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CATÉCHÈSE PRONONCÉE 
PAR LE CARDINAL BERNARDIN GANTIN

Mercredi 16 août 2000, 


Soyez bénis et honorés d'être venus si nombreux et si divers à ce rendez-vous exceptionnel du Jubilé de l'An 2000. Ces jours vous sont particulièrement consacrés et il serait de trop de vous inviter à en faire un temps de joie, de reviviscence spirituelle et de grande espérance. Je sais que vous en avez conscience, comme en témoigne votre présence qui signifie déjà que vous avez soif de quelque chose d'essentiel.

Le thème pour lequel j'ai été convié à réfléchir avec vous, par une catéchèse adaptée, et à vous aider à communier ainsi à la grâce de ce temps précieux du jubilé, est, comme vous le savez, "l'Emmanuel:  le Dieu-avec-nous". Nous organiserons cette réflexion en trois temps: 

1) Nous verrons le contexte biblique qui nous offre le titre d'Emmanuel et sa signification première, à savoir la présence de Dieu au milieu des hommes. Cette évocation de l'histoire biblique nous permettra de comprendre que l'événement de l'Annonciation n'est pas un fait fortuit. Quand Dieu s'adresse aux hommes, il le fait en grand pédagogue. Il prépare le terrain.

2) Puis, dans une deuxième partie, nous présenterons divers développements que suggère la compréhension ouverte de ce thème dans la vie de Jésus. Nous chercherons en quoi les valeurs que nous découvrirons peuvent nourrir votre attente. Car, nous savons qu'elle est bien grande.

3) Enfin, nous nous demanderons avec vous quelle espérance apporte la compréhension du mystère de l'Emmanuel, et comment elle peut faire de vous des témoins, capables de relever les défis de notre temps.

1. Le contexte biblique

Pour bien comprendre le sens de l'Emmanuel:  Dieu-avec-nous, il nous faut entrer dans la perspective du thème général de ce grand Jubilé des Jeunes:  "Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous". C'est l'évangéliste Saint Jean qui l'affirme dès le premier chapitre de son Evangile au verset 14. Ce verset nous parle tout simplement de l'Incarnation qui est l'acte merveilleux par lequel Dieu inaugure, dans le temps et dans l'espace, l'appropriation de notre humanité, en la personne de son Fils, Jésus, pour nous sauver.

Nous disons dans le temps parce qu'il y a deux mille ans de cela. Et cet événement s'inscrit dans une longue préparation d'un peuple, élu à cette fin, Israël. Ce que nous appelons ici l'espace, c'est le choix de ce peuple dont est issue Marie, fille de Sion, qui a vécu dans un pays précis, la Palestine. Toute l'histoire de l'Incarnation est marquée par les traditions de ce peuple.

D'où tenons-nous alors cette belle appellation d'Emmanuel? Elle nous vient de l'Evangile de Matthieu qui raconte comment Jésus fut engendré; et vers la fin de son récit cet auteur sacré affirme:  "Or, tout ceci advint pour accomplir cet oracle prophétique du Seigneur:  voici que la vierge concevra et enfantera un fils, auquel on donnera le nom d'Emmanuel, nom qui se traduit:  "Dieu-avec-nous"" (Mt 1, 22-23).

L'évangéliste Matthieu est très sensible aux attentes de ses compatriotes juifs; il veut convaincre ses auditeurs que Jésus est non seulement des leurs, mais qu'il est aussi le Messie attendu, parce que annoncé par les prophètes. Celui qui l'a annoncé est le grand prophète Isaïe. C'est lui qui, le premier, a proclamé:  "Voici, la jeune fille est enceinte et va enfanter un fils qu'elle appellera Emmanuel" (Is 7, 14). Matthieu a donc adopté cette citation pour en faire une lecture messianique.
Vous connaissez, je n'en doute pas, les belles pages tonifiantes et poétiques de ce grand messager de la parole de Dieu. Isaïe est le prophète du messianisme, de l'espérance et des promesses libératrices du peuple élu. Et, à travers ce dernier, c'est la libération de toute l'humanité qu'il vise.

Plusieurs chapitres de son livre sont présentés comme les signes de l'Emmanuel, notamment le chapitre 11 qui est d'une captivante beauté. On le considère aussi comme celui du Nouveau David qui n'est personne d'autre que Jésus. 

