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NOTITIAE


LES ACADÉMIES PONTIFICALES

Lorsque, le 25 mars 1993, le Pape Jean-Paul II réformait le Conseil Pontifical de la Culture, il lui confiait, selon les termes du Motu proprio Inde a Pontificatus, la mission de coordonner l'activité des Académies Pontificales. Chargé depuis plusieurs années par le Saint-Père de promouvoir, avec le concours d'autres organismes de la Curie romaine, une réforme des Académies dont les statuts déjà anciens demandaient une révision, le Conseil Pontifical de la Culture a récemment conclu cette phase de renouveau de l'activité des Académies Pontificales. Le 8 janvier 1996, le Cardinal Angelo Sodano, Secrétaire d'État de Sa Sainteté, a signé, au nom du Pape, la lettre d'approbation de chacun des statuts révisés.

Le Conseil de Coordination entre les Académies Pontificales

Le Conseil de Coordination entre les Académies Pontificales a été créé par le Pape Jean-Paul II, au cours de l'Audience concédée au Cardinal Secrétaire d'État, le 6 novembre 1995. Actuellement, font partie de ce Conseil les Présidents des Académies suivantes: Académie Romaine de S. Thomas d'Aquin et de Religion Catholique, Académie Romaine de Théologie, Académie de l'Immaculée, Académie Mariale Internationale, Insigne Académie des Beaux-Arts et des Lettres des Virtuoses au Panthéon, Académie Romaine d'Archéologie, Académie «Cultorum Martyrum». Sous la présidence du Cardinal Président du Conseil Pontifical de la Culture, ce Conseil se réunit chaque année pour un rapport général sur l'activité de chacune des Académies et pour coordonner, dans une perspective commune, leur activité, étant sauve l'autonomie des programmes respectifs de recherche, de façon à promouvoir la recherche interdisciplinaire, et conférer un plus ample rayonnement à leurs travaux. Ce Conseil favorise une information régulière sur le travail entrepris par chaque Académie, dans une perspective ouverte à la libre coopération scientifique, à discuter en réunions collégiales. Le Conseil de Coordination organise des rencontres culturelles spécifiques et, une fois par an, organise une Séance publique réunissant les Académies Pontificales sur un thème d'actualité et de particulière importance.

Académie Pontificale Romaine de S. Thomas d'Aquin et de Religion Catholique

Cette Académie, fondée par Léon XIII le 15 Octobre 1879, a pour but spécifique de développer, défendre et propager la doctrine de S. Thomas d'Aquin, en conformité avec les recommandations du Concile Vatican II et du Pontife Romain. L'Académie coopère avec de nombreux autres instituts dans le but de promouvoir la philosophie chrétienne en marchant sur les traces de S. Thomas. En outre, elle utilise tous les moyens appropriés, notamment la publication de livres, pour faire connaître à un large public la philosophie chrétienne. L'Académie est en relation étroite avec la Congrégation de l'Éducation Catholique. Elle est composée de 40 Académiciens, élus par l'Académie, dont la moitié résident à Rome, et 20 correspondants choisis dans le monde.

Académie Pontificale Romaine de Théologie

Fondée en 1695 par Cosimo de' Girolami et approuvée le 23 avril 1718 par Clément XI, cette Académie se consacre à l'étude de la théologie catholique et elle déploie son activité en collaboration avec la Congrégation pour l'Éducation Catholique. Les 40 Membres Ordinaires sont choisis parmi les théologiens qui jouissent de la réputation d'experts en sciences sacrées. Au moins 20 Académiciens résident à Rome. Les 20 autres sont choisis dans les différents pays du monde.

Académie Pontificale de l'Immaculée

Fondée à Rome en 1835 comme cercle de jeunesse consacré à l'étude et à la piété en l'honneur de l'Immaculée-Conception par des étudiants du Séminaire romain et de l'Université Grégorienne, l'Académie, érigée le 7 juillet 1847, ajoute à l'activité académique et notamment à la pastorale mariale des jeunes l'initiative d'un «Hommage Floral» solennel, le 8 décembre au monument de l'Immaculée-Conception, Place d'Espagne.

Académie Pontificale Mariale Internationale

Cette Académie fut fondée en 1946 par le P. Carlo Balic, O.F.M., dans le but de promouvoir les études scientifiques, spéculatives et critico-historiques sur la Sainte Vierge Marie, en favorisant également la piété mariale. L'Académie est en relation étroite avec la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Son activité essentielle consiste dans l'organisation et la célébration des Congrès Mariologiques et Mariaux, dans la publication de leurs Actes et dans la direction de collections spécifiques. En outre, l'Académie est chargée de coordonner les différentes études entreprises par les Sociétés mariologiques à l'oeuvre dans le monde. Elle est constituée de membres, hommes et femmes, Ordinaires et Cooptés. Le nombre des membres Ordinaires est limité à 80, dont au moins 10 doivent résider à Rome.

Académie Pontificale Insigne des Beaux-Arts et des Lettres des Virtuoses au Panthéon

Fondée sous le titre de Congrégation de Saint Joseph de Terre-Sainte, à l'initiative du Cistercien Desiderio d'Adiutorio, l'Académie fut reconnue par Paul III le 15 octobre 1542. Depuis leur fondation, des Virtuoses ont compté dans leurs rangs les plus importants artistes qui ont laissé dans Rome des traces impérissables de leur génie. A partir du XVIIe siècles, les Virtuoses organisèrent des expositions de leurs oeuvres, qui recueillirent grand succès. L'Académie a pour but de favoriser l'étude, l'exercice, le perfectionnement des Lettres et des Beaux-Arts, avec une attention particulière à la littérature d'inspiration chrétienne et à l'art sacré dans toutes ses expressions. Elle entend également promouvoir l'élévation spirituelle des artistes, en étroite collaboration avec le Conseil Pontifical de la Culture. Les Virtuoses sont choisis parmi les éminentes personnalités du monde entier, connues pour leur art, pour leur droiture intellectuelle et morale. Les Académiciens Ordinaires, au nombre de 50, sont nommés par le Saint-Père, et se divisent en cinq classes: Architectes, Peintres et Cinéastes, Experts d'Art et de disciplines en relation avec les Beaux-Arts et Musiciens, Poètes et Écrivains.

Académie Pontificale Romaine d'Archéologie

L'Académie fondée en 1810 fait référence à l'Académie des Antiquités Romaines, instituée en 1740 par Benoît XIV et à l'Académie Romaine créée par Pomponio Leto au XVe siècle. Elle a pour but de promouvoir l'étude de l'archéologie et de l'histoire de l'art antique et médiéval. Elle s'occupe en particulier de la mise en valeur des monuments archéologiques et artistiques qui relèvent du Saint-Siège. Elle déploie son activité pour le progrès du savoir et le développement de la culture à travers communications scientifiques, conférences, publications, concours et tout autre forme de recherche et d'étude. L'Académie est en relation privilégiée avec le Cardinal Secrétaire d'État. Elle compte 140 membres dont 20 honoraires, 40 Effectifs et 80 Correspondants.

Académie Pontificale «Cultorum Martyrum»

Fondée sous le nom de Collegium Cultorum Martyrum, le 2 février 1879, par M. Armellini, A. Hytreck, O. Marucchi et E. Stevenson, célèbres spécialistes de l'Antiquité chrétienne, cette Académie, en relation avec la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, a pour but de promouvoir le culte des Saints Martyrs, de développer et approfondir l'histoire documentée des Témoins de la Foi et des monuments qui leur sont liés depuis les premiers siècles du Christianisme. Dans ce but, elle organise des célébrations dans les antiques cimetières chrétiens et en d'autres lieux sacrés, elle promeut des cérémonies liturgiques et des conférences archéologiques. L'Académie patronne, durant le Carême, le déroulement de la liturgique stationale. Le Magister peut affilier à l'Académie d'autres centres établis auprès de Sanctuaires de Martyrs.

