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PLENARIA 2000


 

LA VÉRITÉ DE LÂ’ÉVANGILE, CÂ’EST QUÂ’IL FAIT VIVRE

Mgr Maurice GAIDON
Président du Groupe de recherches " Arts, Cultures et Foi "
Évêque de Cahors, France

1. LÂ’impression première, massive, est celle dÂ’un désert culturel quand il sÂ’agit de travailler consciemment à la promotion dÂ’un humanisme plénier impliquant une ouverture au transcendant. LÂ’air respiré dans notre actuelle société manque de lÂ’oxygène indispensable à la croissance dÂ’un homme animé par le souffle de lÂ’Esprit et celui-ci donne souvent lÂ’impression dÂ’errer sans but bien défini, épuisant ses capacités dÂ’Absolu dans la multiplication de plaisirs fugaces ou de désirs inassouvis. Le tout sur fond dÂ’une culture où la dérision lÂ’emporte sur lÂ’adoration et le bruit sur le silence. LÂ’homme du XXIeme siècle débutant est-il condamné à ne point trouver de sources où étancher sa soif de Dieu et découvrir sa vocation divine ? Il est vrai que les images dont sont abreuvés nos contemporains, les rythmes qui les assourdissent et les sons et couleurs qui les agressent ne peuvent que contribuer à déstabiliser adultes et jeunes ... souvent grâce à la complicité et à la bienveillance de ceux qui ont en charge le bien de la cité. Un exemple parmi beaucoup dÂ’autres : en la petite ville de Cahors, au cÂœur de la Semaine Sainte, les édiles en place organisent depuis trois ans un festival tous azimuts pour les jeunes livrés à des spectacles qui ne risquent pas de les ouvrir au mystère de la Résurrection ! Le Saint Père dénonce cette " culture de mort " qui sÂ’est emparée de notre univers sécularisé et " désaxé " puisquÂ’ayant perdu lÂ’axe qui lÂ’oriente vers sa véritable vocation. JÂ’arrête là un diagnostic maintes fois établi dans les documents du Saint-Siège et les encycliques du Saint-Père.

Il y a mieux à faire que de dénoncer les ombres qui règnent aujourdÂ’hui. Notre société révèle un goût renouvelé pour les questions spirituelles et beaucoup des observateurs de notre temps sont attentifs à la recherche de sens que manifestent les nouvelles générations bien différentes de la génération précédente. Nous nÂ’en sommes plus au triomphe des " maîtres du soupçon " qui exercèrent leur hégémonie dans les esprits des intellectuels des années dÂ’après-guerre. DÂ’autres courants ont pris le relais encore que les maîtres à penser dÂ’hier sÂ’efforcent de maintenir leur pouvoir grâce en particulier aux médias dont ils tiennent encore les commandes. Grâce aussi aux arts plastiques qui se font les apologistes dÂ’un univers marqué par la déchirure et parfois par le blasphème.

Mais voici que se lèvent des créateurs soucieux de retrouver lÂ’importance du visage et du corps transfigurés par la lumière dÂ’En-Haut. On les rencontre désormais à lÂ’occasion des rassemblements suscités par une jeunesse qui aspire à ce que lui soient révélées les richesses du Mystère chrétien. Les J.M.J de Paris ont permis à cette nouvelle génération de faire passer son message et sa quête dÂ’un sens qui lÂ’emporte sur des intérêts immédiats, gérés par les idoles du temps qui ressemblent étrangement aux idoles dénoncées par les prophètes de lÂ’ancien et du nouveau Testament. Ces jeunes sÂ’en vont boire aux sources de la prière dans les monastères ou dans les haut-lieux que redeviennent les centres de pèlerinage. Ils sont avides de compagnonnage avec les témoins dÂ’hier que sont les saints. Certains sÂ’engagent au service des médias et apportent à nos radios chrétiennes une véritable compétence au service de lÂ’évangélisation. On les retrouve à Radio Notre-Dame et à Radio Fourvière dont lÂ’influence radiophonique ne cesse de sÂ’étendre. Notre région Midi elle-même vient de travailler à la mise en place dÂ’un nouveau studio dont la charte sÂ’inscrit délibérément dans un climat dÂ’identité chrétienne.