"Un rameau sortira de la souche de Jessé... Sur lui reposera l'esprit du Seigneur, esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de vaillance". Il creusera les sillons du paradis retrouvé: 

"Le loup habitera avec l'agneau, le léopard se couchera près du chevreau
Le veau et le lionceau
seront nourris ensemble,
un petit enfant les conduira...
Le nourrisson s'amusera
sur le nid du cobra.
Sur le trou de la vipère,
le jeune enfant étendra la main".

Cette belle parabole qui nous montre l'alliance des contraires est présentée comme une expression de la réalisation de l'ère messianique. C'est la victoire finale du bien sur le mal. C'est la manifestation du triomphe de l'Enfant-Roi, l'Emmanuel, la restauration de l'harmonie initiale.

Il sera appelé "Fils du Très Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père" (Lc 1, 32). Matthieu commence la généalogie de Jésus Christ en le présentant comme "Fils de David, Fils d'Abraham" (Mt 1, 1). Cette ascendance qui le lie à David, le roi théocratique et à Abraham, le père des croyants, l'auréole d'une noblesse qui montre sa grandeur.

Je vous invite à méditer ces pages comme des moments fondateurs et un rêve dans lequel nous sommes appelés à entrer pour la pacification et la purification de l'univers. Une utopie dirait-on aujourd'hui, mais une utopie qui libère de l'enlisement où nous figent le doute et la médiocrité qui éloignent souvent du bonheur. La présence de Jésus dans nos vies rassure.

C'est à ce message, plein d'élévation, de l'Ancien Testament, qu'il faut lier l'oracle de Luc. Et, pour que la boucle soit bien bouclée, il convient d'ajouter que l'ange de l'Annonciation, Gabriel, avait dit à Joseph qu'il donnerait à l'enfant qui va naître le nom de Jésus qui veut dire en Hébreux "Dieu sauve".

Jésus, l'Emmanuel, le Dieu qui est avec nous est toujours le Dieu qui sauve. Il est parmi nous par Amour; il sauve par Amour. Il sauve du péché et du mal. Ce n'est pas un Dieu de peur mais un Dieu qui inspire crainte et confiance. La personne de Jésus inspire confiance.
C'est avec cette perspective qu'il faudra entrer dans le mystère de l'Emmanuel, avec votre effervescence spirituelle et morale juvénile qui est légitime parce qu'elle exprime la vie dont vous débordez. Cela est une chance pour le monde.


2. Emmanuel, Dieu-avec-nous, espérance pour l'homme

Je sais que l'une des tentations qui guettent quiconque s'adresse à la jeunesse, c'est de chercher à lui plaire ou à ne pas lui déplaire. Mais je me suis rendu compte que cette attitude ne sert pas les jeunes et, de toute évidence, comble rarement les souhaits et l'attente des plus conscients. Ce dont vous avez besoin, c'est de la Vérité, celle qui peut vous aider à éclairer les horizons de votre vie et vous permettre d'en affronter les défis.

Mais la vérité qui dure et passe les obstacles est celle qui vient de Dieu. Ce n'est pas celle qui s'organise en fonction des critères d'utilité, c'est celle qui découle de l'essence des choses dont Lui seul détient les secrets.

Dieu est avec nous, c'est vrai! Dieu est avec l'homme depuis les origines du monde. Il l'a créé à son image et à sa ressemblance. Dieu avait donc créé une proximité avec l'homme. L'idée d'image et de ressemblance qu'on lit dans la Genèse en est une expression forte. Cela veut dire que Dieu a mis quelque chose de sa transcendance et de son immanence en nous et cette transcendance crée en tout homme un besoin d'absolu qui peut prendre diverses formes.

C'est de cette vérité profonde que Saint Augustin veut rendre compte quand il écrit:  "Tu nous as fait pour Toi, Seigneur, et notre coeur est sans repos tant qu'il ne demeure en Toi". Quel don extraordinaire! Quel bonheur inouï d'avoir une soif insatiable de son Créateur et de le chercher sans cesse, même si c'est souvent à tâtons! Quelle chance d'avoir un Maître qui se laisse chercher! C'est tout simplement parce qu'il éprouve un respect profond pour la liberté de l'homme.

