Cultures et foi - Cultures and Faith - Culturas y fe - 2/1993 - Symposia1
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COLLOQUE DE CHANTILLY '93


Le Centre Culturel Les Fontaines de Chantilly, accueillait, du 4 au 8 octobre 1993, une trentaine de directeurs de Centres culturels catholiques de vingt-sept pays.

Cette première rencontre, organisée conjointement par le Conseil Pontifical de la Culture et par la communauté jésuite du Centre Culturel Les Fontaines de Chantilly, près de Paris, avait pour but essentiel l'information mutuelle et l'échange d'expériences entre les responsables des Centres, oeuvrant dans les situations culturelles les plus diverses. Dès le début de ces journées d'études s'est posée la question d'une organisation permanente au niveau international des Centres culturels catholiques, à l'exemple d'autres organismes semblables, comme la Fédération internationale des Universités catholiques (FIUC).

Dans son discours d'ouverture publié dans la rubrique Documenta, S.E. le Cardinal Paul Poupard avait exprimé le voeu que les Centres culturels catholiques deviennent des Centres d'actualisation de l'héritage des siècles de la créativité chrétienne dans le domaine de l'art et de la pensée, mais aussi des foyers d'une nouvelle créativité et de promotion du génie chrétien.

Puis les responsables ont présenté la finalité, les activités présentes et les projets d'avenir des Centres qu'ils dirigent. Ce qui ressort de leurs rapports, c'est la grande variété des conceptions et des programmes, répondant aux diverses urgences de la présence de l'Eglise dans leurs divers pays.

En Afrique, c'est surtout l'inculturation de la foi au moyen de recherches anthropologiques, et la création d'une nouvelle culture africaine, qui apparaissent comme une tâche prioritaire des Centres culturels catholiques, et dans les pays musulmans ils se consacrent surtout au dialogue avec la culture islamique. En Amérique Latine, par contre, ils travaillent à la promotion du laïcat catholique, en vue de la transformation de la société sous l'inspiration de la doctrine sociale de l'Eglise. En Asie, les Centres culturels catholiques voient leur tâche dans un dialogue approfondi avec les vieilles traditions religieuses du Continent, pour y inculturer la foi chrétienne. Dans les pays ex-communistes d'Europe centrale, ils apparaissent surtout comme des centres de promotion de l'art et de la pensée chrétiennes. Enfin, dans les pays d'Europe occidentale et en Amérique du Nord, leur effort est concentré dans le dialogue sur le sens de la vie, les valeurs morales, la science et la foi, un langage signifiant pour dire Dieu aux hommes aujourd'hui, de la modernité et de la post-modernité.

A la fin de ces journées d'information, pour répondre au désir unanime des participants, une structure légère de liaison fut créée, afin de maintenir le contact entre eux, et aussi avec tous ceux qui n'avaient pu être présents à cette première rencontre. En voici les membres:

1. R. Père Dominique L'EBRALY, S.J., Centre Culturel Les Fontaines, Chantilly - FRANCE; 2. M. l'Abbé Alphonse SECK, Centre Culturel Daniel Brottier, Dakar - SENEGAL; 3. Rev. Eugene F. HEMRICK, Center for Studies in Religion and Culture, Washington DC - USA; 4. R. Père Sebastian MICHAEL, S.V.D., Institute of Indian Culture, Bombay - INDIA.

Des réunions régionales des Centres culturels catholiques sont souhaitées dans les prochaines années, et, plus sporadiquement, des rencontres entre des responsables des cinq Continents qui en auraient la possibilité.

Il n'est malheureusement pas possible de publier l'ensemble des contributions présentées à Chantilly. En voici du moins les passages essentiels, offrant au lecteur une vision d'ensemble.

ADRESSES DES CENTRES CULTURELS PRESENTS

ALGERIECentre d'Etudes diocésain

5, chemin des Glycines - 16000, ALGER

ALLEMAGNE Anthropos Institute

Arnold Janssen Str. 20 - 53754, SANKT AUGUSTIN 1

BULGARIECentre Catholique Culturel

15, rue "Milosardie" (Vergil) ét. 2 - 9009, VARNA

COLOMBIA S.A. Delegation para la Cultura

Calle 57, n. 49-44 - MEDELLIN

ESPAGNEInstituto Fe y Secularidad

C. Diego de Leon, 33 - 28006, MADRID

ESPAGNEFundació "Joan Maragall" Christianisme i Cultura

C. Rivadeneyra, 3 baixos - 08002, BARCELONA

ESPAGNECentro Borja

Llaseres, 30 - 08190, St CUGAT DEL VALLES, BARC

FRANCEMaison Provinciale Jésuite

7, rue Beudant - 75017, PARIS

FRANCECentre Thomas More

La Tourette, B.P. 105 - 69210, L'ARBRESLE

FRANCECentre Culturel Les Fontaines

B.P. 219 - 60631, CHANTILLY

FRANCECentre Interculturel de Bévoye

5, rue d'Asfeld - 57000, METZ

GHANA Tamale Institute of Cross-Cultural Studies

P.O. Box 42 - TAMALE N.R.

INDIA Institute of Indian Culture

Mahakali Road, Andheri East - 400093, BOMBAY

ITALIECentro San Fedele

Piazza San Fedele, 4 - 20121, MILANO

ITALIEFondation Konrad Adenauer

Via della Rotonda, 36 - 00186, ROMA

ITALIE Institut International Jacques Maritain

Via Quintino Sella, 33 - 00187, ROMA

JAPON Nanzan Institute for Religion and Culture

18 Yamazato-cho, Showa-ku - 466, NAGOYA

KOREA Columban Inculturation Center

P.O. Box 1167 - 100611, SEOUL

LIBAN Mouvement Culturel Antélias Couvent Mar-Elias

B.P. 70 323 - ANTELIAS

LITHUANIA Lithuanian Catholic Academy of Sciences

Jaksto 9 - 2001, VILNIUS

MALTA Institute for Research on the Signs of the Times

5 Lion Street - 16, FLORIANA VLT

MEXIQUEInstitute Mexicano de Doctrina Social Cristiana

Pedro Luis Ogazon 56, Col. Guadalupe Inn 01020, MEXICO

NIGERIAArchdiocesan Pastoral Centre

P.O. Box 2032 - Anambra State, ONITSHA

PEROU Consejo Católico para la Cultura

Rio de Janeiro, 488 - Jesus Maria - LIMA 11

PHILIPPINES Institute on Church and Social Issues

P.O. Box 1065 - 1099, MANILA

RUSSIEThe Jesuit Spiritual Center of Novosibirsk

ul. Dusi Kovalcuk 185-28, P.O. Box 199

630023, NOVOSIBIRSK

SENEGALCentre Culturel Daniel Brottier

4, rue Sandiniéry, Bp 1354 - DAKAR

SLOVENIAArs Sacra

Slomskov TRG 3 - 62000, MARIBOR

USA Center for the Study of Communication and Culture

321 Spring Avenue, P.O.B. 56907 - St LOUIS

MO 63156-0907

USA Center for Studies in Religion and Culture

Catholic University of America - 20064, WASHINGTON DC

USA SEPI (South East Pastoral Institute)

2900 S.W. 87th Avenue - 33165, MIAMI, FLORIDA

ZAIRE Centre d'Etudes Ethnologiques

B.P. 246 - BANDUNDU


DIALOGUE ET RENCONTRE

Alphonse SECK
Centre Culturel "Daniel Brottier"
Dakar, Sénégal

I. Situation

Le Centre Culturel Daniel Brottier a été construit par l'archidiocèse de Dakar au coeur de la capitale sénégalaise, en plein quartier administratif et commercial. Il présente un accès facile pour les Dakarois, au profit desquels, principalement, ses programmes sont élaborés.

