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 Pontifical Council for the Pastoral Care of Migrants and Itinerant People

People on the Move

N° 104, August 2007

 

 

Propositions de l’Eglise universelle pour une bonne gestion du phénomène migratoire en Afrique aujourd’hui*

 

S.Exc. Mgr Agostino MARCHETTO

  Secrétaire du Conseil Pontifical pour la Pastorale

  des Migrants et des Personnes en Déplacement

 

1. Je voudrais tout d’abord vous remercier de l’invitation, qui m’a été faite de retourner en Afrique, un continent où j’ai passé vingt années de ma vie sacerdotale, au service du Saint-Siège et de l’Eglise en Afrique. Depuis l’année 2001, je suis Secrétaire du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, dont le rôle est d’exprimer la sollicitude pastorale du Saint-Père pour les personnes en mobilité. C’est une pastorale spécifique, qui démontre que la caritas Christi et Ecclesiae rejoint tout homme, et tout l’homme, où qu’il soit (migrants, internes ou internationaux, réfugiés, déplacés internes à un certain Pays ou exilés, nomades, gens du cirque ou forains, touristes ou pèlerins, pêcheurs, marins ou personnel de navires de croisière, voyageurs aériens ou sur les routes, habitants de la rue ou étudiants étrangers).

Votre colloque a mis en lumière les principales causes de l’émigration africaine et je ne vais pas en revenir ici. Je note simplement que dans l’aventure ou la tragédie, où se lancent ou s’embarquent beaucoup d’émigrés de votre continent, ils trouvent sur leur douloureux chemin l’Eglise « mère et éducatrice », qui a toujours eu une sollicitude maternelle envers tous ceux et celles qui vivent dans des situations difficiles, en leur offrant une aide de première urgence, en s’engageant dans la défense de leur dignité comme personnes et en prenant la défense de leurs droits humains.

2. Je voudrais dire tout de suite que j’ai basé cette présentation, que vous avez voulu pour encadrer vos propositions ecclésiales pour une bonne gestion de ce phénomène migratoire de l’Afrique d’aujourd’hui, sur l’Instruction Erga migrantes caritas Christi[1] qui, en continuité avec les enseignements précédents du Magistère de l’Eglise[2] et dans une remise à jour des nombreux aspects de la pastorale de l’Eglise dans le contexte des migrations, présente une vision globale du phénomène migratoire, en soulignant surtout les aspects religieux et socioculturels, tout en encourageant l’engagement pour un ordre mondial, éthique, économique et politique, plus juste. Ainsi il apparaît déjà que notre concept pastoral est vaste, sans toutefois rien perdre de sa spécificité.

3. La situation qui nous confronte, cette réalité, donc, à laquelle s’adresse notre sollicitude pastorale, a des zones d’ombre et de lumière. Au cours des dernières vingt années le pourcentage de population qui vit avec moins d’un dollar par jour a diminué, passant de 40% à 20%. C’est un beau résultat, n’est-ce pas ? Mais il y a encore plus d’un milliard de personnes qui vivent dans une situation de pauvreté extrême et la moitié de la population mondiale survit avec moins de deux dollars par jour. Devant une telle situation, certainement beaucoup reste à faire pour distribuer de manière plus équitable les bénéfices de la mondialisation et pour affronter de manière plus adéquate les défis de la migration, interne et internationale, volontaire ou forcée, qui est devenue un phénomène structurel (cf. EMCC, nn. 1,8 et 103). D’autre part, on découvre aujourd’hui de plus en plus les retombées positives de l’émigration sur le développement des pays d’origine, à travers les transferts d’argent des émigrés à leur famille, ainsi que leur contribution effective à leur pays d’accueil. Remarquons ici, que ces transferts d’argent dépassent l’aide internationale aux pays en voie de développement.

