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 Pontifical Council for the Pastoral Care of Migrants and Itinerant People

People on the Move

N° 96 (Suppl.), December 2004

 

LA RENCONTRE

 

 

M. l’Abbé José da Silva LIMA, Professeur

Université Catholique Portugaise

Centre Régional de Braga, Portugal

La rencontre est au cœur de ce Congrès Mondial comme elle est aussi au centre du développement humain personnel, culturel et civilisationnel. Quand quelqu’un pense, dès le plus jeune âge, il le fait dans la logique de quelque chose qu’il rencontre. Quelque chose, quelqu’un, un regard, un geste, un gémissement, une voix, et même un silence, sont à l’origine de la rencontre avec la pensée. L’être humain est un animal différent parce que, très tôt, il apprend à formaliser les surprises des rencontres successives, sans lesquelles il ne se fait ni n’avance. L’être humain est essentiellement être de rencontre, capable de dire les choses, de contempler la beauté qui l’éblouit, de désirer toujours plus pour rencontrer et même de réfléchir sur les rencontres indésirables et de se positionner face à leur éventuelle utilité. Ce Congrès est la preuve de cette décision de jouer la vie personnelle sur la rencontre, de confronter les orientations des uns et des autres, de faire en sorte que le futur dépende de cet espace d’intercommunication, rempli de mouvements de présence et de surprises qui transforment, solidarisent, freinent, justifient et édifient. Nous sommes devant une structure anthropologique fondamentale, si nous pensons à ce qui nous institue dans la vie.

La pensée rend possible la différence humaine. Les pierres ne se rencontrent pas mais se juxtaposent et s’amoncellent. Les animaux forment des couples, des groupes plus ou moins organisés, sentent la proximité et perçoivent les odeurs, même à distance; ils peuvent même s’unir, s’accoupler; toutefois, ils ne se rencontrent pas, bien qu’ils puissent être ensemble. Deux ballons de football peuvent se toucher et se croiser, peuvent tracer des trajectoires, mais ils ne se rencontrent pas. Ils se cognent. Quand on parle de rencontre, la pensée est sous-jacente comme signe de différence créatrice. Il ne s’agit pas d’un fait brut, mais réflexif. La rencontre indique une réalité qui existe et qui sait se dire, qui structure et devient sujet, qui recrée et symbolise. De la rencontre naît la vie, toujours précédée de la parole qui la dit. Et quand le bébé rencontre pour la première fois, il balbutie aussi les premiers sons, plongeant initialement dans les symboles qui le disent différent. De plus, la rencontre de la parole est le déploiement de toute la culture qui le précède ainsi que la traduction d’une originalité, la sienne. Alors, les rencontres se succèdent, comme si son développement n’avait besoin de rien d’autre.

Mais que disons-nous quand nous parlons de rencontre? – Il est sûr que nous décelons des précédents, peut-être comme pré-rencontre. Il y a son déploiement en tant que rencontre qui continue de l’être quand elle devient rencontre manquée. Puis, viennent ses conséquences, une réalité nouvelle, la post-rencontre qui témoigne peut-être des signes de la rencontre. Ainsi, je proposerai trois ouvertures de ce thème qui m’a été proposé: la pré-rencontre, la rencontre et la rencontre manquée, et la post-rencontre. Cela semble un jeu, comme celui de la vie que nous avons entre les mains comme un don offert. C’est dans le jeu de cette réalité que les cultures se transforment, qu’il peut y avoir bien-être et bonheur, que l’on peut penser à un panorama universel possible et équilibré pour tous. Quand on cultive la différence de la pensée, la rencontre ouvre de nouvelles harmonies, ce qui rend le projet humain singulier. On entrevoie que la perspective de cette étude se situe dans un projet anthropologique chrétien, dans un registre pastoral. Il est intéressant de réfléchir sur ce que nous sommes pour qu’il y ait réellement service quand il y a rencontre entre les peuples (comme le suggère le thème de ce Congrès).

Pré-rencontre

Déjà en 1969, la Commission Pontificale pour le Tourisme et la Mobilité Humaine caractérisait une « nouvelle ère » dans laquelle l’Eglise venait de rentrer, dans sa rencontre avec le monde. « Eglise et Mobilité Humaine », la Lettre aux Conférences épiscopales, ratifiée par la suite par Paul VI en 1974, définissait cette « ère » comme ère post-industrielle, marquée par des « mutations rapides et profondes qui s’étendent progressivement à tout l’univers », faisant clairement allusion au nº 4 de la Constitution Conciliaire Gaudium et Spes[1]. Les mutations en question sont particulièrement liées au dispositif scientifico-technique qui croissait alors sans peur et qui n’a cessé de s’imposer dans le cadre général du monde au long des dernières décennies. De fait, les supports disponibles pour le développement humain, individuel et collectif, se sont profondément modifiés au cours des dernières générations. Toute rencontre a besoin de ces supports. Parler légitimement « d’ère nouvelle » suppose un cadre suffisant et différent qui rende possibles de nouvelles façons d’être dans le monde, constituant un capital préalable pour celui qui commence un processus de maturation. Il s’agit d’une des bases indispensables de la pré-rencontre, de la condition de sa réalisation et pour cela du développement humain, social et communautaire. Dans un registre agraire, industriel ou tertiaire, le capital préalable est différencié. 