Le Centre, comme son nom l'indique, est en continuité et en hommage à l'action pastorale du Père Brottier, déclaré Bienheureux, le 25 Novembre 1984, par le pape Jean-Paul II. Ce prêtre spiritain français, mission-naire au Sénégal, a marqué particulièrement la ville de Saint-Louis du Sénégal par ses entreprises culturelles et éducatives. Placer notre Centre sous son patronage, c'était une façon de continuer son oeuvre éminemment moderne.

II. Problématique

1. Quelques aspects de son histoire

Le Centre a commencé de fonctionner en 1945. Dès le départ, il a été voulu comme:

a. Un centre de Rencontres entre personnes de toutes origines, confessions religieuses et opinions politiques, mais désirant toutes oeuvrer au service de l'Afrique.

b. Un centre de formation culturelle et civique.

c. Un centre de formation humaine, notamment par le développement de la lecture.

Ces divers objectifs furent poursuivis par l'organisation de Conférences où dès 1949, des personnalités européennes ou africaines abordaient des thèmes culturels et les grands problèmes de l'évolution et des transformations de l'Afrique.

Les années suivantes, le cycle de conférences s'est poursuivi avec la participation des principaux hommes politiques sénégalais ou d'Afrique Occidentale Française de l'époque, des personnalités du monde des Sciences et des Lettres. Ces conférences eurent un grand retentissement dans l'opinion publique. Des cercles, des cours systématiques, soit de culture générale, soit d'économie politique et de sociologie ainsi qu'une bibliothèque devaient alors compléter cette activité de conférences.

Après avoir abrité plusieurs manifestations, notamment lors du premier festival mondial des Arts Nègres, en 1966, le Centre devait fermer ses portes de 1975 à 1990, pour des raisons de sécurité, du fait de la vétusté des locaux. Depuis lors, c'est un centre entièrement rénové.

2. Son orientation

Le Centre culturel Daniel Brottier se veut concrètement:

  • Un lieu de dialogue et de rencontre avec tous les hommes de bonne volonté et sans distinction de race ou de religion par le moyen de conférences privées et publiques, de tables-rondes, portant sur des sujets d'ordre politique, économique, social, culturel. Le Centre fait appel à des compétences locales ou extérieures, chrétiennes et non chrétiennes, pour donner ces conférences, mais toujours dans une perspective de foi.
  • Un centre de rayonnement pour l'enseignement social de l'Eglise, la pensée de l'Eglise sur les problèmes actuels de la société, l'enseignement doctrinal, biblique. Dans cet esprit, existe un groupe de réflexion et d'action dénommé Présence Chrétienne très actif dans l'animation du Centre, qui intègre ses programmes. Cette association qui réunit des intellectuels et cadres chrétiens a pour ambition de préparer et inciter les laïcs chrétiens à l'engagement temporel et se donne pour ligne d'action de diffuser, défendre et illustrer l'enseignement social de l'Eglise dans la vie sénégalaise, ce qui passe par le témoignage personnel de ces laïcs, leur solide formation à cet enseignement et leur expression par rapport aux questions et problèmes de la cité.
  • Un centre d'expression culturelle profane et religieuse qui prend en compte la richesse culturelle du pays aux plans artistique, musical, théâtral et de la danse. Au niveau de l'Eglise, le développement du chant choral est à signaler avec toute une recherche d'inculturation de la musique. Il accueille, en ce sens, des expositions, des concerts de musique classique, de chant choral et traditionnel, des soirées théâtrales et autres récitals de poèmes.
  • Un Centre d'appui à l'Apostolat des Laïcs, surtout aux mouvements d'Action Catholique de jeunesse et d'adultes, à des structures pastorales de l'Eglise, comme l'enseignement catholique et d'autres. Il offre un lieu de réunion de formation, d'action culturelle.

Nous avons aussi bénéficié de l'apport des médias, de la Radiodiffusion et de la Télévision nationales qui, souvent, viennent couvrir certaines grandes conférences et autres manifestations culturelles, donnant ainsi plus d'envergure et d'écho à l'action du Centre Culturel Daniel Brottier.


UNE MANIERE DE FAIRE L'EUROPE

Marc STENGER
Centre Interculturel de Bévoye
Metz, France

I. Une expérience d'interculturalité: le Centre de Bévoye

Le Centre de Bévoye a été inauguré en 1988. Il est le fruit de la concertation de partenaires multiples: des Eglises de divers pays d'Europe et de confessions différentes, les diocèses catholiques de Metz, Trèves, Namur et Luxembourg, les Eglises luthérienne et réformée d'Alsace-Lorraine, divers regroupements de jeunes, quelques personnalités convaincues de la fécondité de la démarche interculturelle et de la nécessité d'offrir aux jeunes en recherche de Dieu des espaces nouveaux moins encombrés par le poids des habitudes.

Dans le contexte français la notion d'interculturalité s'applique plus souvent à ce qui concerne la différence culturelle des immigrés non Européens présents dans nos sociétés. Ce qui se passe à Bévoye atteste que la diversité culturelle est aussi le fait des Européens eux-mêmes. Les groupes accueillis au Centre pour des sessions internationales proviennent surtout de France, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Italie, République Tchèque, Slovaquie, Hongrie et Pologne. Que ce soit pour la conception des lieux, la relation aux biens dont on dispose ou encore l'attitude face à l'environnement, pour ne prendre que quelques exemples, les approches sont fort différentes selon les lieux d'où l'on vient, les traditions familiales, régionales ou nationales. On a beau parler de patrimoine commun, l'histoire a creusé des écarts et développé des particularismes culturels dans une Europe pourtant pétrie de civilisation chrétienne. Les jeunes qui participent à une session à Bévoye comprennent très vite qu'on ne parle pas la même langue de part et d'autre de la frontière, non pas pour des raisons simplement géographiques, mais parce que l'évolution historique a créé des écarts entre les esprits, alors même qu'on n'habitait pas forcément très loin les uns des autres.

II. Une manière de faire dialoguer la foi et les cultures

Si une grande variété de thèmes relevant de la culture d'aujourd'hui est abordée dans les sessions, séminaires et recherches du Centre de Bévoye, une grande idée les unifie: que ceux qui y participent puissent par cette démarche accéder à la dimension spirituelle de leur découverte d'eux-mêmes et à la prise de conscience d'être des jeunes Européens, solidaires les uns des autres, dont l'histoire et la culture sont déterminées par des racines spirituelles communes.

