Cultures et foi - Cultures and Faith - Culturas y fe - 4/1995 - Notitiae
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«ECCLESIA IN AFRICA»: LE SAINT-PÈRE PROMULGUE LES FRUITS DU SYNODE AFRICAIN

C'était, on s'en souvient, le 10 avril 1994, lorsque les tam-tam résonnèrent dans la Basilique S. Pierre, annonçant solennellement le début de l'Assemblée spéciale pour l'Afrique du Synode des évêques. Comme le faisait remarquer à juste titre S.Em. le Cardinal Bernardin Gantin, "les voûtes de la Basilique de Saint-Pierre avaient déjà entendu vibrer le rythme du tam-tam africain en d'autres circonstances solennelles comme le 8 octobre 1964 au cours de la Canonisation des saints Martyrs de l'Ouganda par Paul VI. C'était pendant le Concile, ce Concile arrivé alors à son plus haut sommet missionnaire. Mais plus près de nous, l'ouverture du Synode africain avec la participation massive de l'épiscopat et du peuple de Dieu en Afrique a revêtu une solennité toute autre, singulière et significative. Quel témoin de ce jour-là pourra jamais oublier ce que nous avons vécu ensemble?" ("Un témoignage éminemment pascal", L'Osservatore Romano , Edition hebdomadaire en langue française, cité O.R.L.F., n. 40, 3 octobre 1995, p. 8).

Après un mois d'échanges, l'Assemblée spéciale avait clôturé ses travaux le 8 mai 1994 par un "Message final du Synode" destiné spécialement au Peuple de Dieu qui est en Afrique. De même que les Lineamenta et l'Instrumentum laboris avaient encouragé la préparation des Eglises locales au Synode, ainsi le "Message final du Synode" a suscité des réflexions et des rencontres variées autour de la mission évangélisatrice de l'Eglise en Afrique.

Pendant ce temps, le Conseil du Secrétariat Général chargé d'aider le Saint-Père dans la rédaction du document postsynodal, poursuivait son travail. L'Afrique elle-même se préparait à accueillir le Pape, qui avait décidé de proclamer les résultats du Synode sur le sol africain. Si Rome avait été choisi pour marquer la communion de l'Eglise autour du Successeur de Pierre, le choix de l'Afrique pour la proclamation des fruits de l'Assemblée spéciale montrait la sollicitude de l'Eglise universelle — à travers son Pasteur Suprême — pour le Peuple de Dieu en Afrique, "ce continent africain qui m'est si cher", disait le Pape en quittant le Cameroun ("Cérémonie de départ à l'aéroport de Yaoundé", O.R.L.F., n. 39, 26 septembre 1995, p. 4).

La publication des fruits du Synode, ouvrant la phase célébrative de l'Assemblée spéciale pour l'Afrique, s'est déroulée au cours du 11e voyage apostolique qui, du 14 au 20 septembre 1995, a conduit le Saint-Père successivement au Cameroun, en Afrique du Sud et au Kenya. L'étape maghrébine ayant été annulée, Jean-Paul II n'a pu se rendre en Tunisie comme le prévoyait initialement son programme.

C'est à Yaoundé, au Cameroun, que le Pape a signé, le 14 septembre 1995, l'Exhortation apostolique postsynodale «Ecclesia in Africa», document qui contient les fruits du Synode et entend servir de base à la nouvelle évangélisation en Afrique. A Yaoundé même, le Saint-Père a insisté sur la tâche de l'inculturation. Guidé par l'enseignement du Concile Vatican II (Gaudium et spes, n. 22), le Pape décrivait l'inculturation comme une rencontre transformante avec le Christ: "Tout homme est appelé à accueillir le Christ dans sa nature profonde. Tout peuple est appelé à l'accueillir avec toute la richesse de son héritage. De tout son être, la personne humaine aimée et sauvée par le Christ se laisse saisir par sa présence et se laisse purifier par l'Esprit. C'est une rencontre transformante, car l'amour change celui qui reçoit le Seigneur. Et Jésus vient avec grandeur et humilité fraternelle en même temps; par sa présence, il enrichit ce qui est bon dans l'homme et change ce qui reste d'impur... L'inculturation véritable a lieu quand les vivants sarments se laissent greffer sur le cep qu'est le Christ et émonder par le vigneron qu'est le Père" ("L'inculturation, le rôle de la théologie, le dialogue avec les frères d'autres confessions", O.R.L.F., n. 39, 26 septembre 1995, p. 3). Mais le Pape a également souligné le rôle de la théologie dans l'inculturation de la foi et la nécessité du "dialogue entre chrétiens, entre croyants des différentes religions, et entre peuples et nations", dans la sincérité et le respect de tous.

Sans nul doute, la tâche de l'inculturation est une des pièces maîtresses de l'exhortation apostolique postsynodale. Le chapitre III aborde ce thème en mettant en relief le lien entre "Evangélisation et inculturation" (nn. 55-71) dont le triple fondement théologique se trouve dans l'Incarnation, la Rédemption et la Pentecôte (cf. nn. 60-61). Outre cet enracinement théologique, l'inculturation requiert, pour qu'elle soit ferment de vie, une traduction existentielle qui s'exprime dans le témoignage et la sainteté attendus des disciples du Christ. En effet, "si une communauté ecclésiale sait intégrer les valeurs positives d'une culture déterminée, elle sera l'instrument de leur ouverture à la sainteté chrétienne" (n. 87). L'Eglise-Famille elle-même, que la nouvelle évangélisation est appelée à édifier, est l'expression par excellence de l'inculturation de la communion ecclésiale en Afrique (cf. n. 63). C'est dire l'importance que l'inculturation est appelée à jouer dans l'évangélisation de l'Afrique à l'aube du troisième millénaire.

En arrivant à l'aéroport de Johannesburg, début de la deuxième étape de sa visite pastorale en Afrique, le Saint-Père a salué la nouvelle Afrique du Sud, cette "nation arc-en-ciel", qui, dans sa diversité raciale, ethnique, linguistique, culturelle et religieuse est fermement engagée sur la voie de la réconciliation et de l'harmonie entre tous ses citoyens (cf. "Discours d'arrivée à l'aéroport de Johannesburg", O.R.L.F., n. 39, 26 septembre 1995, p. 5). A l'occasion de la Célébration eucharistique au «Gosforth Park», le Pape invita les nations africaines à "travailler sans répit pour une paix authentique" et exhorta les femmes africaines, dont le rôle est irremplaçable dans la construction d'une société plus humaine, à "respecter, protéger, aimer et servir la vie, toute vie humaine, de sa conception à sa mort naturelle !" (cf. "Célébration eucharistique au «Gosforth Park»", O.R.L.F., n. 39, 26 septembre 1995, p. 6).

