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SYNODUS EPISCOPORUM
BULLETIN

XIII ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE
DU SYNODE DES ÉVÊQUES
7-28 OCTOBRE 2012

La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne


Ce Bulletin est seulement un instrument de travail à usage journalistique.
Les traductions n'ont pas de caractère officiel.


Édition française

29 - 26.10.2012

RÉSUMÉ


- CARREFOURS: SIXIÈME, SEPTIÈME ET HUITIÈME SESSIONS
- VINGTIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (VENDREDI 26 OCTOBRE 2012 - MATIN)

CARREFOURS: SIXIÈME, SEPTIÈME ET HUITIÈME SESSIONS

Mardi après-midi, 23 octobre 2012, et mercredi, 24 octobre 2012, se sont poursuivis les travaux des Carrefours. Étaient présents 249 Pères synodaux au cours de la Sixième Session, 259 Pères au cours de la Septième et 259 au cours de la Huitième.

La dernière phase des travaux des Carrefours s’est conclue par l’approbation, de la part de chaque Carrefour, des amendements collectifs, votés à la majorité absolue, amendements qui ont été remis par les Rapporteurs des Carrefours à la Secrétairerie générale du Synode des Évêques à la fin des travaux des Carrefours.

Le résultat du travail du Rapporteur général, du Secrétaire spécial, des Rapporteurs des Carrefours et d’un certain nombre d’Experts sera présenté, sous la forme des Propositions amendées, lors de la Vingt-unième Congrégation générale de cet après-midi, vendredi 26 octobre 2012.

Le vote est prévu au cours de la Vingt-deuxième Congrégation générale de demain matin, samedi 27 octobre 2012. Les résultats du vote seront communiqués au cours de la Vingt-troisième et dernière Congrégation générale de demain aprés-midi.

VINGTIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (VENDREDI 26 OCTOBRE 2012 - MATIN)

- PRÉSENTATION ET VOTE DU MESSAGE DU SYNODE DES ÉVÊQUES AU PEUPLE DE DIEU
- AUDITION DES DÉLÉGUÉS FRATERNELS (VI)
- AUDITION DES AUDITEURS (V)

Aujourd'hui, vendredi 26 octobre 2012, à 9h00, avec le chant de l’Heure Tierce, a debuté la Vingtième Congrégation générale, pour la présentation et le vote du Message du Synode des Évêques au Peuple de Dieu.

Le Président délégué du jour était S.Ém. le Card. John TONG HON, Évêque de Hong Kong (CHINE).
Au début, le Secrétaire général du Synode des Évêques, S.Exc. Mgr Nikola ETEROVIĆ, a présenté ses voeux, au nom de l’Assemblée, aux Patriarches et aux Archevêques qui seront nommés cardinaux par le Saint-Père Benoît XVI lors du prochain Concistoire, le 24 novembre 2012. En citant l’annonce faite par le Saint-Père pendant l’Audience générale de mercredi dernier, le Secrétaire général, a rappelé que, parmi les nouveaux cardinaux, quatre d’entre eux sont des Pères synodaux de la XIIIe Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques: S. B. Béchara Boutros RAÏ, O.M.M., Patriarche d’Antioche des maronites, Chef du Synode de l’Église maronite (LIBAN); S. B. Baselios Cleemis THOTTUNKAL, Archevêque majeur de Trivandrum des syro-malankars, Chef du Synode de l’Église syro-malankare (INDE); S.Exc. Mgr John Olorunfemi ONAIYEKAN, Archevêque d’Abuja (NIGERIA); S.Exc. Mgr Luis Antonio G. TAGLE, Archevêque de Manille (PHILIPPINES).

Sont également intervenus un Délégué fraternel, des Auditeurs et des Auditrices.

À cette Congrégation générale, qui s’est achevée à 12h30 par la prière de l’Angelus Domini, étaient présents 258 Pères.

PRÉSENTATION ET VOTE DU MESSAGE DU SYNODE DES ÉVÊQUES AU PEUPLE DE DIEU

Au cours de cette Congrégation générale, le Président, le Vice-président et les Membres de la Commission pour le Message ont lu le Message du Synode des Évêques au Peuple De Dieu, dans les 5 versions linguistiques dans lesquelles il a été rédigé (italien, anglais, français, espagnol et allemand).

Le texte intégral définitif sera publié dans le prochain Bulletin du Synode des Évêques.

Nous publions, ci-dessous, le résumé du Message:

Au début du document, les évêques évoquent le passage évangélique de Jean qui raconte la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au puits: c’est l’image de l’homme contemporain, tenant une cruche vide, qui a soif et nostalgie de Dieu, et vers qui l’Église doit aller pour rendre présent le Seigneur. Comme la Samaritaine, celui qui rencontre Jésus ne peut pas ne pas devenir le témoin de l’annonce de salut et d’espérance de l’Évangile.
En ce qui concerne plus spécifiquement le contexte de la nouvelle évangélisation, le Synode rappelle le besoin de raviver une foi qui risque de s’éclipser dans les contextes culturels actuels et qui s’affaiblit même chez de nombreux baptisés. La rencontre avec le Seigneur, qui révèle que Dieu est amour, ne peut avoir lieu que dans l’Église, comprise comme forme de communauté accueillante et expérience de communion; à partir de là, les chrétiens deviennent des témoins dans d’autres lieux aussi. Toutefois, l’Église confirme l’idée que pour évangéliser il faut tout d’abord être évangélisé et lance un appel à la conversion - en commençant par elle même -, parce que les faiblesses des disciples de Jésus pèsent sur la crédibilité de la mission. Conscients du fait que le Seigneur est le guide de l’histoire et que le mal n’aura pas le dernier mot, les évêques invitent les chrétiens à vaincre la peur par la foi et à regarder le monde avec courage et sérénité car, bien que rempli de contradictions et de défis, ce monde demeure celui que Dieu aime. Pas de pessimisme, alors: la mondialisation, la sécularisation et la nouvelle donne de la société, les migrations, avec toutes les difficultés et les souffrances qu’elles comportent, doivent représenter des opportunités d’évangélisation. En effet, il ne s’agit pas de trouver de nouvelles stratégies pour diffuser l’Évangile comme un produit de marché, mais de découvrir comment les personnes approchent Jésus.
Le message considère la famille comme le lieu naturel de l’évangélisation et confirme qu’elle doit être soutenue par l’Église, par la politique et par la société. À l’intérieur de la famille, il souligne le rôle spécial que jouent les femmes et rappelle la situation douloureuse des personnes divorcées et remariées: tout en confirmant la discipline relative à l’accès aux sacrements, il insiste que ces personnes ne sont pas abandonnées par le Seigneur et que l’Église est une demeure accueillante pour tous. Le message cite également la vie consacrée, témoin du sens supraterrestre de l’existence humaine, et les paroisses comme centres d’évangélisation; il rappelle l’importance de la formation permanente pour les prêtres et les religieux, et invite les laïcs (les mouvements et les nouvelles réalités ecclésiales) à évangéliser en restant en communion avec l’Église. La nouvelle évangélisation trouve une coopération souhaitable avec les autres Églises et communautés ecclésiales, animées elles aussi par le même esprit d’annonce de l’Évangile. Une attention particulière est portée sur les jeunes dans une perspective d’écoute et de dialogue pour racheter, et non pas mortifier, leur enthousiasme.
Le message considère ensuite le dialogue, décliné sous différentes formes: avec la culture, qui a besoin d’une nouvelle alliance entre foi et raison, avec l’éducation, avec la science qui, quand elle ne confine pas l’homme au matérialisme, devient une alliée de l’humanisation de la vie, avec l’art, avec le monde de l’économie et du travail, avec les malades et ceux qui souffrent, avec la politique, à laquelle un engagement désintéressé et transparent en faveur du bien commun est demandé, avec les autres religions. En particulier, le Synode confirme que le dialogue interreligieux concourt à la paix, rejette le fondamentalisme et dénonce la violence à l’encontre des croyants. Le message rappelle les possibilités qu’offrent l’Année de la Foi, la mémoire du Concile Vatican II et le Catéchisme de l’Église catholique. Enfin, il indique deux expressions de
la vie de foi particulièrement significatives pour la nouvelle évangélisation: la contemplation, où le silence permet d’accueillir au mieux la Parole de Dieu, et le service aux pauvres, dans l’optique de reconnaître le Christ sur leurs visages.
Dans la dernière partie, le message se tourne vers les Églises des différentes régions du monde et adresse à chacune d’entre elles des paroles d’encouragement pour l’annonce de l’Évangile: aux Églises d’Orient, il exprime le souhait qu’elles puissent pratiquer la foi dans des conditions de paix et de liberté religieuse; à l’Église d’Afrique, il recommande de développer l’évangélisation à travers la rencontre avec les anciennes et les nouvelles cultures, et fait appel aux gouvernements pour qu’ils mettent un terme aux conflits et aux violences. Les chrétiens d’Amérique du Nord, qui vivent dans une culture où abondent les expressions qui éloignent de l’Évangile, doivent se tourner vers la conversion et être ouverts à accueillir les immigrés et les réfugiés. L’Amérique latine est invitée à vivre la mission permanente pour faire face aux défis actuels, comme la pauvreté, la violence même dans les nouvelles conditions de pluralisme religieux. L’Église en Asie, bien qu’étant une petite minorité, souvent placée en marge de la société et persécutée, est encouragée et exhortée à rester ferme dans la foi. L’Europe, bien que marquée par une sécularisation parfois agressive et blessée par les régimes passés, a créé une culture humaniste capable de donner un visage à la dignité de la personne et à l’édification du bien commun; les chrétiens européens ne doivent pas se laisser abattre par les difficultés du présent, mais ils doivent les percevoir comme un défi. À l’Océanie, enfin, il est demandé de s’engager encore à prêcher l’Évangile. Enfin, le message se termine en implorant l’intercession de Marie, Étoile de la nouvelle évangélisation.

[00365-03.07] [NNNNN] [Texte original: italien]


AUDITION DES DÉLÉGUÉS FRATERNELS (VI)

Est intervenu le Délégué fraternel suivant:

- S. G. IRINEJ [Bulović], Évêque de Bačka (SERBIE ET MONTÉNÉGRO)

Le résumé de l’intervention n’est pas parvenu avant la publication du Bulletin.

AUDITION DES AUDITEURS (V)

Sont intervenus les Auditeurs suivants:

- Soeur Mary Prema PIERICK, M.C., Supérieure Générale des Missionnaires de la Charité (INDE)
- Pr. Yong Suk Francis Xavier OH, Secrétaire général du Catholic Lay Apostolate Council of Korea (CORÉE)
- Mme Rita María PETRIRENA HERNÁNDEZ, Responsable du Département de Coordination pastorale de la Conférence épiscopale de Cuba (CUBA)
- Rév. P. Emmanuel TYPAMM, C.M., Secrétaire Général de la "Confédération des Conférences des Supérieurs Majeurs d'Afrique et de Madagascar" (CAMEROUN)
- Soeur Yvonne REUNGOAT, F.M.A., Supérieure générale des Filles de Marie Auxiliatrice, Salésiennes de Don Bosco (FRANCE)
- Pr. Carl Albert ANDERSON, Chevalier Suprême de l'Ordre des Chevaliers de Colomb (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
- M. José María SIMÓN CASTELLVÍ, Président de la Fédération Internationale des Associations Médicales Catholiques (FIAMC) (ESPAGNE)
- Rév. Piergiorgio PERINI, Président du Service international pour les cellules paroissiales d'évangélisation (ITALIE)
- Mme Chiara AMIRANTE, Fondateur et président de Horizons Communauté (ITALIE)
- M. Curtis A. MARTIN, Fondateur et président du "Fellowship of Catholic University Students" (FOCUS) (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
- Mme Ernestine Sikujua KINYABUUMA, Professeur Maria Malkia Institut universitaire de Lubumbashi, membre du Mouvement des Focolari (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO)
- Soeur Rekha (Mary Joseph) CHENNATTU, R.A., Professeur de Nouveau Testament à l'Institut pontifical de philosophie et de religion à Pune (INDE)
- Mme Gisèle MUCHATI, Directeur régional du Mouvement "Familles Nouvelles" (SYRIE)
- Mme Chantal LE RICQUE, Laïque de l'Archidiocèse de Paris (FRANCE)
- Mme Patricia Ngozi NWACHUKWU, L.S.M., Président des dames de St. Mulumba (NIGÉRIA)
- Rév. Renato DE GUZMAN, S.D.B., Assistant principal chargé de la Pastorale de la "Grade School et Departments High School Don Bosco Technical Institute", Makati City (PHILIPPINES)

Nous publions, ci-dessous, les résumés des interventions:

- Soeur Mary Prema PIERICK, M.C., Supérieure Générale des Missionnaires de la Charité (INDE)