1. Reporter à l'unité une réalité culturelle fragmentée

L'expérience vécue au Centre Interculturel de Bévoye illustre abondamment la grande diversité européenne, y compris dans le monde des jeunes pourtant davantage prédisposé à une expression commune de ses émotions et de ses centres d'intérêt. L'Europe en effet, même si c'est un continent "petit", a eu une évolution historique diversifiée. Les cultures, les langues, les choix politiques, les appartenances religieuses et les idéologies s'y sont croisés et se croisent encore. L'Europe est devenue un continent varié et fragmenté; les axes Nord-Sud et Est-Ouest révèlent notre grande diversité socio-culturelle, parfois à l'origine de clivages et de déchirures.

Au Centre, nous considérons que cette grande fragmentation n'est pas un fait négatif et n'empêche en aucune manière le déploiement et l'approfondissement de la foi chrétienne. La préoccupation essentielle qui doit nous habiter vis-à-vis de cette diversité est de reporter cette fragmentation à une unité. Unité d'humanité: le terme de l'itinéraire de rencontre des différences entre les participants d'une session, c'est de reconnaître que l'autre dans sa différence est mon semblable et appartient à la même humanité que moi. Les jeunes qui ne restent jamais très longtemps sur leur quant à soi inventent assez facilement dans les rencontres de Bévoye les langages qui expriment cette assimilation réciproque. A la froideur des premiers contacts se substituent une multiplicité de gestes de fraternisation. Un trait caractéristique est l'expansion des charabias qui manifestent la volonté de chacun de se faire proche des autres. Sans parler des liens d'amitié qui se nouent et se prolongent dans des correspondances entretenues par-delà les frontières et des retrouvailles quelquefois. Unité de valeurs et unité de sens: l'accueil et l'acceptation de la diversité des approches de la réalité conduisent à donner du sérieux à l'expression culturelle de chacun et à ouvrir l'espace d'une interrogation et d'une prise de conscience communes concernant les valeurs essentielles partagées. Ce chemin se fait lentement. La part de l'amitié dans cet itinéraire est au moins aussi importante que celle de la réflexion et de la prière.

2. Une démarche de respect et de dialogue

Grâce à la diversité des thèmes abordés, le dialogue se fait entre les croyants et la communauté humaine. A Bévoye on a le souci de parler et de témoigner la foi dans la multiplicité des réalités humaines. On expérimente que la découverte spirituelle est inscrite au coeur de tout ce qui se cherche et se partage. L'apport du témoignage spécifique se fait souvent sur le mode d'un éclairage offert à la recherche. Lors d'une semaine sur l'écologie, un exégète belge a su montrer que la foi chrétienne n'était pas étrangère à une plus juste prise en charge par l'homme de son environnement, puisqu'il y a un projet de Dieu qui nous fait intendants de la création. Mais chacun ne pouvait entendre ce discours que dans sa propre langue et recevoir la question du projet de Dieu sur le monde qu'à partir de sa propre conviction.

En retour, là où il y a dialogue, la communauté humaine peut parler et attester sa quête et ses choix éthiques. Le dialogue favorise le respect, permettant que soit dépassée la simple dimension d'un échange pour valoriser la dimension du pluralisme. Il est clair que le rapport à l'Eglise et au spirituel n'est pas le même à l'Est et à l'Ouest de l'Europe. Au Centre de Bévoye les jeunes découvrent la pluralité des visages de l'Eglise et des dimensions de la foi.

Le dialogue est conçu de manière à se confronter à toute diversité: interne avec les autres religions chrétiennes, au niveau même de la conception et de l'organisation de la vie du Centre, dans la dimension inter-religieuse avec les juifs et les musulmans et avec toutes les composantes sociales. Nous pensons qu'il est nécessaire de casser tous les blocs qui se dressent contre quelque chose ou quelqu'un d'autre. Le Centre voudrait être une oeuvre où l'Eglise accepte de témoigner sa foi dans le contexte historique de la construction de l'Europe et de la préparation de l'homme du XXIe siècle, en dialogue constant avec le monde (Gaudium e Spes 40). Cette attitude révèle dans le concret des rencontres que nous ne sommes pas les seuls à travailler pour construire une société plus juste et plus libre et en même temps que le message spécifique de l'Evangile a toute sa place à tenir et son originalité à déployer dans le projet de construction de l'avenir qui doit tous nous mobiliser.


AU MILIEU DES ATHEES ET DES AGNOSTIQUES

Margarita TZANKOVA
Centre Catholique Culturel "Varna"
Varna, Bulgarie

Dans notre société où prédominent les athées et les agnostiques, on doit trouver des moyens efficaces pour avoir une influence sur eux. Aussi les activités du Centre Catholique Culturel Varna, Bulgarie, sont-elles centrées sur la présentation de la Doctrine sociale à l'intelligentsia et à la jeunesse.

Nous devons mobiliser tous nos efforts pour gagner la confiance de ces milieux importants dans la société bulgare, tâchant de créer un groupe de personnes intéressées par la doctrine catholique sociale et s'identifiant à ses idées. Nous espérons avoir ainsi dans trois ans des cadres possédant au moins la compétence minimale pour pouvoir aider au développement du pluralisme en Bulgarie. Car après le début des changements dans l'Europe de l'Est, les idées du libéralisme sont vite devenues populaires et pour la plupart des gens, c'est la seule alternative au marxisme-léninisme. On crée beaucoup d'organisations et de partis politiques qui affichent leur identité libérale. Le libéralisme est compris de façon simpliste.

Les principaux objectifs du Centre Catholique Culturel Varna pourraient être formulés comme suit:

1. Diffuser les idées de la Doctrine Sociale Catholique comme une alternative au communisme et au libéralisme, les deux systèmes entraînant les mêmes conséquences néfastes. Les personnes des groupes qui font l'objet de notre intérêt doivent parcourir le chemin qui va des connaissances sérieuses par la conviction profonde à la motivation personnelle pour une attitude individuelle et en groupes dans la société.

2. Créer une attitude favorable à l'oecuménisme et préparer les gens psychologiquement à prendre part aux activités dans un esprit oecuménique.

3. Faire connaître aux intellectuels ce qui se passe actuellement dans l'Eglise catholique. Les informer sur la position et l'attitude de l'Eglise à l'égard des problème moraux et politiques, ainsi que sur le rapport religion-science.

Les médias bulgares n'ont pas encore informé le public de la sortie des presses du Catéchisme de l'Eglise catholique. Les encycliques du pape sont inconnues chez nous. Les activités du pape sont toujours placées sur le plan politique. Comme au temps du socialisme, le pape est considéré comme un chef d'état. Que pouvons-nous faire dans l'avenir? D'abord, travailler avec les jeunes, étudiants et écoliers dans les écoles bilingues, ensuite, avec les intellectuels, enseignants dans les universités, professeurs de philosophie et d'histoire des écoles secondaires, intelligentsia scientifico-technique.

