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PLENARIA 1997


 

L'ÉVANGILE, BONNE NOUVELLE POUR LES CULTURES

Dans la matinée du vendredi 14 mars 1997, le Souverain Pontife Jean-Paul II
a reçu les Participants à l'Assemblée Plénière du Conseil Pontifical de la Culture.
Au cours de la rencontre le Saint-Père a prononcé le discours suivant.

JEAN–PAUL II

Messieurs les Cardinaux,
Chers Frères dans l'Episcopat,
Chers amis,

1. C'est avec joie que je vous accueille ce matin, au terme de votre Session Plénière. Je remercie votre Président, Monsieur le Cardinal Paul Poupard, d'avoir rappelé l'esprit dans lequel se sont déroulés vos travaux. Vous avez réfléchi à la question de savoir comment aider l'Eglise à assurer une présence plus forte de l'Evangile au coeur des cultures, à l'approche du nouveau millénaire.

Cette rencontre m'offre l'occasion de vous le redire: "La synthèse de la culture et de la foi n'est pas seulement une exigence de la culture, mais aussi de la foi" (Lettre de fondation du Conseil Pontifical pour la Culture, 20 mai 1982). C'est ce que les chrétiens fidèles à l'Evangile ont réalisé au long de deux millénaires dans les situations culturelles les plus diverses. L'Eglise s'est le plus souvent insérée dans la culture des peuples au milieu desquels elle s'est implantée, pour la modeler selon les principes de l'Evangile.

La foi au Christ Incarné dans l'histoire ne transforme pas seulement intérieurement les personnes, mais elle régénère aussi les peuples et leurs cultures. Ainsi, à la fin de l'Antiquité, les chrétiens, qui vivaient dans une culture à laquelle ils devaient beaucoup, la transformèrent de l'intérieur et lui insufflèrent un esprit nouveau. Lorsque cette culture fut menacée, l'Eglise, avec Athanase, Jean Chrysostome, Ambroise, Augustin, Grégoire le Grand et bien d'autres, transmit l'héritage de Jérusalem, d'Athènes et de Rome, pour donner naissance à une authentique civilisation chrétienne. Ce fut, avec les imperfections inhérentes à toute oeuvre humaine, l'occasion d'une synthèse réussie entre la foi et la culture.

2. De nos jours, cette synthèse fait souvent défaut et la rupture entre Evangile et Culture est "sans doute le drame de notre époque" (Paul VI, Evangelii nuntiandi, nº 20). Il y a là un drame pour la foi, car, dans une société où le christianisme semble absent de la vie sociale, et la foi reléguée dans la sphère du privé, l'accès aux valeurs religieuses devient plus difficile, surtout pour les pauvres et les petits, c'est-à-dire pour la grande majorité du peuple qui se sécularise insensiblement, sous la pression des modèles de pen-sée et d'agir propagés par la culture dominante. L'absence d'une culture qui les soutienne empêche ces petits d'accéder à la foi et d'en vivre pleinement.

Cette situation est aussi un drame pour la culture qui, du fait de la rupture avec la foi, traverse une crise profonde. Le symptôme de cette crise, c'est d'abord le sentiment d'angoisse qui provient de la conscience de la finitude dans un monde sans Dieu, où l'on fait du moi un absolu et des réalités terrestres les seules valeurs de la vie. Dans une culture sans transcendance, l'homme succombe à l'attrait de l'argent et du pouvoir, du plaisir et du succès. Il rencontre aussi l'insatisfaction provoquée par le matérialisme, la perte du sens des valeurs morales et l'inquiétude devant l'avenir.

3. Mais, au coeur d'un tel désenchantement, il subsiste toujours une soif d'absolu, un désir de bien, une faim de vérité, un besoin d'accomplissement de la personne. C'est dire l'ampleur de la tâche du Conseil Pontifical de la Culture: aider l'Eglise à opérer une nouvelle synthèse entre la foi et la culture pour le plus grand bien de tous. En cette fin de siècle, il est essentiel de réaffirmer la fécondité de la foi dans l'évolution d'une culture. Seule une foi source de décisions spirituelles radicales est capable d'agir sur la culture d'une époque. Ainsi, l'attitude de saint Benoît, ce patricien romain qui abandonna une société vieillie et se retira dans la solitude, l'ascèse et la prière, fut déterminante pour la croissance de la civilisation chrétienne.

4. Dans son approche des cultures, le Christianisme se présente avec le message du salut, reçu par les Apôtres et les premiers disciples, pensé et approfondi par les Pères de l'Eglise et les théologiens, vécu par le peuple chrétien, en particulier par les saints, et exprimé par ses grands génies théolo-giques, philosophiques, littéraires et artistiques. Nous avons à annoncer ce message aux hommes d'aujourd'hui dans toute sa richesse et toute sa beauté.

Pour ce faire, chaque Eglise particulière devrait avoir un projet culturel, comme c'est déjà le cas de tel ou tel pays. Au cours de cette Assemblée plénière, vous avez consacré une part notable de vos travaux à considérer non seulement les enjeux, mais aussi les exigences d'une authentique pastorale de la culture, décisive pour la nouvelle évangélisation. Venus d'horizons culturels variés, vous faites connaître au Saint-Siège les attentes des Eglises locales et les échos de vos communautés chrétiennes.

Parmi les tâches qui vous reviennent, je souligne quelques points qui requièrent de votre Conseil la plus grande attention, tels que la mise en place de Centres Culturels Catholiques, ou la présence dans le monde des médias et dans le monde scientifique pour y transmettre l'héritage culturel du christianisme. Dans tous ces efforts, soyez particulièrement proches des jeunes et des artistes.

5. Aux cultures, la foi au Christ donne une dimension nouvelle, celle de l'espérance du Règne de Dieu. Les chrétiens ont vocation d'inscrire au coeur des cultures cette espérance d'une terre nouvelle et de cieux nouveaux. Car, lorsque l'espérance s'évanouit, les cultures se meurent. Bien loin de les menacer ou de les appauvrir, l'Evangile leur apporte un surcroît de joie et de beauté, de liberté et de sens, de vérité et de bonté.

Nous sommes tous appelés à transmettre ce message par un discours qui l'annonce, une existence qui l'atteste, une culture qui le fait rayonner. Car l'Evangile conduit la culture à sa perfection et la culture authentique est ouverte à l'Evangile. Le travail qui consiste à les donner l'un à l'autre sera sans cesse à reprendre. J'ai institué le Conseil Pontifical de la Culture afin d'aider l'Eglise à vivre l'échange salvifique où l'inculturation de l'Evangile va de pair avec l'évangélisation des cultures. Que Dieu vous assiste dans l'accomplissement de votre mission exaltante!

Confiant à Marie, Mère de l'Eglise et première éducatrice du Christ, l'avenir du Conseil pontifical de la Culture et celui de tous ses membres, je vous donne de grand coeur la Bénédiction Apostolique.

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[English]
Pope John Paul II points out that when a culture is in the midst of a crisis and Christianity seems to have no place in society there is an urgent need for a faith which will give rise to radical spiritual decisions and quench people's thirst for the absolute. It will do this by displaying the rich beauty of the message of salvation. The Holy Father is convinced that it would really help if every local Church adopted a cultural plan of action.

[Español]
El Papa Juan-Pablo II señala que ante una cultura en crisis y ante una sociedad de la que el cristianismo parece ausente se requiere una fe que sea fuente de decisiones espirituales radicales y que dé respuesta a la sed de absoluto manifestando el mensaje de salvación en toda su riqueza y en toda su belleza. Para ello sería de gran ayuda que toda Iglesia particular tuviera un proyecto cultural.


INCARNER LA CULTURE DE LA VIE
DANS UNE CIVILISATION DE L'AMOUR

Présentant les participants à l'Assemblée Plénière et les travaux des assises,
le Cardinal Paul Poupard a adressé au Saint-Père le discours suivant.

Paul Cardinal POUPARD

Très Saint-Père,

Vous êtes un homme de culture et vous êtes un homme de foi. Vous avez lu saint Augustin et vous avez commenté Max Scheler. Vous avez médité saint Jean de la Croix et béatifié Edith Stein. Chez vous le surnaturel est devenu si naturel que Foi et Culture constituent une symbiose vivante où la Foi se vit dans la culture qui la dit. Et vous avez créé le Conseil pontifical de la Culture pour aider toute l'Eglise à vivre cette plénitude créatrice et à jubiler d'un même coeur et d'une même âme pour ces dons de nature et de grâce que le Père généreux ne cesse de nous prodiguer par ses deux mains magnifiques que saint Irénée célébrait dans le Fils et l'Esprit.

"Deux amours ont construit deux cités". Saint Augustin déjà le vivait à l'époque des grands craquements où l'Empire romain se défaisait sous les coups redoublés des barbares, mais où l'Eglise aussi refaisait avec amour une nouvelle cité de pierres vivantes réunies par l'Architecte du monde comme ébauche du siècle à venir. (Gaudium et spes, nº 39)

La métatentation qui traverse la Bible, de la Genèse à l'Apocalypse, ne cesse de se traduire dans une tension forte où les fils de lumière s'affrontent aux fils de ténèbres. Le déjà là du Christ incarné dans le sein de la Vierge Marie se vit dans le pas encore de la cité des hommes qui peine à incarner la culture de la vie dans une civilisation de l'amour.

Le Conseil pontifical de la Culture que vous avez créé en 1982 et recréé en 1993 s'efforce d'y contribuer sous votre impulsion vigoureuse. Notre Plenaria a travaillé avec coeur tous ces jours-ci à mettre au point un projet de Pastorale de la Culture que j'aurai la joie de soumettre à votre approbation.

Très Saint-Père, "le nouvel âge de l'histoire humaine", comme le Concile Vatican II définit notre temps (Gaudium et spes, nº 4), appelle à l'évidence un nouvel humanisme chrétien. Le Christ qui est "la clé, le centre et la fin de toute l'histoire humaine" (Gaudium et spes, nº 10), en est aussi le Rédempteur. Le mystère de l'homme qu'il éclaire en plénitude trouve en lui la réponse à ses problèmes, la solution à l'énigme de sa condition. Et l'homme sauvé dans le Christ déploie toute la beauté et la grandeur de son mystère dans la grandiose polyphonie des cultures qui ne cesse de s'enrichir et de se renouveler sous l'impulsion de l'Esprit de sagesse et de beauté, d'intelligence et d'amour.

Merci, Très Saint-Père, de votre confiance paternelle. Merci de vos directives généreuses. Merci déjà pour votre Bénédiction Apostolique.

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[English]
Cardinal Paul Poupard refers to the tension present throughout history between the children of light and the children of darkness. The already of the incarnate Christ is lived out in the context of the not yet of human society, which struggles to incarnate the culture of life in a civilisation of love.

[Español]
El Cardenal Paul Poupard hace referencia a la tensión que atraviesa la historia entre los hijos de la luz y los hijos de las tinieblas. El "ya sí" de Cristo encarnado se vive en el "todavía no" de la ciudad de los hombres que se esfuerza por encarnar la cultura de la vida en una civilización del amor.


DISCOURS D'OUVERTURE AUX TRAVAUX
DE L'ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE

Paul Cardinal POUPARD

Eminences,
Excellences,
Chers Amis,

Soyez les bienvenus à cette Plenaria du Conseil pontifical de la Culture, dont vous êtes les membres, consulteurs et collaborateurs.

"Aucun bien ne s'est jamais fait à l'homme qu'en l'aimant." "La vérité ne conserve les esprits qu'à la condition de les conquérir sans cesse." Cette double conviction du Père Lacordaire, restaurateur en France de l'Ordre des Frères Prêcheurs, ne cesse d'animer le Conseil pontifical de la Culture, depuis sa création par le Pape Jean-Paul II en 1982, et sa recréation par le Saint-Père en 1993.

C'est donc aujourd'hui notre deuxième rencontre. Il est bon de nous remettre en mémoire l'intuition créatrice du Saint-Père qui nous a donné la vie, l'existence et l'être:

"Depuis le début de mon pontificat, faisant miennes les riches et stimulantes intuitions du Concile oecuménique Vatican II, je me suis préoccupé de développer le dialogue de l'Eglise avec le monde contemporain. En particulier, j'ai cherché à promouvoir la rencontre avec les non-croyants sur le terrain privilégié de la culture, cette dimension fondamentale de l'esprit, qui met les hommes en rapport les uns avec les autres et les unit en ce qu'ils ont de plus caractéristique, leur commune humanité. Dans ce but, tenant pour certain que "la synthèse entre culture et foi n'est pas seulement une exigence de la culture mais aussi de la foi", j'ai créé en 1982 le Conseil Pontifical de la Culture, dans l'intention de renforcer la présence pastorale de l'Eglise dans ce domaine vital spécifique, où se joue le destin du monde à l'approche du troisième millénaire, et de promouvoir en même temps "le dialogue avec les religions non-chrétiennes, et avec les personnes ou les groupes qui ne se réclament d'aucune religion, dans la recherche conjointe d'une communication culturelle avec tous les hommes de bonne volonté." (Lettre autographe du 20 mai 1982)

"Le Conseil promeut la rencontre entre le message salvifique de l'Evangile et les cultures de notre temps, souvent marquées par la non-croyance et l'indifférence religieuse, afin qu'elles s'ouvrent toujours davantage à la Foi chrétienne, créatrice de culture et source inspiratrice des sciences, des lettres et des arts.

