Commission Théologique Internationale CHAPITRE VI LA RÉALITÉ DU DIACONAT PERMANENT AUJOURDÂÂÂHUI
Plus de 35 ans après Vatican II, quÂÂÂen est-il de la réalité du diaconat permanent? Lorsque lÂÂÂon examine les statistiques disponibles, on se rend compte de lÂÂÂimmense disparité qui existe dans la répartition des diacres à travers le monde. Sur un total de 25.122 diacres en 1998, [1] lÂÂÂAmérique du Nord en compte à elle seule un peu plus de la moitié soit 12.801 (50,9%) alors que lÂÂÂEurope en dénombre 7.864 (31,3% ): ceci représente pour les pays industrialisés du nord de la planète un total de 20.665 diacres (82,2%). Les 17,8% restants se répartissent ainsi: Amérique du Sud, 2.370 (9,4%), Amérique centrale et Antilles: 1.387 (5,5%), Afrique: 307 (1,22%), Asie: 219 (0,87%). CÂÂÂest lÂÂÂOcéanie qui ferme la marche avec 174 diacres soit 0,69% du total. [2] Un fait ne peut manquer de nous frapper: cÂÂÂest dans les sociétés industrielles avancées du Nord [3] que le diaconat sÂÂÂest surtout développé. Or cela nÂÂÂavait pas du tout été prévu par les Pères conciliaires lorsquÂÂÂils avaient demandé une ÂÂÂréactivationÂÂÂ du diaconat permanent. Ils sÂÂÂattendaient plutôt à un développement rapide dans les jeunes Églises dÂÂÂAfrique et dÂÂÂAsie, où la pastorale sÂÂÂappuyait sur un grand nombre de catéchistes laïcs. [4] Mais ils avaient établi quÂÂÂil reviendrait aux ÂÂÂdiverses conférences territoriales dÂÂÂévêques ayant la compétence en la matière, de décider avec lÂÂÂapprobation du Souverain Pontife, sÂÂÂil [était] opportun pour le bien des âmes, dÂÂÂinstituer un tel diaconat, et en quel endroit la chose [pouvait] se faireÂÂÂ (LG 29b). Il est normal alors que le diaconat nÂÂÂait pas connu un développement uniforme dans toute lÂÂÂÉglise, lÂÂÂévaluation faite des besoins du peuple de Dieu par les différents épiscopats pouvant varier selon les situations concrètes des Églises et leurs modes dÂÂÂorganisation. Ce que les statistiques nous permettent dÂÂÂentrevoir, cÂÂÂest que lÂÂÂon a dû réagir à deux situations fort différentes. DÂÂÂun côté, la plupart des Églises dÂÂÂEurope occidentale et dÂÂÂAmérique du Nord ont fait face après le concile à une diminution très forte du nombre de prêtres et elles ont dû procéder à une réorganisation importante des ministères. De lÂÂÂautre, les Églises issues majoritairement des anciens territoires de mission, sÂÂÂétaient depuis longtemps donné une structure faisant appel à lÂÂÂengagement dÂÂÂun grand nombre de laïcs, les catéchistes. Il est nécessaire dÂÂÂexaminer séparément ces deux situations types, en étant très conscient que bien des variables devraient être ajoutées; en étant conscient aussi que dans lÂÂÂun et lÂÂÂautre cas, un certain nombre dÂÂÂévêques ont pu vouloir instaurer le diaconat permanent dans leurs diocèses non pas tellement pour des raisons pastorales que pour un motif théologique évoqué lui aussi par Vatican II: permettre au ministère ordonné de mieux sÂÂÂexprimer à travers les trois degrés reconnus traditionnellement.