L'ambition déraisonnable de l'Homme, symbolisée par les prétentions d'Adam et d'Eve, a voulu provoquer une distance indéfinie entre le Créateur et sa créature. Cette tentative de l'homme de se croire l'égal de Dieu et donc le centre de soi va abîmer l'image de marque inscrite en lui. Adam le premier homme et Eve la première femme s'éloignent et prennent ainsi le chemin de la Mort, alors que Dieu les a faits pour la Vie. Dieu reprend l'initiative et recrée l'homme en son Fils, Jésus, l'Emmanuel, le Dieu-avec-nous.

Dans et par le Verbe de Dieu fait chair, la proximité de Dieu avec l'homme se rétablit. C'est cela la nouvelle merveille, à laquelle les penseurs des vérités sur Dieu donnent le beau nom de grâce. La distance est alors rompue en l'Emmanuel qui devient chemin de Dieu vers l'homme et chemin de l'homme vers Dieu.

En l'Emmanuel, l'homme retrouve sa noblesse, parce qu'il a du prix aux yeux de Dieu. Jésus nous révèle par son être et son action en faveur de l'homme le sens de notre humanité et la profondeur de la divinité qui la transfigure.

Toute la mission du Christ sur terre, par ses paroles et ses gestes, a pour but d'en témoigner. En Jésus, l'Emmanuel, Dieu manifeste son amour et son souci de s'occuper de tout homme et de tout l'homme. On pourrait appeler cela la "passion" de Dieu pour l'homme.

Jésus guérit l'aveugle (Mc 8, 22-26, Mc 10, 46-52) et ouvre son regard sur la valeur inestimable des choses quand on les lit dans la lumière de Dieu; mais Jésus indique en même temps que c'est Lui, la véritable Lumière qu'il faut suivre pour ne pas marcher dans les ténébres (Jn 8, 12).

Au sourd-muet, il redonne la possibilité d'entendre la Parole de Dieu, de communiquer sans entrave avec ses semblables et aussi la mission de proclamer les merveilles de Dieu (Mc 7, 31-36). Sa prole est vérité parce qu'il est le Verbe de Dieu.

Au paralytique (Jn 5, 1-20), il redonne la grâce de pouvoir s'assumer avec responsabilité:  "Lève-toi et marche".

A la prostituée, Jésus restaure sa dignité de femme et de fille de Dieu et nous montre que chacun de nous vaut plus que ses misères:  "Va et désormais ne pèche plus" (Jn 8, 1-12).

Dans le regard de Dieu sur nous, nul n'est donc laissé pour compte. Jésus condamne  avec  vigueur  le  péché  et voue toute sa vie au salut du pécheur. L'une des plus belles pages de l'Evangile pour symboliser l'indicible bonté de Dieu, révélée par Jésus, l'Emmanuel est, sans nul doute, la figure emblématique du père miséricordieux, plus communément appelée, la parabole de l'enfant prodigue (Lc 15, 11-32).

De cette Libération de l'homme par Jésus, l'Emmanuel, Saint Augustin rend compte dans une homélie de Noël, avec son génie lumineux. Voici ce qu'il dit:  "Homme, éveille-toi:  pour toi Dieu s'est fait homme. Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera. Pour toi, je le répète Dieu s'est fait homme.

Tu serais mort pour l'éternité, s'il n'était né dans le temps. Tu n'aurais jamais été libéré de la chair du Péché, s'il n'avait pris la ressemblance du péché...

La Vérité a germé de la terre, parce que le Verbe s'est fait chair. Et du Ciel s'est penchée la justice, parce que les dons les meilleurs, les présents merveilleux viennent d'en haut...".

On ne peut donc mieux exprimer la proximité de Dieu. Elle se manifeste devant le Mal et au coeur des malheurs. Le nom d'élection que Dieu destine à son Fils, envoyé pour nous sauver, celui d'Emmanuel correspond donc bien à l'attente profonde de l'homme. Jésus, l'Envoyé du Père, porté par la puissance de l'Esprit peut dire:  "Je suis la Voie, la Vérité et la Vie".

La grâce de la révélation du Père qui nous est faite par le Fils, l'Emmanuel, dans l'Esprit, est un don gratuit. Ce don appelle notre gratitude qui doit se manifester par notre chant de louange et d'adoration et aussi par notre devoir d'en témoigner. "Allez, de toutes les nations faites mes disciples" (Mt 28, 19). C'est pourquoi les Apôtres ont pu dire plus tard:  ce que nous avons vu et entendu nous ne pouvons pas le taire.