4. Il est désormais évident, et depuis au moins deux ans les thématiques sur « développement et émigration » aux Nations Unies l’attestent, l’interrelation toujours plus grande entre la mondialisation, la pauvreté et le développement du monde d’aujourd’hui. Ils sont des caractéristiques qui touchent directement les phénomènes migratoires internationales. Ainsi, je peux dire qu’il ne peut y avoir aujourd’hui une discussion sur le développement, favorisé par l’émigration, sans que soient inclus les thèmes de la mondialisation et de la pauvreté. À ce propos, aussi pour ce qui s’agit de votre continent, en vue d’endiguer les flux migratoires, qui vont vers d’autres pays africains et aussi au-delà, il est important de combattre la pauvreté dans le contexte de la mondialisation en action. Pour cette raison l’EMCC voit toute l’activité humaine dans une perspective culturelle qui comprend une vision de l’homme et de la Transcendance, capable de motiver l’agir vers une finalité globale, dans le contexte complexe et vaste des mouvements migratoires. En d’autres termes, l’EMCC, l’Eglise, donne une contribution à la recherche d’un nouvel ordre international, dans le domaine de l’économie et de la politique, car elles soulignent et offrent la dimension culturelle, dans laquelle nous devons comprendre les migrations.

5. De fait, l’Instruction met en lumière la nécessité d’une approche large dans laquelle les migrants sentent que leur expérience, souvent douloureuse et dramatique, participe à la création d’un monde plus juste et prospère pour tous, dans lequel le développement n’est pas compris seulement en termes économiques mais d’une manière nouvelle, qui promeut et protège la centralité et la sacralité de la personne humaine, en un mot « la culture de l’accueil » (EMCC, n. 39). À cause de cela l’EMCC se conclut ainsi: « même les migrants peuvent être des bâtisseurs cachés et providentiels d’une telle fraternité universelle, avec beaucoup d’autres frères et sœurs» (n. 103). Une telle affirmation, du reste, n’est rien d’autre que la synthèse de la réflexion structurée de tout le Document, qui commence en ces termes : « le phénomène migratoire pose le problème moral de la recherche d’un nouvel ordre économique international, pour une distribution plus juste des biens de la terre, dans une vision de la communauté internationale comme famille de peuples, avec application du droit international. Le document propose ensuite un tableau de références bibliques et théologiques, en insérant le phénomène migratoire dans le contexte de l’histoire du salut, le présentant comme un “signe des temps” et de la présence de Dieu dans l’histoire et dans la communauté humaine en marche vers la communion universelle » (EMCC, Présentation).

6. Dans notre Instruction, donc, l’Eglise manifeste sa conviction intime que la personne humaine occupe une place centrale dans la société[3]: « L’immigré est de ce fait assoiffé de "gestes" lui permettant de se sentir accueilli, reconnu et valorisé en tant que personne » (EMCC, n. 96). Pendant que les Etats se battent habituellement pour leurs propres intérêts, l’Eglise soutient la vision d’une économie vraiment mondiale qui rejoindrait toutes les nations et toutes les composantes de la population à l’intérieur de chaque pays. Ce sens de l’universalité de l’Eglise est – on peut dire – le réflexe ADN du message chrétien, qui est, en ce cas, sur la même longueur d’onde et en harmonie avec toutes les Organisations mondiales. C’est pourquoi je pouvais dire récemment à Mme Bertini, responsable du Programme Alimentaire Mondial durant mon service comme représentant du Saint-Siège auprès de cette Organisation, que l’on peut parler d’une alliance stratégique entre l’Eglise Catholique et le P.A.M. « Les migrations offrent donc à l’Eglise l’occasion historique de vérifier ses principales caractéristiques. Elle est une aussi en tant qu’elle exprime, d’une certaine manière, l’unité de toute la famille humaine ; elle est sainte également pour sanctifier tous les hommes et pour qu’en eux soit sanctifié le nom de Dieu ; elle est catholique dans l’ouverture aussi aux diversités qu’il faut harmoniser, et elle est apostolique car engagée également dans l’évangélisation de tout l’homme et de tous les hommes » (EMCC, n. 97).

