Cultures et foi - Cultures and Faith - Culturas y fe - 2/1993 - Plenaria 1994
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PLENARIA '94


LE DEFI PASTORAL DU POST-COMMUNISME

Mgr Alojzij SUSTAR
Président CES
Ljubljana, Slovénie

I

En Slovénie, notre contexte socio-culturel est le contexte culturel post-communiste. L'idéologie communiste s'est évanouie. Mais cet événement ne signifie pas que la culture contemporaine revienne à la perception traditionnellement religieuse de la vie. Il signifie plutôt que l'idéologie marxiste se voit remplacée par la perception post-moderne de la vie.

En effet, on peut considérer le marxisme comme une idéologie typiquement moderne. Le marxisme est en réalité une sorte de sécularisation de l'eschatologie chrétienne puisqu'il réduit la signification chrétienne du salut et son sens de l'histoire au développement socio-économique et plus particulièrement au développement de la question ouvrière et de l'économie de la société industrielle. Ainsi le marxisme reste un exemple assez typique de la culture moderne de notre histoire. Cependant, dès le moment où l'évolution socio-économique moderne a dépassé les cadres qui ont été prévus pas le marxisme, les diagnostics et les solutions proposés par le marxisme se sont dévoilés, eux aussi, comme périmés. C'est une des raisons pour lesquelles la pensée post-moderne inspirée en grande partie par Heidegger et plus encore par Nietzsche a, dans la culture slovène contemporaine, affronté et rejeté tout d'abord l'idéologie communiste et marxiste. Evidemment, il s'agit des courants de pensée qui se sont formés et manifestés d'abord au niveau de la culture, de la pensée philosophique et de la littérature.

Les effets de cette tendance spirituelle sont avant tout destructeurs et critiques. Les auteurs qui appartiennent à ce courant dévoilent les faux-semblants du marxisme en tant que forme sécularisée du christianisme. Mais de là, ils passent assez souvent au refus du christianisme en tant que tel et surtout à la critique du catholicisme, notamment de l'aspect institutionnel de l'Eglise catholique. Certains auteurs en arrivent même à identifier le Parti communiste avec l'Eglise catholique, bien que les rapports réels entre ces deux institutions ne leur donnent aucun motif pour cela. L'Eglise catholique de Slovénie ne s'est jamais compromise avec le Parti communiste. L'opinion publique de Slovénie le sait très bien. Néanmoins, certains auteurs qui notamment représentent les tendances nommées communément post-modernes, ont essayé de les rejeter ensemble. Les raisons n'en sont pas historiques, mais nettement philosophiques.

Il s'agit, en fait, d'un phénomène typiquement post-moderne qui rejette toute forme d'absolu, d'universel et de transcendant. C'est ce rejet de toute forme d'universalité et d'absolu qui est la racine véritable de cette identification surprenante de l'Eglise catholique et du Parti communiste. Il semble que la post-modernité n'accepte plus aucune universalité et aucun absolu. Concrètement, ce courant de pensée refuse toute vérité et toute norme morale universelles. Il défend une idéologie explicitement individualiste, relativiste, permissive et utilitariste.

Néanmoins, la perception post-moderne de la vie ne se ferme pas tout à fait à la transcendance. Il est vrai qu'elle demeure - au moins en ce moment - extrêmement réservée à toute affirmation religieuse d'un Dieu personnel qui garantit une vérité et une obligation morale universelles. Mais d'autre part, son refus de faux-semblants modernes - parmi lesquels le marxisme ne représente qu'une variante - demeure intéressant. En effet, le modernisme dans toutes ses variantes scientifiques, technologiques ou politiques proposait aux hommes un salut fabriqué par les hommes eux-mêmes. Cette prétention est désormais dépassée. A partir de là, deux attitudes sont possibles. L'une est représentée par le nihilisme nietzschéen. Selon lui, il n'y a plus de salut. Cependant, l'homme devrait pouvoir affirmer d'une façon gaie et joyeuse son existence en tant que telle. Il y a là un effort de dépasser le pessimisme nihiliste. En ce sens, dans la culture post- moderne et post-communiste slovène, il existe un courant de pensée qui, d'un côté, refuse toute transcendance réelle et surtout la religion catholique, mais qui, d'autre part, espère pouvoir arriver à une conception de l'existence humaine, pleinement réconciliée avec elle-même dans sa finitude et sa contingence. Il y a donc là un effort pour dépasser le nihilisme tragique de l'absurde, qui, refuse encore toute transcendance religieuse. Reste la question de savoir si une telle attitude peut vraiment donner un sens plénier à l'existence humaine.