Toutes les initiatives jusqu'à présent se sont réalisées grâce aux dons volontaires des sympathisants. Dans la situation complexe de la Bulgarie, ce n'est pas une source régulière, mais c'est la marque d'un intérêt reél. Trois séminaires sur les questions sociales ont eu lieu avec la participation des intellectuels bulgares et le soutien de la faculté de théologie de l'Université de Vienne. J'ai publié des articles dans la presse étrangère, mais chez nous règne une certaine indifférence à cause de l'attitude anti-oecuménique.

Les programmes que nous souhaitons réaliser sont orientés vers l'intelligentsia et la jeunesse.

1. Programme de travail avec l'intelligentsia

Il est destiné aux professeurs d'université et des écoles secondaires. Nous comptons sur un travail de leur part dans leurs cercles d'influence. Ce sont surtout des enseignants de sciences sociales qui, ayant enseigné le marxisme-léninisme, cherchent une voie nouvelle. La Doctrine Sociale Catholique est complètement inconnue et les écrits manquent. Il nous faut:

a) Traduire en bulgare un court exposé de la Doctrine Sociale Catholique et la diffuser comme un manuel pour débutant.

b) Assurer la réalisation d'un séminaire annuel en automne traitant des principes de la Doctrine Sociale Catholique et de son importance, des chances qu'elle donne aux pays de l'Europe de l'Est, de sa genèse, de la critique des positions marxiste et libéraliste quant aux principes.

2. Programme de travail avec la jeunesse

Elle est destinée aux élèves des classes supérieures des écoles bilingues où l'on s'inscrit après un examen d'admission. Nous nous intéressons aussi aux étudiants, attirés par les sciences sociales.

a) Comme pour le Programme concernant l'intelligentsia, on fera l'exposé de la Doctrine Sociale Catholique.

b) On assurera un séminaire annuel au printemps avec la même thématique, mais adaptée à l'auditoire jeune. La réalisation serait possible en coopération avec des centres scientifiques occidentaux et des spécialistes.

Le programme maximum du Centre comprend la création d'un groupe scientifique, attaché au Centre Culturel, ayant pour objet l'éthique et les sciences sociales. Le directeur serait un spécialiste compétent qui ne serait pas obligé d'être toujours présent à Varna. La création d'une bibliothèque est une nécessité. Nous serions reconnaissants de recevoir des livres, des abonnements aux journaux chrétiens, des magazines. Nous espérons pouvoir publier un journal hebdomadaire et un magazine.

Notre expérience montre que les athées respectent la Doctrine Sociale Catholique. Pour beaucoup, cela provoque le premier pas vers la foi. Je pense que le travail sur la présentation de la Doctrine Sociale Catholique représente une partie de la Ré-évangélisation de l'Europe.


LES DEFIS DU RAPPORT FOI-CULTURE

Antoni MATABOSCH
Fondation "Joan Maragall. Cristianisme I Cultura"
Barcelona

I. Culture, Religion et Valeurs dans la Catalogne actuelle: Situation et Défis

La Fondation Joan Maragall tient son siège à Barcelone, capitale de la communauté autonome de la Catalogne, en Espagne. Son activité vise spécialement les six millions de catalans et s'étend dans une certaine mesure au domaine linguistique catalan, c'est à dire, les Baléares, Valence et le Roussillon, et dans une moindre mesure à l'ensemble de l'Espagne.

De nos jours la situation est marquée par la difficile inculturation de la foi dans le monde de la modernité - un problème vieux de plus de deux siècles - et concrètement dans la technoculture actuelle. Elle se caractérise aussi par la grave rupture commencée dans les années soixante et qui a produit de grands changements de critères, d'habitudes et de comportements en matière religieuse. La sécularisation progressive de la société catalane se manifeste dans les données suivantes qui montrent d'une façon évidente un fort penchant vers l'indifférence religieuse: 1970 1990

Pratiquants 60% 20%

Non pratiquants 35% 50%

Indifférents ou athées 5% 30%

On constate aussi une brusque baisse de la culture religieuse parmi les jeunes puisque la plupart d'entre eux ne connaissent pas les données les plus essentielles du christianisme. Quant aux croyances chrétiennes, il existe de flagrantes contradictions. Tandis que 73% de la population affirme croire en Dieu, seulement 21% croit en la résurrection, 35% en la vie après la mort et paradoxalement la croyance en la réincarnation s'élève à 17%.

A noter aussi une grande baisse en ce qui concerne l'estime et la pratique des principes éthiques - spécialement en matière sexuelle - propres du magistère catholique. A remarquer également un sens d'appartenance à l'Eglise plutôt faible: les études sociologiques indiquent que l'Eglise jouit de peu de prestige et éveille même des soupçons parmi les hommes d'aujourd'hui. Même si on constate que la dimension religieuse ecclésiale a un poids très réduit, celui-ci est peut-être un peu plus grand que ce qu'on pourrait déduire de la lecture des moyens de communication d'ordinaire très laïques et très sévères. Il y a aussi des signes évidents d'un réveil religieux, non nécessairement confessionnel. Il existe des minorités croissantes soucieuses d'approfondissement chrétien ou, au moins, ouvertes à la transcendance. Dans les cinq dernières années paraissent exister une plus grande sensibilité religieuse et un désir plus grand de contemplation.

II. Objectifs et style de la Fondation Joan Maragall

Notre Fondation fut créée au mois de février 1989 par le Cardinal Jubany, archevêque de Barcelone, afin de stimuler le dialogue entre la foi et la culture, à l'égard des défis actuels. Aujourd'hui plus que jamais, nous nous demandons comment doit se prononcer et comment doit se rendre crédible la voix de l'Eglise, comment faire une présentation positive, chaleureuse du christianisme, surtout face aux jeunes et aux "éloignés".

Deux attitudes s'avèrent nécessaires: d'une part une plus franche acceptation de la modernité et, de l'autre, une expression claire, qui montre sans réticence la position de l'Eglise et celle de la modernité. Nous ne voudrions pas nous laisser prendre quand même par la fascination qu'exerce sur quelques-uns l'image de la modernité présentée comme un idéal parfaitement complet, comme si elle ne contenait pas aussi de contradictions ou de crises et ne devait pas être baptisée ou éclairée comme toute créature.

Le christianisme se heurte à deux points récurrents dans le processus de la modernité et qui en dernière analyse, ont une influence négative sur l'affirmation de la paternité universelle de Dieu: l'un des points est la conception purement économiste des processus économiques - qui tend à construire une société privilégiée et exclusive à l'intérieur d'un vaste cadre d'humanité marginalisée -; l'autre est l'existence de moments et de secteurs de la modernité qui envisagent leur réalisation dans un monde où l'hypothèse de Dieu ne serait pas nécessaire. Comme si Dieu était superflu du point de vue des objectifs de l'humanité.

A la vue de tout cela, notre Fondation veut aider à maintenir l'unité entre le monde visible et le monde transcendant, menacé dans bien des moments de notre histoire. Elle veut défendre la liberté, aspire à trouver une forme de présence publique du sacré, de Dieu et de l'Eglise dans le sein d'une société qui, sans regretter un état "confessionnel", puisse respecter le meilleur héritage du "moment libéral" de la culture européenne.