Première situation type: Églises où le nombre des diacres est peu élevé
Plusieurs Églises, donc, nÂÂÂont pas senti le besoin de développer le diaconat permanent. Ce sont surtout des Églises habituées à fonctionner depuis longtemps avec un nombre restreint de prêtres et à faire appel à lÂÂÂengagement dÂÂÂun très grand nombre de laïcs, principalement comme catéchistes. Le cas de lÂÂÂAfrique est à cet égard exemplaire. [5] Il rejoint sans doute lÂÂÂexpérience dÂÂÂautres jeunes Églises. On se rappellera que dans les années cinquante, plusieurs missionnaires et évêques dÂÂÂAfrique avaient demandé la réactivation du diaconat en pensant de façon particulière aux catéchistes des pays de mission: ils voyaient là une façon de répondre aux exigences liturgiques des missions et au manque de prêtres. Ces nouveaux diacres pourraient ainsi sÂÂÂoccuper de la liturgie dans les succursales, diriger les assemblées dominicales en lÂÂÂabsence du missionnaire, présider les funérailles, assister au mariage, assurer la catéchèse et la proclamation de la parole de Dieu, se charger de la caritas et de lÂÂÂadministration de lÂÂÂÉglise, conférer certains sacrements... [6] Perspective qui était présente à lÂÂÂesprit de plusieurs Pères du concile Vatican Il lorsque celui-ci évoquait dans Ad gentes ÂÂÂcette armée (de catéchistes) qui a si magnifiquement mérité de lÂÂÂoeuvre des missions auprès des païensÂÂÂ. [7] Mais dans les années qui ont suivi le concile, les évêques africains se sont montrés beaucoup plus réservés et ne se sont pas engagés dans la voie dÂÂÂune réactivation du diaconat. Un participant à la huitième semaine théologique de Kinshasa tenue en 1973 constate que la proposition dÂÂÂune restauration du diaconat permanent en Afrique a suscité beaucoup plus dÂÂÂopposition que dÂÂÂenthousiasme. Les objections apportées seront reprises en plusieurs endroits. Elles portent sur lÂÂÂétat de vie des diacres, la situation financière des jeunes Églises, les conséquences sur les vocations à la prêtrise, la confusion et lÂÂÂincertitude au sujet de la nature de la vocation diaconale, la cléricalisation des laïcs engagés dans lÂÂÂapostolat, le conservatisme et le manque dÂÂÂesprit critique de certains candidats, le mariage du clergé et la dépréciation du célibat, la réaction des fidèles qui se contenteront du diaconat comme dÂÂÂune demi-mesure. [8] Les évêques congolais adoptent donc une attitude de prudence. Pourquoi ordonner les catéchistes comme diacres, si aucun nouveau pouvoir ne leur est accordé? On sÂÂÂengagera plutôt dans la ligne dÂÂÂune revalorisation du laïcat et on travaillera à renouveler le rôle des catéchistes. DÂÂÂautres pays feront appel à une plus grande participation des laïcs comme ÂÂÂserviteurs de la paroleÂÂÂ ou comme animateurs de petites communautés. Cela pourra se faire dÂÂÂautant mieux que le concile a fortement mis en lumière la vocation de tous les baptisés à participer à la mission de lÂÂÂÉglise. On entendra donc souvent lÂÂÂobjection: ÂÂÂQuÂÂÂest-ce que peut faire un diacre que ne peut faire un laïc?ÂÂÂ. Il faut reconnaître que le lien sacramentel qui unit les diacres à lÂÂÂévêque crée pour celui-ci des obligations particulières qui durent toute la vie et qui peuvent être difficiles à aménager surtout dans le cas des diacres mariés. [9] Par ailleurs, il sÂÂÂagit habituellement dÂÂÂÉglises où la place du ministère ordonné est bien marquée et garde son sens profond, même si les prêtres sont peu nombreux. Ceci étant dit, on peut quand même mentionner certaines initiatives comme celle de lÂÂÂévêque du diocèse indien de San Cristobal (Mexique), Monseigneur Ruiz. Devant le fait que son diocèse nÂÂÂavait jamais réussi à avoir de vocations sacerdotales parmi les autochtones, il a voulu faire une promotion intensive du diaconat permanent : il a donc mis en place un long processus de formation pouvant conduire jusquÂÂÂau diaconat des hommes amérindiens mariés qui seraient ainsi associés sacramentellement à son ministère épiscopal, début dÂÂÂune Église autochtone. [10]