En face de cette première option post-moderne, l'autre attitude possible consiste dans une attente et une espérance explicite d'une nouvelle révélation ou d'une nouvelle découverte du salut offert par une Transcendance mystérieuse. Cette autre attitude s'ouvre à tous ceux qui ne peuvent se contenter du nihilisme métaphysique qui résulte nécessairement de tout refus conséquent de la Transcendance.

En plus de ce qui vient d'être dit, une autre raison d'une nouvelle ouverture au message de l'Eglise est la question éthique. Au plan général, les perspectives très sombres de l'avenir de l'humanité posent les questions urgentes qui sont toutes de nature éthique. En effet, il est devenu clair que l'avenir de l'humanité dépend de la conduite responsable des hommes et par conséquent de l'avenir de la moralité et de l'éthique dans notre civilisation. Et comme la pensée post-moderne n'est capable ni de fonder ni de justifier aucune norme morale universelle et aucune obligation morale au sens strict de ce terme, toute son entreprise demeure en face de ce défi éthique extrêmement problématique et pose à nos contemporains des questions très inquiétantes.

Dans notre culture post-communiste, cette même question est posée d'une façon encore plus dramatique. Le communisme laisse derrière lui un vide éthique et un désert moral. La conscience morale de nos compatriotes est très affaiblie. Nos contemporains sont assez souvent moralement désorientés. Il apparaît donc d'une façon assez claire que notre société post-communiste a un besoin urgent d'un renouveau moral. Celui-ci est une condition indispensable de tous les autres renouveaux. Or, en dehors de l'Eglise, il n'existe dans notre société slovène post-communiste aucune autre institution, qui peut assumer cette tâche de renouveau moral.

C'est donc cette nécessité d'échapper au nihilisme pur et simple et à une désorientation morale complète qui éveille, dans notre culture post-communiste et post-moderne, un intérêt encore perceptible pour le message de l'Eglise.

II

Cette inquiétude spirituelle des hommes d'aujourd'hui indique en même temps quelles sont les expériences de notre vie susceptibles d'éveiller chez nos contemporains, dans la culture slovène post-communiste, un intérêt pour la religion et plus spécialement pour le message chrétien. C'est surtout l'expérience de la responsabilité de l'homme pour son frère qui semble un point de départ assez intéressant, universel et solide pour la réflexion de nos contemporains. Car c'est la responsabilité pour les autres qui révèle à l'homme qu'il est impliqué dans une histoire dans laquelle la question du bien et du mal est la question la plus décisive de son avenir. Or, cette question est liée avec la question religieuse puisque c'est seulement un Dieu personnel et transcendant qui peut représenter par sa sainteté effective un fondement objectif et permanent du bien moral des hommes. Il nous semble donc qu'une réflexion sur la morale, sur ses exigences et ses fondements peut être, dans notre culture post-communiste de ce moment, un point de départ fructueux pour arriver à un discours pertinent sur Dieu et sur la religion.

III

Une réflexion qui prend comme point de départ la responsabilité morale de l'homme et les fondements de celle-ci est un discours qui porte directement sur la vie pratique des hommes. En tant que tel, ce discours a besoin d'être vérifié par la conduite pratique de celui qui parle et par toute la communauté de croyants dont il exprime la conviction religieuse.

Notre expérience de Dieu est l'expérience de celui qui nous libère de notre égoïsme et de notre fermeture sur soi et qui nous ouvre à nos frères et soeurs dans une vie de communauté, de dialogue, de responsabilité pour le bien commun, d'honnêteté et de solidarité effective avec tous, et plus spécialement avec les plus pauvres. Dans la lumière de notre foi chrétienne chaque personne humaine, créée à l'image de Dieu, représente une valeur absolue, que ce soit l'enfant non encore né, le vieillard impuissant ou le pauvre illettré. De ce fait toute personne humaine exige de la part des autres un respect inconditionnel et une responsabilité active.

Il est alors clair que cette expérience de Dieu et cette pratique éthique chrétienne, entrent en conflit avec le consumérisme et le matérialisme actuel qui est prêt à sacrifier les vies humaines à des fins subjectives et utilitaires. Il est clair aussi qu'une telle orientation pratique de la vie chrétienne n'est possible que lorsqu'elle est soutenue par une prière personnelle, une vie sacramentelle intense et un soutien communautaire et ecclésial effectifs.