La « nouvelle ère » dans laquelle nous avançons aujourd’hui est marquée par la propre transformation des moyens disponibles, ce qui constitue un facteur d’accélération de mutation. La vitesse acquise dans les différentes activités où chaque être humain se réalise est implacable et irréfrénable. Si, dans un passé récent, la question des rythmes des chaînes industrielles auxquels les hommes et les femmes étaient soumis était préoccupante, cette question de l’accélération est devenue un facteur relativement universel puisque tous les êtres humains, dépendant des produits techniques (et de leur actualisation) dans les méandres les plus privés de l’existence, y sont sujets. C’est une des réalités, préalablement disponibles, qui marque aujourd’hui de façon indélébile toute rencontre et, par conséquent, le développement. 

Dans cette « nouvelle ère », le capital préalable ne se caractérise pas seulement par l’accélération, mais aussi par une individualisation accentuée, ce qui peut mener aux limites d’un fort individualisme, sans horizons de rencontres. On peut avoir la tentation d’un développement en régime de solitude conquise, dans lequel le bonheur peut se trouver dans la satisfaction immédiate et où la nécessité même de la rencontre soit trahie et étouffée par des choix d’anonymat et de massification. En réalité, nos sociétés, sophistiquées au niveau technologique, font face au phénomène de l’individualisme, du surconfort sans affrontement, de la solitude par option, de l’hédonisme comme source de bonheur. La pré-rencontre est marquée par cette réalité comme fait acquis. Dans le capital préalable, on trouve ce stigmate, l’éducation interpersonnelle étant aujourd’hui substituée par l’équipement, ce qui peut constituer une menace pour la rencontre comme structure anthropologique de base. La sophistication des équipements peut provoquer une hyper-individualisation, ce qui modifie sûrement la rencontre.

30 ans plus tard, la menace de l’isolement a pu provoquer une aliénation accentuée, fustigée par l’émergence d’un dieu nouveau, le Moi, encadré par un système qui a provoqué l’oubli de la relation. A une époque marquée par la réalisation à l’extérieur, hors de soi, a rapidement succédé une autre époque marquée par l’idolâtrie de l’intérieur, le « moi » devenant auto-référence revêtue de sacralité. Le phénomène même de la « privatisation du religieux » a cette base dans le capital social qui l’encadre. La préservation du moi, dans le confort hédoniste, peut traduire une idolâtrie insoutenable en tant qu’isolement et par conséquent en tant qu’amputation. Amputée de son extériorité, l’intériorité peut être malade, réduisant toute la réalité à elle-même et s’enfermant dans le sanctuaire égotiste sans développement possible. C’est aussi une marque de la pré-rencontre. Il s’agit d’une aliénation subtile, qui caractérise beaucoup de parcours de notre époque, fuyant toute proposition de communauté, admettant seulement la transcendance du « moi ». La vague gnostique est un des sentiers de cette aliénation.

On peut aller plus loin dans ce diagnostic de la pré-rencontre. La culture environnante, comme capital-source de chacun dans le développement qu’il prétend, est fortement médiatisée. L’être humain, homme ou femme, est aujourd’hui incité, séduit, de façon radicale. En tant qu’être naturellement destiné à davantage, il est sollicité de toutes parts, naissant perpétuellement à de nouveaux appétits, dans la rencontre de réalités qui, dans son environnement, éveillent son appétit. La communication à distance, maximisée par le dispositif technologique disponible, remplit le berceau d’appétits toujours nouveaux insoupçonnables. Culture de jouissance constante, le contexte socio-culturel environnant est aussi production menaçante de nouveauté, faisant émerger des nécessités par la création préalable de sa satisfaction. La communication social de masse, intégratrice de cette logique, est implantée en tout lieu de la planète, activant constamment des désirs nouveaux et entraînant ainsi chacun sur une route de vulnérabilité démesurée. Etre de désir, homme ou femme, chacun jouit d’un mécanisme instigateur qui satisfait en produisant et qui invente le désir. C’est aussi ici que s’enracine le désir, comme recherche constante d’autre chose, très proche de la question touristique qui nous intéresse. De fait, les Media constituent un pouvoir important qui développe trop de désirs, vu que la planète est grande et que la vie terrestre est trop courte pour réaliser le programme de recherche. Le phénomène complexe du tourisme, inscrit dans la nature itinérante de l’être humain et dans sa condition de pèlerin, compte avec cette fenêtre ouverte sur l’univers installée dans le quotidien même isolé de chacun. Surtout depuis le Concile Vatican II, l’émergence de nouvelles nécessités dans ce domaine est notoire, à en juger par la documentation produite par les instances de gouvernement de l’Eglise, documents, directoire, lettres, allocutions, brefs discours, interventions, symposiums, congrès, allocutions de circonstance[2]. De fait, le style pastoral de l’Eglise est une preuve évidente de ce signe de la pré-rencontre. En fond d’un tourisme réel croissant est la réalité d’un tourisme psychologique qui approfondit dans l’être humain cette recherche incessante de la nouveauté. L’exotique, le différent, l’inhabituel adviennent comme réalité virtuelle sur le plateau globalisé qu’est le monde, signes d’inégalités et de dissymétries au point de vue réel et géographique. 

