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CONSEIL PONTIFICAL POUR LA FAMILLE

JUBILÉ DES FAMILLES

THÈMES POUR LA RÉFLEXION ET LE DIALOGUE EN PRÉPARATION À LA TROISIÈME RENCONTRE MONDIALE DU SAINT PÈRE AVEC LES FAMILLES

"LES ENFANTS, PRINTEMPS DE LA FAMILLE ET DE LA SOCIÉTÉ"

Rome, 14-15 octobre 2000


INDEX

Présentation

    1. Le don de la vie
    2. Les enfants: signe et fruit de l'amour conjugal
    3. L'éminente dignité de l'enfant
    4. Paternité-maternité, participation à la création
    5. Responsabilité dans la transmission de la vie et la protection de l'enfant
    6. Les droits de l'enfant
    7. Les enfants face à la culture de mort
    8. La gravité du crime de l'avortement
    9. Les enfants, orphelins de parents vivants
   10. Le droit des enfants à être aimés, accueillis et éduqués en famille
   11. L'éducation sexuelle de l'enfant: vérité et signification
   12. Le droit des enfants à être éduqués dans la foi
   13. Prière de l'Evangelium vitae
   14. Bibliographie

 

Présentation

À lÂ’aube du salut, il y a la naissance dÂ’un enfant, proclamée comme une joyeuse nouvelle: "Je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple: aujourdÂ’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la cité de David" (Lc 2, 10-11). Assurément, la naissance du Sauveur a libéré cette grande joie, mais, à Noël, le sens plénier de toute naissance humaine se trouve également révélé, et la joie messianique apparaît ainsi comme le fondement et lÂ’accomplissement de la joie qui accompagne la naissance de tout enfant (cf. Jn 16, 21).

SÂ’il est vrai quÂ’un enfant représente non seulement la joie de ses parents, mais aussi celle de lÂ’Église et de la société tout entière, il est vrai également quÂ’à notre époque il y a malheureusement beaucoup dÂ’enfants qui, en divers endroits du monde, souffrent et sont menacés: ils endurent la faim et la misère, ils meurent de maladie et de malnutrition, ils tombent victimes des guerres, ils sont abandonnés par leurs parents et condamnés à rester sans toit, privés de la chaleur de leur famille; ils subissent de nombreuses formes de violence et dÂ’oppression de la part des adultes.

Le Conseil Pontifical pour la Famille est heureux de présenter certains thèmes de réflexion et de dialogue, en préparation à la III Rencontre Mondiale du Saint Père avec les Familles - Jubilé des Familles, qui aura lieu à Rome, les 14 et 15 octobre 2000, dans le cadre du Grand Jubilé.

La III Rencontre Mondiale fait suite à la première, qui a eu lieu à Rome au cours de l'Année de la Famille (1994) et à la seconde qui a eu lieu à Rio de Janeiro en 1997. La célébration de l'an 2000 revêt un caractère particulier, puisqu'elle se place dans le cadre du Jubilé, à un moment significatif de lÂ’histoire qui ouvre sur le Troisième Millénaire de lÂ’ère chrétienne.

La devise inspiratrice de cette Rencontre, "Les enfants, printemps de la famille et de la société" a été choisie par le Saint Père Jean Paul II, qui lÂ’a annoncée à lÂ’occasion de lÂ’Angélus du dimanche 27 décembre 1998, fête de la Sainte Famille. La Famille de Nazareth, a dit Sa Sainteté, "rayonne une lumière dÂ’espérance également sur la réalité de la famille dÂ’aujourdÂ’hui". A Nazareth "est né le printemps de la vie humaine du Fils de Dieu, à lÂ’instant où Il a été conçu par lÂ’oeuvre de lÂ’Esprit Saint dans le sein virginal de Marie. Entre les murs accueillants de la Maison de Nazareth sÂ’est déroulée dans la joie lÂ’enfance de Jésus...". Ce mystère enseigne donc "à chaque famille à engendrer et à éduquer ses enfants, en coopérant de façon admirable à lÂ’oeuvre du Créateur et en donnant au monde, en chaque enfant, un nouveau sourire".

Les fiches qui suivent, au nombre de 12, ont pour objet de développer certaines thématiques plus significatives en rapport avec lÂ’enfant, considérant lÂ’enfant dans sa relation avec ses parents et avec sa famille, et dans la perspective de la société toute entière. Les contenus proposés, de présentation synthétique et allégée, proposent des thèmes fondamentaux de lÂ’enseignement de lÂ’Eglise, à partir des documents les plus récents, en particulier ceux du Concile Vatican II et du Pontificat de Jean Paul II.

Ce matériel peut être utilisé comme piste pour les membres de la pastorale familiale, dans un parcours de réflexion et de dialogue, à mettre en oeuvre de préférence dans des assemblées familiales, adaptant les thèmes aux différentes cultures et aux contextes sociaux locaux. Ces assemblées familiales consistent en des réunions de familles, parents et enfants, durant lesquelles, à lÂ’aide dÂ’un grille-guide, on réfléchit sur les thèmes proposés.

La structure de chaque rencontre est très simple: après un chant initial et la récitation du Notre Père, on lit un passage de lÂ’Ecriture Sainte. Puis on passe à la lecture du thème et, successivement, lÂ’accompagnateur du groupe, prêtre ou laïc, donne une brève réflexion pour introduire le dialogue entre les participants et la prise de décision de quelque engagement. La rencontre se termine par la récitation du "Je vous salue Marie" et de la prière tirée de lÂ’encyclique "Evangelium vitae", suivie dÂ’un chant final.

Les thèmes de réflexion et de dialogue sont adaptés pour la préparation à la célébration du Jubilé des Familles, soit pour ceux qui se rendront à Rome les 14 et 15 octobre 2000, soit pour les familles qui célébreront le Jubilé dans leurs différents diocèses.

1. Le don de la vie

Chant d'entrée
Récitation du Notre Père
Lecture de la Bible

"C'est toi qui a créé mes reins, qui mÂ’a tissé dans le sein de ma mère. Je reconnais devant toi le prodige, lÂ’être étonnant que je suis: étonnantes sont tes euvres, toute mon âme le sait. Mes os nÂ’étaient pas cachés pour toi quand jÂ’étais façonné dans le secret, modelé aux entrailles de la terre. JÂ’étais encore inachevé, tu me voyais; sur ton livre, tous mes jours étaient inscrits, recensés avant quÂ’un seul ne soit!"(Ps.139, 13-15).

Réflexion

Don pour les parents.

Mais est-il vrai que le nouvel être humain est un don pour les parents? Que cÂ’est un don pour la société? Apparemment rien ne semble lÂ’indiquer. La naissance dÂ’un homme paraît être parfois une simple donnée statistique. Certes, la naissance dÂ’un enfant signifie, pour les parents, des fatigues à venir, de nouvelles charges économiques, dÂ’autres contraintes pratiques: autant de motifs qui peuvent susciter en eux la tentation de ne pas désirer une autre naissance. Dans certains milieux sociaux et culturels, cette tentation se fait plus forte. LÂ’enfant nÂ’est donc pas un don? Vient-il seulement pour prendre et non pour donner? Voilà quelques questions inquiétantes, dont lÂ’homme dÂ’aujourdÂ’hui a du mal à se libérer. LÂ’enfant vient prendre de la place, alors que dans le monde lÂ’espace semble se faire toujours plus rare. Mais est-il vrai quÂ’il nÂ’apporte rien à la famille et à la société? Ne serait-il pas un "élément" du bien commun sans lequel les communautés humaines se désagrègent et risquent la mort? Comment le nier? LÂ’enfant fait don de lui-même à ses frères, à ses soeurs, à ses parents, à toute sa famille. Sa vie devient un don pour les auteurs mêmes de la vie, qui ne pourront pas ne pas sentir la présence de leur enfant, sa participation à leur existence, son apport à leur bien commun et à celui de la communauté familiale. CÂ’est là une vérité qui demeure évidente dans sa simplicité et sa profondeur, malgré la complexité, et aussi lÂ’éventuelle pathologie, de la structure psychologique de certaines personnes.

Doutes et perplexités.