C'est ici, à Johannesburg, lors de la seconde session de célébration de l'Assemblée spéciale, que le Pape posa sans ambages la question cruciale de la paix et de la justice dans la société et dans l'Eglise. Il a notamment parlé de nouvelles formes d'injustices qui pèsent sur le continent africain, du commerce international des armes, des divisions et des tensions ethniques, des millions de réfugiés et de personnes déplacées en Afrique, de la participation démocratique des citoyens à la vie de leur pays. Avant de quitter l'Afrique du Sud, le Pape a lancé un véritable défi à tous les citoyens sud-africains: "Toute l'Afrique et le monde entier, suit chacun de vos pas, sachant que chaque progrès sur la voie d'une société plus juste, plus humaine, plus digne de ses citoyens, constitue une victoire pour tous, car elle apporte espoir et inspiration pour un succès semblable ailleurs" ("Cérémonie de départ à l'aéroport de Johannesburg", O.R.L.F., n. 40, 3 octobre 1995, p. 8).

L'exhortation apostolique «Ecclesia in Africa» a fait une large part aux préoccupations des Pères synodaux sur les problèmes de justice et paix, avec une insistance spéciale sur la dimension ecclésiale du témoignage. Si l'Eglise est appelée à être la voix des sans-voix, elle a également pour mission de "témoigner du Christ par la promotion de la justice et de la paix" (Ecclesia in Africa, n. 105). Autrement dit, "l'Eglise, en tant que communauté de foi, doit être un témoin énergique de justice et de paix dans ses structures et dans les relations entre ses membres" (ibid., n. 106). Puisqu'elle dénonce le péché qui corrompt les hommes et les institutions, blessant ainsi la dignité de la personne humaine, l'Eglise est elle-même invitée à être fidèle à sa vocation de témoin de l'Evangile et du Royaume de justice et de paix que Dieu veut instaurer parmi les hommes.

Une autre dimension de ce témoignage relevée par le Saint-Père à Nairobi, au Kenya, concerne les agents de l'évangélisation et particulièrement le rôle de la famille. "L'Afrique, a dit en substance le Pape, est le continent de la famille, et l'avenir de la mission évangélisatrice de l'Eglise passe par la famille" ("Célébration eucharistique au «Uhuru Park», O.R.L.F., n. 40, 3 octobre 1995, p. 10). Le Saint-Père a exhorté les Africains à protéger ce trésor qu'est la famille, rappelé le rôle irremplaçable que les mères jouent dans l'évangélisation au sein de leur famille respective, et invité l'Eglise tout entière à devenir davantage Famille de Dieu. Aussi le Pape pouvait-il lancer un nouvel appel à l'Eglise en Afrique: "Si l'Afrique est fragmentée et divisée, l'Eglise, en tant que Famille de Dieu, doit être un modèle d'unité pour la société. Si l'Afrique est frappée par la pauvreté, par la corruption, par l'injustice et la violence, l'Eglise doit être une communauté qui guérit, réconcilie, pardonne et soutient" ("Discours de clôture de l'Assemblée spéciale pour l'Afrique du Synode des Evêques", O.R.L.F., n. 41, 10 octobre 1995, p. 10). Quel modèle ecclésiologique peut mieux réaliser cet idéal de réconciliation et de communion sinon la famille? Et puisqu'il y va de la croissance du Peuple de Dieu, celui-ci doit pouvoir compter sur cette ressource inestimable que sont ses fils et ses filles. C'est par la redynamisation de ce potentiel humain — c'est-à-dire du laïcat, des jeunes, des personnes consacrées et de tout le Peuple de Dieu —, que s'enracinera la foi dans les familles africaines et les communautés ecclésiales de base.

Parmi les structures d'évangélisation que propose l'exhortation postsynodale, il y a lieu de souligner le rôle joué par les Centres Culturels Catholiques qui "offrent à l'Eglise des possibilités de présence et d'action dans le champ des mutations culturelles. Ils constituent, en effet, des forums publics qui permettent de faire connaître très largement, dans un dialogue créatif, les convictions chrétiennes sur l'homme, la femme, la famille, le travail, l'économie, la société, la politique, la vie internationale, l'environnement. Ils sont ainsi des lieux d'écoute, de respect et de tolérance" (Ecclesia in Africa, n. 103).

Avant de quitter Nairobi pour Rome, le Saint-Père a rappelé, pour la communauté internationale, l'impératif moral de la solidarité fondé sur l'égale dignité de tous les êtres humains. "Le cri qui s'élève des populations d'Afrique vers les Nations les plus riches est un cri d'aide, de coopération et de solidarité pour parvenir à un véritable respect des personnes en tant que telles, qu'elles soient pauvres ou riches, faibles ou fortes, toutes unies dans l'unique famille humaine et dans la même dignité humaine" ("Cérémonie de départ à l'aéroport de Nairobi", O.R.L.F., n. 41, 10 octobre 1995, p. 12).

Cette insistance sur la dimension internationale de la solidarité (cf. aussi Ecclesia in Africa, n. 114) a pour corollaire le devoir qui incombe aux chrétiens en Afrique de pratiquer eux-mêmes la solidarité. Après avoir noté l'interdépendance croissante entre les hommes et les nations, le Pape écrit: "Je souhaite que les chrétiens en Afrique deviennent profondément conscients de cette interdépendance entre les individus et les nations, et soient prêts à y répondre en pratiquant la vertu de la solidarité. Le fruit de la solidarité est la paix, cette paix qui est un bien très précieux pour les peuples et les nations du monde. En effet, c'est par des moyens qui renforcent et promeuvent la solidarité que l'Eglise fournit une contribution spécifique et déterminante à une véritable culture de la paix" (ibid., n. 138).

En publiant les fruits du Synode, le Saint-Père a interpellé la conscience des uns et des autres. Il a encouragé l'Eglise en Afrique à continuer l'oeuvre de l'évangélisation en profondeur et le combat pour la justice. Aussi a-t-il exhorté les Africains à regarder en eux et à compter sur leurs propres ressources: "Je vous lance un défi aujourd'hui... Aujourd'hui je vous recommande vivement de regarder en vous-mêmes. Regardez les richesses de vos propres traditions, regardez la foi que nous célébrons dans cette assemblée. Vous trouverez ici la véritable liberté, vous trouverez ici le Christ qui vous conduira à la vérité" (Ecclesia in Africa, n. 48; cf. "Homélie au terme de la sixième visite pastorale en Afrique", Lilongwe, 6 mai 1989, n. 6; cf. aussi "Discours de clôture de l'Assemblée spéciale pour l'Afrique du Synode des Evêques", Nairobi, 19 septembre 1995, O.R.L.F., n. 41, 10 octobre 1995, p. 10 et 12).