Il faut citer ici lÂ’importance des hebdomadaires diocésains et nationaux qui font souvent un excellent travail de diffusion de la pensée chrétienne. Je souligne la qualité de " Famille chrétienne " et de " France catholique " : deux hebdomadaires qui nÂ’ont pas pris la place quÂ’ils méritent dans une presse qui a les faveurs dÂ’une part importante du clergé attaché encore à " La Vie " ! Il suffit de chercher dans les annonces de ces hebdomadaires pour réaliser combien sont nombreuses les propositions offertes aux chrétiens désireux dÂ’éclairer et de fortifier leur foi comme aux jeunes tentés par lÂ’aventure spirituelle. Il faudra du temps pour dresser un barrage évangélique devant le déferlement des courants matérialistes et hédonistes de la publicité et du pouvoir médiatique.

On pourrait penser que les institutions dÂ’Église qui entrent dans le cadre de lÂ’école catholique pourraient jouer un rôle de premier plan pour lÂ’éducation des jeunes et leur ouverture à un humanisme plénier. Je nÂ’en suis pas sûr, si jÂ’en crois ce que je constate, lÂ’absence de motivations chez beaucoup dÂ’enseignants qui nÂ’assument pas leur responsabilité quand il sÂ’agit dÂ’affirmer résolument les couleurs. Jugement sévère et rapide : jÂ’en conviens, mais mon expérience me fait toucher du doigt la fragilité dÂ’un enseignement qui est obligé de composer avec les instances de lÂ’État. La laïcité " à la française " a fini, là comme ailleurs, par persuader les citoyens quÂ’il faut les tenir à distance du phénomène religieux relégué soigneusement dans la sphère du " privé "...

Demeure importante lÂ’influence intellectuelle et spirituelle des " Instituts catholiques " dans la société française. Tout près de nous, Toulouse ouvre ses portes à de nombreux laïcs désireux dÂ’acquérir une formation théologique afin de se mettre au service des communautés chrétiennes. Il en est ainsi ailleurs : une raison de se réjouir et de penser que se forment ainsi ceux qui seront demain des témoins de lÂ’humanisme plénier que veut promouvoir lÂ’Église de Jésus-Christ.

Nos grands séminaires se doivent dÂ’être au premier rang pour travailler à ce que les prêtres de demain soient des hommes de lÂ’Évangile chez lesquels éclate la vérité dÂ’un message qui veut nous faire vivre " en plénitude ". La réforme engagée au niveau des études et de la formation spirituelle donne à espérer. Une carence demeure : le peu de formation donnée en ce qui concerne lÂ’importance de la beauté comme langage sur Dieu.

2. Il est certain quÂ’en dÂ’autres temps lÂ’Église et son message ont été sources de fécondité créatrice en nombre de secteurs de la pensée et de lÂ’art. Édifices religieux et musées sont là pour apporter un éclatant témoignage de cette imprégnation évangélique qui fut à lÂ’origine de tant de chefs-dÂ’Âœuvre offerts à notre admiration et à notre méditation. En ce vingtième siècle, laïcs, et clercs ont apporté leur contribution à la vie culturelle de leurs contemporains. QuÂ’on songe à la place des poètes et des romanciers, des philosophes aussi dans les années qui précédèrent et suivirent la guerre de 1914. Chacun connaît le rôle éminent quÂ’ils ont tenu dans notre société dÂ’alors.

Julien Green est mort ; Olivier Messiaen est mort ; Manessier est mort ; Jean Guitton vient de mourir... les successeurs sont-ils prêts à prendre le relais ?