La manière d'agir et la vocation de la Fondation sont de discerner, loin des fondamentalismes religieux qui condamnent et n'ont point de bienveillance pour la culture actuelle.

Nous ne croyons pas que l'on doive parler de foi ou de christianisme "et" de culture, en entendant cet "et" comme disjonctif et non comme copulatif, c'est à dire, comme deux mondes opposés, irréconciliables et en perpétuel conflit. Nous les voyons, par contre, en constante interaction. C'est pour éviter cette difficulté que de plus en plus nous usons le terme "incultura tion" d'après le récent magistère du Pape qui veut une assomption de la culture pour la sauver en l'ouvrant à la révélation de Dieu.

Inculturer la foi est, d'un côté, se laisser pénétrer et questionner par la culture de façon que la foi se fasse plus significative et, de l'autre, porter l'influx de l'Evangile jusqu'aux points les plus intimes et les plus complexes de la vie personnelle et sociale. C'est, en fin de compte, un processus de mutuel enrichissement.

Avec pour objectifs tous ces points, voici les quatre domaines d'action de la Fondation:

1) Faire l'analyse du présent et du passé, puisque aucune tâche ne peut être développée sans l'étude des données antérieures.

2) Tâcher de surmonter les méfiances, les contentieux qui nous défient: science/foi, raison/foi, humanisme/foi, christianisme et autres religions etc.

3) Tâcher de redonner crédibilité à l'Eglise.

4) Diffuser ce genre de mentalité entre les chrétiens et les former en ce sens.

Notre Fondation porte le nom du poète catalan Joan Maragall. Ce choix reste justifié parce que Joan Maragall, mort en 1911, était un homme de lettres et un penseur laïque qui a su faire une synthèse entre l'amour de la vie et la culture, et une foi chrétienne bien profonde. Il a réussi à enraciner la culture catalane dans une vision universelle.

Du point de vue juridique, la Fondation est une institution ecclésiale, mais avec une pleine reconnaissance civile. Bien que clairement attachée à l'Eglise de Barcelone, elle jouit d'une autonomie reconnue dans ses statuts.

III. Activités

Les activités développées par la Fondation tout au long de l'année académique se divisent en quatre grands groupes:

1. Réflexion interne

Pendant les réunions qui ont lieu une fois par quinzaine, le Patronat de la Fondation consacre au moins une heure à une conversation informelle sur les nouveautés d'ordre culturel, une heure à des questions d'organisation et une heure à un débat sur un sujet culturel préalablement choisi.

La Fondation organise également des séminaires de deux ou trois jours plus ou moins ouverts.

Voici quelques exemples de sujets abordés: Les valeurs du judéo-christianisme; Religion et valeurs dans la Catalogne d'aujourd'hui; Les fondements de l'éthique; Le Welfare State arrive-t-il à sa fin?

2. Actes publics

Symposiums internationaux: Christianisme et valeurs de la modernité à 200 années de la Révolution Française; Christianisme et culture dans l'Europe des années 90; Dieu; Christianisme et sociétés avancées; Pensée scientifique et foi chrétienne; La valeur des valeurs.

Cycles de Conférences: Les intuitions fondamentales des grandes religions; Culture contemporaine; Science et foi (Lleida); Saint Jean de la Croix; Valeurs dans les grandes religions; Civisme et démocratie; Le sacré dans l'art; Connaître, reconnaître et aimer. Le mystère de l'altérité.

Cours: Pensée chrétienne contemporaine; L'héritage d'Abraham: judaïsme, islam, christianisme; Les grandes bornes de la pensée éthique; L'inculturation du catholicisme dans la Renaixença catalane. Jaume Collell; Les limites de l'Etat.

3. Publications

La Collection Christianisme et culture publie quatre volumes par an et la Collection des Cahiers de la Fondation Joan Maragall six volumes par an.

Dossiers de Presse

La Fondation publie ses Dossiers de presse avec une périodicité semestrielle. Y sont réunis les meilleurs articles apparus dans la presse mondiale sur des sujets d'actualité et concernant le dialogue entre la foi et la culture. Jusqu'à présent la Fondation a publié six numéros.

4. Recherche

Pour stimuler la recherche, la Fondation décerne chaque année le prix Joan Maragall, un prix d'essai pour une oeuvre en langue catalane qui a pour sujet Ethique, humanisme et christianisme. La dotation actuelle du prix est d'un million de pesetas.

IV. La Pastorale de la Culture et la Pastorale Universitaire: unité de lignes et d'action

Dans le diocèse de Barcelone il y a une claire confluence de ligne d'action entre les deux pastorales, sans oublier les buts spécifiques et complémentaires qui les distinguent.

La Fondation Joan Maragall a pour champ d'action le domaine de la réflexion intellectuelle, du dialogue rigoureux et académique. Par contre, la pastorale universitaire insiste surtout sur les dimensions considérées comme plus strictement pastorales, tels: l'accueil, la réflexion personnalisée, les mouvements de révision de vie, les catéchuménats, direction spirituelle. Les institutions dédiées à la pastorale universitaire offrent un vaste éventail de voies de mûrissement humain et chrétien, certainement complémentaires, mais avec des traits spécifiques.

La Fondation Joan Maragall désire devenir à la longue un club ou lieu de rencontre habituel pour tout ceux qui s'intéressent au monde de la culture. Nous sommes convaincus que depuis sa création notre institution a rempli un vide. L'excellent accueil reçu pour nos activités, les nombreux assistants aux actes publics et la faveur et la sympathie éveillées dans nos milieux nous donnent l'élan pour continuer à avancer.


FROM SUPPRESSION TO NEW HOPE

Giedrus UZDAVINYS
Lithuanian Catholic Academy of Sciences
Vilnius, Lithuania

The Lithuanian Academy of Sciences is a joint scientific research institution. It consists of research institutes, laboratories and research centres. Apart from the Lithuania Academy of Sciences, there is the Lithuanian Catholic Academy of Sciences (LCAS). It joins together Catholic scientists who seek the perfection and harmony of science and spirit. The LCAS functions on public grounds and coordinates its activities and aims with those of its members' work.

Since its foundation 70 years ago, the LCAS has been drawing together Lithuanian scholars from Lithuania and all over world to share their common efforts in stepping up scientific and spiritual progress. Hence its name - the Lithuanian Catholic Academy of Sciences, not the Catholic Academy of Sciences of Lithuania.

Lithuania was the last pagan country in Europe. It adopted Christianity in 1387. Since then the Catholic Church in Lithuania has had periods of decline and revival. Irrespective of various peripetias, the Catholic Church has retained its distinctive position and even made it stronger. At the beginning of the 20th century the Church drew together scholars who shared a Catholic outlook on life and in 1922 founded the LCAS.