Deuxième situation type : Églises où le diaconat sÂÂÂest davantage développé
La deuxième situation-type est celle des Églises où le diaconat a connu sa plus grande expansion. Ce sont des Églises qui ont fait face à une diminution considérable du nombre de prêtres: États-Unis, Canada, Allemagne, Italie, France... La nécessité dÂÂÂopérer un réaménagement des tâches pastorales pour répondre aux besoins de communautés chrétiennes habituées à une gamme importante de services, lÂÂÂobligation de trouver de nouveaux collaborateurs, tout cela a stimulé lÂÂÂémergence de nouveaux ministères et lÂÂÂaugmentation du nombre de laïcs engagés à plein temps dans la pastorale paroissiale ou diocésaine. [11] Cela a aussi favorisé lÂÂÂexpansion du diaconat. Mais en même temps, cela a exercé une pression très forte sur le genre de tâches qui ont été confiées aux diacres. Des tâches qui pendant longtemps avaient été sans problèmes exercées par des prêtres en raison de leur grand nombre, devaient maintenant être confiées à dÂÂÂautres collaborateurs, les uns ordonnés (diacres), les autres non ordonnés (agents laïcs de pastorale). En raison de ce contexte, le diaconat a été alors souvent perçu comme un ministère de suppléance presbytérale. CÂÂÂest cette dynamique que reflète une vaste étude faite aux États-Unis, [12] bien représentative de la situation qui existe dans plusieurs pays. Celle-ci nous indique que les diacres font surtout ce que les prêtres faisaient sans aide avant la restauration du diaconat. Ils exercent leur ministère dans leur paroisse de résidence et ils y remplissent des fonctions principalement liturgiques et sacramentelles. Leurs curés les trouvent particulièrement efficaces dans les activités sacramentelles comme les baptêmes, les mariages et les liturgies. Il en est de même pour le soin des malades et les homélies. Là où ils interviennent le moins, cÂÂÂest dans le ministère auprès des prisonniers et la promotion des droits civils et humains. Les leaders laïcs, pour leur part, considèrent que les diacres réussissent mieux dans les rôles plus familiers et traditionnels comme la liturgie et lÂÂÂadministration des sacrements. Et on prévoit que leur nombre sÂÂÂaccroîtra en raison de la diminution du nombre de prêtres. Accomplissant ainsi des tâches traditionnellement remplies par des prêtres, les diacres risquent dÂÂÂapparaître comme des ÂÂÂprêtres incompletsÂÂÂ ou des ÂÂÂlaïcs plus avancésÂÂÂ. Le danger est dÂÂÂautant plus grand que les premières générations de diacres ont reçu une formation théologique beaucoup moins élaborée que celle des prêtres ou des permanents pastoraux. Une évolution semblable se manifeste aussi en dÂÂÂautres régions qui connaissent aussi une diminution notable du nombre de prêtres. [13] Il sÂÂÂagit là dÂÂÂun effort pour répondre à des besoins réels du peuple de Dieu. Elle permet à ces Églises dÂÂÂassurer une présence plus large du ministère ordonné au sein de communautés chrétiennes qui pourraient risquer de perdre de vue la signification propre de ce ministère. Avec lÂÂÂévêque et le prêtre, le diacre leur rappellera que cÂÂÂest le Christ qui en chaque lieu fonde lÂÂÂÉglise et que par lÂÂÂEsprit il agit aujourdÂÂÂhui en elle. Dans ce contexte, cependant, lÂÂÂidentité diaconale tend à prendre comme point de référence la figure du prêtre: le diacre est perçu comme celui qui aide le prêtre ou le remplace dans des activités quÂÂÂil exerçait régulièrement lui-même autrefois. Pour plusieurs, cette évolution demeure problématique, car elle rend plus difficile lÂÂÂémergence dÂÂÂune identité propre au ministère diaconal. [14] CÂÂÂest pourquoi ici et là on sÂÂÂefforce dÂÂÂinfléchir lÂÂÂévolution en identifiant des charismes qui pourraient être propres au diaconat et des tâches qui seraient susceptibles de lui convenir prioritairement.