Pareillement, le pape a interpellé la conscience du monde. Rappelant les marques de la longue histoire d'humiliations que porte l'Afrique, il disait: "On s'est trop souvent tourné vers ce continent uniquement pour servir des intérêts égoïstes. Aujourd'hui, l'Afrique demande à être estimée et aimée pour ce qu'elle est. Elle ne demande pas la pitié, mais la solidarité... Je ressens le devoir de montrer du doigt l'Afrique et de la soumettre à la conscience du monde, de ce monde d'opulence, qui ne se fait pas de scrupule à soustraire des ressources aux pauvres en les assaillant d'armes meurtrières. Le regard des enfants africains nous juge!" ("Angélus", Castelgandolfo, 25 septembre 1995, O.R.L.F., n. 39, 26 septembre 1995, p. 1).

Mais c'est en définitive à l'Eglise en Afrique, dont le Pape a salué la maturité de ses fils et de ses filles, que revient désormais la tâche de l'incarnation de la foi dans les cultures de ce continent. Elles sont jeunes ces communautés ecclésiales africaines. Certaines viennent à peine de fêter leur premier centenaire. Plus près de nous, la Côte d'Ivoire où S. Em. le Cardinal Paul Poupard s'est rendu en septembre dernier, en qualité d'Envoyé spécial du Saint-Père aux cérémonies marquant le premier centenaire de l'évangélisation de ce pays (cf. "Une nouvelle Pentecôte ivoirienne", O.R.L.F., n. 37, 12 septembre 1995, pp. 6-7). Mais ce sont des communautés ecclésiales dynamiques, qui frappent par leur vitalité. Elles sont témoins de la radicalité de l'Evangile et s'efforcent de porter haut le flambeau de leur appartenance au Christ. Or, c'est dans la mesure où les Africains seront enracinés dans la foi au Christ qu'ils deviendront eux-mêmes missionnaires pour les peuples d'autres régions de la planète. C'est dire la part que les Africains doivent prendre au témoignage jusqu'aux extrémités de la terre (cf. Ecclesia in Africa, chap. VII).

A Nairobi, au Kenya, le Saint-Père a eu cette parole prophétique qui mérite d'être gravée dans le coeur des Africains pour qu'ils la méditent sans cesse: "Le Synode s'est terminé. Le Synode vient de commencer". Il est vrai, comme il le souligne encore, que "le chemin à parcourir ne sera pas facile". Mais il s'agira de compter sur la participation de chaque membre de la famille de Dieu en Afrique, et de s'en remettre à l'ouvrier divin du soin de faire fructifier ce qu'il a lui-même semé dans le coeur des Africains.

C'est bien sur l'inculturation de la foi que sera fondé ce nouvel élan évangélisateur. Puisse l'Eglise en Afrique, dans la communion de toutes les diversités qui la composent, s'unir davantage pour le témoignage de conversion et de sainteté que le monde attend d'elle à l'approche du troisième millénaire! L'échange des dons dans la catholicité, que le Saint-Père a appelé de tous ses voeux, est au prix de cet engagement missionnaire et de cette metanoia. C'est aujourd'hui que commence pour l'Eglise en Afrique cette longue marche de résurrection et d'espérance, en route vers le Grand Jubilé de l'an 2000. Oui, l'Assemblée spéciale pour l'Afrique du Synode des évêques s'est terminée. Mais le synode de la vie — cette marche commune de la foi, de l'espérance et de la charité, où tous les membres de l'Eglise sont conviés sous la conduite de leurs pasteurs — ne fait que commencer.

LA CULTURE FRANÇAISE AU SEIN DE L'EGLISE

Conférence de S.Em. le Cardinal Poupard, Président du Conseil Pontifical de la Culture, au Centre d'Études Saint-Louis-de-France à Rome, le 23 novembre 1995

Dans sa conférence du cinquantenaire de la fondation du Centre d'Études Saint-Louis-de-France à Rome par Jacques Maritain, le Cardinal Poupard part de la question de Jean-Paul II lors de son premier Voyage Apostolique en France: «France, Fille aînée de l'Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton Baptême?» Il rappelle l'estime constante des Papes, en particulier de Paul VI, pour la culture française et en présente quelques grands témoins dont le message est toujours vivant.

La culture française, marquée en profondeur par la Foi, a suscité une manière d'être politique, depuis Clovis, avec saint Louis et Jeanne d'Arc, Robert Schuman et Edmond Michelet, dont les causes de béatification sont introduites.

La foi resplendit dans le monde des arts, des sciences et des lettres: le temps des cathédrales et le temps des abbayes, le Pape Sylvestre II, Pasteur, Jérôme Lejeune; le «grand siècle des âmes», apporte les noms de Pascal, Corneille et Racine, Bossuet et Fénelon, Chateaubriand, et, de nos jours, Charles Péguy, Paul Claudel, Léon Bloy, Bernanos, Mauriac, Marcel Pagnol, Pierre Emmanuel, Daniel-Rops et André Frossard.

La France est «la mère des saints» selon la forte expression de Benoît XV. Depuis saint Martin, saint Bernard et le mouvement cistercien, saint François de Sales et Monsieur Vincent, père des pauvres, jusqu'au saint Curé d'Ars et Sainte Thérèse de Lisieux, le visage aimé de la France porte au monde la sainteté française.

La pensée française ou la sainteté de l'intelligence. Jacques Maritain «maître des arts de la pensée, de la vie et de la prière» (Paul VI) le Père Lagrange, ce pionnier patron des exégètes, maître des discernements nécessaires, d'une fidélité exemplaire, et le philosophe Maurice Blondel, qui «a su faire coexister la recherche la plus rigoureuse et le catholicisme le plus authentique.» (Jean-Paul II). Les Cardinaux Daniélou, de Lubac et Congar prestigieux théologiens et éditeurs des grandes collections de théologie catholique, à la suite de l'Abbé Migne. Paul VI le disait à Saint Louis-des-Français: «la France cuit le pain intellectuel de la chrétienté».