Mère Teresa est connue pour le travail qu’elle a fait en faveur des pauvres. Tous ne comprennent pas immédiatement le but de notre travail qui est de “porter les âmes à Dieu et Dieu aux âmes”. Lorsque le ministre du travail social lui demanda quelle était la différence entre son travail et le sien, elle lui répondit: “Vous le faite pour quelque chose, nous, nous le faisons pour Quelqu’un”. Depuis les débuts de la Congrégation, Mère Teresa savait que le travail aurait demandé beaucoup de prières ferventes et beaucoup de pénitence. Avec une foi solide et dans un esprit de confiance aimante, de total abandon et de joie, son seul désir était d’étancher la soif d’amour et d’âmes de Jésus. En contemplant Jésus sur la Croix, elle savait - et nous a enseigné - comment vivre les voeux de pauvreté, d’obéissance et de charité. Notre vocation n’est pas le travail mais l’appartenance à Jésus et, comme Jésus l’a dit à notre Mère: “votre vocation est d’aimer, de souffrir et de sauver des âmes”.
Dans de nombreux pays, les soeurs portent des médicaments dans les villages les plus reculés où Jésus n’est pas encore connu. Les malades les plus graves sont accueillis dans nos maisons, où ils reçoivent des soins, surtout contre la tuberculose. Au cours de leur séjour chez nous, ils participent aux prières des soeurs. Ils écoutent la Parole de Dieu, sont présents à la Messe et à l’Adoration eucharistique. Ils apprennent ce qu’est l’amour miséricordieux de Dieu pour eux et à prier le Rosaire. Leurs questions les plus profondes sur la vie reçoivent un réponse. Lorsqu’ils retournent dans leur village, ils propagent leur expérience de Jésus à leur famille et à leurs voisins.
Des bénévoles de nombreux pays arrivent a Calcutta afin de participer au service des pauvres dans nos maisons. Ils proviennent de toutes les situations de vie et ont des attentes très différentes. Ces jeunes sont invités à participer à la Messe de 06h00. Après leur temps de service, après avoir touché Jésus dans la personne des pauvres, ils retournent à la Maison Mère pour adorer Jésus dans l’Eucharistie à 18h00. Généralement, un prêtre est présent pour les confessions. Dernièrement, le nombre des bénévoles chinois est en augmentation. Un jour, une jeune fille s’est approchée de la Mère, rayonnante de joie: “J’ai trouvé Jésus dans la maison des mourants”. Un jeune homme, en revanche, a raconté ainsi son expérience: “Je suis venu pour changer Calcutta et maintenant je vois que c’est Calcutta qui m’a changé”.
Notre Mère a diffusé le Royaume du Coeur Immaculé en donnant la médaille miraculeuse à tous ceux qu’elle rencontrait. Nous allons toujours deux par deux, avec le rosaire à la main et Notre-Dame ouvre les portes et les coeurs des pauvres afin que Jésus puisse y entrer.
Je vous demande de bien vouloir prier pour nous afin que nous puissions rendre l’Église pleinement présente à travers notre amour pour Jésus et pour les pauvres, partout où Jésus nous a envoyé.
Je remercie Sa Sainteté et vous, chers Évêques, parce que vous prenez soin avec amour des besoins spirituels des soeurs dans vos Diocèses.
Les soeurs et nos pauvres prient pour vous et pour que ce Synode soit fécond.

[00322-03.03] [UD038] [Texte original: anglais]

- Pr. Yong Suk Francis Xavier OH, Secrétaire général du Catholic Lay Apostolate Council of Korea (CORÉE)

Je voudrais commencer mon intervention en portant votre attention sur l’expression “du statut d’évangélisée à celui d’évangélisatrice” telle qu’elle apparaît dans le Document de travail n°13, et spécialement le passage “du statut d’évangélisée”. La raison pour laquelle la nouvelle évangélisation demande d’être “évangélisée” avant d’évangéliser est tout à fait claire. Considérons à présent l’Église coréenne connue dans le monde entier pour son dynamisme. Près de 60% des catholiques coréens nouvellement baptisés s’éloigneront de l’Église d’ici trois ans. Seul 30% des catholiques coréens se rend au moins une fois par semaine à la messe dominicale, mais, ce qui est pire, c’est que dans un archidiocèse ce pourcentage est même descendu à 20%. C’est comme remplir un puits sans fond. Les problèmes ne concernent pas seulement les laïcs. Récemment, quelques prêtres et religieux ont quitté l’Église pour suivre une religion privée non non autorisée ou une pseudo-religion fondée sur une herméneutique erronée du Livre de l’Apocalypse. Tout cela s’enracine dans le concept de la non-évangélisation. Ainsi, l’Église a besoin d’“un renouvellement constant en son sein, un passage permanent”. La question est comment le réaliser. À cet égard, l’on s’attend beaucoup des paroisses et des familles.
Un père coréen m’a raconté le cas d’une jeune femme qui s’est convertie au bouddhisme. Elle était née de parents catholiques très dévoués et son frère était un frère salésien, qui travaille à présent pour les jeunes comme psychiatre professionnel. Elle avait grandi dans une famille évangélisée. Un jour, on lui a demandé: “ Qu’est-ce qui t’a fait te convertir au bouddhisme?”, et elle a répondu: “En tant que catholique, j’ai toujours ressenti que quelque chose me manquait. Un jour, j’étais sur un bus et j’ai entendu un moine bouddhiste parler à la radio. J’ai senti que ce qu’il disait pouvait être vrai. J’ai donc commandé toute la série d’enregistrements de ses sermons”. Malheureusement, elle n’avait pas réussi à trouver la “fontaine du village” qui aurait étanché sa soif d’assouvissement spirituel.
Je pense que la nouvelle évangélisation a besoin d’un esprit communautaire chaleureux, comme celui manifesté par le Bienheureux Pape Jean-Paul II envers un prêtre égaré qui s’est humilié jusqu’à devenir un mendiant. Le Pape lui a demandé d’écouter sa propre confession en disant: “Celui qui est prêtre, l’est pour toujours”.

