Commission Théologique Internationale CHAPITRE VII APPROCHE THÉOLOGIQUE DU DIACONATDANS LE SILLAGE DE VATICAN II
Une approche théologique du diaconat dans le sillage de Vatican II doit partir des textes conciliaires, examiner comment ils ont été reçus et ont été approfondis par la suite dans les documents du Magistère, prendre en compte le fait que la restauration du diaconat sÂÂÂest réalisée de façon très inégale dans la période postconciliaire et, par-dessus tout, prêter une attention particulière aux oscillations de type doctrinal qui ont accompagné comme une ombre tenace les diverses propositions pastorales. Ils sont divers et nombreux les aspects qui demandent aujourdÂÂÂhui un effort de clarification théologique. Dans le présent chapitre, nous voulons contribuer à cet effort de clarification de la façon suivante. Nous identifierons dÂÂÂabord les racines et les motifs qui font de lÂÂÂidentité théologique et ecclésiale du diaconat (permanent et transitoire) une authentique ÂÂÂquaestio disputataÂÂÂ sur des aspects déterminés; nous préciserons ensuite une théologie du ministère diaconal qui puisse constituer comme la base commune et sûre capable dÂÂÂinspirer sa recréation féconde dans les communautés chrétiennes.
I. Les textes dE Vatican II et du magistère postconciliaire
Dans les textes conciliaires où le diaconat est mentionné explicitement (cf. SC 35, LG 20, LG 28, LG 29, LG 41, OE 17, CD 15, DV 25, AG 15, AG 16), Vatican II nÂÂÂa prétendu dirimer dogmatiquement aucune des questions discutées dans lÂÂÂaula conciliaire ni offrir une systématisation doctrinale stricte. Son intérêt véritable était de restaurer le diaconat permanent dans une optique ouverte à des réalisations plurielles. Peut-être est-ce pour cela que dans lÂÂÂensemble des textes on perçoit quelques fluctuations théologiques selon la place ou le contexte dans lesquels on parle du diaconat. Tant sur le plan des priorités pastorales que sur celui des difficultés doctrinales objectives, les textes reflètent une diversité dÂÂÂaccents théologiques quÂÂÂil nÂÂÂest pas facile dÂÂÂintégrer de manière harmonieuse. Par la suite, le diaconat a été lÂÂÂobjet de développements ou de mentions dans dÂÂÂautres documents du Magistère postconciliaire: le Motu Proprio de Paul VI Sacrum diaconatus ordinem (1967); la Constitution Apostolique Pontificalis romani recognitio (1968); le Motu Proprio de Paul VI Ad Pascendum (1972); le nouveau Codex Iuris Canonici (1983) et le Catechismus Catholicae Ecclesiae (1992, 1997). [1] Ces nouveaux documents prolongent les éléments fondamentaux de Vatican II et ajoutent, parfois, des précisions dÂÂÂimportance théologique, ecclésiale ou pastorale; mais tous ne parlent pas dans la même optique, ni ne jouissent du même niveau doctrinal. [2] CÂÂÂest pourquoi, pour tenter une approche théologique dans le sillage de Vatican II, il convient de tenir compte de la relation possible entre les oscillations doctrinales et la diversité des approches théologiques perceptibles dans les propositions postconciliaires sur le diaconat.
II. Implications de la sacramentalité du diaconat
Comme il est dit ci-dessus (cf. chap. IV), considérer le diaconat comme une réalité sacramentelle constitue la doctrine la plus sûre et la plus cohérente avec la praxis ecclésiale. Si lÂÂÂon niait sa sacramentalité, le diaconat représenterait une forme de ministère enraciné dans le baptême seulement; il revêtirait un caractère fonctionnel et lÂÂÂÉglise jouirait dÂÂÂune grande capacité de décision relativement à son instauration ou à sa suppression de même quÂÂÂà sa configuration concrète; elle jouirait alors en tout état de cause dÂÂÂune liberté dÂÂÂaction beaucoup plus ample que celle qui lui est octroyée sur les sacrements institués par le Christ. [3] En niant ainsi la sacramentalité, on ferait disparaître les principaux motifs qui font du diaconat une question théologiquement disputée. Mais cette négation nous entraînerait en marge du sillage de Vatican II. CÂÂÂest donc à partir de sa sacramentalité quÂÂÂil faudra traiter des autres questions concernant la théologie du diaconat.
1. Enracinement du diaconat dans le Christ Étant une réalité sacramentelle, le diaconat doit être ultimement enraciné dans le Christ. Enracinée elle-même dans la gratuité trinitaire, lÂÂÂÉglise nÂÂÂa pas par elle-même la capacité de créer les sacrements ni de leur conférer lÂÂÂefficacité salvifique. [4] Cet enracinement christologique du diaconat constitue une affirmation théologiquement nécessaire pour sa sacramentalité. De plus, il permet de comprendre les diverses tentatives de la théologie pour lier le diaconat directement au même Christ (soit en relation avec la mission des apôtres, [5] soit en relation avec le lavement des pieds à la dernière Cène [6] ). Mais cela nÂÂÂimplique pas quÂÂÂil faille soutenir que le Christ a lui-même ÂÂÂinstitué directement le diaconat comme degré sacramentel. Dans son articulation concrète et historique, lÂÂÂÉglise a joué un rôle décisif. Cela était reconnu implicitement dans lÂÂÂopinion, aujourdÂÂÂhui minoritaire, qui identifiait lÂÂÂinstitution des Sept (cf. Ac 6,1-6) avec les premiers diacres. [7] CÂÂÂest ce quÂÂÂont rendu manifeste les études exégétiques et théologiques sur la complexité des développements historiques et le processus de différenciation progressif des ministères et des charismes jusquÂÂÂà la structuration tripartite dÂÂÂévêque, de prêtre et de diacre. [8] Le langage prudent du concile de Trente (ÂÂÂdivina ordinationeÂÂÂ) et de Vatican II (ÂÂÂdivinitus institutum... iam ab antiquo...ÂÂÂ) [9] fait écho à lÂÂÂincapacité dÂÂÂidentifier totalement lÂÂÂaction du Christ et de lÂÂÂÉglise par rapport aux sacrements de même quÂÂÂà la complexité des faits historiques.
2. Le ÂÂÂcaractèreÂÂÂ sacramentel du diaconat et la ÂÂÂconfigurationÂÂÂ au Christ Vatican II ne fait aucune affirmation explicite à propos du caractère sacramentel du diaconat; néanmoins, les documents postconciliaires en font. Ceux-ci en effet parlent du ÂÂÂcaractère indélébileÂÂÂ lié à la condition du service stable (Sacrum diaconatus, 1967) ou dÂÂÂun ÂÂÂsceauÂÂÂ ineffaçable qui configure au Christ ÂÂÂdiacreÂÂÂ (CCE, 1997). [10] La doctrine du ÂÂÂcaractèreÂÂÂ diaconal est cohérente avec la sacramentalité du diaconat et constitue une application explicite à ce dernier de ce que Trente (1563) affirme pour le sacrement de lÂÂÂordre dans son ensemble. [11] Elle sÂÂÂappuie sur des témoignages de la tradition théologique. [12] Elle corrobore la fidélité de Dieu à ses dons, implique la non réitérabilité du sacrement et la stabilité durable dans le service ecclésial. [13] Enfin, elle confère au diaconat une densité théologique qui ne peut être dissoute dans ce qui est purement fonctionnel. Cependant, cette doctrine soulève quelques questions qui demandent des éclaircissement théologiques ultérieurs: comment comprendre lÂÂÂapplication au diacre de la distinction ÂÂÂessentia, non gradu tantumÂÂÂ, que LG 10 établit entre le sacerdoce commun et le sacerdoce ministériel? [14] Comment préciser ultérieurement, à lÂÂÂintérieur de lÂÂÂunité du sacrement, la particularité du caractère diaconal dans sa relation distinctive au caractère presbytéral et épiscopal? Quelles ressources employer pour différencier symboliquement en chaque cas la configuration spécifique au Christ? Vatican II nÂÂÂemploie pas le vocabulaire de la configuration mais à sa place il utilise des expressions sobres dans lesquelles la sacramentalité est incluse. [15] Il parle aussi dÂÂÂune participation spéciale à la mission et à la grâce du Souverain Prêtre. [16] Dans le Motu Proprio Ad pascendum (1972) le diacre permanent est considéré signe ou sacrement du Christ lui-même. [17] De son côté, le CCE (1997) recourt au vocabulaire explicite de la configuration, en le liant à la doctrine du caractère. [18] Nous sommes donc devant un développement ultérieur des textes conciliaires, conséquence de la relation immédiate du diacre avec le Christ en vertu du sacrement de lÂÂÂordre. Il reste à préciser quelle sera sa portée.
3. Action diaconale, ÂÂÂin persona Christi (Capitis)ÂÂÂ? LÂÂÂexpression technique ÂÂÂin persona Christi (Capitis)ÂÂÂ connaît dans les textes de Vatican II un usage diversifié. Elle sÂÂÂemploie en référence au ministère épiscopal, considéré soit dans son ensemble, soit dans une de ses fonctions propres; [19] particulièrement notable son application au ministère eucharistique du sacerdoce ministériel (presbytérat) en tant quÂÂÂexpression maximale de ce ministère, [20] car présider et consacrer lÂÂÂeucharistie appartient à sa compétence exclusive. [21] LÂÂÂoptique est beaucoup plus large dans dÂÂÂautres textes, où lÂÂÂexpression peut englober toute lÂÂÂaction ministérielle du prêtre en tant que personnification du Christ Tête ou faire allusion à dÂÂÂautres fonctions concrètes distinctes. [22] Cependant, jamais dans les textes conciliaires, il nÂÂÂest question dÂÂÂappliquer explicitement cette expression aux fonctions du ministère diaconal. Pourtant cette façon de parler fera son chemin dans les documents postconciliaires. [23] Cela constitue aujourdÂÂÂhui un motif de divergences entre les théologiens (spécialement en ce qui concerne la représentation du Christ ÂÂÂTêteÂÂÂ), en raison de la signification diverse que lÂÂÂexpression a dans les documents du Magistère et dans les propositions théologiques. Si on lÂÂÂapplique à lÂÂÂensemble du sacrement de lÂÂÂordre, en tant que participation spécifique au triple ÂÂÂmunusÂÂÂ du Christ, alors on pourrait dire que le diacre agit lui aussi ÂÂÂin persona Christi (Capitis)ÂÂÂ (ou dÂÂÂautres expressions équivalentes dÂÂÂune ÂÂÂreprésentationÂÂÂ spécifique du Christ dans le ministère diaconal), pour constituer un degré de ce sacrement. AujourdÂÂÂhui, plusieurs théologiens suivent cette orientation qui, cohérente avec la sacramentalité, trouverait appui dans quelques documents du Magistère et dans quelques courants théologiques. Par contre, ceux qui réservent lÂÂÂexpression aux seules fonctions ÂÂÂsacerdotalesÂÂÂ, spécialement celles de présider et de consacrer lÂÂÂeucharistie, ne lÂÂÂappliquent pas au diacre et croient voir cette opinion corroborée par la dernière rédaction du CCE (1997). En effet, dans la rédaction finale du n. 875 du CCE lÂÂÂexpression ÂÂÂin persona Christi CapitisÂÂÂ nÂÂÂest pas appliquée aux fonctions diaconales du service. [24] Dans ce cas la capacité dÂÂÂagir ÂÂÂin persona Christi CapitisÂÂÂ, semble réservée aux évêques et aux prêtres. Cela signifie-t-il une exclusion définitive? Les opinions théologiques ne sont pas unanimes à ce propos. DÂÂÂune certaine manière on retourne dans ce n. 875 au langage de LG 28a, PO 2c (ministère presbytéral) et LG 29a (triple diaconie). Par ailleurs dÂÂÂautres textes du même CCE semblent appliquer lÂÂÂexpression à lÂÂÂensemble du sacrement de lÂÂÂordre, [25] en reconnaissant un rôle primordial aux évêques et aux prêtres. [26] On se trouve alors devant une diversité de tendances difficiles à harmoniser qui se reflètent nettement dans les diverses compréhensions théologiques du diaconat. Et, même si lÂÂÂon suppose quÂÂÂil soit théologiquement exact de comprendre le ministère diaconal comme une action ÂÂÂin persona Christi (Capitis)ÂÂÂ, il reste encore à préciser ce qui caractérise sa manière propre de rendre présent le Christ (le ÂÂÂspecificumÂÂÂ), différente du ministère épiscopal et du ministère presbytéral.
