Cultures et foi - Cultures and Faith - Culturas y fe - 1/1993 - Documenta
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Lors du Symposium international sur Le rôle du Christianisme dans l'Identité culturelle des Peuples Européens à Klingenthal du 27 au 30 mai 1993, S.E. le Cardinal Paul Poupard a prononcé dans l'après-midi du 27 mai 1993 le discours suivant:

PAUL CARDINAL POUPARD

CHRISTIANISME ET CULTURE EN EUROPE: MEMOIRE, CONSCIENCE, PROJET

Chers Amis,

Au moment où s'ouvre ce Symposium international sur "Le rôle du Christianisme dans l'identité culturelle des peuples européens", je vous souhaite à tous la bienvenue et vous remercie d'avoir accepté d'être présents aujourd'hui à Klingenthal. Je sais ce que représente pour chacun d'entre vous votre participation active à cette rencontre.

Mes remerciements vont également à toutes celles et à tous ceux qui nous ont aidés à mettre sur pied ce Symposium. Et d'abord à Madame Marie-Paule Stintzi qui nous accueille dans cette magnifique demeure du XVIIIe siècle, propriété de la Fondation Goethe, dont le Président-Fondateur M. Topfer a voulu faire un point de rencontre entre les peuples européens.

Ma gratitude va également à S.E. Mgr Anton Schlembach, évêque de Speyer, et à la Conférence Episcopale d'Allemagne, pour leur soutien généreux dans la préparation de ces journées de réflexion, ainsi qu'au Docteur Dollinger et à sa secrétaire Madame Pfeiffer pour sa réalisation pratique.

I. La Mémoire: Grèce, Rome, Christianisme

En tant que réalité historique et culturelle, l'Europe naît sur les rives de la Méditerranée, avec trois apports fondamentaux: la pensée grecque, les institutions romaines et la foi chrétienne. Plus tard viendront s'y ajouter des éléments culturels des peuples évangélisés tels que les Celtes, les Anglo-Saxons, les Germains et les Slaves (Cfr. Christianisme et Culture en Europe. Mémoire, Conscience. Projet, Symposium Présynodal, Vatican, 28-31 octobre 1991, Paris, Mame, 1992. Editions italienne, Il Nuovo Aeropago, Forlì; polonaise, Jednosc, Kielce; espagnole, Rialp, Madrid; russe, Vybor, Moscou; allemande, Stimmen der Welkirche, Bonn, 1993).

C'est en Grèce que naît la pensée philosophique, legs capital de ce peuple génial à la postérité européenne. Le Grec lit la réalité comme si elle était un texte à déchiffrer et il la lit de manière critique. Ainsi naît la rationalité, ce que nous appelons la pensée et qui, avec Platon et Aristote, atteint un sommet dont nous bénéficions encore aujourd'hui. Naît aussi l'analyse critique des règles du comportement humain, de l'éthique et de la politique. Lorsque nous parlons des vertus, par exemple, de la justice, de la sagesse, du droit naturel et des lois, nous prenons toujours comme point de départ les réflexions des Grecs sur ces sujets.

Cette manière de penser philosophique marque également les Romains. Mais ceux-ci ajoutent un élément nouveau, à savoir l'idée d'un empire où règne la paix reposant sur des lois. Si la Grèce est à l'origine de la pensée rationnelle, Rome est à l'origine du droit, de l'idée que les rapports entre les hommes doivent être déterminés par des règles justes, imposées par une autorité légitime. Rome offre à l'Europe la conception d'un empire doté d'une structure juridique et d'une organisation de la paix transnationale.

Le troisième élément constitutif de la civilisation européenne est celui du Christianisme. La révélation biblique a enrichi notre civilisation de deux dimensions d'importance capitale: le monothéisme et la conception de l'homme comme image de Dieu, et en tant que tel, unique, irrépétitible, doué d'une dignité inaliénable.