[00315-03.04] [UD035] [Texte original: anglais]

- Mme Rita María PETRIRENA HERNÁNDEZ
, Responsable du Département de Coordination pastorale de la Conférence épiscopale de Cuba (CUBA)

Comme de nombreux pays de l’Europe de l’Est, nous avons subi pendant des décennies la promotion d’une culture marxiste avec ses conséquences. Il y a eu des moments très complexes et difficiles pour l’Église, mais celle-ci n’a pas renoncé à sa fidélité au Christ et au peuple. Nous avons vécu des années de silence mais cela a été un silence oblatif, un silence fécond. Nous voulions mieux écouter Dieu qui parlait au coeur de la communauté chrétienne pour se mettre au centre de cette nouvelle réalité.
J’aimerais vous dire, partant de notre expérience, que lorsque la mission devient difficile, l’Église devient créative, elle devient capable de trouver de nouvelles voies. L’Église devient humble, car elle se sait fragile, pauvre et petite. Toutefois, comme dirait l’apôtre Paul, lorsque je suis faible c’est alors que je suis fort, et c’est alors que l’Église révèle au mieux le visage du Maître.
Cela fait maintenant de nombreuses années que l’Église de Cuba, à travers ses programmes pastoraux, insiste sur le fait qu’elle est une Église qui prie, missionnaire et incarnée et, pour cela, elle a nécessairement dû être l’Église de l’ouverture, l’Église du dialogue, l’Église de la participation, l’Église du pardon, l’Église du diaconat.
À Cuba, l’un des visages de la nouvelle évangélisation a été la période de trois ans de préparation de l’année jubilaire que nous sommes en train de célébrer pour les 400 ans de la découverte de l’image de la patronne de Cuba. Lorsque des millions de Cubains sont descendus dans la rue pour aller à la rencontre de la Vierge pèlerine qui a parcouru toute l’île, cette petite communauté chrétienne qui n’atteint pas 2 pour cent de la population, a représenté un pont entre la Grâce et le peuple.
En communion avec l’Église qui est pèlerine en Amérique latine et aux Caraïbes, selon l’invitation présente dans le document d’Aparecida, nous voulons être des disciples et des missionnaires pour un excès de gratitude. Appelés à communiquer à nos peuples la Vie en Jésus-Christ.

[00316-03.04] [UD036] [Texte original: espagnol]

- Rév. P. Emmanuel TYPAMM, C.M., Secrétaire Général de la "Confédération des Conférences des Supérieurs Majeurs d'Afrique et de Madagascar" (CAMEROUN)

Pour transmettre le Christ au monde aujourd'hui, les personnes consacrées doivent faire une relecture de leur vie.
C'est vrai que nous transmettons déjà, plus ou moins fidèlement, le Christ et son Évangile. Mais, les nouvelles pauvretés de notre monde globalisé nous obligent à adopter de nouvelles attitudes pour transmettre le Christ.
L'expérience que nous vivons à la COSMAM, sur le continent africain, nous amène à dire que pour communiquer avec joie la foi chrétienne et construire une civilisation de l'amour aujourd'hui, il est nécessaire que, nous, personnes consacrées, redécouvrions certains éléments fondamentaux de notre consécration. Je voudrais en énumérer sept.
1) La centralité du Christ dans nos vies de consacrés
2) La vie fraternelle en communauté
3) Une spiritualité inculturée
4) Le prophétisme de la vie consacrée a travers l’option préférentielle pour les pauvres
Comme disent certains fondateurs de nos Instituts, les pauvres sont nos Maîtres et Seigneurs. Ne devrions-nous pas arrêter d'avoir peur ? Et, ouvrir grandement les portes de nos coeurs à l'Esprit de Pentecôte et offrir nos vies aux pauvres d'aujourd'hui pour préserver la Paix dans le monde?
" On ne vide jamais la marmite le soir" ce proverbe africain nous indique 1a conduite à tenir. Celle de nous organiser pour avoir toujours en réserve quelque chose à donner aux pauvres. Ne serait-ce pas un contre témoignage en défaveur de l'évangélisation que de ne rien avoir à donner à une personne pauvre qui est réellement dans le besoin et qui nous tend la main ?
5) La collaboration entre les personnes consacrées
6) L’unité dans la diversité et non dans l’uniformité
7) La collaboration avec les laïcs
Si la famille reste un lieu privilégié pour l'annonce de 1'Évangile, i1 est temps de nous former, consacrés et laïcs, à nous mettre au service des uns et des autres avec chacun nos talents ; cela nous aiderait, nous, consacrés, à ne pas tomber dans la tentation de nous croire supérieurs à d'autres dans l'Église du Christ qui est Église-famille.

[00288-03.03] [UD022] [Texte original: français]


- Soeur Yvonne REUNGOAT, F.M.A., Supérieure générale des Filles de Marie Auxiliatrice, Salésiennes de Don Bosco (FRANCE)

Dans la vie religieuse féminine nous réussissons à témoigner du caractère fascinant de notre vocation quand nous nous laissons évangéliser par Dieu en exprimant ainsi une vie consacrée qui soit belle, réalisée, joyeuse, capable de rencontre et de partage. Pour retrouver un style authentiquement prophétique, nous devons l’ancrer dans le mysticisme, afin de donner une raison de l’espoir qui nous habite.
Nous ne devons pas seulement être croyants, mais crédibles.
Le fait d’être aimé par Dieu s’exprime dans la communion fraternelle: une dimension que le monde d’aujourd’hui comprend plus immédiatement parce qu’il a soif et faim de relations simples et vraies, reflet du rapport avec Dieu.
Nos communautés peuvent devenir le laboratoire d’une citoyenneté évangélique universelle dans un monde interculturel, interreligieux, complexe et globalisé.
En tant que femmes, je crois que nous pourrons développer plus grandement l’attitude de la réciprocité, en humanisant la vie et en qualifiant les relations.
L’évangélisation a besoin de canaux de transmission, d’une médiation culturelle et éducative capable d’entrer dans les scénarios du monde contemporain pour rencontrer les jeunes et les plus pauvres et leur offrir des propositions de croissance humaine et chrétienne. En tant que Salésiennes consacrées, nous évangélisons en éduquant, en devenant ainsi missionnaires de l’amour, particulièrement vis-à-vis des jeunes et des plus pauvres. Dans notre mission nous sentons le soutien de Marie, Mère et Maîtresse.

[00313-03.03] [UD033] [Texte original: italien]

- Pr. Carl Albert ANDERSON, Chevalier Suprême de l'Ordre des Chevaliers de Colomb (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)