4. ÂÂÂIn persona Christi Servi comme spécificité du diaconat ? Une façon de le faire consiste à accentuer lÂÂÂaspect de ÂÂÂservice et à voir dans la représentation du Christ ÂÂÂServiteur la caractéristique propre ou un élément particulièrement distinctif du diaconat. Cette orientation apparaît dans des documents plus récents [27] et dans quelques exposés théologiques. Cependant, les difficultés surgissent, non pas en raison de lÂÂÂimportance centrale de la catégorie du service pour tout ministère ordonné, mais parce quÂÂÂon en fait le critère spécifique du ministère diaconal. Serait-il possible de séparer ÂÂÂcapitalité et ÂÂÂservice dans la représentation du Christ pour faire de chacun des deux un principe de différenciation spécifique? Le Christ, le Seigneur, est à la fois le Serviteur suprême et le serviteur de tous. [28] Les ministères de lÂÂÂévêque [29] et du prêtre, précisément dans leur fonction de présidence et de représentation du Christ Tête, Pasteur et Époux de son Église, rendent aussi visible le Christ Serviteur [30] et ils demandent à être exercés comme services. CÂÂÂest pourquoi apparaît problématique une dissociation qui établirait comme critère différenciateur du diaconat sa représentation exclusive du Christ comme Serviteur. Étant donné que le service doit être considéré comme une caractéristique commune à tout ministère ordonné, [31] il sÂÂÂagirait, en tout cas, de voir comment dans le diaconat il trouve une importance prépondérante et une densité particulière. Pour éviter ici des utilisations théologiques disproportionnées, il convient de tenir compte tout à la fois de lÂÂÂunité de la personne du Christ, de lÂÂÂunité du sacrement de lÂÂÂordre et du caractère symbolique des termes représentatifs (tête, serviteur, pasteur, époux).
5. Des ÂÂÂfonctionsÂÂÂ diaconales spécifiques? À Vatican II et dans les documents postconciliaires, nombreuses et diversifiées sont les fonctions attribuées aux diacres en divers domaines ou, comme le dit LG 29a, ÂÂÂin diaconia liturgiae, verbi et caritatisÂÂÂ. Dans ces documents on ne trouve pas de réflexion sur le fait que toutes ces tâches et fonctions peuvent être réalisées (comme cela se produit aujourdÂÂÂhui en beaucoup de communautés) par les chrétiens qui nÂÂÂont reçu aucune ordination diaconale. Or, il semblerait exister, selon AG 16f, un ÂÂÂministère véritablement diaconalÂÂÂ antérieurement à lÂÂÂordination, laquelle ne ferait que fortifier, unir plus étroitement à lÂÂÂautel et conférer une plus grande efficacité sacramentelle. [32] Cette constatation confirme les doutes de quelques-uns à propos de la sacramentalité du diaconat: Comment affirmer cette sacramentalité si elle ne confère aucune ÂÂÂpotestasÂÂÂ spécifique semblable à celle que confèrent le presbytérat et lÂÂÂépiscopat? Cette même constatation devient un motif pour lequel certaines églises locales justifient leur méfiance et leur attitude négative face à lÂÂÂinstauration du diaconat permanent: pourquoi une telle ordination si les mêmes fonctions peuvent être réalisées par des laïcs et par les ministères laïcs, de façon peut-être plus efficace et plus souple dans leur fonctionnement? Nous sommes donc face à une question théologique qui a des répercussions pratiques et pastorales que Vatican II nÂÂÂaborde pas explicitement et quÂÂÂil faut envisager dans la perspective dÂÂÂune ecclésiologie de communion (cf. infra n. 4). Le souhait du concile est dÂÂÂenraciner toute ÂÂÂpotestas sacraÂÂÂ dans lÂÂÂÉglise de façon sacramentelle: cÂÂÂest pourquoi il ne considère pas indispensable de recourir à la distinction traditionnelle entre ÂÂÂpouvoir dÂÂÂordreÂÂÂ et ÂÂÂpouvoir de juridictionÂÂÂ. [33] De toute façon, cela nÂÂÂa pas empêché sa réapparition dans les documents postconciliaires. [34] Ces oscillations expliquent peut-être la persistance de la question: quÂÂÂest-ce que ÂÂÂpeut faireÂÂÂ un diacre quÂÂÂun laïc ne peut pas faire ?
III. Le diaconat dans la perspective de lÂÂÂépiscopat comme ÂÂÂplenitudo sacramenti ordinisÂÂÂ
Vatican II a affirmé de manière claire et authentique la sacramentalité de lÂÂÂépiscopat, en le considérant comme la ÂÂÂplénitude du sacrement de lÂÂÂordreÂÂÂ (LG 21b). [35] Le renversement de perspectives quÂÂÂimplique cette affirmation ne fait pas de la ÂÂÂplénitudeÂÂÂ épiscopale un motif pour priver de leur consistance propre le presbytérat et le diaconat comme sÂÂÂils nÂÂÂavaient un sens quÂÂÂen tant quÂÂÂétapes préparatoires à lÂÂÂépiscopat. Dans la participation à lÂÂÂunique sacerdoce du Christ et à la mission salvifique, les prêtres coopèrent avec les évêques, en dépendant dÂÂÂeux dans lÂÂÂexercice pastoral du ministère. [36] Il sÂÂÂagit de voir par la suite comment doit se comprendre théologiquement le diaconat dans cette même optique.
1. LÂÂÂunité du sacrement de lÂÂÂordre LÂÂÂaffirmation de lÂÂÂunité du sacrement de lÂÂÂordre peut être considérée comme faisant partie du patrimoine théologique commun et cela dès le moment (siècles XIIe et postérieurs) où lÂÂÂon sÂÂÂest posé la question de la sacramentalité des divers degrés de lÂÂÂordre. [37] Cette unité est maintenue par Vatican II lorsquÂÂÂil parle des divers ordres, dont le diaconat, dans lesquels sÂÂÂexerce le ministère ecclésiastique. [38] Les documents postconciliaires se situent dans la même ligne. Les difficultés ne surgissent pas à propos de lÂÂÂaffirmation de cette unité mais à propos du chemin théologique parcouru pour la justifier. Traditionnellement, cette unité se justifiait en raison de la référence du sacrement à lÂÂÂeucharistie tout en respectant les diverses modalités propres à chaque degré. [39] Vatican II a modifié les perspectives et les formulations. De là, la nécessité de chercher un autre chemin de justification. Celui-ci pourrait bien consister à prendre comme point de départ de la réflexion lÂÂÂépiscopat en tant que ÂÂÂplénitudeÂÂÂ du sacrement de lÂÂÂordre et fondement de son unité.
2. ÂÂÂProfilÂÂÂ et ÂÂÂconsistanceÂÂÂ du diaconat Il y a une compréhension théologique du ministère ordonné perçu comme ÂÂÂhiérarchieÂÂÂ qui a été conservée à Vatican II et dans les documents postérieurs. Celle-ci [40] conduit à la doctrine des divers ÂÂÂdegrésÂÂÂ de lÂÂÂordre. Ici les diacres représentent le degré ÂÂÂinférieurÂÂÂ par rapport aux évêques et aux prêtres à lÂÂÂintérieur de lÂÂÂéchelle hiérarchique. [41] LÂÂÂunité interne du sacrement de lÂÂÂordre fait que chaque degré participe ÂÂÂsuo modoÂÂÂ au triple ÂÂÂmunusÂÂÂ ministériel, dans un schéma de gradation descendant, où le degré supérieur inclut et dépasse toute la réalité et les fonctions du degré inférieur. La ÂÂÂparticipationÂÂÂ hiérarchisée et graduelle dÂÂÂun même sacrement fait du diacre un ministre dépendant de lÂÂÂévêque et du prêtre. La difficulté de conférer au diaconat (permanent) un profil et une consistance propres dans ce schéma hiérarchisé a conduit à proposer dÂÂÂautres modèles interprétatifs. Il nÂÂÂapparaît évidemment pas compatible avec les textes conciliaires de considérer lÂÂÂépiscopat, la prêtrise et le diaconat comme trois réalités sacramentelles totalement autonomes, juxtaposés et paritaires. LÂÂÂunité du sacrement de lÂÂÂordre serait gravement affectée et cela ne permettrait pas de comprendre lÂÂÂépiscopat comme ÂÂÂplénitudeÂÂÂ du sacrement. CÂÂÂest pourquoi, certaines approches théologiques contemporaines font valoir la tradition des sources anciennes et des rites dÂÂÂordination, dans lesquels le diaconat apparaît ÂÂÂad ministerium episcopiÂÂÂ. La référence directe et immédiate du diaconat au ministère épiscopal [42] ferait des diacres les collaborateurs naturels de lÂÂÂévêque: cela impliquerait pour eux la possibilité de réaliser (de préférence) des tâches dans le domaine supra-paroissial et diocésain. Dans ce cas, il reste à expliciter encore mieux la relation du diaconat (permanent) avec le presbytérat. Selon certains, tant les prêtres que les diacres se trouveraient sur un plan symétrique par rapport à la ÂÂÂplénitudeÂÂÂ du sacrement que représente le ministère épiscopal. Ceci serait reflété dans la praxis ancienne des ordinations (un diacre pouvait être ordonné évêque sans passer nécessairement par le presbytérat et un laïc devenir prêtre sans passer par le diaconat [43] ). Il sÂÂÂagit de faits historiques dont il faut tenir compte au moment dÂÂÂélaborer, aujourdÂÂÂhui, le profil ecclésiologique du diaconat. Cependant, il ne semble pas théologiquement justifié dÂÂÂexclure les diacres de toute fonction dÂÂÂaide et de coopération avec les prêtres, [44] spécialement avec lÂÂÂensemble du ÂÂÂpresbyteriumÂÂÂ. [45] À ce propos, lÂÂÂhypothèse dÂÂÂun ÂÂÂcollège diaconalÂÂÂ autour de lÂÂÂévêque, en tant quÂÂÂexpression de lÂÂÂÂÂÂordo diaconorumÂÂÂ, semblable au ÂÂÂpresbyteriumÂÂÂ [46] et en communion avec lui, a besoin dÂÂÂun plus grand approfondissement théologique. Sur cette possibilité les textes conciliaires et postconciliaires ne disent pratiquement rien. [47] Par contre, quelques réflexions théologico-pastorales contemporaines soulignent que la perspective dÂÂÂun collège diaconal contribuerait à solidifier le profil ecclésial que requiert un ministère qui entraîne avec lui lÂÂÂexigence de la stabilité (diaconat permanent). [48]
