Cultures et foi - Cultures and Faith - Culturas y fe - 2/1994 - Notitiae
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FOI ET CULTURE: INITIATIVES ROMAINES EN FAVEUR DU LIVRE

La Commission Pontificale pour les Biens Culturels de l'Église s'est signalée au cours des premiers mois de cette année, par une initiative d'envergure au service du livre.

Le 19 mars 1994, la Commission a envoyé une lettre circulaire à tous les Évêques diocésains, afin de les sensibiliser à l'importance des Bibliothèques ecclésiastiques dans la mission de l'Église.

L'annonce de l'Évangile s'effectue par transmission, à travers la prédication, le témoignage de la vie de l'Église, comme aussi par communication de sa pensée. Ainsi la foi a-t-elle la possibilité de s'incarner dans les cultures.

La mission reçue du Christ impose à l'Église de considérer avec une extrême attention tous les témoignages écrits qui incarnent et transmettent le message du Christ et les valeurs de la sagesse des peuples. L'existence même de nombreuses, riches et, souvent, antiques Bibliothèques ecclésiastiques témoigne de la politique culturelle de l'Église envers un patrimoine spirituel, transmis et illustré par une magnifique tradition du livre. Témoin privilégié d'une tradition de foi et de valeurs, le livre est indissociablement un bien culturel de l'Église et un bien universel au service de l'humanité.

L'Église est particulièrement attentive aux Bibliothèques ecclésiastiques, car elles conservent un savoir fécondé par le ferment de l'Évangile. Les témoignages transmis par le livre constituent, au même titre que les témoignages archivistiques et artistiques, un moyen privilégié pour mettre les générations nouvelles en rapport direct avec l'histoire et la culture ensemencées et transformées par vingt siècles de foi chrétienne. «Conserver le livre et en favoriser la lecture et la diffusion est donc pour l'Église une activité très proche de sa mission évangélisatrice». Ceci fonde le comportement de la communauté chrétienne vis-à-vis de ses Bibliothèques, comme en témoigne le soin mis à créer, conserver, enrichir, défendre, rendre accessibles ces témoignages de foi et de civilisation. «Pour ce motif, doit être évité tout ce qui va à l'encontre de la conservation et de la protection, du soin et de l'accroissement, de la jouissance et de l'accessibilité des Bibliothèques mêmes. En outre, ce que l'Église s'engage à conserver dans ses Bibliothèques est, en effet, aujourd'hui plus que jamais, d'intérêt vital pour le développement de la culture».

Vu le caractère universel du patrimoine culturel conservé dans les Biblio-thèques ecclésiastiques, l'Église considère comme son devoir d'offrir à tous les cher-cheurs qui le souhaitent les conditions les plus favorables pour consulter son matériel documentaire. Le caractère universel de ce patrimoine, sa reconnaissance comme tel de la part de l'Église, et l'accessibilité des Bibliothèques ecclésiastiques permettent à l'Église d'interpeller la société civile et de susciter son concours pour sauvegarder, conserver et valoriser cet immense patrimoine ecclésiastique de valeur universelle. Pour sa part, accueillant avec satisfaction les signes d'intérêts renouvelés pour un tel patrimoine, «l'Église se propose d'augmenter et de valoriser... la dimension publique et sociale des Bibliothèques de sa propriété». La convergence et la collaboration avec la société civile tireront un bénéfice notable des nouveaux systèmes informatiques de consultation des Bibliothèques et, dans le même temps, les sciences religieuses et les Bibliothèques ecclésiastiques seront davantage présentes dans le monde de la recher-che et de la science. Toutefois, il n'est pas question de transmettre la compétence de l'Église sur ses Bibliothèques à la société civile: «Pour sa part, l'Église désire conserver sa pleine et directe responsabilité sur les Bibliothèques ecclésiastiques, vu l'importance qu'elles assument comme instrument d'évangélisation».

La Bibliothèque est un centre de culture universelle. «La conception parti-culière au christianisme des "Saintes Écritures", livres vénérables mais non ésoté-riques, considérées comme matrice d'un savoir qui aspire, par sa nature même, à une diffusion "universelle", a certainement influencé le processus de "communication" et de "diffusion" de toutes les formes supérieures de la culture... Qu'il suffise de rappeler l'influence exercée par la tradition des Écoles Cathédrales, des "Scriptoria" monastiques, des Facultés théologiques, des Académies ecclésiastiques, non seulement sur le développement du concept de "bibliothèque", mais aussi sur l'évolution des institutions liées à la production et à la diffusion du savoir».

Par nature, la Bibliothèque ecclésiastique a vocation d'être lieu de rencontre et de confrontation entre les diverses formes du savoir, en raison même de l'impulsion universaliste, caractéristique de l'Église dans sa catholicité, et du caractère universel de la recherche de la vérité. C'est dire combien sont importantes la charge et la responsabilité de tous ceux qui oeuvrent dans les authentiques laboratoires de culture que sont les Bibliothèques ecclésiastiques.

Le caractère particulier de ces Bibliothèques et les dangers auxquels elles sont exposées conduisent à alerter les Évêques et les Supérieurs Généraux des Instituts religieux: «Il est injustifiable de reléguer parmi les soucis pastoraux de moindre importance l'attention aux Biens culturels, comme il est injustifiable de céder à la conviction simpliste et superficielle selon laquelle la "cura animarum" puisse se passer de tels moyens, les considérant comme un "luxe" et non comme un instrument essentiel pour l'évangélisation, même dans les Églises de récente formation (Cf. Vatican II, Décret "Ad Gentes", n. 21)».

Concrètement, la Commission Pontificale pour les Biens Culturels de l'Église propose aux diocèses et aux instituts religieux des orientations pratiques: constituer un inventaire et individualiser le caractère spécifique des Bibliothèques, pour parvenir, dans la mesure du possible, à une planification des interventions soit sur les locaux et leurs instruments de travail, soit sur les achats de livres.

L'importance des Bibliothèques ecclésiastiques pour la mission de l'Église exige un personnel bien préparé, dont l'activité mérite d'être revalorisée et reconnue comme un authentique ministère au service de la communauté chrétienne, dans la mesure où le Bibliothécaire est susceptible de guider et d'accompagner les lecteurs dans leur rencontre avec la pensée chrétienne. Il convient donc de promouvoir la spécialisation de prêtres, religieux et laïcs destinés à oeuvrer dans les Bibliothèques ecclésiastiques. A cet effet, l'École des Archives Secrètes Vaticanes offre un cours de Paléographie, Diplomatique et Archivistique. De son côté, l'École de la Bibliothèque Apostolique Vaticane offre un cours de Bibliothéconomie. Dans le même but, un Cours Supérieur pour les Biens Culturels de l'Église est accessible à tous auprès de l'Université Pontificale Grégorienne. Il convient en outre d'encourager la formation d'Associations de Bibliothèques Ecclésiastiques dans les différents pays, avec la perspective d'une fédération, de telle sorte qu'elles puissent répondre dans les meilleures conditions aux défis actuels.

