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 Pontifical Council for the Pastoral Care of Migrants and Itinerant People

People on the Move

N° 109 (Suppl.), April 2009

 

 

« Marcher avec et vers Jésus Christ, présent dans les réfugiés : nouveaux itinéraires pastoraux » 

 

Archevêque Agostino Marchetto

Secrétaire du Conseil Pontifical

pour la Pastorale des Migrants

et des Personnes en Déplacement

 

À l’aube de ce nouveau millénaire, le besoin d’une pastorale spécifique en faveur des réfugiés se fait sentir plus que jamais. Car même si les statistiques indiquent un léger recul du nombre des réfugiés, les conditions qui sont à l’origine des migrations forcées, loin de diminuer, tendent au contraire à se multiplier. Aussi, nombreux sont ceux qui doivent encore faire l’expérience de « l’année de bienfaits accordée par le Seigneur » annoncée par Jésus Christ au début de son ministère (cf. Lc 4,18-22).

L’Église a le devoir et la responsabilité de continuer ce ministère du Seigneur en portant l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre. En la personne de Jésus Christ, le Royaume de Dieu est devenu visible et tangible parmi les hommes. C’est pourquoi les chrétiens continuent à proclamer la Bonne Nouvelle du salut, en particulier auprès des pauvres, non seulement en paroles, mais en actes. Parmi les pauvres les plus oubliés, il y a sûrement les réfugiés et les déplacés de force. En maints endroits, les Organisations catholiques inspirées par l’Évangile et les individus s’emploient, souvent avec beaucoup de générosité et au prix de sacrifices personnels, à faire sentir l’amour du Christ et la force transformatrice de son Royaume jusque dans les situations les plus désespérées.

Le Royaume de Dieu est déjà à l’œuvre dans le monde (cf. Lumen Gentium 3 et 5) et les disciples du Christ sont appelés à le proclamer à toutes les nations (cf. Mt 28) jusqu’à la parousie, quand Dieu sera tout en tous. En attendant, nous devons être les instruments de la croissance du Royaume et de ses valeurs, pour que le petit grain de sénevé puisse devenir un grand arbre (cf. Mt 17,20) et que le mal soit vaincu par le bien et les divisions par la réconciliation, jusqu’au retour du Seigneur dans la gloire. En effet « ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice » (2 Pi 3,13).

Dans son engagement en faveur des réfugiés, des déplacés et des victimes du trafic d’êtres humains, l’Église est guidée non seulement par les enseignements de l’Évangile, mais aussi par les « principes permanents » de sa « doctrine sociale [qui] constituent les véritables fondements de l’enseignement social catholique : à savoir le principe de la dignité de la personne humaine… sur lequel reposent tous les autres principes et contenus de la doctrine sociale, ceux du bien commun, de la subsidiarité et de la solidarité »[1]. Lorsque la dignité de la personne humaine, qui lui vient de Dieu, est bafouée, tous les membres du Corps du Christ en souffrent : ils se sentent appelés à intervenir pour corriger ce mal et ce péché.

L’Esprit du Seigneur Ressuscité à l’œuvre dans le cœur des croyants, et l’annonce constante de l’Évangile de la part de l’Église, poussent les chrétiens à s’engager activement en faveur aussi des réfugiés et des déplacés, en collaborant avec tous les hommes de bonne volonté pour soulager leurs souffrances. Nous devons marcher avec et vers Jésus Christ, présent dans les réfugiés, comme le dit le titre de mon intervention.

En avril 2005, un mois à peine après son élection au Pontificat, Benoît XVI a élevé sa voix en faveur des réfugiés, à l’occasion de la Journée Mondiale du Réfugié, dont la célébration est encouragée par les Nations Unies le 20 juin de chaque année, en soulignant « la force d’âme demandée à ceux qui doivent tout quitter, parfois même leur famille, pour échapper à de graves difficultés et dangers »[2]. Il a ajouté que « la communauté chrétienne se sent proche de ceux qui vivent dans cette douloureuse situation ». Elle « s’efforce de les soutenir » et leur manifeste « son intérêt et son amour »[3], et cela par « des gestes concrets de solidarité, afin que quiconque se trouve loin de son pays sente l’Église comme une patrie où personne n’est étranger »[4].  

L’année suivante, en cette même occasion, Benoît XVI a exprimé « le vœu que les droits de ces personnes soient toujours respectés »[5]. En 2007 la Journée du Réfugié des Nations Unies tombait un mercredi. C’est donc depuis l’Aula Paul VI que le Saint-Père a appelé les chrétiens à « accueillir les réfugiés et leur accorder l’hospitalité », comme « geste juste de solidarité humaine » et comme expression de « l’amour évangélique ». Il a également formulé le vœu « que soient garantis l’asile et la reconnaissance de leurs droits à nos frères et sœurs durement éprouvés par la souffrance », en invitant « les responsables des nations à offrir leur protection à ceux qui se trouvent dans une situation de besoin aussi délicate »[6].

Nous avons cité les paroles prononcées par Benoît XVI à l’occasion de la Journée Mondiale du Réfugié des Nations Unies, mais les Papes ont également lancé des Messages à l’occasion de la Journée Mondiale des Migrants et des Réfugiés célébrée chaque année par l’Église Catholique, dans lesquels ils nous encouragent à marcher avec et vers Jésus Christ, présent dans les réfugiés[7].