100 ANS DE CINÉMA: UN DÉFI POUR LA PÉDAGOGIE

La célébration du Centenaire du Cinéma a fourni l'occasion au Conseil Pontifical pour les Communications Sociales et à la Cinémathèque Vaticane d'élaborer un dossier pédagogique disponible en six langues, intitulé: 100 ans de Cinéma. Formation à une lecture de l'instrument cinématographique.

Ce dossier permettra aux écoles et aux familles de disposer d'éléments de réflexion et de suggestions pratiques visant à aider les parents et les éducateurs dans leur mission de sensibiliser les enfants et les adolescents aux problèmes que pose la présence continuelle de l'image en mouvement dans la vie quotidienne.

Il s'agit de proposer la formation d'un sens critique, animé par la passion de la vérité, et orienté vers la défense des valeurs religieuses, éthiques, culturelles. L'enfant et l'adolescent ont le droit fondamental de bénéficier des valeurs indispensables à leur développement intégral, et notamment des valeurs religieuses, qui expriment la relation de l'homme avec Dieu, qui atteignent leur sommet dans la foi, l'espérance et la charité pleinement révélées aux hommes en Jésus-Christ. Si l'enfant a un droit précis à connaître ces valeurs pour illuminer sa liberté et ses choix responsables, l'Église a le devoir, non moins précis, de lui faire connaître ces valeurs à travers les moyens dont elle dispose, notamment les moyens de communication sociale. Pour cela, elle se doit de fournir aux parents et aux éducateurs les instruments indispensables à cette formation.

1. Éléments pédagogiques pour une lecture utile du contenu cinématographique

Les enfants sont de plus en plus fréquemment en présence de la télévision, même au tout premier âge. Rapidement il apprennent à faire fonctionner le récepteur et, si les adultes n'exercent aucun contrôle, à changer de chaîne et à arrêter l'image sur ce qui les frappe, qu'elle leur soit ou non adaptée. Dans de nombreuses familles, les parents désirent vivement passer leurs soirées en présence de leurs enfants, les faisant ainsi veiller jusqu'à une heure tardive, tandis que les images défilent sur l'écran, sans tenir compte de la présence des enfants en bas-âge. La télévision est devenue un appareil électro-ménager, utile, indépendamment de ce qu'il diffuse. Ceci explique le fait que les enfants et les adolescents regardent davantage la télévision que les jeunes. Ces derniers, à peine ont-ils obtenu une certaine indépendance pour sortir, se rendent volontiers dans une salle de cinéma. Aux États-Unis, l'âge moyen des spectateurs est de dix-neuf ans, et de vingt-trois en Italie.

Toutes les chaînes de télévision, publiques ou privées, privilégient la fiction: en Italie, selon une enquête, chaque jour, trois mille films sont retransmis par la foule considérable des télévisions nationales, régionales et locales. Il n'est pas rare de voir les enfants mis en présence de deux documents audio-visuels dans lesquels un principe est affirmé et défendu par l'un et contredit et combattu par l'autre, ce qui ne peut manquer de créer chez eux une certaine confusion. Il est nécessaire de tenir davantage compte de la quantité de messages que les plus jeunes enfants reçoivent de l'écran de télévision, qui détermine chez eux non seulement une lecture erronée du langage audio-visuel, mais également une série de sensations et de connaissances confuses et parfois opposées et contradictoires.

Pour aider les parents et des éducateurs à guider les enfants dans l'usage du film, au cinéma et surtout à la télévision, la fiche filmographique s'avère indispensable. Cette dernière contient toutes les informations sur le film: distribution technique et artistique, résumé, bibliographie des auteurs et des interprètes, extraits de la critique sur l'oeuvre. Cette fiche est particulièrement utile à l'enseignant qui prévoit de faire visionner un film à ses élèves.

D'autres types de fiches d'approfondissement sont profitables. Ce sont les fiches cognitives psychologiques, sociologiques, à caractère général.

En fournissant au jeune spectateur des éléments critiques de décodage à appliquer aux documents cinématographiques, les éducateurs lui permettent de ne pas en subir passivement le message. Il est opportun d'introduire ces fiches, pour que les enfants, les adolescents et les jeunes apprennent à vivre et non point à absorber passivement leurs connaissances à travers les moyens de communication sociale qui utilisent le langage captivant de l'image en mouvement, de la parole et de la musique, reproduites d'une façon très proche de la réalité, mais qui n'est pas la réalité.

2. Une façon de raconter

Lorsque Jésus proclame la Bonne Nouvelle, il utilise des images de la vie quotidienne et, pour transmettre son message, il utilise des techniques et des formes narratives qui rendent le récit agréable à ses auditeurs. Le cinéma est lui aussi un moyen par lequel l'homme moderne peut se rapprocher de traditions lointaines, impossibles à atteindre. Le message évangélique lui-même lui est parvenu avec une transparence particulière. Toutefois, le cinéma peut aussi véhiculer des messages négatifs: une préparation s'avère donc nécessaire pour pouvoir célébrer et exploiter les véritables valeurs, séparant le bon grain de l'ivraie.

Il est normal qu'un groupe d'enfants, et surtout d'adolescents, puisse ne pas accepter certaines valeurs lorsque celles-ci se présentent sous une forme abstraite. Toutefois, ces valeurs sont souvent appréciées par un groupe de jeunes si elles sont présentées dans le cadre de témoignages, de faits réels, d'histoires vécues, etc... Les jeunes sont les premiers à se surprendre en train de défendre une valeur aussi peu moderne que l'abnégation lorsqu'ils la rencontrent chez un personnage qu'ils admirent, dans une histoire avec laquelle ils peuvent s'identifier ou une circonstance qu'ils connaissent.

Capter le message transmis par un film bien conçu, reconnaître les valeurs qu'il contient, constitue un pas décisif dans l'affirmation de valeurs déterminées. Plus nous donnons aux enfants de possibilités d'exprimer et d'écouter ce qu'ils ressentent devant un film ou dans les rapports avec la vie moderne, plus nous leur donnons de possibilités d'émettre un jugement propre, de codifier les messages, de comparer les modèles et de chercher ensemble de nouvelles significations. Enfin, nous leur donnons l'occasion de croître dans une liberté d'expression et d'affirmation des valeurs humaines et chrétiennes.

Il s'agit de découvrir les valeurs qui ressortent d'un récit, en les comparant aux valeurs évangéliques, mais aussi d'identifier l'impact d'un film et d'observer quels sont les recours du langage cinématographique qui provoquent cet impact sur l'enfant, le jeune, sur son groupe, pour promouvoir la création d'histoires par ces jeunes, dans lesquelles il soit possible d'analyser les valeurs que le groupe considère comme prioritaires.

Aux enfants et aux jeunes nous proposons de comprendre pourquoi nous aimons les histoires portées à l'écran, de raconter nos histoires en utilisant des techniques récréatives, de découvrir le message contenu dans ces documents cinématographiques. Car les images et les sons provoquent des images et des sentiments, parfois en concurrence avec les effets et les fonctions des groupes de référence: famille, école, paroisse, etc... Devant la division cinématographique simpliste du monde entre bons et méchants, il est nécessaire d'éveiller les jeunes et de mettre en question une telle présentation en la confrontant avec la vie réelle et avec la proposition chrétienne.

3. Véhicule de culture et de valeurs

Selon les âges des enfants, les parents et les éducateurs sont invités à prendre conscience des besoins et des aspirations des jeunes, pour leur ouvrir, à travers le cinéma, des perspectives insoupçonnées de culture et de valeurs, à condition d'aider les enfants à revenir sans cesse à la réalité vécue, notamment dans le contexte d'une famille chrétienne. En effet, l'enfant est modelé par ce qu'il voit et entend, qu'il assimile sans faire intervenir la raison. Parce qu'il a beaucoup d'intuition, il lit les images plus facilement que les adultes, mais il en saisit difficilement le message s'il n'est pas éduqué à aller au-delà de l'image, parce que la lecture du message est un processus de synthèse et de vie intérieure. Pour cette raison, les parents et les éducateurs des enfants sont invités à un approfondissement de leur responsabilité propre, car la période antérieure à la dixième année des enfants est celle de la formation du sens moral, de la liberté chrétienne.