Notre Église a-t-elle donné à la Beauté la place qui lui revient dans lÂ’annonce de la Parole ? JÂ’ai gardé le souvenir de mes années de séminaire où jÂ’avais pour Supérieur le Chanoine Jean Mouroux (auteur du " Sens chrétien de lÂ’homme ") et pour maître-de-chapelle Joseph Samson qui reprenait à son compte la fameuse prophétie de Dostoїevski “ la beautй sauvera le monde ". Mais lÂ’enseignement officiel laissait entendre que lÂ’art nÂ’était point au programme et quÂ’il pouvait même être un compagnon inquiétant sur le chemin du sacerdoce. Je pense que ce temps-là est dépassé et que les futurs pasteurs sont davantage ouverts au langage de la beauté, " nom liturgique de Dieu " (O. Clément).

Car cÂ’est à la liturgie en premier quÂ’il appartient de réhabiliter lÂ’approche de Dieu par la beauté des rites et la qualité des célébrations. La réforme liturgique manquerait son objectif si elle négligeait cet aspect essentiel souligné par nombre de croyants et par nombre dÂ’artistes. Mais fait-on assez appel à leur art pour nous introduire au cÂœur du mystère célébré ? Les productions musicales en vogue dans nos paroisses sont souvent dÂ’une affligeante pauvreté, notes et textes confondus. Un sursaut salutaire semble devoir nous désembourber mais il reste tant à faire. Il faut noter comme très positif les nombreux jeunes qui se mettent à lÂ’apprentissage de lÂ’orgue : encore faut-il que leur soit laissé la possibilité de faire sonner leur instrument !

Quant à la piété populaire, elle trouve de quoi apaiser sa faim dans certains monastères et surtout dans les lieux de pèlerinage qui ont repris du service en ces dernières décennies. Aux sanctuaires de veiller à la qualité des liturgies célébrées et au respect des démarches des " petits et des humbles " qui ont droit dÂ’être initiés à la beauté comme révélatrice de Dieu. En ce domaine, Lourdes a fait de remarquables efforts et la liturgie qui lÂ’anime est de grande qualité. Ce sanctuaire organise chaque année un festival de musique qui permet à de nombreux compositeurs dÂ’être sollicités par lÂ’Église au bénéfice de la liturgie. Je suis sûr quÂ’on pourrait citer de nombreux exemples de ce type en différents diocèses de notre pays.

Certains groupes et certaines communautés nouvelles portent très fort ce souci de contribuer à lÂ’enrichissement du patrimoine culturel au service des hommes de leur temps. Il serait bon de les interroger car ils représentent une force dÂ’avenir qui mérite dÂ’être connue et encouragée. On trouverait même en leurs rangs dÂ’authentiques artistes désireux dÂ’annoncer lÂ’Évangile dans le langage quÂ’ils manient avec talent.

3. Les attentes de nos contemporains sont certes marquées par lÂ’attente de la satisfaction des biens les plus immédiats et les plus tangibles, attente entretenue par une publicité qui use de tous ses artifices pour faire rêver et séduire les téléspectateurs.

Mais il est dÂ’autres attentes plus ou moins consciemment exprimées et qui se manifestent en certains temps forts de nos vies en société : certains mots reviennent alors comme des réalités incontournables : " être libre " ; " sÂ’éclater et être bien dans sa peau " ; " jouir et profiter de la vie " : thèmes qui empruntent leur phraséologie aux discours en vogue il y a trente ans...

Ces attentes peuvent être des points dÂ’accrochage pour un travail dÂ’évangélisation et la jeune génération peut prêter lÂ’oreille à toute proposition de lÂ’Évangile " école dÂ’apprentissage de la liberté et de lÂ’amour ". Ce qui est nouveau pour beaucoup qui ont grandi dans un environnement intellectuel dénonçant le dogmatisme et lÂ’intolérance de lÂ’Église face aux légitimes revendications des hommes. Encore faut-il que ce langage puisse être tenu aux jeunes par les témoins évangéliques, clercs et laïcs confondus dont le comportement doit sÂ’imprégner de ces valeurs de liberté dans lÂ’Esprit et dÂ’amour - miséricorde. En ce domaine le Saint-Père a ouvert une brèche dans lÂ’indifférence du monde des jeunes et des adultes : à sa suite, lÂ’efflorescence actuelle des rassemblements et des marches-pèlerinages sÂ’avère comme révélatrice dÂ’une soif dÂ’authenticité et de vérité sans fards du message dÂ’amour et de liberté que redevient lÂ’Évangile en notre désert spirituel.

