur qui montrent par les faits la solidité de celui qui est chrétien. Encore plus aujourd’hui que les familles sont désunies et souvent, abdiquent à leur rôle d’éducateurs, ce sont les prêtres qui témoignent aux jeunes la fidélité à une vocation et la possibilité de choisir un autre mode de vie meilleur par rapport à celui que la société propose. Ce qui me préoccupe c’est que ces figures d’épaisseur deviennent de plus en plus rares. Le prêtre a perdu confiance dans l’importance de son propre ministère, il a perdu charisme et culture. Je vois des prêtres qui s’adaptent à la pensée dominante. C’est la même chose dans les liturgies qui, en essayant d’être originales, deviennent insignifiantes. Prêtres, je vous demande de trouver le courage d’être vous-mêmes. Ne craigniez rien car lorsque vous serez d’authentiques prêtres, lorsque vous proposerez sans peur la vérité de la foi, nous les jeunes nous vous suivrons. En fait, les paroles de Pierre sont aussi les nôtres: “Seigneur, vers qui irons-nous? Toi seul a les mots de la vie éternelle!”. Et nous avons une faim infinie de quelque chose d’éternel et de vrai.
Ainsi donc, je propose de: 1) Augmenter la formation des prêtres, non seulement spirituelle mais aussi culturelle. Nous voyons trop souvent aujourd’hui des prêtres qui ont perdu leur rôle de maîtres de culture, ce qui les avait rendus si importants pour toute la société. Si nous voulons être crédibles et utiles aujourd’hui, il nous faut recommencer à avoir de bons instruments culturels.
2) Redécouvrir le Catéchisme de l’Église catholique dans sa nature conciliaire: en particulier la première partie de chaque session dans laquelle les documents du concile illuminent les thèmes traditionnels. Le catéchisme a en effet la sagesse d’anticiper à l’explication du Credo une partie inspirée à la Dei Verbum, dans laquelle est expliquée la vision personnaliste de la révélation, aux sacrements la Sacrosantum Concilium, et aux commandements de la Lumen Gentium qui montre l’homme créé à l’image de Dieu. La première partie de chaque section du catéchisme est fondamentale pour que l’homme d’aujourd’hui ressente la foi comme quelque chose qui le regarde de près et pour qu’il soit en mesure de donner une réponse à ses questions les plus profondes. 3) Et enfin la liturgie: elle est trop souvent négligée et désacralisée, il faut donc la remettre au centre de la communauté de la paroisse et du territoire.

[00323-03.05] [UD039] [Texte original: italien]

- Rév. Jesús HIGUERAS ESTEBAN, Curé de Saint-Maria de Cana (Madrid) (ESPAGNE)

Depuis des siècles, la paroisse est le lieu naturel où l’on annonce l’Évangile, mais en ces temps-ci, face à la réalité des nouveaux mouvements voulus par le Saint-Esprit, il semble, plus spécialement en Europe, que la paroisse soit devenue le siège de ce que nous pourrions appeler le “christianisme de l’accomplissement”.
Il est par contre nécessaire d’affirmer la bonté de la paroisse dans notre temps pour accomplir la nouvelle évangélisation et, donc, dans la perspective d’une pastorale de la sainteté, nous pouvons en rappeler certains des aspects essentiels.
Tout d’abord il est indispensable de récupérer “le sérieux eucharistique”, car, trop souvent, la célébration de la Sainte Messe et de l’Adoration eucharistique n’est pas soignée, en laissant libre arbitre à une prétendue créativité liturgique qui remplit de lassitude nos fidèles. Il est temps de reprendre l’Ars celebrandi proposé par le Magistère de l’Église.
En second lieu, la paroisse doit être l’espace naturel dans lequel les fidèles ont la possibilité de vivre le Sacrement de la pénitence dans la manière habituelle. Il est indispensable que nous, les prêtres, puissions offrir aux fidèles la possibilité de rencontrer la Miséricorde divine, tout en soulignant l’utilité de la direction spirituelle. De plus, la paroisse est le premier lieu dans lequel ceux qui sont visités par la mort ou toute autre sorte de douleur seront accueillis avec affection et espoir.
En troisième lieu, nous devons cesser de craindre de construire dans nos paroisses la communion ecclésiale qui existe dans l’Église universelle. La paroisse est la maison de tous et pour tous. Les diocèses, les mouvements, la vie consacrée et toutes les réalités ecclésiales peuvent unir leurs efforts dans la paroisse.
Nous devons nous charger, en particulier, des prêtres, qui se retrouvent souvent seuls et déconcertés face à un monde, et parfois même à des fidèles qui mettent en discussion leur identité. Nous devons créer des espaces dans lesquels les prêtres se sentent aimés et accompagnés dans leur recherche de sainteté personnelle. Nous sommes des évangélisateurs qui doivent être évangélisés et qui proposent avec joie leur propre vocation personnelle et tout chemin de sainteté dans l’Église.
Enfin, nous avons besoin de paroisses mariales, vu que la fréquentation de la Mère de Dieu est attrayante pour l’homme qui cherche la beauté de l’humanité rachetée.