Dans sa conclusion, le Cardinal le souligne: la culture française est traversée depuis des siècles d'une tension vive, souvent larvée, parfois exacerbée, entre les fils de Pascal et les fils de Voltaire. «Une foi qui ne devient pas culture est une foi qui n'est pas pleinement accueillie, entièrement pensée et fidèlement vécue», écrivait Jean-Paul II dans sa Lettre autographe de création du Conseil Pontifical de la Culture en 1982. La culture française n'est pleinement elle-même que lorsque la Foi s'y épanouit et lui donne un surcroît de plénitude. Les crises de la culture française sont aussi des crises de la culture chrétienne. Toute crise, étape décisive dans l'évolution d'un organisme, peut se solder par un échec ou se dénouer dans une intégration nouvelle allégée des éléments caducs et enrichie d'une nouvelle sève. Jean-Paul II présente les Français comme héritiers d'une riche tradition humaniste. Héritiers, serons-nous aussi des ancêtres?

LES NOUVEAUX MOUVEMENTS RELIGIEUX EN EUROPE.

CONGRÈS DE VIENNE, 14-17 SEPTEMBRE 1995.

Organisé par le Conseil des Conférences Épiscopales Européennes, avec une attention particulière destinée à l'ancien bloc communiste, ce Congrès a réuni une trentaine de participants, parmi lesquels il y avait, en plus du Secrétariat du CCEE et de la Délégation du Saint-Siège, des représentants de quatorze pays européens (dont onze ex-communistes) et trois observateurs appartenant à d'autres Églises et Communautés Chrétiennes.

Quatre dicastères du Saint-Siège, à savoir la Congrégation pour l'Évangélisation des Peuples, le Conseil Pontifical pour la promotion de l'Unité des Chrétiens, le Conseil Pontifical pour le Dialogue Inter-religieux et le Conseil Pontifical de la Culture, ont pris l'initiative de la rencontre, lors d'une réunion inter-dicastérielle le 30 septembre 1993. Il était convenu de solliciter l'avis du Secrétaire du CCEE sur l'opportunité d'une telle rencontre. Le CCEE a repris à son compte cette initiative du Saint-Siège, et a invité trois représentants du groupe inter-dicastériel: le Père Rémi Hoeckman O.P. (Conseil Pontifical pour l'Unité des Chrétiens), Mlle Teresa Gonçalves (Conseil Pontifical pour le Dialogue inter-religieux) et l'Abbé Werner Freistetter (Conseil Pontifical de la Culture). Mgr Celestino Migliore y a pris part en sa qualité d'Envoyé Spécial ayant fonction d'Observateur Permanent du Saint-Siège auprès du Conseil de l'Europe.

A l'ouverture des travaux, le Secrétaire du CCEE, Don Aldo Giordano, a souligné la nécessité de pratiquer des recherches sur les racines culturelles du retour du sacré, particulièrement en relation avec le nihilisme de la culture moderne et post-moderne. Il a exprimé la conviction que l'Europe doit se tourner vers Dieu, et plus particulièrement vers le Dieu qui s'est révélé sur la Croix, comme la nécessité d'un dialogue authentique pour répondre aux requêtes posées par les nouveaux Mouvements religieux.

Dans le Message qu'il a adressé au Congrès, S.E. Mgr Christoph Schönborn, Archevêque de Vienne, a souligné les similitudes de notre situation culturelle ésotérico-néognostique avec celle du début du Christianisme. La position de saint Irénée de Lyon qui élabora la réponse chrétienne à la gnose, en soulignant l'amour de Dieu pour le monde révélé dans l'Incarnation du Christ, apparaît de grande actualité.

Mlle Teresa Gonçalves, dans son introduction au thème, a présenté un panorama de la situation actuelle de l'Europe, avec une attention spéciale à la nouvelle réalité créée par le tournant historique de 1989, ainsi que la nouvelle anthologie sur Sectes et nouveaux mouvements religieux: textes de l'Eglise Catholique (Città Nuova Editrice, 1995).

La première journée des travaux a été consacrée aux Relations des représentants des pays de l'Est. Les situations décrites sont diverses, au niveau ecclésial, religieux, politique, historique et culturel, mais elles présentent certaines points communs:

  • les nouveaux Mouvements religieux sont pratiquement tous présents dans chacun de ces pays;
  • leurs adeptes se retrouvent dans toutes les couches de la population, plus particulièrement parmi les jeunes, et alors surtout ceux qui fréquentent les universités à la recherche d'horizons nouveaux;
  • ils se développent en réaction face au vide culturel et spirituel de l'ère post-communiste,
  • aidé en cela par la pauvreté économique et l'aide humanitaire que donnent les sectes;
  • par la forte recherche de sens, d'appartenance, de rencontre, de famille et de communauté, due au dépaysement actuel;
  • par les déchirures au niveau oecuménique qui risquent de rendre moins crédible l'Annonce chrétienne et de favoriser la diffusion des sectes;
  • par le charme de la nouveauté que représentent les nouveaux courants religieux, qui font apparaître le Christianisme comme vieux et dépassé;
  • par le manque de préparation réellement efficace des gouvernements face aux sectes;
  • par les mass media qui contribuent à entretenir la fascination de l'ésotérisme et de l'Orient.

Abordant le problème du langage, le professeur Gelbach, représentant de la Conférence des Églises d'Europe a relevé que l'emploi du mot secte, dans une acception généralement négative, s'applique souvent aussi aux Églises et Communautés réunies au sein du Conseil de l'Europe. S'agissant des rapports entre l'État et les Communautés religieuses, il relève qu'une instance étrangère aux communautés religieuses ne peut s'arroger le droit de décider ce qu'est la religion.

Partant de la situation particulière de leurs pays respectifs, Friederike Valentin (Autriche), Hans Gasper (Allemagne) et le Mgr Jean Vernette (France), experts invités à ce Congrès, ont contribué à clarifier la situation globale de l'Europe, les problèmes fondamentaux et les exigences pastorales. M. l'Abbé Werner Freistetter, du Conseil Pontifical de la Culture, a mis en relief l'importance des rapports entre d'une part, la culture et les tensions de la société actuelle, et, d'autre part, la diffusion des sectes.

Mgr Celestino Migliore a parlé du travail accompli par le Conseil de l'Europe d'un point de vue juridique. Pour le Saint-Siège, a-t-il affirmé, il n'est pas nécessaire de créer des lois spéciales pour les nouveaux Mouvements religieux, parce que la législation européenne existant en matière de liberté religieuse est suffisante. Quant à l'intervention de l'État, elle doit être limitée à sanctionner les comportements qui violent l'ordre public, sans entrer dans la question de savoir ce qui est religieux ou non, parce ceci ne relève pas de la compétence de l'État.