La famille chrétienne est essentiellement missionnaire. Toutefois, sa mission - qui dérive de sa nature - est beaucoup plus grande qu’une quelconque activité d’évangélisation externe ou de réforme politique et sociale auxquelles participent les familles chrétiennes. Ces activités peuvent porter du fruit seulement si elles naissent de la mission essentielle qui pose la famille fondée sur le mariage sacramentel au centre de la mission même de l’Église. En reprenant les paroles de Jean-Paul II, “la famille reçoit la mission de garder, de révéler et de communiquer l'amour, reflet vivant et participation réelle de I'amour de Dieu pour l'humanité” (Familiaris consortio, n. 17).
Au sein de la mission évangélisatrice de l’Église, seul l’amour est “efficace”, l’amour du Seigneur crucifié et ressuscité. Les époux chrétiens reçoivent cet amour d’abord comme don et tâche divine. Aucune influence et pouvoir terrestres ne peuvent le remplacer. Ainsi que l’observe le Document de travail, cet amour que la famille doit vivre et communiquer, est la force motrice de l’évangélisation. C’est le motif pour lequel la proclamation de l’Évangile “imprègne et transforme tout l'ordre temporel, en assumant les cultures et en les renouvelant” (n° 92). Seul cet amour, s’il est vécu de manière authentique dans les familles, peut être à la base d’un renouvellement de cette culture authentiquement humaine que le Bienheureux Jean-Paul II a qualifié de “civilisation de l’amour”.
Puissent nos pasteurs devenir toujours davantage conscients de la pressante nécessité d’une nouvelle évangélisation de la famille chrétienne, afin de l’aider dans sa mission: “famille deviens ce que tu es” (cf. Familiaris consortio, n° 17): une icône de la communion de Dieu! C’est là la seule manière afin que la famille puisse être un lieu de guérison et d’humanité pour les hommes et les femmes de notre temps. Surtout, les familles ont besoin d’aide pour arriver à la conscience de ce qu’elles sont: une “communauté sauvée et qui sauve” (cf. Familiaris consortio, n° 49), une réalité sacramentelle au centre de la mission évangélisatrice de l’Église. De nombreux Pères synodaux ont confié nos efforts à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, Étoile de la nouvelle évangélisation. Dans l’hémisphère occidental, le Bienheureux Jean-Paul II, dans son Exhortation apostolique Ecclesia in America a confié nos efforts à Notre-Dame de Guadalupe sous le titre d’Étoile de la nouvelle évangélisation.
Il y a cinq siècles, Marie apparut dans notre hémisphère alors qu’était en cours un affrontement de civilisations important. Les populations indigènes virent en elle un reflet authentique d’elles-mêmes et, dans le même temps, une expression parfaite d’une nouvelle inculturation de la foi chrétienne. Son message de réconciliation, d’unité et d’amour a donné vie à la grande évangélisation d’un hémisphère entier. Aujourd’hui, nous sommes face à un grand affrontement de civilisations rendu encore plus préoccupant par un processus de mondialisation toujours plus rapide. Que nous puissions voir aujourd’hui en Notre-Dame de Guadalupe, comme le Bienheureux Jean-Paul II, une voie sûre pour la nouvelle évangélisation!
Enfin, sur tous les continents, nous observons de grandes menaces contre la liberté de l’Église. Que ces menaces naissent d’un fondamentalisme religieux militant ou d’un athéisme militant, la mondialisation de ces menaces et la complicité de nombreux gouvernements nous appellent à une nouvelle solidarité en ce qui concerne la défense de la liberté religieuse en tant que condition de la nouvelle évangélisation.

[00181-03.02] [UD002] [Texte original: anglais]

- M. José María SIMÓN CASTELLVÍ, Président de la Fédération Internationale des Associations Médicales Catholiques (FIAMC) (ESPAGNE)

Beaucoup d’entre nous, médecins, pensent qu’il est extrêmement important pour l’avenir de l’Église et de l’humanité de donner un élan réel aux enseignements de l’encyclique Humanae vitae de Paul VI. Quiconque respecte la Humanae vitae essaye d’être fidèle à son époux ou épouse, ne tue pas ses enfants par le biais de l’avortement, ne se reproduit pas artificiellement, mais procréé et voit dans ses enfants comme un merveilleux don du Ciel. Si c’est nécessaire, pour des motifs graves, il utilisera les moyens modernes naturels de régulation de la fertilité, et jamais un contraceptif.
La transmission de la vie humaine est l’un des points de contact les plus intimes entre Dieu et l’Homme. (...) Ils réalisent tous les deux une Oeuvre qui sera éternelle. Les enfants sont pour toujours! C’est pour cela qu’il est nécessaire que les écoles, les universités, les séminaires et les autres instruments d’apostolat de l’Église encouragent cette doctrine saine, sans la cacher ni la maltraiter, sans lâcheté et avec persévérance.
Cela fait des années que nous, médecins catholiques, observons une radicale diminution du nombre de spécialistes obstétriciens qui suivent les enseignements de l’Église. Nous pensons que de ce Synode devrait naître un élan pour un plan “Marshall” en faveur de la Maternité. Dans les pays pauvres, les mères meurent par manque d’assistance obstétrique de base et, dans les pays riches, les mères sont manipulées afin qu’elles aient le moins d’enfants possible.
L’Église catholique peut, et j’estime humblement qu’elle le doit, dépasser l’investissement multimillionnaire de la Fondation Bill Gates, avec une option préférentielle pour les mères, option ni exclusive ni excluante, mais certainement préférentielle vis-à-vis d’elles et de leurs enfants.

[00189-03.03] [UD010] [Texte original: espagnol]

- Rév. Piergiorgio PERINI
, Président du Service international pour les cellules paroissiales d'évangélisation (ITALIE)

S. Ém. le Cardinal George Hume, avec une expression hardie mais efficace, comparait la paroisse à un géant endormi. Il faut réveiller la paroisse. Il est nécessaire que la paroisse devienne consciente de sa propre mission d’évangélisation.
Les cellules paroissiales d’évangélisation, petits groupes se multipliant constamment, peuvent transformer progressivement et globalement la paroisse en une communauté ardente de foi et projetée vers l’évangélisation de ceux qui sont loin, récupérant la valeur de l’annonce kérygmatique de Jésus comme unique et universel Sauveur.
Il est déterminant de croire et de promouvoir l’action de l’Esprit Saint chez les fidèles laïcs qui, par leur appartenance à l’Église enracinée dans le sacrement du Baptême, ont “la vocation et la mission d’annoncer l’Evangile” (cf. ChL 33). Une intuition caractéristique des cellules est l’évangélisation de leur propre OIKOS, c’est-à-dire de leur milieu de vie. C’est là qu’il faut annoncer la Bonne Nouvelle. Pour nous, tout ceci est arrivé en partant, en 1987, de quatre cellules au sein de la paroisse de Saint Eustorge: aujourd’hui, des centaines de milliers de cellules sont présentes dans le monde entier.
Si tu veux vivre cette expérience, attends-toi à un important travail mais également à de nombreuses joies qui motiveront ta vie sacerdotale. Tu devras avoir une bonne dose de patience mais surtout un grand courage, don de l’Esprit Saint.