Le progrès scientifique et technique, auquel lÂ’homme contemporain contribue continuellement en dominant la nature, nÂ’engendre pas seulement lÂ’espérance dÂ’arriver à une humanité ‘amélioréeÂ’, mais génère aussi une angoisse toujours plus forte quant à lÂ’avenir. Certains se demandent si vivre est un bien, et sÂ’il ne serait pas préférable de ne pas être nés: ils se demandent donc sÂ’il est permis dÂ’appeler à la vie dÂ’autres hommes qui pourraient en venir à maudire leur existence dans un monde cruel, dont les terreurs ne sont pas même prévisibles. Les uns pensent être les uniques destinataires des avantages de la technique et en excluent les autres, auxquels sont imposés des moyens contraceptifs ou des pratiques encore pires. DÂ’autres encore, emprisonnés dans une mentalité de consommation et ayant lÂ’unique préoccupation dÂ’accroître continuellement les biens matériels, finissent par ne plus comprendre et donc par refuser la richesse spirituelle dÂ’une nouvelle vie humaine. CÂ’est ainsi quÂ’est né un esprit contraire à la vie (anti-life mentality) qui apparaît dans beaucoup de questions actuelles: que lÂ’on pense, par exemple, à une certaine panique dérivant des études faites par les écologistes et les futurologues sur la démographie, qui parfois exagèrent le péril de la croissance démographique pesant sur la qualité de la vie.

Oui à la vie.

Mais lÂ’Eglise croit fermement que la vie humaine, même faible et souffrante, est toujours un magnifique don du Dieu de bonté. Contre le pessimisme et lÂ’égoïsme qui obscurcissent le monde, lÂ’Eglise prend parti pour la vie, et dans chaque vie humaine elle sait découvrir la splendeur de ce "Oui", de cet "Amen" quÂ’est le Christ. Au "non" qui envahit et attriste le monde, elle oppose ce "Oui" vivant, défendant ainsi lÂ’homme et le monde contre ceux qui menacent la vie et lui portent atteinte. LÂ’Eglise est appelée à manifester sa volonté de promouvoir la vie humaine par tous les moyens et de la défendre contre toute menace, en quelque condition et à quelque stade de développement quÂ’elle se trouve. CÂ’est pourquoi lÂ’Eglise condamne comme une grave offense à la dignité humaine et à la justice toutes les activités des gouvernements ou des autres autorités publiques qui essaient de limiter en quelque manière la liberté des conjoints dans leurs décisions concernant les enfants.

Réflexions du prêtre ou de l'accompagnateur

Dialogue

  • Est-ce que tout enfant est pour nous un don? Est-ce que nous nous laissons prendre par la mentalité courante qui nÂ’en veut pas, en particulier sÂ’il a été conçu à la suite dÂ’une violence sexuelle ou sÂ’il est handicapé?
  • Quelle est notre attitude vis-à-vis des parents qui ont de la difficulté à accueillir le don de lÂ’enfant? Sommes nous prompts à les aider?

Résolutions

Je vous salue Marie. Regina Familiae: ora pro nobis

Prière de l'Evangelium vitae

Chant final

2. Les enfants: signe et fruit de l'amour conjugal

Chant d'entrée
Récitation du Notre Père
Lecture de la Bible

"Des fils, voilà ce que donne le Seigneur, des enfants, la récompense quÂ’il accorde;comme des flèches aux mains d'un guerrier, ainsi les fils de la jeunesse. Heureux lÂ’homme vaillant qui a garni son carquois de telles armes! SÂ’ils affrontent leurs ennemis sur la place, ils ne seront pas humiliés"(Ps.127,3-4).

Réflexion

L'image divine dans l'homme.

En créant lÂ’homme et la femme à son image et ressemblance, Dieu couronne et porte à sa perfection lÂ’oeuvre de ses mains: il les appelle à participer spécialement à son amour et aussi à son pouvoir de Créateur et de Père, moyennant leur coopération libre et responsable pour transmettre le don de la vie humaine. Le but fondamental de la famille est le service de la vie, la réalisation, tout au long de lÂ’histoire, de la bénédiction de Dieu à lÂ’origine, en transmettant lÂ’image divine dÂ’homme à homme, dans lÂ’acte de la génération (Cf Gen 5,1-3).

La fécondité est le fruit et le signe de lÂ’amour conjugal, le témoignage vivant de la pleine donation réciproque des époux: dès lors, un amour conjugal vrai et bien compris, comme toute la structure de la vie familiale qui en découle, tendent, sans sous-estimer pour autant les autres fins du mariage, à rendre les époux disponibles pour coopérer courageusement à lÂ’amour du Créateur et du Sauveur qui, par eux, veut sans cesse agrandir et enrichir sa propre famille.

La fécondité de lÂ’amour conjugal ne se réduit pas à la seule procréation des enfants, même entendue en son sens spécifiquement humain: elle sÂ’élargit et sÂ’enrichit de tous les fruits de vie morale, spirituelle et surnaturelle que le père et la mère sont appelés à donner à leurs enfants et, à travers eux, à lÂ’Eglise et au monde.

La doctrine de lÂ’Eglise est placée aujourdÂ’hui dans une situation sociale et culturelle qui la rend à la fois plus difficile à comprendre mais aussi plus pressante et irremplaçable pour promouvoir le bien véritable de lÂ’homme et de la femme.

La logique du don.

Quand, dans le mariage, lÂ’homme et la femme se donnent et se reçoivent réciproquement dans lÂ’unité dÂ’"une seule chair", la logique du don désintéressé entre dans leur vie. Sans elle, le mariage serait vide, alors que la communion des personnes, édifiée suivant cette logique, devient la communion des parents. Quand les époux transmettent la vie à leur enfant, un nouveau "tu" humain sÂ’inscrit sur lÂ’orbite de leur "nous", une personne quÂ’ils appelleront dÂ’un nom nouveau: "Notre fils; notre fille". "JÂ’ai acquis un homme de par le Seigneur" (Gn 4, 1), dit Eve, la première femme de lÂ’histoire: un être humain, dÂ’abord attendu pendant neuf mois puis manifesté aux parents, aux frères et soeurs. Le processus de la conception et du développement dans le sein maternel, de lÂ’accouchement, de la naissance, tout cela sert à créer comme un espace approprié pour que la nouvelle créature puisse se manifester comme don, car cÂ’est ce quÂ’elle est dès le début. Cet être fragile et sans défense, dépendant de ses parents pour tout et entièrement remis à leurs soins, pourrait-il être désigné autrement? Le nouveau-né se donne à ses parents par le fait même de venir au jour. Son existence est déjà un don, le premier don du Créateur à la créature.

LÂ’enfant nÂ’est pas un droit des parents.

LÂ’enfant nÂ’est pas un , mais un don. Le don le plus excellent du mariage est une personne humaine. LÂ’enfant ne peut être considéré comme un objet de propriété, ce à quoi qui conduirait la reconnaissance dÂ’un prétendu "droit à lÂ’enfant". En ce domaine, seul lÂ’enfant possède de véritables droits: celui dÂ’être le fruit de lÂ’acte spécifique de lÂ’amour conjugal de ses parents, et aussi le droit dÂ’être respecté comme personne dès le moment de sa conception.

Outre le jugement négatif quÂ’elle porte vis-à-vis de la fécondation artificielle hétérologue, lÂ’Eglise est aussi contraire, du point de vue moral, à la fécondation artificielle homologue, cÂ’est-à-dire entre époux; celle-ci est en elle-même illicite et opposée à la dignité de la procréation et de lÂ’union conjugale.

Réflexions du prêtre ou de l'accompagnateur

Dialogue

  • Pourquoi lÂ’unique lieu digne de la génération dÂ’une personne humaine est-il lÂ’acte conjugal? Les enfants apportent-ils un bien aux parents?
  • Quelle est la différence entre être conçu selon le mode naturel et être "produit" comme un objet? LÂ’enfant a-t-il quelque droit à ce sujet?