Dans son exposé, le professeur Michael Fuss (Université Pontificale Grégorienne de Rome) a proposé une vision synthétique du phénomène des sectes et ouvert des propositions pastorales concrètes. Nous ne nous trouvons plus en face des mouvements schismatiques chrétiens, mais plutôt en face d'une nouvelle religion mondiale, organisée sous forme de grands réseaux. Cette nouvelle religion globale naît d'une société en crise, caractérisée par le retour aux dimensions populaires et archaïques pré-chrétiennes. Il faut distinguer parmi ces réseaux : les mouvements fondamentalistes, les mouvements charismatico-pentecôtistes, le syncrétisme du New Age (une forme de religion virtuelle est en train de naître) et la résurgence des traditions populaires. Il est important de créer au niveau pastoral un réseau de spécialistes, d'organiser des cours de formation, de créer de nouveaux ministères dans l'Église, de développer des formes liturgiques adaptées et de profiter des informations déjà existantes, y compris des banques des données.

La deuxième journée a été consacrée aux travaux de groupes, et a donné lieu à une Déclaration commune, destinée en particulier aux Conférences Épiscopales de l'Europe de l'Est.

Le débat s'est enrichi de la présentation de quelques nouvelles expériences déjà bien enracinées: une Commission d'étude, de formation et d'information, à Prague; un Centre d'informatique, à Bologne (GRIS); des cours oecuméniques d'été, organisés au Danemark.

Une Concélébration Eucharistique, présidée par S.Em. le Cardinal König, Archevêque Émérite de Vienne, a conclu le Congrès.

Document final. Sectes et nouveaux mouvements religieux dans les anciens pays communistes d'Europe Centrale et d'Europe de l'Est: un défi pour la pastorale.

I. Du 14 au 17 septembre 1995, à l'instigation du Conseil des Conférences Épiscopales d'Europe, s'est déroulé la rencontre des délégués des Conférences Épiscopales consacrée aux nouveaux mouvements religieux. Des représentants des Dicastères Romains, de l'Orthodoxie, de la Conférence des Églises d'Europe [Konferenz Europäischer Kirchen] et des délégués du Saint-Siège au Conseil de l'Europe y ont participé.

Un échange complet d'informations a précédé l'étude des conséquences pastorales. Le Document du Saint Siège Sectes et nouveaux mouvements religieux: un défi pour la Pastorale de 1986 a constitué un point de référence d'actualité. En particulier, l'idée sous-jacente que ces problèmes sont un défi pour l'ensemble de la pastorale est toujours pleinement exacte et le document apporte en outre une solide information sur les groupes et mouvements individuels. Le problème est de communiquer l'information à un plus large public.

Il ne faut pas oublier que depuis 1989 tous les groupes déjà actifs en Europe occidentale et en Amérique sont présents dans les anciens pays communistes; et que le régime communiste a causé durant des décennies de graves dommages à la vie religieuse et pastorale, ainsi qu'aux structures ecclésiastiques. Toutefois, la situation est différente d'un pays à l'autre, en raison de des diverses situations historiques, de la présence de minorités, d'appartenances ethniques.

II. Plusieurs réflexions et exigences pastorales ont été dégagées:

  1. Le développement des nouveaux mouvements constitue un problème mais surtout un défi exigeant une nouvelle conversion pour une authentique vie chrétienne.
  2. Il faut mettre sérieusement la recherche religieuse et spirituelle au centre des préoccupations de l'homme (même si les réponses sont souvent inadéquates): recherche de Dieu (souvent remplacée par une religiosité floue) et transmission du message libérateur de Jésus-Christ (sans falsification ésotérique ou fondamentaliste).
  3. La dignité de l'homme requiert la liberté religieuse, qui s'applique aussi bien aux Églises qu'aux nouveaux mouvements religieux. Le droit à la liberté religieuse ne saurait toutefois couvrir les crimes contre la dignité de l'homme. (Cf. Dignitatis humanae 3.)
  4. La phénoménologie des nouveaux mouvements religieux étudiera leur histoire et les implications philosophiques et théologiques en découlant. Il faut considérer leur approche de l'être humain et du concept de Dieu.
  5. La signification de la communauté chrétienne comme missionnaire et ouverte aux personnes en marge de la société est à redécouvrir. Les communautés de vie commune ont le devoir impérieux, selon leur charisme propre, de s'insérer dans le tissu ecclésial.
  6. L'expérience religieuse personnelle comme l'approche chrétienne globale sont d'une grande signification. Une formation biblique ne doit pas être purement intellectuelle, mais regarder le coeur et les émotions de l'homme (cf. Mc 10, 17). Il faut tenir compte des formulations du Catéchisme de l'Eglise Catholique.
  7. Le sens du sacré, dans les diverses formes de la liturgie et la piété populaire, est à considérer avec attention, comme les diverses Écoles de spiritualité et les méthodes de méditation.
  8. Au terme de ce millénaire, nous devons retrouver le thème de l'eschatologie pour répondre d'une manière authentiquement chrétienne aux interrogations apocalyptiques.

III. Désirs et indications

1. Les aspects religieux et ecclésiaux doivent être relevés avec soin, en distinguant:

  • les Églises et communautés ecclésiales qui entretiennent entre eux des rapports oecuméniques;
  • les groupes fondamentalistes;
  • les sectes et groupes individuels d'origine chrétienne;
  • les groupes d'origine orientale (à distinguer des propositions de méditation du Yoga et du Zen; cf. Le Document de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de 1989: Quelques aspects de la méditation chrétienne);
  • les groupes d'apparition récente, surtout à contenu syncrétiste;
  • les groupes ésotériques et gnostiques (New Âge);
  • les groupes psychologiques;
  • les groupes magiques, occultistes et néo-païens.

2. Créer des institutions et structures appropriées au niveau des conférences épiscopales, des diocèses et des paroisses. Les conférences épiscopales devraient nommer au moins un délégué chargé de ces problèmes.

3. Le travail oecuménique doit être poursuivi (Cf. Document de 1986, Redemptoris missio n·50 et Ut unum sint).

4. Il faut rappeler l'importance de la formation théologique.

5. Au niveau pastoral, il convient de former et de perfectionner les personnes compétentes, surtout les laïcs, dans la ligne du document de 1986 et en relevant les apports du dialogue inter-religieux.

6. Un travail interdisciplinaire entre pasteurs, médecins, juristes, sociologues est nécessaire.

7. L'échange d'informations selon les possibilités nouvelles des systèmes de communication actuels est à promouvoir.

8. Le Conseil des Conférences Épiscopales d'Europe souhaite:

  • la nomination d'un évêque responsable chargé de ces questions au niveau du Conseil des Conférences Épiscopales d'Europe;
  • que le Secrétariat du Conseil des Conférences Épiscopales d'Europe porte toute son attention à ce secteur;
  • la collaboration avec la Conférence des Églises d'Europe;
  • l'échange institutionnel régulier d'informations et d'expériences au niveau de l'Europe, par exemple avec un rythme triennal, en plus des groupes de contact intermédiaires;
  • de l'aide pour mettre en place un cours de formation d'une semaine à l'échelon européen pour les personnes concernées.