Vous aussi, mes amis, ce que vous avez vu et entendu, en ce temps de Jubilé, ce que vous avez vécu avec les jeunes de tous les continents, ce que Dieu vous donne de découvrir, il vous revient de ne pas avoir peur de le proclamer et d'en être des témoins.


3. L'Emmanuel fait de nous des témoins

L'Emmanuel, cette dénomination qui signifie la présence de Dieu dans la vie et l'histoire de l'humanité ne peut et ne doit pas être comme une simple affiche de publicité; ce n'est pas non plus un slogan;  c'est  un  appel  à  la  prise  de conscience que Dieu n'est pas loin; c'est une invitation à la responsabilité; c'est une incitation à l'engagement au nom de l'Amour reçu et à partager. C'est un don de soi au service de la vie. Mais qui aime la vie et qui peut aspirer à en jouir plus que la jeunesse?

Emmanuel, le Dieu-avec-nous n'est pas une fiction. Car, si Dieu se révèle à travers son Fils, Jésus, comme un Chemin, il faut le suivre. S'il est la Vérité, il faut l'écouter. S'il est la Vie, il faut en vivre et tout faire pour la rayonner.

Le Pape n'arrête pas d'inviter les jeunes au courage de l'engagement lucide:  "N'ayez pas peur". Si Dieu s'est fait proche, ne vous éloignez pas de Lui. N'ayez pas peur de vous engager pour proclamer que Dieu n'est pas loin, qu'il est avec l'homme, en donnant un corps à son Fils Bien Aimé pour qu'en Lui nous puissions rêver de Dieu.

La conscience de la présence de Dieu au milieu de nous n'est pas non plus une illusion, ce n'est pas un mythe pour nous endormir, comme l'ont écrit certains pen-seurs; c'est un motif majeur pour croire que Dieu nous prend au sérieux et qu'en retour il faut le prendre au sérieux.

Vous pouvez donc puiser dans cette confiance des raisons de mobiliser les énergies de tout votre être pour faire profiter les autres des fruits d'un attachement conscient à Dieu.
C'est toujours une perte pour l'humanité lorsque la jeunesse perd les raisons de vivre pour l'Amour. Or l'Amour qui nous vient de Dieu par l'Emmanuel est inaltérable. Il est fidèle et ne trompe jamais.
Ne vous laissez pas vaincre par les dérives et les déviations qui vous sollicitent en faisant miroiter des voies de facilité, en évacuant toute perspective morale de votre vie comme un étouffement de la liberté. Dieu ne peut accepter de voir mourir ce don précieux qu'est la liberté. L'Eglise non plus ne le peut ni ne le veut, elle qui a pour mission d'aider chaque chrétien dans ce monde à en éclairer l'usage.

C'est évident, vous êtes de ce temps, votre temps avec ses réalisations merveilleuses et fascinantes. Il ne faut pas cultiver l'illusion que c'est ailleurs que vous aurez à investir les capacités d'amour qui sont en vous. C'est dans ce monde qu'il faut faire éclater les forces de vie qui bouillonnent en vous. L'Eglise ne vous demande pas autre chose. Il faut vous y investir pour que le monde découvre en vous l'éclat de son éternelle jeunesse.

C'est au coeur de ce monde qui est le vôtre que Jésus vous accompagne et vous sollicite comme des messagers de la présence de Dieu au milieu des hommes, la présence d'un Dieu qui sauve.
Il faudra y proclamer, à votre manière et selon vos dons spécifiques que, malgré les difficultés que l'on peut rencontrer, la vie vaut d'être vécue; que chacune de nos vies a du prix aux yeux de Dieu; que grâce à la solidarité des peuples, des nations et des Etats, nul ne sera de trop dans la "Maison commune". Vous avez les moyens, par votre détermination patiente et constante, d'aider le monde à sortir du cercle vicieux de la violence pour bâtir une fraternité sans frontières, au-delà des barrières et de la distance.