Ces propositions éducatives ont également pour objet de faire prendre conscience aux pré-adolescents que l'image parle et transmet des messages, et que par elle l'homme affirme ou nie des valeurs. Peu à peu, le jeune est conduit à cette découverte essentielle: dans la vie quotidienne, l'image exerce une grande influence sur sa propre échelle des valeurs et, par conséquent, sur la formation de sa personnalité humaine et chrétienne.

4. Le cinéma et l'expression de la transcendance

Depuis ses origines, le cinéma s'est efforcé de traiter des thèmes sérieux sur le plan culturel, parmi lesquels les récits tirés des pages de la Bible et principalement la Passion de Jésus, qui fut l'un des premiers sujets à être portés à l'écran, dans la lignée des représentations sacrées du Moyen Âge, et dont la tradition a été conservée en certains lieux jusqu'à nos jours. Les premières Passions constituent un chapitre important de l'histoire du début du cinéma. Un spécialiste en a recensé plus de cinquante réalisées avant 1915.

Toutefois, de tels arguments, confiés aux ressources de l'industrie cinématographique qui n'a jamais cessé de les reproposer depuis, en faisant recours à des moyens spectaculaires toujours plus grandioses, ne peuvent donner entièrement satisfaction. Grandeur du spectacle - souvent de caractère oléographique - et approfondissement ne vont pas toujours de pair, spécialement lorsque sont mises en scène des figures bibliques de forte densité. Pour éviter ce piège, plusieurs auteurs ont choisi d'aborder le thème religieux à travers des personnages imaginaires, tirés d'oeuvres littéraires. Dieu est mort de John Ford en 1947, Le journal d'un curé de campagne de Robert Bresson en 1950, La loi du silence d'Alfred Hitchcock en 1953, marquent un tournant dans le XXe siècle, et montrent combien la transcendance trouve une voie d'expression dans le cinéma. A travers des images et des sons qui frappent le regard et l'ouïe, le cinéma, lorsqu'il est en état de grâce, réussit à rendre perceptible ce qui ne peut être ni vu, ni entendu.

Les grands noms du cinéma occidental contemporain, qui mériteraient à eux seuls de longs développements, peuvent, en quelque sorte, rejoindre ceux des grands écrivains et des artistes du passé. Ce sont les ambassadeurs crédibles d'une culture humaniste, d'une vision du monde empreinte de valeurs humaines et chrétiennes. Et même tant de films provenant d'autres milieux culturels, comme par exemple ceux qui puisent aux ressources spirituelles des antiques civilisations orientales, se réfèrent, d'une certaine manière à un ordre de valeurs que les Pères de l'Église auraient définies comme naturellement chrétiennes.

ORGANISATION DES NATIONS UNIES

Décennie internationale des populations autochtones

La coopération internationale entreprise par l'Organisation des Nations Unies en faveur des populations autochtones connaît un certain nombre de difficultés que, seule, une détermination persévérante est susceptible de sauver. Les rapports avec les gouvernements nationaux traversent des zones de fortes perturbations: un des sujets de préoccupation de certains gouvernements réside dans l'importance accordée aux contacts directs établis entre les populations autochtones et les organismes des Nations Unies. Un telle approche risquerait de compromettre le rôle de coordination des gouvernements dans le développement national et de fausser la coopération internationale pour le développement.

Le thème de la décennie, Partenariat dans l'action, devrait favoriser la compréhension entre les populations autochtones et les sociétés nationales dont elles font partie. L'un des grands objectifs de la décennie est l'éducation des communautés autochtones et des autres groupes de la société, en ce qui concerne la situation, les cultures, les droits et les aspirations des populations autochtones. La décennie vise surtout à défendre et protéger leur identité culturelle, tout en participant à la vie nationale, économique et sociale, dans le respect absolu de leurs valeurs culturelles, de leurs langues, de leurs traditions et de leurs modes d'organisation sociale.

CONSEIL DE L'EUROPE

Protection des minorités nationales

Le Comité d'Experts pour la Protection des Minorités Nationales est en train d'examiner les divers articles d'un protocole additionnel à la Convention européenne des Droits de l'Homme concernant les droits individuels dans le domaine culturel, notamment pour des personnes appartenant à des minorités. Il s'agit de l'identité culturelle, du droit d'exercer des activités culturelles, d'appartenir à une communauté culturelle, de recevoir un enseignement de qualité, de créer des institutions en relation avec l'identité culturelle minoritaire. Le droit au nom, le droit d'apprendre et d'utiliser la langue de son choix sont loin de réunir l'unanimité des Délégations siégeant au Comité, car certaines législations, voire certaines Constitutions nationales interdisent l'usage d'une langue autre que la langue officielle dans l'administration et l'enseignement.

Il convient de souligner des divergences d'importance, notamment sur le droit à l'identité culturelle dont l'indétermination juridique est source de malentendus. La signification de l'identité culturelle peut être très vaste lorsque la culture, définie par rapport à la nature, englobe l'ensemble des activités sociales de l'homme. N'a-t-on pas vu en 1993, à Vienne, un certain nombre de pays asiatiques contester l'universalité des droits de l'homme au nom de la spécificité culturelle de l'Asie par rapport à la culture occidentale? L'expression des droits de l'homme se limitait alors à une manifestation culturelle parmi tant d'autres. De son côté, le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe professe une notion de culture très restrictive, ce qui conduit à appauvrir considérablement les possibilités d'intervention en faveur des minorités nationales.

Ces travaux et surtout leur issue auront une importance considérable dans l'ensemble de l'Europe. En effet, la notion d'identité culturelle, précisée ou non par les experts du Conseil de l'Europe, deviendra une référence pour la Cour Européenne de Justice, compétente pour juger des infractions commises par les États membres de la Convention européenne des Droits de l'Homme. Si le Comité d'experts renonce à introduire la notion de droit à l'identité culturelle dans le protocole complétant la Convention, il laisse la Cour Européenne libre d'étendre au domaine culturel la jurisprudence des droits figurant dans la Convention européenne des Droits de l'Homme.

Un autre point de divergence concerne l'applicabilité de droits universels à des minorités. Pour les uns, il faut affirmer l'universalité des droits, quitte à ignorer la diversité culturelle des minorités, pour les autres il faut reconnaître la diversité culturelle des minorités, quitte à perdre de vue l'universalité des droits, par exemple en introduisant des restrictions de citoyenneté, de territoire et de durée d'implantation. La difficulté d'harmoniser une égalité en droit et une disparité de fait pose la question d'une discrimination positive du droit en faveur des minorités, afin que l'inégalité en droit se traduise par une égalité de fait.

En n'affirmant pas l'identité culturelle comme un droit individuel, fondamental et universel, le Comité des experts aboutit à un résultat peu substantiel: le droit de parler sa propre langue est reconnu mais pas le droit d'enseigner dans sa langue. Le droit de créer des institutions culturelles est reconnu, mais pas le droit de mener des activités culturelles. Les États sont réticents à s'engager sur des droits justiciables dont l'interprétation, à la fois extensive et évolutive, par la Cour européenne des Droits de l'Homme risque de leur réserver des surprises. Le caractère vague de certains concepts juridiques comme identité culturelle et activité culturelle, est une raison de plus de la réserve générale, lorsqu'on sait que la Cour européenne des Droits de l'Homme intervient de façon subsidiaire par rapport aux systèmes nationaux de juridiction. Enfin, de nombreux États sont réticents à accorder des droits culturels juridiquement reconnus, qui renforceraient l'expression de leurs minorités. La seule voie ouverte pour obtenir le respect de l'identité culturelle consiste à faire appel au principe presque unanimement professé de la tolérance dans une société pluraliste.

