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PONTIFICIAE ACADEMIAE


 

DANS LE SILLAGE DE L'ENCYCLIQUE FIDES ET RATIO,
LE PAPE JEAN-PAUL II DONNE UN NOUVEL ÉLAN
AUX DEUX ACADÉMIES PONTIFICALES THÉOLOGIQUES

P. Bernard Ardura, O.Praem.
Secrétaire du Conseil Pontifical de la Culture

Le 28 janvier 1999, mémoire liturgique de saint Thomas d'Aquin, le Saint-Père a conféré un nouvel élan aux Académies qui œuvrent dans les domaines de la théologie et de la philosophie, par la Lettre Apostolique Inter Munera Academiarum, publiée en forme de motu proprio, le 25 mars 1999 (texte entier dans ce numéro, p. 81). Le Pape a ainsi redéfini et précisé la physionomie et la mission de l'Académie Pontificale de Saint-Thomas d'Aquin et celles de l'Académie Pontificale de Théologie et approuvé les nouveaux Statuts de ces deux Organismes. Cet événement est l'un des premiers fruits de l'Encyclique Fides et ratio, publiée six mois auparavant.

À cette occasion, le Pape rappelle l'importance et la dignité de la mission des théologiens, surtout dans le domaine du dialogue entre la théologie et la philosophie, et fait explicitement référence à la pensée et à l'œuvre de saint Thomas d'Aquin qualifié, à juste titre, de " Apostolus Veritatis ". Jean-Paul II prend acte des profondes mutations culturelles qui ont modifié, dans le domaine de l'anthropologie, la perception que les hommes ont du rapport entre la personne humaine et Dieu, entre la personne humaine et ses semblables, entre la personne humaine et la création. Sur les traces de son prédécesseur Paul VI, Jean-Paul II reconnaît comme le plus grand défi de notre temps le drame de la rupture entre la foi et la culture.

Le 4 août 1879, Léon XIII promulguait l'Encyclique Aeterni Patris et marquait ainsi le début du renouvellement des études philosophiques, en s'appuyant sur saint Thomas d'Aquin. Il est bon de se rappeler que trois mois plus tard, le 15 octobre 1879, le même Pape créait l'Académie Pontificale de Saint Thomas d’Aquin, avec la mission toute spéciale de mettre en pratique les enseignements d'Aeterni Patris.

Dans les conditions culturelles actuelles, le Saint-Père a jugé nécessaire de rénover les Statuts des deux Académies, " afin qu'elles remplissent de façon plus efficace leur mission philosophique et théologique, au service de la mission pastorale du Successeur de Pierre et de l'Église universelle " (Inter Munera Academiarum, n. 3).


Éléments communs aux deux Académies

Les Académiciens — cinquante pour l'Académie de Saint-Thomas et quarante pour l'Académie de Théologie — sont nommés par le Cardinal Secrétaire d'État et deviennent émérites à l'âge de quatre-vingts ans. Le Président et le Prélat-Secrétaire de chacune des Académies sont nommés par le Souverain Pontife pour un mandat de cinq ans. Les Présidents sont membres du Conseil de Coordination entre Académies Pontificales, présidé par le Cardinal Président du Conseil Pontifical de la Culture, dans le but d'harmoniser les programmes des Académies Pontificales, dans le respect de leur légitime autonomie interne. Les deux Académies sont reliées à la Congrégation pour l'Éducation Catholique. Les Académiciens des deux Organismes organiseront régulièrement des Congrès nationaux ou internationaux, auxquels pourront participer les membres dits correspondants, dont le nombre n'est pas limité. Les deux Académies poursuivront leurs publications, en faisant appel aux études et aux recherches de leurs membres.


L'Académie Pontificale de Saint-Thomas

Sa mission spécifique consiste dans la recherche, la défense et la diffusion de la doctrine du Docteur Angélique, en tenant compte des exigences nouvelles créées par les conditions culturelles actuelles. L'Académie se doit d'étudier avec le maximum de soins la doctrine thomiste, surtout la partie consacrée à la personne humaine et à l'usage de la raison en harmonie avec la foi. Elle insistera notamment sur la recherche métaphysique, tout en prenant en compte les acquis des sciences humaines dans la connaissance de l'homme, pour scruter sans se lasser le mystère de l'homme qui se révèle pleinement en Jésus-Christ.