Dans bien des cas, l'heure semble venue de mettre sur pied une grande et unique Bibliothèque de l'Église locale au service de la communauté chrétienne et de la cité. Une telle concentration géographique entraîne aussi une concentration du personnel et des moyens financiers, tandis que la réduction des investissements secondaires permet de concentrer les moyens disponibles sur des investissements essentiels. Les petites Bibliothèques, paroissiales ou associatives, ne sauraient être abandonnées, car elles ont joué un rôle de premier plan dans la formation extra-scolaire de nombreuses générations, en leur permettant d'entrer facilement en contact avec les grandes oeuvres de la culture. Aujourd'hui, nombre de ces petites Bibliothèques ont faculté de se transformer en petits centres multimédias, où le livre s'unit aux autres moyens de diffusion culturelle comme la télévision, le cinéma, le disque. Ces petites Bibliothèques, paroissiales, associatives ou liées à un institut, sont souvent en danger, suite à la fermeture de l'organisme de tutelle ou à la transformation de la paroisse en desserte sans prêtre résidant. Il convient alors de tout mettre en oeuvre pour sauvegarder ce patrimoine, notamment en l'incorporant à des Bibliothèques plus importantes, si la conservation et l'utilisation sur place s'avèrent impossibles. Pour cela, la Commission Pontificale rappelle la nécessité de former culturellement les futurs prêtres. Il convient d'éduquer les séminaristes à l'appréciation et à l'utilisation de la Bibliothèque, d'organiser une initiation des futurs prêtres à la documentation bibliographique et archivistique en relation avec l'identité chrétienne et ecclésiale, de mettre en valeur l'utilité de Bibliothèques bien fournies pour l'activité pastorale du prêtre comme pour les laïcs.

La Commission estime venu le temps, pour les Conférences Épiscopales, d'élaborer à l'usage des Bibliothécaires ecclésiastiques, un Directoire des Bibliothèques ecclésiastiques, destiné, entre autres, à valoriser devant la communauté ecclésiale l'authentique «ministère pastoral» des bibliothécaires, en vue du développement de la culture chrétienne et du dialogue entre foi et culture. Pour faciliter la constitution de fonds de qualité dans les Églises en pays de mission, la Commission encourage les dons - grandes oeuvres philosophiques et théologiques, collections et sources patristiques - de la part des Bibliothèques vouées à la suppression ou déjà fermées.

Grâce à cette initiative de la Commission Pontificale pour les Biens culturels de l'Église, voilà remis en valeur le livre comme véhicule privilégié de la culture, et remis en honneur le Bibliothécaire ecclésiastique dont le travail est un authentique ministère au service de l'Église.

URBE: Union Romaine des Bibliothèques Ecclésiastiques

L'URBE vient de prendre corps, plus de vingt ans après la conception d'un projet visant à coordonner l'ensemble des Bibliothèques ecclésiastiques de Rome. Désormais, URBE constitue une énorme Bibliothèque de trois millions deux-cent quatre-vingt-dix mille titres réunis en un catalogue central unique, situé à la Grégorienne, et mis à jour chaque semaine. Les ouvrages ainsi catalogués représentent un patrimoine inestimable de livres rares, de documents introuvables, de traités sur tous les sujets de la connaissance humaine.

URBE réunit quatorze instituts qui conservent une grande partie de l'histoire et de la culture de l'humanité: l'Université Grégorienne, les Instituts Biblique et Oriental, l'Académie Alphonsienne, les Universités Urbanienne, Saint-Thomas, Salésienne, les Athénées Saint-Anselme, Saint-Antoine, Sainte-Croix, l'Institut «Regina Apostolorum», les Facultés «Marianum» et «Auxilium», et enfin le Centre «Pro Unione».

Le projet de 1970 trouva sa première concrétisation en 1987, lorsque l'Université Salésienne entreprit d'automatiser sa bibliothèque. Les Salésiens ne se limitèrent pas à transformer le fichier manuel en fichier électronique: ils adoptèrent un programme software - «Aleph» - utilisé par une université israélienne. Son princi-pal avantage consiste dans la possibilité de consulter le catalogue en utilisant diverses langues. Il «s'exprime» aussi bien en italien qu'en anglais, il gère les documents audiovisuels comme les images et, surtout, il est capable de «lire» les caractères latins, grecs, hébreux, arabes, cyrilliques, etc... La mise en oeuvre du projet URBE a été rendue possible grâce au financement d'une fondation d'Amsterdam qui a préféré conserver l'anonymat, mais a suivi de très près les progrès du réseau informatique.

Vu les possibilités du système, on peut espérer, d'ici à trois ans, la jonction de six autres institutions ecclésiastiques de Rome. Dans un futur proche, URBE se mettra en connexion avec le réseau Internet, auquel sont actuellement reliés 15 millions d'usagers du monde entier. Actuellement limité aux Bibliothèques qui en sont membres, le catalogue du réseau URBE sera un jour accessible aux usagers privés.

En attendant cet élargissement du réseau au privé, URBE prévoit l'introduction de l'informatisation dans toutes les bibliothèques des Instituts membres du Gbe, Groupe des Bibliothèques Ecclésiastiques, le développement des réseaux locaux, et l'extension du réseau URBE à l'ensemble du territoire national italien.

URBE est un réseau destiné à favoriser la communication entre Bibliothèques absolument autonomes, chacune gérant son catalogue dans la plus totale indépendance. Grâce aux progrès de la technique du scanner, s'ouvrent pour les chercheurs des possibilités nouvelles: il sera possible de consulter les textes demandés, sans se déplacer. Il suffira de lire sur l'écran vidéo les pages demandées avec leurs illustrations.