7. Retournons à la personne humaine, avec sa créativité et sa capacité d’innovation et de travail. L’Eglise insiste sur la création de possibilité de travail décent pour les migrants, comme moyen pour sortir de la pauvreté et de la marginalisation. Ceci est donc étroitement lié à la nécessité de protéger tous les migrants et leurs familles à travers des mesures législatives, juridiques et administratives spécifiques, comme l’a récemment souligné le Saint-Père Benoît XVI par les paroles suivantes : « L’Eglise encourage la ratification des instruments internationaux légaux visant à défendre les droits des migrants, des réfugiés et de leurs familles, et offre, par le biais de ses diverses institutions et associations, une “advocacy” qui devient toujours plus nécessaire »[4]. À ce propos c’est votre devoir d’encourager les Gouvernements de vos pays à ratifier la « convention internationale pour la protection des droits de tous les travailleurs immigrés et des membres de la famille », entrée en vigueur le 1er juillet 2003. Elle entend, comme le dit son titre, protéger les travailleurs et travailleuses immigrés et les membres de leurs familles respectives.

8. De toute manière, soit que l’on parle du migrant en tant qu’individu soit que l’on se réfère à des groupes ou à des collectivités, en situation irrégulière, l’Eglise le considère essentiellement en tant que personne, sujet relationnel, ouvert aux autres. Une personne avec ses droits et ses devoirs, qui doivent être respectés même s’il est en situation irrégulière. Et ici entre en jeu la charité chrétienne pour les autres. En effet, si ce rapport avec eux est interrompu, alors disparaîtra aussi le sens et le devoir de solidarité. À ce propos, Benoît XVI écrit dans l’encyclique Deus caritas est : «Celui qui a besoin de moi et que je peux aider, celui-là est mon prochain. Le concept de prochain est universalisé et reste cependant concret. Bien qu’il soit étendu à tous les hommes, il ne se réduit pas à l’expression d’un amour générique et abstrait, qui en lui-même engage peu, mais il requiert mon engagement concret ici et maintenant » (n. 15). C’est la raison pour laquelle l’Eglise garde vivant ce sens fort de solidarité et de coopération entre tous les peuples, ceci peut servir de conscience critique dans l’engagement à réaliser un monde différent, où nous sommes tous appelés à protéger la liberté - sous tous ses aspects, mais surtout à travers des programmes de formation adaptés[5] - et à promouvoir la prise de conscience que nous sommes membres d’une seule famille humaine, dans laquelle nous avons tous une responsabilité[6].

9. À ce propos, le Saint-Siège partage la volonté de nombreux pays de continuer le débat commencé dans Le Dialogue de Haut Niveau sur les Migrations Internationales et le Développement, qui s’est tenu à New York en septembre dernier, avec la participation de 130 états membres de l’ONU. Ce débat continuera, en quelque sorte, avec le Forum Global sur la Migration et le Développement, qui aura lieu en Belgique au prochain mois de juillet. Ainsi, nous voyons se développer un espace de réflexion et de coopération pour une politique migratoire toujours plus liée et coordonnée à une politique de développement, plus à même de garantir aux migrants le respect de leurs droits humains et la possibilité de conditions de vie acceptables. Il s’agit d’un dialogue multilatéral, avec une optique mondiale, où sont présents les pays de départ, de transit et d’arrivée, ce qui peut constituer un signe d’espérance.

10. Et ici je vous pose une question que j’aurais voulu vous demander déjà car elle m’intéresse beaucoup dans le cadre de mes fonctions à la Curie Romaine : « Pour une bonne gestion du phénomène migratoire en Afrique aujourd’hui, l’aspect spécifiquement pastoral est-il intéressant ? ». Oui, certainement. Ceci est du domaine spécifique et si nous ne le faisons pas, tout ce que nous avons dit jusqu’ici sera gravement incomplet. Tournons-nous donc vers l’Instruction EMCC, qui est source pour nous d’une bonne gestion pastorale du phénomène migratoire. Je vous indique seulement quelques repères.

Par-dessus tout il faut souligner l’importance d’une bonne coordination entre l’Eglise d’arrivée et celle de départ (cf. EMCC, n. 70). Celle-ci demeure l’Eglise mère qui ne peut abandonner à eux-mêmes ses fils qui partent et envers lesquels elle doit continuer à montrer sa sollicitude active et sa charité pastorale, comme Christ le Bon Pasteur. Un échange régulier d’informations, donc, entre l’Eglise de départ et celle d’arrivée, des rencontres bilatérales des évêques et des visites périodiques et réciproques des responsables d’Eglises maintiendront vivant le lien de la mémoire et la connaissance du patrimoine culturel et religieux des immigrés forcés ou volontaires[7].