1. The foundation of the LCAS in Independent Lithuania and its Activities

The idea of foundation of the LCAS goes back to 1908. Its initiator was Dr. Aleksandras Dambrauskas-Jakstas. He and Pranas Bucys were its first ideologists. However, the Academy was founded only fourteen years later, just half a year after the establishment of Vytautas Magnus University in Kaunas. Its regulations were adopted on August 1, 1922. Bishop J. Skvireckas became the first president of the LCAS. In 1926 he was followed by Prelate A. Dambrauskas-Jakstas. On the Prelate's death in 1931, Professor Stasys Salkauskis succeeded as President of the Academy and held the position till the Soviet occupation, when the LCAS, like all other institutions, was disbanded.

The aims of the LCAS were as follows:

(1) to draw together Catholic scientists;

(2) to create favourable conditions for their work;

(3) to produce a new generation of scientists;

(4) to raise the nation to a higher scientific standard and advance Christian culture.

The LCAS made vigorous attempts to establish a Catholic university in Lithuania. However, when the Ministry of Education refused to grant its permission, the attempt to found a Catholic university failed. After its failure to found a university, the LCAS directed its activities towards organizing congresses.

The summary of congress activities is as follows:

in 1933 - 31 reports made, about 200 participants;

in 1936 - 26 reports made, 950 participants;

in 1939 - 26 reports made, 165 participants.

One of the main concerns of the LCAS was the founding of a library. The situation was aggravated by the absence of financial resources and premises. Irrespective of this difficult situation, the book stock was growing due to private contributions or purchasing. Before the close-down of the Academy the library owned about 12,000 copies.

During 18 years of independence the LCAS succeeded in drawing together Catholic scientists. This circumstance had a favourable effect on training first-rate young scholars. The Academy became known not only by periodic but also by special publications. The LCAS occupied a strong position in the field of research in independent Lithuania.

2. The Activities of the LCAS in Exile

In 1952 Stasys Backis, the representative of Lithuania in Paris, suggested that the LCAS should be restored in exile with a view of drawing together intellectuals to share common work. Messages were sent to bishops, former members of the LCAS and scientists. It was suggested that the LCAS should be restored in Rome which was the home of St. Casimire's College. However, the reorganizing commission was set up only on December 30, 1954. The Central Board was elected by correspondence, with Bishop V. Padolskis as President.

What aims did the LCAS pursue while in exile? The emphasis was laid on congresses, and eleven of them took place at approximately three year intervals, as they used to in the independent Lithuania. The congresses were held in various cities of the world: Chicago, New York, Huttenfeld (Germany), Boston, Detroit and others. This section did enormous work in preparing and publishing the four volumes of important sources for the Lithuanian Church and its history of culture.

Thus, the LCAS was restored in exile and demonstrated full activity in the areas of science and culture. Nevertheless, even though abroad, the creative powers of the Lithuanian nation could flourish free and unrestricted. The purposes of the LCAS once again emphasized the importance of spiritual values and showed that people and nations are everlasting, for spiritual treasures never fade away.

3. The Activities of the LCAS in Present Day Lithuania

With changes in the political situation in Lithuania that started in 1989, various societies and organizations, banned or disbanded during the first and the second Soviet occupation, were restored. The Lithuanian scientists who had chosen to stay in Lithuania now decided to restore the LCAS. For that purpose an eight member strong committee was formed on November 26, 1989 with Prof. G. Uzdavinys as its head.

4. The Primary Goals of the Lituanian Catholic Academy of Sciences

The reestablishment of the LCAS in Lithuania has proceeded slowly and rather carefully since 1989. The work of rebuilding a Christian Lithuanian society will require several generations and the concerted effort of many individuals and institutions working and living as the Church in the modern world, in society emerging from the ravages of communism, one of the greatest social tragedies of modern times. The LCAS by its very nature is called upon to carry out the work of Christian renewal in the scientific and academic realms of post-communist Lithuania.

The seriousness of the situation is often not appreciated by those unacquainted with the harsh realities of present day Eastern Europe and the former Soviet Union. Each country and region faces unique problems which are related to their own historical and cultural identities. Lithuania is unique among former Soviet republics because of its long history as a deeply Catholic country. Consequently, no other social group was so severely persecuted and singled out for destructive "Sovietization" as was the body which comprised the Catholic Church and all of its affiliations. This sets the goal of the LCAS very clearly, but also is the reason why these goals shall be so difficult to achieve. That which has been most destroyed, will require the greatest effort in rebuilding.

The fifty years of Soviet occupation in Lithuania has served in the destruction of society in all spheres of life, including economic, scientific, cultural and academic domains. Perhaps nowhere has this destructive tendency been more evident than in the academic-scientific world, which was strongly indoctrinated with Marxist-Leninist ideology. While the natural sciences, medicine, technology were allowed to grow and progress, their advance was also often controlled by communistic ideology. This is even more true of the humanistic fields of academia, especially philosophy, the social sciences and arts, especially literature.

Needless to say, the fields of theological studies were virtually non-existent because they were incompatible with Marxism. It simply was not possible nor logical to have a "study of god", if "god" does not exist. Scientists and technologists, teachers and professors of all fields were often incorporated into the profession of scientific atheism. This was especially required of those professionals and scientists who worked as professors in the academic world. Those who were suspected or harbouring religious beliefs were persecuted. The general majority of society remained distant from the pursuit of religious education, spiritual growth or profession of faith since the consequences were so severe.

Having stated that the primary goals of the LCAS is to evangelize the world of science, culture and academia, it is necessary to find creative methods for the implementation of these goals. Such goals as the restoration of Catholic education at all levels, introduction and practice of Catholic moral teaching in medicine and scientific exploration are just some of the many goals which the LCAS seeks to accomplish. However, the professionals and experts in these fields simply do not exist because it was impossible for such a social class to develop in a society where science and academia were incompatible with the world of religion. For this reason the greatest goal is now to allow religious scientists and intellectuals to emerge and develop naturally in present day Lithuanian society.

It is very important to stress, that the LCAS views the "restoration" of the cultural and spiritual identity of Catholic Lithuania as one of its most significant goals. When speaking of "restoration", this must be taken to mean "reestablishment" since Catholic Lithuania did not suddenly begin only in 1989. Before World War II and the destructive epoch of Soviet occupation, Catholic intellectual life was flourishing in independent Lithuania.

The Vytautas Magnus University in the then capital city of Kaunas served as a haven for Catholic intellectual life. The department of theology-philosophy was flourishing and many prominent academicians were actively engaged in the work of the LCAS. It is important to stress that restoration means the rebuilding of Catholic Lithuania upon the foundation which was laid by many generations of Catholic scientists, teachers, cultural leaders.

The LCAS also seeks to promote a dialogue between various disciplines and especially with theology, to show that science and faith are not in opposition, but rather that the revelation of God through faith may find complement-arity in scientific domains. It is important to stress, however, that the individual must remain free in his or her conscience to choose in matters of faith, which may be neither contradicted nor proved by scientific inquiry.

