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Pontifical Council for the Pastoral Care of Migrants and Itinerant People People on the Move N° 106, April 2008 VIOLENCES AUX FEMMES Communiqué de la CENCO La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), pour des raisons évidentes, encourage vivement toutes les personnes qui sÂengagent, par des moyens pacifiques, à combattre toutes formes de violences imposées à la femme en général, et singulièrement les violences sexuelles. Avant toute chose, la CENCO exprime sa sympathie aux victimes de ces violences et les assure de sa prière et de ses offrandes pour que le Seigneur lui-même leur accorde le réconfort nécessaire. La foi chrétienne condamne la violence, dÂoù quÂelle vienne, parce que la violence participe de la malice des moyens susceptibles de causer directement la mort. « La violence nÂest pas chrétienne », disait le Pape Paul VI. Seule est moralement permise, en effet, la violence qui a pour finalité la légitime défense, à condition que la violence ainsi occasionnée soit limitée au minimum requis pour assurer cette légitime défense (Catéchisme de lÂEglise Catholique, n°s 2263-2267). Au regard des Saintes Ecritures, la violence contre le sexe féminin contredit lÂharmonie originelle voulue par Dieu entre lÂhomme et la femme. Celle-ci a été donnée à lÂhomme comme « une aide assortie » et une compagne de même nature, créée à lÂimage et à la ressemblance de Dieu, cÂest-à-dire douée de raison et de libre arbitre (cf. Gn 1,26.27 ; 2,18.20-23). Or les violences sexuelles dÂune part sÂéloignent de cette vision des relations entre lÂhomme et la femme à qui est imposée une servitude ; dÂautre part, elles sont à lÂopposé de la vision chrétienne de la sexualité. Celle-ci nÂest pas une simple relation charnelle, elle implique à la source le concept dÂamour et de don de soi, de tempérance et de maîtrise de soi, de communion de cÂur et dÂesprit (cf. Gn 2,24-25). Les violences sexuelles imposées à la femme ne procèdent pas de la droite raison, mais relèvent plutôt des bas instincts. En effet, loin dÂélever lÂêtre humain, elles le ravalent au niveau du déterminisme animal. Enfin, les violences sexuelles imposées aux femmes sont aux antipodes de la culture africaine. Dans celle-ci en général, la femme est considérée comme une mère et cette mission de la femme dans la société est fort exaltée, parce que la mère est source de vie. Mais, en Afrique comme dans la conception chrétienne, la mère donne la vie librement et volontiers, avec joie et sans contrainte. Mais les relations sexuelles, telles que sont pratiquées dans le cas de violences imposées à la femme, dénotent une barbarie étrangère à la vision chrétienne et à la sagesse traditionnelle africaine. Non seulement, elles incitent à la débauche et à lÂirresponsabilité, mais en plus elles donnent lieu aux traumatismes dÂune multitude des filles-mères. Les violences sexuelles ne sont par conséquent ni humaines, ni raisonnables, ni chrétiennes. Elles sont une atteinte à la dignité humaine de la femme. Personne nÂaimerait voir sa mère, sa sÂur, son épouse ou bien sa fille soumises à de telles violences. Il est dès lors impérieux que les pouvoirs publics, la société civile, et notamment les organisations de défense des droits de lÂhomme et les confessions religieuses, se mobilisent pour combattre et enrayer ce fléau de plus en plus répandu dans le monde et dans notre pays. Fait à Kinshasa, le 25 mars 2008, En la solennité de lÂAnnonciation du Seigneur. X L. Monsengwo PASINYA Archevêque de Kinshasa Président de la CENCO |