Rapidement nous devons aussi rappeler que l’Eglise a souvent insisté sur la nécessité d’un vrai engagement dans la formation et l’étude de la mobilité humaine, elle a souvent souligné que, pour elle, une préparation pastorale spécifique est indispensable. Ainsi par exemple : « Les séminaires aussi devront bénéficier d’une formation prenant en compte le phénomène migratoire, désormais planétaire » (EMCC, n. 71)[8].

Finalement, il est souhaitable « de veiller à ce que les prêtres de langue, culture et rite des immigrés apportent une assistance religieuse structurée, choisissant la forme juridique la plus adaptée parmi celles qui sont prévues par le CIC et le CCEO» (EMCC, n. 50).

11. Les recommandations pastorales de l’Instruction, en fin de compte, maintiennent le regard de l’Eglise orienté vers le témoignage de la charité, comme voie privilégiée pour une nouvelle évangélisation, en passant à travers les étapes importantes de l’accueil, de la solidarité (cf. EMCC, nn. 39-43) et de la communion (cf. EMCC, n. 37; 98-99). On y trouve aussi un engagement ferme pour le dialogue interculturel, oecuménique et inter-religieux (cf. EMCC, n. 100), en lien avec les thèmes du pluralisme ethnique et de l’inculturation de la foi, et sur lesquels vient se greffer une nouvelle opportunité pour la vie et la mission de l’Eglise en ce début du troisième millénaire (EMCC, nn. 34-36). Dans cette perspective, notre Instruction appréhende le phénomène migratoire à travers la grille que constitue l’histoire du salut comme « signe des temps » et « défi » (première partie). Puis elle décrit une pastorale de l’accueil (seconde partie), qui rejoint le développement de la réflexion pour une pastorale de communion, grâce aux artisans de cette pastorale (troisième partie) et aux structures de pastorale missionnaire (quatrième partie). Finalement les « Dispositions juridiques pastorales », remises à jour, concluent l’Instruction, « rappelant, dans un langage approprié, les devoirs, les responsabilités et le rôle incombant aux agents pastoraux et aux différents Organismes ecclésiaux chargés de la pastorale des migrants» (EMCC, Présentation), avec le but de la rendre aussi adaptée que possible aux exigences actuelles des migrants et aux perspectives futures prévisibles[9] [9].

12. Pour finir, il pourrait être éclairant pour nous de regarder les migrations - celles qui arrivent dans vos pays et celles qui en partent - comme une préparation évangélique, prenant en considération qu’à travers les inévitables déplacements de femmes et d’hommes, d’enfants et de vieillards, avec leurs ressources humaines et culturelles, il pourrait naître un nouveau kairos, je veux dire un terrain fertile où semer la parole de l’Evangile, et où on devrait découvrir la présence des «Semina Verbi » (EMCC, n. 96). Ce sont donc de nouvelles opportunités « salvifiques », étant donné que « Â“l’étranger” est le messager de Dieu qui surprend et brise la régularité et la logique de la vie quotidienne, en rendant proche celui qui est lointain. Dans les “étrangers”, l’Eglise voit le Christ qui “plante sa tente parmi nous” (cf. Jn 1,14) et qui “frappe à notre porte” (cf. Ap 3,20). Cette rencontre - faite d’attention, d’accueil, de partage, de solidarité, de protection des droits des migrants et d’élan d’évangélisation - est le reflet de la sollicitude constante de l’Eglise, qui reçoit en eux des valeurs authentiques et qui les considère comme une grande richesse humaine » (EMCC, n. 101 ; cf. aussi n. 34).

En conclusion, je vous recommande de prendre en main l’EMCC et vous constaterez combien de bonnes idées et d’initiatives elle pourra susciter en faveur de nos frères et de nos sœurs les migrants, dans leurs différentes situations, sans oublier aucune des différentes personnes en déplacement que j’ai citées au début de mon intervention.