Si les ombres sont épaisses dans la réalité donnée aux générations en développement, elles apparaissent liées à la richesse inégalable qui intègre le légat qui leur est offert, comme pré-rencontre. Elle concerne le capital réel disponible, les moyens à portée, les leçons des parcours déjà réalisés, les notes d’évaluation facilement assimilées et, surtout, la capacité de création de futur, par le désir et l’expectative. Les altérations mêmes dans le domaine de l’offre constituent des chances nouvelles qui empêchent l’endormissement dans l’installation, promouvant l’alerte constante de chaque être humain comme être en chemin, dans une trajectoire qui lui est propre dans l’ouverture au futur qui vient. L’époque à laquelle nous vivons est de non-repos, d’inquiétude, d’instabilité, ce qui constitue une chance qui réveille des tentations, du marasme et des routines. Au niveau de la pré-rencontre, on assiste à une stimulation constante basée sur ce qui pourra venir, sur les nouvelles hypothèses qui pourront surgir à court terme, ce qui est un levier contre l’installation, l’accommodement et l’arrêt. De plus, la conjugaison des facteurs de la pré-rencontre s’affirme comme instrument mesurant un état d’alerte, un statut de sentinelle, une position de vigilance, très caractéristiques de l’être humain comme pèlerin.

La pré-rencontre, comme capital culturel offert, n’existe pas sans Evangile. Inscrit dans des signes innombrables dans le contexte quotidien de tous, l’Evangile n’est pas seulement le patrimoine du monde occidental, mais il est sous-jacent à l’ensemble des recherches incessantes de toute l’humanité. Avec une histoire longue et documentée, depuis le « croissant fertile », l’Evangile marque les cultures de façon indélébile et définitive depuis l’Incarnation de Dieu, mais il est semé de façon propédeutique sur les pas de milliers d’aïeux. C’est à cette richesse inquiétante de la pré-rencontre qu’il ne faut pas renoncer, ayant la certitude que ses vestiges sont décelables sous de nombreuses formes de recherche religieuse laissant leurs traces depuis des millénaires. En Orient, au Nord et au Sud, il y a des vestiges d’une réflexion et de rencontres avec le divin: autant de chemins pédagogiques qui indiquent l’Evangile de Notre Seigneur. Le patrimoine chrétien ne se confine pas au territoire religieux du christianisme, mais s’ouvre aux différentes formes d’expérience religieuse qui marquent l’évolution de l’humanité. C’est une donnée qu’il devient nécessaire d’équationner dans le panorama religieux contemporain, ce qui permettra l’enracinement d’une attitude de dialogue franc dans la recherche commune de frères confrontés à la fragilité et mendiants de sens. Comprendre les harmonies de la rencontre apparaît comme la tâche de tous, dans un esprit de pèlerinage commun, sans hégémonies culturelles ni évaluations précipitées, mais dans la conscience d’un patrimoine commun à multi facettes traduisant la soif spirituelle qui traverse tous les peuples, soif qui s’allie à la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus.

Comme donnée préalable à toute rencontre, il y a une histoire sainte, remplie de récits et de personnages qui, dans notre profession de foi, atteint sa plénitude dans le personnage de l’homme-Dieu. C’est dans la mire de ce personnage singulier que toute l’aventure passée s’est réalisée, comme c’est à sa lumière que l’on donne sens à l’aventure des deux derniers millénaires. Cette proposition de la richesse inépuisable de la pré-rencontre n’est en rien réduction ou suprématie arrogante. Il s’agit, oui, de comprendre l’unité du désir humain et de son attente traduite en tant de recherches gravées dans une histoire multimillénaire. C’est aussi ainsi que l’on peut comprendre la Bible comme récit sacré de toutes les aventures de cette soif inépuisable, révélant finalement que tout correspond à un appel original, qui traverse toutes les pages et conduisit Augustin d’Hippone à ce commentaire très célèbre: « tu nous a faits, Seigneur, et notre cœur ne peut reposer pas tant qu’il ne repose pas en toi »[3]. Pré-rencontre des rencontres possibles, il existe un réseau de rencontres singulières, qui deviennent paradigmatiques et totales dans l’expérience du Verbe Incarné. Les annonces n’appartiennent pas seulement aux récits du temps des Patriarches, des Rois ou des Prophètes. Leur trame s’inscrit aussi dans tout ce qui précède l’aventure d’Abraham, ce qui consolide l’arc unitaire de toute l’humanité en son point le plus haut et le plus définitif, le Christ, comme Principe et Fin.