Résolutions

Je vous salue Marie. Regina Familiae: ora pro nobis

Prière de l'Evangelium vitae

Chant final

3. L'éminente dignité de l'enfant

Chant d'entrée
Récitation du Notre Père
Lecture de la Bible

"LÂ’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph; et le nom de la jeune fille était Marie... LÂ’Ange lui dit: ‘Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus..Â’.. Marie dit à lÂ’ange: ‘Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas dÂ’homme?Â’. LÂ’Ange lui répondit: ‘LÂ’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre...Â’. Marie dit alors: ‘Je suis la servante du Seigneur; quÂ’il mÂ’advienne selon ta paroleÂ’"(Lc 1, 26-38).

Réflexion

Le mystère de lÂ’homme.

En réalité, le mystère de lÂ’homme ne sÂ’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné. Nouvel Adam, le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement lÂ’homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation. LÂ’homme est la seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même. La genèse de lÂ’homme ne répond pas seulement aux lois de la biologie, elle répond directement à la volonté créatrice de Dieu, cÂ’est-à-dire à la volonté qui concerne la généalogie des fils et des filles des familles humaines. Dieu a voulu lÂ’homme dès le commencement et Dieu le veut dans toute conception et dans toute naissance humaines.

Dieu veut lÂ’homme comme être semblable à lui, comme personne. Cet homme, tout homme, est créé par Dieu pour lui-même. Cela concerne tous les êtres humains, y compris ceux qui naissent avec des maladies ou des infirmités. Dans la constitution personnelle de chacun est inscrite la volonté de Dieu, qui aime lÂ’homme. Devant un nouvel être humain, les parents ont ou devraient avoir la pleine conscience du fait que Dieu veut cet être pour lui-même. Cette expression synthétique est très riche et très profonde. Depuis lÂ’instant de sa conception, puis de sa naissance, le nouvel être est destiné à exprimer en plénitude son humanité, à se trouver comme personne.

Cela vaut absolument pour tous, même pour les malades chroniques et les personnes handicapées. Être homme est sa vocation fondamentale: être homme à la mesure du don reçu. À la mesure de ce talent quÂ’est lÂ’humanité même et, ensuite seulement, à la mesure des autres talents. En ce sens, Dieu veut tout homme pour lui-même. Toutefois, dans le dessein de Dieu, la vocation de la personne va au-delà des limites du temps. Elle rejoint la volonté du Père, révélée dans le Verbe incarné: Dieu veut étendre à lÂ’homme la participation à sa vie divine elle-même. Le Christ dit: "Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour quÂ’ils lÂ’aient en abondance" (Jn 10, 10).

La valeur sacrée de la vie.

LÂ’homme est appelé à une plénitude de vie qui va bien au-delà des dimensions de son existence sur terre, puisquÂ’elle est la participation à la vie même de Dieu. La profondeur de cette vocation surnaturelle révèle la grandeur et le prix de la vie humaine, même dans sa phase temporelle. En effet, la vie dans le temps est une condition fondamentale, un moment initial et une partie intégrante du développement entier et unitaire de lÂ’existence humaine. Ce développement de la vie, de manière inattendue et imméritée, est éclairé par la promesse de la vie divine et renouvelé par le don de cette vie divine; il atteindra son plein accomplissement dans lÂ’éternité (cf. 1 Jn 3, 1-2).

Réflexions du prêtre ou de l'accompagnateur

Dialogue

  • Pourquoi la vie est-elle sacrée et inviolable? Sommes nous possesseurs de nous mêmes?
  • Pourquoi tout enfant est-il un don pour chaque membre de la famille et pour la société?

Résolutions

Je vous salue Marie. Regina Familiae: ora pro nobis

Prière de l'Evangelium vitae

Chant final

4. Paternité - maternité, participation à la création

Chant d'entrée
Récitation du Notre Père
Lecture de la Bible

"Le Seigneur Dieu dit: ‘Il nÂ’est pas bon que lÂ’homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortieÂ’... Le Seigneur Dieu, de la côte quÂ’il avait tirée de lÂ’homme, façonna une femme et lÂ’amena à lÂ’homme. Alors celui-ci sÂ’écria: ‘Pour le coup, c'est lÂ’os de mes os et la chair de ma chair! Celle-ci sera appelée ‘femmeÂ’, car elle fut tirée de lÂ’homme, celle-ci!Â’" (Gen.2, 18, 22-23).

Réflexion

A l'image et à la ressemblance de Dieu.

Le mariage et lÂ’amour conjugal sont dÂ’eux-mêmes ordonnés à la procréation et à lÂ’éducation. DÂ’ailleurs, les enfants sont le don le plus excellent du mariage et ils contribuent grandement au bien des parents eux-mêmes. Dieu lui-même qui a dit: "Il nÂ’est pas bon que lÂ’homme soit seul"(Gen.2,18) et qui dès lÂ’origine a fait lÂ’être humain homme et femme (cf.Mat.19,4), a voulu lui donner une participation spéciale dans son oeuvre créatrice; aussi a-t-il béni lÂ’homme et la femme, disant: "Soyez féconds et multipliez-vous"(Gen.1,28). Les époux savent quÂ’ils sont les coopérateurs de lÂ’amour du Dieu Créateur et comme ses interprètes. Ceci ne se réfère pas seulement aux lois de la biologie; nous entendons plutôt souligner que, dans la paternité et la maternité humaines, Dieu lui-même est présent selon un mode différent de ce qui advient dans toute autre génération sur la terre. En effet, cÂ’est de Dieu seul que peut provenir cette "image", cette "ressemblance" qui est propre à lÂ’être humain, comme cela sÂ’est produit dans la création. La génération est la continuation de la création.

Collaborateurs de Dieu.

Une certaine participation de lÂ’homme à la seigneurie de Dieu est aussi manifeste du fait de la responsabilité spécifique qui lui est confiée à lÂ’égard de la vie humaine proprement dite. CÂ’est une responsabilité qui atteint son sommet lorsque lÂ’homme et la femme, dans le mariage, donnent la vie par la génération..

En parlant dÂ’une participation spéciale de lÂ’homme et de la femme à lÂ’oeuvre créatrice de Dieu, le Concile Vatican II veut souligner quÂ’engendrer un enfant est un événement profondément humain et hautement religieux, car il engage les conjoints, devenus "une seule chair" (Gn 2, 24), et simultanément Dieu lui-même, qui se rend présent. CÂ’est précisément dans ce rôle de collaborateurs de Dieu qui transmet son image à la nouvelle créature que réside la grandeur des époux disposés à coopérer à lÂ’amour du Créateur et du Sauveur qui, par eux, veut sans cesse agrandir et enrichir sa propre famille. Ainsi, lÂ’homme et la femme unis par les liens du mariage sont associés à une oeuvre divine: par lÂ’acte de la génération, le don de Dieu est accueilli et une nouvelle vie sÂ’ouvre à lÂ’avenir. Mais, au-delà de la mission spécifique des parents, la tâche dÂ’accueillir et de servir la vie concerne tout le monde et doit se manifester surtout à lÂ’égard de la vie qui se trouve dans des conditions de plus grande faiblesse. Ce qui est fait à chacun dÂ’eux est fait au Christ lui-même (Cf Mt 25, 31-46).

Réflexions du prêtre ou de l'accompagnateur

Dialogue

  • QuÂ’est-ce que cela veut dire être collaborateur de Dieu? SÂ’agit-il là dÂ’une responsabilité des parents? Laquelle?
  • En dehors des parents, qui donc participe-t-il à cette responsabilité?

Résolutions

Je vous salue Marie. Regina Familiae: ora pro nobis

Prière de l'Evangelium vitae

Chant final

5. Responsabilité dans la transmission de la vie et la protection de l'enfant

Chant d'entrée
Récitation du Notre Père
Lecture de la Bible

"Dieu créa lÂ’homme à son image, à lÂ’image de Dieu il le créa, homme et femme Il les créa. Dieu les bénit et leur dit: ‘Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-laÂ’" (Gen.1, 27-28a).

Réflexion

La tâche de transmettre la vie et de lÂ’éduquer constitue la mission propre des époux. Dieu, maître de la vie, a confié aux hommes le noble ministère de la vie, et lÂ’homme doit sÂ’en acquitter dÂ’une manière digne de lui. La vie doit donc être sauvegardée avec un soin extrême dès la conception. La sexualité propre à lÂ’homme, comme le pouvoir humain dÂ’engendrer, lÂ’emportent merveilleusement sur ce qui existe aux degrés inférieurs de la vie. La vie humaine et la charge de la transmettre ne se limitent pas aux horizons de ce monde et nÂ’y trouvent ni leur pleine dimension, ni leur plein sens, mais elles sont toujours à mettre en référence avec la destinée éternelle des hommes.