L'Académie Pontificale de Théologie

La fondation de cette Académie remonte à 1718. Créée par Clément XI comme institution chargée de préparer des théologiens compétents par une formation adéquate à l'étude de la théologie, l'Académie a aujourd'hui la mission de promouvoir le dialogue entre la foi et la raison ainsi que d'approfondir la doctrine chrétienne en suivant les indications du Saint-Père qui a identifié les tâches actuelles de la théologie, aux n. 92-99 de l'Encyclique Fides et Ratio, afin de présenter le message chrétien de façon à ce qu'il soit compris par nos contemporains, inséré dans leurs cultures et mis en pratique dans la vie quotidienne. La Révélation et l'ensemble de l'énoncé de la foi s'expriment dans des cultures variées, mais les dépassent toutes, comme sources intarissables de renouvellement dans le domaine de la foi et de la morale.

En renouvelant sa confiance à l'Académie Pontificale de Saint-Thomas d'Aquin et à l'Académie Pontificale de Théologie, le Pape Jean-Paul II rappelle ses prédécesseurs Pie XI et Paul VI qui, du temps de leur jeunesse, conquirent auprès de l'Académie Pontificale de Saint-Thomas leur diplôme de philosophie thomiste.

Le Saint-Père veut nous communiquer sa passion pour la vérité, son amour de la vérité et son engagement personnel dans l'étude de la vérité. Sur les traces de la longue tradition académique romaine, les Académies rénovées sont plus que jamais invitées non seulement à approfondir le mystère de Dieu et de l'homme, mais aussi à l'exprimer de façon à en favoriser la compréhension par les hommes et les femmes du IIIe millénaire.


Nominations des Présidents et Secrétaires

Le 29 mars 1999, le Saint-Père a nommé Président de l'Académie Pontificale de Saint-Thomas d'Aquin le Révérend Père Abelardo Lobato, o.p. et Prélat-Secrétaire de la même Académie Monseigneur Marcelo Sánchez Sorondo.

Le 29 mars 1999, le Saint-Père a nommé Président de l'Académie Pontificale de Théologie Monseigneur Marcello Bordoni et Prélat-Secrétaire de la même Académie Don Angelo Amato, s.d.b.


L'INSIGNE ACADÉMIE PONTIFICALE DES BEAUX-ARTS
ET LETTRES DES VIRTUOSES AU PANTHÉON

Exposition artistique des Académiciens
au Centre Culturel Saint-Louis-de-France

Le 19 mars 1999, le Cardinal Poupard, Président du Conseil Pontifical de la Culture, a inauguré en présence de S. Ex. Monsieur Jean Guéguinou, Ambassadeur de France près le Saint-Siège, une exposition d'Art réalisée par les Académiciens de l'Insigne Académie Pontificale des Beaux-Arts et Lettres des Virtuoses au Panthéon.

Grâce à la disponibilité du Professeur Jean-Dominique Durand, Conseiller Culturel de l'Ambassade de France près le Saint-Siège et Directeur du Centre d'Études Saint-Louis-de-France, les Académiciens ont eu la possibilité de reprendre une antique tradition de leur Société fondée en 1543, qui consistait à organiser des expositions d'art sous le péristyle du Panthéon, offrant ainsi à un large public l'accès aux œuvres des plus grands maîtres. Sous l'impulsion du Président Vitaliano Tiberia, l'Académie des Virtuoses a présenté ses Images pour un nouveau Millénaire, très bien commentées dans un guide de l'exposition édité à cette occasion.

Les Artistes ont réussi à faire passer un message profond et à révéler le mystère du monde et celui du cœur de l'homme créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. Indépendamment du sujet traité, toutes les œuvres exposées évoquent le grand mystère de la vie, du Créateur, de la Beauté infinie.