Comment reprendre contact avec le monde des responsables politiques si souvent ignorants de la doctrine sociale de lÂ’Église ? Immense question à laquelle sÂ’efforcent de répondre ceux qui ont porté traditionnellement ce souci pastoral : je songe particulièrement au travail des Jésuites et des Dominicains... LÂ’actuelle crise des vocations a creusé leurs rangs et leur influence est moindre quÂ’elle ne le fut en dÂ’autres temps, en France du moins ! A lÂ’heure où les évêques de France travaillent à " réhabiliter la politique ", il convient de se demander si les futurs prêtres ont une connaissance suffisante en ces matières.

Quant aux instances universitaires, il est difficile de savoir comment lÂ’Église est en lien avec elles. Le temps est derrière nous que celui du rayonnement de la " Paroisse universitaire et des aumôneries des facultés et des grandes écoles ". JÂ’avance prudemment ces assertions qui reposent plus sur une impression que sur des enquêtes scientifiquement menées. Il faut souligner combien les évêques sont pauvres quand il sÂ’agit de trouver des prêtres capables dÂ’affronter un univers qui en effraie plus dÂ’un... Les permanents laïcs ne peuvent à eux seuls faire face aux questions qui leur sont posées, encore que la formation théologique de certains les rende aptes à " rendre compte de leur foi ".

CÂ’est peut-être dans le domaine de la culture artistique que lÂ’Église dispose dÂ’instances capables de susciter lÂ’intérêt des créateurs. Je suis frappé de constater combien le thème " culture et foi " prend sa place dans nos diocèses, si jÂ’en crois le nombre non négligeable de comités déjà existants ou en formation. Cela est vrai au premier plan pour Paris mais aussi en certains lieux de nos provinces. A lÂ’heure où les municipalités se font un devoir de remettre en valeur leur patrimoine religieux, il serait bon de marquer notre intérêt et dÂ’apporter nos conseils au monde de ceux qui interviennent sur le terrain. DÂ’où lÂ’importance du rôle des commissions diocésaines dÂ’art sacré.

A titre dÂ’exemple, quÂ’il me soit permis de citer le travail culturel de qualité qui est offert à lÂ’abbaye de Sylvanès dans le diocèse de Rodez. Musiciens, hommes de théâtre et peintres y trouvent la possibilité de déployer leur art dans un contexte où la beauté liturgique est pleinement honorée.

Comment ne pas reconnaître lÂ’intérêt que portent certaines communautés nouvelles à ce monde des artistes ? " Les Frères de S. Jean ", " la communauté de lÂ’Emmanuel " et dÂ’autres groupes ont le souci de mettre la beauté au service de lÂ’Évangile et, pour cela, font appel à des créateurs de notre temps. Autant de signes dÂ’un printemps encore timide mais significatif.

Le petit Comité récemment mis en place sous le sigle " arts, cultures et foi " se propose dÂ’organiser une exposition en lÂ’an 2001 en faisant appel à des créateurs auxquels sera proposé un thème dÂ’inspiration évangélique. Projet ambitieux et peut-être difficile à conduire, mais qui est une tentative de renouer des liens avec un monde qui se sent parfois abandonné par lÂ’Église.

LÂ’année jubilaire offrira de multiples occasions de faire appel aux artistes de notre temps et déjà des initiatives surgissent. Lieux de pèlerinages, monastères, cathédrales devront prendre une place importante en cette aventure de grande ampleur. La récente contribution de lÂ’abbaye de Cîteaux ouvre des perspectives prometteuses : sans hésiter les Cisterciens ont mis à contribution de nombreux créateurs pour chanter, à leur façon et dans leur langage, lÂ’immense personnalité de S. Bernard et de son Âœuvre. Ce fut une réussite exemplaire, encore que difficile à conduire !