FROM ARTIFICIALITY TO AUTHENTICITY

Stratford CALDECOTT
Editor of Second Spring
Oxford, England

I

The modern Western mentality is marked especially by pluralism and by scientism.

A pluralist worldview is one in which the individual's freedom and rights are exalted at the expense of moral authority and personal responsibility. Pluralism is connected with relativism and pragmatism: something is true for me if it works in terms of my own experience. It is also connected with consumerism: the self is defined by what it can choose to buy and to consume.

The myth of inevitable scientific progress has been shaken by the events of this century, but still exerts a powerful hold over the popular imagination. Society is in decay, but technology, at least, continues to evolve. There is thus a tendency to regard science as a potential saviour. There is a sense that, while religion may be on to something, it is science that will eventually tell us what that something is.

Openness to a transcendent reality is continually subverted by the development of the artificial worlds presented to our senses by the electronic media: the so-called death of nature is connected with the creation of virtual reality. Talk of God and the use of traditional religious language is now alien to most people. The terms have been evacuated of their true meaning, and separated from the main body of human discourse. Anyone reacting against modern materialism or dualism will tend to turn to parapsychology, spiritualism, and seemingly exotic mystical systems rather than to conventional Christianity. The Christian response must take the form of a massive work of synthesis and assimilation, of analysis and discrimination, in order to show exactly how all these scattered elements of truth, beauty, and goodness cohere in Christ and are founded in him.

II

Contact with natural beauty and complexity, and with the inevitable mysteries of birth, suffering, and death, will always have the power to arouse the question of meaning, and a sense of openness to the transcendent. The preservation of nature (trees, animals, landscapes, ecosystems) must be a high priority for this, as well as other, reasons.

The beauty of art is also a starting point, or even a pathway to God. But although the mystery of beauty gives a sense of God's presence, it is important not to detach it from the other transcendentals, truth and goodness. Beauty is only perfect when it is also true and good, and these three cohere in love alone.

It is therefore love that is the key to speaking of God in today's world: love not merely as being nice, but as re-defined by the life, death, and resurrection of Christ; love as self-gift for the sake of the Other. The logic and power of this love is shown in the lives of the saints, and in sanctity whenever it appears. Nothing else can create joy, or answer the need of the heart for solace and strength in sickness and death, or give meaning to the birth of a new person into the world. All other answers are hollow, escapist nonsense. Christians should be able to demonstrate this, and by so doing liberate the imagination of their generation to perceive Christ as the answer to their own question.

III

When speaking of God we must never speak glibly, but only from the heart. «Never speak of God from memory. Never speak of him as of someone absent» (Blondel). «Only words that come from the heart can penetrate the heart of another» (Khamor). We must examine our own experience. What exactly is it that we have experienced? A living faith too easily turns into a dead ideology. And, in the words of Hans Urs von Balthasar, «A truth that is merely handed on, without being thought anew from its very foundations, has lost its vital power» (Razing the Bastions).

Secondly, we must base our lives on prayer, and learn to do what God wants, not what we want. If our actions are consecrated to God and guided by him, they will speak of him. We must let him dictate when we try to share our faith in words, and when we remain silent.

UNA APERTURA CRECIENTE HACIA LA TRASCENDENCIA

Mons. Carlos Manuel de CESPEDES GARCIA-MENOCAL
Consultor del Consejo
La Habana, Cuba

1. Es difícil en mi país, Cuba, y - muy especialmente - en La Habana, su ciudad capital, hablar acerca del hombre de hoy en singular. El cubano (y el habanero) de hoy es variopinto. Hay notas comunes, epocales y tradicionales, como en cualquier otra nación, y hay notas diferenciales - también las encontramos en todas las naciones - que, teniendo en cuenta la identidad nacional, sus componentes étnicos y culturales y las caracte-rísticas peculiares de la organización socio-política vigente en Cuba desde hace más de tres décadas, son, a mi entender, más notables - quizás - que en otras partes. Sin entrar en detalles innecesarios aquí, apunto que - aunque parezca una paradoja -, tradicionalmente los cubanos nos hemos "defendido" de nuestra condición insular y de toda forma de aislamiento, con una apertura a lo universal; apertura frecuentemente indiscriminada. Lo "otro", lo de "allá", lo del otro lado del mar, especialmente si ese "otro lado" es América del Norte o Europa, ejerce una fascinación ambigua, para bien y para mal, en ocasiones fraccionante, sobre el cubano de siempre. Y en esta indiscriminada apertura a lo universal, aprehendido por disímiles vías, radica una de las características de nuestra identidad nacional y, por ende, de la variopinta condición del cubano medio, henchida actualmente por la reacción ante el aislamiento - no sólo geográfico - del país.