"Le Conseil manifeste la sollicitude pastorale de l'Eglise face aux graves phénomènes de rupture entre Evangile et cultures. Il promeut donc l'étude du problème de la non-croyance et de l'indifférence religieuse présentes sous des formes variées dans les divers milieux culturels, il en recherche les causes et les conséquences en ce qui touche la Foi chrétienne, dans le but de fournir une aide adaptée à l'action pastorale de l'Eglise pour l'évangélisation des cultures et l'inculturation de l'Evangile." (Lettre Apostolique sous forme de Motu Proprio Inde a Pontificatus, 25 mars 1993, AAS 85 [1993] 549-552)

Notre première Plenaria du nouveau Conseil pontifical de la Culture, vous vous en souvenez, avait examiné les résultats de l'enquête menée sur le thème "Dire Dieu à l'homme aujourd'hui". Notre conclusion, nourrie de riches échanges, était qu'une nouvelle phase de la culture a pris naissance avec la mort de certaines idéologies d'un athéisme agressif, et donc que l'influence de la culture sur la foi ou le manque de foi s'exerce dans une tonalité différente par rapport aux précédentes décennies. Dans les deux dimensions principales de la culture, les lettres, les sciences et les arts, et la culture quotidienne formée par le style de vie et les modèles présentés par les médias, nous notions, avec des défis redoutables, des ouvertures positives. Et nous insistions sur le discernement pastoral comme essentiel pour distinguer les influences déshumanisantes des valeurs profondes.

Parmi les influences négatives de la culture contemporaine, apparaissent en vif relief le manque de critères pour discerner la vérité objective, le relativisme, l'autonomie individuelle sans autorité, et l'imagination humaine submergée d'images superficielles qui font paraître la foi ou l'Eglise irréelles, et rendent plus difficile l'accès au mystère. Nous nous réjouissons à bon droit que le Catéchisme de l'Eglise Catholique, publié en 1992, ait connu une diffusion de sept millions d'exemplaires, à travers vingt-cinq traductions. Mais, dans le même temps, L'Alchimiste, le roman brésilien de Paulo Coelho, inspiré par le New Age et une vague spiritualité ésotérico-cosmique, selon la confidence de l'auteur dans le Corriere della Sera du 5 octobre 1996, a été vendu à douze millions d'exemplaires, en cinquante neuf pays, de la Norvège au Japon.

En sens positif par contre, le Conseil pontifical de la Culture soulignait l'émergence d'un mouvement contraire, les signes d'une recherche plus explicitement spirituelle, une nouvelle religiosité, certes marquée d'ambiguïtés et non exempte d'une certaine immanence antichrétienne, mais sans nul doute une nouvelle ouverture au spirituel, témoignant d'une vraie faim de Dieu.

Notre conclusion pastorale invitait à partir de l'expérience fondamentale de l'émerveillement et de l'intériorité, du langage symbolique si riche de la Bible et de la vie sacramentelle. L'accent était mis sur la formation catéchétique, intellectuelle et spirituelle, la pastorale universitaire, une relation renouée entre la foi et la science, et une apologétique renouvelée, crédibilisée par le témoignage essentiel des communautés de foi, vivantes écoles de prière, engagées dans la solidarité envers les pauvres.

Depuis cette première Plenaria, comme nous le verrons dans le rapport précis et documenté que va nous présenter dans un instant S.E. Monseigneur Franc Rodè —et ce sera son dernier acte de Secrétaire, après 17 ans de service remarquable en notre dicastère—, le Conseil pontifical de la Culture a poursuivi le travail entrepris à la lumière de la réflexion engagée. Le Document sur la Présence de l'Eglise dans l'université et dans la culture universitaire, a été publié et a suscité des échos positifs. Nombre de rencontres, symposiums, conférences, publications, se sont succédées à un rythme soutenu, dont notre revue trilingue Cultures et Foi a tenu régulièrement informé ses lecteurs de plus d'une centaine de pays à travers le monde. Un effort particulier a été entrepris avec succès pour promouvoir les Centres culturels catholiques et les Académies pontificales renouvelées à la demande du Saint-Père pour contribuer à promouvoir le nouvel humanisme chrétien qu'appelle le IIIe millénaire.

Mais notre effort continu tout au long de ces trois années s'est exercé Pour une Pastorale de la Culture. Don Peter Fleetwood va vous présenter la synthèse des réponses très riches et assez diversifiées qui sont parvenues à un rythme accéléré depuis deux ans au Conseil pontifical de la Culture, et notre Sous-Secrétaire, le Père Bernard Ardura, vous remettra en mémoire les phases successives d'élaboration du Document Pour une Pastorale de la Culture, qui nous retiendra tout au long de cette Plenaria. Vous y avez déjà beaucoup contribué, et je vous en exprime toute ma gratitude. Notre préoccupation est d'être utile aux pasteurs, et de leur apporter, sans bien sûr se substituer à eux dans la diversité des situations pastorales, une modeste contribution, sous forme d'une réflexion fondamentale, une prise de conscience, des critères de discernement, des points d'ancrage et des points d'appuis, avec des propositions concrètes, qui se présentent comme autant de suggestions pour l'action pastorale sur des terrains privilégiés, en particulier ces nouveaux aréopages qui caractérisent la nouvelle situation culturelle de cette fin de siècle, où pointe déjà le nouveau millénaire.

Notre première tâche après la Plenaria sera bien sûr de tenir compte de toutes vos remarques pour aboutir à la rédaction ultime du texte à soumettre à l'approbation du Saint-Père. Je voudrais brièvement, si vous le permettez, en ressaisir l'inspiration.

De tout temps, l'homme s'efforce d'exprimer dans l'art, les coutumes, les lois, les institutions, les valeurs qui inspirent ses convictions, sa pensée et son agir. La culture, qui en est le fruit, en devient le support, et par sa transmission, l'éducatrice. A la fois si je puis dire sujet et objet de la culture, l'homme en est dans le même temps l'artisan et le fait primordial, dans sa double dimension personnelle et communautaire. La culture est comme le fondement et l'expression de son identité personnelle, comme de celle de la nation.

Or l'alliance de l'Evangile et de l'Eglise avec l'homme dans son humanité même est par elle-même créatrice de culture. Aussi le divorce entre la foi et la culture constitue-t-il une menace pour l'une et pour l'autre, alors que l'imprégnation chrétienne de la culture est un précieux adjuvant pour l'évangélisation, comme pour la promotion de la culture. De même il n'est pas possible d'isoler la foi des cultures dans lesquelles elle s'exprime et s'incarne, sans pour autant s'y identifier, toujours à l'oeuvre pour les transformer et les régénérer de l'apport de la Parole de Dieu, source créatrice de culture à travers un processus d'inculturation toujours vital.

Dans ce travail d'inculturation, il y aura toujours une certaine tension —nécessaire— entre foi et expérience religieuse, au nom de la Parole de Dieu et de l'existence du Christ, facteurs décisifs que nous avons à greffer sur l'élément religieux naturel au profit de la foi, qui est la norme du salut. L'épître aux Romains à cet égard est décisive.

La théologie de l'inculturation maintient vive cette tension et a toujours présente la conception patristique des semina Verbi, comme aussi la perception —également patristique— de l'ambiguïté foncière de toute expérience religieuse naturelle. Mais tension ne veut pas dire rupture, car, entre l'élément numineux ou sacré qui est à l'origine de l'expérience religieuse et le Dieu de la révélation biblique, il y a connexion et ressemblance. Si les réalités de ce monde ont un caractère religieux, c'est parce qu'elles ont été créées par Dieu et subsistent en lui, c'est parce qu'elles sont pénétrées de sa puissance et portent témoignage de leur créateur.

Aussi l'expérience religieuse libérée de son ambiguïté par la lumière de la révélation, peut-elle servir la foi. Renforcée par elle, la foi disposera des énergies nécessaires pour s'enraciner dans le terrain d'une nouvelle religiosité, pour grandir et se développer jusqu'à la plénitude.

C'est tout l'enjeu d'une inculturation réussie, qui est le fruit savoureux d'une évangélisation généreuse.

Toute démarche d'évangélisation requiert un dialogue ouvert avec l'homme souvent englué dans une religiosité redevenue païenne. Prométhée désabusé a fait place à Sisyphe découragé et Narcisse désenchanté. La pastorale de la culture se fonde sur la conviction que l'Evangile est une bonne nouvelle aussi pour les cultures. Sa nouveauté est source de beauté et porteuse de bonté. La tâche que le Saint-Père nous a confiée en créant le Conseil pontifical de la Culture, je vous le rappelle encore, est de "promouvoir la rencontre entre le message salvifique de l'Evangile et les cultures de notre temps, souvent marquées par la non-croyance et l'indifférence religieuse, afin qu'elles s'ouvrent toujours davantage à la Foi chrétienne, créatrice de culture et source inspiratrice des sciences, des lettres et des arts." (Inde a Pontificatus, art. 1)

L'annonce qui nous est confiée est celle d'un Dieu dont la toute-puissance est celle de l'Amour. C'est dire que toute pastorale de la culture est une pastorale d'espérance, par delà toute source de pessimisme, abondamment nourri par toutes les analyses sociologiques et les sondages dont notre culture est si friande. A nos frères et soeurs souvent enfermés dans le présent, comme englués dans l'instant, sans racines ni perspectives, la pastorale de la culture rend présent Jésus-Christ. A travers lui, hier, aujourd'hui et demain, l'éternel fait irruption dans le temps et le transmue, chasse le désenchantement de la modernité, redonne goût à l'existence, espoir et confiance dans la vie, émerveillement devant le simple fait d'exister, acceptation de soi, sérénité devant l'avenir. Car la foi au Christ, loin d'être passéiste, est porteuse d'une espérance dans la vie éternelle: "de mort, il n'y aura plus, de pleur, de cri et de peine, il n'y aura plus." (Apoc 21, 3-4) "Celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra." (Jn 11, 25) La foi est le chemin qui ouvre sur la vie. Une pastorale de la culture est une pastorale de vie et d'espérance de vie, elle restitue à l'homme sa mémoire du passé, emplit de plénitude son présent, et lui ouvre d'immenses perspectives pour son futur. L'inculturation de la foi ne se fait pas par décret, pas plus que l'évangélisation de la culture. L'une et l'autre progressent d'un même pas, du pas de l'Evangile, dont la lumière peu à peu fait resplendir le mystère du Christ que l'Eglise incarne dans la diversité concrète des cultures.

La culture de l'Evangile ne sera jamais tout à fait la culture du temps, ni la culture du temps celle de l'Evangile. Déjà, au environ de l'an 200, l'auteur de l'Epître à Diognète l'exprimait en toute clarté:

"Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les vêtements. Ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle. Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais comme sur une terre étrangère. Toute terre étrangère leur est une patrie, mais toute patrie une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n'abandonnent pas leurs nouveau-nés. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais sont citoyens du ciel. Ils aiment tous les hommes, et tous les persécutent... Et ceux qui les détestent ne sauraient dire la cause de leur haine. En un mot, ce que l'âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde." (V,1–VI,1)

C'est dire qu'au lieu de subir la culture ambiante et de s'en laisser imprégner, les chrétiens ont pour tâche de la transformer par la force de l'Evangile du Christ.

Entreprendre une pastorale de la culture. Le Conseil pontifical de la Culture voudrait, à travers le texte proposé, partager une conviction profonde: c'est une tâche nécessaire et difficile, simple et complexe tout à la fois. Certains évêques, certaines conférences épiscopales nous disent la modestie de leurs moyens, la disproportion devant l'ampleur de la tâche. Nous voudrions leur dire qu'il faut savoir commencer par des réalisations humbles et très concrètes, mais qui s'inscrivent dans un projet à long terme, et qui sont susceptibles de développements parce qu'elles sont porteuses d'avenir.

A cet égard, connaître la réalité culturelle dans son devenir, avoir une claire vision de ses ombres et de ses lumières, des obstacles qu'elle présente mais aussi des possibilités qu'elle offre à l'annonce de la bonne nouvelle de l'Evangile, est primordial. Car si le Christ surpasse toute attente humaine, il les accomplit en leur visée profonde. Et c'est pourquoi une pastorale de la culture ne peut être qu'une pastorale d'ensemble, avec des points d'ancrage privilégiés, parmi lesquels bien sûr l'éducation est primordiale. Une pastorale de l'intelligence est nécessaire pour préparer de nouvelles générations de parents, d'éducateurs et de pasteurs, remplis de foi, débordants d'espérance, et porteurs d'amour. Cette pastorale est bien sûr au premier chef l'oeuvre de chaque Eglise locale qui ne peut jamais se considérer comme exempte d'avoir son propre projet pastoral dans le domaine de la culture. Le Conseil pontifical de la Culture est frappé de l'insistance du Saint-Père à cet égard depuis le début de son pontificat, ses interventions majeures en ce domaine, les orientations des Exhortations apostoliques post-synodales, les conclusions de la IVe Assemblée générale de l'épiscopat latino-américain à Santo Domingo, et plus proche de nous le projet pastoral de la CEI qui oriente toute la pastorale de l'Eglise en Italie vers le nouveau millénaire.

Les orientations que propose le document Pour une Pastorale de la culture que nous allons maintenant examiner, sont des suggestions. C'est la tâche propre du Conseil pontifical de la Culture de le faire au niveau de l'Eglise universelle, pour susciter, stimuler et soutenir les projets pastoraux des Eglises locales. Merci de votre attention et de votre collaboration.

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[English]
Cardinal Paul Poupard inaugurated the Plenary Assembly with a reference to the new phase of culture ushered in by the collapse of atheist ideologies. One of the most positive signs to emerge is a religious awakening – but only revealed faith can resolve the ambiguities in religious experience. Sociological research and analysis can generate a superficial pessimism, but the foundation for a pastoral approach to culture – one which will generate hope Â– is the omnipotence of God, who is love.

[Español]
El Cardenal Paul Poupard abre la Plenaria refiriéndose a la nueva fase de la cultura que ha ocasionado el derrumbamiento de las ideologías ateas. Entre los datos positivos, sobresale un despertar religioso; pero sólo la fe revelada puede liberar de su ambigüedad a la experiencia religiosa. Por encima del pesimismo de encuestas y análisis sociológicos, la omnipotencia de un Dios que es amor fundamenta la pastoral de la cultura en la esperanza.