Des lignes dÂÂÂévolution
Les textes les plus récents des Congrégations romaines énumèrent, pour leur part, les tâches qui peuvent être confiées aux diacres, en les regroupant autour des trois diaconies reconnues, celles de la liturgie, de la parole et de la charité. [15] Même si lÂÂÂon conçoit que lÂÂÂune ou lÂÂÂautre de ces diaconies pourra absorber une part plus grande de lÂÂÂactivité du diacre, on insiste pour dire que lÂÂÂensemble de ces trois diaconies ÂÂÂconstitue une unité au service du plan divin de Rédemption: le ministère de la parole conduit au ministère de lÂÂÂautel, qui, à son tour, pousse à traduire concrètement la liturgie par une vie qui aboutit à la charitéÂÂÂ. [16] Mais on reconnaît que dans lÂÂÂensemble de ces tâches, ÂÂÂle service de la charité [17] apparaît comme particulièrement caractéristique du ministère des diacres. En plusieurs régions, on sÂÂÂefforcera donc dÂÂÂidentifier pour les diacres un certain nombre de tâches pouvant se rattacher dÂÂÂune façon ou de lÂÂÂautre au ÂÂÂservice de la charitéÂÂÂ. On tirera particulièrement profit du fait que la plupart dÂÂÂentre eux sont des hommes mariés, assurant leur propre subsistance, insérés dans le milieu du travail, apportant avec leur épouse une expérience de vie originale. [18] Par exemple, un texte des évêques de France, publié en 1970, marque sa préférence ÂÂÂpour des diacres qui quotidiennement au contact des hommes grâce à leur situation familiale et professionnelle, puissent en pleine vie témoigner du service que le peuple de Dieu doit rendre aux hommes à lÂÂÂexemple du Christ. ( ) Les diacres permanents participeront ainsi dÂÂÂune manière qui leur est propre à lÂÂÂeffort de lÂÂÂÉglise hiérarchique pour rencontrer lÂÂÂincroyance et la misère, et pour se rendre plus présents au monde. Ils garderont leurs engagements antérieurs compatibles avec le ministère diaconalÂÂÂ. [19] On leur confiera donc une mission qui est souvent située ÂÂÂdans le milieu professionnel et les engagements associatifs ou syndicaux (voire politiques, en particulier dans les municipalités). Elle est orientée vers le souci des pauvres et des exclus, dans ces lieux-là, mais aussi dans le quartier et la paroisse, à partir de lÂÂÂhabitat et de la vie familialeÂÂÂ. [20] On essaiera donc, ici et là, de faire un effort particulier pour que le diaconat soit un ÂÂÂministère du seuilÂÂÂ, qui tend à se préoccuper de ÂÂÂlÂÂÂÉglise des frontièresÂÂÂ: travail dans les milieux où le prêtre nÂÂÂest pas présent, et aussi auprès des familles monoparentales, des couples, des prisonniers, des jeunes, des narcomanes, des sidéens, des personnes âgées, des groupes en difficulté... On orientera les tâches diaconales vers des activités dÂÂÂordre social, caritatif ou administratif, sans cependant négliger la nécessaire liaison avec les tâches liturgiques et dÂÂÂenseignement. En Amérique latine, on parlera de familles évangélisatrices au milieu de foyers en conflit; de présence à des situations limites comme la drogue, la prostitution et la violence urbaine; de présence active dans le secteur de lÂÂÂéducation, le monde ouvrier et le milieu professionnel; de présence plus grande dans les zones densément peuplées de même quÂÂÂà la campagne; enfin, on évoquera lÂÂÂanimation des petites communautés. [21] Et bien souvent on insistera pour que ces diacres bénéficient dÂÂÂune formation théologique et spirituelle de plus en plus sérieuse. À partir de ces expériences fort diverses, il ressort avec évidence quÂÂÂon ne peut espérer caractériser