Quant au dialogue avec les non-croyants, il est plus du domaine " des témoins que des maîtres " pour reprendre lÂ’heureuse expression de Paul VI. Comment ne pas évoquer ici lÂ’énergique formule de Claudel :

" La vérité du pain, cÂ’est quÂ’il nourrit
la vérité du vin, cÂ’est quÂ’il enivre
la vérité de lÂ’Évangile, cÂ’est quÂ’il fait vivre "

" Vivre en plénitude " dans " la liberté de lÂ’Esprit " : tel est lÂ’impérissable message que Jésus confie à ses disciples. A eux dÂ’en porter témoignage.


AUTÉNTICOS PROCESOS DE CREACIÓN CULTURAL:
LA FE QUE SE HACE CULTURA

Julio Terán Dutari, SJ
Obispo Auxiliar de Quito - Presidente del Departamento de Cultura,
Ecumenismo y Diálogo Interreligioso de la Conferencia Episcopal Ecuatoriana

 

1. En nuestra área cultural son mayoritariamente las corrientes e instituciones cristianas las que ofrecen y promueven una verdadera idea de humanismo pleno. Cuando decimos ‚cristianasÂ’, entendemos, por supuesto, las de la Iglesia Católica pero también algunas no católicas que, aunque son minoria, con frecuencia se pronuncian en los medios de comunicación con más fuerza que otras católicas, v.g. en pro del matrimonio indisoluble y único, de la castidad prematrimonial y matrimonial, de la intangibilidad de la vida, etc.

Es importante y urgentísimo que los cristianos promuevan juntos la producción y difusión de programas radiales y televisivos de contenido educativo, según el ideal de la vocación divina del varón y de la mujer, pero enmarcados en la categoría del entretenimiento, que tanto llega a la juventud. Estos programas deberían prepararse en colaboración con verdaderos artistas y comunicadores, abiertos al humanismo cristiano; deberían cubrir toda la gama de tópicos frecuentados por el público, sin rehuir el presentar de manera nueva los difíciles temas sexuales, hoy ofrecidos torpe e indiscriminadamente como principal atractivo en gran parte de las ofertas comerciales.

2. Descubrir la extraordinaria riqueza humana de la vida eclesial centrada en Cristo no es una empresa simple en el mundo actual. El hacerlo depende de que haya correctos criterios de juicio, aceptados al menos en sectores importantes de la sociedad, y que se disponga también de los medios culturales aptos para definir esas convicciones. En cuanto a los criterios, hay que luchar contra esa actitud, típica de la edad moderna, que propugna una vida pública y una cultura societaria "como si Dios no existiera"; esta actitud ha logrado (de ordinario en nombre de la democracia) invadir toda la cultura, incluso de naciones tradicionalmente católicas, como las nuestras. Frente a ella hay que redescubrir lo que fue la gran novedad del cristianismo: que lo más auténtico y valioso de lo humano está en la dignidad divina rescatada por Cristo. Este redescubrimiento será posible en la medida en que se tome mayor conciencia de que las innegables esclavitudes y miserias actuales del hombre, de la familia, de los grupos y naciones, no provienen en primera línea de un subdesarrollo material o de la quiebra de sistemas económicos y políticos, sino del pecado que se apoderará del corazón y de las relaciones interpersonales y sociales.

En este contexto, los medios culturales (el arte y, en general, todas las expresiones de la cultura) juegan un gran papel, pues son mediadores de experiencias vivas, sin las cuales toda la reflexión anterior queda al nivel de pura teoría. Lo artístico debe ser mediación de las experiencias morales y religiosas (no simplemente de las teorías correspondientes). Por eso es tan valioso que el arte sea vehículo de testimonios. Y es importante que los cristianos sepamos cantar, decir, pintar, plasmar nuestro testimonio de experiencias de vida divina desde el corazón de lo humano.

Así será posible también que los valores reconocidos por la sociedad secularista (solidaridad, bien común, respeto a los derechos humanos) aparezcan como frutos de la virtud teologal del amor a Dios y al prójimo, en auténticos procesos de creación cultural y humanística: la fe que se hace cultura.