CONCLUSIONS FINALES DE L'ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE

Paul Cardinal POUPARD

I. Réunis du 13 au 15 mars 1997, sous la Présidence du Cardinal Paul Poupard, les membres de la Plenaria du Conseil Pontifical de la Culture, avec la présence active de plusieurs consulteurs d'Afrique, Asie, Amérique du Nord et Amérique Latine, Europe de l'Est et de l'Ouest, ont mis au point le projet de Pastorale de la Culture pour l'Eglise à l'approche du nouveau Millénaire de la venue du Christ venu apporter à tous les hommes de toutes les cultures la Bonne Nouvelle du Salut.

Si la culture est une réalité océanique, la foi est un principe de vie qui, comme le petit grain de sénevé de l'Evangile, a vocation de croître et de gagner toutes les dimensions de l'existence personnelle et communautaire. La foi est aussi une bonne nouvelle pour les cultures, et le divorce entre la foi et les cultures un drame pour l'une et pour l'autre.

La pastorale de la culture est une exigence pour tous les pasteurs. Pastorale d'ensemble, elle se traduit dans des initiatives concrètes qui prennent appui dans les situations spécifiques des diverses Eglises locales. Si la foi ne s'identifie avec aucune culture, elle trouve une expression privilégiée dans la culture biblique née de l'annonce de la Parole de Dieu et de l'accueil du Verbe de Dieu. L'expression "Pastorale de la Culture" traduit une conviction de foi de la singularité du salut en Jésus-Christ, alors que le problème de l'inculturation naît de la diversité historique dans laquelle les hommes vivent cette même foi en Jésus-Christ en des situations culturelles différentes. A cet égard, l'Epître à Diognète exprime la tension vitale entre culture et foi : "Les chrétiens se conforment aux usages locaux pour les vêtements et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle. Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais comme sur une terre étrangère. Toute terre étrangère leur est une patrie, mais toute patrie une terre étrangère. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur terre, mais sont citoyens du ciel. En un mot, ce que l'âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde".


II.
Innombrables sont les domaines d'investigation et les initiatives pratiques destinés à promouvoir une authentique pastorale de la culture. Je relèverai ici quatre aréopages principaux: la famille et l'égale dignité des époux; les centres culturels catholiques; les moyens de communication sociale; le patrimoine millénaire des arts, avec le défi de créativité permanente. Notre Assemblée Plénière a approfondi tous ces domaines, que je ne fais que décrire brièvement.

1. L'importance des Centres culturels catholiques a été fortement soulignée à plusieurs reprises: ce sont les lieux indispensables de la rencontre entre le message chrétien et les cultures. Ancrés dans l'identité catholique et ouverts au dialogue avec les cultures, ils permettent de nouvelles synthèses entre la foi et la culture, selon le voeu du Saint-Père. Le Conseil pontifical de la Culture favorise leur création et leur rayonnement, en étroite collaboration avec les conférences épiscopales et les organismes d'Eglise engagés dans ce dialogue.

2. Le monde des communications sociales, aux potentialités de diffusion impressionnantes, n'est pas sans risque. La culture, autrefois véhiculée par l'écrit, devient désormais audiovisuelle, avec ses opportunités nouvelles, mais aussi ses tentations. La pastorale de la culture évalue avec pondération ces potentialités des nouvelles techniques, pour contribuer à leur usage responsable, conforme à la dignité de la personne et à une authentique promotion de l'homme et de la culture. L'Eglise connaît le monde médiatique en évolution permanente et rapide: elle encourage les chrétiens à utiliser les moyens modernes, avec un esprit créatif et critique, pour l'inculturation de l'Evangile et l'évangélisation des cultures.

3. La pastorale de la culture soutient le patrimoine des arts, surtout l'art religieux et chrétien qui offre tant de possibilités à la transmission de l'Evangile jusqu'au coeur de l'homme. La foi s'adresse à la raison, mais aussi à tout l'homme, selon la plénitude de ses dimensions spirituelles et corporelles. Le chrétien promeut une culture intégrale "de l'homme, par l'homme et pour l'homme." L'Eglise porte le souci pastoral des artistes, comme de la création et de la conservation de leurs oeuvres. Elle soutient toute initiative qui développe le sens esthétique du Peuple de Dieu, car les Beaux-arts forment une voie royale pour exprimer l'Evangile: la beauté résonne toujours au coeur de l'homme.

4. L'égale dignité de la femme et de l'homme appartient intrinsèquement à la Révélation; elle reçoit en notre temps l'appui d'un consensus culturel. Des difficultés subsistent, comme le langage inclusif de la culture anglo-saxonne. La Tradition chrétienne équilibre égalité de dignité et complémentarité de mission: le génie spécifique et la propre différence sont ainsi mieux perçus. Dans l'Eglise, de nombreuses saintes ont exprimé l'amour de Dieu et transmis la foi, avec leur sensibilité de femmes, inspiratrices de culture. Exemplaire en ce domaine, la figure de la Sainte Vierge Marie a inspiré à de multiples artistes leurs plus beaux chefs d'oeuvre, hier comme aujourd'hui.


III.
De ces échanges bénéfiques, émergent deux priorités.

1. Tout d'abord, l'inculturation de la foi, particulièrement dans les régions où l'Evangile est confronté à des cultures qui se sont formées pendant des siècles, quelquefois pendant des millénaires, sans rapport avec le christianisme qui a marqué profondément la culture occidentale pendant deux millénaires. En Asie, Afrique et Amérique Latine l'inculturation apparaît comme un véritable défi, plus urgent encore que dans les pays du soit-disant "premier monde".

Partout où l'inculturation de la foi se présente avec urgence, la nécessité du discernement est particulièrement ressentie, afin de ne pas absolutiser certains éléments des cultures autochtones au détriment de l'Evangile. Quand l'horizon mental de l'évangélisateur est trop marqué par l'importance de ces cultures dans leurs manifestations pluriformes, le risque est grand de tomber dans l'anachronisme, voire de tenter de ressusciter des cultures disparues et de faire perdre au christianisme sa spécificité à travers des manifestations culturelles éphémères. Ainsi pour ce qui concerne l'indigénisme et les rites africains transplantés au Brésil.

Le manque de discernement peut également faire oublier la valeur de l'évangélisation dans sa dimension historique, telle qu'elle s'est déroulée dans les diverses régions culturelles du monde, avec le risque de condamner hâtivement les éléments positifs d'une évangélisation qui a été tout à la fois humaine et divine. Cette attitude oublie que la foi n'existe jamais d'une manière abstraite. Don surnaturel, la foi est toujours une révélation de Dieu faite à des hommes qui vivent dans une culture concrète: celle-ci ne peut donc par elle seule l'exprimer culturellement. Si l'oeuvre évangélisatrice est injustement jugée comme une agression culturelle, le risque est grand de trahir l'Evangile même en le mettant au service d'idéologies intramondaines.

La question de l'inculturation de la foi se pose également de façon intense dans les immenses régions de l'Asie. Par rapport aux sagesses millénaires de ce continent encore quasi en attente de l'Evangile, la foi risque de n'être reçue que comme un élément de plus, précieux sûrement, mais qui risque de perdre sa spécificité. D'où l'importance de ne jamais perdre la conscience de l'unicité du christianisme, unicité qui garantit son universalité et sa valeur pour toutes les cultures.

2. L'inculturation de la foi, nous a rappelé le Saint-Père, va de pair avec l'évangélisation de la culture. Le fait le plus significatif aujourd'hui, du point de vue culturel, n'est sans doute pas tant la pluralité des cultures, mais, plutôt, une rapide uniformisation culturelle. Ce phénomène est caractéristique de la culture occidentale, mais en réalité la culture globale s'étend, de fait, aux lieux les plus reculés de la terre. Aujourd'hui, il n'y a plus guère d'endroits sur la planète qui échappent à l'influence de la culture médiatique. La question se pose dès lors de manière inéluctable: comment évangéliser cette culture?

Diverses interventions ont caractérisé cette culture globale par des aspects qui marquent une certaine rupture avec les trésors des traditions transmises du passé. Est mis en relief un certain mépris des traditions ("a culture of contempt") et se répand même comme idéal un "vide axiologique" qui laisse chaque personne se développer selon ses libres choix. L'unique absolu serait le respect des choix des autres, même s'il est en contradiction avec ses propres choix, et cette façon d'absolutiser le respect d'autrui et la tolérance devrait se manifester jusque dans le langage, qui devrait être comme "culturellement correct", à l'instar du "politiquement correct".

Malgré tout, dans cette culture globale qui prétend être neutre au plus haut degré, un certain projet anthropologique n'est pas absent. Ainsi, le féminisme acquiert une importance démesurée. Par ailleurs, cette culture présente des points faibles, et manifeste la croissance d'une agressivité qui ne réussit plus à être contenue. Ces phénomènes ne peuvent être véritablement appelés culturels, car ils sont des véritables contre-valeurs, de vraies tendances anti-culturelles.

Un aspect souligné à maintes reprises concerne la croissance et l'extension des nouveaux mouvements religieux de nature ambigue et fondamentaliste. Ce phénomène, qui demande à être approfondi, pose question: n'est-ce pas une réaction contre le vide religieux de la culture dominante? N'est-ce pas l'expression de besoins profonds insatisfaits de l'homme d'aujourd'hui? En réalité, nous avons à apprendre de ces mouvements: la simplicité de l'annonce du salut ("Christ te sauve") et un remède contre l'individualisme impitoyable de notre société. Le recours à la communauté est essentiel: la foi se vit, grandit et se transmet en communauté.

En effet, le résultat médiocre qu'obtiennent souvent nos initiatives pastorales démontre que nous ne savons pas toujours saisir "l'unum necessarium", l'inspiration profonde qui doit animer l'activité évangélisatrice de la culture. L'homme d'aujourd'hui doit pouvoir accueillir la profondeur et la vérité des mystères de l'Eglise. Ce qui qualifie la pastorale catholique de la culture est la foi vivante de ceux qui la promeuvent, qui transparaît dans leur témoignage de croyant. L'acte de foi possède, en lui-même, une profonde dignité culturelle. Le croyant utilise pleinement les potentialités de son humanité, son intelligence et sa liberté, et se trouve élevé par la puissance de Dieu dans le domaine du surnaturel.


IV.
Telle est la racine la plus profonde de la créativité culturelle de la foi chrétienne. La foi est déjà culture: elle transforme l'expérience humaine et ses manifestations culturelles, les rapports personnels avec Dieu, le prochain, soi-même et la nature. C'est la personne qui est élevée par la foi, la personne avec toutes ses capacités d'expression. La foi permet au croyant de voir plus loin, l'espérance lui donne une confiance plus noble et élevée; la charité permet un don de soi plus pur. La personne vit alors aux limites de ses capacités, en une paix sereine qui n'est pas de ce monde.

Le chrétien vit un rapport vivant avec une autre personne vivante, Jésus-Christ, mort et ressuscité pour nous. Il tire de cette relation vivifiante son équilibre et sa force, face aux incertitudes de la vie. Aimant le Christ et expérimentant son amour, il met Jésus-Christ en son propre coeur et est introduit lui-même dans le Coeur du Sauveur. Alimenté sans cesse par les sacrements et la communion ecclésiale, ce rapport vital révèle à l'homme sa dignité ineffable.

Le chrétien reconnaît sa propre dignité en découvrant l'amour personnel de Dieu pour lui: "le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné." (Gaudium et spes, 22) L'humanisme chrétien tient là toute sa grandeur: l'homme n'est pas exalté pour lui-même, mais par le mystère d'amour que Dieu porte à chacun de nous.


V.
La théologie donne sa base originale à l'humanisme chrétien. L'homme aimé de Dieu ne peut alors être instrumentalisé, même pour des motifs "humanitaires": l'histoire en ce domaine est riche de l'expérience amère de certains "humanismes". Seule la foi au Christ peut mettre fin au drame d'un humanisme devenu inhumain. Il est vain de rechercher un accord entre les valeurs des diverses cultures, sans tenir compte de la foi. La voie horizontale exclusive est une impasse, car elle perd de vue ce qui constitue la dignité de l'humanité: l'amour de Dieu révélé en Jésus-Christ.

L'évangélisation trouve de solides points d'appui au sein la culture actuelle. Les acquis de la modernité ont souvent des racines chrétiennes. La revendication du respect des droits de l'homme, de l'égalité entre la femme et l'homme, le désir de paix, le volontariat bénévole, la recherche de communion entre les nations, la sensibilisation écologique, la reconnaissance de la juste autonomie des sciences et des réalités terrestres..., autant de points d'ancrage pour la nouvelle évangélisation de notre culture.

Toutefois, un regard porté sur l'histoire de la modernité, montre que des éléments contingents sont considérés comme absolus au détriment de l'humanité. De nombreux phénomènes sociaux provoquent scandales et inquiétudes légitimes: pédophilie, tourisme sexuel, clonation, violence gratuite, égoïsme social... La crise actuelle est souvent niée par la culture dominante: l'Eglise la dénonce au nom de la foi, car le chrétien voit avec clarté le vide anthropologique à l'ouvre au sein de la culture, ce vide qui empêche de reconnaître la dignité de l'homme et d'agir en conséquence.


VI.
La soif d'absolu de l'homme redouble face à ce vide existentiel, comme l'a relevé le Saint-Père lors de l'Audience accordée à notre Assemblée Plénière. Le retour ambigu du sacré souligne la révolte de l'homme contre une culture de l'éphémère qui ne comble pas ses désirs les plus profonds. Une certain religiosité n'influence guère la vie. Le mouvement écologique ne satisfait pas davantage les besoins authentiques et légitimes de la personne: seule la force de la foi rend capable de s'élever au dessus des créatures. Il est urgent de retrouver une foi chrétienne concrète dans la vie quotidienne, pour réintroduire le transcendant dans les rapports humains. La nouvelle culture médiatique ouvre de nombreux horizons pour une annonce plus vivante de l'Evangile. La foi permet de distinguer, dans la nouvelle culture de l'image et de la réalité virtuelle, le réel du virtuel, l'objectif de l'imaginaire, les attentes profondes de la nature des vagues sentiments. L'Evangile n'est pas une image destinée à émouvoir, mais une personne vivante, Jésus-Christ, qui nous communique son Esprit. Une présentation adéquate grâce aux moyens modernes de communication sociale favorisera cette rencontre vivifiante avec Notre Seigneur.