The LCAS aspires to work closely with Lithuanian Catholic youth organizations which have also been renewing their work since the winds of freedom have allowed the Lithuanian society to become reborn again. Many Catholic youth chapters of the Lithuanian Catholic Federation "Ateitis" "(The Future") are active in many cities and regions of Lithuania. They strive to become active in parish renewal and in the campaign for human development, especially in the rural regions of Lithuania.

Their purpose is also to allow Catholic youth to develop spiritually and intellectually. Intellectual development calls for the study and deeper understanding of fundamental Catholic doctrine and catechesis of the Church Magisterium. It is especially important to become acquainted with the Conciliar and post-Conciliar documents and encyclicals of the Catholic Church since Vatican II.

While there is now a Department of Philosophy-Theology at the University of Vytautas Magnus in Kaunas, this will also require many years of growth and renewal until it reaches the prestige and academic height which it had in independent Lithuania. It is therefore imperative that the LCAS will fill the intellectual gap which exists in this field of Catholic doctrine by organizing seminars, study weeks and independent study possibilities for young Catholics who wish to gain a deeper knowledge, awareness and expression of the Catholic faith.


MEETING CULTURES IN ASIA

Hugh MACMAHON SSC
Columban Inculturation Center
Seoul, Korea

By the late 1980s Korea had reached a stage of prosperity and self-confidence which was unthinkable twenty years before when it was still in ruins after the Korean War. It was enjoying unprecedented economic development and facing the challenges of seeking appropriate democratic structures, social stability and an unpolluted environment.

Interest in issues such as inculturation has also grown in the Korean Church. In 1987, the Bishops' Conference set up a Catholic Inculturation Research Committee. At its first meeting Fr Shim Sang-Tae of Seoul Major Seminary gave a short history of the lack of progress of inculturation in Korea and made the following lament: "Through the efforts of foreign missionaries a Church which had been inculturated in the West was now transplanted to Korea and propagated widely. This situation continued even after the persecutions ended and Korea ceased to be a Japanese colony. Thus today the Korean Catholic Church has the characteristics of a Western edition of a foreign religion".

Awareness of the importance of inculturation became evident in the Missionary Society of St Columban at its 1976 General Chapter. The next General Chapter, in 1982, took up the theme again stating it was part of the missionary task to "challenge the local Church towards a greater living out of its own identity by stimulating it to develop its own structures, art forms, liturgies, ministries and theology".

In this spirit, the Korean Region of the Society proposed to set up an inculturation center in 1984. The object of the center was stated by its first director, Fr Sean Dwan, as follows: "To conduct an ongoing investigation into problems of inculturation and dialogue with non-Christian religions at three levels: a. professional research related to the participants' specialized training; b. theological reflection; c. pastoral application".

As part of the effort to implement this plan a magazine entitled Inculturation was launched in Autumn, 1986. Its intention was to make a contribution to the Korean Church and be of service to foreign missionaries in Korea by "stimulating greater reflection on the relationship between the Christian faith and traditional Korean values".

The magazine published articles by Koreans and foreigners on aspects of Korean culture, inter-religious dialogue and mission. It appeared quarterly until Summer, 1991, when it was felt its mission of promoting interest in inculturation had been accomplished.

In the second half of 1991, when the present director was appointed, an effort was made to reassess the objectives of the center and identify the most effective role it can play at this time.

A number of Korean Catholic scholars, who are interested in inculturation, have said: "Confucianism and Buddhism are part of us so we feel no need to make special efforts to preserve their values or beliefs. However, we wish to get a deeper understanding of what makes Christianity unique in its approach to social and human problems, so we want to discover and develop those aspects. You want to know how you can introduce Confucian elements into the Christian funeral rite; we want to know how to present Christian principles in our funerals".

Inculturation in Korea must therefore give equal attention to all three of the basic elements in the process: continuity with tradition, attention to present reality and proclamation of Christian convictions.

Plan of the Columban Inculturation Center

In this situation the Columban Inculturation Center has set itself the following goals of service to the world Church.

The Center seeks to circulate information on the situation of the Church and religion in Korea today, especially with regard to the process of inculturation.

Since the Korean Church is one of the most vibrant in Asia, it is important for the World Church to be aware of how it is coping with the problems of inculturation and modernity. Clearly the spirit is active in Korea today and the experience of Christians here can enrich the World Church.

The Center now publishes a Newsletter quarterly. 700 copies are printed, half of which go to Koreans and foreigners within the country and the other half to individuals and institutes abroad who have requested it.

The majority of the articles are translated from local periodicals so that outsiders can hear directly what leading Korean scholars and observers are saying. They cover the activities of the various religions in Korea, although the situation of the Catholic Church gets priority. The emphasis is on current events showing how religious values and beliefs are interacting with local cultural values and the challenges of modernity.

In particular, it seeks to report on how Korean Christians are applying the Gospel message to their world: the form their church is taking and how they see the Gospel as relevant to their political, economic, cultural and social situation.


CULTURAL DISCERNMENT

Benjamin TONNA
Institute for Research on the Signs of the Times
Malta

The Case of Malta

DISCERN, the Institute for Research on the Signs of the Times, was founded by the Archbishop of Malta, Mgr Joseph Mercieca, in 1992, to help members of the local Church discern and so respond wholeheartedly to the Lord's plans of salvation for contemporary Malta.

Our discernment singles out, within the complex reality of our culture, its interactive linkage with the human person. We observe the interface of culture and persons, well aware that persons are, in a way, simultaneously creatures and creators of their cultures. We try to discern, as we contemplate the depths of the mystery of the human person, signs of the paths on which this reciprocal influence between persons and cultures moves.

In practice, our main instrument is a list of common human values, developed by Brian P. Hall of Santa Clara University, CA, USA. It helps us clarify the values which tend to become priorities in our society and culture.

A Method

Once we identify specific values operative in a situation, we proceed to compare them with values taken from another list - a list of Kingdom or Christian values.

As soon as we notice some degree of alignment between particular values we identified from the first list and specific values from the Kingdom list, we begin to consider them as possible signs of the presence of those Kingdom values in the situation under scrutiny.

The human values which pass this alignment test thus become, for us, signs of Kingdom values present in that situation. The signs of the times we are primarily interested in then become those social human values which point to the seeds of the Word at work in our culture.

A Mission

An Annual Report on Trends, Values and Signs

Our first service to the local community is to provide it with an annual reading of the human values behind the social trends which characterize our culture and with an indication of the Kingdom values towards which they could be pointing. It does not take long, even for casual observers of the Malta scene, to discover the peculiar and critical contribution of culture to the lifestyles of our people. They soon discover that practically all the essential things of human life, in Malta, have been made and are maintained in existence by men and women. Without our culture, the islands would be just another group of barren rocks somewhere in the Mediterranean.

The first traces of that culture are the signs of human work in the environment which go back to at least five millennia. Our megalithic temples had already been built by the time Abraham entered history. The strategic site of the islands attracted peoples from a diversity of other cultures. When combined with their small size, however, that site seemed to have had the effect of allowing their people to develop a very particular way of life through an ongoing dialogue with the cultures represented by other peoples.