Devenir père et mère.

La paternité et la maternité responsables désignent lÂ’action concrète de mettre en oeuvre ce devoir qui, dans le monde contemporain, présente des caractéristiques nouvelles. En particulier, la paternité et la maternité responsables se rapportent directement au moment ou lÂ’homme et la femme, sÂ’unissant "en une seule chair", peuvent devenir parents. CÂ’est un moment riche et spécialement significatif pour leurs relations interpersonnelles comme pour le service quÂ’ils rendent à la vie: ils peuvent devenir parents — père et mère — en communiquant la vie à un nouvel être humain. Les deux dimensions de lÂ’union conjugale, lÂ’union et la procréation, ne peuvent être séparées artificiellement sans altérer la vérité intime de lÂ’acte conjugal même. Le Concile Vatican II, particulièrement attentif au problème de lÂ’homme et de sa vocation, déclare que lÂ’union conjugale, "una caro", "une seule chair" selon lÂ’expression biblique, ne peut être totalement comprise et expliquée quÂ’en recourant aux valeurs de la personne et du don. Tout homme et toute femme se réalisent pleinement par le don désintéressé dÂ’eux-mêmes et, pour les époux, le moment de lÂ’union conjugale en constitue une expérience tout à fait spécifique. CÂ’est alors que lÂ’homme et la femme, dans la vérité de leur masculinité et de leur féminité, deviennent un don réciproque. Toute la vie dans le mariage est un don; mais cela devient particulièrement évident lorsque les époux, sÂ’offrant mutuellement dans lÂ’amour, réalisent cette rencontre qui fait des deux "une seule chair"(Gn 2, 24).

Moment de responsabilité spéciale.

Ils vivent alors un moment de responsabilité spéciale, notamment du fait de la faculté procréatrice de lÂ’acte conjugal. Les époux peuvent, à ce moment, devenir père et mère, engageant le processus dÂ’une nouvelle existence humaine qui, ensuite, se développera dans le sein de la femme. Si cÂ’est la femme qui se rend compte la première quÂ’elle est devenue mère, lÂ’homme avec qui elle sÂ’est unie en "une seule chair" prend conscience à son tour, sur sa parole, quÂ’il est devenu père. Tous deux ont la responsabilité de la paternité et de la maternité potentielles, et ensuite effective. LÂ’homme ne peut pas ne pas reconnaître, ou ne pas accepter, le résultat dÂ’une décision qui a été aussi la sienne. Comment lÂ’homme pourrait-il nÂ’en faire aucun cas ? Il faut que tous deux, lÂ’homme et la femme, prennent en charge ensemble, vis-à-vis dÂ’eux-mêmes et vis-à-vis des autres, la responsabilité de la vie nouvelle quÂ’ils ont suscitée.

Sexualité responsable.

Être coopérateur de Dieu dans la transmission de la vie comporte une responsabilité dans lÂ’exercice de la sexualité. Pour de justes raisons, les époux peuvent vouloir espacer les naissances de leurs enfants. Il leur revient de vérifier que leur désir ne relève pas de lÂ’égoïsme mais est conforme à la juste générosité dÂ’une paternité responsable.

LorsquÂ’il sÂ’agit de mettre en accord lÂ’amour conjugal avec la transmission responsable de la vie, la moralité du comportement ne dépend pas de la seule sincérité de lÂ’intention et de la seule appréciation des motifs; mais elle doit être déterminée selon des critères objectifs, tirés de la nature même de la personne et de ses actes, critères qui respectent, dans un contexte dÂ’amour véritable, la signification totale dÂ’une donation réciproque et dÂ’une procréation à la mesure de lÂ’homme.

La continence périodique, les méthodes de régulation des naissances fondées sur lÂ’auto-observation et le recours aux périodes infécondes sont conformes aux critères objectifs de la moralité. Dans ce contexte, le couple expérimente le fait que la communion conjugale est enrichie par les valeurs de tendresse et dÂ’affectivité qui constituent la nature profonde de la sexualité humaine, jusque dans sa dimension physique.

Réflexions du prêtre ou de l'accompagnateur

Dialogue

  • Pourquoi le don réciproque des époux est-il ouvert à la vie? LÂ’Encyclique Humanae vitae a défendu le couple contre lÂ’ingérence des pouvoirs publics. Pourquoi?
  • Quelles sont les valeurs qui inspirent les méthodes de régulation naturelle de la fertilité? Comment les transmettre aux jeunes, aux fiancés, aux époux?

Résolutions

Je vous salue Marie. Regina Familiae: ora pro nobis

Prière de l'Evangelium vitae

Chant final

6. Les droits de l'enfant

Chant d'entrée
Récitation du Notre Père
Lecture de la Bible

"LÂ’ange du Seigneur sÂ’approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis dÂ’une grande crainte, mais lÂ’ange leur dit:Â’Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple: aujourdÂ’hui vous est né un sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le SeigneurÂ’"(Lc 2, 9-11).

Réflexion

Faiblesse et prix de la vie de l'enfant.

La vie humaine, avant et après la naissance, connaît une situation de grande précarité. "Avant même de te former au ventre maternel, je tÂ’ai connu; avant même que tu sois sorti du sein, je tÂ’ai consacré" (Jr 1, 5): lÂ’existence de tout individu, dès son origine, est dans le plan de Dieu. Comment imaginer quÂ’un seul instant de ce merveilleux processus de lÂ’apparition de la vie puisse être soustrait à lÂ’action sage et aimante du Créateur et laissé à la merci de lÂ’arbitraire de lÂ’homme?

La révélation du Nouveau Testament confirme la reconnaissance incontestée de la valeur de la vie depuis son commencement. La valeur de la personne dès sa conception est célébrée dans la rencontre entre la Vierge Marie et Élisabeth, et entre les deux enfants quÂ’elles portent en elles. Ce sont précisément eux, les enfants, qui révèlent lÂ’avènement de lÂ’ère messianique: dans leur rencontre, la force rédemptrice de la présence du Fils de Dieu parmi les hommes commence à agir. "Aussitôt — écrit saint Ambroise — se font sentir les bienfaits de lÂ’arrivée de Marie et de la présence du Seigneur... Élisabeth fut la première à entendre la parole, mais Jean fut le premier à ressentir la grâce: la mère a entendu selon lÂ’ordre de la nature, lÂ’enfant a tressailli en raison du mystère".

Droits qui le protègent.

Tout homme sincèrement ouvert à la vérité et au bien peut, avec la lumière de la raison et sans oublier le travail secret de la grâce, arriver à reconnaître, dans la loi naturelle inscrite dans les coeurs (cf. Rm 2, 14-15), la valeur sacrée de la vie humaine depuis son commencement jusquÂ’à son terme; et il peut affirmer le droit de tout être humain à voir intégralement respecter ce bien qui est pour lui primordial. La convivialité humaine et la communauté politique elle-même se fondent sur la reconnaissance de ce droit.

Il y a aujourdÂ’hui une multitude dÂ’êtres humains faibles et sans défense qui sont bafoués dans leur droit fondamental à la vie, comme le sont, en particulier, les enfants à naître. La vie de lÂ’homme vient de Dieu, cÂ’est son don, son image et son empreinte, la participation à son souffle vital. Dieu est donc lÂ’unique Seigneur de cette vie: lÂ’homme ne peut en disposer. De la sacralité de la vie découle son inviolabilité, inscrite depuis les origines dans le coeur de lÂ’homme, dans sa conscience.

La vie de lÂ’homme est le bien humain majeur que nous tous nous devons protéger. CÂ’est pourquoi la Déclaration Universelle des Droits de lÂ’Homme affirme que "Tout individu a droit à la vie" (art.3) et la Charte des Droits de la Famille du Saint Siège (1983) confirme que la "vie humaine doit être absolument respectée et protégée dès le moment de sa conception" (art. 4). Il sÂ’en suit que " aussi bien avant quÂ’après leur naissance, les enfants ont droit à une protection et à une assistance spéciales" (art.4 d). Le fruit de la génération humaine depuis le premier moment de son existence exige donc un respect inconditionné; il doit être respecté et traité comme une personne et les droits de la personne humaine doivent lui être reconnus, en particulier le droit inviolable de tout être humain innocent à la vie.