VII.
Une présence active et vivifiante de l'Eglise est urgente dans les nouveaux aréopages. La communication médiatique tendant à niveler les données, sous le nombre des informations, leurs répétitions, leur superficialité, il convient de dépasser une certaine médiocrité ambiante. Des chrétiens mûrs, à la personnalité affirmée et ouverte au dialogue par une catéchèse solide, une liturgie priante et une éducation intégrale, sauront donner raison de l'Espérance qui est en eux, c'est-à-dire réagir aux défis de la culture moderne sans pour autant mettre entre parenthèses leurs convictions personnelles.

La conscience de leur identité spécifique doit être renforcée chez les catholiques. Le témoignage d'une vie chrétienne et de sa beauté intrinsèque peut rendre espoir à une culture désenchantée enfermée dans ses impasses et cercles vicieux. La fraîcheur de la vie vécue dans le Christ peut amener la redécouverte de la profonde dignité de l'homme. Seul l'humanisme chrétien peut remplir le vide anthropologique. L'Eglise, en ce kairós, tertio millenio adveniente, propose un nouvel humanisme à la culture moderne.

Forts de ces convictions, un thème retient notre attention pour les années à venir, en perspective de l'Assemblée Plénière de l'an 2000: l'humanisme chrétien. Mettre le doigt sur l'humanisme, c'est diagnostiquer la plaie de notre culture, c'est souligner le vide anthropologique. Proposer l'humanisme, c'est relever l'apport de la foi qui enrichit la nature et construit l'humanité, c'est offrir la thérapeutique de l'anthropologie chrétienne. En témoignent, la Rencontre européenne du 1er au 3 mai 1998, destinée à célébrer le 50e anniversaire de la chapelle de l'université "La Sapienza" de Rome, et la Rencontre Mondiale des Enseignants Universitaires, que promeuvent le Conseil pontifical de la Culture, la Congrégation de l'Education Catholique et le Diocèse de Rome, du 4 au 10 septembre 2000: "L'université: pour un nouvel humanisme". La valeur de la personne est le grand don de la foi à la culture. Il s'agit d'un humanisme chrétien, c'est-à-dire théologique, dans le cadre de la Nouvelle Evangélisation demandée par le Saint-Père Jean-Paul II. "Un humanisme chrétien pour le troisième millénaire": voilà le thème de la prochaine Assemblée plénière, qui verra, si Dieu le veut, les prémisses du printemps de l'an 2000.

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[English]
Cardinal Paul Poupard concluded the Plenary Assembly by emphasizing that the inculturation of faith demands a discernment which gives sufficient recognition to the uniqueness of Christ. The greatest challenge for the Church is the evangelization of a global culture whose influence is spreading across the world. It brings with it some worrying elements, which reveal an axiological and anthropological vacuum. The only thing which can fill this vacuum is Christian humanism born of a lively faith in the mystery of God's redeeming love, revealed in Christ.

[Español]
El Cardenal Paul Poupard concluye la Plenaria resaltando que la inculturación de la fe requiere un discernimiento que respete adecuadamente la unicidad del evento cristiano. El mayor desafío para la Iglesia es la evangelización de la cultura global que se difunde a nivel mundial. En ésta se constatan fenómenos preocupantes que revelan un profundo vacío axiológico y antropológico. Este vacío puede llenarlo sólo el humanismo cristiano que nace de la fe viva en el misterio del amor redentor de Dios, revelado en Cristo.


ACTIVIDAD DEL CONSEJO PONTIFICIO
DE LA CULTURA: 1994–1997

Mons. Franc RODÉ
Arzobispo de Ljubljana

Para el Consejo Pontificio de la Cultura, el trienio 1994–1997 ha repre-sentado, después de su refundación por el Santo Padre el 25 de marzo de 1993, un período de consolidación y afianzamiento. En la Carta Apostólica Inde a Pontificatus Juan Pablo II señala al nuevo Consejo Pontificio de la Cultura una tarea fundamental: la de "promover el encuentro con los no creyentes en el terreno privilegiado de la cultura". De este modo, se aclara una posible duda que podía suscitar la desaparición del término "no creyen-tes" de la denominación del Dicasterio unificado: no es que la Iglesia quiera abandonar el diálogo con los no creyentes, sino que, de ahora en adelante, se considera más productivo realizar dicho diálogo "en el terreno privilegiado de la cultura, dimensión fundamental del espíritu, que pone a los hombres en estrecha relación entre sí y los une en lo que tienen de más propio: su humanidad común".

Resaltemos que esta decisión del Santo Padre, no sólo no es arbitraria, sino que responde al cambio radical que la situación cultural ha experimentado en los últimos 30 años. En efecto, desde que el Papa Pablo VI creara, en 1965, el "Secretariado para el Diálogo con los no creyentes", la formulación negativa "no creyentes" se había ido haciendo cada vez más incómoda, casi ofensiva. Hoy en día apenas si existe nadie que acepte ser llamado "ateo" o "no creyente". Lo cual no quiere decir que el problema de la increencia haya desaparecido. Como afirmaba el Cardenal Poupard el año pasado en Barcelona:

"El problema sigue estando ahí, pero de un modo diverso. Hoy la increencia está presente en la cultura, pero de modo difuso, en forma de apatía o de indiferencia. No existe virulencia contra la idea de Dios, pero sí un desinterés que se transmite a través de los modos de vida que moldean las costumbres y las mentes de las nuevas generaciones. Como por ósmosis, la gente absorbe hoy una mentalidad que no reniega de Dios, pero que afronta la vida como si Dios no existiera. Éste es el drama de nuestro tiempo: no el rechazo de Dios, sino el olvido de Dios; no el ateísmo, sino la indiferencia, y una indiferencia que se transmite a través de la cultura. El gran problema con el que la Iglesia se enfrenta en este fin de siglo es, pues, de naturaleza cultural. Y precisamente por ello el Santo Padre ha constituido, para dialogar con todo el mundo de la increencia —una increencia transformada en indiferencia— el Consejo Pontificio de la Cultura" (Paul Poupard, "La misión de los centros culturales católicos en la Europa contemporánea", Culturas y Fe 4 [1996/3] 163).

Esta misión del Consejo se realiza estudiando el problema de la increencia y de la indiferencia religiosa en los diversos ambientes culturales, y suscitando o siguiendo las iniciativas de diversas instituciones eclesiales para promover, por medio del diálogo, el encuentro del mensaje salvífico del Evangelio con las culturas de nuestro tiempo. A continuación examinamos las principales iniciativas que el Consejo ha realizado en los últimos tres años en cumplimiento de su misión, remitiendo, a quien desee alguna información más detallada sobre alguna de las mismas, a la revista trimestral del Dicasterio —Cultures et Foi Â– Cultures and Faith Â– Culturas y Fe— que en sus cuatro números anuales refleja lo más significativo de la actividad del Consejo Pontificio de la Cultura, difundiendo además en francés, inglés o español, estudios y noticias de relieve sobre la fe y la cultura.


1. Documento sobre la presencia de la Iglesia en la Universidad

El primero de los logros que cabe destacar desde la última Plenaria de marzo de 1994, es la publicación, el 22 de mayo de ese mismo año, del Documento interdicasterial sobre la "Presencia de la Iglesia en la Universidad y en la cultura universitaria", fruto del trabajo conjunto de la Congregación para la Educación Católica, del Consejo Pontificio para los Laicos y del Consejo Pontificio de la Cultura. El documento recoge los resultados de una amplia consulta a las conferencias episcopales y a múltiples instituciones eclesiales, y se ofrece como un instrumento de reflexión y de trabajo con orientaciones pastorales útiles en el campo decisivo de la cultura universitaria. Se ha de notar con satisfacción que el Documento ha servido de acicate para reflexiones ulteriores: por ejemplo, la Subcomisión Episcopal de Universidades de la Conferencia Episcopal Española publicó en 1995 un Documento con "Orientaciones de pastoral universitaria en el ámbito de la pastoral de la cultura".


2. Academias Pontificias

En su Carta Apostólica Inde a Pontificatus el Santo Padre encomienda al Consejo Pontificio de la Cultura la tarea de seguir y coordinar la actividad de las Academias Pontificias para lograr una presencia más cualificada de la Santa Sede en el campo de la cultura por la renovación y conexión de las mismas. Siguiendo el proyecto de Pablo VI, Juan Pablo II quiso que las Academias Pontificias más antiguas e insignes realizasen un proceso de autorrevisión análogo al de las facultades eclesiásticas y universidades católicas, marcándoles como meta una renovación de estructuras, métodos, programas y objetivos, con una mayor amplitud de perspectiva en el estudio y reflexión, para que lleguen a ser un medio privilegiado para el diálogo entre la fe y la cultura. El proceso de autorrenovación ha implicado a las 7 Academias siguientes: la Academia Pontificia Romana de Santo Tomás de Aquino y de la Religión Católica, la Academia Pontificia Teológica Romana, la Academia Pontificia de la Inmaculada, la Academia Pontificia Mariana Internacional, la Insigne Academia Pontificia de Bellas Artes y Letras de los Virtuosos del Panteón, la Academia Pontificia Romana de Arqueología y la Academia Pontificia "Cultorum Martyrum".

El Santo Padre aprobó los nuevos estatutos el 6 de noviembre de 1995, creando el Consejo de coordinación entre Academias Pontificias para promover la investigación interdisciplinar y dar una mayor resonancia a la obra de las Academias. La autorrevisión ha significado una clarificación fundamental de las finalidad de sus actividades: sin perjuicio de su carácter científico, son instituciones culturales de la Iglesia estrechamente vinculadas al Sumo Pontífice. En su propio ámbito de competencia y con la debida y legítima autonomía, cada Academia se dedica con rigor científico a la investigación y estudio de alto nivel para el progreso del saber y el desarrollo de la cultura, al servicio de la misión pastoral del Sumo Pontífice y de la Santa Sede.

La nueva fase de la andadura de las Academias Pontificias dio su primer fruto el 28 de noviembre de 1996, con la primera sesión pública común, presidida por el Papa en el Aula del Sínodo de los Obispos, cuyas actas acaban de ser publicadas por la Libreria Editrice Vaticana. En presencia del Sacro Colegio Cardenalicio y del Cuerpo Diplomático acreditado ante la Santa Sede, los representantes de las 7 Academias presentaron su "Contribución al humanismo cristiano en el alba del tercer milenio".

En el discurso conclusivo, Juan Pablo II animó a los estudiosos y artistas cristianos a demostrar una creatividad que vaya más allá de la presentación del propio patrimonio cultural, para crear la belleza, alcanzar la bondad, captar y expresar la verdad. Anunció además la institución de un Premio de las Academias Pontificias para incentivar a jóvenes talentos en los cinco campos culturales representados por las Academias: teología y filosofía, mariología, arqueología, historia religiosa y culto a los mártires, bellas artes y letras. El premio, que será entregado cada año por el Papa durante la sesión pública común de las Academias, servirá para subvencionar publicaciones, becas o exposiciones culturales. Como rasgo más novedoso, es de destacar que está pensado como impulso o incentivo para artistas o estudiosos jóvenes que contribuyan de modo significativo al desarrollo de las ciencias religiosas, del humanismo cristiano o de sus expresiones artísticas. El primer premio, del año 1997, corresponderá al área filosófico-teológica.


3. Comisión para los Bienes Culturales de la Iglesia

Uno de los objetivos que el Santo Padre asigna al Consejo Pontificio de la Cultura en la Carta Apostólica Inde a Pontificatus es el de mantener contactos periódicos con la Comisión Pontificia para los Bienes Culturales de la Iglesia, a fin de asegurar una sintonía de objetivos y una fecunda colaboración recíproca. Dicha colaboración se actúa principalmente por medio de una "Comisión interdicasterial" que se reúne dos veces al año y que es el instrumento adecuado para relanzar en el futuro la mutua coordinación.

Del 11 al 12 de octubre de 1995 tuvo lugar la primera Reunión Plenaria de la Comisión Pontificia, presidida por S.E. Rvma. Mons. Francesco Marchisano. Yo mismo [Mons. Franc Rodé], en calidad de Secretario del Consejo de la Cultura, participé en ella como miembro de la Comisión; y en mi intervención puse de manifiesto que la Comisión tiene una estrecha relación con el Consejo de la Cultura para la promoción del arte cristiano como medio de evangelización. Hoy en día estamos ante una falsificación sistemática del sentido religioso del arte cristiano. Por ello hay que ayudar a redescubrir a nuestra generación, sedienta de belleza y de misterio, la fuente trascendente de inspiración de los grandes genios del cristianismo. El arte cristiano es portador, en último término, de la verdad revelada por Dios; y como tal es un camino privilegiado, más allá de la experiencia puramente estética, hacia la paz interior y la fe.


4. Encuentros interdicasteriales

Durante el trienio se han realizado dos encuentros interdicasteriales, en los que han participado representantes de los diversos Dicasterios de la Santa Sede, los Consultores del Consejo Pontificio de la Cultura residentes en Roma, y los Rectores de las Universidades y Ateneos eclesiásticos de Roma. El primero tuvo lugar el 24 de mayo de 1995, sobre el tema: "La fe, crisol privilegiado de identidad cultural", que fue presentado por el P. Bernard Ardura, Subsecretario del Consejo. El segundo fue el 30 de mayo de 1996, sobre "La situación cultural en los países ex-comunistas de Europa central y oriental: un desafío para la Iglesia", presentado por D. Werner Freistetter.