Ont participé à l'exposition: Felice Ludovisi, Ernesto Lamagna, Ezio Pollai, Tito Marisamarini, Luigi Venturini, Ennio Tesei, Guido Veroi, Sandro Benedetti et Lucio Passarelli. Les organisateurs ont tenu à présenter des œuvres de deux Académiciens disparus: Raoul Vistoli et Attilio Ruffini.

Tous ont ainsi contribué, avec leur art, à cet humanisme chrétien que l'Église propose aux hommes et aux femmes du IIIe Millénaire, comme projet de vie et de culture, centré sur l'homme aimé de Dieu et en marche vers son accomplissement dans le Christ, " image véritable du Dieu invisible ". Cet humanisme chrétien relèvera le défi de notre siècle représenté par le drame de la séparation qui s'est instaurée entre la foi et la culture. Or, loin d'étouffer la créativité de l'homme, la puissance de l'amour de Dieu l'exalte et l'appelle à réaliser sa très haute vocation. À côté des chefs-d'œuvre du passé, la création artistique contemporaine a vocation à mettre en lumière le Mystère de la présence agissante de l'amour de Dieu dans l'histoire des hommes. C'est ce qu'a magnifiquement illustré cette exposition, à quelques mois de l'ouverture du Grand Jubilé de l'An 2000.


Le Saint-Père confie à un Académicien
les méditations du Chemin de Croix au Colisée

À l'invitation du Saint-Père, le poète italien Mario Luzi, Membre de l'Insigne Académie Pontificale des Beaux-Arts et Lettres des Virtuoses au Panthéon, a composé les méditations du Chemin de la Croix qui réunit chaque année de nombreux fidèles autour du Pape, dans le cadre prestigieux du Colisée.

" Lorsqu'il me fut proposé d'écrire le texte des méditations du Chemin de la Croix, j'éprouvai, une fois passée la surprise, un contrecoup de véritable angoisse. J'étais invité à affronter une épreuve ardue, un thème sublime. La Passion du Christ: peut-il y en avoir un de plus élevé ?

Il ne s'agissait pas seulement d'un doute sur mon insuffisance ou mon inaptitude, mais de la peur que mes dispositions intérieures ne fussent point aussi limpides et sincères que ne l'exigeait le sujet. Je ne me voyais pas répondre à l'instant et, d'autre part, il ne m'était pas demandé une telle promptitude. Nous décidâmes donc, avec mes interlocuteurs, de prendre du temps, mais, au moment de nous séparer et tandis que je m'appliquai à me convaincre de décliner finalement cette invitation pourtant si exaltante, mon imagination, déjà en mouvement, me fit envisager un texte poétique dont Jésus fût le seul sujet. En un monologue ininterrompu, Jésus, au milieu des tribulations du Chemin de Croix, aurait confié au Père son angoisse et ses pensées tiraillées entre le divin et l'humain, son affliction et sa certitude surnaturelle ".

Source: Via Crucis al Colosseo presieduta dal Santo Padre Giovanni Paolo II, Venerdì Santo 1999, Ufficio delle Celebrazioni Liturgiche del Sommo Pontefice, L.E.V., 1999.


Un Académicien compose l'hymne du Grand Jubilé

Sur un texte de Jacqueline Frédéric Frié, poète et écrivain, membre de l'Académie Mallarmé, auteur de quelque trois-cents hymnes liturgiques, le Frère Jean-Paul Lécot, de la Congrégation des Missionnaires de l'Immaculée-Conception, dits " Pères de Garaison ", et Membre de l'Insigne Académie Pontificale des Beaux-Arts et Lettres des Virtuoses au Panthéon, a composé l'Hymne du Grand Jubilé de l'An 2000.

Les deux artistes collaborent depuis de nombreuses années. Leur hymne du Jubilé exprime la joie des chrétiens devant le mystère du Christ, Dieu fait homme pour leur communiquer l'Amour sauveur: " Christ hier, Christ aujourd'hui, / Christ demain, / pour tous et toujours, / tu es Dieu tu es l'Amour. / Tu appelles: nous voici! "

Ancien élève d'orgue au conservatoire de Toulouse, sous la direction de Xavier Darasse, Jean-Paul Lécot fait partie, depuis 1969, de la communauté des chapelains en charge de la pastorale des sanctuaires de Lourdes. Au service du pèlerinage, il entre dans le sillage du regretté Chanoine Alexandre Lesbordes, pionnier de la composition musicale religieuse après Vatican II. De concert avec l'Abbé Paul Décha, il constitue, au fil des années, un répertoire de chants liturgiques traduits en de nombreuses langues, couvrant l'ensemble de l'année liturgique.