3. Puntos de apoyo para la auténtica evangelización de las culturas e inculturación de la fe se encuentran sin duda en los valores y aspiraciones que todavía se comparten en notable medida, dentro de nuestros países, entre sus diversos estratos y componentes. A pesar del énfasis que hoy se pone en la "pluriculturalidad" de nuestras naciones, tanto en lo étnico como en lo histórico, se reconoce que existe una fuerte comunidad espiritual en tomo a cierto sustrato común, en el que de hecho ha influido mucho la evangelización católica. Aquí vale mencionar el sentido de 'gran familia' y de acogida, la sabiduría ancestral y popular, la preferencia por los niños y los ancianos, la solidaridad creativa en momentos de calamidades, la capacidad de. sufrimiento y de esperanza, y otros muchos rasgos propios de la cultura 'mestiza' y 'bautizada' de nuestros pueblos latinoamericanos.

Esta comunidad espiritual permite crear o restablecer vínculos explícitos entre los católicos y los otros cristianos (en un genuino ecumenismo), entre los hijos de la Iglesia y los constructores del mundo de la cultura, entre los creyentes y los no creyentes. Efectivamente, la indiferencia religiosa y el relativismo, en los que se vienen amparando grupos de poder y clases dirigentes, habían conseguido producir una deformación de la conciencia social, según la cual se tiene vergüenza o recelo de aparecer en la vida pública representando a la fe y a las instituciones religiosas (sobre todo de la Iglesia Católica), si no es como simple apoyo a las causas seculares; pero actualmente se vislumbra una oportunidad de que el aporte explícito de la fe y de los cristianos sea valorado en su dimensión autónoma, y sin embargo plenamente coincidente con las grandes aspiraciones compartidas por todo el pueblo, en la búsqueda de respuestas a problemas tan actuales como el de la gobernabilidad del país, las alternativas prácticas a la propuesta neoliberal, o la expresión cultural propia de las etnias indígenas cristianas.


THE WORLD NEEDS WITNESSES
MORE THAN IT NEEDS TEACHERS

Sr. Bernadette M. Reis, FSP
Daughters of St. Paul
Boston, United States of America

 

1. Currents of thought and spirituality: Through a vast amount of self-help and growth material available in books, the major current of thought and spirituality regarding the search for meaning is communicated to the population. It is generally forms of pop-psychology and popular spirituality that form the bulk of this material. This type of literature seeks to heal the person from the dysfunction often found in the past childhood of the adult readership. The spirituality often presented is very generic, often leading people to themselves rather than to a transcendent being whom we would call God.

Organizations: When people are searching for meaning in their lives, it is often because everything else that they have tried has failed to give them the meaning they have sought. One of the largest organizations that seeks to bring people to face the questions of life as well as to instil human and spiritual values are groups based on the 12-step program which Alcoholics Anonymous uses. This program has been adapted to meet the needs of all kinds of addictions that people face. They include Narcotics Anonymous, Sexaholics Anonymous, Emotions Anonymous, Overeaters Anonymous. Since the 12-step program is non-denominational regarding religious affiliation, the spiritual presentation is left generic and each person incorporates his or her own religious beliefs. For example, one of the steps of the program is to recognize that there is a transcendent being. But each person identifies this transcendent being according to his ore her religious profession.

What the media can do: I believe that the media has a very powerful role to play in the development of the human person. Left in the bands of unbelievers, the media is generally used to entertain. However, I believe that the deep questions of life can be portrayed through drama. I believe that firmly committed Christians of all denominations must work in partnership with the media, not always separately from it, in order to provide programming which sparks the viewers to embrace human and Christian values. This could be done through script writing for major television networks and films. One way it is already being done here in the United States is through the vast amount of Christian Contemporary Music, more popularly known as CCM. Professional recording artists representing the entire spectrum of music styles produce top quality music and music videos which is aired on Christian radio stations. The young people respond very well to this type of music. I think that the internet could also be used to reach young people. Chatrooms, on-line Christian services could provide them with direction as well.