5. Centros culturales católicos

Una de las primeras iniciativas del nuevo Consejo Pontificio de la Cultura después de su reestructuración el 25 de marzo de 1993, ha sido la promoción de los centros culturales católicos dispersos por el mundo para promover una penetración capilar de la fe en la cultura dominante, en el convencimiento de que, muy probablemente, el futuro de la nueva evangelización del siglo XXI está, en gran parte, en la eficacia de estos pequeños centros para abrir al Evangelio el terreno de la cultura.

Del 4 al 8 de octubre de 1993 se organizó, en el centro Les Fontaines de Chantilly, cerca de París, un primer encuentro internacional de centros culturales católicos. Asistieron los directores de más de 30 centros de África, América, Asia y Europa. La experiencia hizo nacer el deseo de promover otros encuentros de este tipo, para facilitar la conexión de los centros dispersos por las distintas áreas culturales del mundo y para intercambiar experiencias e informaciones útiles.

Por ello, nada más terminar el encuentro de Chantilly, el Consejo de la Cultura se puso en contacto con las conferencias episcopales de todo el mundo, preguntando por los centros culturales católicos operantes en el territorio de cada una de ellas. Las respuestas recibidas reflejan una realidad rica y diversificada: hay una gran variedad en su misma denominación (se habla de centros, círculos culturales, casas de formación, academias, instituciones universitarias), en su orientación (que puede ser teológica, artística, científica, educativa), en las temáticas que se afrontan (corrientes culturales, valores, diálogo intercultural e interreligioso, arte, ciencia) y en las actividades que desarrollan (conferencias, debates, encuentros culturales, cursos, seminarios, exposiciones, publicaciones, bibliotecas). El concepto de "centro cultural católico" se entiende, como se ve, en un sentido amplio que varía según las situaciones de los distintos países. Pueden considerarse tales todo tipo de instituciones en comunión con la Iglesia, administradas por católicos de modo privado o vinculadas a un ente eclesial (parroquia, diócesis, conferencia episcopal, orden religiosa), las cuales no se limitan a promover actividades culturales, sino que procuran difundir las convicciones cristianas y conectar la fe con la cultura por medio del diálogo creativo, promoviendo, con un espíritu de escucha y de respeto, una cultura de inspiración cristiana.

Como fruto de estas pesquisas, el Consejo Pontificio de la Cultura publicó en diciembre de 1995 un primer elenco internacional que recoge las direcciones de más de 700 centros culturales católicos de todo el mundo. Desde entonces hemos recibido muchas indicaciones ulteriores de centros de los que no teníamos noticia, y que serán incluidos en la próxima edición. Además, en septiembre del año 1996 se ha publicado un elenco nacional de centros culturales católicos italianos, lo cual ha sido posible gracias a la colaboración de una gran parte de los obispos italianos. Lleva por título: I Centri Culturali Cattolici. Elenco e indirizzi, y se distribuye junto con el volumen I Centri Culturali Cattolici. Idea, esperienza, missione, de la colección "Cultura e Fede" de Città Nuova. El elenco contiene más de 600 centros, presentes en el 65% de las diócesis italianas. Esta rica realidad permite prever que también en otros países del mundo saldrán a la luz muchos más centros de los que hasta ahora tenemos contabilizados cuando dispongamos de una información más completa y actualizada.

El elenco de centros culturales católicos es un instrumento que facilita la organización de encuentros de dichos centros a todos los niveles: continental, regional y nacional. El Consejo de la Cultura organizó, del 14 al 15 de mayo de 1996, en la Academia Católica de Baviera (Munich), un encuentro de centros culturales centroeuropeos, venidos de Austria, Alemania, Italia (Alto Adige), Polonia, Eslovenia y Eslovaquia, para estudiar el tema de "El diálogo entre la fe y la cultura en Europa central: entre la herencia cristiana y las políticas culturales". Asistieron también el Presidente de la Conferencia Episcopal Alemana, S.E. Mons. Karl Lehmann, y S.E. Mons. Egon Kapellari, Responsable del diálogo fe-cultura de la Conferencia Episcopal Austríaca. Los participantes de las sociedades occidentales y ex-comunistas vieron la necesidad de favorecer la comprensión y el enriquecimiento mutuos por medio de encuentros de este tipo. Se examinó la identidad de estos centros ante los desafíos de una sociedad pluralista; y se vio la importancia de afirmar con claridad la propia identidad católica, manteniendo a la vez un diálogo sincero y paciente para abrirse a las personas en busca de sentido. Al final se decidió tratar en un encuentro sucesivo uno de los temas más candentes en Europa central y oriental: "cultura política, democracia y valores cristianos". El Consejo de la Cultura lo está preparando, y tendrá lugar del 9 al 13 de noviembre de 1997 en Cadenabbia, junto al lago de Como.

Un segundo encuentro regional de centros culturales católicos del sur de Europa tuvo lugar en Barcelona, del 30 de mayo al 1 de junio de 1996. Organizado por la Fundación Joan Maragall, reunió a representantes de 13 centros de España, Francia, Italia y Malta, junto a los obispos especialmente dedicados a la pastoral de la cultura en España, Italia y Portugal. Como puntos de convergencia de los centros presentes se pueden señalar cuatro elementos: un análisis de la realidad circundante; la investigación (o reflexión) sobre ella; la programación de actividades varias; las publicaciones. A estos elementos comunes se añaden divergencias varias: algunos se dedican a la investigación y al análisis de la realidad, mientras que otros están volcados en la animación cultural o en las publicaciones; el objetivo directamente pastoral puede estar presente o no; la actividad del centro puede dirigirse a un público amplio o de élite; y la misma posición geográfica —en el campo o en la trama urbana de una gran ciudad— puede determinar la naturaleza del centro. En la sesión conclusiva se decidió realizar en el año 1998 un encuentro ulterior en el Centro San Domenico de Bolonia.

En fin, el Consejo ha organizado también un encuentro a nivel nacional italiano. Del 21 al 23 de octubre se reunieron en Roma los representantes de 13 centros culturales católicos italianos. Dichos centros, seleccionados por la "Comisión Episcopal para la Educación Católica, la Cultura, la Escuela y la Universidad" de la Conferencia Episcopal Italiana, representaban el conjunto de la realidad italiana: norte, centro y sur. El encuentro ha servido para conectar la realidad de los centros culturales católicos con el proyecto cultural del conjunto del episcopado italiano y para emprender una mayor intercomunicación entre los centros por la creación de un grupo de contacto inicial.


6. Nuevos movimientos religiosos

Uno de los desafíos más urgentes de la Iglesia en la actualidad son las sectas o nuevos movimientos religiosos. Así nos lo han señalado repetidamen-te los obispos que han venido en visita ad limina. Por ello, el Consejo Pontificio de la Cultura sigue la problemática con atención. En 1994 se encargó de la preparación del primer número anual de la Revista Sette e Religioni sobre "Indiferencia religiosa y neopaganismo". Mencionemos también dos editoriales del Cardenal Poupard con reflexiones teológico-culturales sobre el fenómeno de la New Age y algunas sugerencias pastorales al respecto, que aparecieron en la revista Religioni e Sette nel mondo en marzo y junio de 1996.

Para afrontar el problema de los nuevos movimientos religiosos, se for-mó un Grupo de trabajo interdicasterial coordinado por el Consejo Pontificio para el Diálogo interreligioso, el cual incluía a la Congregación para la Evan-gelización de los Pueblos, al Consejo Pontificio para la Unidad de los Cristia-nos y al Consejo Pontificio de la Cultura. Dicho Grupo de trabajo publicó en 1995, en italiano, una antología de textos doctrinales y pastorales: Sectas y nuevos movimientos religiosos. Textos de la Iglesia Católica: 1986–1994, tra-ducido al francés, al inglés y al español (está en preparación una edición en alemán). El volumen incluye textos del Magisterio Pontificio, de las Conferencias Episcopales y de obispos particulares, los cuales constituyen una sólida orientación doctrinal en este campo complejo, así como orientaciones pastorales para sensibilizar a los creyentes y para ayudarles en la reflexión y en la acción pastoral.

A petición de la Congregación para la Doctrina de la Fe, el Grupo de trabajo inició en otoño de 1995 la preparación de un documento doctrinal y pastoral. Con esta ocasión, un representante de dicha Congregación se sumó al Grupo de trabajo. En un primer momento se pensó en un documento sinté-tico que tratase de los movimientos principales, pero el proyecto se consideró excesivamente amplio, dado lo complejo de la situación en las diversas zonas del mundo. Por ello el Grupo de trabajo se ha propuesto preparar más bien una serie de subsidios breves e incisivos dedicados a movimientos específicos desde el punto de vista doctrinal y pastoral. El primero estará dedicado al fenómeno sincretista de la New Age. Ésta es una red de movimientos muy heterogéneos que además está teniendo un enorme influjo en gran parte de la cultura moderna, en los medios de comunicación e, incluso, en no pocos cristianos, los cuales, por lo tanto, necesitan urgentemente una serie de clarificaciones doctrinales y de orientaciones pastorales. El representante del Consejo de la Cultura en el Grupo de trabajo, D. Werner Freistetter, ha elaborado un primer borrador del Documento con los temas principales, el cual será completado más adelante con ayuda de expertos en la materia.


7. Contactos con organismos internacionales

Durante el último trienio, el Consejo de la Cultura ha mantenido sus contactos con diversos organismos internacionales, como la UNESCO o el Consejo de Europa. El P. Bernard Ardura, Subsecretario del Consejo, ha representado a la Santa Sede ante el Consejo de Europa en diversas reuniones del "Comité para la Cultura", del "Comité de Orientación de los Itinerarios Culturales" y del "Consejo de Cooperación Cultural" (CDCC). Ha participado asimismo en varias Conferencias de ministros europeos responsables de los asuntos culturales. Por su medio, el Consejo de la Cultura ha contribuido a la humanización de los programas culturales, a la defensa de la dimensión religiosa del patrimonio cultural, y a mantener viva la conciencia de los valores en la política cultural europea.


8. Convenios

Una de las líneas de acción del Consejo ha sido la promoción de encuentros regionales para alentar, a nivel de las distintas áreas culturales del mundo, una presencia más activa de los católicos en el mundo de la cultura. Durante el último trienio, han sido publicadas las actas de algunos de los encuentros que tuvieron lugar antes de la última Asamblea Plenaria.

En 1992 el Consejo Pontificio para el Diálogo con los no creyentes organizó dos simposios europeos que tuvieron como quicio el tema de la libertad; uno en Madrid —"Fe en Dios y libertad en la Europa de los 90", 3–5 de julio de 1992— y otro en Praga —"La nueva libertad religiosa en el Este y el liberalismo del Oeste", 17–20 de septiembre de 1992. Las principales ponencias de ambos simposios han sido reunidas en un sólo volumen, que, entretanto, ha aparecido ya en tres lenguas distintas: en francés —Nouvelle Europe. Reconquête de la liberté et défi du libéralisme, Mame, Tournai 1993—, en italiano —Liberalismo e libertà cristiana nella nuova Europa, Città Nuova, Roma 1994— y en español —El horizonte de la libertad. En camino hacia la nueva Europa, Ciudad Nueva [Fundación San Justino], Madrid 1994.

Del mismo modo, las ponencias del Coloquio de Klingenthal (cerca de Estrasburgo), organizado por el Consejo Pontificio de la Cultura poco después de su refundación —27–30 de mayo de 1993—, que versaron sobre "El papel del cristianismo en la identidad de los pueblos europeos", han sido publicadas en 1994 con el título: Christianisme et identité nationale. Une certaine idée de l'Europe, en la sección "Églises et Politique" de la colección "Politiques & Chrétiens" de Beauchesne. El mismo año de 1994 se ha publicado también una traducción italiana en la colección "Culture e Dialogo" de Piemme, con el título: L'identità culturale dell'Europa.

También en 1994 han sido publicadas por Città Nuova las Actas del Coloquio Internacional celebrado en la Pontificia Universidad Urbaniana del 2 al 3 de diciembre de 1993, sobre "Hablar de Dios al hombre de hoy". El libro se titula: Una "rilettura" di Dio nella cultura contemporanea.

La tradición de estos Simposios se continuó después de la última Asamblea Plenaria con el Simposio Regional para Europa celebrado en Madrid del 23 al 25 de octubre de 1995, titulado: "La fe cristiana, creadora de cultura para el tercer milenio". El encuentro se realizó gracias a la colaboración de la Archidiócesis de Madrid y de la Universidad Complutense. En él se buscó expresamente que estuvieran representados los países del este europeo. La iniciativa tuvo una gran trascendencia, por ser la primera de esta naturaleza que nace de una organización conjunta de la Iglesia y de la universidad pública española. La traducción italiana de las principales ponencias ha sido publicada en mayo de 1996 en la colección "Cultura e Fede" de Città Nuova, con el título: Creare con fede una nuova cultura.

El Simposio giró en torno a la identidad de la cultura cristiana. ¿Qué cultura es la que nace de la fe cristiana? ¿Cómo habría que proponer hoy el evento cristiano para que sea culturalmente significativo? ¿Cómo puede hoy la fe volver a ser una fuente fecunda, inspiradora de cultura? Tanto el Patriarca de Lisboa, Cardenal Ribeiro, como el Cardenal Poupard, destacaron que la creatividad cultural del cristianismo nace de la transformación interior del corazón del hombre. Por su parte, el Arzobispo de Madrid, Mons. Rouco Varela, y el P. Cottier, coincidieron en que la dignidad de la persona humana sólo puede fundamentarse en un ámbito que trascienda al derecho; de manera que el Estado no puede sostenerse sin un cimiento metafísico, religioso o moral. El valor de la persona humana es precisamente la mayor aportación del cristianismo a la cultura: así lo expusieron Stanislaw Grygiel y Joseph Doré. Y el Arzobispo de Barcelona, Cardenal Carles, sentenció que si durante milenios el hombre se ha aferrado a la cultura para no perecer en la naturaleza, quizás ha llegado el momento, por primera vez en la historia, en que se tiene que aferrar a la religión para no naufragar en una cultura que se puede convertir en su enemiga.