lÂÂÂensemble du ministère diaconal par des tâches qui seraient exclusives au diacre en raison de la tradition ecclésiale  qui est loin dÂÂÂêtre claire  ou en raison dÂÂÂune répartition stricte entre les différents ministres. [22] Un texte de Vatican II semble en avoir eu lÂÂÂintuition puisquÂÂÂune des raisons quÂÂÂil invoque pour rétablir ÂÂÂle diaconat comme état de vie permanent est de fortifier ÂÂÂpar lÂÂÂimposition des mains transmise depuis les apôtres et unir plus étroitement à lÂÂÂautel ÂÂÂdes hommes qui accomplissent un ministère vraiment diaconal, ou en prêchant la parole de Dieu, ou en gouvernant au nom du curé et de lÂÂÂévêque des communautés chrétiennes éloignées, ou en exerçant la charité dans les oeuvres sociales ou caritatives (AG 16f). [23] Ce qui en amènera certains à proposer que pour caractériser le diaconat, il faille se tourner plutôt du côté de lÂÂÂêtre même du diacre. ÂÂÂCÂÂÂest du côté de lÂÂÂêtre quÂÂÂil faut chercher la spécificité du diaconat permanent, et non pas du côté du faire. CÂÂÂest ce quÂÂÂils sont qui fait lÂÂÂoriginalité de ce quÂÂÂils fontÂÂÂ. [24] CÂÂÂest dans cette perspective de configuration au Christ-Serviteur que sÂÂÂélabore actuellement une réflexion théologique et pastorale sur les lignes dÂÂÂévolution du diaconat permanent. On voit dans cette donnée théologique le lieu dÂÂÂun approfondissement spirituel très approprié à notre époque. Elle peut aussi guider les pasteurs dans le choix des tâches confiées au diacre. On privilégiera alors celles qui mettent le mieux en évidence cette caractéristique du diaconat. Service des pauvres et des opprimés, sans doute, service qui ne soit pas simple assistance mais qui à la suite du Christ soit un partage de vie avec les pauvres pour cheminer avec eux vers leur libération totale. [25] Service de ceux qui sont au seuil de lÂÂÂÉglise et quÂÂÂil faut conduire à lÂÂÂeucharistie. En plusieurs pays, cette perspective est très présente dans la pensée des responsables de formation des diacres et on voit se développer chez les diacres une spiritualité et une pastorale du ÂÂÂservice de la charitéÂÂÂ. La figure propre du diacre devrait ainsi émerger peu à peu au sein des divers ministères et se manifester à travers une certaine manière de faire  en esprit de service  ce que tous sont appelés à faire, mais aussi à travers un investissement marqué pour certaines tâches ou fonctions particulières qui rendent davantage visible le Christ-Serviteur. Cependant, il semble bien acquis que lÂÂÂévolution de ce ministère quÂÂÂest le diaconat doit toujours être pensée en lien avec les besoins concrets de la communauté chrétienne. Certaines Églises ne sentiront pas le besoin dÂÂÂen assurer un large développement. DÂÂÂautres Églises voudront, à lÂÂÂoccasion, requérir des diacres lÂÂÂaccomplissement dÂÂÂautres tâches que celles énumérées plus haut: on peut penser à celles qui contribuent à lÂÂÂanimation pastorale des paroisses et des petites communautés chrétiennes. LÂÂÂobjectif essentiel pour les pasteurs étant toujours celui, inspiré par saint Paul, de voir à ce que les fidèles ÂÂÂsoient en état dÂÂÂaccomplir le ministère pour bâtir le corps du Christ, jusquÂÂÂà ce que nous parvenions tous ensemble à lÂÂÂunité dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à lÂÂÂétat dÂÂÂadultes, à la taille du Christ dans sa plénitude (Eph 4, 12-13 ). Au service de lÂÂÂévêque et de son presbyterium, le diacre doit, à la façon qui lui est propre, aller là où le requiert la sollicitude pastorale.