3. Imposition des mains ÂÂÂnon ad sacerdotium...ÂÂÂ Selon LG 29a, les diacres reçoivent lÂÂÂimposition des mains ÂÂÂnon ad sacerdotium, sed ad ministeriumÂÂÂ. Pour ce point, Vatican II renvoie à des textes comme les Statuta Ecclesiae Antiqua, [49] dont la formulation demeura jusquÂÂÂà nos jours dans le Pontifical Romain. [50] Cependant, la formule remonte à la Traditio Apostolica (IIe-IIIe siècle), où elle contient une spécification absente des textes conciliaires (ÂÂÂin ministerio episcopiÂÂÂ). [51] De plus, lÂÂÂinterprétation du sens précis de cette divergence est controversée dans lÂÂÂactuelle théologie du diaconat. [52] Nous nous arrêterons dÂÂÂabord sur ce qui semble exclu dans cette formulation (le ÂÂÂsacerdotiumÂÂÂ). Puis, nous exposerons ce qui semble y être affirmé (le rapport au ÂÂÂministeriumÂÂÂ). Le diaconat nÂÂÂest pas ÂÂÂad sacerdotiumÂÂÂ. Comment interpréter cette exclusion? Dans un sens plus strict, le ÂÂÂsacerdotiumÂÂÂ ministériel a été lié traditionnellement avec le pouvoir ÂÂÂconficiendi eucharistiamÂÂÂ, [53] ÂÂÂofferendi sacrificium in EcclesiaÂÂÂ, [54] ou ÂÂÂconsecrandi verum corpus et sanguinem DominiÂÂÂ. [55] CÂÂÂest dans cette liaison étroite entre sacerdoce et eucharistie que lÂÂÂon a fondé, pendant des siècles, lÂÂÂégalité sacramentelle des évêques et des presbytres dans leur condition de ÂÂÂprêtresÂÂÂ, [56] et lÂÂÂattribution dÂÂÂune origine seulement juridictionnelle à la distinction entre les deux. [57] Ce serait cette même raison qui ferait que les diacres ne soient pas ordonnés ÂÂÂad sacerdotiumÂÂÂ, étant donnée lÂÂÂimpossibilité, pour eux, de présider et de consacrer lÂÂÂeucharistie validement, pouvoir réservé exclusivement aux ÂÂÂprêtresÂÂÂ. Cette restriction implique-t-elle aussi que le diaconat soit exclu du ÂÂÂsacerdotiumÂÂÂ entendu cette fois dans un sens moins strict? En effet, Vatican II a placé la relation entre le sacerdoce ministériel et lÂÂÂeucharistie dans un contexte plus large: celui dÂÂÂune ecclésiologie centrée sur lÂÂÂeucharistie vue comme ÂÂÂtotius vitae christianae fons et culmenÂÂÂ [58] et celui dÂÂÂun sacerdoce ministériel dont la relation constitutive avec lÂÂÂeucharistie sÂÂÂenracine dans une ÂÂÂpotestas sacraÂÂÂ plus large, en relation, elle aussi, avec les autres ÂÂÂmuneraÂÂÂ ministériels. [59] Si on exclut totalement le diaconat du ÂÂÂsacerdoceÂÂÂ dans tous les sens du terme, il faudra alors repenser lÂÂÂunité du sacrement de lÂÂÂordre comme ÂÂÂsacerdoce ministériel ou hiérarchiqueÂÂÂ (cf. LG 10b) ainsi que lÂÂÂusage des catégories ÂÂÂsacerdotalesÂÂÂ comme qualification cohérente et englobante du sacrement. On peut constater ici diverses tendances dans les textes conciliaires, dans le développement postérieur et dans les efforts de compréhension théologique du diaconat. DÂÂÂun côté, les textes de Vatican II qui font explicitement allusion au diaconat ne lui appliquent pas des catégories sacerdotales, mais plutôt des catégories ministérielles. [60] Dans la même ligne se situent les précisions introduites dans la dernière rédaction du CCE, qui distingue nettement, à lÂÂÂintérieur de lÂÂÂunique sacrement de lÂÂÂordre, un degré de participation sacerdotale (épiscopat et presbytérat) et un degré de service (diacres), qui exclut lÂÂÂapplication du terme ÂÂÂsacerdosÂÂÂ aux diacres. [61] DÂÂÂun autre côté, lorsque Vatican II parle dans la perspective de lÂÂÂunique sacrement de lÂÂÂordre, il semble considérer les catégories ÂÂÂsacerdotalesÂÂÂ comme englobantes et les étendre au-delà de la distinction entre ÂÂÂsacerdotiumÂÂÂ et ÂÂÂministeriumÂÂÂ. CÂÂÂest le cas de LG 10b, qui affirme une différence essentielle et non seulement de degré, entre le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique. [62] Dans la même ligne, lorsquÂÂÂil parle de la spiritualité des différents états de vie en LG 41d, le concile semble attribuer un rôle intermédiaire aux diacres dans lÂÂÂensemble des divers ministères (il faut noter quÂÂÂà ce moment les ordres mineurs nÂÂÂavaient pas encore été supprimés), en leur attribuant une participation particulière à la mission et à la grâce du Prêtre suprême. [63] De son côté, le CIC de 1983, dans ses can. 1008/9, intègre les diacres à lÂÂÂintérieur des ÂÂÂsacri ministriÂÂÂ, lesquels sont habilités par leur consécration à paître le peuple de Dieu et à exécuter ÂÂÂpro suo quisque graduÂÂÂ les fonctions dÂÂÂenseigner, de sanctifier et de régir ÂÂÂin persona Christi CapitisÂÂÂ. [64] Les choses étant ainsi, il nÂÂÂest pas étonnant de voir que les efforts postconciliaires pour comprendre théologiquement le diaconat soient marqués par des tensions engendrées par le fait dÂÂÂexclure ou dÂÂÂinclure le diaconat dans les catégories sacerdotales. Aussi longtemps que le diaconat était dans les faits un simple degré pour accéder à la prêtrise, ces tensions semblaient tolérables. À partir du moment où il a été instauré comme diaconat permanent et quÂÂÂil sÂÂÂest solidifié comme réalité en expansion dans de nombreuses Églises, [65] les tensions théologiques se sont accentuées et se sont développées selon deux lignes dÂÂÂorientation différentes. SÂÂÂappuyant sur lÂÂÂunité du sacrement de lÂÂÂordre et convaincus dÂÂÂêtre fidèles aux textes conciliaires et postconciliaires, certains insistent sur lÂÂÂunité du sacrement et appliquent au diaconat des principes théologiques qui seraient valides proportionnellement pour les trois degrés du sacrement; ils maintiennent, avec quelques nuances, sa compréhension et dénomination globale comme ÂÂÂsacerdotium ministeriale seu hierarchicumÂÂÂ (cf. LG 10b), ce qui serait avalisé par lÂÂÂusage linguistique de la tradition ecclésiale ancienne. [66] Dans cette logique argumentative, le diaconat est une réalité sacramentelle qui implique une différence ÂÂÂessentia, non gradu tantumÂÂÂ (cf. LG 10b) par rapport au sacerdoce commun des fidèles. CÂÂÂest pourquoi, lÂÂÂaffirmation disant que le diaconat est ÂÂÂnon ad sacerdotiumÂÂÂ exclurait seulement les particularités relatives à la consécration eucharistique (et au sacrement de la pénitence). [67] Mais, tant à cause de son intégration dans lÂÂÂunique sacrement de lÂÂÂordre que par sa relation particulière avec le ministère eucharistique, tant en raison de la signification ÂÂÂsacerdotaleÂÂÂ large des ÂÂÂmuneraÂÂÂ dÂÂÂenseignement et de gouvernement que par sa participation spécifique à la mission et à la grâce du Prêtre Suprême, le diaconat devrait être inclus à lÂÂÂintérieur du ÂÂÂsacerdoce ministériel ou hiérarchiqueÂÂÂ, distinct du ÂÂÂsacerdoce communÂÂÂ des fidèles. Par contre, dÂÂÂautres tendances insistent fortement sur la distinction exprimée par la formule ÂÂÂnon ad sacerdotium, sed ad ministeriumÂÂÂ. Dans une logique argumentative contraire à la précédente, on tend à exclure de la compréhension du diaconat toute conceptualisation ou terminologie sacerdotales. En même temps, on met en valeur cette distinction que lÂÂÂon considère comme un pas décisif pour surmonter la ÂÂÂsacerdotalisationÂÂÂ du sacrement de lÂÂÂordre: celui-ci comporterait trois degrés, dont deux (épiscopat et presbytérat) appartiendrait au ÂÂÂsacerdotiumÂÂÂ et un (diaconat) qui serait seulement ÂÂÂad ministeriumÂÂÂ. De cette manière, on évite de comprendre théologiquement le diacre à lÂÂÂimage dÂÂÂun prêtre (presbytre) dont les compétences seraient ÂÂÂ encore ÂÂÂ limitées. Également, cela permet de lui reconnaître une plus grande consistance et une identité propre en tant que ministre de lÂÂÂÉglise. Cependant, il reste à préciser son identité à la lumière de LG 10b, car, en tant que réalité sacramentelle, le diaconat nÂÂÂest pas identifiable avec les fonctions, services et ministères enracinés dans le baptême.
4. ÂÂÂ... sed ad ministerium (episcopi)ÂÂÂ Certains exposés théologico-pastoraux sur le diaconat (permanent) voient dans la spécification ÂÂÂin ministerio episcopiÂÂÂ [68] un motif fondé pour revendiquer un lien direct avec le ministère épiscopal. [69] Tout en maintenant ce lien, [70] Vatican II estompa la force quÂÂÂil avait dans la Traditio Apostolica, en affirmant que le diaconat était seulement ÂÂÂad ministeriumÂÂÂ, cÂÂÂest-à-dire un service pour le peuple exercé dans le domaine de la liturgie, de la parole et de la charité, en communion avec lÂÂÂévêque et avec son presbyterium. [71] Jean Paul II accentue cette dimension de service du Peuple de Dieu. [72] Cependant, au moment de préciser la portée théologique de lÂÂÂexpression ÂÂÂad ministerium (episcopi)ÂÂÂ et la possible intégration du diaconat au ministère de la succession apostolique, ils retournent dÂÂÂune certaine façon aux divergences déjà mentionnées. Ici aussi, les textes conciliaires et postconciliaires se montrent ambivalents. À la lumière de LG 20 et de 24a, on a affirmé que les évêques étaient les successeurs des apôtres afin de prolonger la première mission apostolique jusquÂÂÂà la fin des temps. [73] De son côté, LG 28a semble aussi inclure les diacres dans la ligne de succession qui prolonge la mission du Christ dans celle des Apôtres, celle des évêques et celle du ministère ecclésiastique. [74] Le CCE définit le sacrement de lÂÂÂordre dans ses trois degrés comme ÂÂÂle sacrement du ministère apostoliqueÂÂÂ. [75] En sÂÂÂappuyant sur ces textes, malgré leurs variations terminologiques (ministère ÂÂÂecclésiastiqueÂÂÂ, ÂÂÂapostoliqueÂÂÂ), [76] on pourrait considérer le diaconat comme partie intégrante du ministère de succession apostolique. Cela serait cohérent avec lÂÂÂunité du sacrement de lÂÂÂordre, avec son enracinement ultime dans le Christ et avec la participation propre des diacres à la mission que les Apôtres et leurs successeurs reçurent du Christ. [77] Cependant, cette conclusion nÂÂÂest pas partagée par ceux qui retiennent comme différence qualitative la distinction entre ÂÂÂsacerdotiumÂÂÂ et ÂÂÂministeriumÂÂÂ et confèrent une importance décisive aux dernières modifications du CCE n. 1154 (on y réserve le terme ÂÂÂsacerdosÂÂÂ aux évêques et aux prêtres), dans lesquelles ils voient un dépassement de ce qui a été dit auparavant et une référence clef pour les développements futurs. Le ministère apostolique se comprend comme la continuation de la ÂÂÂdiaconieÂÂÂ du Christ, laquelle nÂÂÂest pas dissociable de son ÂÂÂsacerdoceÂÂÂ: lÂÂÂoffrande sacerdotale quÂÂÂil fait de sa vie constitue en effet son service diaconal pour le salut du monde. Dans ce sens, la ÂÂÂdiaconieÂÂÂ ou service caractérise le ÂÂÂmunusÂÂÂ des pasteurs (évêques) du peuple de Dieu [78] et il ne serait pas adéquat de présenter les diacres comme les héritiers spécifiques de la dimension diaconale du ministère. Le diaconat devrait être reconnu comme apostolique quant à sa fondation, et non pas quant à sa nature théologique. CÂÂÂest donc dire que le ministère de succession apostolique devrait se restreindre aux ÂÂÂprêtresÂÂÂ [79] (évêques et presbytres), tandis que les diacres formeraient partie du ministère ÂÂÂecclésiastiqueÂÂÂ [80] et devraient être considérés, par conséquent, comme collaborateurs auxiliaires du ministère de succession apostolique, duquel, en toute rigueur, il ne seraient pas partie intégrante.