Ce fond évangélique qui traverse l’aventure de toutes les générations constitue une donnée reçue, un don offert de façon permanente, qu’il importe de ne pas négliger dans la perception de la rencontre comme réalité contemporaine. L’histoire sainte qui mène à l’Evangile est tissée de rencontres religieuses de teneur naturaliste, d’étonnement et d’épouvante devant les phénomènes naturels ou de peur provoquée par les évènements. La rencontre fait avancer l’histoire sainte, quand de la peur contemplative naissent les interrogations qui ne trouveront de réponse sensée que plus tard. Avec l’histoire du salut s’ouvre une nouvelle page de rencontres, dans lesquelles la perception de l’au-delà est chaque fois plus orientée, mais laissant de côté des rencontres d’une autre nature; une tradition religieuse n’épuise pas en soi la richesse de ce processus humain d’accès à la réalité divine, qui se développe en chaîne de rencontres successives. L’histoire s’intensifie et la perception de la précédence apparaît avec une clarté meilleure, jusqu’à la rencontre définitive de Dieu avec l’homme dans son Verbe Incarné. En Lui la trame des rencontres reste ouverte, comme trame d’accès au bonheur et à son expansion. La rencontre assoiffe telle une source inépuisable, ce qui apparaît dans le récit évangélique de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine[4]. En Jésus, la rencontre est rencontre de proximité, de rupture de barrières, en régime de fraternité universelle, détruisant le mur de séparation entre les ennemis d’un même territoire et mettant en évidence, dans une femme à l’accès interdit, le don inépuisable de la soif qui fait aller plus loin[5]. Si, ici, la rencontre est de teneur symbolique, celle du calvaire est de destruction de toutes les barrières, quand, les bras étendus, le pardon est le fruit de la rencontre avec le Père, manifestant la plénitude de Son Amour: « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font »[6]. Ce sont des rencontres de plénitude, dont toute rencontre d’aujourd’hui peut se réclamer. Elles appartiennent au tissu culturel, à la pré-rencontre de tous.

Rencontre et rencontre manquée

Rencontre. Son expérience est universelle, en tous temps, époques et lieux. La vie des hommes et des femmes, dans les coins les plus reculés des villages, dans les territoires claniques, dans les grandes agglomérations urbaines, est tissée de rencontres. Rencontres habituelles, rapidement transformées en routines, rencontres désirées ou programmées, rencontres inespérées et même imposées et non désirées. La rencontre est une réalité anthropologique sans laquelle la vie n’est ni ne se développe. Elle peut survenir sur l’itinéraire d’une préparation soignée dans tous les détails et dans l’insouciance des loisirs. Elle se prévoit, désire, planifie ou s’impose, se supporte ou s’endure. D’une façon ou d’une autre, elle ne cesse d’être, de s’installer, d’engendrer le futur. Les trajectoires humaines sont tissées par elle, comme compagnon inconditionnel, comme fil secret de leur propre développement. D’ailleurs, elle apparaît de façon simple et fragile, marquant secrètement l’histoire de chacun, comme si elle n’avait pas d’autres alternatives. Elle s’installe, modifie et crée la nouveauté. Elle engendre toujours plus, meilleur et provoque des passages. Elle altère, surprend, déstabilise. Il y a de la couleur, de la magie et du sentiment. Elle provoque l’ouverture, incite, donne naissance à des rêves. Elle ferme, répare, fortifie, équilibre et déséquilibre, crée des ruptures et provoque des sauts dans l’inconnu. Elle contente et mécontente. Elle crée des énergies. Elle ouvre des horizons de lumière et charge d’ombres. Elle fait désirer l’espérance et développe les regrets.

Rencontre. Son étymologie impose une réalité non solitaire. Elle révèle son caractère de triade, comme point de départ. Il y a une intériorité dont le dynamisme ou l’action se révèlent avec l’autre. Au départ, toute rencontre ne se fait pas dans le vide, mais suppose quelqu’un (comme intériorité) dans la relation avec un autre.Voilà la triade: in, cum, alter.Que ce soit dans une simple rencontre de la vie quotidienne, pour routinière qu’elle soit, que ce soit dans une rencontre mondiale, dûment programmée dans le détail, la réalité dont on parle suppose des sujets distincts en rapprochement qui, de façon plus ou moins explicite selon les circonstances, décident d’agir en commun, d’être face à face, de cheminer dans un sens ou de se diriger vers un but, faisant ainsi (de façon plus ou moins consciente) une découverte. Toute rencontre explicite ainsi la structure trinitaire qui, depuis le début, intègre le développement humain: quelqu’un, l’autre et son dépassement (nouveauté de la communion). Homme et femme, les êtres humains sont depuis le début inscrits dans cette structure triangulaire qui, selon la tradition chrétienne, trouve son origine dans la vie trinitaire de Dieu et sa fin dans le couronnement dans Sa Gloire.

Il n’y a pas de rencontre sans identité. Celle-ci peut ne pas être radicalement éveillée et la rencontre survient alors comme surprise. Même ainsi, la structure trinitaire est présente. Quand il est surpris, le sujet entre en altération parce qu’il existe d’une certaine façon. Alors la rencontre transforme, suggère la conscience, active les dynamismes du « moi », même endormi. Si cette conscience est préalable, la surprise de la rencontre peut être un enrichissement plus grand, vu que la personne est éveillée. On voit ici que toute rencontre, comme cadeau d’intériorité, est révélation de soi sur le mode de la surprise qu’elle engendre. Il n’y a pas de rencontre sans quelqu’un qui en soit le protagoniste, même si son identité est fragmentée, dissipée ou perdue. Ainsi, toute rencontre est, pour le sujet, découverte de quelque chose pour soi et en soi, même sans vouloir le dire. L’intériorité dont on parle peut être plus ou moins consciente, unitaire ou fragmentée, mais elle est toujours supposée pour que la rencontre ait lieu. Dans le cas de l’activité touristique, la personne, comme intériorité, est motivée par un parcours de plus, toujours sujette aux surprises de la nature, du patrimoine, du cadre écologique, des relations humaines, ce qui « renforce la construction harmonieuse de la personne »[7], comme le suggère le document du Conseil Pontifical de 2001. Cette disposition permet la rencontre touristique comme occasion d’investissement et d’enrichissement.