II. La Conscience: le Christianisme, creuset d'identité culturelle des peuples européens

Le monothéisme biblique a eu pour effet la dédivinisation de la nature qui, conjuguée avec le sens grec de la rationalité, a permis à l'homme européen une approche scientifique de la réalité. Tout le progrès de la science et de la technologie modernes vient de là, et ce n'est pas un hasard si leur origine se situe en Europe.

Le deuxième apport fondamental du christianisme est le concept de personne. Seule une religion avec l'idée d'un Dieu transcendant et personnel qui se préoccupe de chaque homme, connaît chaque homme par son nom, pouvait parvenir au concept de personne. D'où l'idée de la dignité de chaque être humain avec ses droits inaliénables. Il est vrai que l'idée des droits de l'homme ne s'est imposée que lentement à la conscience européenne, voire à tous les chrétiens, et pourtant elle tire son origine de la conception chrétienne de l'homme comme personne unique, sujet de droits inaliénables, absolue dans sa dignité, dont la conscience s'enracine dans les premiers chapitres de la Genèse de l'Ancien Testament, et s'incarne dans le Christ, fils de la Vierge Marie, notre Dieu et notre frère (Cf. Paul Poupard, L'Eglise au défi des cultures. Inculturation et Evangélisation, ch. V, L'Eglise et la culture européenne, Mame, Paris, 1989, p. 117-144).

Comme il avait assumé les valeurs de la Grèce et de Rome, le Christianisme, enté sur le judaïsme, s'est enrichi peu à peu des valeurs des peuples européens qu'il évangélisait. Il n'a pas hébraïsé, grécisé, ni latinisé, là du moins où il a été fidèle à ses intentions originelles. Il a converti les peuples européens à partir de leur propre culture. Ainsi le christianisme s'est-il hellénisé dans l'empire d'Orient, latinisé à Rome, germanisé en Allemagne, slavisé dans les pays slaves. C'est-à-dire qu'il a suscité une symbiose avec les peuples divers au sein desquels il s'implantait: ce que, aujourd'hui, nous appelons l'inculturation, c'est-à-dire l'incarnation de l'évangile dans une culture donnée, et en même temps l'introduction de cette culture, dans la vie de l'Eglise (Cf. Paul Poupard, Culture et Inculturation. Essai de définition, dans Seminarium, Cité du Vatican, 1992, 1, p. 19-34).

Comme l'écrit Jean-Paul II dans l'Encyclique Slavorum Apostoli, "l'évangile ne conduit pas à appauvrir ou à effacer ce que les hommes, les peuples et les nations, toutes les cultures au long de leur histoire connais-sent et réalisent comme bien, comme vérité et comme beauté. Il pousse plutôt à assimiler et à développer toutes ces valeurs, à les vivre dans la générosité et la joie et à les parachever dans la lumière exaltante et mystérieuse de la révélation" (Jean-Paul II, Encyclique Slavorum Apostoli, 1985, N· 18).

C'est ainsi que le christianisme, en même temps qu'il se fait le médiateur de la civilisation gréco-romaine, devient, par son respect des valeurs nationales, le creuset de cette identité culturelle que les peuples européens n'auraient pu atteindre sans lui. Alors qu'il pose les bases d'une civilisation européenne commune, il affermit l'identité particulière de chaque peuple. Aussi, le christianisme est-il le lien vivant qui unit, tout en les respectant, les diversités nationales. C'est cet équilibre que doit préserver toute future construction de l'unité européenne, comme la condition d'une convivence harmonieuse entre les peuples et la garantie d'efficience d'un grand ensemble communautaire.

III. Le Projet: à la suite des Saints, Dieu et la liberté

Ce qui, pour de multiples raisons, menace aujourd'hui cet équilibre toujours fragile, c'est l'exaspération des particularités et l'affirmation agressive des identités nationales. Les tristes événements des Balkans en sont l'expression tragique. Nul doute que la carence de l'Europe devant le déferlement médiatisé de l'horreur nationaliste aux Balkans ne soit la honte de cette fin de siècle. Aussi, notre devoir d'Européens est-il de rappeler à tous les bases communes sur lesquelles il sera possible de construire une civilisation de l'amour, dans le respect de la dignité de chaque peuple.