CONGRESS ON LOVE, LIFE AND THE FAMILY

In their Final Declaration at the end of the VIth. FABC Assembly January 10-19, 1995, in Manila, the Bishops of Asia stated: «The Asian Family is now under siege, anti-life and anti-family attitudes and values, policies and practices are being brought to bear, with tremendous pressure on the Asian Family. Materialistic and consumeristic ways of living are destroying truly human values in the family. Euthanasia and abortion, sterilization and contraception, sex determination and genetic manipulation are being promoted. Together we must follow the divine law taught by the Church to protect and promote the sanctity of life.»

In response to the Holy Father's concern to promote the sacredness of life and to the message of the Bishops of Asia at the VIth. FABC Assembly for the protection of Asian families as the sanctuary of life, the University of Santo Tomas and Pro Life Philippines hosted the first Training Congress of Love, Life and the Family for the Asia Pacific Region that was attended by over three hundred participants from the vast majority of the countries in Asia including Bangladesh, India, Indonesia, Korea, Macau, Malaysia, Sri Lanka, the Philippines and Thailand.

The Congress was held under the auspices of Human Life International and the Federation of Asian Bishops' Conferences - Office of Education and Student Chaplaincy in collaboration with the Institute of Religion, University of Santo Tomás, Manila, from 26 to 29 October, 1995. The Keynote Speech, «Evangelium Vitae» (The Gospel of Life) was given by Rev. Fr. Matthew Habiger OSB, President, Human Life International, in which he emphasised the need to be rather than merely to have. There were other topics that were treated by various speakers. Dr. Brian Clowes spoke on «Anti-Life Tactics and Pro-Life Strategies». Mr. Lito Atienza, President, Pro-life Philippines, and Vice-Mayor of Manila, dealt with the need for Political Action and lobbying to combat anti-life policies and trends on the part of various governments. He underlined the need to vote intelligently and conscientiously because people get the government that they themselves have voted into power. Various Pro-Life services available especially in the Philippines were outlined by Sr. Pilar Verzosa and her panel. Other topics that were dwelt on were Sex Education, the Homosexual and Feminist Agenda, Formation in Chastity and the Virtues and Responsible Parenthood Programmes.

The Congress did truly achieve the purpose for which it was convened. It was designed to be a Training Congress. Various workshops were held to help plan, organise and implement Natural Family Planning Programmes so that Episcopal Conferences throughout the Asia Pacific Region would be able to start as well as promote the setting up of Natural Family Planning Centres and Pro-Life Services to help combat the anti-life policies and programmes of a growing number of national governments.

In their concluding statement the participants at the Congress made the following recommendations to the Bishops' Conferences of the Asia Pacific region:

  • that Sex Education be undertaken particularly at school and college levels.
  • that Responsible Parenthood and Natural Family Planning Programmes be encouraged and personnel trained.
  • that Pro-Life Programmes be initiated on a priority basis.
  • that facilitators and animators be trained to conduct programmes pertaining to homosexuality and feminism.
  • that parents and school teachers be formed to understand and appreciate the true values of family life, the relationship and responsibilites of spouses towards themselves and towards their children.
  • that adoption of unwanted children be encouraged to save life.

The hope was expressed that the National Bishops' Conferences and their Commissions on Family Life would strive to influence those who have little or no respect for the sanctity of life so that we would be able to live in a free and more caring world that respects and fully believes in the sacredness and culture of life.

THE PONTIFICAL COMMISSION FOR THE CULTURAL HERITAGE OF THE CHURCH

The Pontifical Commission for the Cultural Heritage of the Church held its first Plenary Meeting on October 11th/12th. In his opening address the President, Archbishop Francesco Marchisano, recalled the major events which have led up to the formation of the Commission as it is today. The Pontifical Commission was instituted by the Apostolic Constitution Pastor bonus and came into being on March 1st, 1989, as the "Pontifical Commission for the Conservation of the Artistic and Historic Heritage of the Church", affiliated to the Pontifical Congregation for the Clergy. Four years later, with the publication of the Motu Proprio Inde a Pontificatus Nostri initio on March 25th, 1993, the Holy Father changed the Commission's name to "The Pontifical Commission for the Cultural Heritage of the Church"; this made the Commission responsible for encouraging local Churches to look after two things: measures for the conservation of this heritage, and initiatives aimed at a better appreciation and promotion of it. By the same decree, the Pontifical Commission was made fully autonomous, as a separate Dicastery within the Curia, headed by a President.

The Pontifical Commission has so far been active in a number of major areas of concern: the conservation of artistic and historic material by means of an appropriate programme of inventory and cataloguing; training of priests and religious in those fields involved in a policy of conserving and promoting the Church's cultural heritage; measures for the conservation and promotion of Church libraries. In addition, the Commission has contacted all the Episcopal Commissions engaged in this work, and the individuals appointed in local Churches throughout the world to look after the Church's cultural heritage at a diocesan level.

On the basis of this general overview of initiatives undertaken so far, the Members of the Pontifical Commission were able to discuss in greater depth those areas which they felt should be developed further as part of the Pontifical Commission's programme of activites for the next couple of years. It was decided to place greater emphasis on: training for those whose work is connected to the Church's cultural heritage (future priests and religious, guides, artists and the faithful); Sacred Music as part of this heritage. In this regard, it was hoped that there would be closer co-operation with the Congregation for Catholic Education and the Congregation for Divine Worship and the Discipline of the Sacraments. Furthermore, it was suggested that the Pontifical Commission should work with the latter Congregation on a joint study of Church architecture today. Members also reiterated the need to set up diocesan bodies to look after museums, in order to look after collections related to the local Church community and to maintain their connection with worship. These museums should be given an active role in the pastoral programme of the Church community. Two projects recently undertaken by the Commission received the Members' full approval: a survey of legislation and guidelines - concerning the Church's cultural heritage - drafted by Bishops' Conferences, individual dioceses, religious Orders and Congregations; and a document on Church archives, which is at present being examined in its final draft form.

The audience with the Holy Father on Thursday October 12th was the highlight of the Plenary Session. While expressing deep appreciation for the work carried out so far by the Pontifical Commission - work which, in his words, is increasingly becoming "un punto di riferimento ben accolto perché discreto, aperto, propositivo" (p.5, Italian edition, L'Osservatore romano, October 13th, 1995) - the Holy Father extended the field of cultural heritage in question to include also "opere letterarie, teatrali, cinematografiche...). In praising the noble mission entrusted to the Pontifical Commission, he urged its Members and Officials to persevere in their work, so that art might continue to celebrate faith, to enrich the mystery of the liturgy, and to give form to the Christian message.