5. Le diaconat comme fonction de médiation ou ÂÂÂmedius ordoÂÂÂ? LÂÂÂattribution au diaconat permanent dÂÂÂune fonction médiatrice ou de pont entre la hiérarchie et le peuple était déjà apparue dans les interventions faites dans lÂÂÂaula conciliaire et dans les notes de la Commission conciliaire pertinente. [81] Quoique cette idée ne fut pas retenue par les textes définitifs, elle fut dÂÂÂune certaine façon reflétée par la manière de procéder suivie en LG 29: le texte parle des diacres à la fin du chapitre II, en tant que degré inférieur de la hiérarchie, juste avant dÂÂÂaborder dans le chapitre IV le thème des laïcs. On rencontre aussi le même procédé en AG 16. LÂÂÂexpression elle-même ÂÂÂmedius ordoÂÂÂ appliquée explicitement au diaconat (permanent) se trouve seulement dans le Motu Proprio Ad Pascendum (1972) et est présentée comme étant une manière de traduire les souhaits et les intentions qui avaient conduit Vatican II à son instauration. [82] LÂÂÂidée a connu une grande diffusion dans la théologie contemporaine et a donné lieu à différentes façons de concevoir cette fonction de médiation: entre le clergé et les laïcs, entre lÂÂÂÉglise et le monde, entre le culte et la vie ordinaire, entre les tâches caritatives et lÂÂÂeucharistie, entre le centre et la périphérie de la communauté chrétienne. En tout état de cause, cette idée mérite quelques précisions théologiques. Ce serait une erreur théologique que dÂÂÂidentifier le diaconat en tant que ÂÂÂmedius ordoÂÂÂ avec une espèce de réalité (sacramentelle?) intermédiaire entre les baptisés et les ordonnés: son appartenance au sacrement de lÂÂÂordre est une doctrine sûre. Théologiquement, le diacre nÂÂÂest pas un ÂÂÂlaïcÂÂÂ. Vatican II considère quÂÂÂil est membre de la hiérarchie et le CIC le traite comme ÂÂÂsacer ministerÂÂÂ ou ÂÂÂclericusÂÂÂ. [83] Il est certain quÂÂÂil appartient au diacre dÂÂÂaccomplir une certaine tâche de médiation, mais il ne serait pas théologiquement exact de faire de cette tâche lÂÂÂexpression de sa nature théologique ou de sa spécificité. Par ailleurs, on ne peut pas ignorer le risque que la fixation ecclésiologique du diaconat et son institutionnalisation pastorale comme ÂÂÂmedius ordoÂÂÂ finissent par sanctionner et par agrandir, à cause de cette même fonction, le fossé quÂÂÂil prétendait abolir. Ces précisions théologiques nÂÂÂimpliquent pas le refus total de toute fonction médiatrice de la part du diacre. LÂÂÂidée trouve ses appuis dans des témoignages de la tradition ecclésiale. [84] DÂÂÂune certaine façon, elle reste reflétée dans la position ecclésiologique que la législation canonique actuelle (CIC 1983) attribue aux diacres entre la mission des laïcs et celle des prêtres. DÂÂÂun côté, les diacres (permanents) vivent au milieu du monde avec un style de vie laïque (bien quÂÂÂil y ait la possibilité dÂÂÂun diaconat permanent religieux) et avec certaines ÂÂÂconcessionsÂÂÂ qui ne sont pas (toujours) reconnues à tous les clercs et prêtres. [85] DÂÂÂun autre côté, il y a certaines fonctions dans lesquelles sont intégrés conjointement les diacres et les prêtres et dans lesquelles tous les deux ont la même préséance par rapport aux laïcs. [86] Cela ne signifie pas que les diacres peuvent exercer complètement toutes les fonctions qui appartiennent aux prêtres (eucharistie, pénitence, onction des malades). Cependant, sauf dans certains cas dÂÂÂexception, on applique en principe aux diacres ce que le CIC établit pour les ÂÂÂclercsÂÂÂ en général (cf. can. 273ss).
IV. Le diaconat dans une ÂÂÂecclésiologie de communionÂÂÂ
Bien que les textes de Vatican II en constituent le fondement, cÂÂÂest à partir du synode de 1985 quÂÂÂon a développé, avec plus de vigueur, ce quÂÂÂon appelle ÂÂÂlÂÂÂecclésiologie de communionÂÂÂ. [87] Grâce à cette ecclésiologie, on précise la signification de lÂÂÂÉglise en tant que ÂÂÂsacrement universel du salutÂÂÂ (cf. LG 1,9) qui trouve dans la communion du Dieu trinitaire la source et le modèle ecclésial de tout dynamisme salvifique. La ÂÂÂdiaconieÂÂÂ en constitue la réalisation historique. Il sÂÂÂagit maintenant dÂÂÂintégrer dans la ÂÂÂdiaconieÂÂÂ, qui correspond à tout le peuple de Dieu, la configuration sacramentelle quÂÂÂelle revêt dans le ministère du diaconat.
1. Les ÂÂÂmuneraÂÂÂ du diaconat: pluralité de fonctions et oscillation de priorités LG 29a énumère et explicite les fonctions diaconales dans le domaine de la liturgie (où on reconnaît aux diacres des tâches de présidence), de la parole et de la charité en rattachant à cette dernière les tâches administratives. [88] AG 16f suit un autre ordre: ministère de la parole, du gouvernement des communautés et de la charité. [89] De son côté, Sacrum diaconatus relève onze tâches dont huit appartiennent au domaine liturgique (qui demeure de cette façon privilégié) bien que parfois elles aient un caractère de suppléance. Les tâches caritatives et sociales sont exercées au nom de la hiérarchie et comprennent aussi le devoir de favoriser lÂÂÂapostolat laïque. [90] Le CIC sÂÂÂoccupe en détail des facultés et des tâches propres aux diacres; on y remarque la possibilité de conférer aux diacres une participation à lÂÂÂexercice de la ÂÂÂcura pastoralisÂÂÂ de la paroisse. [91] En référence aux textes conciliaires de LG 29, SC 35 et AG 16, le CCE prolonge lÂÂÂénumération déjà connue par rapport à la vie liturgique (avec une mention explicite de lÂÂÂassistance à lÂÂÂévêque et aux prêtres), à la vie pastorale, et aux tâches caritatives et sociales. [92] La Ratio fundamentalis présente le ministère diaconal comme un exercice des trois ÂÂÂmuneraÂÂÂ à la lumière spécifique de la ÂÂÂdiaconieÂÂÂ, selon lÂÂÂénumération du ÂÂÂmunus docendiÂÂÂ, du ÂÂÂmunus sanctificandiÂÂÂ (avec lÂÂÂeucharistie comme point de départ et dÂÂÂarrivée) et du ÂÂÂmunus regendiÂÂÂ (dans lequel est intégrée la tâche caritative comme note prééminente du ministère diaconal). [93] De son côté, le Directorium reprend la triple diaconie de LG 29, mais en en modifiant la séquence (parole, liturgie, charité). De cette façon, il retient la diaconie de la parole comme la fonction principale du diacre; il met en valeur la diaconie de la liturgie comme une aide intrinsèque et organique au ministère presbytéral et considère la diaconie de la charité comme une façon différente de participer aux tâches pastorales de lÂÂÂévêque et des prêtres. [94] Les diverses fonctions attribuées au diaconat (permanent) dans les textes conciliaires et postconciliaires nous parviennent généralement de lÂÂÂancienne tradition liturgique, des rites dÂÂÂordination et de la réflexion théologique correspondante. Elles sÂÂÂouvrent aussi aux situations et aux besoins pastoraux contemporains, bien que, dans ce cas, on note dans les documents une certaine réserve. En général on admet comme une triple ÂÂÂdiaconieÂÂÂ ou comme un triple ÂÂÂmunusÂÂÂ qui sert de structure de base pour lÂÂÂensemble des fonctions diaconales. Dans les documents et dans de nombreuses élaborations théologiques, on attribue aux tâches caritatives une certaine prééminence; [95] cependant, il serait problématique de les considérer comme étant spécifiques au diaconat car elles sont aussi la responsabilité propre des évêques et des prêtres, dont les diacres sont les auxiliaires. De plus, les témoignages de la tradition ecclésiale invitent à intégrer les trois fonctions dans un tout. Dans cette perspective, il est possible de distinguer différentes accentuations dans la figure du ministère diaconal. Celui-ci peut se centrer avec plus dÂÂÂintensité soit sur la charité, soit sur la liturgie, soit sur lÂÂÂévangélisation; il peut sÂÂÂexercer dans un service directement lié à lÂÂÂévêque ou en milieu paroissial; on peut aussi conserver simultanément le diaconat permanent et le diaconat transitoire ou prendre une option claire en faveur dÂÂÂune seule figure. Dans quelle mesure pourra être plausible et viable à long terme une telle diversité? Cela dépendra non seulement de la compréhension théologique que lÂÂÂon aura du diaconat, mais aussi de la situation réelle des diverses églises locales.
2. La communion dans la pluralité des ministères LÂÂÂexercice concret du diaconat dans les divers milieux contribuera aussi à définir son identité ministérielle, en modifiant, si cela est nécessaire, un cadre ecclésial où sa liaison propre avec le ministère de lÂÂÂévêque apparaît à peine et où la figure du prêtre est identifiée avec la totalité des fonctions ministérielles. La conscience vive que lÂÂÂÉglise est ÂÂÂcommunionÂÂÂ contribuera à cette évolution. Cependant, les questionnements théologiques relatives aux ÂÂÂpouvoirsÂÂÂ spécifiques du diaconat pourront difficilement trouver leur solution par la seule voie pratique. Tous ne considèrent pas cette question comme une difficulté insoluble. CÂÂÂest ainsi quÂÂÂon peut observer différentes propositions de la théologie contemporaine qui cherchent à conférer au diaconat solidité théologique, acceptation ecclésiale et crédibilité pastorale. Certains relativisent lÂÂÂimportance de cette question des ÂÂÂpouvoirsÂÂÂ. En faire une question centrale serait assez réductionniste et défigurerait le véritable sens du ministère ordonné. Par ailleurs, la constatation, déjà ancienne, quÂÂÂun laïc peut exercer les tâches du diacre nÂÂÂa pas empêché que dans la praxis ecclésiale ce ministère ait été considéré à tout point de vue comme étant sacramentel. DÂÂÂailleurs, il ne serait pas possible non plus de réserver dans le détail aux évêques et aux prêtres lÂÂÂexclusivité de certaines fonctions sauf dans le cas de la ÂÂÂpotestas conficiendi eucharistiamÂÂÂ, [96] du sacrement de la pénitence [97] et de lÂÂÂordination des évêques. [98] DÂÂÂautres distinguent entre ce qui est ou devrait être lÂÂÂexercice normal et ordinaire de lÂÂÂensemble des fonctions attribuées aux diacres et ce qui pourrait être considéré comme un exercice extraordinaire de la part des chrétiens, [99] déterminé par les nécessités ou les urgences pastorales, même de caractère durable. Une certaine analogie pourrait sÂÂÂétablir avec les compétences normales et ordinaires de lÂÂÂévêque par rapport à la confirmation (que le prêtre peut aussi administrer) [100] et à lÂÂÂordination presbytérale (qui selon certaines bulles pontificales, semble avoir été réalisée aussi par des prêtres de façon extraordinaire). [101] Finalement, dÂÂÂautres mettent en doute aussi le fait quÂÂÂun fidèle non ordonné réalise exactement les mêmes ÂÂÂmuneraÂÂÂ de la même façon et avec la même efficacité salvifique quÂÂÂun diacre ordonné. Celui-ci exercerait les ÂÂÂmuneraÂÂÂ propres au ministère ordonné à la lumière spécifique de la ÂÂÂdiaconieÂÂÂ. [102] Même si apparemment il sÂÂÂagit des mêmes fonctions quÂÂÂun fidèle non ordonné exerce, ce qui demeure décisif serait ÂÂÂlÂÂÂêtreÂÂÂ plutôt que le ÂÂÂfaireÂÂÂ: dans lÂÂÂaction diaconale se réaliserait une présence particulière du Christ Tête et Serviteur propre à la grâce sacramentelle, à la configuration avec Lui et à la dimension communautaire et publique des tâches qui sont exercées au nom de lÂÂÂÉglise. LÂÂÂoptique croyante et la réalité sacramentelle du diaconat permettraient de découvrir et dÂÂÂaffirmer sa propre particularité, non pas en relation avec des fonctions mais en relation avec sa nature théologique et son symbolisme représentatif.
[1]
Cf. AAS 59 (1967) 697-704; AAS 60 (1968) 369-373; AAS 64 (1973) 534-540; Codex Iuris Canonici, Città del Vaticano 1983; Catechismus Catholicae Ecclesiae, Città del Vaticano 1997.
[2]
CÂÂÂest le cas des deux récents documents dÂÂÂorientation: Congregatio De Institutione Catholica / Congregatio Pro Clericis, Ratio fundamentalis institutionis diaconorum permanentium. Directorium pro ministerio et vita diaconorum permanentium, Città del Vaticano 1998. Selon le Cardinal Pio Laghi, la Ratio fundamentalis est un document ÂÂÂdi ordine eminentemente pedagogico e non dottrinaleÂÂÂ et, selon le Cardinal Darío Castrillón, le Directorium ÂÂÂintende presentare linee praticheÂÂÂ, Oss. Rom. 11.03.1998, pp. 6-7.
[3]
ÂÂÂChristus, ÂÂÂsedens ad dexteram PatrisÂÂÂ et Spiritum Sanctum in Suum effundens corpus, quod est Ecclesia, iam operatur per sacramenta a Se instituta ad Suam gratiam communicandam... Efficaciter gratiam efficiunt quam significant propter Christi actionem et per Spiritus Sancti virtutemÂÂÂ, CCE n. 1084.
[4]
ÂÂÂSunt efficacia quia in eis Ipse Christus operatur: Ipse est qui baptizat, Ipse est qui in Suis agit sacramentis ut gratiam communicet quam sacramentum significat... Hic est sensus affirmationis Ecclesiae: sacramenta agunt ex opere operato..., i.e., virtute salvifici operis Christi, semel pro semper adimpletiÂÂÂ, CCE nn. 1127s.