Un mes después del encuentro de Madrid se iniciaba en Roma un Coloquio Internacional sobre "El desafío del secularismo y el futuro de la fe, en el umbral del tercer milenio" (30 de noviembre – 2 de diciembre de 1995), organizado por el Consejo de la Cultura con la colaboración de la Pontificia Universidad Urbaniana y del "Instituto Superior para el estudio de la increencia, de la religión y de las culturas" (I.S.A.). El Coloquio fue presentado por el Cardenal Jozef Tomko, y el Cardenal Poupard pronunció la conferencia inaugural sobre "La visión religiosa y la visión secularista del hombre". Las actas han sido publicadas en 1996 por la editorial de la Universidad Urbaniana, con el título de: Le sfide del secolarismo e l'avvenire della fede.

El tema de este Coloquio lo sugirió la mención que hace el Papa en la Tertio millennio adveniente de algunas sombras del momento actual —la indiferencia religiosa, la atmósfera de secularismo y el relativismo ético (cf. nº 36)— junto con una invitación a profundizar en los signos de esperanza que sin duda existen (cf. ibid., nº 46). Desde esta perspectiva, se abordaron diversos temas de algunas grandes áreas: los desafíos de la ciencia y de la tecnología; la crisis de la verdad y de los valores; la economía, el arte, la literatura y el cine; el estado pluralista, el laicismo y la laicidad; el indiferentismo y las nuevas experiencias religiosas. En su alocución a los participantes en el Coloquio, el Santo Padre se refirió a la desertización espiritual provocada por el debilitamiento de las convicciones, y afirmó, con tono esperanzado, que el futuro de la fe depende de la capacidad de la Iglesia de liberar con el anuncio evangélico la verdad escondida y las fuerzas latentes en el corazón de las culturas.

El tema del secularismo se volvió a abordar pocos días después —del 5 al 7 de diciembre— en otro Congreso Internacional organizado por el Ateneo Pontificio Regina Apostolorum y "The Becket Fund for Religious Liberty", con los auspicios del Consejo de la Cultura, para estudiar el secularismo y la libertad religiosa en el 30º aniversario de la Dignitatis humanae. En él el Cardenal Poupard pronunció la conferencia inaugural.

Otro encuentro postsinodal dedicado a Europa se celebró del 3 al 6 de junio de 1996 en el "Centro de estudio e investigación "Ezio Aletti"" del Pontificio Instituto Oriental, sobre el tema: "Transfiguración de la memoria: trascender la postmodernidad". La inciciativa surgió del Sínodo especial para Europa del año 1991, para ofrecer a los cristianos del este, del centro y del oeste europeos un lugar de encuentro en el que buscar salida al impasse postmoderno desde sus tradiciones cristianas complementarias, en un momento en que parecen superadas las ideologías de la modernidad, pero en que hacen falta energía y creatividad para avanzar hacia una nueva comprensión del hombre y de su futuro.

Después de Europa, le tocó la vez a Asia. Del 10 al 14 de enero del 1996, el Consejo de la Cultura organizó una Convención en la Universidad de Santo Tomás de Aquino de Manila (Filipinas) sobre "El diálogo fe–cultura en Asia: hacia un desarrollo humano y social integral". En la organización colaboró el Departamento de Educación de la Federación de Conferencias Episcopales Asiáticas (FABC–OESC). Asistieron más de 100 participantes, provenientes de Bangladesh, Corea, Estados Unidos, Filipinas, India, Indonesia, Italia, Japón, Macao, Malasia, Nepal, Pakistán, Rusia, Sri Lanka, Tailandia y Taiwan.

En su discurso inicial, el Cardenal Poupard destacó que el diálogo entre la fe y la cultura exige una escucha compasiva, pero sin que la fe pierda su papel purificador y crítico, especialmente con respecto a los antivalores de la cultura global, con sus secuelas de individualismo, consumismo y secularismo. Son especialmente importantes la defensa de la vida y de la familia, la protección del medio ambiente natural y la promoción de una cultura de la paz.

Con tono respetuoso y cordial, la Convención examinó las distintas tradiciones religiosas asiáticas: animismo, budismo, taoísmo, confucianismo, hinduismo e islamismo. Para llegar en Asia a una síntesis entre la fe cristiana y las culturas se vio que es necesario promover a todos los niveles un diálogo que profundice en lo positivo de las raíces religiosas autóctonas; pero la fe no debe perder nunca su impulso evangelizador. Además, para favorecer un desarrollo integral sería útil pasar del diálogo a la acción conjunta, para defender juntos los valores tradicionales que están hoy en peligro.

Un segundo encuentro asiático ha tenido lugar en Nueva Delhi (India), del 24 al 28 de febrero de 1997. Organizado por la "Comisión de Educación y Cultura" de la Conferencia Episcopal de la India y el Consejo Pontificio de la Cultura, ha reunido a unos 40 estudiosos de 7 religiones diversas —cristianismo, hinduismo, islamismo, budismo, jainismo, sikhismo y fe bahai'— para una Consulta Nacional sobre: "El encuentro de las religiones y de las culturas por la paz y la justicia". El Consejo de la Cultura estuvo representado por D. Alex Rebello.

Cada una de las 7 religiones ofreció su aportación específica para una promoción conjunta de la paz y de la justicia. En su comunicado final los participantes deploraron la instrumentalización fundamentalista de la religión para fines violentos, haciendo un llamamiento a los líderes religiosos y políticos, a los educadores, a los medios de comunicación, y a todos los hombres y mujeres de buena voluntad, en orden a la promoción de una cultura de la paz.

Después de Asia, Iberoamérica. Del 5 al 9 de febrero de 1996 se organizó en Sumaré (Río de Janeiro) un Curso para Obispos que congregó a unos 100 prelados brasileños. El curso fue coordinado por el Cardenal Poupard con la ayuda del Profesor Heinrich Pfeiffer de la P. Universidad Gregoriana. El Cardenal Poupard puso de relieve la fuerza creativa de la fe inculturada en sus tres intervenciones principales, que versaron sobre "la inculturación del Evangelio como fuente de integración humana y cristiana del hombre"; "el dinamismo cultural de la fe cristiana"; y "la inculturación, a la luz de los misterios de la salvación [Navidad, Pascua y Pentecostés]".

En fin, del 18 al 20 de abril de 1996 le tocó el turno a África, con un Coloquio postsinodal celebrado en Abidjan (Costa de Marfil) sobre: "Fe, cultura y evangelización en África, al alba del tercer milenio", realizado con la colaboración de las Conferencias Episcopales de África Occidental Francófona (CERAO) y del Instituto Católico de África Occidental. Como representante del Consejo de la Cultura asistió el P. Bernard Ardura, Subsecretario del Dicasterio. Ante los desafíos socioeconómicos, culturales y políticos del continente africano, el Coloquio invitó a reflexionar sobre la Iglesia como "familia de Dios" y sobre el concepto de inculturación. El Evangelio ha de penetrar en todas las realidades humanas abiertas a la gracia, specialmente en las áreas de la formación y de la educación.


9. Visitas ad limina

Una de las fuentes más preciosas de información de que disponemos para valorar la situación cultural de los diversos continentes, la constituyen los pastores en visita ad limina que pasan personalmente por el Consejo de la Cultura a lo largo del Año. A modo de Conclusión de esta relación, es interesante considerar algunos de los datos que dichas visitas nos han aportado en este último trienio.

A. América Latina. Entre 1993 y 1996 tuvieron lugar las visitas ad limina de los episcopados de los países latinoamericanos. Muchos de estos obispos han pasado por el Consejo de la Cultura, y sus aportaciones permiten trazar un cuadro sintético de la situación del continente iberoamericano.

La primera evangelización dejó muchos valores en el corazón de la pluralidad de culturas del continente: apertura a la trascendencia; solidaridad; sentido de la vida en familia y de la amistad; vivencia cristiana de la muerte; sentimiento religioso profundo, expresado en la piedad popular, en el culto a los difuntos y en la oración. Al lado de esta experiencia cristiana, está hoy una cultura adveniente, con sus secuelas de cientificismo, positivismo, racionalismo, subjetivismo, relativismo, y los primeros indicios del postmodernismo. Todo ello ha sido caldo de cultivo de numerosos antivalores y de una anticultura contraria a la verdad del hombre. Se da una transición de una cultura rural tradicional, impregnada de valores cristianos, a una cultura urbana y mediática de masa. De este modo, la cultura cristiana se va diluyendo bajo el peso del secularismo.

Dos fenómenos merecen una mención especial. En primer lugar, los medios de comunicación social son vehículo de una cultura global que viene de fuera y que promueve el materialismo, el hedonismo, el pansexualismo y el permisivismo moral. De este modo abaten, con aire de superioridad, los valores cristianos tradicionales.

En segundo lugar, la extensión y crecimiento de los nuevos movimientos religiosos, de tendencia agresivamente proselitista y rabiosamente anticatólica. La sectas presentan a la Iglesia como el Anticristo y se aprovechan de la ignorancia de muchos, que creen poder militar en ellas sin dejar de ser buenos católicos. En estas condiciones, se hacen imposibles el diálogo y el ecumenismo, los cuales, además, crearían confusión y desconcierto entre los católicos. El problema alcanza dimensiones políticas, y los obispos lo ven como parte de un plan de ataque cuidadosamente estudiado para arrebatarle a Latinoamérica lo que constituye su lazo de unión y su signo de identidad más profundo: la fe católica.

Especial preocupación han mostrado los obispos por la New Age, los cultos satánicos, la masonería, el espiritismo, la indiferencia religiosa y la increencia. Las sectas que más avanzan son las de tipo pentecostal americano, con una línea de predicación alienante y fundamentalista, desvinculada de la realidad social del pueblo. Sin embargo, las sectas tienen también puntos débiles. Los adeptos no suelen perseverar más de cinco o diez años; luego pasan por lo general al indiferentismo. Y los jefes de las sectas suelen adolecer de una gran pobreza cultural e intelectual.

B. Asia. Durante este período han visitado el Dicasterio varios grupos de obispos asiáticos. Los obispos de Filipinas destacaron que sus fieles están "sacramentalizados", pero que hace falta profundizar en la catequesis para combatir las supersticiones y purificar las culturas locales. Para inculcar los valores del Evangelio la Iglesia cuenta especialmente con el sistema educativo: las escuelas y universidades. Por su parte, los obispos de Singapur, Malasia, Brunei e Indonesia pusieron de relieve la pluralidad de culturas de su zona y la necesidad de una inculturación que haga penetrar la fe en la vida cotidiana de la gente. No bastan las conversiones personales: hay que "convertir" al cristianismo la cultura misma, con la misma eficacia con la que, por ejemplo, el budismo procedente de la India logró penetrar profundamente en la cultura china. Éste es el gran desafío para la Iglesia católica en Asia.

C. África. Los obispos del Zaire han mostrado una conciencia muy viva de la importancia de la cultura para la evangelización. Han manifestado que tras los conflictos entre culturas suelen esconderse conflictos de intereses. Hoy se da la paradoja de que junto a una cultura global que tiende a la apertura, se da también un nacionalismo excesivo que puede degenerar en el racismo. De ahí la importancia de difundir el concepto cristiano de fraternidad universal.

D. Francia. Por último, no podemos dejar de hacer referencia a las visitas ad limina en curso de los obispos franceses, aunque sólo fuera porque reflejan una realidad que es característica de la actual situación cultural de Occidente. En palabras de uno de los Prelados, "hemos salido del tiempo de la cristiandad; ya no se trata de profesar la fe, sino de proponerla. ¿Cuál ha de ser el papel de la comunidad creyente en el seno de una sociedad de la que ha formado parte durante quince siglos, y de la que ahora se ve situada al margen?" Es el problema de la laicidad, que reduce las creencias a la esfera meramente privada y suscita el interrogante: ¿cuál es el estatuto de unas convicciones cristianas en una cultura que ya no tiene a la fe como punto de referencia? La cultura se seculariza, los signos cristianos desaparecen, la catequización se reduce. Los jóvenes aparecen dominados por un mundo imaginario y conciben la fe como signo de intolerancia. Crecen los desafíos del Islam, de los nuevos movimientos religiosos y de la masonería. Se hacen más virulentos el anticlericalismo y los ataques contra la ética y la doctrina social de la Iglesia. Da la impresión de que los valores más sagrados son hoy la democracia y la tolerancia.

Ante estos desafíos, el Cardenal Poupard ha resaltado en los coloquios que la fe siempre ha sido creadora de cultura. La laicidad es un hecho, pero hay que saber afrontarla. Hay que encontrar puntos de anclaje en los modos de vida de las gentes para poder insertar en ellos el Evangelio. La presencia visible es fundamental. Hay que formar personalidades con capacidad de acción, y aprovechar la eficacia de los centros culturales católicos. El peligro mayor para la Iglesia es el de renunciar a la especificidad cristiana en aras del diálogo. La Verdad cristiana es la única que nos hace libres; no hay futuro para la evangelización si no se parte de una identidad católica clara.

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[Français]
Mgr. Franc Rodé présente l'activité du Conseil Pontifical de la Culture de ces trois dernières années (1994-1997). Relevons: le document sur la Présence de l'Eglise à l'Université et à la Culture Universitaire, la création du Conseil de Coordination des Académies Pontificales; la collaboration avec la Commission pour les Biens Culturels de l'Eglise; les rencontres interdicastérielles; la recension mondiale et la promotion des Centres culturels catholiques; l'étude des nouveaux mouvements religieux; les relations avec l'UNESCO et le Conseil de l'Europe; les nombreux échanges avec les évêques en visite "ad limina"; l'organisation de plusieurs Congrès destinés à promouvoir la présence active des Catholiques au sein des différentes aires culturelles.