Vous êtes venus ici de toutes les aires culturelles de l'Europe, de l'Irlande à la Serbie, de la Russie à l'Espagne, de la Suède à la Hongrie, représentant des peuples qui ont construit leur identité culturelle, certains dans la joie et la liberté, d'autres dans les larmes et l'oppression. Pour tous, le message de l'évangile a été comme un miroir qui, peu à peu, leur a révélé leur propre visage et leur a indiqué leur mission dans l'histoire. L'Europe, bien loin d'oublier ce message, en ce couchant d'un siècle tragique, mais rempli d'espérance, à la veille d'un nouveau millénaire offert à nos libertés responsables, se doit de l'approfondir et de le renouveler sans cesse, en le vivant avec sérieux et générosité, hardiesse et intelligence, à l'exemple de nos frères et de nos soeurs, les saints et les saintes d'Europe.

Ce sont eux, nos pères dans la foi, qui ont inculturé profondément l'évangile, comme on ne disait pas encore, dans l'histoire culturelle et politique de nos peuples. Qu'il me suffise de nommer saint Benoît pour l'Europe Occidentale, saints Cyrille et Méthode pour l'Europe Centrale et Orientale, saint Boniface pour l'Allemagne, saint Vladimir et saint Serge de Radonège pour la Russie, saint Etienne pour la Hongrie, saint Stanislas pour la Pologne, sainte Jeanne d'Arc pour la France, saint Venceslas pour la Bohème.

Ce sont eux qui ont été les grands éducateurs de nos familles et de nos cités. Pensons à saint Grégoire le Grand, à saint Sava, à saint Patrick, à saint Anselme de Cantorbéry.

Ce sont eux qui ont eu l'intelligence de la foi, le courage de la pensée, l'audace de l'action, comme saint Albert le Grand et son disciple saint Thomas d'Aquin, François d'Assise et saint Bonaventure, sainte Thérèse d'Avila et sainte Thérèse de Lisieux, saint Vincent de Paul et saint Thomas More, saint Maximilien Kolbe et la Bienheureuse Edith Stein.

Ce sont eux, encore cachés au milieu de nous, qui édifient l'Eglise de demain au coeur de l'Europe, et l'Europe tout court, au coeur du monde.

Chers Amis, dès que le Saint-Père a appris ce projet de nouvelle rencontre à Klingenthal, il s'en est réjoui de tout coeur, il n'a cessé de s'intéresser à sa préparation, et tout récemment encore, de me redire de vive voix tous ses voeux pour sa féconde réalisation.

L'avenir du Christianisme en Europe, comme l'avenir de l'Europe, est entre nos mains, et nous sommes dans les mains de Dieu. Nous sommes, c'est ma conviction, dans un de ces moments rares et privilégiés que nous offre l'histoire, comme un Kairos de Grâce. A nous de le voir dans la mémoire reconnaissante de nos origines, la conscience vive de la détresse et des promesses du présent, et la générosité d'un projet qui nous fasse oeuvrer, par-delà les frontières, pour une Europe où tous les peuples, sans exception, dans la fidélité à leur identité culturelle, construisent la Maison Commune européenne, je le disais voici bientôt quatre ans, en ouvrant le Ier Colloque de Klingenthal (Cf. Athéisme et Dialogue, Cité du Vatican, 1989, p. 289-360), une maison aussi solide et durable que ses fondations seront solides et assurées, ces fondations que Lacordaire au siècle dernier identifiait avec flamme devant le frémissement de l'Europe, à l'heure du printemps des peuples: Dieu et la liberté