[5]
Cf. CCE n. 1536: ÂÂÂOrdo est sacramentum per quod missio a Christo Ipsius Apostolis concredita exerceri pergit in Ecclesia usque ad finam temporum: est igitur ministerii apostolici sacramentum. Tres implicat gradus: Episcopatum, presbyteratum et diaconatum.ÂÂÂ
[6]
Pour lÂÂÂapplication du passage du lavement des pieds aux diacres, cf. Didaskalia XVI, 13 (trad. F. Nau, Paris 1912, 135s) et H. Wasserschleben, Die irische Canonensammlung, Leipzig 1885, 26: ÂÂÂdiaconus (fuit) Christus, quando lavit pedes discipulorumÂÂÂ, cf. K. Rahner - H. Vorgrimmler, Diaconia in Christo, Freiburg 1962, 104. Récemment, W. Kasper a proposé de voir dans le lavement des pieds et dans les paroles de Jésus en Jn 13, 15 ÂÂÂdie Stiftung des DiakonatsÂÂÂ, Der Diakon in ekklesiologischer Sicht angesichts der gegenwärtigen Herausforderungen in Kirche und Gesellschaft, in: Diaconia in Christo 32/3-4 (1997) 22. En réalité, cÂÂÂest lÂÂÂensemble du passage de Mc 10,43-45 que Didaskalia III, 13 cite à propos des diacres. De son côté, saint Ignace dÂÂÂAntioche, considère quÂÂÂon a confié aux diacres ÂÂÂle service de Jésus-ChristÂÂÂ (Magn. 6,1) et saint Polycarpe les exhorte à marcher dans la vérité du Seigneur, qui sÂÂÂest fait le ÂÂÂdiakonosÂÂÂ de tous (Ph 5,2).
[7]
La discussion exégétique actuelle sur la valorisation de Ac 6,1-6 en tant quÂÂÂorigine du diaconat remonte aux textes patristiques: saint Irénée (IIe siècle), AH I, 26, 3; III, 12, 10 voit dans lÂÂÂordination des ÂÂÂseptÂÂÂ le début du diaconat; saint Jean Crysostome (vers lÂÂÂannée 400), In Acta Apost. 14,3 (PG 60, 115s) ne considère pas les ÂÂÂseptÂÂÂ comme diacres, bien quÂÂÂil interprète leur charge comme une ordination et une participation à la mission apostolique. Cette deuxième opinion fut assumée par le synode In Trullo II (691), synode qui pour lÂÂÂÉglise orthodoxe a une valeur de concile oecumenique, cf. Conc. Quinisextum, can. 16 (Mansi 11, 949; ed. Ioannou, I/1, 132-134).
[8]
La différenciation en trois degrés apparaît avec clarté à lÂÂÂépoque postapostolique, peut-être pour la première fois avec saint Ignace dÂÂÂAntioche, Ad Trall. 3, 1. Sur la question, cf. E. Dassmann, Ämter und Dienste in der frühchristlichen Gemeinden, Bonn 1994; E. Cattaneo, I ministeri della Chiesa antica. Testi patristici dei primi tre secoli, Milano 1997.
[9]
ÂÂÂSic ministerium ecclesiasticum divinitus institutum diversis ordinibus exercetur ab illis qui iam ab antiquo Episcopi, Presbyteri, Diaconi vocanturÂÂÂ, LG 28a; avec des références à Trente, DS 1765 (ÂÂÂ... in Ecclesiae ordinatissima dispositione plures et diversi essent ministrorum ordines... ab ipso Ecclesiae initio...ÂÂÂ) et DS 1776 (ÂÂÂ... hierarchiam, divina ordinatione institutam, quae constat ex episcopis, presbyteris et ministris...ÂÂÂ).
[10]
ÂÂÂ non tamquam merus ad sacerdotium gradus est existimandus, sed indelebile suo charactere ac praecipua sua gratia insignis ita locupletatur, ut qui ad ipsum vocentur, ii mysteriis Christi et Ecclesiae stabiliter inservire possintÂÂÂ, Paul VI, Sacrum diaconatus, AAS 59 (1967) 698. ÂÂÂDiaconi missionem et gratiam Christi, modo speciali, participant. Ordinis sacramentum eos signat sigillo (ÂÂÂcharactereÂÂÂ) quod nemo delere potest et quod eos configurat Christo qui factus est ÂÂÂdiaconusÂÂÂ, id est, omnium ministerÂÂÂ, CEE n. 1570. ÂÂÂProut gradus Ordinis sacri, diaconatus characterem imprimit et specificam gratiam sacramentalem communicat. Character diaconalis est signum configurativum-distinctivum animae modo indelebili impressum...ÂÂÂ, Ratio fundamentalis, n. 7. Dans la mesure où le can. 1008 du CIC fait aussi référence au diaconat, on peut aussi considérer affirmé son caractère indélébile.
[11]
ÂÂÂQuoniam vero in sacramento ordinis, sicut et in baptismo et confirmatione, character imprimitur, qui nec deleri nec auferri potest: merito sancta Synodus damnat eorum sententiam, qui asserunt, Novi Testamenti sacerdotes temporariam tantummodo potestatem habere, et semel rite ordinatos iterum laicos effici posse, si verbi Dei ministerium non exerceantÂÂÂ, Conc. Trente, DS 1767.
[12]
Cf. S. Thomas, In IV Sent. d7 q2 ad1; STh III q63 a3.
[13]
Bien quÂÂÂil ne fasse pas allusion explicite à la doctrine du ÂÂÂcaractèreÂÂÂ, en ce qui concerne le diaconat le Directorium n. 21 affirme: ÂÂÂSacra Ordinatio, semel valide recepta, numquam evanescit. Amissio tamen status clericalis fit iuxta normas iure canonico statutas.ÂÂÂ
[14]
Le Directorium, n. 28 parle de la ÂÂÂdifférence essentielleÂÂÂ qui existe entre le ministère du diacre à lÂÂÂautel et celui de tout autre ministre liturgique; cependant, il ne renvoie pas à LG 10, mais à LG 29: ÂÂÂConstat eius diaconiam apud altare, quatenus a sacramento Ordinis effectam, essentialiter differre a quolibet ministerio liturgico, quod pastores committere possint christifidelibus non ordinatis. Ministerium liturgicum diaconi pariter differt ab ipso ministerio sacerdotali.ÂÂÂ
[15] ÂÂÂ... gratia sacramentali roboratiÂÂÂ, LG 29a; ÂÂÂ... gratiam sacramentalem diaconatusÂÂÂ, AG 16f.
[16]
ÂÂÂMissionis autem et gratiae supremi Sacerdotis peculiari modo participes sunt inferioris quoque ordinis ministri, imprimis Diaconi, qui mysteriis Christi et Ecclesiae servientes...ÂÂÂ, LG 41d.
[17]
ÂÂÂ... Diaconatus permanens... signum vel sacramentum ipsius Christi Domini, qui non venit ministrari, sed ministrareÂÂÂ, Paul VI, Ad pascendum, AAS 54 (1972) 536.
[18]
Par rapport à LG 41 et AG 16, le CCE n. 1570 dit: ÂÂÂDiaconi missionem et gratiam Christi, modo speciali, participant. Ordinis sacramentum eos signat sigillo (ÂÂÂcharactereÂÂÂ) quod nemo delere potest et quod eos configurat Cristo qui factus est ÂÂÂdiaconusÂÂÂ, id est, omnium minister.ÂÂÂ De son côté, la Ratio nn. 5.7 relie la configuration à lÂÂÂeffusion de lÂÂÂEsprit et la spécifie en lÂÂÂassimilant à la condition du Christ comme Serviteur de tous: ÂÂÂDiaconatus confertur per peculiarem effusionem Spiritus (ordinatio), quae in recipientis persona specificam efficit configurationem cum Christo, Domino et Servo omnium... is (diaconus) enim, prout unici ministerii ecclesiastici particeps, est in Ecclesia specificum signum sacramentale Christi servi... Character diaconalis est signum configurativum-distinctivum animae modo indelebili impressum, quod sacro ordine auctos configurat Christo...ÂÂÂ
[19]
La sacramentalité de lÂÂÂépiscopat implique que ÂÂÂEpiscopi, eminenti ac adspectabili modo, ipsius Christi Magistri, Pastoris et Pontificis partes sustineant et in Eius persona agantÂÂÂ, LG 21b; en dÂÂÂautres endroits, on utilise des formules analogues comme: ÂÂÂEpiscopi sententiam de fide et moribus nomine Christi prolatamÂÂÂ, LG 25; ÂÂÂpotestas qua, nomine Christi personaliter fungunturÂÂÂ, LG 27; ÂÂÂmunus in ipsius nomine et potestate docendi, sanctificandi et regendiÂÂÂ, AA 2b; ÂÂÂoves suas in nomine Domini pascuntÂÂÂ, CD 11b.
[20]
Dans LG 10b, à propos de la distinction essentielle entre sacerdoce commun et sacerdoce ministériel, on dit de celui-ci que ÂÂÂpotestate sacra, qua gaudet, populum sacerdotalem efformat ac regit, sacrificium eucharisticum in persona Christi conficit illudque nomine totius populi Deo offertÂÂÂ; à son tour, LG 28a affirme des prêtres que ÂÂÂsuum verum munus sacrum maxime exercent in eucharistico cultu vel synaxi, qua in persona Christi agentesÂÂÂ
unicum sacrificiumÂÂÂ
repraesentantÂÂÂ; de façon équivalente PO 13b affirme que ÂÂÂpraesertim in sacrificio Missae, presbyteri personam specialiter gerunt ChristiÂÂÂ.
[21]
La liaison du ÂÂÂin persona ChristiÂÂÂ avec lÂÂÂexclusivité sacerdotale pour consacrer lÂÂÂeucharistie a été accentuée dans les documents postconciliaires: le synode de 1971 affirme que ÂÂÂsolus sacerdos in persona Christi agere valet ad praesidendum et perficiendum sacrificale conviviumÂÂÂ, Ench. Vat. IV 1166; la lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Sacerdotium ministeriale de 1983 insiste pour que ÂÂÂmunus tam grave conficiendi mysterium eucharisticum adimplere valeant (episcopi et presbyteri)ÂÂÂ
ut ipsiÂÂÂ
non communitatis mandato, sed agant in persona ChristiÂÂÂ, AAS 75 (1983) 1006; ce qui est rappelé dans le CIC de 1983: ÂÂÂMinister, qui in persona Christi sacramentum Eucharistiae conficere valet, est solus sacerdos valide ordinatusÂÂÂ, can. 900, 1.
[22]
ÂÂÂPresbyteri, unctione Spiritus Sancti, speciali charactere signantur et sic Christo Sacerdoti configurantur, ita ut in persona Christi Capitis agere valeantÂÂÂ, PO 2c; lÂÂÂexpression équivalente de PO 12a se meut dans la même direction : ÂÂÂÂÂÂ
omnis sacerdos, suo modo, ipsius Christi personam geratÂÂÂ. LÂÂÂensemble du ministère presbytéral est inclus dans les références de AG 39a (ÂÂÂPresbyteri personam Christi geruntÂÂÂ
in triplice sacro munereÂÂÂ
ÂÂÂ) et LG 37a (ÂÂÂÂÂÂ
illos, qui ratione sacri sui muneris personam Christi geruntÂÂÂ); en SC 33a il se concrétise dans la présidence de la célébration eucharistique: ÂÂÂImmo preces a sacerdote, qui coetui in persona Christi praeest, ÂÂÂ
dicunturÂÂÂ. Documents postconciliaires: en Evangelii nuntiandi, Paul VI applique la formule au ministère de lÂÂÂévangélisation: ÂÂÂCum Episcopis in ministerium evangelizationis consocianturÂÂÂ
ii qui per sacerdotalem ordinationem personam Christi geruntÂÂÂ, EN 67, Ench. Vat. V, 1683; de son côté Jean-Paul II lÂÂÂemploie en faisant référence au ministère spécifique de la réconciliation dans le sacrement de la pénitence: ÂÂÂSacerdos, Paenitentiae ministerÂÂÂ
agit in persona ChristiÂÂÂ, Reconc. et Paenit. (1984) n. 29; selon Pastores dabo vobis (1992), le prêtre répresente le Christ Tête, Pasteur et Époux de lÂÂÂÉglise: ÂÂÂÂÂÂ
connectuntur cum ÂÂÂconsecrationeÂÂÂ, quae eorum propria est eosque ad Christum, Ecclesiae Caput et Pastorem configurat; vel cum ÂÂÂmissioneÂÂÂ vel ministerio presbyterorum proprio, quod eos habiles efficit et instruit ut fiant ÂÂÂChristi Sacerdotis aeterni viva instrumentaÂÂÂ et ad agendum provehit ÂÂÂIpsius Christi nomine et personaÂÂÂÂÂÂ
ÂÂÂ, n. 20; ÂÂÂPresbyter, per sacramentalem hanc consecrationem, configuratur Christo Iesu quatenus Capiti et Pastori EcclesiaeÂÂÂ
ÂÂÂ, n. 21; ÂÂÂSacerdos ergo advocatur ut sit imago vivens Iesu Christi, Ecclesiae sponsi: remanet ipse quidem semper communitatis parsÂÂÂ
, sed vi eiusdem configurationis ad Christum Caput et Pastorem, ipse presbyter positus est in eiusmodi relatione sponsali erga propriam communitatemÂÂÂ, n. 22.