[1]
Ces renseignements et leur analyse nous ont été gracieusement transmis lors de la session de lÂÂÂautomne 1999 de la Commission par le professeur Enrico Nenna, Ufficio centrale statistica della Chiesa, Segretaria di Stato.
[2]
Si maintenant on compare le nombre de prêtres au nombre de diacres dans les différents continents, on retrouve les mêmes écarts que plus haut. Alors que dans lÂÂÂensemble de lÂÂÂAmérique, il y a 7,4 prêtres pour un diacre (surtout en raison du grand nombre de diacres en Amérique du Nord), on compte en Asie 336 prêtres pour un diacre. En Afrique, il y a 87 prêtres par diacre permanent, en Europe, il y en a 27 et en Océanie, 31. Le poids relatif des diacres dans lÂÂÂ ensemble du ministère ordonné est donc très variable dÂÂÂune région à une autre
[3]
Une autre source dÂÂÂinformation nous donne la liste des pays où les diacres permanents sont les plus nombreux: États-Unis (11.589), Allemagne (1.918), Italie (1.845), France (1.222), Canada (824), Brésil (826).
[4]
Cf. H. Legrand,
Le diaconat dans sa relation à la théologie de lÂÂÂÉglise et aux ministères. Réception et devenir du diaconat depuis Vatican II, in: A. Haquin et Ph. Weber (dir.),
Diaconat, 21e siècle, Bruxelles-Paris-Montréal 1997, 13 et 14.
[5]
Pour les points qui suivent, cf. J. Kabasu Bamba,
Diacres permanents ou catéchistes au Congo- -Kinshasa, Ottawa 1999, texte polyc., 304 pages.
[6]
LÂÂÂauteur cite ici Mgr. W. Van Bekkum, Mgr. Eugène DÂÂÂSouza (Inde), Mgr. J.F.Cornelis (Élisabethville) et au moment de la préparation du concile les Ordinaires (majoritairement européens) du Congo et du Rwanda.
op.cit., 190.
[7]
Décret sur lÂÂÂactivité missionnaire de lÂÂÂÉglise, n. 17a. On peut penser ici aux interventions de Mgr. B. Yago et de Mgr. Paul Yu Pin évoquées dans un chapitre précédent.
[8]
Cf.
op. cit., p. 195 qui se réfère à M. Singleton,
Les nouvelles formes de ministère en Afrique, in: Pro
Mundi
Vita
50 (1974) 33.
[9]
LÂÂÂarchevêque de Santiago du Chili rapporte ainsi les objections de certains prêtres: ÂÂÂDicen por ejemplo que el Diaconado es un compromiso innecesario, ya que sus funciones las pueden cumplir laicos y laicas ad tempus: si resulta se les prorroga el mandato, de lo contrario, no se les renueva.ÂÂÂ Mgr. C. Oviedo Cavada,
La promocion del diaconado permanente, in: Iglesia de Santiago
(Chili), n. 24 (septiembre 1992) 25.
[10]
Voir ici un long texte publié par la diocèse de San Cristobal De Las Casas,
Directorio Diocesano para el Diaconado lndígena Permanente, 1999, 172 pages.
[11]
Selon les pays, ces collaborateurs reçoivent différentes appellations: ÂÂÂpermanents en pastoraleÂÂÂ ÂÂÂtravailleurs ou animateurs pastorauxÂÂÂ, ÂÂÂauxiliaires pastoraux ÂÂÂ ÂÂÂagents laïcs de pastoraleÂÂÂ, ÂÂÂauxiliaires de paroisseÂÂÂ, ÂÂÂassistants paroissiaux ÂÂÂ, ÂÂÂassistants pastorauxÂÂÂ (Pastoralassistenten und Pastoralassistentinnen)... Cf. A. Borras,
Des laïcs en responsabilité pastorale?, Paris 1998.