Lors de l'inauguration officielle du réseau URBE, le 12 mai 1994, le Père Giuseppe Pittau, s.j., Recteur Magnifique de l'Université Pontificale Grégorienne, déclarait: «Ce que nous entendons célébrer, ce n'est certes pas une réalisation technique: d'autres sauront certainement faire mieux. Il ne s'agit pas non plus d'une grande innovation: d'autres l'ont fait avant nous. Ce qui semble nouveau et caractéristique de toute cette laborieuse opération, c'est le fait de la collaboration entre institutions similaires, qui jusqu'à maintenant avaient des rapports très formels, et cheminaient sur des rails parallèles, tout en voulant parvenir au même but. Maintenant, nous voici tous dans le même train, nous avons mis en commun nos énergies, nos ressources et nos richesses culturelles, offrant un service plus qualifié non seulement à nos usagers de toujours, mais ouvrant nos portes sur un monde extérieur sans frontières». Dans l'intention de ses promoteurs, le réseau URBE est avant tout un service d'Église à l'Église, dans la plus limpide transparence, avec les condition d'accès les plus larges pour le plus grand nombre d'utilisateurs. Ivan Rebernik, administrateur de URBE et Directeur des Imprimés de la Bibliothèque Apostolique Vaticane, définit ainsi le nouveau réseau: «URBE sera un instrument de service culturel, mais surtout un moyen au service de la formation et de l'évangélisation, un capital de connaissances à mettre au service de tous».

L'ITALIE RECONNAÎT CERTAINS TITRES ACADÉMIQUES PONTIFICAUX

Un nouveau pas vient d'être fait dans la mise en pratique des dispositions prévues par l'Accord de Révision du Concordat du Latran, signé à Rome le 18 février 1984 et entré en vigueur le 3 juin 1985.

L'art. 10, n.2, § 1 établit que «les titres académiques en théologie et dans les autres disciplines ecclésiastiques, déterminées d'accord entre les Parties, conférés par les facultés approuvées par le Saint-Siège, sont reconnus par l'État». Il s'agit donc de déterminer les disciplines, mise à part la théologie, dont les titres puissent être reconnus par l'État, et de préciser en même temps l'identité et les conditions de reconnaissance de ces titres.

La Commission Paritaire italo-vaticane, chargée de la mise en oeuvre des Accords révisés du Latran, est parvenue, le 2 décembre 1993, à une première entente, encore partielle, soumise à l'approbation du Saint-Siège et de l'État italien. L'approbation s'est effectuée par notes verbales entre les Parties, le 25 janvier 1994.

Concrètement, cet Accord partiel apporte les précisons suivantes:

Disciplines concernées: la théologie, l'Écriture-Sainte.

Titres concernés: les titres académiques de baccalauréat et de licence en théologie et en Écriture-Sainte sont reconnus, à la demande des intéressés, pour leurs équivalents italiens, moyennant parité de durée du cycle d'études et du nombre d'examens.

Cf. Notiziario della Conferenza Episcopale Italiana, n· 2, 21 mars 1994, p. 85-89.

UNESCO: CULTURE ET DÉVELOPPEMENT

Repenser le développement

Progrès et développement, considérés longtemps comme synonymes, ont été pendant des décennies les maîtres-mots d'une conception du monde: ils évoquaient l'image d'un front en marche, d'un mouvement inéluctable, fondé sur l'évolution technologique et la production économique. Depuis le Siècle des Lumières, cette conception matérialiste du progrès s'est imposée un peu partout, se glorifiant de succès spectaculaires. Pour indéniables qu'ils soient, ces bienfaits ne sont malheureusement ni également, ni même équitablement répartis. A travers sa Décennie mondiale du développement culturel, l'UNESCO a voulu exprimer une conception du développement qui fasse davantage droit à la dignité de l'homme: le développement est un processus culturel qui ne peut être imposé de l'extérieur. Il doit être généré au sein même de chaque société. Comme l'énonce la Conférence de Mexico, de 1982: le développement est «un processus complexe, global et multidimensionnel qui ne saurait se réduire à la seule croissance économique et devrait intégrer toutes les dimensions de la vie et toutes les énergies d'une communauté dans le cadre de laquelle chaque personne est appelée à participer à l'effort général et à en partager les fruits». Prendre la culture comme point de départ, cela signifie fonder le développement sur l'identité et le système de valeurs de chaque peuple.

La «culture de la maintenance»

Si, pour certains, le simple bon sens veut qu'il soit sage de maintenir en bon état les routes, les immeubles et les monuments, ce sentiment n'est pas partagé par tous. Certaines cultures, en particulier en Afrique, n'attachent aucune valeur à l'entretien des biens, en particulier lorsqu'ils sont la propriété d'entreprises ou de l'État et sont, de ce fait, perçus comme n'appartenant à personne. L'UNESCO, en étroite collaboration avec la Banque Mondiale et l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, étudie la notion de maintenance dans le contexte africain. A une époque où les ressources financières sont limitées, le fait d'intégrer dans la vie quotidienne des populations africaines les travaux courants de réparation et d'entretien pourrait être très utile au développement de tous les secteurs.

Affirmation et renforcement des identités culturelles à travers le temps et l'espace

Le programme culturel «Les Routes de la Soie» a notamment contribué à mettre en lumière l'apparent paradoxe de l'identité culturelle, qui affirme et accentue la valeur du particulier, tout en renforçant le sentiment d'appartenance à la communauté des hommes, habitants d'une même planète et partageant la même nature humaine. A côté des «Routes de la Soie», l'UNESCO a mis sur pied cinq autres programmes internationaux de coopération et de recherche:

Pétroglyphes d'Asie centrale: il s'agit de dresser un inventaire informatisé des oeuvres rupestres en décrivant leurs caractéristiques principales.

Les épopées le long des Routes de la Soie: le but est de recueillir et d'analyser les traditions épiques orales et les chants des bardes modernes à travers une étude comparative. Plusieurs archives nationales sont en voie de constitution et l'UNESCO pourrait mettre en place des archives internationales en recourant aux techniques informatiques et audiovisuelles modernes.

Langues et écritures des Routes de la Soie: l'objet de ce programme est l'étude de la langue comme lien ou obstacle à l'échange entre civilisations.

Archéologie spatiale: ce projet multidisciplinaire exécuté avec la participation d'archéologues, de géographes et de spécialistes de l'environnement se propose d'étudier les grands sites qui jalonnent la Route de la Soie, à l'aide d'images satellite et de données de télédétection.

Caravansérails et systèmes postaux: ce programme vise à rendre à leur gloire première ces institutions symboliques des échanges commerciaux et culturels. Une fois réintégrées dans la vie contemporaine, elles feront partie d'un réseau de tourisme culturel.

La Bibliothèque d'Alexandrie: savoir, identité culturelle et valeurs universelles

Lorsque Alexandre le Grand entra en Égypte, il y fut accueilli en libérateur. Respectueux des habitants, de leurs coutumes et de leur religion, il entendait faire de l'Égypte un élément central dans son grand projet de remodeler la carte commerciale du monde. Alexandre assura l'expansion hellénique non seulement par son génie militaire, mais encore par sa sensibilité aux différents domaines de l'existence humaine, que nous appelons aujourd'hui «dimensions culturelles» de l'homme, de la société, du développement.