[23]
Le CIC de 1983 applique la formule à tout le sacrement de lÂÂÂordre et, par conséquent, aussi au diaconat: ÂÂÂSacramento ordinis... consecrantur et deputantur ut, pro suo quisque gradu, in persona Christi Capitis munera docendi, sanctificandi et regendi adimplendi, Dei populum pascant. Ordines sunt episcopatus, presbyteratus et diaconatusÂÂÂ, can. 1008/9. Dans une intervention de Jean-Paul II, on trouve lÂÂÂidée de la personnification, mais appliquée au Christ serviteur, cf. infra note 27. Le Directorium de 1998 préfère la formule ÂÂÂau nom du ChristÂÂÂ à propos du ministère eucharistique du diacre (ÂÂÂnomine ipsius Christi, inservit ad Ecclesiam participem reddendam fructuum sacrificii suiÂÂÂ, n. 28) et en relation avec la diaconie de la charité (ÂÂÂVi sacramenti Ordinis diaconus... munera pastoralia participat... quae participatio, utpote per sacramentum peracta, efficit ut diaconi Populum Dei inserviant nomine ChristiÂÂÂ, n. 37).
[24]
ÂÂÂAb Eo (Christo) Episcopi et presbyteri missionem et facultatem (ÂÂÂsacram potestatemÂÂÂ) agendi in persona Christi Capitis accipiunt, diaconi vero vim populo Dei serviendi in ÂÂÂdiaconiaÂÂÂ liturgiae, verbi et caritatisÂÂÂ
ÂÂÂ CCE n. 875.
[25]
ÂÂÂPer ordinationem recipitur capacitas agendi tamquam Christi legatus, Capitis EcclesiaeÂÂÂ
ÂÂÂ CCE n. 1581; ÂÂÂÂÂÂ
sacramento ordinis, cuius munus est, nomine et in persona Christi Capitis, in communitate servireÂÂÂ, CCE n. 1591; ÂÂÂIn ecclesiali ministri ordinati servitio, Ipse Christus, Ecclesiae suae est praesens, quatenus Caput Sui corporisÂÂÂ
ÂÂÂ, CCE n. 1548.
[26]
ÂÂÂPer ministerium ordinatum, prasertim Episcoporum et presbyterorum, praesentia Christi, tamquam Capitis Ecclesiae, in communitate credentium, visibilis fitÂÂÂ, CCE n. 1549.
[27]
Par exemple, la Ratio fundamentalis insiste sur la configuration simultanée du diacre ÂÂÂcum Christo, Domino et Servo omniumÂÂÂ et la considère comme ÂÂÂspecificum signum sacramentale Christi ServiÂÂÂ, n. 5. De son côté, Jean-Paul II a affirmé (16.3.1985): ÂÂÂIl diacono nel suo grado personifica Cristo servo del Padre, partecipando alla triplice funzione del sacramento dellÂÂÂOrdineÂÂÂ, Insegnamenti VIII/1, 649.
[28]
Le même texte de saint Polycarpe, Ad Phil. 5,2 (ed. Funk, I, 300), que LG 29a et la Ratio n. 5 appliquent aux diacres, considère le Christ comme Seigneur et Serviteur (ministre): ÂÂÂMisericordes, seduli, incedentes iuxta veritatem Domini, qui omnium minister factus estÂÂÂ.
[29]
À propos des évêques, LG 24a déclare: ÂÂÂMunus autem illud, quod Dominus pastoribus populi sui commisit, verum est servitium quod in sacris Litteris diakonia seu ministerium significanter nuncupatur (cf. Ac 1,17 et 25; 21,19; Rom 11,13; 1Tim 1,12).ÂÂÂ
[30]
Cf. Pastores dabo vobis, n. 21: ÂÂÂChristus est Ecclesiae Caput, sui scilicet Corporis. ÂÂÂCaputÂÂÂ est eo modo quidem novo et sibi proprio modo, ÂÂÂservumÂÂÂ scilicet significandi, prout ab Ipsius verbis evincitur (Mc 10,45)ÂÂÂ
Quod servitium seu ÂÂÂministeriumÂÂÂ plenitudinem sui attigit per mortem in cruce acceptam, id est per totale sui donum, in humilitate at amore (Ph 2,7-8)ÂÂÂ
Auctoritas autem Christi Iesu Capitis eadem est ac Ipsius servitium, donum, totalis deditio, humilis atque dilectionis plena, erga Ecclesiam. Idque in perfecta erga Patrem obedientia. Ille enim, unicus verusque est afflictus et dolens Domini Servus, idemque Sacerdos et Hostia seu Victima.ÂÂÂ
[31]
Le CCE n. 876 affirme: ÂÂÂIntrinsece coniuncta naturae sacramentali ministerii ecclesialis est eius indoles servitii. Ministri etenim, prorsus dependentes a Christo qui missionem praebet et auctoritatem, vere sunt ÂÂÂservi ChristiÂÂÂ ad imaginem Christi qui libere propter nos ÂÂÂformam serviÂÂÂ (Ph 2,7) accepit. Quia verbum et gratia quorum sunt ministri, eorum non sunt, sed Christi qui illa eis pro aliis concredidit, ipsi libere omnium fient servi.ÂÂÂ
[32]
ÂÂÂIuvat enim viros, qui ministerio vere diaconali fungantur... per impositionem manuum inde ab Apostolis traditam corroborari et altari arctius coniungi, ut ministerium suum per gratiam sacramentalem diaconatus efficacius expleantÂÂÂ, AG 16f.
[33]
Vatican II nÂÂÂemploie pas lÂÂÂexpression ÂÂÂpotestas iurisdictionisÂÂÂ et seulement en PO 2b parle de ÂÂÂsacra ordinis potestasÂÂÂ. Cependant, dans la Note explicative, n. 2, de LG, il affirme à propos de la consécration épiscopale: ÂÂÂIn consecratione datur ontologica participatio sacrorum munerum, ut indubie constat ex Traditione, etiam liturgica. Consulto adhibetur vocabulum munerum, non vero potestatum, quia haec ultima vox de potestate ad actum expedita intelligi posset. Ut vero talis expedita potestas habeatur, accedere debet canonica seu iuridica determinatio per auctoritatem hierarchicam. Quae determinatio potestatis consistere potest in concessione particularis officii vel in assignatione subditorum, et datur iuxta normas a suprema auctoritate adprobatas. Huiusmodi ulterior norma ex natura rei requiritur, quia agitur de muneribus quae a pluribus subiectis, hierarchice ex voluntate Christi cooperantibus, exerceri debentÂÂÂ. Sur les différentes interprétations de la ÂÂÂpotestas sacraÂÂÂ, cf. P. Krämer, Dienst und Vollmacht in der Kirche. Eine rechtstheologische Untersuchung zur Sacra Potestas-Lehre des II. Vatikanischen Konzils, Trier 1973, 38s.; A. Celeghin, Origine e natura della potestà sacra. Posizioni postconciliari, Brescia 1987.
[34]
Le CIC can. 966 distingue entre ÂÂÂpotestate ordinisÂÂÂ et ÂÂÂfacultate eandem exercendiÂÂÂ.
[35]
ÂÂÂDocet autem Sancta Synodus episcopali consecratione plenitudinem conferri sacramenti Ordinis, quae nimirum et liturgica Ecclesiae consuetudine et voce sanctorum Patrum summum sacerdotium, sacri ministerii summa nuncupaturÂÂÂ, LG 21b. La Relation doctrinale comprend lÂÂÂexpression finalement utilisée (plenitudo sacramenti) comme ÂÂÂtotalitas omnis partes includensÂÂÂ, AS III/I, 238. LG 41b considère les évêques comme ÂÂÂad imaginem summi et aeterni Sacerdotis, Pastoris et EpiscopiÂÂÂ
ad plenitudinem sacerdotii electiÂÂÂ.
[36]
ÂÂÂPresbyteri, quamvis pontificatus apicem non habeant et in exercenda sua potestate ab Episcopis pendeant, cum eis tamen sacerdotali honore coniuncti sunt et vi sacramenti Ordinis, ad imaginem Christi, summi atque aeterni Sacerdotis... consecrantur, ut veri sacerdotes Novi Testamenti. Muneris unici Mediatoris Christi (1Tim 2,5) participes in suo gradu ministerii... Presbyteri, ordinis Episcopalis providi cooperatores eiusque adiutorium...ÂÂÂ, LG 28.
[37]
Cf. plusieurs références en L. Ott, Das Weihesakrament (HbDG IV/5), Freiburg 1969. Trente, cf. DS 1763-1778, parle du ÂÂÂsacrement de lÂÂÂordreÂÂÂ en partant du présupposé de son unité, comme dans le cas du baptême et de la confirmation (cf. DS 1767).
[38]
ÂÂÂSic ministerium ecclesiasticum divinitus institutum diversis ordinibus exercetur ab illis qui iam ab antiquo episcopi, presbyteri, diaconi vocanturÂÂÂ, LG 28a.
[39]
Cf. S. Thomas, STh, III, Suppl. q37 a2 Resp.: ÂÂÂÂÂÂ
distinctio ordinis est accipienda secundum relationem ad Eucharistiam. Quia potestas ordinis aut est ad consecrationem Eucharistiae ipsius, aut ad aliquid ministerium ordinandum ad hoc. Si primo modo, sic est ordo sacerdotumÂÂÂ
ÂÂÂ
[40]
Cf. LG 10b: ÂÂÂsacerdotium ministeriale seu hierarchicumÂÂÂ; le CCE place sous le titre de ÂÂÂHierarchica Ecclesiae constitutioÂÂÂ la doctrine sur le ministère ecclésial quÂÂÂil expose dans les nn. 874-896.
[41]
ÂÂÂIn gradu inferiori hierarchiae sistunt DiaconiÂÂÂ, LG 29a. Avec la suppression des autres degrés à partir de Ministeria quaedam (1972), le diaconat devient de fait le dernier degré.
[42]
Dans le Directorium n. 8 on parle explicitement de ÂÂÂparticipationÂÂÂ au ministère épiscopal: ÂÂÂFundamentum obligationis consistit in ipsa participatione ministerii episcopalis, quae per sacramentum Ordinis et missionem canonicam conferturÂÂÂ. Plus loin, n. 11, on prévient contre la possible privation de la ÂÂÂrelatio directa et inmediata, quam quilibet diaconus cum proprio episcopo habere debetÂÂÂ.
[43]
Cf. M. Andrieu, La carrière ecclésiastique des papes et les documents liturgiques du Moyen-Âge, in: Rev Sc Rel 21 (1947) 90-120.