Violence et moyens de communication

Le Comité Directeur sur les Moyens de Communication de Masse fait état d'un accroissement important de la représentation de la violence dans les moyens de communication sociale en Europe. Cet accroissement s'est accompagné de préoccupa tions face à la banalisation de la représentation de la violence. Le risque n'est pas illusoire de créer une sorte d'insensibilisation à la souffrance humaine. Certes, au moins en théorie, tous les intéressés dénoncent une regrettable normalisation de la violence et beaucoup en sont préoccupés. Concrètement, les experts les plus qualifiés expriment leur scepticisme sur la possibilité de convenir de stratégies visant à établir des normes européennes communes concernant la notion de violence ou pour identifier le seuil de violence tolérable à la télévision. En effet, la diversité culturelle européenne empêche de trouver un consensus, au-delà bien sûr de la dignité humaine. Une observation mérite d'être signalée: les chaînes de télévision par satellites sont plus prédisposées à dépeindre la violence que les chaînes terrestres. Cela suggère d'adopter une approche paneuropéenne.

Pour obtenir quelques chances de succès, ces experts estiment qu'il faudrait se limiter à rappeler les grands principes pertinents en la matière, et promouvoir une étude approfondie des circonstances justifiant un recours aux facultés d'ingérence dans la liberté d'expression prévues par le paragraphe 2 de l'article 10 de la Convention européenne des Droits de l'Homme.

Ici encore revient l'exigence d'une éducation aux moyens de communication sociale pour faire contrepoids à la passivité des personnes face à la représentation de la violence à la télévision ou au cinéma, ou dans les jeux électroniques. En tout état de cause, il n'est pas question d'imposer au niveau européen un modèle uniforme d'autorégulation ou de contrôle par une instance indépendante. Il s'agirait plutôt de fournir un éventail de mesures et de méthodes qui ont fait leurs preuves dans certains pays et qui pourraient fournir des points de référence à d'autres pays.

Une constatation ne laisse pas de surprendre: certains experts considèrent qu'il faudrait davantage mettre en lumière le lien entre la représentation de la violence à la télévision et les difficultés financières des chaînes pour remplir leurs grilles de programmes. De nombreux radiodiffuseurs, notamment commerciaux, ne disposent pas de moyens financiers suffisants pour produire ou acheter des programmes de qualité et se tournent souvent vers l'achat d'émissions et de séries bon marché, qui contiennent souvent des éléments de violence et de mauvais goût. On peut se poser la question: la diffusion d'images de violence est-elle seulement la conséquence du bas prix de ces productions, ou bien est-elle ciblée en fonction des préférences de certaines strates de spectateurs?

PARLEMENT EUROPÉEN

Programme d'action communautaire et patrimoine culturel: Raphaël

«Il faut une âme à l'Europe, la conscience de ses affinités historiques et de ses responsabilités présentes et futures, une volonté politique au service d'un même idéal». Ce sont ces paroles de Robert Schuman que les Députés européens ont découvertes en tête du dossier consacré au nouveau programme de coopération communautaire appelé «Raphaël». En effet, la culture européenne représente un atout majeur, l'âme mentionnée par Robert Schuman, indispensable à la création d'une véritable union des peuples européens.

L'orientation de l'Union Européenne en matière de coopération culturelle se concrétise désormais dans quatre secteurs privilégiés: ARIANE comme soutien de la traduction littéraire, KALÉIDOSCOPE 2000 qui appuie les activités artistiques et culturelles de dimension européenne, MEDIA II qui concerne le secteur audiovisuel, et RAPHAËL le patrimoine culturel européen.

Se fondant sur l'article 128 du Traité sur l'Union européenne, la Commission a décidé d'organiser un programme destiné exclusivement au secteur du patrimoine culturel. Le programme vise à soutenir, avec des moyens financiers qui devraient s'élever à 67 millions d'écus entre 1996 et 2000, environ 300 projets dans toutes les disciplines du patrimoine, de caractère novateur, sur la base d'une réelle coopération européenne. En vue d'atteindre ces objectifs, la Commission propose les actions suivantes: valorisation et rayonnement du patrimoine culturel, réseaux et partenariat, accès au patrimoine, innovation, perfectionnement et mobilité des professionnels, coopération avec les pays tiers et les organisations internationales.

Le patrimoine culturel européen se distingue du patrimoine d'intérêt et de rayonnement strictement national, régional ou local. Ce patrimoine européen doit être le signe visible et l'expression d'une culture proprement européenne et de son identité. L'Acropole d'Athènes, le Forum romain, les grandes cathédrales gothiques, les églises baroques, l'architecture du fer ou la peinture impressionniste sont des expressions d'une partie de l'identité commune, de la mémoire collective des européens.

Le patrimoine culturel européen est souvent menacé par l'ignorance, l'abandon, la dégradation de l'environnement. «Raphaël» pourrait utilement faire procéder à des recherches sur les causes, les mesures préventives et les traitements de la dégradation que provoque la pollution de l'environnement.

Tout le monde est convaincu de la nécessité de protéger le patrimoine culturel, mais l'accès à l'art et à la culture est aussi important que leur protection. Il faudra s'attacher à favoriser l'accès au programme «Raphaël» et à d'autres programmes culturels pour tous les citoyens européens, et notamment pour les jeunes qu'il convient de sensibiliser depuis l'enfance aux problèmes du patrimoine, notamment sa protection et son intégrité. Pour ce faire, la Commission envisage de procéder à:

— l'élaboration d'un inventaire du patrimoine immobilier européen;

— l'établissement d'une liste des biens culturels volés ou détériorés en vue de rendre plus aisée leur récupération ou leur restauration;

— la publication d'un guide comparatif des législations et règles applicables dans les États membres en matière de patrimoine immobilier et mobilier;

— l'analyse des répercussions de la fiscalité sur le patrimoine culturel;

— l'étude de l'impact des multimédias et des nouvelles technologies dans le patrimoine culturel;

— l'analyse des conséquences du tourisme et de la pollution pour le patrimoine;

— la sensibilisation de tous les secteurs concernés par le patrimoine notamment au niveau local;

— l'encouragement à la mobilité des professionnels, à l'échange des expériences et à l'information.

Dans cette perspective, la Commission envisage la possibilité de créer un Centre européen pour le patrimoine. La question de la formation des professionnels à la gestion du patrimoine et aux métiers de la conservation de ces biens, est une question ouverte, qui n'est définie avec précision par aucun des États membres.

Depuis 1987, la Commission a prôné le développement du dialogue culturel entre la Communauté et l'ensemble du monde. Le Conseil Culture, dans sa résolution du 4 avril 1995, a réitéré son intérêt pour la participation des pays d'Europe Centrale et Orientale aux programmes communautaires destinés au secteur culturel. La Commission a même décidé d'ouvrir le programme «Raphaël» aux pays tiers européens, aux pays d'Amérique Latine, et aux pays qui ont signé des accords d'association/coopération contenant une clause culturelle. «Des efforts particuliers doivent être faits à l'égard des pays d'Europe Centrale et Orientale, marqués par l'instabilité politique et la difficile transition économique et dont le très riche patrimoine culturel est menacé par le délabrement, la démolition, la guerre (Ancienne Yougoslavie), l'indifférence et le vol systématique».

Le programme «Raphaël» répond très directement à l'un des objectifs du Traité sur l'Union Européenne en privilégiant le patrimoine culturel européen. Le développement régional, l'aménagement du territoire, l'environnement sont eux aussi impliqués, parfois très directement par les actions en faveur du patrimoine culturel qui peuvent donc avoir un effet stimulant sur ces politiques. L'impact sur l'évolution du tourisme est évident: il prend toute son importance du fait qu'il s'agit désormais d'un secteur d'activité particulièrement important d'un point de vue commercial.

Cf. Parlement européen, Documents de séance, 28 septembre 1995, A4-0225/95.