Au sein de la famille, communauté de personnes, une attention très spéciale sera réservée à lÂ’enfant, de façon à développer une profonde estime pour sa dignité personnelle comme aussi un grand respect pour ses droits que lÂ’on doit servir généreusement. Cela vaut pour tous les enfants, mais cÂ’est dÂ’autant plus important que lÂ’enfant est plus jeune, ayant besoin de tout, ou quÂ’il est malade, souffrant ou handicapé.

Tout ce qui se dit de la dignité de la personne humaine doit sÂ’appliquer à lÂ’enfant non encore né, parce que ce nÂ’est pas la naissance qui confère la dignité, mais le fait dÂ’être un individu de nature rationnelle, et celui-ci lÂ’est depuis le premier instant de sa conception. Il est déjà un être que Dieu aime pour lui-même. De plus, dans le cas de lÂ’enfant à naître, à cette dignité sÂ’adjoint une plus grande fragilité.

Réflexions du prêtre ou de l'accompagnateur

Dialogue

  • Quel est le fondement des droits des enfants? Sont-ils des droits propres (qui appartiennent à lÂ’enfant en tant que tel) ou viennent-ils de leur reconnaissance sociale?
  • Respecter les droits des enfants est lÂ’affaire de la civilisation. QuÂ’ajoute la vision chrétienne?

Résolutions

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Prière de l'Evangelium vitae

Chant final

7. Les enfants face à la "culture de mort"

Chant initial
Récitation du Notre Père
Lecture de la Bible

"Hérode, voyant quÂ’il avait été joué par les mages, fut pris dÂ’une violente fureur et envoya mettre à mort, dans Bethlehem et tout son territoire, tous les enfants de moins de deux ans, dÂ’après le temps quÂ’il sÂ’était fait préciser par les mages. Alors sÂ’accomplit lÂ’oracle du prophète Jérémie: ‘Une voix dans Rama sÂ’est fait entendre, pleur et longue plainte: cÂ’est Rachel qui pleure ses enfants; et elle ne veut pas quÂ’on la console, car ils ne sont plusÂ’"(Mt 2, 16-18).

Réflexion

Les attentats contre la vie naissante.

Parmi les attentats contre la vie, il y a ceux quiconcernent la vie naissante. Ils présentent des caractéristiques nouvelles par rapport au passé et soulèvent des problèmes dÂ’une particulière gravité: par le fait quÂ’ils tendent à perdre, dans la conscience collective, leur caractère de ‘crimeÂ’ et à prendre paradoxalement celui de ‘droitÂ’, au point que lÂ’on prétend à une véritable et réelle reconnaissance légale de la part de lÂ’État et, par suite, à leur mise en oeuvre grâce à lÂ’intervention gratuite des personnels de santé eux-mêmes. Ces attentats frappent la vie humaine dans des situations de très grande précarité, lorsquÂ’elle est privée de toute capacité de défense. Encore plus grave est le fait quÂ’ils sont, pour une large part, réalisés précisément à lÂ’intérieur et par lÂ’action de la famille qui, de par sa constitution, est au contraire appelée à être "sanctuaire de la vie". Nous sommes face à une véritable structure de péché, caractérisée dans de nombreux cas comme une réelle "culture de mort". On peut, dÂ’une certaine manière, parler dÂ’une guerre des puissants contre les faibles.

Contraception et "contraceptifs" abortifs.

Il est fréquemment affirmé que la contraception, rendue sûre et accessible à tous, est le remède le plus efficace contre lÂ’avortement. Mais les contre-valeurs présentes dans la "mentalité contraceptive" — bien différentes de lÂ’exercice responsable de la paternité et de la maternité, réalisé dans le respect de la pleine vérité de lÂ’acte conjugal — sont telles quÂ’elles rendent précisément plus forte cette tentation, face à la conception éventuelle dÂ’une vie non désirée. De fait, la culture qui pousse à lÂ’avortement est particulièrement développée dans les milieux qui refusent lÂ’enseignement de lÂ’Église sur la contraception. Certes, du point de vue moral, la contraception et lÂ’avortement sont des maux spécifiquement différents,mais, même avec cette nature et ce poids moral différents, la contraception et lÂ’avortement sont très souvent étroitement liés, comme des fruits dÂ’une même plante. La vie qui pourrait naître de la relation sexuelle devient ainsi lÂ’ennemi à éviter absolument, et lÂ’avortement devient lÂ’unique réponse possible et la solution en cas dÂ’échec de la contraception.

Malheureusement, lÂ’étroite connexion que lÂ’on rencontre dans les mentalités entre la pratique de la contraception et celle de lÂ’avortement se manifeste toujours plus; et cela est aussi confirmé de manière alarmante par la mise au point de préparations chimiques, de dispositifs intra-utérins et de "vaccins" qui, distribués avec la même facilité que les moyens contraceptifs, agissent en réalité comme des moyens abortifs aux tout premiers stades du développement de la vie du nouvel individu.

La procréation artificielle.

Les différentes techniques de "procréation artificielle" ou "fécondation artificielle" donnent lieu à de nouvelles formes dÂ’attentats contre la vie. Outre le fait quÂ’elles soient moralement inacceptables, parce quÂ’elles séparent la procréation du contexte unitif de lÂ’acte conjugal, ces techniques comportent un fort pourcentage dÂ’"échec".

De plus, ces techniques supposent aujourdÂ’hui habituellement la "création" dÂ’embryons en nombre supérieur à ceux qui seront effectivement transférés dans le sein de la mère. Ces embryons, appelés "surnuméraires", sont congelés en vue dÂ’une implantation ultérieure, si nécessaire. Lorsque celle-ci nÂ’a pas lieu dÂ’être faite, ces embryons doivent être finalement détruits, ou utilisés pour la recherche médicale. Avec ces procédés, aux finalités opposées, la vie et la mort sont soumises aux décisions de lÂ’homme, qui en vient ainsi à se constituer donateur de vie et de mort sur commande.

Réflexions du prêtre ou de l'accompagnateur

Dialogue

  • Pourquoi lÂ’avortement chirurgical, les contraceptifs abortifs, la fécondation artificielle constituent-ils des attentats contre la vie naissante? QuÂ’y a-t-il de commun entre eux et la contraception et la stérilisation?
  • Quelles sont les caractéristiques de la "culture de la vie"?

Résolutions

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Prière de l'Evangelium vitae

Chant final

8. La gravité du crime de l'avortement

Chant initial
Récitation du Notre Père
Lecture de la Bible

"Ils sÂ’écoulent comme les eaux qui sÂ’en vont, ils se fanent comme lÂ’herbe quÂ’on piétine. Ils passent comme la limace qui sÂ’en va en fondant comme lÂ’avorton de la femme qui ne voit pas le soleil.Avant que vos chaudrons ne sentent les ronces, encore vivants, le tourbillon les emporte!"(Ps.58,8-10).

Réflexion

Un crime abominable.

Parmi tous les crimes que lÂ’homme peut accomplir contre la vie, lÂ’avortement provoqué présente des caractéristiques qui le rendent particulièrement grave et condamnable. Le deuxième Concile du Vatican le définit comme "un crime abominable", en même temps que lÂ’infanticide. Mais aujourdÂ’hui, dans la conscience de nombreuses personnes, la perception de sa gravité sÂ’est progressivement obscurcie. LÂ’acceptation de lÂ’avortement dans les mentalités, dans les moeurs et dans la loi elle-même est un signe éloquent dÂ’une crise très dangereuse du sens moral, qui devient toujours plus incapable de distinguer entre le bien et le mal, même lorsque le droit fondamental à la vie est en jeu. Devant une situation aussi grave, le courage de regarder la vérité en face et dÂ’appeler les choses par leur nom est plus que jamais nécessaire, sans céder à des compromis par facilité ou à la tentation de sÂ’abuser soi-même.