Il n’y a pas de rencontre sans altérité. C’est d’ailleurs le jeu entre l’identité et l’altérité qui donne à la rencontre une consistance réelle. C’est ainsi depuis qu’il y a l’homme et la femme, la première exclamation surgissant de la présence de l’autre, comme l’évoque le récit poétique des origines[8]. Dans cette rencontre primordiale, après des rencontres propédeutiques avec les autres formes créées et devant lesquelles il n’y a que nomination, l’homme, dans sa surprise, s’exclame devant un être semblable. A partir d’alors, la rencontre survient comme réalité réflexive, de langage, de culture. L’autre vient rendre son identité à celui qu’il rencontre. Le récit des origines indique, dans la trame de cette première rencontre, cette réalité qui manque, que l’on souhaite rencontrer et qui fait de l’autre son semblable. Là réside l’originalité de la recherche humaine, sur les traces de rencontres successives: il manque quelque chose que seul l’autre peut rendre; l’identité est d’une certaine façon incomplète sans l’autre; c’est dans la rencontre que la « plénitude » peut advenir. La « côte » apparaît dans le récit comme élément symbolique qui aide à prendre conscience du statut voyageur de chaque être humain, du chemin à parcourir à la recherche de ce qui manque. L’exclamation est l’autre nom de la rencontre qui surprend. C’est là que réside, à mon avis, le caractère incontournable de la rencontre comme lieu de la réalisation humaine: l’autre provoque mon exclamation, me rendant mon statut d’être dans le besoin, de pèlerin à la recherche de davantage, de mendiant d’une altérité totale, qui puisse me donner gratuitement ce qui me manque. Touristes ou pèlerins, tous manifestent dans les rencontres successives l’importance d’un autre, qu’ils ne peuvent retenir ni s’approprier, mais qui est indispensable pour sa réalisation.

La rencontre est ainsi, aussi, lieu de transcendance, dans la recherche qu’elle inscrit. L’autre rencontré répond aux besoins sur le moment, mais n’étanche pas la soif de toujours plus. Restant identique, elle apaise la soif sur le moment, mais ne met pas un terme à la recherche, elle fait désirer davantage; son identité n’est pas confiscable. Jamais l’autre ne devient mien. La nécessité demeure ouverte. Encore une fois, le tourisme en expansion et dans ses formes variées, marque cette structure fondamentale de l’être humain, comme réalité ouverte à la transcendance. L’expérience touristique prouve que celui qui choisit cette aventure programme toujours plus; le touriste répond à une certaine nécessité permanente de sortir, d’aller plus loin, de connaître d’autres personnes, se disant que ce qu’il a rencontré n’est pas encore la plénitude. Ainsi, la transcendance, au-delà de toute confession religieuse, est une marque structurante de chaque être humain, que la rencontre elle-même révèle de l’intérieur. Les traditions religieuses adviennent comme systèmes de culture qui tendent à nommer la transcendance elle-même, la faisant leur. Elle sont d’autant plus valides et authentiques qu’elles la préservent comme transcendance. En conséquence, l’identité de l’être humain apparaît aussi dans sa véritable autonomie responsable. C’est ainsi que la tradition judaico-chrétienne gardera son intérêt irrécusable et approfondira sa mission comme service à tout être humain, tant qu’elle confessera la transcendance comme telle, comme cette réalité « qui est » : « je suis celui qui suis », « JE SUIS m’a envoyé vers vous ! »[9]. Ainsi, dans une mission de rencontre, l’être humain approfondira son identité, prenant conscience de sa propre expérience comme être de transcendance. Il ne doit pas rester étonné, ni immobile, à « regarder le ciel », comme les Apôtres à l’Ascension, mais chercher à cheminer de rencontre en rencontre, car le « ciel » est inscrit en lui, faisant signe chaque fois qu’il y a rencontre.