Sous la supervision d'Alexandre, la nouvelle ville d'Alexandrie commença à prendre forme en l'an 332 avant J.-C., et devint, grâce à sa situation dans le bassin méditerranéen, un des carrefours les plus importants du monde antique pour le commerce terrestre et maritime. La cité était riche de ressources culturelles grâce à sa diversité ethnique et à une politique délibérée de parrainage et de protection des artistes et des intellectuels par l'État. Le bien-être matériel, associé à des institutions politiques stables, le respect du savoir et la tolérance à l'égard des différentes traditions culturelles sont autant de facteurs qui contribuèrent à l'extraordinaire essor d'Alexandrie.

Le fils de Ptolémée Ier qui édifia le phare d'Alexandrie, une des sept merveilles du monde antique, acheva la grande Bibliothèque d'Alexandrie, réputée pour avoir contenu plus de 500.000 rouleaux de papyrus, catalogués par matière et par auteur. Non contents de rassembler et de copier des textes dans leur langue d'origine, les responsables de la Bibliothèque parvinrent également à traduire de nombreux ouvrages en grec, y compris l'Ancien Testament, ainsi que des écrits babyloniens et bouddhistes. A la Bibliothèque, étaient rattachés le «Museion» ou temple des Muses, sorte de centre où étaient organisées des manifestations culturelles, mais aussi un observatoire astronomique, un jardin zoologique et un jardin botanique.

Il ne reste aujourd'hui de la Bibliothèque d'Alexandrie que le souvenir d'une lointaine existence sombrée dans l'incendie qui ravagea le port, lorsque Jules César revendiqua Alexandrie pour Rome. Pourtant, l'esprit d'Alexandrie vit toujours. Le Gouvernement égyptien, en coopération avec l'UNESCO et avec l'aide de la communauté internationale, des Amis de la Bibliothèque d'Alexandrie et des États Arabes, cherche à recréer à Alexandrie la première bibliothèque universelle de la planète.

La nouvelle Bibliothèque d'Alexandrie, qui comprendra une école internationale de recherche documentaire, dotera cette région du monde d'un centre important sur le plan culturel, éducatif et scientifique. Alexandrie retrouvera sa vocation première de carrefour et de centre de recherche des civilisations méditerranéennes et des sciences, tout en permettant aux universités de la région d'avoir accès à ses services et à ses collections.

A l'aube du IIIe Millénaire, une nouvelle Bibliothèque sort de terre. Comme celle qui l'a précédée, elle s'ouvrira au monde entier. Mais cette fois, l'utilisation de technologies modernes et de matériaux durables devrait lui permettre d'exercer une influence accrue au carrefour des grandes cultures humaines.

Cf. Repenser le développement. Décennie mondiale du développement culturel 198-1997, Nations-Unies/UNESCO, 1994, 32 p., ill.

LA VISIBILITÉ DE L'INVISIBILITÉ DE DIEU: la Chapelle Sixtine

Dans la matinée du 8 avril 1994, le Saint-Père a présidé une solennelle célébration eucharistique en la Chapelle Sixtine, en présence des prélats de la Curie romaine et des responsables des travaux de restauration des fresques de Michel-Ange.

Et le pape de préciser au sujet de la Chapelle Sixtine: «Il s'agit d'un bien culturel d'une valeur inestimable, d'un bien qui possède un caractère universel». Le génie de Michel-Ange rend visible et fait parler les vérités de la foi. La Révélation féconde les talents de l'artiste qui s'apprête à revêtir les vérités invisibles de formes d'une beauté inégalable. «Voilà surtout pourquoi le Jugement Dernier suscite en nous le vif désir de professer notre foi en Dieu, Créateur de l'univers visible et invisible. Et dans le même temps, il nous incite à renouveler notre adhésion au Christ ressuscité, qui viendra au dernier jour pour juger souverainement les vivants et les morts. Devant ce chef-d'oeuvre, nous confessons le Christ, Roi des siècles, dont le Règne n'aura pas de fin». Plus encore, le Christ de Michel-Ange exprime en sa beauté «le mystère tout entier de la visibilité de l'Invisible».

L'inauguration des travaux de restauration des fresques de la Chapelle Sixtine a fourni au Pape Jean-Paul II l'occasion d'exalter l'oeuvre des artistes religieux: non seulement par leurs oeuvres ils expriment la gratitude de l'âme envers le Dieu invisible qui permet à l'homme de le représenter sous des traits visibles, mais encore ils rendent présentes les réalités invisibles. L'oeuvre d'art sacré est toujours en quelque sorte une icone, c'est-à-dire «en un certain sens, comme un sacrement de la vie chrétienne, puisqu'en elle est rendu présent le mystère de l'Incarnation».

Pour exprimer le mystère, Michel-Ange redécouvre la beauté d'Adam, chef-d'oeuvre de Dieu, et avec une audace surprenante, «transfère cette beauté visible et corporelle dans le Créateur invisible lui-même». La Chapelle Sixtine, dans son éclatante beauté, s'ouvre pour nous comme un Évangile de lumière. Ici, la culture fécondée par la foi rend, en quelque sorte, l'Invisible visible à nos yeux.

THE CATHOLIC ACADEMY FOR KOREAN CULTURE

The Catholic Academy for Korean Culture (CAKC) was founded in 1985. The aim of the CAKC is to study Korean Culture, find a common ground where culture and the gospel can meet and to promote the evangelisation of Korean culture. The mailing address of the CAKC is (100-022) Myeong Dong 2 - Ga 1, Jung-Gu, Seoul, Korea.

Here in brief is the history of the activities of the CAKC. From 1986-1993 the CAKC has organised a series of symposia. These focused mainly on the encounter of Catholicism with Korean culture and a study on the relationship between Catholicism and Confucianism, Buddhism, Taoism and Folk Belief. The CAKC has also been conducting Seminars and in the period between 1988 and 1993 twelve Seminars were held with a wide range of topics from «The problem of inculturation of the gospel» and «The Church's participation in social affairs» to «What is Bio-Medical Ethics» and «The Political Problem of Korea».

Besides these Symposia and Seminars the CAKC worked out a series of Research Projects for a five year plan (1987-1991). We give below the theme and a summary of the content of the research projects.

Theme I: The Confucian View of Heaven and the God of Christianity.

It is interesting to note that the word 'God' in the Korean language, has the same etymology as 'heaven'. However, in Korean Christianity, all refer to the Christian deity as 'God' who is regarded as the 'creator of heaven and earth'.