La gravité morale de lÂ’avortement provoqué apparaît dans toute sa vérité si lÂ’on reconnaît quÂ’il sÂ’agit dÂ’un homicide et, en particulier, si lÂ’on considère les circonstances spécifiques qui le qualifient. Celui qui est supprimé est un être humain qui commence à vivre, cÂ’est-à-dire lÂ’être qui est, dans lÂ’absolu, le plus innocent quÂ’on puisse imaginer: jamais il ne pourrait être considéré comme un agresseur, encore moins un agresseur injuste!

"Interruption de grossesse".

Le reproche du Prophète retentit de manière catégorique: "Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui font des ténèbres la lumière et de la lumière les ténèbres" (Is 5, 20). Précisément dans le cas de lÂ’avortement, on observe le développement dÂ’une terminologie ambiguë, comme celle dÂ’"interruption de grossesse", qui tend à en cacher la véritable nature et à en atténuer la gravité dans lÂ’opinion publique. Ce phénomène linguistique est sans doute lui-même le symptôme dÂ’un malaise éprouvé par les consciences. Mais aucune parole ne réussit à changer la réalité des choses: lÂ’avortement provoqué est le meurtre délibéré et direct, quelle que soit la façon dont il est effectué, dÂ’un être humain dans la phase initiale de son existence, située entre la conception et la naissance.

Maintes fois le choix de lÂ’avortement revêt pour la mère un caractère dramatique et douloureux, lorsque la décision de se défaire du fruit de la conception nÂ’est pas prise pour des raisons purement égoïstes et de facilité, mais parce que lÂ’on voudrait sauvegarder des biens importants. Cependant, ces raisons et dÂ’autres semblables, pour graves et dramatiques quÂ’elles soient, ne peuvent jamais justifier la suppression délibérée dÂ’un être humain innocent.

SÂ’il respecte la vie et lÂ’intégrité de lÂ’embryon et du foetus humain, et sÂ’il est orienté à sa sauvegarde ou à sa guérison individuelle, le diagnostic prénatal est moralement licite. Mais il est gravement en opposition avec la loi morale quand il prévoit, en fonction des résultats, lÂ’éventualité de provoquer un avortement. Aussi, la femme qui demanderait ce diagnostic avec lÂ’intention bien arrêtée de procéder à lÂ’avortement au cas où le résultat confirmerait lÂ’existence dÂ’une malformation ou dÂ’une anomalie, commettrait-elle une action gravement illicite.

Autres responsabilités.

Pour décider de la mort de lÂ’enfant non encore né, aux côtés de la mère, se trouvent souvent dÂ’autres personnes. Avant tout, le père de lÂ’enfant peut être coupable, non seulement lorsquÂ’il pousse expressément la femme à lÂ’avortement, mais aussi lorsquÂ’il favorise indirectement sa décision, parce quÂ’il la laisse seule face aux problèmes posés par la grossesse. Des sollicitations proviennent parfois du cercle familial plus large et des amis. De même les médecins et le personnel de santé sont responsables, quand ils mettent au service de la mort les compétences acquises pour promouvoir la vie. Mais la responsabilité incombe aussi aux législateurs, qui ont promu et approuvé des lois en faveur de lÂ’avortement et aux administrateurs des structures de soins utilisées pour effectuer les avortements. Une responsabilité tout aussi grave pèse sur les institutions internationales, les fondations et les associations qui luttent systématiquement pour la légalisation et pour la diffusion de lÂ’avortement dans le monde.

Réflexions du prêtre ou de l'accompagnateur

Dialogue

  • QuÂ’est-ce qui fait la gravité particulière de lÂ’avortement? La personne plus responsable dans une telle décision est elle toujours ou seulement la mère? Qui sont les autres personnes responsables?
  • Comment peut-on venir en aide aux femmes en difficulté à cause de lÂ’attente dÂ’un bébé? Qui soutient-il les centres en faveur de la vie à naître?

Résolutions

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Prière de l'Evangelium vitae

Chant final

9. Les enfants, orphelins de parents vivants

Chant initial
Récitation du Notre Père
Lecture de la Bible

"Ainsi donc lÂ’homme quittera son père et sa mère pour sÂ’attacher à sa femme, et les deux ne feront quÂ’une seule chair"(Mt 19,5).

Réflexion

De graves dommages pour les enfants.

Le divorce tient aussi son caractère immoral du désordre quÂ’il introduit dans la cellule familiale et dans la société. Ce désordre entraîne des préjudices graves:pour le conjoint, qui se trouve abandonné; pour les enfants, traumatisés par la séparation des parents, et souvent tiraillés entre eux; pour son effet de contagion, qui en fait une véritable plaie sociale.

Il faut donc que les sociétés humaines, et en leur sein les familles, qui vivent souvent dans un contexte de lutte entre la civilisation de lÂ’amour et ses antithèses, cherchent leur fondement stable dans une juste vision de lÂ’homme et de ce qui détermine la pleine réalisation de son humanité. Le soi-disant "amour libre" est indéniablement opposé à la civilisation de lÂ’amour; il est dÂ’autant plus dangereux quÂ’il est habituellement proposé comme la traduction dÂ’un sentiment "vrai", alors quÂ’en réalité il détruit lÂ’amour. Tant de familles ont été brisées à cause de cet "amour libre"! Suivre en toute circonstance la "vraie" pulsion affective au nom dÂ’un amour "libre" de toute contrainte, cela signifie, en réalité, rendre lÂ’homme esclave des instincts humains que saint Thomas appelle "passions de lÂ’âme". LÂ’"amour libre" exploite les faiblesses humaines en leur offrant une certaine respectabilité avec lÂ’aide de la séduction et avec lÂ’appui de lÂ’opinion publique. On cherche ainsi à apaiser la conscience en créant un alibi moral. Mais on ne prend pas en considération toutes les conséquences qui en découlent, spécialement lorsque doivent payer, outre le conjoint, les enfants privés de leur père ou de leur mère et condamnés à être en fait orphelins de leurs parents vivants.

Enracinée dans le don plénier et personnel des époux et requise pour le bien des enfants, lÂ’indissolubilité du mariage trouve sa vérité définitive dans le dessein que Dieu a manifesté dans sa Révélation: cÂ’est Lui qui veut et qui donne lÂ’indissolubilité du mariage comme fruit, signe et exigence de lÂ’amour absolument fidèle que Dieu a pour lÂ’homme et que le Seigneur Jésus manifeste à lÂ’égard de son Eglise.

Une famille pour qui en est dépourvu.

Les familles chrétiennes sauront sÂ’ouvrir à une plus grande disponibilité en faveur de lÂ’adoption et de la prise en charge des enfants privés de leurs parents ou abandonnés par eux. Ces enfants, en retrouvant une chaude atmosphère familiale, peuvent alors faire lÂ’expérience de lÂ’amour attentif et paternel de Dieu, et grandir ainsi dans la sérénité et la confiance dans la vie.

Les orphelins et les enfants privés de lÂ’assistance de leurs parents ou de leurs tuteurs doivent jouir dÂ’une protection particulière de la part de la société. Pour ce qui est des enfants qui doivent être confiés à une famille ou adoptés, lÂ’Etat doit instaurer une législation qui facilite à des familles aptes à le faire lÂ’accueil des enfants ayant besoin dÂ’être pris en charge de façon temporaire ou permanente, et qui, en même temps, respecte les droits naturels des parents.

Les couples qui font lÂ’expérience de la stérilité physique sauront sÂ’inspirer de cette perspective, riche en valeur et en engagement. Les familles chrétiennes qui dans la foi reconnaissent tous les hommes comme fils du même Père des Cieux, répondront généreusement aux besoins des enfants des autres familles, les aidant et les aimant comme membres de lÂ’unique famille des enfants de Dieu. Les parents chrétiens pourront ainsi étendre leur amour au delà des liens de sang, établissant des liens enracinés dans lÂ’esprit et qui se développent dans le service concret des enfants des autres familles, qui souvent manquent des choses les plus nécessaires.