La rencontre est une réalité pascale inscrite dans le processus humain. C’est dans la recherche du renouvellement personnel, de l’intérêt que suggèrent les choses, de la différence qui appartient à l’autre, de la connaissance de la diversité, de l’appropriation de quelque chose de possible, du bien-être, du repos, que les hommes et les femmes se rencontrent. Le Tourisme est ce phénomène marquant de notre temps qui révèle ce dynamisme à satiété. L’échange, la connaissance, la culture, le repos contemplatif, la sérénité dans des espaces écologiques choisis, sont les noms d’un passage réussi, d’un saut dans la qualité. Toute rencontre a cette marque, celle de la nouveauté obtenue par le passage, la transition, Pâques. Il est sûr que cette nouvelle réalité atteinte pourra être tromperie, mirage, illusion transitoire, mais paraître meilleure a priori, au moins comme séduction. L’être humain ne veut pas régresser, mais souhaite aller plus loin. Quand il espère la nouveauté dans la rencontre, il peut être trahi par un déficit de connaissance, par l’incurie préalable ou même par des ruses d’exploitation. La force du passage se fait sur le plateau de l’iniquité, où le mal surgit et séduit. S’il y a Pâques dans la rencontre, il y a un saut vers une nouvelle réalité gratifiante, vers une situation de plus grande humanité. Mais la perversion peut guetter et il est logique que l’on se méfie. La rencontre comble des attentes, rend du sens, marque l’itinéraire de la différence atteinte, connue, aimée. Dans sa logique de liberté, elle peut dévier une identité de son chemin. On prétendait aller plus loin, mais le résultat peut être pernicieux. S’il y a eu plus d’enrichissement, s’il y a eu don, s’il y a eu avancée, la Pâques a été positive, a créé de la richesse en bien-être et en valeurs, a augmenté le capital de lumière et d’énergie. Parfois, ce passage provoque la rencontre qui renvoie au silence de l’être. Le silence est alors la traduction la plus éloquente de l’émerveillement et de la pacification, chacun trouvant ses harmonies dans la communion avec tout l’univers. Le silence apparaît comme plateforme d’accès à l’autre partie de soi, à l’image discrète de l’être où tout commence, où le secret enveloppe et où la parole est entendue avant d’être prononcée. Le silence est une des marques de la Pâque que développe la rencontre. Le silence « n’est pas seulement une certaine modalité du son, mas plutôt une certaine modalité du sens »[10]. Il y a des lieux qui le réclament et l’imposent. Il y en a d’autres qui le créent et le suscitent, donnant ainsi le silence intense comme si c’était « la signature d’un lieu »[11]. Dans les digressions touristiques, souvent le silence surprend, comme s’il s’agissait d’une exclamation de l’âme. Souvent, de la beauté insoupçonnée d’un lieu ou de la fraîcheur d’une peinture surgit le silence, tel un chemin imprévu qui conduit à soi-même et à la réconciliation avec le monde, tel « l’arrêt du temps dans lequel s’ouvre un passage qui offre à l’homme la possibilité de rencontrer son lieu, de gagner la paix »[12] .

La rencontre peut devenir aussi rencontre manquée. Elle est naturellement une occasion de connaissance, de dialogue, de découverte. Elle rend accessible une réalité distante soutenant un enrichissement mutuel des personnes et des cultures, des espaces et des projets. Dans le secteur touristique, la rencontre se révèle profitable non seulement parce qu’elle suscite le contact avec des œuvres culturelles où les signes de Dieu sont éloquents, où Sa providence et Son amour sont présents, mais aussi parce qu’elle ouvre à cette écoute interne au plus profond de son cœur où l’art et la beauté laissent leur écho[13]. Dans le cadre de la mobilité et du contact entre les peuples, les rencontres permettent la perception d’une construction possible d’un tissu social et culturel plus solidaire et plus fraternel puisqu’il y a des preuves bien visibles de la richesse d’un effort de collaboration. On naît ainsi à un autre style de vie, à des comportements de convivialité, de solidarité et d’altruisme[14]. On s’éveille aussi à quelques limites qui mettent en échec les tentations d’abus de pouvoir et de confiance en soi exagérée. Le passage parmi d’autres peuples et à travers d’autres lieux révèle en chaque homme et en chaque femme sa petitesse, leur conférant un statut de partenaire, hors duquel on réussit peu de choses. Il les ouvre à la différence, à l’importance de l’entente et du dialogue avec les autres, à la richesse de la coopération pour la survie commune. Mais il est aussi un risque. Risque de l’irréfléchi, risque d’asphyxie, risque de manipulation, risque d’exploitation, risque même de perversion du sens. La réalité est plus grande que sa perception et la prépondérance peut rapidement se transformer en mal-être, la précipitation en échec du moi et l’empressement irréfléchi en naufrage des raisons et de la vie. La rencontre est alors rencontre manquée, l’estime glissant vers l’insuccès, la découverte vers l’erreur et la tentation vers le péché qui enferme dans une prison. La rencontre manquée déçoit, l’erreur désenchante et le péché affaiblit, même de façon insensible. Il y a des rencontres d’exploitation qui sont des occasions d’immersion dans l’erreur camouflée, menant à des naufrages sans salut possible. Dans le domaine du Tourisme, tout le monde connaît les rencontres manquées que sont les « expériences érotiques », le « sexe avec des mineurs », « l’exploitation économique », la « vente de relations instables », les expériences de souscription à d’autres valeurs de comportement, de commerce de « produits toxiques ». Il s’agit d’un grand risque d’agression, souvent démesuré. Les effets sont alors à caractère pathologique, détruisant des systèmes de valeurs, des personnalités, créant des dépendances et installant des obsessions qui tuent lentement[15]. La surprise peut avoir plusieurs noms, sexe, drogue, expérience, tentations, mode; la rencontre manquée, cependant, aura marqué son lieu sur l’itinéraire d’un être humain, ce qui fragilise et appauvrit la civilisation de la beauté et de la bonté qui, depuis le début, marque la rencontre entre les hommes. Mais, marquée par la chute, toute rencontre est vulnérable.