[English]
Mgr. Franc Rodé sums up the Pontifical Council for Culture's work in the three years from 1994 to 1997. Things which stand out are: the publication of the document The Presence of the Church in the University and in University Culture; the formation of the Co-ordinating Council of the Pontifical Academies; work in conjunction with the Commission for the Cultural Patrimony of the Church and other curial departments; cataloguing and promoting Catholic cultural centres across the world; the study of new religious movements; relations with UNESCO and the Council of Europe; contacts with many bishops on ad limina visits; the organization of a good number of regional symposia with the aim of promoting a more active presence of Catholics in various different cultural areas of the world.


PRESENTACIÓN DEL DOCUMENTO DICASTERIAL:
"HACIA UNA PASTORAL DE LA CULTURA"

P. Bernard ARDURA, O. Praem.
Secretario del Pontificio Consejo de la Cultura

1. Breve presentación del íter del documento

En el curso de la anterior Asamblea Plenaria —del 15 al 18 de marzo de 1994— los miembros y consultores presentes reflexionaron sobre cómo hablar de Dios al hombre de hoy. Como fruto de aquella Asamblea, y a la luz de las informaciones recogidas durante las visitas ad limina, se decidió preparar un documento sobre la pastoral de la cultura para aplicar de modo concreto las conclusiones de la Plenaria.

El 30 de noviembre de 1994 nos reunimos en Roma con algunos de nuestros consultores para convenir en la orientación del documento. Por parte del Consejo asistimos el Cardenal Presidente, el Secretario [Mons. Franc Rodé] y yo cómo Subsecretario; y por parte de los consultores, los pertenecientes a la Comisión Teológica Internacional: S.E. Mons. Schönborn y los RR. PP. Cottier, Langevin y Doré. La idea era la de acoger sus sugerencias para elaborar un plan de trabajo realista y preciso.

El texto del documento propuesto es el resultado de dos años de trabajo conjunto: primero con los consultores, luego con los miembros del Dicasterio, y, finalmente, con las comisiones episcopales de la cultura de diversas conferencias episcopales. El objetivo principal es proponer una contribución específica del Consejo Pontificio de la Cultura a la nueva evangelización en la perspectiva del Gran Jubileo del año 2.000. Se trata de un documento pastoral, que arranca de los puntos fundamentales sobre la relación entre la fe y la cultura mejor establecidos, para orientar desde ellos la misión pastoral de la Iglesia en los diversos campos culturales que revisten mayor importancia en el momento actual.

A finales de junio de 1995 recibimos las sugerencias de algunos consultores; colaboró una cuarta parte de los mismos. Su contribución sirvió para elaborar un primer borrador básico. Este borrador se envió en septiembre de 1995 a los consultores que habían respondido a la primera consulta. Con sus observaciones y propuestas pudimos redactar la primera versión del documento que hoy nos ocupa. Era un borrador muy largo, centrado en una panorámica de los campos culturales considerados importantes por ser adecuados para el anuncio del Evangelio o por constituir obstáculos para el mismo. En esta versión, la tercera parte del documento casi no existía, porque queríamos recoger todavía aportaciones basadas en una experiencia pastoral personal, buscando una recopilación diversificada que tuviera en cuenta la multiplicidad de situaciones culturales del mundo.

Del 18 al 20 de enero de 1996 convocamos una consulta especial en la que participaron seis consultores y tres expertos externos, los cuales, junto con el personal permanente del Dicasterio, contribuyeron a reformular y organizar mejor el documento, insistiendo en la necesidad de un texto más conciso. Tres de los consultores presentes en esta ocasión eran representantes de Asia: de Filipinas, India e Indonesia.

Tras esta consulta, el Consejo envió a todos los Eminentísimos y Excelentísimos miembros del Dicasterio una versión que pretendía suscitar sus observaciones y sugerencias. A los pastores que están al frente de una diócesis les pedíamos especialmente que nos hicieran partícipes de sus iniciativas pastorales en el campo de la evangelización y de la inculturación. Hemos integrado todas sus aportaciones intentando responder a sus expectativas; aunque, como es normal en este tipo de trabajo, no siempre es fácil armonizar entre sí sugerencias de muy diverso tipo.

El resultado de este trabajo es el texto que han recibido Vds. hace algunas semanas. Como se avisó en su día, sólo se han tomado en consideración las observaciones llegadas a Roma antes del uno de febrero, para que, de este modo, fuera posible enviar el borrador del documento a todos los miembros del Dicasterio antes de la Asamblea Plenaria.


2. Índole, destinatarios y finalidad del documento

Hace tres años, en la conclusión de la Plenaria, se acentuó la urgencia de una pastoral de la cultura. En diversos ambientes eclesiales se advertía una cierta desorientación ante las nueva situación; desorientación que ha ido in crescendo en estos últimos años. En los informes con ocasión de las visitas ad limina, junto a algunas Iglesias locales muy comprometidas en una evange-lización renovada, se percibe también un malestar difuso, un sentimiento de pérdida de contacto con las personas y con las instituciones creadoras de cultura (especialmente en el campo de la educación). Se aprecia una cierta desconfianza ante la cultura —bajo sospecha de robarle el puesto a la fe teolo-gal— y una falta de sensibilidad ante la importancia de la cultura para la nueva evangelización. De hecho, las opciones pastorales tienden a privilegiar otros campos, considerando la pastoral de la cultura como un lujo al que po-dría uno dedicarse, en todo caso, después de haber resuelto otros problemas.

El documento es, pues, de naturaleza pastoral, tanto en la orientación general como en las propuestas concretas ante los desafíos y expectativas del momento. Se dirige, antes todo, a los obispos, primeros responsables y anima-dores de la pastoral en sus Iglesias locales; pero también a todos aquellos —sacerdotes, religiosos y laicos— dedicados al anuncio del Evangelio bajo la guía de sus obispos. Otros destinatarios son los formadores de los futuros sacerdotes y religiosos, y los responsables de los centros culturales católicos.

La finalidad es la de concienciar de la importancia de la cultura para el anuncio del Evangelio, y la de animar a potenciar la pastoral de la cultura en todos los ámbitos. Nuestras consultas no se han limitado a los miembros del Dicasterio, sino que nos hemos acercado a numerosas personas e instituciones con experiencia en este campo. Para sensibilizar a los obispos y a los responsables de la pastoral no basta con resaltar el interés de tal o cual campo cultural, sino que se deben presentar iniciativas concretas, prácticas y útiles practicadas en las Iglesias locales. Por desgracia, para muchos la cultura es una realidad abstracta e indefinida; mientras que en realidad la pastoral de la cultura auténtica tiene un carácter muy concreto. El documento la propone desde una perspectiva positiva, porque las nuevas e inexploradas situaciones culturales constituyen de hecho nuevos campos de evangelización.


3. Breve presentación del documento

La pastoral de la cultura tiene su fundamento y su justificación en la relación entre la fe y la cultura de la que habla con frecuencia el Santo Padre. Tras una definición concisa de la cultura, el documento subraya la tensión normal entre la fe y la cultura, "porque la fe y la cultura no son realidades del mismo orden". Sin embargo, el influjo de las nuevas corrientes culturales hace que esta tensión normal se transforme en distancia o ruptura, con lo que a la fe se la margina y se la aleja de la vida pública, de las costumbres y de la cultura. De aquí la importancia de un encuentro entre la fe y las culturas para injertar la Buena Nueva en el corazón del hombre.

i. La primera parte (nos 2-7), breve, presenta algunas líneas orientativas de carácter teórico. No se pretende dar una panorámica teológica de la cuestión, ni tampoco presentar una discusión completa sobre la cultura y las culturas. Se trata sólo de resumir los puntos bien establecidos en este campo. En la redacción de esta parte han sido de gran ayuda las observaciones y sugerencias del P. Cottier y del P. Doré, consultores del Dicasterio y miembros de la Comisión Teológica Internacional.

ii. La segunda parte (nos 8-25) propone a la atención de los obispos y de los responsables de la pastoral eclesial un cierto número de campos culturales que representan desafíos y esperanzas para el anuncio del Evangelio. El desafío es el de sensibilizar a los obispos para que perciban la importancia de estos campos culturales en orden al anuncio del Evangelio y a una realización plena de la misión de la Iglesia.

En la primera versión se hizo un simple elenco de los campos más significativos para aquellos que tienen la responsabilidad de promover, animar y orientar la pastoral eclesial. Gracias a la colaboración de los consultores y de los expertos en la consulta del 18 al 20 de enero de 1996, se reorganizó esta segunda parte, se redujo el número de subdivisiones, se eliminaron repeticiones y se armonizaron entre sí los diversos temas para obtener un texto articulado lógicamente.

iii. La tercera parte (nos 26-39), titulada "Propuestas concretas", está colocada después de los párrafos destinados a sensibilizar a los destinatarios y propone sugerencias prácticas para afrontar los desafíos y responder a las esperanzas de los diversos campos culturales. Estas propuestas —algunas de las cuales se pueden actuar en cualquier contexto, porque requieren una escasa inversión de personal y de medios económicos— demuestran el carácter concreto de la pastoral de la cultura. Esta parte se ha elaborado con las sugerencias de los miembros del Dicasterio y de las comisiones episcopales de la cultura; son, por tanto, el resultado de una cooperación fructífera en la que han participado muchos responsables directos de la pastoral de la cultura.

De hecho, esta tercera parte refleja: 1) las numerosas respuestas al cuestionario preparatorio para esta Asamblea Plenaria; 2) las observaciones de la consulta de enero de 1996; 3) las sugerencias enviadas por varias comisiones episcopales de la cultura; 4) las respuestas al borrador del documento enviadas por los miembros del Dicasterio y que nos han llegado antes del uno de febrero de 1996 (no se han incluido aún cinco respuestas que nos han llegado después de esta fecha).


Conclusión

En el curso de su elaboración, el documento ha suscitado muchas muestras de adhesión. El texto ha sido perfeccionado progresivamente gracias a la competente colaboración, desde un primer momento, de siete de nuestros consultores (Mons. Clavell, P. Cottier, P. Doré, P. Prior, Prof. Custodio, Prof. Hodgson y Prof. Pushparayan). El texto que tienen entre sus manos es además el fruto de las observaciones y sugerencias de Vds. mismos. Desde el comienzo del trabajo, el Consejo Pontificio de la Cultura ha recibido muchas muestras de aliento, tanto por la orientación del documento como por su oportunidad. Es ahora tarea de esta Plenaria —como lo ha señalado el Emmo. Sr. Presidente de este Dicasterio en la última carta que les ha dirigido— perfeccionar aún más las orientaciones pastorales y las sugerencias prácticas, con el fin de ofrecer a los obispos y a cuantos trabajan en la viña del Señor un estímulo y una guía segura para una renovada evangelización de todos los hombres en el seno de sus propias culturas. Manifestando mi agredicimiento de corazón a todos los que hasta ahora han ofrecido su preciosa contribución para la elaboración de estas propuestas pastorales, expreso mi deseo de que el Consejo Pontificio de la Cultura pueda llegar a ofrecer a la Iglesia este instrumento, modesto pero importante, para realizar una pastoral de la cultura que corresponda a los desafíos del tercer milenio.

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[Français]
Bernard Ardura présente le document Pour une Pastorale de la Culture, réalisé avec la collaboration des Consulteurs et Membres du Dicastère. Ce texte, à finalité pastorale, met en exergue l'importance d'une pastorale de la culture pour une évangélisation efficace. Il recueille comme modèles les initiatives concrètes de plusieurs Eglises locales.

[English]
Bernard Ardura presents the document entitled Towards a Pastoral Approach to Culture, something made possible thanks to the collaboration of the Dicastery's consultors and members. It is a pastoral document which emphasizes the transcendent nature of pastoral concern for culture in the pursuit of effective evangelization. The approach is modelled on practical suggestions based on initiatives already undertaken in this area by numerous local Churches.


RESPONSES TO THE 1994 QUESTIONNAIRE

Peter FLEETWOOD
Pontifical Council of Culture

Introductory remarks

To avoid reading out statistical lists, I have prepared a few pages detailing the names of individuals or institutions from whom, or from which, the Pontifical Council for Culture received responses to the questionnaire sent out nearly three years ago. The questionnaire was a way of gathering information about the ways Catholics in various parts of the world evaluate the relationship between their faith and their culture. Its ultimate purpose was to discover how best to frame a pastoral approach to culture. The first question was concerned with the present situation, and the second with ultimate aims and objectives. The third question was about moving towards these goals: it was a request for practical suggestions about what could or should be done, and for information about pastoral initiatives already undertaken, which are already working. As I understand it, my task now is to answer another three questions: who replied to the questionnaire? what did they say? and what will happen to their responses?


1. Who replied to the questionnaire?

It has been difficult keeping track of all the responses, but the information I have is set out on pages 2 to 7 of the list I prepared for you. There you will find approximately 165 names of people, organizations or institutions, but some are multiple replies, which makes a total slightly in excess of 340.

There is a remarkable variety in the sources of these responses. Some were from individuals like a retired lady in Montréal and a Jesuit journalist in the Netherlands. Some were from Catholic cultural centres in places as diverse as Iraq and Cornwall. Many were from Catholic universities and Bishops' Conferences, and a few from organizations representing religious women or men.