Theme II: Confucian Benevolence and Christian Love.

According to Confucius, «Benevolence is the overcoming of the self and the resurgence of manners». It is not an inborn moral factor given at birth but rather acquired and remains as the support of good moral conduct.

Theme III: Confucianism and the Christian View of Good and Evil.

By strengthening their self control and resistance, human beings can overcome evil. Human beings are basically good and become evil due to environmental factors. The Christian view of original sin therefore cannot be understood or accepted by the protagonists of Confucianism.

Theme IV: Self-Cultivation of Confucianism and Christian Sanctity.

Oriental morality is founded on the discipline of self that helps a person to control his animal instincts and discern between good and evil. Thus, the ascetical life is not achieved merely by catechesis.

Theme V: Influence of Christianity on Confucian Culture

This influence is seen particularly in the view that Christianity holds on the equality of men and women and its stand on human rights.

Theme VI: The Confucian Cultural Background of Modern Korean Catholic Development.

Worship of ancestors, loyalty of relationship between friends, reverence towards superiors and love towards inferiors are some of the elements that form the background to Korean Catholic Development today.

Theme VII: The Mercy of Buddhism and the Love of Christianity.

The spirit and practice of mercy according to Buddha meant promoting life, eliminating violence, fostering gentleness, kindness and true largeheartedness.

Theme VIII: Precepts of Buddhism and Christian Commandments.

The morality of Buddhism is based on the natural law and also consists of general laws. It emphasises the observance of the five Buddhist Commandments: Do not Kill / Do not Steal / Do not Lie / Do not Lust / Do not be Intemperate.

The CAKC has thus initiated a process of reflection and research so that the Church in Korea may «come to a deeper understanding of the Korean culture, the soil in which the gospel must grow...»

SOME REFLECTIONS ON THE ROMAN LITURGY AND INCULTURATION

IV Instruction for the Right Application of the Conciliar Constitution on the Liturgy (Nos. 37-40)

Four adjectives would aptly describe the above mentioned document issued by the Congregation for Divine Worship and the Discipline of the Sacraments by order of His Holiness, Pope John Paul II, on 25 January, 1994. The Instruction is positive, pastoral, practical and precise.

It is positive because it takes cognizance of the treasures inherent in the diversity of cultures that make up the Universal Church. It is pastoral because it urges and empowers Episcopal Conferences and Bishops to critically examine and absorb what can be assimilated into the Roman liturgy. It is practical because it is geared to implementation and actual liturgical practice. It is precise because it gives detailed and clear guidelines for the actual implementation of the norms formulated in the Instruction. This is a modest attempt to highlight the salient features of this Instruction whose complete text in English can be found as a supplement inserted in the L'Osservatore Romano (English edition) N. 14 dated 6 April, 1994.

By way of introduction, one observes first a change in vocabulary. Whereas Sacrosanctum Concilium (SC) spoke of the different forms of liturgical adaptation, the present Instruction adopts the term «inculturation» which is a better expression since it denotes a twofold movement: «...by inculturation, the Church makes the Gospel incarnate in different cultures, and at the same time introduces peoples, together with their cultures, into her own community» (Redemptoris Missio 52). Hence, while the gospel is enfleshed into different cultures, different peoples with their own cultures are incorporated into the life of the Church. There is, therefore, a mutual enrichment: cultures are penetrated by the gospel and the Church in turn is «...enriched by the many different forms of the wisdom of the nations of the earth»(6). (References are to paragraphs of the Instructions).

I. The Process of Inculturation throughout the History of Salvation

The Instruction gives a short history of the process of inculturation throughout the history of salvation. This process developed in many stages and ways. «The encounter between the Jewish world and Greek wisdom gave rise to a new form of inculturation» (9). Guided by the Holy Spirit, the Church discerned as to what could be retained and what had to be rejected. The criterion for discernment was fidelity to the gospel and compatibility with the Apostolic Tradition. In other words, as the Church got implanted and took root in different countries and cultures, She did not accept in toto all that these had to offer but through a process of careful and critical examination sorted out elements that could be assimilated into worship and excluded those that had to be left out because of their incompatibility.

The next significant stage in the history of inculturation was brought about with the birth of distinct liturgical families of the Churches of the West and the East. «The Church of the West has sometimes drawn elements of its liturgy from the patrimony of the liturgical families of the East» (17). The process of inculturation also demands a process of purification. «The liturgy, like the gospel, must respect cultures, but at the same time invite them to purify and sanctify themselves» (19). Pope John Paul II has rightly remarked that since «culture is a human creation and is therefore marked by sin, it too needs to be 'healed, ennobled and perfected'» (Redemptoris Missio 54). The liturgy thus becomes both rooted in and transcends a particular culture.

By way of summary of this first section of the Instruction we can state that the Church by inculturation inserts herself into the culture of a given people accepting and promoting what is good and at the same time purifying what needs to be cleansed or even discarding what is incompatible with the Faith or disruptive of communion with the Universal Church. The Church steers clear of both extremes: the absolute canonisation and the downright condemnation of culture.

II. The Requirements and Preliminary Conditions for Liturgical Inculturation

For inculturation to be meaningful the nature of the liturgy must be borne in mind. «It is at once the action of Christ the priest and the action of the Church which is his body...» (21). Besides, «the nature of the liturgy is intimately linked up with the nature of the Church; indeed, it is above all in the liturgy that the nature of the Church is manifested» (22). The Instruction then goes on to describe the nature of the Church.

The Church is not just an ordinary human assembly or community. She is called by God in the Holy Spirit to gather together all peoples. Further, the Church is catholic in that She surpasses all barriers and penetrates all cultures. Finally, the Church is a pilgrim community living in time but awaiting with joyful hope the coming of Her Lord and Saviour Jesus Christ. The Church is nourished by the Word of God which when read makes Christ present for «it is He Who speaks when the Sacred Scriptures are read in Church» (23). This is the reason why the Word of God always enjoys pride of place and precedence in the celebration of the Liturgy above all other texts no matter how 'inspiring' or revered these may be.

The very life of the liturgy is centred in the first place in the Holy Eucharist and in the other sacraments that Jesus entrusted to His Church. She, therefore, has the pastoral responsibility and authority to provide for the good of the faithful keeping in mind the circumstances of place and time. But She cannot change those things that are «directly related to the will of Christ and which constitute the unchangeable part of the liturgy. To break the link that the sacraments have with Christ who instituted them, and with the very beginnings of the Church, would no longer be to inculturate them, but to empty them of their meaning» (25).