ITINÉRAIRES CULTURELS EUROPÉENS: ROUTES MARIALES

Le Centro Nacional de Cultura de Lisbonne au Portugal, qui a donné naissance au Réseau européen des villes des grandes découvertes, se lance dans un programme de reconnaissance, de réhabilitation et de valorisation des chemins traditionnels de pèlerinages aux sanctuaires mariaux européens, Fátima, Lourdes et Czestochowa. Ce programme a pour but de définir les routes en territoire européen, préférentiellement piétonnières, qui puissent être parcourues en toute sécurité par les pèlerins se rendant aux sanctuaires mariaux, tout en respectant, autant que possible, les trajets traditionnels. L'Objectif principal est de créer un réseau de trajets culturels et de plaisance à travers l'Europe. Les Routes Mariales: les trois pôles du programme sont les grands centres de culte marial, existant en Europe, Fátima au Portugal, Lourdes en France, Czestochowa en Pologne.

La première partie de l'opération se prolongera sur quinze mois, et comprend trois volets: 1. La création d'une Banque de Données Multimédia sur les itinéraires culturels, le patrimoine et l'environnement liés aux routes mariales; 2. L'étude et la définition des trajets-pilotes en France et au Portugal; 3. la préparation pour la publication des guides du Pèlerin.

La durée totale du programme incluant ses développements en France et en Pologne sera de cinq ans. Ses objectifs s'étendent à des actions liées au tourisme culturel et à la protection de l'environnement et des ressources naturelles. Il s'agit également de créer un réseau de documentation et d'information sur le tourisme culturel et l'environnement, et de protéger le patrimoine. Le pèlerinage est encore aujourd'hui un moyen privilégié pour l'établissement de contacts entre les personnes et avec l'environnement, la circulation et la transmission des modes de vie et de cultures différentes. Ce programme encourage aussi une collaboration étroite entre des secteurs ou des organismes publics ou privés, des institutions locales, régionales, nationales et internationales aux implications culturelles, sociales, touristiques et religieuses. Source: Centro Nacional de Cultura, rua António Maria Cardoso, 68, P-1200 LISBOA

ART RELIGIEUX À MARSEILLE: UNE EXPOSITION INÉDITE

Fruit d'une coopération exemplaire entre l'Association Foi et Culture présidée par le Père Ellul et la Maison de l'Artisanat présidée par le Sénateur Rocca Serra, une exposition inédite d'Art sacré, activement soutenue par Mgr Bernard Panafieu, Archevêque de Marseille, offre à de nombreux visiteurs le magnifique patrimoine des églises de Provence. Pour la première fois, quelques 800 objets liturgiques venus des églises paroissiales et des instituts religieux de la région, ciboires, calices, ostensoirs d'or et d'argent, finement ciselés ou ornés d'émaux et de pierres, révèlent ici leur double dimension d'objets cultuels et d'oeuvres d'art. Du Moyen Âge au XXe siècle, l'exposition propose d'admirer un véritable trésor, du reliquaire abritant le cilice de sainte Claire, conservé par les Clarisses de Marseille depuis 1254, jusqu'aux éclatants vitraux de maîtres-verriers contemporains, en passant par l'orfèvrerie des XVIIe et XVIIIe siècles, les ornements pontificaux de saint Eugène de Mazenod et les statues en bois d'olivier sculptées par le regretté Cardinal Coffy.

Croyant, agnostique, esthète, simple curieux, on est touché par la rencontre entre la foi et le génie artistique. Un fait objectif s'impose: la Bonne Nouvelle du Christ reçue, assimilée et professée depuis 2000 ans par un peuple dont les saints sont les saints de l'Évangile - Marthe, Marie-Madeleine, Marie Salomé, Lazare - est une source inépuisable d'inspiration artistique. Une telle exposition montre combien la culture des hommes se surpasse et l'homme donne le meilleur de lui-même lorsque le génie artistique est inspiré par la foi et fécondé par la grâce du Christ.

COMPOSTELLE: DE LA LÉGENDE À LA RÉALITÉ

Le Tombeau de l'Apôtre saint Jacques à Compostelle: légende pieuse et édifiante, ou tromperie, imbroglio dans lequel seraient tombés les millions de pèlerins qui ont traversé l'Europe au péril de leur vie pour vénérer l'Apôtre? Depuis déjà des dizaines d'années, la critique l'expliquait: tout est faux dans cette histoire. Le corps de saint Jacques n'a jamais été transporté à Compostelle après sa décapitation à Jérusalem. Aucune preuve ne permet d'attester que saint Jacques et ses deux disciples - suivant une antique tradition ils s'appelaient Athanase et Théodore - soient ensevelis dans la crypte de la basilique de Compostelle. Il faut bien le reconnaître: depuis 800 ans, le mausolée d'époque romaine avait été enseveli dans le sous-sol de la basilique et personne ne pouvait y accéder. Il fallut attendre 1879 pour que des fouilles permettent d'atteindre les restes d'une chambre funéraire. Léon XIII, en 1884, annonça solennellement la découverte du corps de saint Jacques. Qu'à cela ne tienne, la critique plaignit le pape de s'être laissé tromper: la dépouille vénérée à Compostelle serait - ironie du sort - celle d'un hérétique du IV siècle, Priscillien, qui introduisit l'hérésie gnostique en Espagne, fut condamné et décapité en 386.

Une récente découverte archéologique, jusqu'ici peu connue, semble remettre en jeu les affirmations de la critique. Le 13 septembre 1988, le Professeur Isidoro Millán, correspondant de l'Académie Royale d'Histoire, et Professeur d'Historiographie à l'Institut Compostellan d'Études Théologiques, obtint de visiter les sépulcres pour les mesurer en vue de la réalisation d'une maquette. Sur le mur qui ferme l'une des tombes secondaires, Millán note un trou circulaire qu'il identifie aussitôt et avec émotion comme une typique fenestella confessionis, une ouverture qui était aménagée, au cours des premiers siècles du christianisme, dans le mur de la tombe des martyrs. La découverte était essentielle: les fenestellae sont les plus anciens témoignages archéologiques que nous possédions du culte des martyrs. Elles étaient pratiquées pour donner accès au sépulcre ou aux restes de celui qui avait donné sa vie pour le Christ. Cette fenestella fut construite en même temps que le mur et non ouverte par la suite. D'autre part, la pierre au dessus de la fenestella est imprégnée du gras des chandelles brûlées devant l'ouverture. La découverte de la fenestella confessionis confirme les données archéologiques indiscutables réunies au cours des fouilles réalisées autour de 1950: la nécropole des IIIe-Ve siècles découverte alors dans le sous-sol de la basilique a été identifiée comme un cimetière chrétien.

Le 22 septembre 1988, le Professeur Millán retourna dans la nécropole avec un photographe et, le 4 octobre suivant, lors de la projection des diapositives, il put lire sur une grosse pierre située dans le tombeau à fenestella, les caractères grecs du nom ATHANASE, le nom de l'un des disciples de saint Jacques, transmis par une tradition millénaire jusqu'à nous. Sous le nom d'Athanase, Millán reconnaît la parole grecque MARTYR.

Ces inscriptions chrétiennes en grec sont particulièrement intéressantes, car la Galice en est privée. Lorsque la tombe de l'Apôtre fut découverte au IXe siècle, personne n'a pu avoir l'idée d'écrire en grec le nom d'Athanase: tout le monde pensait alors que les disciples des Apôtres et les Apôtres eux-mêmes parlaient latin. Par ailleurs, en 1003, durant la restauration de la basilique, les accès latéraux au mausolée furent obstrués et comblés de terre, et ils demeurèrent fermés plus de huit siècles.

Cette découverte demande encore de nombreuses vérifications. Il faut l'admettre: l'affirmation «scientifique» selon laquelle la venue de saint Jacques en Espagne ne serait qu'une pieuse légende ne repose pas sur des témoignages archéologiques.

THE CENTRE FOR FAITH AND CULTURE (Westminster College, OXFORD OX2 9AT; tel. 01865 247 644 extn. 3222; fax 01865 251 847)

The Centre was founded in 1994 as a partnership between Westminster College (itself a Methodist foundation dating from 1851) and publishers T & T Clark of Edinburgh. Its aim is to promote greater understanding and a development of Catholic theology, in the light of the Second Vatican Council, and particularly in relation to contemporary cultural, social and ethical issues. Research, lectures, seminars and conferences at Westminster College are complemented by the publication of books and journals with T & T Clark.