2. Limitándome al terreno religioso que nos ocupa - hablar de Dios -, el hecho más notable que se debe señalar es el despertar evidente de la religiosidad (en términos genéricos) y de, al menos, la curiosidad y el aprecio por lo religioso. En muchos casos, parece ser un genuino despertar o nacimiento de lo que no había; en muchos casos también, tengo la impresión de que se trata, más bien, de una manifestación de lo que se guardaba en el corazón, oculto, ajeno a las manifestaciones externas, por pudor ante las presiones sociales y temor a las discriminaciones, más o menos oficiales, por razones (o sin-razones) religiosas. Al disminuir las presiones y atenuarse las discriminaciones, disminuye la simulación social en materia religiosa y afloran las actitudes del corazón y de la conciencia más íntima. La experiencia de los sacerdotes con treinta o menos años de ordenados es que, por primera vez, vivimos nuestra experiencia sacerdotal en una Iglesia viva, que crece, después de haber experimentado durante años una situación con características agónicas.

3. El incremento de lo religioso, como adhesión o como interés cultural, depende no sólo de la disminución de las presiones sociales en su contra, sino también de la crisis del marxismo como ideología oficial. Es frecuente que los jóvenes y las personas adultas que se acercan a las parroquias por primera vez o después de treinta años de ausencia, ofrezcan como razón del acercamiento que las respuestas del marxismo a las grandes preguntas del hombre no les satisfacen; buscan en el cristianismo y en otras religiones estas respuestas que podrían dar nuevo sentido a sus existencias o que (en el caso de los retornos), les permitirían recuperar el sentido perdido años atrás, cuando el entusiasmo revolucionario-marxista los condujo al apartamiento de la fe cristiana o, al menos, de sus manifestaciones.

4. Este incremento de la vinculación con la religiosidad (de la incorporación de algún modo de lo Trascendente) ocurre no sólo con respecto a la Iglesia Católica, sino también con relación:

a) a las confesiones cristianas no católicas;

b) a las sectas, menos numerosas en Cuba que en el resto de América Latina, debido al tipo de gobierno de nuestro país y a los controles oficiales sobre el ingreso de "misioneros" y de material impreso:

c) a los diversos grupos sincréticos (sincretismo entre la religiosidad popular católica, las religiones de origen africano y el espiritismo).

5. Existe también, aunque en menor número y entre personas cultivadas intelectualmente, una religiosidad difusa que podríamos emparentar con movimientos orientalistas o con new age, tal y como se presentan en el resto del mundo occidental.

6. Tengo la impresión de que la tendencia actual en Cuba ante la cuestión existencial (del hombre y del mundo) es la de una apertura creciente hacia una Trascendencia. Los que experimentan el sentimiento de una Providencia y aceptan a Dios tal cual lo revela Jesucristo y lo anuncia la Iglesia, constituyen un grupo minoritario, pero también creciente; no de forma espectacular, pero sí de forma sostenida. Las estadísticas de la práctica sacramental son un índice revelador: desde el inicio de la década de los 60 hasta 1979 inclusive, todos los índices disminuyeron en todas las Diócesis; desde 1980 hasta hoy, todos los números ascienden, tanto en las regiones urbanas, como en el mundo rural.

7. Es evidente que el punto de partida y el lenguaje para una genuina evangelización - para hablar de Dios - dependen, esencialmente, del agente evangelizador y del destinatario, pero nuestra experiencia pastoral compartida parece indicarnos que el testimonio de una existencia cristiana auténtica, que irradie adhesión confiada a Dios, bondad, serenidad, compromiso con las causas justas, generosidad, comprensión, tolerancia respetuosa y, simultáneamente, convicción y fidelidad a la verdad, etc., o sea, una existencia visiblemente comprometida con la persona de Jesús y con los valores evangélicos, en la Iglesia, siempre impresiona y suscita preguntas y reflexiones; tanto entre las personas más sencillas, como entre los intelectuales y artistas más sofisticados.