But the Church of Christ is also local planted and rooted at a given time in a given local culture. The particular Church must be united to the Universal Church in faith and sacramentals as well as in those practices (daily prayer, sanctification of Sunday, etc.) received by the Church down the ages. Orthodoxy is thus ensured so that the rule of prayer coincides with the rule of faith. Practice confirms belief and belief is reflected in practice. Legislation in the liturgy is therefore necessary. And those responsible for this are the Apostolic See and according to the precepts of the law, the Episcopal Conference for its territory and the local Bishop for his diocese.

The translation of the Bible, or at least of the biblical texts used in the liturgy is the first step towards inculturation. Further, Episcopal Conferences must invite persons who are competent both in the tradition of the Roman rite and in the appreciation of local cultural values, to study at the historical, anthropological, exegetical and theological levels the liturgical inculturation that is being prepared. This study must then be examined in the light of pastoral experience. The wisdom of the country needs also to be consulted. While traditional culture is to be taken care of, the needs of those affected by urban and industrial culture must not be neglected. Elements taken from local cultures must not be linked with superstition or error. Before implementation, however, the changes in rites or texts must be presented to the clergy and to the faithful.

III. Principles and Practical Norms for the Inculturation of the Roman Rite

The goal of inculturation of the Roman rite should be to help the faithful understand better and with ease the celebration in which they participate. «The process of inculturation should maintain the substantial unity of the Roman rite» (36). Inculturation does not foresee the proliferation of new rites but rather the adaption of the Roman rite to meet the needs of a given culture. Once again, these adaptations are to be authorized by the competent authority and are «not left to the personal initiative of celebrants or to the collective initiative of an assembly» (37).

The Instruction then lists various areas in which adaptations can be made (38-45). Language must always enshrine «along with the truths of the faith the grandeur and holiness of the mysteries which are being celebrated» (38). Particular care must be exercised as regards expressions taken from non-Christian religions. Music and singing specially of the liturgical texts ought to form part of worship. Gestures and postures must be expressive of the attitude of a community in worship before God and not be merely a performance. Those of the celebrant must express his role and function as president of the assembly at worship. Art ought to enhance «the beauty of the buildings and liturgical rites investing them with the respect and honour that is their due» (43). Devotional practices which have their place in the Church need to be purified and permeated by the gospel. They must neither replace nor get confused with liturgical celebrations because the liturgy «by its nature is superior to them» (45).

Inculturation in the liturgical field needs to be gradual and its significance sufficiently explained. Religious syncretism is to be avoided be it in the use of liturgical objects, vestments, prayer, readings or festivals.

IV. Areas of Adaptation in the Roman Rite

Liturgical books need to be translated according to the norms given by the Holy See. Care must be taken to bear in mind the relationship between the text and the liturgical action. As far as the celebration of the Eucharist is concerned, «the Roman Missal must remain 'a sign and instrument of unity' of the Roman rite in different languages» (54). As far as the rites of initiation are concerned, adaptations can be had provided they designate the same reality as signified by Christian Initiation. So too the marriage rite when adapted must «bring out clearly the Christian meaning of marriage, emphasize the grace of the sacrament and underline the duties of the spouses» (57). Funeral rites while preserving all that is of value in local customs must clearly «manifest the Christian faith in the resurrection and bear witness to the true values of the gospel» (58).

The Instruction concludes by giving precise norms as to how these changes are to be processed and forwarded to the Congregation for Divine Worship and the Discipline of the Sacraments for its examination and judgement. The Instruction might appear detailed but this is understandable given the diverse elements that make up the celebration of the liturgy. By giving clear directives as regards inculturation in the Roman Rite, it has not only not left any room for doubt but also forestalled any kind of arbitrary adaptation that might be attempted. Celebrating ministers, particularly, will do well to read it carefully, because in a large measure, the tone and spirit of a liturgical celebration depends on them.

PRIESTLY FORMATION SEMINAR IN ADDIS ABABA

The Pontifical Council for Culture was represented by Fr. M. P. Gallagher at a symposium on "The Future of Religious Studies in Ethiopia and Eritrea", held at Addis Ababa in February 1994. Organized by the Capuchin Franciscan Institute of Philosophy and Theology, this was the first time that the staff of the three Catholic major seminaries of the region had come together: Addis Ababa, Addi Grat, and Asmara. As such it represented an important step towards new cooperation and mutual contact.

This Symposium was both timely and necessary. It came soon after the ending of a time of suffering and war, and after the political independence of Eritrea, decided less than a year ago. It also provided a forum for the leaders in seminary formation to reflect on new problems arising as the two countries face a new situation. Moreover it was helpful because of tensions that are deep-rooted in the history of the Church in this area, and that are connected with diversity of rites and of languages.

Ethiopia is unique in the Christian history of Africa, as the only country with an ancient and majority Christian tradition. The Catholic Church represents a small minority of less than 1% of the overall population, whereas the Orthodox Church is the tradition to which the vast majority of Christians belong. Moslems account for at least 35% of the population. In view of its special Christian history, the relationship of faith and culture in Ethiopia is different from other countries in Africa. Through the centuries faith and culture have already encountered one another on many levels, and the culture of Ethiopia is deeply marked by the Christian tradition.

A major issue that was touched upon under various headings - especially liturgy, church history, philosophy, pastoral theology - dealt with forming the seminarians in an awareness of local cultures and preparing them for a ministry of inculturation. One paper argued that even if Ethiopia has been a largely traditional and rural society up to recently, with its religious traditions sustained by a mainly oral culture, there are now signs of major social and cultural change. This is true especially in the two main cities of Addis Ababa and Asmara, where the new ethic is secular, modernizing, and for many people deeply confusing. Indeed within the new boundaries of Ethiopia Addis Ababa, the capital, has over 4 million inhabitants, whereas there are no other towns of more than about 100,000.

In this light one can wonder whether the Catholic Church, small though it is numerically in this region, may not have something of great benefit to offer to the Orthodox tradition. The latter, with its monastic history and its very traditional demands for priestly formation, tends to ignore problems of dialogue with the modern world or issues of cultural or social change as they have an impact on religious faith. The Catholic Church has a different and rich experience of relating with changing societies, together with a commitment to inculturation of the gospel and evangelizing of cultures.

It was remarked that in spite of its tiny numbers the Catholic Church is outstanding, and known to be so, in the fields of social commitment to the deprived, health care and education. These, together with its tradition of reflecting theologically and pastorally on the changing culture, puts the Catholic Church is a position to share a whole cluster of gifts and insights with the Orthodox tradition and hence serve the future of the common Christian faith.