Riassunto 

Proposte della Chiesa Universale per una buona gestione del fenomeno migratorio oggi in Africa 

L’intervento dell’Arcivescovo Agostino Marchetto si basa sull’Istruzione Erga migrantes caritas Christi (EMCC), e presenta una visione globale del fenomeno migratorio, sottolineandone, soprattutto, gli aspetti religiosi e socio-culturali. È, cioè, il quadro di riferimento universale anche per l’Africa.

La realtà in cui opera la nostra cura pastorale ha zone d’ombra e di luce. Molto resta ancora da fare per distribuire in maniera più equa i benefici della globalizzazione e per affrontare più adeguatamente le sfide della migrazione, interna e internazionale, volontaria o forzata, sempre più fenomeno strutturale.

È ormai evidente, comunque, l’interrelazione tra globalizzazione, povertà e sviluppo, tanto che si può affermare che non si può discutere sullo sviluppo senza che vi siano inclusi i temi della globalizzazione e della povertà.

L’Istruzione EMCC mette in luce la necessità di un approccio d’ampio raggio in cui i migranti avvertano che la loro esperienza, spesso dolorosa e drammatica, partecipa alla costruzione di un mondo più giusto e prospero per tutti, in cui lo sviluppo non sia inteso solo in termini economici ma anche di dignità della persona umana.

La Chiesa, quindi, attesta l’intima convinzione che la persona umana occupa un posto centrale nella società ed insiste sulla creazione di possibilità di lavoro decente per i migranti, anche come mezzo per uscire dalla povertà e dall’emarginazione. Ciò è strettamente legato alla necessità di proteggere i migranti e le loro famiglie attraverso misure legislative, giuridiche e amministrative specifiche.

Ad ogni modo, sia che si parli di migranti in quanto singoli individui o gruppi, in situazione irregolare, la Chiesa considera che tutti vanno trattati come persone, soggetti a relazioni, aperti agli altri, con pari dignità.

L’Arcivescovo Marchetto indica, poi, alcuni punti di riferimento dell’Istruzione, fonte d’ispirazione per una buona pastorale del fenomeno migratorio: necessità di dialogo e coordinamento tra Chiesa d’arrivo e Chiesa di partenza, importanza di un impegno vero nella formazione e nello studio della mobilità umana, testimonianza della carità come via privilegiata per una nuova evangelizzazione. Per finire, attraverso le migrazioni potrebbe esserci un nuovo kairos o scoprirsi più facilmente la presenza dei Semina Verbi nelle altre religioni e culture.

Summary 

Some proposals of the Universal Church for good management of the phenomenon of Migration today in Africa.   

The contribution of Archbishop Agostino Marchetto is based on the Instruction Erga Migrantes Caritas Christi (EMCC) and presents a global vision of the phenomenon of migration, emphasising above all aspects which are both religious and socio-cultural. It is also therefore a universal reference point for Africa.

In fact, this is an area of pastoral care that that has both light and shade. A great deal of work still needs to be done for a fairer redistribution of the benefits of globalisation whilst also facing more adequately the challenges of the permanent phenomenon, of migration, internal and international, voluntary and forced.

However it is now evident, that there is a  relationship between globalisation, poverty and development, so it is impossible to speak about development without including the issues of globalisation and poverty.

The Instruction EMCC points towards a range of approaches, by which migrants perceive that their experience, often painful and dramatic, can participate in the building of a more just and prosperous world for all, in which development is seen, not only in the terms that are  economic but also in the terms of human dignity.

Therefore the Church attests to the personal conviction that the human person occupies a prime place in society and insists on the foundation of good employment for migrants, as a means to escape from poverty and marginalisation. This is closely tied to the necessity of protecting migrants and their families through legislative, legal and specific administrative measures.

However we may speak of migrants as individuals, in groups or simply being in an irregular situation, the Church insists that whilst everyone should be treated as a person with complete dignity, they should also be open to the relationships that develop around them.