Il faudra témoigner, à votre manière, que l'homme a besoin de transcendance. L'immanence seule ne lui suffit pas. La contestation de l'au-delà n'est pas une libération. La rage de vivre dans une logique matérialiste de consommation effrénée, qui limite tout à cette terre, parce qu'il n'y a pas d'autre vie, finit par réduire l'homme à une chose et à l'exposer à une autodestruction lente.

Il vous faudra témoigner que chaque liberté doit être protégée et promue. Mais que le monde ne peut vivre sans Morale. "La morale enseignée par l'Eglise, comme le dit le Père André Manaranche, n'est pas un fardeau... mais véritablement la défense de l'homme contre la tentative de son abolition".

Dans cette perspective, la foi chrétienne n'est pas une histoire du passé comme certaines idéologies du moment, enlisées dans le culte de l'éphémère, tentent de le faire croire. Lors-qu'elle reconnaît la création comme l'oeuvre d'un Dieu personnel qui se veut proche, la foi chrétienne ne veut pas étouffer la Raison dans son déploiement au service du devenir humain. La foi chrétienne veut mettre la Raison à sa noble place de don de Dieu en l'homme, créé à son image et à sa ressemblance.
Ce dont souffre aujourd'hui la jeunesse, c'est d'être poussée à vivre sans raison de vivre. Or tout le monde sait que, quand il n'y a plus rien pour quoi il vaut la peine de vivre et de mourir, la vie ne vaut plus la peine d'être vécue.

Mobilisez-vous contre toutes les forces de mort qui rongent l'humanité et qui détruisent la jeunesse. Elles ont aujourd'hui pour nom:  le sida, la faim, la drogue, l'injustice qui écrase les pauvres, la violence, le terrorisme religieux, politique et nationaliste.

Mais ne perdez jamais de vue que l'engagement du meilleur de vous-mêmes pour un monde nouveau, plus fraternel, plus solidaire et moins égoïste ne doit jamais s'accompagner d'aucun fanatisme. Pour être oeuvre d'amour, et c'est de cela qu'il s'agit avant tout, votre témoignage doit avoir pour charte fondamentale le respect de l'autre, dans ses biens et surtout dans sa vie. La tolérance est une vertu cardinale pour tout chrétien assoiffé de liberté pour soi et pour les autres.

Le témoignage de ses convictions profondes, qui se fait dans l'amour, est parfois un véritable chemin de croix. Il demande la patience de l'ensemencement dont le nom évangélique est l'espérance, même si cette vertu n'est pas une caractéristique de la jeunesse.

La foi chrétienne est l'avant-poste de la liberté humaine. La démarche d'humilité, de repentance et de conversion, initiée par le Pape Jean Paul II, dans le cadre du Grand Jubilé de l'An 2000, en témoigne. Une Eglise, soucieuse de conquérir le meilleur d'elle-même au service des hommes auxquels le Seigneur l'envoie ne peut être qu'une école de grande espérance.

Considérez votre jeunesse comme une chance et un don de Dieu pour notre temps, pour le monde et pour l'Eglise. Soyez des hommes de courage, de convictions et de générosité. Soyez des veilleurs sans relâche et des éveilleurs à une conscience responsable face aux défis de notre temps.

Si Dieu est avec nous qui sera contre nous, a dit le psalmiste? Voici que son nom est Emmanuel. L'ange Gabriel qui annonça à Marie qu'elle serait la Mère de l'Emmanuel lui avait signifié qu'elle serait habitée par la puissance de l'Esprit. Rassurée que Dieu était avec elle, Marie s'abandonna et son espérance éclata en hymne de louange parce que Dieu agissait par son humble servante.

Lorsque l'ange du Seigneur révéla la Bonne Nouvelle de la naissance du Messie, le Sauveur, à l'humanité, symbolisée par le peuple pauvre des bergers, ceux-ci étaient dans la crainte, mais comme Marie, ils furent rassurés. La cour céleste manifesta par son hymne de louange que quand Dieu se fait proche, c'est toujours une occasion de joie, parce que moment d'espérance. "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes, objets de sa complaisance".

Comment ne pas espérer que vous aussi vous sortirez, à l'occasion de ce Jubilé, de toutes vos craintes pour vous laisser porter par la grâce de la présence de Dieu dans le monde et dans nos vies.

"Soyez sans crainte"! Avec l'Emmanuel, le Dieu-avec-nous, soyez les missionnaires de l'Espérance. Le monde vous attend.

 

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