Lourdes exerce une influence non seulement spirituelle, mais aussi culturelle. Les sanctuaires qui accueillent plus de six millions de pèlerins chaque année, donnent l'image d'une liturgie soignée, de chants de qualité, capables de faire communier dans l'unanimité de la foi des hommes et des femmes si divers par leur origine ou leur culture.

Soucieux " de soutenir la prière en élevant les âmes ", Jean-Paul Lécot a composé son Hymne du Grand Jubilé pour aider le Peuple de Dieu à louer son Seigneur pour l'Incarnation du Christ et notre salut, dans l'attente de son retour glorieux. L'Hymne du Grand Jubilé exprime ainsi la joie du Peuple sauvé, dans une progression qui rend présente la personne du Christ, de sa naissance à sa Pâque. Le texte est déjà traduit en quatorze langues, dont le russe et l'arabe.


HYMNE DU GRAND JUBILÉ

R/: Christ hier, Christ aujourd'hui, / Christ demain, pour tous et toujours,
Tu es Dieu, Tu es l'Amour, / Tu appelles : nous voici !

1 - Béni soit Dieu ! Il a donné
ce temps de grâce : un Jubilé.
Il offre à tout pécheur Sa joie :
Il nous a aimés jusque-là...
Amen ! Alléluia ! (1)

2 - Béni soit Dieu ! Allons à Lui !
Il nous pardonne. Il l'a promis,
jusqu’à soixante-dix-sept fois :
Il nous a aimés jusque-là...
Amen ! Alléluia ! (1)

3 - Béni soit Dieu ! Il S'est fait chair
et pour nous tous, il a souffert
jusqu'à la mort, sur une Croix :
Il nous a aimés jusque-là...
Amen ! Alléluia! (1)

4 - Béni soit Dieu, Enfant-Jésus!
A Bethléem, Il a paru,
né d'une Vierge, dans le froid :
Il nous a aimés jusque-là...
Amen ! Alléluia ! (1)

5 - Béni soit Dieu, le Fils Premier,
à Nazareth, humble ouvrier,
Lumière dans l'ombre, ici-bas :
Il nous a aimés jusque-là...
Amen ! Alléluia ! (1)

6 - Béni soit Dieu, le Bon Berger !
Il est allé au loin chercher
la brebis seule et dans l'effroi :
Il nous a aimés jusque-là...
Amen ! Alléluia ! (1)

7 - Béni soit Dieu, Maître et Seigneur,
Lui, le Chemin du vrai bonheur,
Il nous l'enseigne pas à pas :
Il nous a aimés jusque-là...
Amen ! Alléluia ! (1)

8 - Béni soit Dieu au Jeudi-Saint
qui par le Pain et par le Vin,
Se donne en son dernier Repas :
Il nous a aimés jusque-là...
Amen ! Alléluia ! (1)

9 - Béni soit Dieu, l'Agneau livré
pour toute notre humanité,
saints ou pécheurs, rois ou parias :
Il nous a aimés jusque-là...
Amen ! Alléluia ! (1)

10 - Béni soit Dieu pour le pardon
du Crucifié au bon larron.
Miséricorde étend Ses bras :
Il nous a aimés jusque-là...
Amen ! Alléluia ! (1)

11 - Béni soit Dieu ! Ne craignons plus !
Ce millénaire attend Jésus,
le Christ vivant qui reviendra :
Il nous a aimés jusque-là...
Amen ! Alléluia ! (1)

12 - Béni soit Dieu ! O Père, ô Fils,
ô Saint-Esprit qui resplendit !
Mystère au cœur de notre foi,
Il nous a aimés jusque-là...
Amen ! Alléluia ! (1)

(1) Pendant l’Avent et le Carême, on pourra chanter : Amen ! Marana Tha !


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