The Centre for Faith and Culture published its first newsletter in Advent 1995 and the next one should appear in time for Easter. It includes coverage of conferences, debates, books, lectures and various other current and planned projects.

The Centre's first Annual Conference (5-7 September 1995) was devoted to the theme of "Catholicism and History", in honour of Christopher Dawson, who died 25 years ago. An edited version of the proceedings will be published in 1996, reflecting a very rich selection of themes: some speakers offered reflections on the past, some addressed the question of a "Catholic" vision of history, and there was a discussion of the historical vision developed in Pope John Paul II's Tertio Millennio Adveniente. The second Annual Conference (24-30 June 1996) is intended to explore principles in Roman Catholic theology for any future liturgical reform. The conference title is: Beyond the Prosaic. Liturgy and Culture.

Other activities involving the Centre are recorded: late in 1994, in reaction to attempts to give theological and doctrinal backing to an endorsement of an American model of economic recovery offered to central and eastern European nations, several Catholic editors - including Stratford Caldecott, director of the Centre - signed a joint statement entitled A Civilization of Love: The Pope's Call to the West. At the end of May, 1995, the (Catholic) Centre for Religious Studies in Lithuania organized a conference at Vilnius University on "Catholicism, Liberalism, New Age: Directions for Eastern Europe". In June the Centre organized a study day on Saint Philip Neri - some of the papers were published in the "faith and culture" section of Catholic World Report. Talks given by Stratford Caldecott on modern atheism in Spring 1995 were published later in Faith magazine. A similar address at the inaugural symposium of the Centre for Critical Studies is due to be published quite soon. The end of August saw Stratford Caldecott and 12 other delegates of the Centre heading for a pan-European cultural gathering in Novgorod and St. Petersburg: the theme was "Creation", but time was given to liturgical and cultural "excursions", too. After the September Conference November was a very busy month: the Education Forum and the Trinity and Society Forum both had inaugural meetings on the same day - the first concentrating on Catholic philosophy of education, the second on social issues, with a particular focus on the approaches of Chesterton and Schumacher. A week later, there was a Catholic-Orthodox debate on the filioque, and on the recent statement on that subject from the Pontifical Council for Promoting Christian Unity. Finally, in December, Prof. David Schindler gave the first Hans Urs von Balthasar lecture, on "Interpreting the Second Vatican Council". This is the first of a series of annual lectures concerned with Catholic thought as it develops for the beginning of the third Christian millennium.

The other main topic in the newsletter is a descriptive listing of books from T & T Clark. Those mentioned this time are: Paul McPartlan, Sacrament of Salvation: an Introduction to Eucharistic Ecclesiology; Francis Martin, The Feminist Question: Feminist Theology in the Light of Christian Tradition; Servais Pinckaers o.p., The Sources of Christian Ethics; Francesca Murphy, Christ the Form of Beauty.

Avery Dulles, S.J.: "SEVEN ESSENTIALS OF EVANGELIZATION"

This is a talk given at a convocation on evangelization in Washington on 12 November 1995, the day before the fall bishops' meeting. His text arose from the question he had asked himself: what is new in the new evangelization?

Dulles refers to a conference held at Brescia in September 1995 on Pope Paul VI's Evangelii nuntiandi. Cardinal Paul Poupard presided and there were some very good speakers. Dulles' task was to deal with how Evangelii nuntiandi had been received in Europe and North America: he was pleased to point to continuity between Evangelii nuntiandi (EN) and 2 U.S. bishops' initiatives:To the ends of the earth (1986) on world mission; and Go and Make Disciples (1992), a plan for evangelization in the U.S.A.

Dulles pays tribute to Paul VI, who set the course of the Church for the rest of this century with EN. The exhortation seems successfully to have transcended some enormous antinomies present at the end of the synod on evangelization: anthropocentrism vs. theocentrism, liberation vs. salvation, dialogue vs. proclamation, Christology vs. pneumatology, universalism vs. local autonomy. Evangelization is God's work, an expression of love for his creation, and the principal agent is the Holy Spirit. The Church is "the sign and instrument of the new presence of Christ"(397). EN was Paul VI's forward impulse, which aimed to allow the Church, guided by the Spirit, to enter a new period of evangelization. Each time Dulles has reflected on the term "new evangelization", he has been "more deeply impressed by the fact that all the essentials were already mentioned by Paul VI in 1975"(397). He lists 7.

1. Evangelization is an inclusive concept. Paul VI understood it not only as missionary proclamation, but also as catechesis, pastoral care and sacramental life. Thus the concept applies not only to younger churches, growing healthily, but also to a de-Christianized Europe and Western world. The Church's own need for evange-lization is clear in EN 15, and the theme is very much part of Redemptoris missio.

2. Participation by all. "Today it is necessary to emphasize that the whole Church is in a state of mission and that every believer is required to take an active part"(398). Faith is stronger when shared - Redemptoris missio 2. All have distinct roles. Laity: politics, economics and culture - EN 70.

3. Religious freedom. The Church proposes the truth of the Gospel. She imposes nothing - Redemptoris missio 39; EN 80. "Conducted in ways that fully respect the conscientious decisions of the hearers, evangelization can bring people to Christ, who liberates from the chains of sin and error, and whose truth alone can make us free (Jn 8.32, frequently quoted by John Paul II)" (398). Personal witness - above all martyrdom - is the most effective tool.

4. Dialogue. "When it fails to profit from the seeds of the Gospel already present, evangelization is less effective. St. Paul in his Areopagus sermon gives an example of how proclamation, without loss of its specific content, can be marked by the spirit of dialogue, taking into consideration the religious practices and culture of the audience"(398). Speaking should always follow listening to people's hearts as well as their voices. But respect for the religion of others "cannot be an excuse for withholding the proclamation of Jesus Christ"(398).

5. Evangelization of cultures. Paul VI recognized the multiplicity of cultures the Gospel must encounter and permeate. For John Paul II, all cultures contribute to God's plan of salvation - Slavorum apostoli 27. Inculturation is not simply accepting existing cultures without modifying them. Paul VI's phrase was "evangelization of cultures", and John Paul II speaks often of the dialogue between faith and cultures. Cultures, while containing much that is good, "need to be purified, elevated and completed through contact with the Gospel"(399). Christifideles laici 44 points to the role of the laity in the evangelization of cultures through art and communication.

6. Transformation of social structures. Evangelization involves a care for social justice. This does not imply involvement in party politics, and the spiritual element must maintain primacy, but "the Gospel does, however, have repercussions in the temporal arena" (EN 30-38; Redemptoris missio 58).

7. Use of new media. EN 45 points to the serious obligation the Church has to take advantage of newer and better means of communication. Personal contact is always the best relationship, and personal witness achieves more than any words. But in evangelization the medium is not the message, so evangelists should never seek to package the Gospel in ways that might suppress some of its less comfortable elements. Dulles suggests some tele-evangelizers are not the best models to follow!

He mentions To the Ends of the Earth (U.S. bishops, 1986) on dialogue, sound inculturation (not allowing the Gospel to be absorbed by any particular culture) and social justice. He points to the 3 stages in the pastoral plan of the U.S. bishops entitled Go and Make Disciples: 1. motivate Catholics to share their faith; 2. three groups to address: inactive Catholics, other Christians seeking full communion, persons of no church community; 3. transformation of culture and of social structures.

"While all these programs are excellent and worthy of encouragement, I suspect that the church evangelizes more by what it is than by what it does in terms of its dealings with nonmembers. To the extent that the Catholic Church becomes a unified community of faith, worship and mutual support, it will inevitably attract new members of high quality. They will knock on the doors of their own accord, even without being invited"(399). But it needs to be an open community rather than a self-centred or complacent one. An explicit message is not always necessary. "The first requirement is that we have the message, that we believe it, cherish it and put it into practice. If we ourselves have been thoroughly evangelized, further evangelization will occur of its own accord"(400).