CONCLUSIONS DU CARD. PAUL POUPARD

Au terme du Colloque du Conseil Pontifical de la Culture organisé avec le concours du Dialog-Sekretariat für die Bundesrepublic Deutschland und die deutsprachige Schweiz sur Le rôle du christianisme dans l'identité culturelle des peuples européens, qui s'est tenu à Klingenthal du 27 au 30 mai 1993 et a réuni des hommes et des femmes de culture venus d'Est en Ouest, et du Nord au Sud, de vingt pays du continent européen, catholiques, orthodoxes et anglicans, j'ai la joie de formuler quelques conclusions et d'ouvrir quelques perspectives, au seuil du nouveau millénaire qui s'ouvre pour l'Europe.

1. Héritière de la pensée grecque, des institutions romaines, et de nombreux apports culturels, notamment celtes, anglo-saxons, germains et slaves, l'Europe est née, en tant que réalité historique et culturelle, de leur symbiose avec la foi chrétienne, entée sur l'olivier juif.

Historiquement, les nations européennes se sont reconnues dans leur baptême. Beaucoup sont venues à la conscience de leur identité, à travers le fondement spirituel reçu de la foi chrétienne.

Loin de les refermer sur elles-mêmes, cette identité chrétienne les a ouvertes à l'universalité des autres nations avec lesquelles elles ont constitué la chrétienté aujourd'hui divisée.

2. A l'intérieur de ce monde chrétien, les peuples gravitent, grandissent, et parfois s'opposent, autour de deux pôles spirituels et culturels, Rome et Byzance, auxquels vient s'ajouter Moscou. Des conceptions politico-religieuses et des malentendus culturels tendent à les éloigner progressivement les uns des autres.

Loin d'être linéaire et pacifique, la construction, toujours inachevée, des nations européennes, a souvent été conflictuelle au long d'une histoire bimillénaire entachée de drames sanglants. La naissance des Etats modernes en particulier s'est parfois opérée dans l'oppression des minorités qui ont trouvé dans l'Eglise le défenseur-né de leurs cultures, transmises avec la foi exprimée et célébrée dans leurs propres langues.

Aujourd'hui même, le drame tragique des Balkans d'où nos frères sont venus témoigner dans la détresse et l'espérance, appelle de tous les peuples européens un sursaut de courage et de dignité dans la solidarité agissante.

3. La foi chrétienne, en pénétrant les cultures européennes, en assume les valeurs compatibles avec l'Evangile, et en même temps les ouvre et les bouleverse par la force du message du Christ. L'Evangile apporte aux peuples européens des convictions fondamentales, exprimées en distinctions essentielles. La Cité terrestre n'est pas la Cité de Dieu. Elle a son autonomie voulue par le Créateur. Mais, bien loin d'être déliés de toute relation avec Lui, il appartient aux hommes de découvrir l'ordre qu'Il a inscrit dans les rapports humains, pour le réaliser toujours davantage, en toute liberté responsable, sous l'inspiration des Béatitudes évangéliques.

L'Europe a reçu de l'Evangile, avec la Révélation du Dieu personnel, Père, Fils et Esprit Saint, la conception de l'homme comme image de Dieu, en tant que tel, unique, irrépétitible, doué d'une dignité inaliénable. Devant ce Dieu proche, juste, droit, l'Européen se découvre comme une personne libre et responsable devant son Créateur comme devant ses frères, capable du bien, mais aussi du mal, appelé sans cesse à la sainteté et tenté aussi par le péché.

L'histoire de l'homme européen est aussi l'histoire de sa révolte contre Dieu, perçu comme un rival intolérable, à côté, au-dessus, et même contre lui, alors qu'Il est la source et le garant de sa liberté. Le drame de l'athéisme moderne est au coeur des contradictions de la modernité et de la post-modernité. Il ne peut être surmonté que par un dialogue entre croyants et non-croyants, généreusement nourri des valeurs évangéliques.