[00183-03.04] [UD004] [Texte original: espagnol]

- Mme Ewa KUSZ, ancien président de la Conférence Mondiale des Instituts Séculiers (CMIS) (POLOGNE)

Ma vocation, comme celle des autres membres des instituts séculiers, nous renvoie vers le monde comme lieu où nous vivons notre vocation dans toute sa richesse, ses difficultés, son drame ou même ses blessures. En tant que laïcs, et même en tant que laïcs consacrés à Dieu, notre tâche ne correspond pas à une activité pastorale ou évangélisatrice particulière. La nature de notre vocation consiste à chercher Dieu dans tous les événements de la journée, dans toute rencontre avec les autres. Il s’agit simplement de vivre l’Évangile au quotidien, ce qui n’est pas particulièrement percutant, ni efficace pour le public, ni apte à être amplifié par les moyens de communication. Dans ma vie, je vois que ce n’est pas simple, car dans bien des cas, ce serait plus simple d’annoncer l’Évangile à haute voix au lieu de le vivre. Dans mon travail, dans mon entourage, je rencontre des personnes blessées qui ont soif d’amour et qui éprouvent souvent du ressentiment ou de l’indifférence à l’égard de Dieu. Je rencontre des personnes qui aspirent à la plénitude, à l’amour, à la beauté et à l’harmonie, et qui les cherchent dans différents lieux, mais, hélas, rarement dans l’Église. Elles ont parfois été blessées par leur expérience au sein de celle-ci ou par leur rencontre avec des “personnes d’Église”, et ce, pour diverses raisons. Ce que les membres des instituts séculiers et moi-même pouvons faire pour ces personnes, c’est leur offrir notre simple présence, être ouverts à la rencontre, les aider quand ils l’attendent. Pour ce faire, il faut de la compétence personnelle, la prière silencieuse et, ce qui n’est pas moins important, la proximité à la personne de Jésus Christ. Comme l’a résumé le Pape dans son message récent aux membres des instituts séculiers, il s’agit "d’embrasser avec charité les blessures du monde et de l’Église". Avec le temps, cette attitude suscite l’espoir dans la vie d’une personne qui, repliée sur sa propre douleur, se trouvait avant au bord du gouffre, de la solitude et du désespoir, souvent sans réussir à entrevoir une solution concrète, ou qui rencontrait d’énormes difficultés à pardonner ceux qui lui avaient fait du tort.

[00182-03.06] [UD003] [Texte original: allemand]

- Rév. Mgr Enrique GLENNIE GRAUE, Vicaire général et épiscopal de Guadalupe (MEXIQUE)

l’événement des apparitions de la vierge de Guadeloupe à l’indien saint Juan Diego en 1531 a eu un effet décisif sur l’évangélisation, avec une influence qui va bien au-delà des frontières de la nation mexicaine, et s’est étendue à tout le continent.
Juste après les apparitions, on a assisté à une impressionnante conversion de masse, tant de la part d’ indigènes que d’espagnols. Un signe concret de l’importance de l’événement guadeloupéen fut cette conversion et cette dévotion à la Vierge et, par Son biais, à Jésus-Christ que nous observons jusqu’à aujourd’hui, avec la présence dans le sanctuaire de plus de 20 millions de personnes par an.
Comme tout Événement Salvifique, l’événement guadeloupéen transcende les frontières, les cultures, les peuples, les coutumes, ecc. et va jusqu’au plus profond de l’être humain. Il s’agit d’un Événement Salvifique, parce qu’il provoque la conversion du coeur et pousse l’être humain vers un vrai repentir, pour rencontrer Dieu, réalisant un changement de vie, complet et total.
Dans cet Événement Salvifique, l’intervention de Dieu se manifeste de façon évidente en une évangélisation conduite par Marie, première disciple et missionnaire de l’Amour.
Plus simplement, le culte de la Vierge de Guadeloupe se révèle, depuis lors, et jusqu’à aujourd’hui, comme une véritable évangélisation; Nous pouvons voir que l’Événement guadeloupéen permet de comprendre l’essence de l’Évangile et transporte les âmes de telle façon que la conversion à Jésus Christ en est une manifestation évidente.
Cela a permis de concrétiser l’évangélisation de tout un peuple qui était en train de naître. En effet, une dévotion que personne ne pourra arrêter avait alors commencé, allant en s’approfondissant et en s’étendant jusqu’à aujourd’hui non seulement au Mexique, mais dans les nations les plus diverses, guidées par la main de l’Étoile de l’Évangélisation jusqu’à leur Rédempteur dans une évangélisation parfaitement inculturée.
En conclusion, nous pouvons affirmer que, comme dans l’Événement guadeloupéen, la nouvelle évangélisation exige aussi une authentique “inculturation”.
Si elle se fait de manière correcte, l’évangélisation doit donner lieu au phénomène de l’inculturation, entendue comme une présence et un fruit de la foi au sein d’une culture déterminée. J’estime que cela représente un défi important de la nouvelle évangélisation.