Réflexions du prêtre ou de l'accompagnateur

Dialogue

  • Où se trouve la racine du fait que tant dÂ’enfants soient "des orphelins de parents vivants"? Lorsque les parents décident de divorcer, respectent-ils le droit des enfants?
  • Quels sont les remèdes à proposer face à la situation des enfants "orphelins de parents vivants"? LÂ’adoption, le placement... autres? Lesquels?

Résolutions

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Prière de l'Evangelium vitae

Chant final

10. Le droit des enfants à être aimés, accueillis et éduqués en famille

Chant initial
Récitation du Notre Père
Lecture de la Bible

"Enfants, obéissez à vos parents, dans le Seigneur: cela est juste. Honore ton père et ta mère, tel est le premier commandement auquel soit attachée une promesse: pour que tu tÂ’en trouves bien et jouisse dÂ’une longue vie sur la terre. Et vous, parents, nÂ’exaspérez pas vos enfants, mais usez, en les éduquant, de corrections et de semonces qui sÂ’inspirent du Seigneur"(Eph.6, 1-4).

Réflexion

École d'humanité.

La famille est en quelque sorte une école dÂ’enrichissement humain. Mais, pour quÂ’elle puisse atteindre la plénitude de sa vie et de sa mission, elle exige une communion des âmes empreinte dÂ’affection, une mise en commun des pensées entre les époux et aussi une attentive coopération des parents dans lÂ’éducation des enfants. La présence agissante du père importe grandement à leur formation; mais il faut aussi permettre à la mère, dont les enfants, surtout les plus jeunes, ont tant besoin, de prendre soin de son foyer.

La tâche éducative de la famille trouve ses racines dans sa participation à lÂ’oeuvre créatrice de Dieu. Les parents, parce quÂ’ils ont donné la vie à leurs enfants, ont la très grave obligation de les élever et, à ce titre, doivent être reconnus comme leurs premiers et principaux éducateurs. Le rôle éducatif des parents est dÂ’une telle importance que, en cas de défaillance de leur part, il peut difficilement être suppléé. CÂ’est aux parents, en effet, de créer une atmosphère familiale, animée par lÂ’amour et le respect envers Dieu et les hommes, telle quÂ’elle favorise lÂ’éducation totale, personnelle et sociale, de leurs enfants. La famille est donc la première école des vertus sociales nécessaires à toute société.

Les premiers et principaux éducateurs.

Le droit et le devoir dÂ’éducation sont pour les parents quelque chose dÂ’essentiel, de par leur lien avec la transmission de la vie; quelque chose dÂ’original et de primordial, par rapport au devoir éducatif des autres, en raison du caractère unique du rapport dÂ’amour existant entre parents et enfants; quelque chose dÂ’irremplaçable et dÂ’inaliénable, qui ne peut donc être totalement délégué à dÂ’autres ni usurpé par dÂ’autres. Outre ces caractéristiques, on ne peut oublier que lÂ’élément le plus radical, de nature à qualifier le devoir éducatif des parents, est lÂ’amour paternel et maternel, qui trouve dans lÂ’oeuvre de lÂ’éducation son accomplissement en complétant et en perfectionnant pleinement leur service de la vie. De source quÂ’il était, lÂ’amour des parents devient ainsi lÂ’âme et donc la norme qui inspirent et guident toute lÂ’action éducative concrète, en lÂ’enrichissant des valeurs de douceur, de constance, de bonté, de service, de désintéressement, dÂ’esprit de sacrifice, qui sont les fruits les plus précieux de lÂ’amour.

Pour les parents chrétiens, la mission éducative trouve aussi sa source, dÂ’une manière nouvelle et spécifique, dans le sacrement de mariage, qui les consacre à lÂ’éducation proprement chrétienne des enfants et les appelle donc à participer à lÂ’autorité et à lÂ’amour mêmes de Dieu Père et du Christ Pasteur, tout comme à lÂ’amour maternel de lÂ’Eglise, afin quÂ’ils puissent aider leurs enfants dans leur croissance humaine et chrétienne.

Les parents sont donc les premiers et les principaux éducateurs de leurs enfants et ils ont aussi une compétence fondamentale dans ce domaine: ils sont éducateurs parce que parents. Ils partagent leur mission éducative avec dÂ’autres personnes et dÂ’autres institutions, comme lÂ’Eglise et lÂ’Etat; toutefois cela doit toujours se faire suivant une juste application du principe de subsidiarité. En vertu de ce principe, il est légitime, et cÂ’est même un devoir, dÂ’apporter une aide aux parents. En effet, les parents ne sont pas en mesure de répondre seuls à toutes les exigences du processus éducatif dans son ensemble, particulièrement en ce qui concerne lÂ’instruction et le vaste secteur de la socialisation. Toutes les autres personnes qui prennent part au processus éducatif ne peuvent agir quÂ’au nom des parents, avec leur consentement et même, dans une certaine mesure, parce quÂ’ils en ont été chargés par eux.

Les valeurs essentielles.

Les parents doivent, avec confiance et courage, former leurs enfants au sens des valeurs essentielles de la vie humaine. Les enfants doivent grandir dans une juste liberté devant les biens matériels, en adoptant un style de vie simple et austère, bien convaincus que lÂ’homme vaut plus par ce quÂ’il est que par ce quÂ’il a. Entre les individualismes et les égoïsmes de toute sorte, les enfants doivent acquérir le sens de la justice véritable - qui seule conduit au respect de la dignité personnelle de chacun - et davantage encore le sens de lÂ’amour authentique, qui est fait dÂ’attention sincère et de service désintéressé à lÂ’égard des autres, en particulier des plus pauvres et des plus nécessiteux.

Réflexions du prêtre ou de l'accompagnateur

Dialogue

  • Pourquoi les parents sont-ils les premiers responsables de lÂ’éducation de leurs enfants? En quel sens y a-t-il responsabilité de lÂ’école, de lÂ’Eglise, de lÂ’Etat en la matière?
  • Quelles sont les valeurs centrales dans la tâche des éducateurs? Y-a-t-il une différence entre enseigner et éduquer?

Résolutions

Je vous salue Marie. Regina Familiae: ora pro nobis

Prière de l'Evangelium vitae

Chant final

11. L'éducation sexuelle de l'enfant: vérité et signification

Chant initial
Récitation du Notre Père
Lecture de la Bible

"Enfin, frères, tout ce quÂ’il y a de vrai, de noble, de juste, de pur, dÂ’aimable, dÂ’honorable, tout ce quÂ’il peut y avoir de bon dans la vertu et la louange humaines, voilà ce qui doit vous préoccuper"(Phil., 4,8).

Réflexion

LÂ’éducation à lÂ’amour.

LÂ’éducation à lÂ’amour comme don de soi représente lÂ’indispensable préliminaire pour les parents appelés à donner à leurs enfants une éducation sexuelle claire et délicate. Le service éducatif des parents visera fermement une culture sexuelle vraiment et pleinement axée sur la personne: la sexualité, en effet, est une richesse de la personne tout entière - corps, sentiments et âme - et manifeste sa signification intime en la portant au don de soi dans lÂ’amour. LÂ’éducation sexuelle - droit et devoir fondamentaux des parents - doit toujours se réaliser sous leur conduite attentive, tant à la maison que dans les centres dÂ’éducation choisis et contrôlés par eux. LÂ’école coopère à lÂ’éducation sexuelle, en se plaçant dans lÂ’esprit qui anime les parents.

Il nÂ’est absolument pas question de renoncer à lÂ’éducation à la chasteté, vertu qui développe la maturité authentique de la personne, en la rendant capable de respecter et de promouvoir la signification nuptiale du corps.

Bien plus, les parents chrétiens réserveront une attention et un soin particuliers à lÂ’éducation à la virginité comme forme suprême du don de soi. Le rôle de lÂ’éducation est de conduire les enfants à la connaissance et à lÂ’estime des normes morales comme garantie nécessaire et précieuse dÂ’une croissance personnelle responsable dans la sexualité humaine.

Une certaine forme dÂ’information sexuelle ne tenant aucun compte des principes moraux et si souvent diffusée aujourdÂ’hui, ne serait rien dÂ’autre quÂ’une introduction à lÂ’expérience du plaisir, même à lÂ’âge de lÂ’innocence, en ouvrant la voie au vice.

Difficultés provenant de lÂ’ambiance culturelle.