2. Elements and principles of culture: I believe that the communications culture which is a universal phenomenon may hold a very important key to this discussion. First of all, what communications seeks to do technically-unite the world-is but a sign or symbol of what Jesus does. He alone is capable of truly uniting humanity. If we are going to convince the people of the next century that Jesus is the only Person who can satisfy their every desire, question, need, etc., then we will have to use the communications culture to do it. We will have to use its symbols, its images, its scripts and baptize them, not unlike the Fathers of the Church baptized Greek thought and used it as a vehicle for transmitting Christian thought. And Jesus' incarnation is our model. Just as Jesus embraced our humanity and spoke with human words, worked with human hands, loved with a human heart, as Gaudium et Spes said, so we must embrace the world of communications. That is the place where we will reach millions and millions of people. Jesus spoke our language. He used symbols that already had meaning for His audience. And we must do the same.

Best ways of promoting art and sacred music: Great art and music have an inherent capacity of drawing us to them. A few years ago, the Chant album from a community of monks in Spain reached the top of the music charts in the United States. It sold millions and millions of copies. We need to interest the people who have the means of bringing it to the attention of the wider audience. We need to work with companies who can promote the art and music so that it reaches many people. I think that we have to shed the fear that keeps us safe in our comfortable communities and not be afraid to get out there and knock on doors. We have to stop waiting for people to come to us. We have to get out there and go to them. Perhaps organizations can be founded at the diocesan level which invite people to share their faith through music and the arts.

Love for God and one's neighbour the source of Christian humanism: I think that this can be done by showing that love for God and neighbour have always been the source of Christian humanism. One of the ways that great cultures transmitted culture was through myth and epic literature which depicted their heroes and the virtues the hero possessed. Perhaps we in the Church must do the same with the saints - our heroes.

3. Cultural values and common aspirations: In the United States one of the greatest values Present is that of helping those in need. The outpouring of money and other form of assistance in cases of natural disaster is just one example of this cultural value. Furthermore, in every poll that is done regarding religion, the vast majority do believe in God. As mentioned above, contemporary popular psychology and spirituality urge people toward healing. What is lacking in society is a consistent moral ethic, however. Perhaps the element of helping others could be capitalized on which would help to reverse the selfishness which the lack of morals fosters. Focusing attention on others and their needs and making others important balances out one's selfish drive. Then one would seek the good of him or herself and the other person. This can only help lead one toward integration and healing. The combination of these values is found only in some form of religion. Otherwise, it remains purely human and often remains in a self-seeking.

Links between the Church and academic, legal, social and political institutions: I believe that in this area, the Church must use the Laity as a liaison. Perhaps Catholic organizations for lawyers, doctors, politicians, educators, etc., could be formed. The members of these associations would also probably belong to their secular counterparts. Thus, the Church could help form these professional people along Christian principles. These would then overflow into the secular counterparts as well as in the various journals, conferences, etc., for which the Catholic participants would write or appear at.

Form of dialogue with non-believers: Rather than reinvent the wheel, perhaps we should study how the Christians of the first centuries evangelized Rome. What was it about them that slowly transformed the pagan Roman culture into a Christian one? I believe that we are in a similar situation today. Perhaps the local parish churches need to become centres from which the corporal works of mercy take precedence over fund raising. Thus the zeal present in young people can be tapped into. I think that the young people really do want to participate more in Church-oriented functions but there isn't anything fulfilling for them there. But visiting prisons, visiting the sick in hospitals or the sick of the parish in their homes, feeding and clothing the poor of the parish, etc., would bring the Church into contact with believer and non-believer alike as well as spiritually nourish the person representing the Church. Just as Jesus said, they will know we are Christians by our love. We have to show that we are different in deed as well as in word. And I believe the corporal works of mercy speak volumes. This type of work would benefit not only the non-Catholic or non-Christian who may then be attracted to took into what is behind these people who selflessly give themselves to other people. It is also a source of spiritual growth for the Christian person and is a way of building up humanity as Jesus has asked us to do. And in this way, the Church teaches through experience how her children can truly become children of God. Thus the dialogue would be one of witnessing, rather than teaching. For as Paul VI said in Evangelii Nuntiandi, the world needs witnesses more than it needs teachers.


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