[00185-03.04] [UD006] [Texte original: espagnol]

- Fr. Alvaro Antonio RODRÍGUEZ ECHEVERRÍA, F.S.C., Supérieur Général des Frères des Écoles Chrétiennes (COSTA RICA)

Personnellement, j’estime que les nouvelles générations, sans distinction de continents ou de différences culturelles, doivent être le champ d’action privilégié de la nouvelle évangélisation, non seulement en qualité de récepteurs passifs mais également comme agents actifs, rappelant les paroles de Jean-Paul II, lorsqu’il affirmait que les jeunes sont les meilleurs apôtres des jeunes. Leur présence et une parole venant d’eux au Synode nous aurait probablement permis de disposer d’une vision plus clairvoyante de l’avenir.
En ce qui nous concerne, nous considérons important de connaître leur monde et d’y accomplir un effort d’inculturation. Connaître leurs besoins, leurs angoisses, leurs questionnements, leurs aspirations et leurs espoirs et leur offrir l’Évangile qui est toujours la Bonne Nouvelle. Il est important de partir de la vie, parce que les jeunes se désintéressent du message chrétien dans la mesure où il se présente à leur esprit comme idéologie imposée de l’extérieur, d’une manière autoritaire, voire donc comme partant de principes étrangers à la vie réelle. C’est pourquoi notre rôle principal est d’aider tout jeune à se sentir aimé, apprécié, béni, important et nécessaire pour les autres.
La nouvelle évangélisation pour nos jeunes et pour ceux qui les accompagnent doit être un appel à revenir à l’Évangile et à découvrir que le noyau central de notre foi est une rencontre personnelle avec Jésus-Christ qui conduit à une communauté de disciples. Notre mission vis-à-vis des jeunes est d’être des compagnons dans la recherche, d’humbles guides qui aident à découvrir un chemin, à donner un sens à la vie. Plus que des maîtres qui enseignent d’en-haut, ou des juges qui jugent et condamnent de l’extérieur, nous sommes appelés à être des frères et soeurs qui accompagnent de l’intérieur. Les jeunes sont une nouvelle pour le monde mais nous devons nous demander comment faire pour que la Bonne Nouvelle de Jésus soit aussi une bonne nouvelle pour eux. À une époque comme la nôtre où les jeunes cherchent quelque chose de plus et sont ouverts à la spiritualité, nous devons les éduquer à la rencontre avec Dieu dans leur intériorité, qui comblera leur vide existentiel et leur permettra, comme le fit Jésus, de voir la réalité, de s’émouvoir devant elle et de s’engager dans le cadre d’une action transformatrice.

[00190-03.03] [UD011] [Texte original: espagnol]

- M. Salvatore MARTINEZ, Président de l'Italie pour le Renouveau dans l'Esprit Saint (ITALIE)

Au n° 39 du Document de Travail on lit: “Plus d’une Église particulière demande au Synode de vérifier si l’infécondité de l’évangélisation aujourd’hui ...est avant tout un problème ecclésiologique et spirituel”. Le Serviteur de Dieu Paul VI, qui s’exprimait ainsi il y a quarante ans: “quel est le besoin premier et dernier pour notre Église bénie et très chère ? L’Église a besoin de sa perpétuelle Pentecôte ; elle a besoin de feu dans le cœur, de parole sur les lèvres, de prophétie dans le regard” (Audience générale, 29.XI.1972).
Pour une nouvelle évangélisation il faut des hommes nouveaux. Là où est l’Esprit de Dieu, là est l’avenir! Là où on invoque Sa présence et où l’on accueille et exerce ses charismes, l’Église refleurit, la prière devient annonce, la joie ne connaît pas de fatigue et le service à l’homme révèle la charité de Dieu. Le Bienheureux Jean-Paul II et le Pape Benoît XVI ont signalé de nouvelles énergies évangélisatrices que de nombreux fidèles laïcs sont en train de mettre à la disposition de l’Église, grâce aux nouvelles pédagogies de foi tentées à travers les différents charismes des mouvements ecclésiaux et des nouvelles communautés. La mère de toutes les crises que nous souffrons est spirituelle. Il est urgent de revenir au Saint-Esprit, en priant plus qu’en théorisant, en faisant en sorte que la foi dogmatique soit toujours accompagnée par la foi charismatique. La nouvelle évangélisation se prépare plus avec la vie communautaire et avec la confiance en la fraternité qu’avec des plans et des révisions.

[00314-03.04] [UD034] [Texte original: italien]

 

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