Post-rencontre

De la rencontre naissent des chemins. L’un d’eux est le chemin de la lucidité. Le mot rencontre désigne aussi un processus de lutte, où il y aura des vainqueurs et des vaincus, où le conflit n’est pas éliminé au départ, mais traduit la dimension de chute dont la rencontre est débitrice. Pastoralement, on exige des attitudes lucides qui sachent pondérer avec réalisme les possibilités et les déviances et qui incluent dans les itinéraires les difficultés majeures du conflit en cause. Rencontrer les autres, c’est aussi faire face à leur démesure, au péché inscrit dans leur culture civilisée, aux ruses cachées dans les produits offerts. Le tourisme comme service de la rencontre entre les hommes intègrera cette coordonnée de lucidité, détectant les obstacles, détruisant les emballages qui camouflent la réalité, démythifiant les lieux et les produits qui avilissent la personne et mettent en danger sa dignité. La lucidité commence à la maison, avant la décision de la rencontre avec quelqu’un de différent, laissant mûrir en soi l’idée que la richesse de la rencontre dépend des parties en présence, mais suppose la richesse et la dignité de celui qui part. On suppose aussi ici un peu d’arithmétique, comme en amour: « Il est nécessaire d’être deux; et pour être deux, il est nécessaire d’être un »[16]. Quand, de la rencontre peut survenir la suppression ou la ruine de l’un d’eux, il n’y a plus rencontre ni service. La lucidité nécessaire naît à la maison, lors de l’étude de l’itinéraire, dans la pondération des obstacles, dans le choix des alternatives, dans la constitution du soutien en cas d’urgence. La communauté chrétienne pourra prêter une collaboration indispensable pour la définition de ce chemin, montrant les voies à suivre, mettant à disposition des notes de recommandation, offrant un carnet de recommandations dans une logique de service de l’homme. Souvent, la lucidité nécessaire n’a pas besoin de grands symboles, mais s’offre en textes courts que le touriste ou le pèlerin s’approprie dans les moments de pause. Ce chemin de lucidité est un bon chemin pastoral, surtout quand il est présent de façon discrète dans les notes brèves d’un patrimoine à visite incontournable. Dans certains cas, il n’y aura pas besoin d’une confession explicite du Christ, puisque, pour le dire, il suffit de défendre la dignité de chacun, alertant contre les procédés subtils qui mèneraient à sa destruction. Il ne s’agit pas tant d’exercice de pouvoir, forçant la liberté, mais plutôt du service avec autorité, aidant chacun à être lui-même[17]. Il est discret, comme est discrète la lucidité à l’horizon de la fraternité universelle.

Un autre chemin ouvert est celui de la pensée. Souvent, dans le cadre pastoral, on tombe dans le gaspillage de solutions pragmatiques. On tombe aussi dans l’oubli de la différence. Ce qui marque la singularité de la rencontre, c’est le fait qu’elle soit une jonction réflexive, une approximation consciente, une occasion de penser et un avènement pensant. Le chemin le plus favorable est celui de l’orientation de la pensée, celui de sa facilitation et de son accroissement avec des conséquences. En tant qu’événements de proximité et de fascinement entre les hommes et les femmes, les rencontres sont d’autant plus importantes qu’elles font penser davantage. Depuis le Concile, au courant d’initiatives concrètes dans le cadre des Eglises locales, l’Eglise a veillé à cette différence qui crée l’originalité humaine. La littérature disponible abonde. Les orientations pastorales sont précédées d’une réflexion approfondie qui provoque des itinéraires nouveaux dans les mentalités. Le secteur du Tourisme en est une preuve. C’est avec des textes de qualité et denses, où la propre personne est en cause, que l’on peut procéder à un retournement des mentalités. Il ne s’agit pas d’un processus simple et encore moins linéaire, mais d’un processus long qui requière de la pondération et de la patience. On ne change pas la réalité avec des solutions superficielles ou avec des règles édictées d’en haut. On change chaque fois que l’on fait réfléchir. La pastorale du Tourisme est un exemple clair de ce chemin. « Evénement social du siècle », comme l’a défini Paul VI, le Tourisme fait penser et c’est parce qu’il fait penser qu’il change[18]. Plus l’Eglise saura faire penser, plus elle rendra un service authentique aux personnes et provoquera la conversion des mentalités. Ce chemin, celui de la promotion de la réflexion, se base plus sur ce que l’homme a d’original et moins sur la publicité maladive des maux du siècle. Sur ce chemin s’inscrit la production de littérature de qualité, à tous les niveaux, pour que hommes et femmes des différents cadrans culturels aient à leur portée des moyens adéquats qui leur permettent d’
être plus, en pensant. On influence plus la mentalité et son changement avec un récit, un roman ou un conte sur la dignité humaine qu’avec un code déontologique, ou avec un ensemble de normes qui porte déjà une certaine aversion préalable, ce qui signifie un ensemble de préjugés tendant à leur destruction. L’Eglise a beaucoup à construire dans ce domaine, en vulgarisant des textes de qualité et en les rendant attractifs, ayant la certitude que c’est à partir de l’intérieur que l’on transforme. Veiller sur la pensée, c’est veiller sur la différence anthropologique. C’est la question d’aujourd’hui quand une grande part de la conjoncture est de nivellement ou même de réduction de l’être humain. Que l’activité de l’Eglise soit centrée sur l’enseignement à penser comme chemin propédeutique à la rencontre de la foi. Après la tentation réductrice d’expliquer Dieu, de Le dévoiler et de Le prouver dans les circonstances de l’histoire, que l’on enseigne à penser, que l’on cultive les itinéraires catéchétiques de réflexion, et Dieu, sans besoin de preuve, sera présent dans les rencontres les plus secrètes de chaque être humain. Etre ludique et de jouissance, l’homme est un être de réflexion. Considéré comme tel, il trouvera son principe et son destin. Le vrai sens qu’il mendie suppose cette activité, la pensée. Il y trouvera son chemin, le plus original.