[00186-03.03] [UD007] [Texte original: italien]

- Mme Chiara AMIRANTE, Fondateur et président de Horizons Communauté (ITALIE)

J’ai commencé à me rendre de nuit dans la rue au sein des zones les plus dangereuses de Rome en 1991, poussée par un désir simple: partager la joie de la rencontre avec le Christ ressuscité avec mes frères les plus désespérés. En écoutant le cri du peuple de la nuit, j’ai découvert très vite que le véritable mal qui réunissait les nombreux frères désespérés que je rencontrais dans la rue n’était pas tant la drogue, la prostitution, l’alcool, la dépression, la solitude... mais la “mort de l’âme” (le salaire du péché, c'est la mort Rm 6, 23). C’est ainsi que s’est imposée à moi une certitude: seule la rencontre avec le Christ ressuscité aurait pu redonner la vie à ces nombreux frères “dans la mort” que je rencontrais dans la rue chaque nuit. J’ai ainsi ouvert en 1994 une simple communauté d’accueil pour des jeunes de rue basée sur l’Évangile et depuis lors des milliers de jeunes, après avoir découvert l’amour de Dieu et réalisé un parcours de guérison du coeur et de formation humaine et à l’évangélisation, sont devenus des témoins de l’amour de Dieu parmi les gens de leur âge et se sont engagés systématiquement dans des initiatives d’évangélisation.
En six ans, plus de 250.000 personnes ont voulu s’engager dans la nouvelle évangélisation afin de porter la révolution de l’Amour dans le monde. Se sont en outre multipliés les centres et les initiatives d’évangélisation: 174 centres d’accueil, de formation à l’évangélisation et familles ouvertes à l’accueil; 152 équipes de service engagées dans la communication et les moyens de communication de masse, dans l’animation et le spectacle, dans la formation et dans le secteur de l’édition, dans la coopération internationale et les services sociaux. Cela nous donne la possibilité de rencontrer en moyenne deux millions de personnes par an par le biais de différentes initiatives d’évangélisation et de nous rendre compte qu’aujourd’hui, 80% des jeunes que nous rencontrons (même dans les écoles des quartiers chics) vivent des situations de grave difficulté. Les jeunes cherchent le bonheur dans les chemins de “mort” que les prophètes du mensonge proposent avec insistance: succès, pouvoir, argent et plaisir. Un engagement renouvelé en ce qui concerne la première annonce est vraiment fondamental, à travers l’utilisation des moyens de communication, par le témoignage direct du fait que Jésus est le chemin de la plénitude, de la joie, de la paix, de la vie. Que ce Synode puisse contribuer à graver dans le coeur de tout chrétien les paroles de Saint Paul: “Annoncer l'Évangile en effet n'est pas pour moi un titre de gloire ; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile !” (1 Co 9, 16).

[00310-03.03] [UD030] [Texte original: italien]

- M. Curtis A. MARTIN, Fondateur et président du "Fellowship of Catholic University Students" (FOCUS) (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)

Je considère
trouve qu’il est utile de considérer la nouvelle évangélisation comme un instrument pour réaliser le thème central de Vatican II, c’est-à-dire l’appel universel à la sainteté.
Les laïcs catholiques doivent accepter leur corresponsabilité dans l’évangélisation.
Dans le cadre de mon travail avec les étudiants, nous nous sommes servis d’un simple processus en trois phases afin de former les disciples: conquérir, édifier, envoyer.
1. Conquérir - Nous, qui avons rencontré Jésus, nous sortons et aimons les autres parce que Jésus nous a aimé en premier. Lorsque nous nous faisons amitié avec eux, nous leur présentons notre ami le plus cher, Jésus.
2. Édifier - Une fois qu’ils ont rencontré Jésus, nous les préparons à la connaissance et à la pratique de la foi. Il y a une crise de la foi et de nombreux catholiques n’ont pas embrassé le magistère de l’Église, ils ne savent pas que Jésus est vraiment présent dans l’Eucharistie, pas plus qu’ils ne connaissent l’infaillibilité de l’Écriture Sainte. Ils n’ont pas accepté des enseignements difficiles, comme celui de l’Humanae vitae. Sans la plénitude de la foi catholique, le renouveau authentique est impossible. Nous devons être transformés.
3. Envoyer - Lorsque ces jeunes disciples grandissent dans leur pratique de la foi, ils sont ftlineenvoyés, suivis par notre attention continuelle, afin de recommencer de nouveau ce processus. La sainteté engage pour toute la vie mais l’oeuvre d’évangélisation peut commencer immédiatement après une rencontre authentique avec Jésus. Il suffit de penser à la Samaritaine près du puits.
Voici quelques avantages du discépolat:
1. Tous peuvent le faire: il est universel;
2. Il se base sur l’amitié, donc ceux qui y participent sont connus, aimés et aidés;
3. Les évangélisés reconnaissent leurs propres vocations;
4. Le pouvoir exponentiel de ce modèle biblique est inégalable dans sa capacité à atteindre le monde.
Jésus nous a dit: “C’est la gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruit et deveniez mes disciples” (Jn 15, 8).

[00230-03.03] [UD017] [Texte original: anglais]

- Mme Ernestine Sikujua KINYABUUMA, Professeur Maria Malkia Institut universitaire de Lubumbashi, membre du Mouvement des Focolari (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO)

En tant qu’enseignants, en contact avec les étudiants, on se rend compte que, bien que vivant dans une culture de la “facilité”, les jeunes sont à la recherche d'un grand idéal et d'une vie radicale basée sur l'Évangile. L’un d'eux déclare, en se référant aux paroles de Chiara Lubich, “Va, ne parle pas mais vis!”, citant, sans le savoir, les paroles de Paul VI.
Nous présentons, dans notre intervention, quelques unes de leurs expériences témoignant leur vie basée sur la parole de Dieu vécue au quotidien. Nous montrons également comment ils ne restent pas indifférents au contact avec les valeurs chrétiennes.
Dans la pleine mutation de la mondialisation, l'Afrique connaît des crises sur tous les plans, dans sa vie politique et économique ainsi que sur le plan culturel. Ainsi des rebellions surgissent, ici et là, à la recherche d'une issue.
Nous témoignons combien la main de Dieu intervient dans nos petites entreprises, quand notre vie peut sembler en danger; mais nous trouvons le courage que nous donne la foi dans les Paroles de Jésus ( Mt 25, 35) disant que tout ce qu'on aura fait aux plus petits dans nos villes, c'est à Lui que nous l'aurons fait.
C'est ainsi nous que sommes arrivés à réhabiliter trois blocs dortoirs dans la prison centrale de Lubumbashi avec l'aide d'une ONG internationale, et nous avons créé un petit magasin pour lutter contre la hausse des prix des produits de première nécessité. Dans cette prison, pour le moment, grâce au climat d'entente et de collaboration avec le personnel pénitentiaire, nous avons créé un atelier de coupe et couture permettant ainsi aux prisonniers d'apprendre un métier.