[12]
NCCB,
National Study of the Diaconate, Summary Report, in: Origins
, vol. 25, n. 30
(18 january 1996). Traduction française dans la
Documentation catholique, n.
2137 (1996) 428-434.
[13]
Voir par exemple, P. Maskens,
Une enquête sur les diacres francophones de Belgique, in: A. Haquin et Ph. Weber (dir.),
Diaconat, 21e siècle, 217-232.
[14]
Ainsi, B. Sesboüé,
Quelle est lÂÂÂidentité ministérielle du diacre?, in:
LÂÂÂÉglise à venir, Paris 1999, 255-257.
[15]
Voir par exemple le texte de la Congrégation pour le Clergé,
Directoire pour le ministère et la vie des diacres permanents, du 22 février 1998, in:
Documentation catholique, n. 2181 (1998) 428.
[16]
Ibid. 39, p. 432. Le texte ajoute au paragraphe suivant: ÂÂÂIl est très important que les diacres puissent accomplir, selon leurs possibilités, leur ministère en plénitude: dans la prédication, dans la liturgie et dans la charité; et quÂÂÂils ne soient pas cantonnés dans des emplois marginaux, dans des fonctions de suppléance ou dans des tâches qui peuvent être ordinairement accomplies par des fidèles non ordonnés.ÂÂÂ
[17]
Voir Congrégation pour lÂÂÂÉducation Catholique,
Normes fondamentales pour la formation des diacres permanents,
9: ÂÂÂEnfin le
munus regendi sÂÂÂexerce dans le dévouement aux oeuvres de charité et dÂÂÂassistance et dans lÂÂÂanimation des communautés ou des secteurs de la vie ecclésiale, spécialement en ce qui regarde la charité.
Il sÂÂÂagit là du ministère le plus caractéristique du diacreÂÂÂ (CÂÂÂest nous qui soulignons). Dans
Documentation catholique, n. 2181 (1998) 410.
[18]
ÂÂÂCe nÂÂÂest pas lÂÂÂépouse qui est ordonnée et cependant la mission confiée au diacre oblige le couple à se redéfinir, en quelque sorte, en fonction de ce ministèreÂÂÂ, M. Cacouet et B. Viole,
Les diacres, cité dans un document de réflexion sur le rôle de lÂÂÂépouse du diacre, Québec 1993. CÂÂÂest pourquoi en plusieurs pays lÂÂÂépouse est associée à son mari tout au long de sa formation initiale et participe avec lui aux activités de formation continue.
[19]
Note de la Commission épiscopale du clergé citée par F. Deniau,
Mille diacres en France, in:
Études 383, 5 (1995) 526.
[20]
Art. cit., 527. Cette orientation des évêques a été confirmée en 1996 lors de leur réunion de Lourdes où ils ont manifesté leur désir que ÂÂÂlÂÂÂimage donnée par les diacres ne soit pas celle de la suppléance des prêtres, mais de la communion avec eux dans lÂÂÂexercice du sacrement de lÂÂÂordre ÂÂÂ.
ÂÂÂPoints dÂÂÂattentionÂÂÂ
ÂÂÂ, in
: Documentation Catholique, n. 2149 (1996) 1012-1013.
[21]
J. G. Mesa Angulo, o.p.,
Aportes para visualizar un horizonte pastoral para el diaconado permanente en America Latina, hacia el tercer milenio, in: CELAM,
I Congresso de diaconado permanente, Lima, août 1998. Document de travail
.
[22]
Un certain nombre de tâches seront évidemment réservées au diacre par le Droit Canon, mais elles nÂÂÂépuisent pas toute lÂÂÂactivité du diacre.
[23]
Les italiques sont de nous.
[24]
R. Pagé,
Diaconat permanent et diversité des ministères. Perspectives du Droit Canonique, Montréal 1988, 61.
[25]
V. Gerardi,
El diaconado en la Iglesia, in: CELAM,
op. cit., p. 8 se référant au Premier congrès international tenu à Turin en 1977.
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