8. Los caminos de la participación de la experiencia de Dios son variados. Hay personas muy sensibles a las Liturgias masivas, bien realizadas, a la belleza del culto y del arte religioso; para otros, es la realidad histórica prolongada de la Iglesia, sobreviviente de todos los huracanes del devenir humano, lo que abre el corazón y la conciencia al Dios revelado por Jesucristo y anunciado por la Iglesia y motiva la adhesión volitiva a las realidades cristianas; otros llegan a esta adhesión por medio de los pequeños grupos bíblicos y/o de oración que se han multiplicado en los últimos cinco años; para otros, el camino es la experiencia del dolor y de la frustración... Podría seguir enumerando los senderos diversos de la fe encontrada o recuperada, pero entre nosotros, en Cuba, todos convergen en la realidad de la Iglesia tal cual es: en el mundo y encarnada en Cuba; no se ocultan las sombras, pero tampoco se deja de ver la luz. No me gustan las afirmaciones categóricas, pero tengo la impresión de que durante toda la historia republicana (y, probablemente, también teniendo en cuenta la larga etapa colonial de nuestra historia) la Iglesia como institución nunca había sido estimada por nuestro pueblo con una medida tan alta como lo es hoy; nunca antes - es una impresión compartida ampliamente en la Cuba de hoy - la Iglesia Católica ha sido tan apreciada, por católicos y no católicos, como el lugar por excelencia en el cual el hombre se encuentra con Dios, con el Bien bajo todas sus formas (la Verdad, el Amor, la Belleza, etc.) y consigo mismo, como persona. Hay reductos de viejos anticlericalismos y de actitudes anti-eclesiásticas, pero nos parece que son contemplados por la mayoría del pueblo como rezagos anacrónicos, con olor a humedad putrefacta y a polvo viejo.

9. En este proceso positivo, más visible en los últimos años, ha influído poderosamente el aliento misionero que la Iglesia en Cuba incentivó a partir de la celebración del Encuentro Nacional Eclesial (ENEC), en febrero de 1986, después de seis años de preparación. El ENEC ha sido la inserción en la realidad eclesial cubana de la Conferencia General del Episcopado Latinoamericano que tubo lugar en Puebla, México, en 1979. El ENEC ha significado en nuestro país el cambio de una Iglesia de la conservación (nota característica - muy comprensiblemente - de los primeros veinticinco años del período revolucionario), más bien replegada sobre sí misma, a una Iglesia en estado de misión que es su característica hodierna.

10. Por otra parte, no hay duda de que las dificultades actuales del país, el derrumbamiento del socialismo marxista en Europa, los errores en los contenidos de la educación y de la cultura promovida oficialmente durante tres decenios, etc., engendran escepticismo, apatía, relativismo conceptual, permisivismo ético, mantienen aún una buena dosis de simulación social, etc., en amplios sectores de la población; sobre todo, entre los jóvenes. Esta constatación no anula las observaciones anteriores; sencillamente, subraya que nuestra existencia, tanto en su dimensión individual, como en la comunitaria y nacional, está sembrada de contradicciones, no fácilmente resolubles. Hablar de Dios al cubano de hoy nos demanda ayudarlo a salir de ellas, a fortalecer la coherencia existencial, para que la fe anunciada sea algo más que una verdad intelectualmente aceptada o no y constituya una llamada al compromiso, a la conversión ad Deum y no sólo a la afirmación más o menos profundamente cognoscitiva de Deo.

11. Con la situación descrita brevemente en el número anterior ante los ojos, se comprende que es opinión ampliamente compartida en la Iglesia en Cuba que el reciente Catecismo de la Iglesia Católica constituye un servicio de primer orden para el mejor desarrollo de la tarea evangelizadora de la Iglesia; para hablar de Dios al cubano de hoy es necesario ofrecerle las certezas del Evangelio y de la Tradición. Me parece que una exposición clara de los contenidos de la fe católica y de las orientaciones éticas coherentes con los mismos, sin complejos de inferioridad cultural, unidos al testimonio existencial cristiano, constituyen la mejor apología de la Iglesia y la más valida actitud frente a los integrismos de las sectas y frente a los escepticismos de una buena parte de nuestros contemporáneos.

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