[00231-03.05] [UD018] [Texte original: français]

- Soeur Rekha (Mary Joseph) CHENNATTU, R.A., Professeur de Nouveau Testament à l'Institut pontifical de philosophie et de religion à Pune (INDE)

Je voudrais commencer cet échange en parlant d’un des moments d’évangélisation les plus percutants de ma vie personnelle. Cela est arrivé il y a 20 ans, quand j’ai été envoyé à l’Institut pontifical biblique à Rome pour étudier la Bible. Mon grand-père, qui avait 92 ans, m’a dit : “Quand tu étudieras la Bible à Rome, il ne faut pas que cela devienne un exercice intellectuel, mais une expérience spirituelle d’éveil, d’illumination. N’oublie jamais: être un étudiant de la Bible ou un bibliste ne veut pas dire maîtriser la Parole de Dieu, mais laisser que la Parole de Dieu maîtrise ta vie!” Pour moi, c’était plus facile d’enseigner les mathématiques et la physique que le Nouveau Testament, car c’est là une tâche ardue qui exige sans cesse que l’on entre dans un processus de kénose: le dépouillement de soi, le sacrifice et la souffrance pour les valeurs évangéliques. Le ministère de l’enseignement est devenu pour moi une façon de participer au mystère pascal du Christ dans ma vie quotidienne.
Quand je pense à la nouvelle évangélisation, je ne peux m’empêcher de revenir à l’Évangile de Jean, mon livre préféré dans le Nouveau Testament. Le mode de vie chrétien exemplaire qui se dégage de Jean 15 (la vigne et les sarments) est caractérisé par la contemplation (demeurer dans l’amour de Dieu), la communion (s’aimer les uns les autres) et l’engagement (porter des fruits). La contemplation, c’est notre façon de demeurer dans l’amour de Dieu par une communication constante et une communion profonde avec Dieu, par notre rencontre et relation personnelles avec Dieu/Jésus. Cette contemplation nous conduit à une relation permanente des uns avec les autres. La communion, c’est notre mission ad intra: Jean 13 présente “l’amour des uns pour les autres” comme un signe de l’identité chrétienne dans le monde, et le Jésus johannique prie pour l’unité des chrétiens: “afin que tous soient un” (Jean 17). L’Église devient alors une demeure de Dieu dans ce monde sécularisé, marqué par des relations brisées. L’engagement, c’est notre mission ad extra. La mission consiste à révéler l’amour immense, gracieux et miséricordieux de Dieu dans le monde d’aujourd’hui à travers notre participation active à la mission de Dieu en faveur des pauvres, des nécessiteux et de ceux qui souffrent. La nouvelle évangélisation commence quand il y a une plus grande intégration des trois aspects essentiels de notre mode de vie chrétien - contemplation, communion et engagement - et que nous laissons que la Parole de Dieu maîtrise notre vie!

[00358-03.07] [UD019] [Texte original: anglais]

- Mme Gisèle MUCHATI, Directeur régional du Mouvement "Familles Nouvelles" (SYRIE)

Lorsque je me suis mariée, voici treize ans, j’étais consciente que je le faisais pour faire la volonté de Dieu et que j’aurais donc fait tout ce qui était en mon pouvoir avec mon mari pour chercher de réaliser Son dessein d’amour sur notre couple et notre famille. J’ai été beaucoup aidée dans ce parcours par la formation chrétienne reçue en paroisse et par la spiritualité de communion du Mouvement des Focolari, qui me pousse à retourner constamment à l’Évangile comme chemin à parcourir, afin de changer ma manière de penser, d’agir et de vouloir, et pour chercher à acquérir celle de Jésus et vivre pour porter l’amour de Dieu dans le monde. Avec ma famille, nous cherchons à mettre en pratique la charité en transmettant la foi chrétienne en ce qu’elle a de plus vital: le rapport personnel avec Dieu, avec Jésus, qui jaillit de manière toujours nouvelle de la prière faite personnellement et en famille, et de l’amour du prochain.
Nous partageons ce chemin avec de nombreuses autres familles (les Familles Nouvelles) en Syrie, qui sont engagées, chacune et ensemble, à vivre l’Évangile puis à l’annoncer dans le cadre de leurs contacts personnels mais aussi dans de petites rencontres, attentives aux défis éducatifs, économiques et culturels lancés à la famille chrétienne en Syrie.
Grâce à l’engagement des Familles Nouvelles, est actif en Syrie depuis 2005, le projet pour les Adoptions à distance locales qui aide tous les mois différents enfants et une école pour enfants sourds-muets, chrétiens et musulmans, née du travail généreux d’un couple.
Dans le cadre de la tragédie actuelle que traverse le pays, les Familles Nouvelles s’ouvrent avec beaucoup d’autres aux besoins des évacués, en cherchant à maintenir vivante à tout prix la foi en Dieu auquel rien n’est impossible. À Alep, depuis le mois d’août, elles se sont organisées par quartiers en petits groupes spontanés pour réciter le Rosaire de sorte que la voix de la prière s’élève fréquemment même dans le fracas des détonations et des bombes. L’unité dont on fait l’expérience fortifie et donne la paix, même dans les dangers, la foi en l’amour de Dieu est plus forte, l’espérance est vivante.

[00305-03.03] [UD026] [Texte original: italien]

- Mme Chantal LE RICQUE, Laïque de l'Archidiocèse de Paris (FRANCE)

Le n° 78 de l’Instrumentum Laboris invite à vérifier notre vie de foi pour être instrument d’annonce de l’Évangile par, entre autre, je cite “ la capacité de vivre des formes d’adhésion radicale et authentique à la foi chrétienne, qui savent déjà témoigner par le simple fait d’exister la force transformatrice de Dieu dans notre histoire”.
J’ai été heureuse de lire cette phrase dans l’Instrumentum Laboris, car cette radicalité d’adhésion à la foi chrétienne, c’est ce que veut vivre l’auxiliaire de l’Apostolat. Celle-ci tient une place particulière dans le diocèse, puisqu’elle n’existe que par l’appel de l’évêque pour le service du Royaume de Dieu.
Cette vocation apostolique a vu le jour grâce au Cardinal Mercier qui, dans les années 1920, pensa qu’il pouvait faire participer des laïques à sa charité apostolique en les appelant à livrer leur vie à Dieu et être ainsi instruments de la communication de l’amour de Dieu dans leurs différents milieux de vie.
Engagée dans la vie apostolique de l’Église diocésaine, l’auxiliaire de l’Apostolat participe pour sa part à la mission de l’Évêque, soit qu’il souhaite qu’elle reste dans la situation où elle se trouve soit qu’il lui demande de répondre à d’autres besoins.
Elle voit dans sa présence aux réalités humaines et dans le partage des conditions de vie des hommes, tout au long de sa vie, une manière de travailler à la “ récapitulation de toutes choses dans le Christ”.
Me référant à cette présence aux réalités humaines, je souhaiterais que le Synode encourage les laïcs à connaître la doctrine sociale de l’Église et à prendre des responsabilités, à quelque niveau que ce soit, au sein de leurs différents engagements et être ainsi des témoins de l’amour du Christ. Je pense que le rôle des laics dans l’évangélisation en serait plus manifeste.