Après la rencontre, on cultive le chemin de l’esthétique. Eloquente est la cascade qui enveloppe les hommes dans le bruit cosmique inaltérable. Limpide est le vitrail qui les fait plonger dans la symphonie des couleurs. Douce est la voix du Couvent qui le fait syntoniser avec le rythme naturel du cœur. Elancée est l’aiguille de la Cathédrale gothique qui le fait communier avec l’immensité ascendante de l’espace. Reposante est la lumière du style roman qui le fait entrer en lui-même, en syntonie avec l’âme. Fort est le bois qui lui confère de la solidité et qui le maintient en référence de certitude. Simple est la tente qui lui permet de sentir la brise et de respirer le vent qui vient de loin. « La beauté de ta maison » le surprend; la fragilité de la flamme l’attire; l’odeur de l’encens lui touche l’âme. L’accueil fonctionne avec l’âme, puisque c’est d’elle que naît sa beauté. Le mouvement fait marcher, quand on entend la rumeur des pas qui cherchent. Le son, la couleur, la lumière et le souffle sont les qualités d’une esthétique qui fonctionne et provoque, qui interroge et incite au chemin.

La Rencontre ne sera définitive que lorsque la vérité et l’amour se conjugueront. Alors, on fera la fête, célébration du moi et de l’autre, sans confusion, dans la communion que les fait être deux.

BIBLIOGRAPHIE 

BEZANÇON, Jean-Noël – Dieu n’est pas solitaire: la Trinité dans la vie des chrétiens. Paris: Desclée de Brouwer, 1999.

BRUNIN, Jean-Luc – « Accueillir l’étranger ». In Précis de Théologie Pratique. Bruxelas/Montréal: Lumen Vitae/Novalis, 2004, 797-816.

CONSEIL PONTIFICAL POUR LA PASTORALE DES MIGRANTS – Orientations pour la Pastorale du Tourisme.Vaticano: 29 Junho 2001.

DIRECTÓRIO GERAL PARA A PASTORAL DO TURISMO– Vaticano: 27 Março 1969.

GESCHÉ, Adolphe – L’homme. Paris: Cerf, 1993.

LEBRETON, David – Du Silence.Paris: Editions Metailié, 1997.

LETTERAalle Conferenze Episcopali « Chiesa e Mobilita Umana ». Vaticano: 4.5.1978.

SALOMÉ, Jacques – Vivre avec foi: chaque jour… la vie. Canada: Les éditions de l’homme, 2003.

 
[1]COMMISSION PONTIFICALE – Eglise et Mobilité Humaine. Vatican: 1969, nº 4.
[2]Cf. Documentation fournie par la COMMISSION PONTIFICALE POUR LA PASTORALE DES MIGRANTS, pour la préparation de ce Congrès.Vaticano: www.migrants.va
[3]AGOSTINHO, Santo – Confessions.
[4]Cf. J. 4, 1-26.
[5]Cf, J. 4, 15.
[6]Cf. Lc 23, 33-34.
[7]Cf. CONSEIL PONTIFICAL – Orientations pour la Pastorale du Tourisme. Vatican: 2001, nº 7.
[8]Cf. Gn 2, 18-24: “Le Seigneur Dieu transforma la côte qu’il avait prise à l’homme en une femme qu’il lui amena. L’homme s’écria: «Voici cette fois l’os de mes os et la chair de ma chair. » 
[9]Cf. Ex. 3, 11-14: “S’ils me disent: quel est son nom? – que leur dirai-je? » Dieu dit à Moise: « Je suis qui je serai ». Il dit: « Tu  parleras ainsi aux fils d’Israël: Je suis m’a envoyé vers vous. »  
[10]LE BRETON, David – Du silence. Paris: Metaillié, 1997, 146.
[11] Ibidem, 147.
[12] Ibidem.
[13]JOÃO PAULO II, 29.07.2000, doc. 74.
[14]Cf- Ibidem, 77 et 69.
[15]Cette réalité est présente dans la majeure partie des documents romains sur le sujet. On parle de « buts illégaux de la rencontre », de la « violence sur les enfants », de l’exploitation et de la douleur.Cf. JOÃO PAULO II – 1995, Doc., 64; Conseil Pontifical, Orientation pour la Pastorale…, nº 13, 9.
[16]Cf. SALOMÉ, Jacques – Vivre avec soi: chaque jour…. La vie. Québec: ed. de l’homme, 2003,141.
[17]Cf. Ibidem, 129.
[18]Cf. PAUL VI – Documentation du Vatican. 18.8.1963, page 83. Cf. Note 170 du Directoire Général pour la Pastorale du Tourisme.

 

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