Obstacles to evangelization

- The Zeitgeist tries to remake Christianity according to the standards of the times, and it is often suggested we, as Church, fail to adapt. But our whole raison d'être is bound up with revelation and tradition - NOT public opinion. Contemporary Americans are not keen on a fixed message: "the church has to dispel thick clouds of agnosticism, relativism, historicism and pragmatism. The general climate of ideas, especially among intellectual elites, is unfavourable to the Gospel"(400).
- evangelization has a bad name from certain obnoxious tele-evangelists. But to retreat from all public proclamation is a real danger for the Catholic Church.
- individualism and consequent antinomian relativism: if it's right for you....
- exaggerated interpretations of the separation of Church and State lead to reluctance - even in private schools and colleges - to proclaim faith openly.

Obstacles within the Church

- "the clergy often lack the time and energy to promote evangelization"(400).
- sexual and financial misconduct in a few cases has had a shocking effect.
- polarized factions since Vatican II: who would join a squabbling family?

But... evangelization is occurring

- RCIA is attracting large numbers of religious seekers, many unbaptized, many disenchanted Protestant and Anglican Christians.
- Redemptoris missio 38 points out the paradox of a search for meaning, inner life, meditation and prayer in the very societies where consumerism and materialism have really taken hold.
- hunger for truth leads some to rebel against scepticism and relativism.
"People's craving for a purpose to which they can dedicate their lives is frustrated by a culture that offers only gadgets and amusements. Feeling a pressure from within to search for a God they do not know, they experience a shock of recognition when the Gospel is proclaimed to them. The Christian message, with its blessed vision of peace, fills a void in their spirit"(400).
(from: Origins vol. 25, no. 23, 23 November 1995)

FIN DE SIÈCLE: CULTURAL JOURNALS AT THE END OF THE CENTURY

The ninth European Meeting of Cultural Journals took place in Vienna in mid-September 1995. The conference was supported by various Austrian commercial and cultural bodies, as well as by seven Soros foundations, Poland's Batory Foundation, the Fundatia Culturala Romana and the International Helsinki Federation. There were about fifty participants and five guests from over twenty countries, the best represented being Austria, Germany, Slovakia and Slovenia. The genius behind this annual meeting is a freelance journalist from Saarlouis, Hans Götz OXENIUS. The theme, Fin de siècle, was appropriate not only because of the proximity of the year 2000, but also because many of those taking part were from countries still reeling from the changes rushed in by the collapse of the former régimes in Central and Eastern Europe.

The first full day of the conference was taken up with a self-presentation of participating journals, the presentation of the first and last issue of Fin de Siècle, the conference magazine, and a discussion on the role of intellectuals in cultural journals at the end of the century. Exchanges on this topic seemed to be dominated by a fear that many cultural journals may have no future. The second day concentrated, perhaps inevitably, on new media; there was an introduction (complete with tutorial) to the WorldWideWeb and INTERNET in general, a description of problems to be encountered in electronic publishing and some thoughts on ADILKNO (the Advancement of Illegal Knowledge). The discussion which followed appears to have been very lively and enlightening, drawing attention not only to the advantages of the developments being described, but also to their dangers, possible abuses, and the feared spectre of cultural imperialism. Source: IWM (Institut für die Wissenschaften vom Menschen) Newsletter 51. Published four times a year in German and English by IWM at: Spittelauer Lände 3, A - 1090 WIEN.

COLOQUIO INTERNACIONAL: «EL DESAFÍO DEL SECULARISMO Y EL FUTURO DE LA FE, EN EL UMBRAL DEL TERCER MILENIO»

Del 30 de noviembre al 2 de diciembre de 1995, ha tenido lugar en Roma un Coloquio Internacional, organizado por el Consejo Pontificio de la Cultura y la Pontificia Universidad Urbaniana, con la colaboración del Instituto Superior para el estudio de la increencia, de la religión y de las culturas, para estudiar un tema decisivo para la Iglesia en el umbral del tercer milenio: el desafío de la ideología secularista y el futuro de la fe. En su Carta apostólica Tertio millennio adveniente, dirigida el 10 de noviembre de 1994 al episcopado, al clero y a los fieles, sobre la preparación del Jubileo del año 2000, el Papa Juan Pablo II destaca que la época actual, además de muchas luces, también presenta algunas sombras, especialmente la indiferencia religiosa, la atmósfera de secularismo y el relativismo ético (cf. nº 36). El Santo Padre pide «que se estimen y profundicen los signos de esperanza presentes en este último tramo de siglo, a pesar de las sombras que con frecuencia los esconden a nuestros ojos» (nº 46). El Coloquio Internacional ha querido precisamente dar respuesta a esta sugerencia del Santo Padre.

La sesión inaugural estuvo presidida por Su Eminencia el Cardenal Jozef Tomko, Prefecto de la Congregación para la Evangelización de los Pueblos y Gran Canciller de la Pontificia Universidad Urbaniana. Su Eminencia el Cardenal Paul Poupard, Presidente del Consejo Pontificio de la Cultura, pronunció la conferencia introductoria sobre el tema: «La visión religiosa del mundo y la visión secularista». Daba así comienzo a un Coloquio en el que se han alternado ponencias y debates, divididos en cinco grandes temas: 1. Los desafíos de la ciencia y de la tecnología; 2. La crisis de la verdad y de los valores en una sociedad secularizada; 3. La economía, el arte, la literatura y el cine; 4. El estado pluralista, el laicismo y la laicidad; 5. El indiferentismo y las nuevas experiencias religiosas. La sesión conclusiva estuvo presidida por Su Eminencia el Cardenal Miloslav Vlk, Arzobispo de Praga y Presidente del Consejo de las Conferencias Episcopales de Europa, que habló sobre «El impasse del secularismo y el futuro de la fe». Participaron en el Coloquio teólogos, biblistas, filósofos, historiadores y sociólogos de diversas nacionalidades, junto con profesores y alumnos de las universidades pontificias romanas. El Coloquio concluyó con una Audiencia con el Santo Padre para todos los participantes, cuyo texto publicamos bajo el apartado de Documenta en las pp. 1-4 de este número.

En su Presentación, el Cardenal Jozef Tomko situó el tema del Coloquio en la perspectiva del tercer milenio, examinando la relación fe-cultura en el magisterio postconciliar. Desde los comienzos del anuncio cristiano hasta hoy, el Evangelio es levadura de una cultura abierta a la trascendencia. Hoy en día el Evangelio se encuentra, por un lado, con una cultura occidental que ha sabido acoger y desarrollar muchos de los valores aportados por la fe; por otro lado, con una cultura moderna, marcada por graves carencias, habiéndose fijado en lo inmanente y cerrándose al mundo sobrenatural. De aquí el desafío misionero para la Iglesia de hoy: entrar en diálogo con la cultura moderna, asumiendo todos los valores válidos para abrirlos a la dimensión trascendente de la fe.

El Cardenal Paul Poupard, en su Conferencia introductoria, esbozó las perspectivas de la visión religiosa, de la visión secularista, y de la visión cristiana del mundo. El hombre es por naturaleza homo religiosus. Lo demuestra de modo expresivo toda la historia de la cultura y de las religiones del mundo, tal y como la conocemos por los estudios de la antropología y de la fenomenología de la religión, en especial a través de las obras clásicas de Söderblom, Otto, van der Leeuw y Mircea Eliade. El hombre religioso distingue, gracias a la experiencia homogénea y trans-histórica de lo sagrado, entre lo sagrado y lo profano. Su visión del mundo no es un caos, sino un cosmos ordenado. Y en su existencia experimenta la insatisfacción y el mal, lo cual le lleva a preguntarse por la salvación.