A NEW CULTURAL PERIODICAL IN THE CZECH REPUBLIC

There appeared recently the first issue of the specialist periodical Bibliotheca Strahoviensis, published under the direction of Father E. Šidlovsky, O. Praem., of the Premonstratensian abbey of Strahov in Prague. The periodical is divided into two main sections, plus a complementary section of Miscellanea.

The first section, Monasterialia, is a presentation of various episodes and people from the rich history of abbeys in Bohemia. The articles in this first section examine the abbey's crest, the medieval town of Strahov and the history of two abbots. The first of these, Jakob of Šternovice, a typical sixteenth century commendatory abbot, brought about the decline of the whole abbey. The second, Adolf Fischer, who was active in the first half of the nineteenth century, contributed a great deal to Czech history and, in particular, to the history of art in Prague.

The second main section, Ex Bibliotheca, contains historical research on people linked in some way to the famous library at Strahov, the most important library in the whole of Bohemia. There are articles on the Renaissance printer Had, on his contemporary the seal-maker Peterle, the baroque correspondence concerning the conflict between the famous writer Balbín and the governor of Prague and, finally, the visit of the romantic Danish poet Oehlenschläger to Strahov early in the nineteenth century.

The complementary section, Miscellanea, contains short pieces on the cultural history of Bohemia, various reviews and information on books, then an appendix, a subject index and an index of names mentioned in the periodical.

Fine documentary illustrations of interest accompany this new Czech publication. At the end of every article there is a summary in German or English. While the various articles show the remarkable amount of historical material kept in the Strahov library, they deal with it in a way which is at once scientific and pleasant to read. This new periodical marks a significant stage in the restoration of the abbey of Strahov, and provides a worthwhile contribution to the history and knowledge of Bohemia's cultural, religious and civic heritage. (Bibliotheca Strahoviensis; Klašter Premonstrátu na Strahov; Strahovské nádv.c.1/cp. 132, CZ-118 00 PRAHA 1)

THE BULLETIN OF THE EUROPEAN INSTITUTE FOR THE MEDIA

The Bulletin of the European Institute for the Media is published quarterly in March, June, September and December by the European Istitute for the Media in Düsseldorf (Germany). The first half of the bulletin is made up of articles on the situation of the media in Europe, and information on the Institute. The second half is media news from the various countries of Europe, with one non-European report - from the United States of America.

The issue for September 1995 contains four articles. The first lists new developments in the media industry and points out the pressures these developments are putting on European media. Probably the most significant economic fact mentioned is the size of the potential media market: there are 368 million potential consumers in the European Union countries. Competition for continental media ownership has brought the industry beyond the traditional way of development - mergers and takeovers - to alliances and networking. The Bulletin gives details of the most significant of these. Such enormous alliances are part of the explanation for the statement that "multiplicity does not necessarily mean plurality": sheer numbers of alternatives of television and radio programmes, newspapers and magazines hide a narrowing of perspective.

Protection and monopoly are vanishing from the media scene, so media encirclement and media infiltration are the strategies used to cope with the convergence of technology and fierce competition. "Encirclement" is a means of controlling and influencing media while avoiding regulatory bodies; production and distribution statistics demonstrate the huge power of a very small number of companies. "Infiltration" is the reaction to rigid or outdated media laws: 30% of French newspapers are controlled by the Hersant family, and similar arrangements have been established by the Kirch family in Germany and Silvio Berlusconi's family and associates in Italy. The market is also not "transparent", so potential new companies are being kept out, and fewer and fewer people control more and more media. The basic question: how to maintain efficiency and still offer choice and respect the public interest?

The second article presents an overview of media regulation in Europe. A table is provided showing the system of appointment of members of media regulatory bodies in 36 European countries. There are 4 categories of appointees given: executive, legislative and judicial representatives, and another set of representatives referred to as "social and political". There are 5 areas of responsibility: self-regulation of public broadcasting, administration, granting licences, nomination of senior management of public broadcasting agencies, and supervision and regulation. The last responsibility is clearly important in terms of what consumers consume: it concerns a desire for separation between political power and what are regarded as "instruments of the exercise of free speech" (radio, television), and the State's commitment to enacting the laws relating to basic freedoms. There seems to be uniformity in supervision of programme content, relating to breaches of impartiality in news programmes, and breaches of rules concerning moral behaviour. This article relates to a descriptive study, but there is a suggestion that a further study might evaluate the effectiveness of regulation. There is the suggestion that greater legal coherence is needed, partly to maintain a free market in the European Union, but also to face some of the as yet unknown challenges of the twenty-first century, because "the information society brings with it the need for careful consideration of its cultural, social and economic impacts".

The third article considers two trends which seem likely to define future media: technology will be digital, and more diffuse. Technically, there is now no need for us all to watch the same programmes at the same time, and the belief that politicians should keep a watchful eye on media is now being questioned. Although the Internet can be criticised for being unsystematic in its content and the arrangement of it, it is the biggest ever threat to existing networks of production and distribution, and it is able to deliver digitised information, an exact replica which is identical to the original. The importance of CD-ROM and CD-I is to be seen from the fact that the former grew by 470% in 1993, the latter by 170%, and also from plans to launch 4 digital satellites in the near future. The article finishes with a reminder that interactivity is a myth: there is a certain amount possible on CD-ROM and CD-I, possibly more with ISDN or Internet, but most "interactive" television programmes are nothing of the sort: "the only real interaction with the viewers will be their choice of whether or not to stay watching".

The fourth article is a brief review of the progress of ISDN, or Integrated Services Digital Network, in twelve European countries. It is a system of using the same medium to transmit or communicate varied services (radio, television, telephony), which formerly had to be transferred separately. The fortunes of ISDN seem to be affected very much by the style of regulation in a country, but it is seen as having an enormous potential. This is described in terms of the market in goods and services in Europe, but it could have quite an impact on academic institutions and on the transfer of information more generally - this has already been picked up in ideas from the Netherlands.

The articles are followed in the Bulletin by a short section on various activites and developments involving the European Institute for the Media. A report is given on a conference of translators on the subject of Audiovisual Communication and Language Transfer (Strasbourg, June 1995), concentrating on technical difficulties involved in translation of dialogue for films, and the remuneration of those involved. Another report speaks of the Institute's summer school (Düsseldorf, July 1995), which dealt with media and economics, regulation, new technologies, politics and culture. Visits to television companies and the European Satellite Company were included, as well as a visit to the European Journalism Centre in Maastricht, where the Dutch documentary on euthanasia (Death on Request) was viewed and discussed. "The differences in cultural background between the members of the group caused a wide variety in perception and opinions on the programme and its makers". There was also notice of the European Television and Film Forum, which has since taken place (Crete, November 1995).

