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Pontifical Council for the Pastoral Care of Migrants and Itinerant People People on the Move N° 109 (Suppl.), April 2009 APPEL de NAIROBI
- Nous, participants au premier Congrès des délégués de Conférences Episcopales Nationales et Régionales dÂAfrique engagés dans le champ de la pastorale des migrants, des réfugiés et des personnes déplacées, convoqués par le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, réunis à Nairobi du 2 au 5 juin 2008, nous avons réfléchi sur le thème suivant: Pour une Meilleure Pastorale des Migrants et des Réfugiés en Afrique à lÂAube du Troisième Millénaire.
- Le phénomène migratoire est une réalité structurelle incontournable. Certaines personnes y sont forcées, dÂautres le vivent de manière volontaire en quête dÂun mieux-être. Malheureusement, chaque déplacement comporte beaucoup de souffrances, de graves désagréments touchant le cÂur des individus, tels que des abandons et des séparations dramatiques au sein des familles et des communautés. Ces drames se vérifient avec beaucoup plus dÂacuité encore chez les réfugiés et les personnes déplacées, forcés de quitter leur milieu de vie, abandonnant souvent derrière eux familles, terres et tous leurs biens. Aucun pays dÂAfrique nÂest à lÂabri de ce signe des temps interpellant.
- Nous sommes convaincus que la pastorale spécifique requise pour les personnes déplacées, les réfugiés, celles sujettes au trafic dÂêtres humains et les sans patrie est nécessairement une pastorale sans frontières. Les instruments les plus appropriés pour la réaliser ne peuvent être trouvés que grâce à la collaboration et à la solidarité des Eglises particulières concernées. Au regard des millions de déplacés en Afrique, il est aisé de se faire une idée du nombre dÂEglises touchées par le phénomène migratoire et ses conséquences.
- LÂEglise Catholique a été et demeure très proche de toute personne en situation de migration. Elle se préoccupe des personnes vulnérables et plus particulièrement des enfants et des femmes, victimes des différentes formes de trafics humains. Au vu des énormes souffrances que comporte le drame de la migration, lÂEglise Famille de Dieu doit redoubler dÂefforts et d« imagination de la charité » dans le domaine de la pastorale spécifique de la mobilité humaine. Chaque Eglise particulière se doit de faire sienne cette préoccupation.
- Nous nous tournons vers les dirigeants politiques et les décideurs économiques, tant nationaux quÂinternationaux. Nous leur demandons de veiller constamment au bien commun national et universel, ainsi quÂà la justice sociale. NÂest ce pas lÂexistence des peuples qui leur confère à eux-mêmes leur raison dÂêtre? CÂest pourquoi il est indispensable quÂils recherchent les meilleures voies de stabilisation des relations socio-économiques des nations, pour ainsi permettre à chaque personne humaine de se réaliser dans son propre pays, sans être contrainte à la migration. Mais puisque pour toute personne il existe un droit à lÂémigration, sous certaines conditions, nous demandons quÂun accueil humain soit assuré à chacun.
- Nous en appelons avec confiance à la communauté internationale. Elle se doit en toute urgence dÂapporter son aide pour lÂamélioration, dans les meilleurs délais, des conditions de vie économique qui aujourdÂhui poussent des millions de gens à se mettre en route, en quête du bien-être.
- Nous en appelons avec confiance filiale à Sa Sainteté le Pape Benoît XVI pour quÂil continue à être le porte-parole et lÂavocat courageux de toutes les victimes de la migration. Nous demandons également aux Evêques dÂêtre eux aussi dÂintrépides défenseurs des droits de lÂhomme, avec le souci dÂorganiser lÂassistance humanitaire et celui dÂune cura animarum inspirée dÂune conception holistique de la personne humaine. Qu ils puissent veiller à la formation de leurs collaborateurs et de tous les agents pastoraux qui, avec eux, sÂengageront résolument dans le témoignage dÂamour et de don de soi envers les migrants, les réfugiés et toute personne déplacée. QuÂils ne sÂépargnent aucun sacrifice qui pourrait améliorer les situations concrètes et assurer les appuis indispensables aux frères et sÂurs dans le besoin.
- Il est du devoir de toute lÂEglise Famille de Dieu dÂapprofondir le dialogue respectueux avec les migrants comme le stipule lÂinstruction Erga migrantes caritas Christi et de veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte. Elle se doit dÂentretenir ce même dialogue avec les Eglises sÂurs et avec les Communautés ecclésiales pour, ensemble, faire front aux défis nouveaux de la migration. Ce même dialogue doit inclure toutes les religions et donner lieu a une coopération avec tout homme de bonne volonté engagé dans la construction dÂune société ouverte et accueillante à lÂétranger.
- A toutes les personnes touchées par la migration, nous adressons ce message dÂespoir et dÂamour: Nous sommes tous frères (Mt 23,8) au nom du Christ qui a fait de nous une « Nation Sainte » (1P 2,9) et qui nous a commandé de nous aimer les uns les autres. CÂest notre vision de foi. Nous les invitons toutes à rester debout pour défendre leurs droits et leur dignité dans la vérité et la justice et à contribuer à lÂamélioration des conditions de leur vie et de la vie de tout homme dans une perspective dÂintégration juste.
- Nous confions à Dieu le Père toutes les résolutions et recommandations qui sont le fruit de ce premier Congrès des délégués de Conférences Episcopales Nationales et Régionales dÂAfrique convoqué par le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement. Nous offrons à Sa Toute-Puissance Divine, tous les efforts quÂentreprendront les hommes et les femmes concernés par la réalité de la migration. Puisse Marie, Etoile de lÂEspérance, être en toutes circonstances, le secours et le recours des migrants, des réfugiés et de tous les déplacés!
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