4. Dans ce contexte conflictuel, l'émergence des droits de l'homme ne s'est pas faite sans de graves malentendus qu'il nous appartient de surmonter. Le droit à la liberté religieuse est la clé de compréhension de la nature et de la portée de tous les autres droits dont l'affirmation revêt une portée universelle.

La vraie signification de la laïcité dans une société pluraliste est de fournir à tous les citoyens un cadre légal dans lequel ils exercent leur liberté responsable. La société pluraliste a tendance à relativiser la vérité, sans laquelle pourtant elle ne peut que se dissoudre, privée des points d'ancrage nécessaires aux valeurs démocratiques et à l'agir éthique, de dimension transcendante.

Icône de la Trinité, l'Eglise est le symbole et le garant de cette transcendance inaliénable de la personne humaine. "L'homme passe infiniment l'homme" (Pascal).

5. Créé à l'image de Dieu, l'homme est lui-même créateur. Il édifie la famille et il construit la Cité de Dieu au coeur de la Cité des hommes, dans une tension permanente entre la pesanteur et la grâce (Simone Weil).

A la poursuite inlassable du bien commun, il aime sa patrie charnelle d'un amour de préférence sans exclusion pour les autres patries dont il respecte la vocation propre dans le concert des nations en marche vers la Patrie Céleste.

L'art et le travail lui permettent d'exprimer de manière toujours nouvelle la richesse de la Création et de célébrer sur des modes renouvelés le don merveilleux de la vie, dont le Dieu Créateur est la Source.

6. A l'expression philosophique et théologique de la pensée chrétienne, comme à l'inspiration et à la pratique chrétienne de la politique, et au respect des droits de l'homme, l'art chrétien apporte un complément incomparable à l'expression du génie européen.

Le beauté lumineuse des icônes de l'Eglise d'Orient, les visages tout intérieurs des peintres de l'Occident, la splendeur des cathédrales, la douleur poignante et sereine des crucifix des chemins de campagne, comme la lumière des tableaux des grands maîtres et les chefs d'oeuvre de la musique sacrée, sont un patrimoine incomparable où l'homme européen manifeste avec amour le lien vital, source de joie au milieu des épreuves, qui le constitue dans sa dignité d'homme devant Dieu.

L'urgent retour à cette inspiration chrétienne permettra de surmonter la vision intramondaine de la culture médiatique dominante, en utilisant avec audace et créativité les nouveaux moyens que les techniques audio-visuelles mettent à la disposition de notre intelligente inventivité.

7. Educatrice des peuples européens, l'Eglise, dans le respect des valeurs nationales, a été le creuset de cette identité culturelle qu'ils n'auraient pu atteindre sans le christianisme, dans le partage des valeurs reçues de l'Evangile. Le drame de la division des Eglises est une tragédie européenne. La recomposition de l'unité, dans la vérité de la charité, est une tâche primordiale pour que de nouveau l'Europe respire à deux poumons, à pleins poumons, la plénitude du Christ dans l'Esprit, et retrouve sa générosité nécessaire à l'avenir des peuples non européens.

En partageant généreusement les dons de Dieu dans le génie coloré de leurs langues nationales, les mystiques et les saints, avec les théologiens et les philosophes, les évêques, les religieux et les laïcs, ont durablement inculturé l'Evangile en Europe. Ils sont notre mémoire et notre espoir. Notre avenir est indissolublement lié à notre histoire, en ce temps de grâces de l'Eglise qui rend le Christ présent et agissant au milieu des nations.

Aussi est-ce en toute liberté que nous assumons avec responsabilité l'identité culturelle des peuples européens forgée au creuset la foi chrétienne. Sans peur devant les tentations sans cesse renaissantes et sans cesse renouvelées de la Tour de Babel, nous entendons avec tous les hommes de bonne volonté, construire l'Europe du nouveau millénaire sous l'inspiration de l'Esprit de Pentecôte, Esprit de Liberté et de Vérité, de Beauté et d'Amour pour chaque peuple, comme pour toute la Communauté Européenne.

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