Euromedia News is a collection of reports from correspondents in various states. In this issue there are reports from 19 countries and a report on European Union Satellite and Cable broadcasting. In some cases reports concentrate on market aspects of media consumption, while others highlight audience preferences. On programme content, Romanian TV was commanded by the National Broadcasting Council to stop broadcasting Romanian-language BBC television news, because it is "openly hostile to the government". MTV was fined by a British regulatory body for sexual banter in a morning programme, for a discussion of HIV/AIDS which assumed young viewers were sexually active, and for an advertisement which appeared to condone car theft and teenage suicide. Providers of sexually explicit television programmes in the U.S.A. are challenging a decision by a media corporation to scramble such programmes. The American Civil Liberties Union supports the challenge, on the grounds that the scrambling decision is a violation of the right of the providers of the material to free speech.

Source: The Bulletin of the European Institute for the Media, Spichemstrasse 34, D 40476 Düsseldorf, Deutschland. Volume 12, No. 3 - September 1995.

EVANGELIZATION AND CATHOLIC IDENTITY

At the July 1994 meeting of the Australian Catholic Theological Association, held in Melbourne, Robert Gascoigne presented a paper. He is Senior Lecturer in the Department of Theology and Philosophy at the Mount Saint Mary Campus of the Australian Catholic University. His paper asks what sort of identity Catholic education creates, describes three contemporary understandings of Catholic and Christian identity, and considers the implications of these three views in relating Catholic identity and evangelization.

There has been a shift in the self-understanding of Catholic communities since the 1950's and 1960's. Here the experience of Catholic education of those times is described as one dominated by rituals, clearly stated doctrines and specifically Catholic practices, in an atmosphere of harsh discipline, moral guilt and spiritual fear. It was "an identity... rooted in an intense and complex religious culture, the seed bed of characteristically Catholic works of art and culture". Those who grew up then and live as adults now are often depicted as fortunate, with a strong background but without the harshness. Catholic schools today work with the conscientization processes of contemporary liberal democratic culture (religious and racial tolerance, gender equality, ecology), and stress unity in the human race, rather than conscious separateness. The absence of past bitterness and divisions is invoked to allay fears about the current situation. The Catholic community needs to nurture the ability to maintain a critical distance from contemporary culture, but the hotly contested issue is whether and in what way Catholic identity should work to keep its distinctiveness within the sphere of evangelization. To be a Catholic is a particular way of life, but it is universal inasmuch as God's love is there for everyone. Evangelization involves the proclamation of particular - Gospel - values, which are also universal: they are meant to be proclaimed to all.

Three contemporary forms of Christian identity are briefly described.

  1. Christian identity is formed by a narrative and expressed in praxis. This is the approach of J. B. METZ and most Catholic liberation theologians, as well as the Mennonite theologian S. HAUERWAS. Certain human experiences help us understand and re-live what was lived in the Gospel narratives. Praxis is presented here as a response in those who can identify with victims of unjust situations or sinful humanity. The Gospel is seen as a narrative of one who confronted a world where the wicked prosper, so praxis is essentially an ethical response. In some cases, it is seen as a means of transforming society, in others as a form of life, an example to the world of the peace of Christ.
  2. Christian identity is found in an interpretation of universal meaning. The theologians mentioned here are K. RAHNER, W. PANNENBERG and D. TRACY. The Gospel has its origins in a particular setting, but needs a reference to universal reality if it is to speak of the creator of this reality. The Gospel reveals truth in a way which does not deny the truth of other religious and philosophical traditions. We are encouraged to understand all attempts to know and respond to God, which are an essential part of being human and being creatures. The power of the Gospel to interpret ourselves, our world and the whole of reality is at the service of all; in a pluralist culture, the Gospel is a classic which, like others, has the power to speak appealingly of intense experiences but, unlike others, is able to disclose the whole. This approach links the Gospel with "other projects of meaning", and hence has access via rational discourse to universality.
  3. Christian identity develops in and from an organic tradition. This approach is ascribed to W. LINDBECK, H. U. von BALTHASAR and J. RATZINGER. Tradition, rather than a dialogue with culture, is the locus of religious truth. The richness of the tradition has much to offer the culture in which it grows. This form of Christian identity depends on a direct encounter with the love of God, or a contemplation of the divine present in various forms. Catechesis should not start with the particular experience, but is rather an induction into a great tradition: it can never be a question of picking and choosing elements of belief.

How do these three conceptions of Christian identity relate to each other? The first approach would see the inadequacy of the second in its distance from the negative experiences of so much of humanity. It would see the organic approach as "excessively contemplative and authoritarian". The second form demands mediation, which it would not find in the other two: one depends on the Biblical narrative, the other on the body of tradition. Praxis needs to be put into a context, and tradition itself needs to be seen "in its relation to other cultural and religious forms". For the proponents of the third form, the first approach is far from a listening, contemplative stance, and is based too much on human efficacy. The second approach depends too much on the criteria of secular modernity.

Basically Christian revelation is a gratuitous event which cannot be explained exhaustively by any particular method. Christians understand who they are by looking to the sources of their own faith; finding this identity will involve reflecting on what the demands of the Gospel mean in the present, but with a conscious critical independence from "the spirit of the age". This is in no way to ignore the signs of the times, because much of the reflection required is sparked off by an awareness of the Spirit in the events of history: ecology has provoked a reassessment of Biblical passages which speak of the relationship between human beings and nature, or between creatures and the Creator. The organic tradition of Christianity is no longer the mechanistic one of the Council of Trent, but something showing much greater vitality and capacity for growth and development. But care is needed with the organic model, because not all elements of the tradition have the same status, and there has to be some openness to the experience of those Christians whose identity is in question. Likewise, an awareness of the links between Gospel and culture in the past point to the need to understand these links in present and future situations as well. "In a global Church, with all its varying cultural encounters, the notion of a unitary and all-inclusive organic tradition must be qualified by distinctions between essentials and inessentials, and modified by a readiness to interpret aspects of that tradition in different ways in different contexts". Evangelization is impossible without an awareness of the cultural situation of those to be addressed - this is part of the process of the enrichment of Christianity, and recognises that the strength of the Catholic culture of the recent past could also be stifling. The Gospel can save and liberate when its words are interpreted "in and for the diversity of human contexts".

Source: Robert GASCOIGNE, "Evangelization and Catholic Identity", in: The Australasian Catholic Record, July 1995, vol. lxxii/3, pp.269-79.

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