En cambio, la visión secularista reduce el horizonte a la dimensión inmanente, desacralizando el universo. Sin embargo, tras la relativización del Absoluto, sigue la absolutización de lo relativo, lo cual da lugar a una religiosidad secularizada, cuando no se disuelve en la indiferencia y acaba en la apatía, hasta que Dios vuelve a florecer en el mismo corazón de las ciudades secularizadas en busca de la felicidad.

La visión cristiana, enraizada en la Biblia —del Génesis al Apocalipsis— esclarece el misterio del hombre, que se ilumina verdaderamente sólo a la luz del Verbo encarnado. Ante el desafío del secularismo, el futuro de la fe está en vivir la religión del Dios que se ha hecho hombre en Cristo, como respuesta a la pretensión del hombre que se hace Dios. El hombre, sin Dios, desaparece, mientras que con Dios, el hombre vive, reconciliado con Dios, con los hermanos, con la naturaleza y con sí mismo, en una plenitud de salvación.

En las ponencias siguientes se trataron una multiplicidad de aspectos de la vasta y compleja problemática. Vincenzo Cappelletti y el Padre Georges Cottier expusieron los desafíos de la ciencia y de la tecnología, las cuales no dan un verdadero fundamento a la visión secularista si se analizan a fondo sus presupuestos epistemológicos. De ahí la necesidad de desarrollar una ciencia liberada del cientificismo y un concepto humanístico del saber científico y de la técnica (cf. la ponencia del P. Cottier, publicada en este número bajo el apartado de Studia, pp. 26-33). Estas consideraciones conducen a una problemática filosófica eterna: el concepto de verdad y la posibilidad de un conocimiento humano verdadero del ser. El profesor Dario Antiseri expuso las causas profundas de la crisis de la verdad en el pensamiento moderno, reconociendo los límites de la razón humana ante la verdad revelada. Por su parte, el profesor Gaspare Mura se preguntaba sobre la posibilidad de llegar, desde el pensamiento contemporáneo, a una filosofía de la verdad total, retomando el hilo de la reflexión metafísica de la filosofía clásica y cristiana.

Una determinada visión del mundo determina de modo decisivo el aspecto práctico de la vida humana. Este hecho se demuestra de modo especial en el campo de los valores, pero también en la problemática suscitada por la ideología del economicismo y por la economía moderna. De ahí nace la cuestión de los valores que hay que promover en una sociedad secularizada, afrontada por el profesor Antonio Lambertino. Es necesario construir una sociedad abierta a los valores de la verdad integral del hombre, saliendo de las reducciones antropológicas de la mentalidad secularista, y abriéndose a los valores de la verdad, del bien y de la belleza. Respecto a la economía, el profesor Luigi Frey mostró el interés de las ciencias económicas por un desarrollo económico integral que supere el economicismo y abra camino a una economía más humana y social. Por su parte, el profesor Angelo Tosato, inspirándose en la visión bíblica de la economía, incitó a los cristianos a mostrar un mayor interés por este ámbito vital de la vida humana.

Las artes modernas, entre las que se incluyen formas populares —como el cine— suscitan peculiares desafíos. El director de cine polaco Krzysztof Zanussi subrayó la importancia de los medios audiovisuales y electrónicos en la cultura moderna, por lo que los cristianos han de prestarles más atención. Pero hacen falta criterios válidos para el encuentro entre el arte y la fe, que fueron expuestos por el Padre Marcel Chappin: en su ponencia desarrolló la visión de una cultura abierta a la religiosidad, que, a su vez, sea capaz de inspirar el arte y la cultura.

Por último, el desafío del secularismo no afecta solamente a la fe de la Iglesia, sino que amenaza a los mismos fundamentos de la sociedad civil y del estado laico, el cual corre el peligro de perder, con el consenso moral, su mismo fundamento ético. Los profesores Pietro Scoppola y Vittorio Possenti se detuvieron en la crisis que actualmente atraviesa la ideología laicista, desarrollando el proyecto de una laicidad abierta a los valores y a las tradiciones religiosas, los cuales son de importancia vital para el fundamento de la misma convivencia civil.

Todo esto presupone una actitud crítica de los cristianos ante el indiferentismo difuso de la sociedad, que se halla reflejado y reforzado por los medios de comunicación de masas. Después de un análisis agudo de esta situación por parte del profesor Gianfranco Morra, el Secretario del Consejo Pontificio de la Cultura, Monseñor Franc Rodé, destacó la urgencia de que la fe sea plenamente acogida, enteramente pensada, y fielmente vivida, por parte de los cristianos, para poder afrontar así, de modo positivo, los profundos desafíos que hoy plantea el secularismo.

Las Conclusiones del coloquio las expuso el Cardenal Miloslav Vlk. El hombre postmoderno no ha perdido un cierto deseo de búsqueda y una verdadera nostalgia metafísica, y se plantea, también hoy, las preguntas eternas del sentido de la vida, de la muerte, y del sufrimiento. Hay que desarrollar una visión global y una conciencia de interdependencia para superar la fragmentación y los conflictos de la vida moderna. La Iglesia debe ofrecer hoy a los hombres el icono de Cristo, la imagen de Dios hecho hombre, sobre todo bajo el aspecto social del amor y de la caridad fraterna. El mensaje del Dios crucificado emerge hoy con una actualidad siempre nueva: es la unión entre Dios y el hombre, la presencia de la eternidad en la historia, que une a los hombres en el amor divino y abre la posibilidad de una vida coherente en la presencia de Dios.

UN CENTENAR DE OBISPOS BRASILEÑOS ESTUDIA LA RELACIÓN FE-CULTURA CON EL CARDENAL PAUL POUPARD.

El Cardenal Paul Poupard, Presidente del Consejo Pontificio de la Cultura, ha coordinado, del 5 al 9 de febrero de 1996, un Curso para Obispos, que congregó en Sumaré (Río de Janeiro) a unos cien prelados. Participó también el Profesor Heinrich Pfeiffer, de la Pontificia Universidad Gregoriana. En las tres conferencias principales el Cardenal Poupard puso de relieve la fuerza creativa de la fe inculturada.

«La inculturación del Evangelio como fuente de integración humana y cristiana del hombre». Incentivados por la realidad, los pastores de la Iglesia del Brasil estudian el reencuentro de la fe y las culturas en el hombre. Los humanismos y antropocentrismos secularizados han llevado a una flagrante degradación de la dignidad humana. Para superar el impasse de nuestra cultura, se requiere una sana antropología teológica, que sitúe al hombre en el centro del designio creador y en relación con su Redentor. La inculturación del Evangelio abre las culturas al diálogo y al respeto recíproco, posibilita el desarrollo de cada una hacia una mayor plenitud humana y cristiana, y funda la convivencia de todas dentro de un marco de armonía y de paz.

«El dinamismo cultural de la fe cristiana». La fe no es algo estático, sino un dinamismo, una tensión por la que el creyente se adhiere libre y amorosamente a Jesucristo, encontrando en él el camino y la felicidad verdadera. La fe encierra en sí el mayor potencial de transformación de la humanidad que se pueda imaginar. La fe acogida, pensada y vivida en totalidad, permite al creyente proponer una visión de futuro para cada pueblo que lleve a su plenitud las más profundas aspiraciones humanas, y mueva las montañas de las contraculturas que nos amenazan.

«La inculturación, a la luz de los misterios de la salvación». A la luz de los misterios de la salvación se llega a la auténtica inculturación. Tres momentos irrenunciables sirven de orientación: Navidad, Pascua y Pentecostés. La Navidad muestra el camino de la Encarnación, y mueve al evangelizador a compartir su vida y su cultura con el evangelizado. La Pascua conduce a la plenitud a través del sufrimiento, mediante la purificación de las culturas. Pentecostés, por la fuerza del Espíritu, hace entender a todos en su propia lengua las maravillas de Dios. Desde el Misterio Pascual se experimenta que el fruto de la verdadera inculturación es un hombre nuevo, capaz de vivir en este mundo en adoración del misterio, y en comunión amorosa con los demás hombres, en su camino hacia un destino común.

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