Emerging from all this, there came a sense of urgency that seminary and religious formation should include a strong cultural strand. Students need to be helped towards reflecting on the culture that had shaped them from childhood. They need skills to discern the authentic and the less authentic values both in traditional cultures and in the new modernizing tendencies. They need to become more conscious in their sense of history and of the changes that would influence their contexts of ministry. With such discernment and with such formation in cultural sensitivity, the local Church can continue to «develop the ability to express Christ's message in its own way» (Gaudium et Spes, 44).

CHANGING CULTURE IN IRELAND

Fr. M. P. Gallagher was speaker and facilitator at a three-day seminar on "Fostering Faith for a Changing Culture", organized by Bishop Joseph Duffy for the Diocese of Clogher, Ireland (April 1994). The participants were some eighty priests of this diocese.

The proceedings began by reflection on what has changed in the surrounding culture as a context for faith in Ireland today. One reply was that we have moved "from an experience of religious authority to the authority of religious experience". The more urbanized assumptions cause confusion for older believers and the enlarged "menu" of choices leaves many young people without spiritual roots and distant from Church belonging. The impact of the communications media has been strong in creating more secular attitudes. There was a lively debate as to whether the emerging culture was "gospel-unfriendly", or whether in fact spiritual roots remain strong in families and in this country which has possibly the highest Sunday practice rate in the world (about 80%).

Other topics covered included: the need for an inculturated new evangelization, with a focus especially on the sacraments of initiation and on families; a more ambitious formation of laity in a prayerful approach to Scripture; and the continuing formation of priests as communicators of the Gospel.

SIMPOSIO EN SANTIAGO DE CHILE

Del 1 al 4 de Marzo de 1994 se realizó en Santiago de Chile, el Simposio sobre los Medios de Comunicación e inculturación del Evangelio. La organización fue llevada adelante por el Consejo Pontificio de la Cultura, el Consejo Episcopal Latinoamericano (CELAM) y la Pontificia Universidad Católica de Chile.

El Cardenal Paul Poupard estuvo presente en el evento y realizó la prolusión de la sesión inaugural con el tema: Los presupuestos antropológicos de la cultura oral, escrita y audiovisual y su impacto en los actuales medios de comunicación.

Al final del encuentro se sacaron diversas conclusiones que resumimos así:

1. El Evangelio por su naturaleza necesita de la comunicación. Sólo así la Iglesia puede cumplir la misión de comunicar el acontecimiento del cual ella vive y que hace posible al hombre poder descubrir la verdad de sí mismo.

2. El fundamento de la comunicación es el misterio trinitario, total don de Amor y de Verdad revelado y dado en plenitud por el Verbo hecho carne. En Jesucristo nos comunicamos con Dios fuente de la belleza, la verdad y el bien. La verdadera comunicación es camino para la comunión.

3. La comunicación es una experiencia antropológica constitutiva de lo humano y no únicamente un problema de uso de medios técnicos. El hombre busca la verdad y la felicidad, que se encuentran definitivamente en Cristo. Esta es la verdad que hace al hombre libre. La máxima libertad del hombre es donar su vida por amor a Dios y a los hombres.

4. La persona humana en el mundo y en la historia es en sí misma comunicativa. Toda persona es un icono sagrado, la profanación de este icono es el pecado. La evangelización es la comunicación objetiva de esta sacramentalidad. La palabra, el gesto, la representación y la misma presencia de cada persona es un lenguaje de la gracia de Cristo que se comunica a quienes El llama. La evangelización es inseparable de la comunicación.

5. Los presupuestos antropológicos de la comunicación se expresan en la cultura como una libre disposición al diálogo que busca la comunidad de destinos. El ejercicio de la libertad es indispensable, tanto en quien comunica como en quien recibe la comunicación. Cuando la comunicación no es libre deshumaniza.

6. Para que la comunión sea posible, los instrumentos y medios de comunicación deben respetar la exigencia de verdad que existe en el ser humano, que valoriza la presencia de la persona, respeta los valores, las tradiciones y la sabiduría de cada cultura.

7. Desde la antropología y la cultura la sociedad mediática presenta unos desafíos, porque crea idolatrías, esclavitudes y una cultura mundana, consumista y antievangélica.

8. La situación debe ser considerada con realismo sin olvidar la presencia de la gracia y el potencial evangelizador de los medios de comunicación. Los medios son una ayuda para presentar el Evangelio a través de testimonios vivos, que tienen una capacidad de comunicación mayor. Lo que exige una conversión del corazón humano al don divino.

9. Es fudamental la inculturación del Evangelio y de la Iglesia en la cultura audiovisual, lo que exige creatividad, que es una de las mayores expresiones de la libertad.

10. La Buena Noticia nunca se agotará en una cultura particular, el Evangelio trasciende todas las culturas. Debe proclamarse sin ambigüedad la dimensión absoluta de la verdad que la Iglesia ha recibido. El respeto a las culturas y el deseo de inculturación no puede ser excusa para dejar de anunciar el Evangelio u ocultarlo, sino un motivo de aliento y oportunidad para dar razón de la esperanza.

11. Los comunicadores deben ser formados en un profundo sentido antropológico cristiano, para poder inculturar el Evangelio a través de los medios de comunicación. La acción pastoral de la Iglesia no se puede reducir a una programación alternativa en los Mass Media, sino que debe interesarse por los comunicadores para que no sean instrumentos de manipulación.

12. El papel de la Universidad, que ayuda a discernir los valores y antivalores de la actual cultura de masas. La cultura debe alcanzar el nivel de le personalización, de tal modo que se pueda comprender la encarnación del Verbo, que se hizo persona. La personalización de la cultura se convierte en sabiduría. El testimonio de la libertad nacido de la dedicación a la verdad, es un valor de la vida universitaria.

El último día el Cardenal Poupard, recibió el Doctorado «Scientiae et Honoris Causa» que le confirió la Universidad Católica de Chile y en su intervención presentó los jalones para un diálogo de la Iglesia con la cultura haciendo una propuesta a la cultura ilustrada, llamando a los teólogos a informarse escrupulosamente sobre las nuevas adquisiciones de las ciencias, antes de emitir un juicio doctrinal y haciendo un llamdao a los científicos para no encerrar al hombre en su horizontalidad.