Archbishop Marchetto also points out some reference points within the Instruction that are a good source of inspiration within phenomenon of migration: the necessity of dialogue and co-ordination between the Church of arrival and the Church of departure, the importance of a proper commitment to the development and study of human mobility, and the testimony of charity as a  privileged path for a  new evangelisation.

By way of conclusion, through Migration a new Kairos or more simply the presence of Semina Verbi may be discovered in other religions and cultures.

 

* Adresse à l’occasion de la Rencontre CERAO : Abidjan, (Coste d’Ivoire) 9 mai 2007.

[1] Le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement a publié en 2004 l’Instruction Erga migrantes caritas Christi, que l’on trouve dans les AAS XCVI (2004), pp. 762-822, dans la Revue du Dicastère People on the Move XXXVI (95, 2004) et sur le website.www.vatican.va/roman_curia/pontifical councils/migrants/index

[2] Je voudrais au moins rappeler la Constitution Apostolique Exsul Familia (AAS XLIV [1952] 649-704), le Motu proprio Pastoralis migratorum cura (AAS LXI [1969], pp. 601-603), l’Instruction de la Congrégation des Evêques De Pastorali migratorum cura (AAS LXI [1969], pp. 614-643), et finalement la Lettre circulaire aux Conférences épiscopales Eglise et mobilité humaine (AAS LXX [1978], pp. 357-378). 

[3] Voir par exemple Message Pontifical pour la Journée Mondiale de la Paix 2007 « La personne humaine, cœur de la paix» : OR 146 (44,429 – 13.12.2006), pp. 4-5.

[4] benoît xvi, Message pour la 95ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié : OR 264 (44.406 – 15.XI.2006), p. 5.

[5] Rappelons ici que dans la XVII Assemblée Plénière de notre Conseil Pontifical, qui a eu lieu du 15 au 17 mai 2006, sur le thème  « Migration et déplacement à partir et vers les Pays à majorité islamique », l’aspect éducatif dans sa relation à la liberté a été fortement mis en relief, comme on peut lire dans le Document final : «Il est important de garantir l’éducation des nouvelles générations, notamment parce que l’école joue un rôle fondamental pour vaincre le conflit de l’ignorance et des préjugés et pour connaître correctement et objectivement la religion d’autrui, avec une attention spéciale à la liberté de conscience et de religion (cf. EMCC 62) » (n. 34 ; les nn. 35-37 sont également importants ainsi que ceux concernant le rôle des moyens de communication sociale : nn. 51-52). On peut trouver le texte sur le website www.vatican.va/roman_curia/ pontifical_councils/migrants/index   

[6] Cf. A. Marchetto, Mondialiser la Solidarité : banque de développement du conseil de l’europe, La cohésion sociale, condition de la croissance? Les actes du 50ème anniversaire du CEB, Paris 2006, pp. 44-45. 

[7] Cf. les commentaires à EMCC : People on the Move XXXVII (98, 2005), pp. 23-125 ; Lectures de A. Marchetto: People on the Move XXXVIII (101, 2006), pp. 67-112.

[8] Pour la mise en application de EMCC, n. 71, notre Dicastère offre quelques aides utiles. En outre de la Revue People on the Move, j’indique aussi La sollecitudine della Chiesa verso i migranti (Quaderni Universitari, EMCC I parte), LEV, Città del Vaticano 2005 ; Migranti e pastorale d’accoglienza (Quaderni Universitari, EMCC II parte), LEV, Città del Vaticano 2006. Bientôt sera disponible le troisième volume de la même collection, qui sera consacré à la troisième partie de EMCC, dont le thème sera « Artisans d’une pastorale de communion », Cf. aussi la lettre circulaire conjointe pour la Formation des Futurs Prêtres et Diacres Permanents avec la Congrégation pour l’Education Catholique, et la lettre aux Ordinaires Diocésains sur la Pastorale de la Mobilité Humaine avec la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuple, dans People on the Move XXXVII (99, 2005), pp. 101-1231 ; 193-204. 

[9] Pour une analyse brève mais réfléchie des diverses parties de l’Instruction, voir les Lectures déjà citées à la note 7.

 

 

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