[00308-03.03] [UD028] [Texte original: français]

- Mme Patricia Ngozi NWACHUKWU, L.S.M., Président des dames de St. Mulumba (NIGÉRIA)

La famille est tenue en haute estime en Afrique, particulièrement au Nigéria. C’est la première école organisée pour la nouvelle évangélisation. Le Sacrement du mariage requiert un amour inconditionnel, des rôles complémentaires, une faculté de pardonner et de partager. Ces attributs sont conservés dans le code non écrit de la vie de famille. Dans cette belle organisation, les familles prient ensemble et l’amour du partage est savouré par les enfants du mariage. La famille est par conséquent un lieu idéal pour inculquer les enseignements catéchuménaux et sociaux de l’Église. Dans cette organisation cependant, la mère assume plus souvent le rôle incontesté de catéchiste. Le plus grand rôle de la femme nigérienne est qu’elle est toujours avec les enfants et suit leur croissance même passé l’âge adulte.
Les femmes au Nigéria jouent un rôle crucial dans la mission de l’Église pour les pauvres et les nécessiteux que je considère comme un canal non négligeable pour la transmission de la foi. Des statistiques disent que les femmes constituent 60 pour cent des membres dans les Églises au Nigéria. Ces femmes, en collaboration avec le grand nombre de femmes religieuses au Nigéria, ont été motivées à poursuivre les buts de l’évangélisation au Nigéria en formant différents groupes qui évoquent les différents intérêts et besoins dans la mission de l’Église. L’un de ces groupes au Nigéria, dont je suis Présidente, s’appelle les Dames des Chevaliers de saint Mulumba, qui se trouve dans plus de 50 diocèses du Nigéria, travaillant dans l’apostolat de plusieurs façons différentes. J’en citerai quelques uns ci-dessous:
L’approvisionnement pour les pauvres, les défavorisés et les sans-abris
Les services de santé dans les villages très reculés du pays
Des centres d’accueil pour les jeunes immigrants dans les zones urbaines sans alternative
Des ateliers d’habilitation pour les jeunes sans emploi avec un soutien pour avoir confiance en soi
Le rétablissement des jeunes filles victimes de trafic, leur redonnant de la force et les réinsérant
Ces activités sont menées avec un engagement conscient dans le dialogue, en particulier avec les musulmans, même dans des circonstances plutôt difficiles. Les Dames de saint Mulumba ont jusqu’ici distribué plus de 10.000 copies du Catéchisme de l’Église catholique, comme moyen de transmettre la foi de l’Église et de contribuer au travail de l’évangélisation.

[00342-03.03] [UD041] [Texte original: anglais]

- Rév. Renato DE GUZMAN, S.D.B., Assistant principal chargé de la Pastorale de la "Grade School et Departments High School Don Bosco Technical Institute", Makati City (PHILIPPINES)

Une évangélisation intégralement renouvelée comme on l’a trouvée dans “Les actes et Décrets du 2ème Conseil Plénier des Philippines” (PCPII) en 1991 concerne trois grands domaines : la catéchèse, le culte et l’apostolat social. Parmi ces trois domaines, le premier et celui à qui il faut donner la priorité est la catéchèse renouvelée. Le Document de Travail n.92 signale aussi le lien entre l’évangélisation et la catéchèse, qui émerge également dans différentes interventions en salle. Sur la base de l’expérience catéchétique aux Philippines, parmi les thèmes que la catéchèse doit renouveler constamment, je suggère les suivants: 1. la proclamation initiale et la catéchèse; 2. la dimension affective de la foi dans la catéchèse; 3. les catéchistes en tant qu’évangélisateurs communicatifs au service de la nouvelle évangélisation.
En ce qui concerne le premier thème, le catéchistes doivent s’assurer qu’il y ait eu une première annonce et qu’ait eu lieu la rencontre personnelle de Jésus avec les catéchisés. Comment ces derniers peuvent-ils être en contact et en communion avec Jésus (cf. Catechesi Tradendae, 5), si auparavant ils ne L’ont pas rencontré? La formation systématique à l’approfondissement de la foi permet aux catéchisés de rencontrer personnellement le Christ évangélisateur et de s’engager à penser comme Lui, à juger comme Lui et à vivre comme Il a vécu (cf. Directoire général pour la Catéchèse, 53; Catechesi Tradendae, 20), en intégrant la connaissance de la foi dans leur propre vie quotidienne, en assimilant les valeurs de l’Évangile et en développant la conviction de la foi.
Le deuxième thème de renouvellement dans le cadre de la catéchèse actuelle est l’aspect affectif de la formation à la foi, que favorise la première annonce ou Kérygme. Les catéchistes rendent l’expérience catéchétique moins enthousiasmante et cérébrale mais ils en mettent en évidence les valeurs et font en sorte qu’elle arrive jusqu’au coeur.
Le troisième thème de renouvellement est la formation des catéchistes afin qu’ils soient des évangélisateurs vraiment communicatifs. Il est nécessaire de réaffirmer que la catéchèse est à ce point un processus de communication que les catéchistes alimentent en eux-mêmes les qualités de Jésus Christ, le parfait Communicateur(Communio et Progressio, 11). Pour la nouvelle évangélisation, les catéchistes sont tant les maîtres de la foi que les éducateurs de la foi. Dans les deux cas, ils sont des experts permettant la communication entre l’homme et le divin et dans l’usage d’instruments de communication sociale pendant l’activité catéchétique.
Dans la formation des catéchistes, la théologie et la spiritualité de la communication sont des sujets prioritaires, avec les technologies de communication.
Ces trois domaines de renouveau de la catéchèse en vue de la nouvelle évangélisation tendent à rendre notre catéchèse vraiment évangélisatrice. Les catéchistes dans la nouvelle évangélisation doivent être conscients du fait qu’en évangélisant, ils éduquent dans foi, et ils évangélisent (proclament la Bonne Nouvelle) en éduquant. (GDC, 147).

[00343-03.04] [UD042] [Texte original: anglais]

 

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