750 AÑOS DE LA ORDEN DE SAN AGUSTIN

En el mes de Marzo de 1244 el Papa Inocencio IV convocó el primer Capítulo General de una nueva familia religiosa, que por iniciativa de cuatro eremitas de la región italiana de Tuscia, que en la actualidad comprende la Toscana y parte del Lazio, se habían congregado para iniciar una forma de vida que con dos pilares fundamentales: la fe en Jesucristo y la doctrina, tanto monástica como espiritual, del Obispo de Hipona, buscaban encarnar de una manera nueva el Evangelio, que aun cuando siempre era el mismo, presenta diversos matices y diversas posibilidades de insistir en puntos especiales de acuerdo a las necesidades concretas de las diversas épocas. Tratando de promover la unidad en la caridad por medio de la comunidad, durante más de siete centurias la Orden de San Agustín mira con gozo su pasado y se proyecta para responder a las necesidades actuales de la Iglesia mediante la tarea urgente de la Nueva Evangelización, que exige una adecuada inculturación de la Buena Noticia recibida.

Con el trascurrir de los años ésta Orden benemérita ha visto la necesidad de vivir la experiencia de una verdadera y propia inculturación que le llevó a encontrar un puesto en la Universidad, a ocupar su propio lugar en la sociedad y a proyectar la luz del Evangelio en la misión.

Con ocasión de esta efemérides la Revista Agustiniana de Madrid en su nº 106 de los meses Enero-Abril de 1994, ha comenzado la publicación de una serie de trabajos de investigación y divulgación que se refieren directamente al patrimonio cultural y religioso de la Orden. La revista abierta al diálogo cultural y promotora de creatividad y reflexión crítica, como lo afirma su director Rafael Lazcano, quiere conmemorar desde su propia perspectiva, que no puede ser otra que la cultura, esta celebración centenaria.

LA FUNDACION «FIDEI XII»

En la Diócesis de Punta Arenas (Chile), fue creada en el año 1976 una Fundación para el Desarrollo de Magallanes que preside el Obispo Tomás González Morales y que se propone el desarrollo integral, teniendo en cuenta la autonomía de los propios grupos.

Bajo los principios del desarrollo y la promoción humana y al servicio de los sectores más necesitados. realiza programas de carácter científico y técnico a través de tres unidades: Desarrollo social, Desarrollo Rural y Estudios de Investigación Aplicada, dedicándose de preferencia a asuntos de la educación, la cultura, el medio ambiente, la salud, el agro y la pesca, el progreso económico y social, en general. Para mejorar la dieta familiar y favorecer la economía en los hogares, FIDE XII realiza desde 1987 programas de huertos familiares con ocho comunidades de sectores urbanos de Punta Arenas, una comunidad de Puerto Natales y otra de Tierra del Fuego. Las agencias patrocinadoras son Cáritas de Suiza, Desarrollo y Paz del Canadá y SCIAF de Escocia. Junto al Estrecho de Magallanes la Fundación mantiene un Centro Hortícola donde se realizan las principales labores prácticas de los programas del área y se investiga en torno a la productividad e introducción de especies apropiadas para las características de la región austral. Ayudan a este proyecto SCIAF, Cáritas de Suiza y Misereor.

En el período 89-90 la Fundación emprendió una tarea organizadora y de asistencia preliminar entre ocho comunidades ganaderas de Tierra del Fuego, compuestas por 128 personas y en la Cooperativa Bernardo O'Higgins de Reforma Agraria que agrupa a 43 familias. La Fundación Misereor impulsa a través de FIDE XII un programa agrícola y ganadero con los parceleros de la localidad rural de Agua Fresca y los huerteros de Pampa Redonda, en los alrededores de la capital regional, para mejorar la productividad y las condiciones generales de los campesinos y los horticultores.

La expansión de la pesquería austral y la necesidad de la explotación racional de los recursos, sustentan el Programa Pesquero de la Fundación, con pescadores de Puerto Natales y Punta Arenas. Los objetivos son mejorar técnicas y alentar el procesamiento de sus productos, todo ello con el apoyo financiero de Cáritas de Suiza y Misereor de Alemania.

Entre los sectores de Mina Rica y San Juan 62 agricultores reciben los beneficios de un programa de transferencia de tecnología en horticultura, ganadería y lechería. En el Sector de la Pampa Redonda se realiza el primer programa colectivo de riego para favorecer a 35 familias que constituyeron una comuniadd de agua. En sectores poblacionales de Punta Arenas y áreas rurales, la Fundación desarrolla acciones multifacéticas en torno a la salud, que implican la capacitación de monitoras, campañas de fomento y prevención de la salud, la organización de pacientes crónicos e incluso la atención primaria en policlínicos.

Existe un programa de formación de mujeres pobladoras cuyo objetivo general ha sido apoyar el descubrimiento de la identidad femenina en mujeres de recursos modestos, afirmar sus potencialidades y prepararlas como dirigentes poblacionales o comunales. El proyecto es patrocinado por el Comité Católico contra el Hambre por el Desarrollo (CCFD) de Francia y por Dreikönigsaktion de Austria.

Están en marcha varios estudios e investigaciones aplicadas, entre los que se cuentan: Alfabetización de adultos, Diágnostico de Madres Adolescentes, Encuestas poblacionales y estudiantiles, Jornadas Antárticas, Centros de Capacitación.

Finalmente la Fundación cuenta con un Centro de Capacitación «Cardenal Raúl Silva» en áreas técnica, personal y comunitaria donde 120 jóvenes y adultos que no han tenido la oportunidad de completar su enseñanza básica, se integran anualmente. Los aportes de sostenimiento son aportado por la agencia belga Overseas Missions Service. Además cuenta con una Unidad de Computación e informática como un apoyo a todas las otras realizaciones.

Según el presidente de la fundación Mons. González, la síntesis entre Evangelio y Cultura, dando respuestas a la nueva cultura emergente forma parte de los principios y valores que sustentan esta Fundación, la más austral del mundo. La Iglesia ha estado haciendo constantemente esta síntesis, no en lo técnico pero sí tangencialmente, a partir de un punto básico: no puede haber humanidad sin que haya real desarrollo. El verdadero mensaje de Jesucristo es que la persona humana se sienta feliz de ser tal. La herencia de los primeros misioneros salesianos en Punta Arenas es muy importante, ellos habían recibido de San Juan Bosco la consigna: «Evangelicen civilizando y civilicen evangelizando», de ahí que no sólo se ha empeñado la comunidad eclesial en llevar a las gentes de estas latitudes la catequesis sino todo lo que pudiera ser útil al progreso de los habitantes de esta región continuando el proceso iniciado por los primeros evangelizadores que hicieron posible al mismo tiempo que la Buena Noticia un observatorio metereológico, la canalización del Río de las Minas, la recolección de un valioso material de las culturas indígenas y la fabricación de los primeros ladrillos australes, buscando de esta forma una mejor calidad de vida.

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