I feel a few responses merit special mention. A group of academics from Notre Dame University in Perth, Western Australia, held a symposium which lasted throughout an academic year, and produced some remarkable papers, which have recently been published. Among the Bishops' Conferences which sent multiple responses were England and Wales, and Poland: surprisingly, there were more than 40 contributions to the English and Welsh response, signs of real efforts to engage with culture. By far the most imposing response was the Polish one, a book whose English title would be Taking care of culture – W trosce o kultur_, edited by Bishop Bohdan Bejze (Auxiliary Bishop of _ód_). It presents 90 of the best contributions from the Church in Poland in a very pleasing format. But the gem which stands out from all the responses was a symposium held – in preparation for this Plenary Assembly – in Addis Ababa in Ethiopia in February 1996. You will probably have seen in last June's edition of Cultures and Faith the edited versions of 3 of the 16 papers sent as the Ethiopian and Eritrean response to the 1994 questionnaire.

Although we have tried very hard, I am sure we have failed to thank some people, and for this I apologize. A huge number of people have done a great deal of work, and it has been impressive and humbling to witness, at second hand, such commitment and creativity.


2. What did they say?

a. We start, as the questionnaire did, with the bleak side of things: obstacles to living according to the Gospel. There was a clear convergence on the idea that solidarity has been weakened and, in some cases, is dying out: this was a theme not only in Sweden, but also in Uganda and Burkina Faso, so it is not simply a Western or Northern phenomenon. Several responses, particularly from industrialized cultures, stressed the negative effects of putting too much emphasis on success and competitiveness. In societies where this approach dominates, a very utilitarian view of life easily takes hold: there were examples of this on every continent. The other side of success was expressed as the struggle for survival by the poor in industrial cities or by a nation like Iraq, where life has been brutally impoverished. The gradual privatization of standards – and even of religion – effectively drives people apart, to "do their own thing", which seems to justify the very pessimistic conclusion that "our age's great discovery is lonely meaninglessness" (from a Lent talk by Bryan Appleyard on BBC Radio 4, 20 February 1997). Some of the more theoretical responses put this down to the reaction to the failure of secular society, and in this context there are many references to post-modernity, although there is no single meaning for this elusive term.

Several responses suggest that the law of supply and demand is the key to understanding much in contemporary culture: religion, for example, appears to be just one of thousands of commodities available. This is particularly true in a culture dominated by the mass media. It also fits in with the ideology of free choice, where one can shop in a supermarket of values and truths. The idea is to try a bit of everything, and the extreme case quoted is the statement by the Supreme Court of the United States of America (in 1992): "At the heart of liberty is the right to define one's own concept of existence, of meaning, of the universe and of the mystery of life". Curiously, one of the most common phrases used to illustrate contemporary attitudes to life was carpe diem: this reflects what many responses say about increasingly widespread demands for instant gratification. A preoccupation with material things leaves many people consciously blocked from achieving spiritual goals: there is a great awareness of spiritual needs, but a frustrating inability to achieve them.

There was frequent reference to the superficiality of so many people's lives. This seems to be a reaction to intellectual, cultural and spiritual insecurity in the face of open attacks on so many inherited or traditional values. Countries where Marxism reigned will take a long time to recover from such a distorted picture of humanity. Equally, in other countries relativism seems firmly implanted: every theory and every religion is deemed to be equally valid. More insidious is what one Member defines as the culture of contempt, a cynicism towards all traditions and institutions. For example, the moral guidance of the Church is widely ignored as irrelevant, outdated or an obstacle to individual choice. One bishop pointed out that he saw a great deal of indifference to the practice of religion, but not towards belief. Sadly, people feel that the Church often judges them, but rarely loves them. There was a plea in two responses for a well-formed Catholic intelligentsia to give positive guidance and leadership. This would answer the concern expressed by others that the appeal of New Age and the strong attraction of sects could easily "hi-jack" the sincere but vulnerable minds and hearts of those searching for spiritual meaning.

b. The openings for evangelization provide a healthy counterbalance to the problems the questionnaire brought to light. In countries with a long Catholic tradition it is easy to forget the solid foundations on which today's Church works: responses from places as different as Ireland and Puerto Rico stressed how the Church's past commitment to the poor has built up a benevolent memory, particularly in terms of hospitality, compassion and education. Even where people find difficulties with dogmatic and moral questions, there is universal appreciation for the charitable work of so many members of the Church: figures like Father Damiaan and Mother Teresa, and many contemporary martyrs, really do have a profound effect far beyond the boundaries of the Catholic Church. This corroborates the Holy Father's conviction that "people today put more trust in witnesses than in teachers, in experience than in teaching, and in life and action than in theories..." (Redemptoris Missio 42; cf. Pope Paul VI, Evangelii Nuntiandi 41). Unlike examples quoted in the previous section, some responses reported how young people latch on enthusiastically to elements of the Gospel and of the Church's life which stress solidarity with the poor, or disinterested service of people in any kind of need. The most-frequently quoted treasure within the Church were the ecclesial movements, which offer a pattern of Christian life and provide the contact and experience of community which so many people appreciate.

There are opportunities which are clearly not to be missed. The veneration of ancestors in certain cultures can be a familiar part of life which links into the doctrine of the communion of saints. People on three continents stressed the value of evangelizing the special moments in the lives of individuals, families and societies, times when there is a great openness to interpretations which give meaning and hope. People also appear to want to hear about God, both in places where the Gospel has rarely been heard and in societies with a long Christian history: there was a warning that this curiosity sometimes exalts emotion and plays down reason, in the spirit of our age, which makes people easy prey for unhealthy forms of religion. In some places where religion appeared to be on the wane, parents are seeking Christian education because they want the best for their children: they are clearly rejecting the concept of "value-free" education.

It was pointed out that modernity is not necessarily always an enemy of religion: the growth in respect for the rights of every human person is just one of the many examples given where modern ideals and Christianity work well together. Likewise, there is a positive side to individualism: many people really are searching for meaning, and the challenge is to point to the person and teachings of Jesus Christ as the answer to their questions. Hence the many encouragements of positive dialogue, and the conviction that if the Church speaks a language of hope it will achieve so much. A pastoral worker in Canada has found that even media criticisms of the Church express a search for meaning, and she was firmly convinced of the value of fostering good relations between the Church and media people. Literature, cinema, theatre, music and the visual arts can all be ways of appealing to people's highest ideals, and many responses insisted on the importance of cultivating positive links with artists and the world of art. A response from Japan said that "every work of art expresses basic needs and desires", and expressed the hope that the Church would be able to welcome the whole variety of artistic expressions: this was in tune with many responses urging a creative presentation of the Gospel.

c. When it came to expressing aims and objectives, various points came up frequently. The challenge is to demonstrate clearly that the Church has a great deal to offer to broaden everyone's view of life, but something which struck me is that, in some cases, there is a real lack of confidence. Many responses see the key to a pastoral approach to culture in the theological formation of young people, and lay people generally: the value of Catholic schools and press was acknowledged, but in some cases their deficiencies were mentioned, too. An essential tool in evangelization are small groups, one of the advantages many see in the way the ecclesial movements work. A number of responses pointed to the principal goal in all of this: the holiness of individuals, and a spiritual enrichment of the whole Church and of cultures. A question asked by one conference of bishops is both urgent and probably impossible to resolve: should the Church engage in a struggle against what is evil in society, or adopt a more collaborative approach? The responses to the questionnaire suggest a triple task: discernment of the actual situation, a genuine dialogue with those who influence culture and society, and a constant willingness to listen. On this point, I think the last word should go to Bishop Jean Guy Rakotondravahatra of Ihosy in Madagascar, who sadly died last year. In his response, he described the Church's pastoral approach to culture as a task which ought to resemble l'humble travail du semeur, "the sower's humble labour, patiently waiting for the seeds of hope to spring up" (Cultures and Faith 3 [1995/1] 52).


3. What will happen to the responses?

I deliberately did not mention the answer to the questionnaire's third question, the practical, pastoral one. Some responses did not make any pastoral suggestions: in those cases, the problems were clear, but solutions were not. More than half the responses followed the questionnaire point by point. A few gave nothing but suggestions.

Those of you who have followed the publication of responses to the questionnaire in Cultures and Faith will have seen the main lines of pastoral suggestions which are representative of all the responses I have seen. Many spoke of cultural activities already sponsored by the Church at all levels: in Eastern Europe some nunciatures are working very hard to inspire people to reflect creatively on their faith; at the other extreme, in Italy, the Church is blessed with several hundred cultural centres. However modest or well-organized they may be, the Catholic cultural centres which exist are one of the major pastoral initiatives mentioned in responses to the 1994 questionnaire. Most responses are to do with education at various levels and in various forms, or with art, architecture or the spirituality and piety of specific cultures. Many of the responses featured in Cultures and Faith reflect these topics, and many more have been included in the document Towards a Pastoral Approach to Culture.

It is neither wise nor possible to list so many practical suggestions now. On the other hand, they should not be lost. The Polish contribution may be a way other Bishops' Conferences wish to follow, with material the Pontifical Council for Culture now has readily available. Perhaps it may also be useful to publish the practical pastoral suggestions from all the responses in book form. Whatever decisions are eventually made, there is a wealth of material available to help those concerned directly with the Church's pastoral concern for culture to convince all our brothers and sisters that "we are God's work of art" (Eph 2.10).

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[Français]
Peter Fleetwood analyse les réponses au Questionnaire sur la pastorale de la culture. Les problèmes rencontrés par l'Eglise pour évangéliser sont finalement voisins dans le monde entier: dévaluation de la vie humaine, difficulté à admettre la transcendance et la vérité. La conscience d'un vide spirituel, la quête authentique de sens, et l'éloquence du témoignage chrétien sont porteurs d'espérance. La situation requiert un discernement et une ouverture au dialogue entre la foi et la culture.

[Español]
Peter Fleetwood analiza las respuestas al cuestionario sobre la pastoral de la cultura. En la evangelización, la Iglesia se encuentra con problemas semejantes en todo el mundo: la devaluación de la vida humana y las dificultades para admitir la trascendencia y la verdad. Pero hay signos de esperanza: la conciencia de la penuria espiritual que padecemos, una genuina búsqueda de sentido, y la elocuencia del testimonio cristiano. La situación requiere discernimiento y una apertura al diálogo entre la fe y la cultura.


"TO EVANGELIZE A GLOBAL CULTURE"

Bernard Francis Cardinal LAW
Archbishop of Boston

The Document quotes Evangelii nuntiandi, 18: "But there is no new humanity if there are not first of all new persons renewed by baptism and by lives lived according to the Gospel".

It is essential to focus more on the subject of faith. We must make explicit the necessity for the Church to be constantly evangelized herself even as she evangelizes the world. Paul's words to the Ephesians, recalled last Sunday by the Church, remind us that "God is rich in mercy; because of his great love for us he brought us to life with Christ when we were dead to sin". He brought us, who were dead to sin, to life with Christ. Life. This is the heart of our message, of our evangelization. The prayerful shouts of the young at the World Youth Day in Denver still echo in our hearts: "Jesus came that we might have life, and have it more abundantly".

The coming of the new millennium, our kairos, invites us to prepare ourselves by humbly acknowledging and confessing our past sins. As we do so, we must not limit ourselves to a past for which we bear no personal responsibility. We must focus more on our past, our individual and collective pasts. Our past has helped create this challenging moment which John Paul II characterizes as a time of war of the powerful against the weak. He says: "We are confronted by an even larger reality, which can be described as a veritable structure of sin. This reality is characterized by the emergence of a culture which denies solidarity and in many cases takes the form of a veritable "culture of death"".

This insight of the Holy Father calls us to a sober assessment of what our text calls the "globalization of culture". We must view realistically the emergence of a world culture rooted in moral relativism, materialism, and solipsism. The Holy Father calls us to be unconditionally pro-life. Are we and have we been?

In my country, the sad fact is that Catholics in great numbers have made their peace with a culture of death in such issues as abortion, divorce, capital punishment, economic boycotts of nations, pornography, and the arms trade. In the Netherlands we have witnessed the disintegration of the Church and the emergence of the culturally sanctioned killing of the terminally ill. In Rwanda being Catholic has been secondary to being Tutsi or Hutu. In Latin America the excesses of a theology of liberation were often rooted in a failure to make the suffering of the poor our own.

Our Church is suffering the consequences of the failure of the theological academy to serve the mission of the Church. Authentic theological inquiry must always flow from a vigorous assent to the teaching of the Church. Unfortunately we live in a theological wasteland where, in some place, dissent has become a veritable theological method.

Ideas have consequences, especially in the Information society of today, where communication is so rapid and global. We suffer as a Church from a faith illiteracy, in part because of the state of theology. Our text should emphasize much more emphatically the Catechism of the Catholic Church as a privileged resource in evangelization.

The Church, in a sense, creates her own culture. In a time when a globalization of culture is taking place, creating what is in so many of its manifestations a culture of death, it is particularly important that the Church give primary attention to our unity in the Lord, to the universal call to holiness. While "cultures" are important in the task of evangelization, we must not miss the forest for the trees, we must not fail to take into account the new challenge that is ours to evangelize a global culture.

St. Augustine provides us a sense of Christian realism as we proceed with our task: "Two cities have been formed by two loves: the earthly by the love of self, even to the contempt of God; the heavenly by the love of God, even to the contempt of self. The former, in a word, glories in itself, the latter in the Lord" (City of God, Book 14, chapter 28). In the words of Cardinal Poupard in his opening address: "The culture of the Gospel will never be the culture of time". Yet, our task is to evangelize the culture of time.

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[Français]
Le Cardinal Bernard Francis Law souligne que de nombreux catholiques ont malheureusement accepté qu'une culture de mort soit devenue le paradigme général. Dans le cadre d'une évangélisation efficace, il convient de donner la première place à la vocation à la sainteté et de diffuser une authentique culture de la vie. Le Catéchisme de l'Eglise Catholique sera la référence.

[Español]
El Cardenal Bernard Francis Law pide una conciencia realista de cómo la cultura mundial emergente es una verdadera cultura de la muerte con la cual muchos católicos, por desgracia, han hecho las paces. Para evangelizar esta cultura se requiere dar la primacía a la llamada a la santidad y difundir la cultura de la vida con la ayuda del Catecismo de la Iglesia Católica.


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