[44]
À propos de la relation avec les évêques, la Ratio fundamentalis (1998), n. 8 parle de ÂÂÂdépendanceÂÂÂ dans lÂÂÂexercice de la fonction; à propos de la relation avec les prêtres, elle parle dÂÂÂune relation ÂÂÂspécialeÂÂÂ: ÂÂÂDiaconi, cum ecclesiasticum ministerium in inferiore gradu participent, in sua potestate exercenda necessario ex Episcopis pendent prout plenitudinem sacramenti habentibus. Praeterea, necessitudinem peculiarem cum presbyteris ineunt, quippe in communione quorum ad populum Dei serviendum sunt vocati.ÂÂÂ
[45]
ÂÂÂ... (Diaconi) Populo Dei, in communione cum Episcopo eiusque presbyterio, inserviuntÂÂÂ, LG 29a. Le Motu Proprio Sacrum diaconatus n. 23, qui applique les décisions conciliaires, met un accent sur la soumission à lÂÂÂautorité de lÂÂÂévêque et du prêtre: ÂÂÂQuae omnia munera in perfecta cum episcopo eiusque presbyterio communione exsequenda sunt, videlicet sub auctoritate episcopi et presbyteri, qui eo loci fidelium curae praesunt:ÂÂÂ Dans le Caeremoniale Episcoporum..., Typ. Pol. Vat. 1985, n. 24 on dit à propos des diacres: ÂÂÂSpiritus Sancti dono roborati, Episcopo eiusque presbyterio adiumentum praestant in ministerio verbi, altaris et caritatis.ÂÂÂ
[46]
Les diacres ne peuvent pas être membres du conseil presbytéral; cf. LG 28, CD 27, PO 7, CIC can. 495, 1. Ce qui est confirmé par le Directorium, n. 42: ÂÂÂNequeunt tamen esse membra consilii presbyteralis, quia ipsum exclusive presbyterium repraesentat.ÂÂÂ
[47]
Le Directorium de 1998, n. 6 rappelle la ÂÂÂfraternité sacramentelleÂÂÂ qui unit les diacres, lÂÂÂimportance des liens de charité, de la prière, de lÂÂÂunité, de la coopération, lÂÂÂopportunité de rencontres communes, mais il ne dit rien sur un possible ÂÂÂordo diaconorumÂÂÂ collégial et il prévient contre les risques de ÂÂÂcorporatismeÂÂÂ qui dans le passé contribuèrent à la disparition du diaconat permanent: ÂÂÂDiaconi, vi ordinis accepti, fraternitate sacramentalis inter se uniti sunt... Praestat ut diaconi, consentiente Episcopo et ipso Episcopo praesente aut eius delegato, statutis temporibus congregentur... Ad Episcopum loci spectat inter diaconos in dioecesi operantes spiritum communionis alere, evitando ne ille ÂÂÂcorporativismusÂÂÂ efformetur, qui praeteritis saeculis tantopere ad diaconatum permanentem evanescendum influxit.ÂÂÂ
[48]
ÂÂÂSpecifica vocatio diaconi permanentis stabilitatem in hoc ordine supponit. Fortuitus igitur transitus ad presbyteratum diaconorum permanentium, non uxoratorum vel viduorum, rarissima exceptio semper erit, quae admitti non poterit, nisi graves et speciales rationes id suadeant.ÂÂÂ Directorium n. 5
[49]
LG 29a renvoie aux Constitutiones Ecclesiae Aegypciacae, III, 2: ed. Funk, Didaskalia II, 103; Statuta Eccl. ant. 37-41: Mansi 3, 954 (mais en réalité il sÂÂÂagit de Statuta Eccl. ant. 4: Mansi 3, 951). Le texte des Statuta 92 (4), CChr SL 148, 181, dit: ÂÂÂDiaconus cum ordinatur, solus episcopus, qui eum benedicit, manum super caput illius ponat, quia non ad sacerdotium sed ad ministerium consecratur.ÂÂÂ
[50]
Cf. Pontifical Romano-Germanique (950), vol. 1, Città del Vaticano 1963, 24. Dans lÂÂÂactuel Pontificale Romanum (ed. typ. 1968, 1989), on trouve les expressions suivantes: ÂÂÂLa mission du diacre est une aide pour lÂÂÂévêque et ses prêtres (episcopi eiusque presbyterio adiumentum) dans le service de la parole, de lÂÂÂautel et de la charité (allocution dÂÂÂouverture de lÂÂÂévêque); le diacre est ordonné ÂÂÂau service de lÂÂÂEglise (ad ministerium Ecclesiae) et ÂÂÂpour fournir une aide à lÂÂÂordre sacerdotal (in adiutorium ordinis sacerdotalis) (interrogatoire de lÂÂÂévêque aux ordonnés). Dans lÂÂÂoraison consécratoire il est rappelé que les Apôtres ÂÂÂont choisis sept hommes qui les aideraient dans le service quotidienÂÂÂ. On notera que pour le presbytre, la question posée est sÂÂÂil ÂÂÂveut devenir presbytre, collaborateur des évêques dans le sacerdoce, pour servir et guider le peuple de Dieu sous la conduite de lÂÂÂEsprit-SaintÂÂÂ.
[51]
La version latine (L) dit: ÂÂÂIn diacono ordinando solus episcopus imponat manus, propterea quia non in sacerdotio ordinatur, sed in ministerio episcopi, ut faciat ea quae ab ipso iubenturÂÂÂ, Trad. apost. (ed. B. Botte), SCh 11bis, Paris 1968, 58.
[52]
LÂÂÂinterprétation donnée par la Commission conciliaire est aussi controversée: ÂÂÂVerba desumuntur ex Statutis Eccl. Ant. ÂÂÂ
et significant diaconos non ad corpus et sanguinem Domini offerendum, sed ad servitium caritatis in Ecclesia ordinariÂÂÂ, AS III/8, 101.
[53]
ÂÂÂEt utique sacramentum nemo potest conficere, nisi sacerdos, qui rite fuerit ordinatus...ÂÂÂ Conc. Latran IV (1215), DS 802; cf. Trad. apost., 4.
[54]
ÂÂÂForma sacerdotii talis est: ÂÂÂAccipe potestatem offerendi sacrificium in Ecclesia pro vivis et mortuis...ÂÂÂ ÂÂÂ Conc. Florence (1439), DS 1326.
[55]
Conc. Trente (1563), DS 1771; cf. également DS 1764: ÂÂÂ... Apostolis eorumque successoribus in sacerdotio potestatem traditam consecrandi, offerendi et ministrandi corpus et sanguinem eius, nec non et peccata dimittendi et retinendi...ÂÂÂ
[56]
ÂÂÂ... distinctio ordinis est accipienda secundum relationem ad Eucharistiam. Quia potestas ordinis aut est ad consecrationem Eucharistiae ipsius, aut ad aliquod ministerium ordinandum ad hoc. Si primo modo, sic est ordo sacerdotum. Et ideo, cum ordinantur, accipiunt calicem cum vino et patenam cum pane, potestatem accipientes consecrandi corpus et sanguinem Christi.ÂÂÂ S. Thomas, STh III, Suppl. q37 a2 resp.
[57]
ÂÂÂÂÂÂ
episcopatus non est ordo, secundum quod ordo est quoddam sacramentumÂÂÂ
ordinatur omnis ordo ad eucharistiae sacramentum; unde, cum Episcopus non habeat potestatem superiorem sacerdote quantum ad hoc, non erit episcopatus ordoÂÂÂ, S. Thomas, In IV Sent. d24 q3, a2, sol. II.
[58]
LG 11a. LÂÂÂaffirmation de la valeur centrale de lÂÂÂeucharistie revient à plusieurs reprises: cf. PO 5b (ÂÂÂin SanctissimaÂÂÂ
Eucharistia totum bonum spirituale Ecclesiae contineturÂÂÂ), UR 15a (ÂÂÂcelebrationem eucharisticam, fontem vitae ecclesiae et pignus futurae gloriaeÂÂÂ), CD 30f (ÂÂÂut celebratio Eucharistici Sacrificii centrum sit et culmen totius vitae communitatis christianaeÂÂÂ).
[59]
ÂÂÂSacerdos quidem ministerialis, potestate sacra qua gaudet, populum sacerdotalem efformat ac regit, sacrificium eucharisticum in persona Christi conficit illudque nomine totius populi Dei offert...ÂÂÂ LG 10b.
[60]
Cf. SC 35d (ministre compétent, expression qui inclut aussi bien les diacres), LG 20c (adiutoribus...diaconis), LG 28a (ministerium ecclesiasticum... diaconi), LG 29a (ad ministerium), LG 41d (ministri, imprimis diaconi), OE 17(institutum diaconatus), CD 15a (diaconi, qui ad ministerium ordinati), DV 25a (clericos omnes... qui ut diaconi), AG 15i (munera... diaconorum), AG 16f (salutis ministros in ordine... diaconorum... ordo diaconatus).
[61]
ÂÂÂDoctrina catholica, in liturgia, Magisterio et constanti Ecclesiae explicita praxi, agnoscit duos gradus participationis ministerialis exsistere sacerdotii Christi: Episcopatum et presbyteratum. Diaconatus ad illos adiuvandos atque ad illis serviendum destinatur. Propterea verbum sacerdos designat, in usu hodierno, Episcopos et presbyteros, sed non diaconos. Tamen doctrina catholica docet gradus participationis sacerdotalis (Episcopatum et presbyteratum) et gradum servitii (diaconatum) conferri, hos omnes tres, actu sacramentali qui ÂÂÂordinatioÂÂÂ appellatur, id est, sacramento OrdinisÂÂÂ, CCE n. 1554. La Ratio fundamentalis nn. 4.5, évite aussi la terminologie sacerdotale appliquée au diacre: ÂÂÂ... ad eius (cuiusque ministri ordinati) plenam veritatem pertinet esse participatio specifica et repraesentatio ministerii Christi... manuum impositio diaconum non est ÂÂÂad sacerdotium sed ad ministeriumÂÂÂ, id est non ad celebrationem eucharisticam sed ad servitium... is (diaconus) enim, prout unici ministerii ecclesiastici particeps, est in Ecclesia specificium signum sacramentale Christi servi.ÂÂÂ
[62]
ÂÂÂSacerdotium autem commune fidelium et sacerdotium ministeriale seu hierarchicum, licet essentia et non gradu tantum differant, ad invicem tamen ordinantur; unum enim et alterum suo peculiari modo de uno Christi sacerdotio participantÂÂÂ, LG 10b.
[63]
ÂÂÂMissionis autem et gratiae supremi Sacerdotis peculiari modo participes sunt inferioris quoque ordinis ministri, imprimis Diaconi...ÂÂÂ LG 41d. En référence à ce texte, le CCE n. 1570 substitue lÂÂÂexpression ÂÂÂsupremo SacerdoteÂÂÂ par celle de ÂÂÂCristoÂÂÂ: ÂÂÂDiaconi missionem et gratiam Christi, modo speciali participantÂÂÂ.
[64]
ÂÂÂSacramento ordinis ex divina institutione inter christifideles quidam charactere indelebili quo signantur, constituuntur sacri ministri, qui nempe consecrantur et deputantur ut, pro suo quisque gradu, in persona Christi Capitis munera docendi, sanctificandi et regendi adimplentes, Dei populum pascantÂÂÂ, can. 1008. ÂÂÂOrdines sunt episcopatus, presbyteratus et diaconatusÂÂÂ, can. 1009. Dans le langage du CIC de 1983 on privilégie lÂÂÂexpression ÂÂÂsacri ministriÂÂÂ pour désigner les baptisés qui ont reçu une ordination sacramentelle. DÂÂÂun côté, ses expressions sont plus laconiques que celles de Vatican II et ne citent pas LG 29; dÂÂÂun autre côté, malgré la restriction ÂÂÂpro suo graduÂÂÂ, il va plus loin que les textes explicites de Vatican II lorsquÂÂÂil sÂÂÂagit dÂÂÂappliquer la notion ÂÂÂin persona Christi CapitisÂÂÂ au diaconat.
[65]
Cf. les données du chapitre VI.
[66]
Cf., p.e., Tertullian, De exh. cast. 7, 5 (CCh SL 319, 94), où les évêques, prêtres et diacres constituent lÂÂÂÂÂÂordo sacerdotalisÂÂÂ ou ÂÂÂsacerdotiumÂÂÂ; Léon I, Ep. 12,5; 14,3s (PL 54, 652, 672s), qui ajoute aussi les sous-diacres en tant que membres de lÂÂÂÂÂÂordo sacerdotalisÂÂÂ; Optat de Mileve, Contra Parmen. I, 13 (SChr 412, 200), pour qui les diacres font partie du ÂÂÂtroisième sacerdoceÂÂÂ (ÂÂÂQuid diaconos in tertio, quid presbyteros in secundo sacerdotio constitutos?ÂÂÂ); aussi S. Jérôme, Ep. 48, 21 (CSEL 54, 387): ÂÂÂEpiscopi, presbyteri, diaconi aut virgines eliguntur aut vidui aut certe post sacerdotium in aeternum pudiciÂÂÂ.
[67]
Cf. Conc. Trente, DS 1764.
[68]
Cf. supra note 51.
[69]
Le CCE n. 1569 lui-même, qui cite la formule de la Traditio comme LG 29, met en valeur le fait que seulement lÂÂÂévêque impose les mains au diacre lors de lÂÂÂordination comme signe dÂÂÂune liaison spéciale avec lui: ÂÂÂPro diacono ordinando, solus Episcopus manus imponit, ita significans diaconum in muneribus suae ÂÂÂdiaconiaeÂÂÂ Episcopo speciatim annecti.ÂÂÂ
[70]
ÂÂÂ... episcopos, qui munus ministerii sui vario gradu, variis subiectis in ecclesia legitime tradideruntÂÂÂ, LG 28.
[71]
ÂÂÂGratia enim sacramentali roborati, in diaconia liturgiae, verbi et caritatis populo Dei, in communione cum episcopo eiusque presbyterio, inserviuntÂÂÂ, LG 29. De son côté, le Directorium n. 22 parle dÂÂÂune aide aux ÂÂÂévêquesÂÂÂ et aux ÂÂÂprêtresÂÂÂ: ÂÂÂSic diaconus auxiliatur et inservit episcopis et presbyteris, qui semper praesunt liturgiae, previgilant super doctrinam et moderantur Populum Dei.ÂÂÂ
[72]
ÂÂÂIn questo testo antico, il ÂÂÂministeroÂÂÂ viene precisato come ÂÂÂservizio del vescovoÂÂÂ; il Concilio pone lÂÂÂaccento sul servizio del popolo di DioÂÂÂ, Insegnamenti XVI/II, 1000.