A notre époque se manifeste une profonde "crise de la vérité" et, en premier lieu, une "crise des concepts". Les termes "amour", "liberté", "don désintéressé", et même ceux de "personne", de "droits de la personne", expriment-ils vraiment ce que par nature ils signifient ? CÂ’est seulement si la vérité sur la liberté et la communion des personnes dans le mariage et dans la famille retrouve sa splendeur, quÂ’avancera réellement lÂ’édification de la civilisation de lÂ’amour.

LÂ’utilitarisme est une civilisation de la production et de la jouissance, une civilisation des "choses" et non des "personnes", une civilisation dans laquelle les personnes sont utilisées comme on utilise des choses. La femme peut devenir pour lÂ’homme un objet, les enfants, une gêne pour les parents, la famille, une institution encombrante pour la liberté des membres qui la composent. Pour sÂ’en convaincre, il suffit dÂ’examiner certains programmes dÂ’éducation sexuelle, introduits dans les écoles souvent malgré lÂ’avis contraire et même les protestations de nombreux parents; ou bien les tendances à favoriser lÂ’avortement qui cherchent en vain à se dissimuler sous le soi-disant "droit de choisir" ("pro choice"). Le soi-disant "sexe sûr", promu par la "civilisation technique", en réalité, du point de vue de tout ce qui est essentiel pour la personne, nÂ’est radicalement pas en sécurité, et il est même gravement dangereux.

Un amour qui nÂ’est pas "beau", cÂ’est-à-dire qui se trouve réduit à la seule satisfaction de la concupiscence (cf. 1 Jn 2, 16), ou à un "usage" mutuel de lÂ’homme et de la femme, rend les personnes esclaves de leurs faiblesses. A notre époque, certains "programmes culturels" ne mènent-ils pas vers un tel esclavage? Ce sont des programmes qui "jouent" sur les faiblesses de lÂ’homme, le rendant ainsi toujours plus faible et sans défense.

Préparer aux rapports avec les autres.

Dans lÂ’éducation, il ne faut pas négliger non plus la question essentielle du discernement de la vocation et, dans ce cadre, particulièrement de la préparation à la vie conjugale. Il ne faut pas oublier que la préparation à la future vie de couple est surtout une tâche de la famille.En effet, la préparation éloignée commence dès lÂ’enfance, selon la sage pédagogie familiale qui vise à conduire les enfants à se découvrir eux-mêmes comme doués dÂ’une psychologie à la fois riche et complexe, et dÂ’une personnalité particulière, avec ses propres forces et aussi ses faiblesses. CÂ’est la période durant laquelle on inculque peu à peu lÂ’estime pour toute valeur humaine authentique, dans les rapports interpersonnels comme dans les rapports sociaux, avec ce que cela comprend pour la formation du caractère, pour la maîtrise de soi et lÂ’usage correct de ses propres inclinations, pour la manière de considérer et de rencontrer les personnes de lÂ’autre sexe.

Réflexions du prêtre ou de l'accompagnateur

Dialogue

  • Pourquoi lÂ’éducation sexuelle des enfants est-elle essentielle? Quelles sont les valeurs liées à la sexualité?
  • Pourquoi faut-il faire oeuvre de présence à lÂ’école de ses enfants et vérifier le contenu des cours ou des rencontres sur lÂ’éducation sexuelle? Comment aider les enfants, depuis tout petits, à rejoindre leur future vocation conjugale?

Résolutions

Je vous salue Marie. Regina Familiae: ora pro nobis

Prière de l'Evangelium vitae

Chant final

12. Le droit des enfants à être éduqués dans la foi

Chant initial
Récitation du Notre Père
Lecture de la Bible

"Et quand ils eurent accompli tout ce qui était conforme à la Loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. Cependant lÂ’enfant grandissait, se fortifiait et se remplissait de sagesse. Et la grâce de Dieu était sur lui"(Lc. 2, 39-40).

Réflexion

Gratuité et éducation dans la foi.

Le saint Baptême est le fondement de toute la vie chrétienne, le porche de la vie dans lÂ’Esprit ("vitae spiritualis ianua") et la porte qui ouvre lÂ’accès aux autres sacrements. Par le Baptême nous sommes libérés du péché et régénérés comme fils de Dieu, nous devenons membres du Christ et nous sommes incorporés à lÂ’Eglise et faits participants à sa mission.La pure gratuité de la grâce du salut est particulièrement manifeste dans le Baptême des enfants. LÂ’Eglise et les parents priveraient dès lors lÂ’enfant de la grâce inestimable de devenir enfant de Dieu sÂ’ils ne lui conféraient le Baptême peu après la naissance. Les parents chrétiens reconnaîtront que cette pratique correspond aussi à leur rôle de nourriciers de la vie que Dieu leur a confié.

Au travers de lÂ’éducation chrétienne, les parents aident leurs enfants à devenir chaque jour plus conscients du don reçu de la foi; tout en les amenant graduellement à la connaissance du mystère du salut, ils les forment à vivre selon lÂ’homme nouveau dans la justice et la sainteté, et ils contribuent ainsi à faire croître le Corps Mystique. La mission de lÂ’éducation exige que les parents chrétiens proposent à leurs enfants tous les contenus qui sont nécessaires à la maturation graduelle de leur personnalité dÂ’un point de vue chrétien et ecclésial. La mission éducative de la famille, dans laquelle lÂ’Evangile est transmis et dÂ’où lÂ’Evangile rayonne, arrive à un point où la vie même de la famille devient itinéraire de foi, et, dÂ’une certaine façon, initiation chrétienne et école pour les disciples du Christ. Dans la famille, tous les membres évangélisent et sont évangélisés.

Evangélisation dans la famille.

Les parents, en vertu de leur ministère éducatif, au travers du témoignage de leur vie, sont les premiers messagers de lÂ’Evangile pour leurs enfants. De plus, en priant avec leurs enfants, en sÂ’adonnant avec eux à la lecture de lÂ’Evangile, et en les introduisant dans lÂ’intimité du Corps du Christ au travers de lÂ’initiation chrétienne, deviennent parents dans le sens le plus plein du terme. Un des domaines dans lesquels la famille est donc irremplaçable est assurément celui de lÂ’éducation religieuse, qui lui permet de se développer comme "Eglise domestique". LÂ’éducation religieuse et la catéchèse des enfants situent la famille dans lÂ’Eglise comme un véritable sujet actif dÂ’évangélisation et dÂ’apostolat. Il sÂ’agit dÂ’un droit intimement lié au principe de la liberté religieuse.

LÂ’aide des autres institutions.

Les familles, et plus concrètement les parents, ont la liberté de choisir pour leurs enfants un modèle dÂ’éducation religieuse et morale déterminé, correspondant à leurs convictions. Mais, même quand ils confient ces tâches à des institutions ecclésiales ou à des écoles dirigées par un personnel religieux, il est nécessaire que leur présence éducative demeure constante et active.

Pour que les parents chrétiens puissent accomplir dignement leur ministère éducatif, lÂ’État et lÂ’Eglise ont lÂ’obligation de donner aux familles toute lÂ’aide possible pour quÂ’elles puissent exercer adéquatement leur fonction éducative. Il convient donc de souligner la nécessité dÂ’une solidarité étroite entre les familles qui peut sÂ’exprimer en divers types dÂ’organisations, comme les associations familiales pour les familles. Il est donc important que les familles cherchent à nouer entre elles des liens de solidarité. En outre, cela leur permet un échange de services éducatifs: les parents sont formés par dÂ’autres parents, les enfants par des enfants. Une tradition éducative particulière est ainsi créée, à laquelle le caractère dÂ’"Eglise domestique" propre à la famille donne toute sa vigueur.

Réflexions du prêtre ou de l'accompagnateur

Dialogue

  • Comment transmettre la formation chrétienne aux enfants, depuis leurs premières années, en cohérence avec le don du baptème?
  • Outre lÂ’exercice de pratiques de piété dans la famille, comment engager les enfants à participer à dÂ’autres activité de foi: paroissiales, de groupe, dans des initiatives variées?

Résolutions

Je vous salue Marie. Regina Familiae: ora pro nobis

Prière de l'Evangelium vitae

Chant final

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