In our first annual report, published in January 1993, we at the Institute reviewed what had happened to our culture at the other end of the historical spectrum. As we identified the main trends which marked that way of life in the course of the 20th Century, we were not surprised to find in this peculiar site-size combination the main reason our way of life evolved the way it did.

The commitment to publish an annual report on trends and signs is complemented by other, more specific, services to the community. In 1992 we contributed to a national survey of the use of drugs by adolescents.

During 1993 we were commissioned by the local Conference of Major Superiors of Religious to conduct a discernment exercise on Consecrated Life in view of a major reassessment of its status and quality and of the 1994 Synod.

In 1994 we will be involved in two research projects. The first will focus on the family. The second will discern on the grass root reality which is the Maltese Parish.

Our Spirit

In all this we, at DISCERN, strive to bring together local researchers, from various disciplines, as they work on their own or on our projects. We organize them in research teams and support their endeavours by offering them our database services and our networks.

The Institute responds to calls from the local community for consultation on specific issues by applying discernment principles. It also conducts training sessions to help local groups acquire the skills which discernment calls for and adopt the spirit which it demands.

Networks

DISCERN serves as the research facility of the Faculty of Theology, which is fully integrated in the state university. That service provides a strategic vantage point which connects us with the other disciplines of the academic world and which allows us to build mutually productive networks.

Over the years, we hope, we will be able to offer the local Church a moving canvas on which to envisage the thrust of the story of salvation as it unfolds in the lives of our people. We feel we are active subjects of this faith and of this culture. As they merge in the encounter of grace and the human condition, we experience, in our very being, the rich and interactive process which is the outcome of the Lord's visit to humankind. We become protagonists in the action which happens.

The experience also offers us a unique advantage in observing and interpreting the object of that faith and culture symbiosis. As we express our faith in the symbols of our culture, we feel its power as it reshapes it by providing it with new, dynamic content. We feel the object of our discernment to be in us as well as around us, as we focus on the consequences of the faith-culture encounter.


UNA OBRA CULTURAL DE LOS LAICOS EN LA IGLESIA

Manuel GOMEZ GRANADOS

Asociación Mexicana de Promoción y Cultura Social A.C.
Mexico

1. Origen y naturaleza

En el año de 1982 un grupo de laicos católicos nos comenzamos a reunir con el fin de intercambiar inquietudes sobre la crisis que vivía México. Coincidimos en que la crisis, más allá de lo económico y político, era principalmente una crisis moral.

Luego de varias reuniones se acordó crear un centro que contribuyera a la formación de la conciencia social solidaria de los mexicanos.

Así, en junio de 1983, surgió el IMDOSOC. Institución eclesial, no eclesiástica, es decir, es una institución de Iglesia -en comunión con los Pastores-, pero que no depende de la Jerarquía. Se buscaba asumir la corresponsabilidad en la Iglesia y en el mundo.

Asimismo, el IMDOSOC se constituyó como persona jurídica sin fines de lucro. Jurídicamente somos una asociación civil.

2. Objetivo

El IMDOSOC tiene como objetivo la investigación, estudio, enseñanza y difusión de la doctrina social cristiana, en orden a promover en los cristianos la renovación y cambio de mentalidad y actitudes de manera que, conociendo y viviendo dicha doctrina, contribuyan a la creación de estructuras sociales inspiradas por el Evangelio.

Entendemos la doctrina social de la Iglesia como la ética social que expresa las exigencias del Evangelio y se encuentra con las ciencias y los quehaceres humanos en fecundo diálogo.

Con este objetivo intentamos, desde nuestros orígenes, ser un lugar de encuentro, de diálogo, de crítica y autocrítica.

3. Ideario

El Instituto asumió un Ideario, aportado por el Arzobispo de la Ciudad de México, en el que se definen su objetivo y sus características.

El punto principal es que queremos ser una comunidad cristiana que vive su fe contribuyendo a la evangelización de lo social.

Somos pues, un grupo de servicio que tiene como prioridad la opción preferencial por los pobres.

De los puntos anteriores se desprenden los siguientes aspectos:

  • Nuestro carácter principalmente secular y nuestra autonomía relativa.
  • Somos un medio, no un fin en sí mismo.
  • Nuestra referencia es el evangelio y la doctrina o enseñanza social de la Iglesia.

4. Actividades

El IMDOSOC está formado por 30 personas que trabajan a tiempo completo y por un grupo de cerca de 200 maestros que colaboran a tiempo parcial. Asimismo, contamos con el apoyo de cerca de 50 voluntarios.

Permanentemente impartimos cursos y conferencias tanto en la sede como en provincia y en algunos otros países.Los cursos tienen diferentes modalidades, desde el intensivo que dura 120 horas, hasta el diplomado en doctrina social que dura 400 horas.

Periódicamente realizamos seminarios y coloquios de expertos, cuyos resultados se publican. También se realizan frecuentemente mesas redondas y talleres que versan, según las circunstancias, sobre temas de actualidad. En este momento la insistencia ha sido en los siguientes temas:

  • Pobreza y desempleo
  • Derechos Humanos
  • Nueva evangelización
  • La familia.

Asesoramos a grupos, universidades, sindicatos, obispos, etc.

Publicamos una revista bimestral, a nivel de divulgación, y otra trimestral para especialistas. Igualmente publicamos libros, cuadernos, folletos, etc.

Actualmente estamos preparando un curso a distancia, a través de videocassettes, sobre enseñanza social cristiana.

Contamos con una pequeña biblioteca especializada en doctrina social.

En 10 años de existencia hemos impartido cerca de 500 cursos tanto en la sede como fuera de ella, para 20,000 alumnos. Hemos publicado más de 150 títulos diferentes (libros y cuadernos).

5. Sostenimiento económico

El Instituto se financia en un 60% con la aportación de cuotas anuales de los socios, que en este momento son más de 450; 30% con los ingresos que se reciben por los servicios y en un 10% por ayudas internacionales.

La mayor parte de los socios son profesionistas independientes. En menor número sacerdotes, religiosas y obispos. También hay algunos empresarios, políticos, universitarios, líderes sindicales, amas de casa y jóvenes.

6. Algunas dificultades

Una dificultad proviene de las distintas maneras de entender el Evangelio y su inculturación. El diálogo, en ocasiones, se entiende como fin en sí mismo, de modo que se teme llegar a un acuerdo porque ya no habría diálogo. También se da el caso de que entre cristianos formados se prefiera hablar de Dios en términos filosóficos o de razón y evitar temas propios de la identidad cristiana como es el mismo Cristo.

Otra dificultad proviene de la ignorancia religiosa en general y de la doctrina social de la Iglesia en particular. Muy pocos sacerdotes y mucho menos laicos conocen los principios de reflexión, los criterios de juicio y las directrices de acción que la Iglesia ofrece. Esto hace que nuestro trabajo tenga que comenzar casi siempre desde lo más elemental.

Esta realidad, como es lógico, también hace que tengamos que convencer, en primer lugar, de la importancia y la validez de esta enseñanza no solo a los laicos, sino también a los sacerdotes.

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