[73]
ÂÂÂInter varia illa ministeria quae inde a primis temporibus in Ecclesia exercentur, teste traditione, praecipuum locum tenet munus illorum qui, in episcopatum constituti, per successionem ab initio recurrentem, apostolici seminis traduces habent... Proinde docet Sacra Synodus Episcopos ex divina institutione in locum Apostolorum successisse, tamquam Ecclesiae pastores...ÂÂÂ LG 20; ÂÂÂEpiscopi, utpote apostolorum successores, a Domino... missionem accipiunt...ÂÂÂ LG 24a. Dans le même sens, cf. DS 1768, 3061, CCE n. 1555.
[74]
ÂÂÂChristus, quem Pater sanctificavit et misit in mundum (Io 10,36), consecrationis missionisque suae per Apostolos suos, eorum successores, videlicet Episcopos participes effecit, qui munus ministerii sui, vario gradu, variis subiectis in Ecclesia legitime tradiderunt. Sic ministerium ecclesiasticum divinitus institutum diversis ordinibus exercetur ab illis qui iam ab antiquo Episcopi, Presbyteri, Diaconi vocanturÂÂÂ, LG 28a.
[75]
ÂÂÂOrdo est sacramentum per quod missio a Christo Ipsius Apostolis concredita exerceri pergit in Ecclesia usque ad finem temporum: est igitur ministerii apostolici sacramentum. Tres implicat gradus: Episcopatum, presbyteratum et diaconatumÂÂÂ, CCE n. 1536.
[76]
Voir même lÂÂÂexpression ÂÂÂsacerdoce ministériel ou hiérarchiqueÂÂÂ de LG 10b.
[77]
ÂÂÂApostolis eorumque successoribus a Christo collatum est munus in ipsius nomine et potestate docendi, sanctificandi et regendiÂÂÂ, AA 2b; cf. LG 19a.
[78]
ÂÂÂMunus autem illud, quod Dominus pastoribus populi sui commisit, verum est servitium quod in sacris Litteris diakonia seu ministerium significanter nuncupaturÂÂÂ, LG 24a.
[79]
Cf. Conc. Trente, DS 1764 (ÂÂÂÂÂÂ
Apostolis eorumque successoribus in sacerdotio potestatem traditam consecrandiÂÂÂ
ÂÂÂ), DS 1771 (ÂÂÂÂÂÂ
sacerdotium visibile et externumÂÂÂ
ÂÂÂ), DS 1765 (ÂÂÂÂÂÂ
tam sancti sacerdotii ministeriumÂÂÂ
ministrorum ordines, qui sacerdotio ex officio deservirentÂÂÂ
ÂÂÂ), DS 1772 (ÂÂÂÂÂÂ
alios ordines, et maiores et minores, per quos velut per gradus quosdam in sacerdotium tendaturÂÂÂ
ÂÂÂ).
[80]
Cf. LG 29a.
[81]
P.e., Mons. Yü Pin pensait que les diacres permanents pouvaient exercer une fonction ÂÂÂpontis seu mediationis inter hierarchiam et christifidelesÂÂÂ, AS II/II, 431; de la même façon, la Commission conciliaire retenait lÂÂÂidée que les diacres mariés pouvaient constituer ÂÂÂquasi pontemÂÂÂ entre le clergé et le peuple, AS III/1, 267.
[82]
ÂÂÂConcilium denique Vaticanum II optatis et precibus suffragatum est, ut Diaconatus permanens, ubi id animarum bono conduceret, instauretur veluti medius ordo inter superiores ecclesiasticae hierarchiae gradus et reliquum populum Dei, quasi interpres necessitatum ac votorum christianorum communitatum, instimulator famulatus seu diaconiae Ecclesiae apud locales christianas communitates, signum vel sacramentum ipsius Christi Domini, qui non venit ministrari, sed ministrareÂÂÂ, Paul VI, Ad pascendum, AAS 54 (1972) 536.
[83]
ÂÂÂPer receptum diaconatum aliquis fit clericus et incardinatur Ecclesiae particulari vel Praelaturae personali pro cuius servitio promotus estÂÂÂ, CIC can. 266; cf. aussi can. 1008/9, desquels fait écho le Directorium de 1998, n. 1: ÂÂÂPer impositionem manuum et consecrationis precem ipse minister sacer et hierarchiae membrum constituitur. Haec conditio ipsius statum theologicum et iuridicum in Ecclesia determinat.ÂÂÂ
[84]
Cf. Trad. apost. 4, 8, 21, 24 (fonction de pont entre lÂÂÂévêque et le peuple chrétien); STh III q82 a3 ad1 (ÂÂÂdiaconi sunt inter sacerdotes et populumÂÂÂ).
[85]
Ainsi, ils peuvent être mariés (can. 281,3), ils ne sont pas obligés de vêtir un habit ecclésiastique (can. 284), ni de sÂÂÂabstenir dÂÂÂoccuper de charges publiques dans le domaine civil (can. 285,3) ou dÂÂÂadministrer des biens séculiers (can. 285,4) ; ils peuvent se vouer aux affaires et au commerce (can. 286) et participer activement aux partis politiques et aux associations syndicales (can. 287, 2; cf. can. 288). Cf. à ce propos les précisions apportées par le Directorium nn. 7-14.
[86]
P.e.: aptitude à exercer le pouvoir de gouvernement ou de juridiction en raison de lÂÂÂordre sacré (can. 129); obtenir des offices dont lÂÂÂexercice requiert le pouvoir dÂÂÂordre ou de gouvernement (can. 274,1) bien quÂÂÂils ne peuvent pas être vicaires généraux ni épiscopaux (can. 475); les diacres peuvent être nommés juges diocésains (can. 1421,1) et même juge unique (can. 1425,4); ils peuvent aussi conférer certaines dispenses (can. 89; can. 1079,2), ou assister comme faculté générale aux mariages (can. 1111s); ils sont ministres ordinaires du baptême (can. 861,1), de la communion (can. 910,1) et de lÂÂÂexposition eucharistique (can. 943); ils peuvent prêcher partout (can. 764) et lÂÂÂhomélie leur est réservée ainsi quÂÂÂaux prêtres (can. 767,1).
[87]
Cf. Zukunft aus der Kraft des Konzils. Die ausserordentliche Bischofssynode 1985. Die Dokumente mit einem Kommentar von W. Kasper, Freiburg 1986; W. Kasper, Kirche als Communio, in: Id., Theologie und Kirche, Mainz 1987, 272-289.
[88]
ÂÂÂin diaconia liturgiae, verbi et caritatis Populo Dei...inserviunt... fidelium cultui et orationi praesidere... caritatis et administrationis officiis dediti...ÂÂÂ LG 29a. La Commission conciliaire clarifie en ces termes: ÂÂÂIndicantur officia diaconorum in primis modo generali, brevi sed gravi sententia, in triplici campo, scilicet ÂÂÂin diaconia liturgiae, verbi et caritatisÂÂÂ: quod deinde magis specificatur per ÂÂÂcaritatis et administrationis officiaÂÂÂ ÂÂÂ, AS III/1, 260. LÂÂÂaccent mis sur la dimension caritative apparaît aussi dans lÂÂÂexplication donnée par la même Commission à propos de la formule ÂÂÂnon ad sacerdotium, sed ad ministeriumÂÂÂ: ÂÂÂsignificant diaconos non ad corpus et sanguinem Domini offerentes, sed ad servitium caritatis in Ecclesia ordinariÂÂÂ, AS III/8, 101.
[89]
ÂÂÂIuvat enim viros, qui ministerio vere diaconali fungantur, vel verbum divinum tamquam catechistae praedicantes, vel nomine parochi et episcopi dissitas communitates christianas moderantes, vel caritatem exercentes in operibus socialibus seu caritativis, per impositionem manuum inde ab Apostolis traditam corroborari et altari arctius coniungi, ut ministerium suum per gratiam sacramentalem diaconatus efficacius expleant.ÂÂÂ AG 16f
[90]
ÂÂÂubi sacerdos deest, Ecclesiae nomine matrimoniis celebrandis assistere et benedicere ex delegatione episcopi vel parochi... funeris ac sepulturae ritibus praeesse... praesidere, ubi sacerdos non adest... caritatis et administrationis officiis atque socialis subsidii operibus, Hierarchiae nomine, perfungi... apostolica laicorum opera fovere et adiuvareÂÂÂ, Sacrum diaconatus n. 22 (AAS 59, 1967, 701s).
[91]
Sur les tâches attribuées et sur les questions que soulève le can. 517, 2, cf. supra cap. IV notes 49-50.
[92]
LorsquÂÂÂil parle des diacres, il dit sans plus: ÂÂÂAd diaconos pertinet, inter alia, Episcopo et presbyteris in mysteriorum divinorum celebratione assistere, maxime Eucharistiae, eamque distribuere, Matrimonio assistere idque benedicere, Evangelium proclamare et praedicare, exsequiis praesidere atque se diversis caritatis consecrare servitiisÂÂÂ, CCE n. 1570. Quand il fait allusion explicite au diaconat permanent, en citant AG 16, il réaffirme la convenance et lÂÂÂutilité dÂÂÂordonner sacramentellement ÂÂÂviros qui in Ecclesia ministerium vere diaconale explent sive in vita liturgica et pastorali sive in operibus socialibus et caritativisÂÂÂ, CCE n. 1571.
[93]
ÂÂÂAd munus docendi... quidem elucet ex libri Evangelii traditione, in ipso ordinationis ritu praescripta. Diaconi munus sanctificandi impletur... quo pacto apparet quomodo ministerium diaconale ex Eucharistia procedat ad eandemque redeat, nec in mero servitio sociali exhauriri possit. Munus regendi denique exercetur per deditionem operibus caritatis... peculiari habito ad caritatem, quae praeeminentem diaconalis ministerii notam constituit.ÂÂÂ Ratio n. 9
[94]
ÂÂÂDiaconi proprium officium est Evangelium proclamare et Verbum Dei praedicare... quae facultas oritur e sacramento... Ministerio Episcopi et, subordinate, ministerio presbyterorum, diaconus praestat auxilium sacramentale, ac proinde intrinsecum, organicum, a confusione alienum... Opera caritatis, dioecesana vel paroecialia, quae sunt inter primaria officia Episcopi et presbyterorum, ab his transmittuntur, secundum testimonium Traditionis Ecclesiae, servis ministerii ecclesiastici, hoc est diaconis...ÂÂÂ Directorium, nn. 24, 28, 37.
[95]
P.e.: ÂÂÂItaque Diaconatus in Ecclesia mirabiliter effloruit simulque insigne praebuit testimonium amoris erga Christum ac fratres in caritatis operibus exsequendis, in ritibus sacris celebrandis atque in pastoralibus perfungendis muneribusÂÂÂ, Paul VI, Ad pascendum, AAS 64 (1972) 535.
[96]
Cf. supra, notes 21, 53, 54.
[97]
Cf. supra, note 55.
[98]
De manière succinte LG 21b note: ÂÂÂEpiscoporum est per Sacramentum Ordinis novos electos in corpus episcopale assumere.ÂÂÂ
[99]
P.e.: ÂÂÂMinister ordinarius sacrae communionis est Episcopus, presbyter et diaconus. Extraordinarius sacrae communionis minister est acolythus necnon alius christifidelis ad normam can. 230, 3 deputatusÂÂÂ, CIC can. 910.
[100]
ÂÂÂConfirmationis minister ordinarius est Episcopus; valide hoc sacramentum confert presbyter quoque hac facultate vi iuris communis aut peculiaris concessionis competentis auctoritatis instructusÂÂÂ, CIC can. 882.
[101]
Si LG 26c considère les évêques comme ÂÂÂdispensatores sacrorum ordinumÂÂÂ, le CIC can. 1012 affirme que ÂÂÂsacrae ordinationis minister est Episcopus consecratusÂÂÂ; cf. dans le même sens DS 1326 et 1777. Néanmoins, le problème soulevé par quelques documents pontificaux qui paraissent octroyer à un prêtre la faculté de conférer le diaconat (cf. DS 1435) et même le presbytérat (cf. DS 1145, 1146, 1290) ne semble pas avoir été tranché doctrinalement.
[102]
La même Ratio fundamentalis, n. 9 dit ceci: ÂÂÂMinisterium diaconale distinctum est exercitio trium munerum, ministerio ordinato propriorum, in specifica luce diaconiaeÂÂÂ.
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