 La mission de l’Église en faveur des réfugiés

Ces citations montrent bien que les réfugiés sont constamment dans le cœur de l’Église. Pour nous limiter à un passé relativement proche, dans sa Lettre encyclique Pacem in Terris, Jean XXIII déclare que « le réfugié politique est une personne, avec sa dignité, avec tous ses droits. Ceux-ci doivent lui être reconnus »[8]. Depuis lors, l’Église catholique n’a jamais cessé d’élever sa voix en leur faveur dans la communauté internationale, en demandant la solidarité et la collaboration de tous les chrétiens et celle des hommes de bonne volonté.

Ainsi, en 1981, quelques années seulement après le début de son pontificat, Jean-Paul II a affirmé que les initiatives de l’Église en faveur des réfugiés font partie intégrante de sa mission. Lors de sa visite au camp de réfugiés à Morong, aux Philippines, il a dit : « Le fait que l’Église se livre à des activités extensives de secours en faveur des réfugiés ne saurait constituer une surprise pour personne. En réalité, il s’agit là d’une partie intégrante de la mission de l’Église dans le monde »[9].

Par la suite, Jean-Paul II a ainsi défini la nature de cette mission :

« La mission de l’Église envers nos frères migrants ou réfugiés est unique. Si s’occuper de leurs problèmes matériels avec respect et générosité est le premier devoir à remplir, il faut aussi se soucier de leur formation spirituelle, par une pastorale spécifiques qui tienne compte de leur langue et de leur culture »[10].

Nous devons donc nous efforcer de répondre à la fois aux besoins matériels et spirituels des réfugiés, ce qui confirme la nature pastorale de notre ministère.

En outre, comme toute personne a besoin d’une famille pour une croissance et un développement harmonieux, les réfugiés ne doivent pas être privés de la présence de leurs proches. C’est pourquoi l’Église a toujours réclamé le regroupement des familles séparées à cause de la fuite d’un de leurs membres. Dans son Message pour la Journée Mondiale des Migrants et des Réfugiés 2007, Benoît XVI a attiré l’attention sur le drame des familles des réfugiés :

« Je ressens le devoir d’attirer l’attention sur les familles des réfugiés dont les conditions semblent avoir empiré par rapport au passé, notamment en ce qui s’agit la réunion des foyers familiaux. Dans les camps qui leur sont destinés vient parfois s’ajouter, aux difficultés logistiques et aux difficultés personnelles liées aux traumatismes et au stress émotionnel, dus aux tragiques expériences vécues, le risque de l’implication des femmes et des enfants dans l’exploitation sexuelle, comme mécanisme de survie. Dans ces cas-là, en plus d’une assistance capable d’apaiser les blessures du cœur, une présence pastorale attentive est nécessaire pour offrir un soutien de la part de la communauté chrétienne, capable de rétablir la culture du respect et de faire redécouvrir la véritable valeur de l’amour. Il faut encourager ceux qui sont détruits intérieurement à retrouver la confiance en eux-mêmes.

Il faut ensuite œuvrer pour que soient garantis les droits et la dignité des familles et qu’un logement répondant à leurs exigences leur soit assuré »[11].

Pour sa part, notre Conseil Pontifical a publié en 1992 un Document intitulé Les réfugiés, un défi à la solidarité[12]. À propos de l’aide aux réfugiés, il dit que « la responsabilité d’offrir aux réfugiés accueil, solidarité et assistance revient avant tout à l’Église locale. Celle-ci est appelée à incarner les exigences de l’Évangile, en allant à leur rencontre sans distinctions, au moment où ils en ont besoin et où ils sont seuls. Sa tâche revêt différentes formes : contact personnel, défense des droits des individus et des groupes, dénonciation des injustices qui sont à l’origine du mal, action pour l’adoption de lois qui garantissent leur protection effective, éducation contre la xénophobie, institution de groupes de volontariat et de fonds d’urgence, assistance spirituelle. En outre, elle essaye d’inculquer aux réfugiés respect et ouverture à l’égard de la société qui les accueille » (n. 26).

Cependant l’Église considère que sa mission (comme prophétie et « advocacy ») est aussi de faire prendre conscience que la situation des réfugiés doit changer grâce aux efforts de tous ceux qui ont la possibilité de faire quelque chose en ce sens. Leur situation dramatique ne doit pas s’éterniser. S’adressant au Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés, Jean-Paul II a dit :

« L’Église estime aussi de son devoir d’exhorter les responsables à changer cette situation. […] Il faut redire qu’il s’agit là de situations anormales, qu’il faut remédier à leurs causes, en cherchant à convaincre les nations que les réfugiés ont droit à la liberté et à une vie humaine digne dans leur propre pays. Il faut aussi faire appel toujours plus largement à l’hospitalité, à l’accueil auprès des pays qui peuvent recevoir des réfugiés. Enfin, il faut organiser l’entraide internationale, une entraide qui ne dispense pas les réfugiés de se prendre peu à peu en charge eux-mêmes, car c’est là aussi un chemin de dignité »[13].

Le Saint-Siège a lancé un nouvel appel à la solidarité à l’occasion de la Conférence des ministres des 140 États signataires de la Convention de 1951 sur le statut des réfugiés, qui s’est tenue le 9 décembre 2001 à Genève pour le 50e anniversaire de la création du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés. Votre serviteur, comme représentant du Saint-Siège, a déclaré : « Notre tâche est de faire en sorte que la solidarité devienne une réalité. Cela demande la reconnaissance du fait que nous sommes tous interdépendants au sein de l’unique famille humaine. Cette prise de conscience nous appelle à une coopération internationale en faveur des plus pauvres et des plus démunis, qui sont nos frères et nos soeurs… Un partage effectif des responsabilités et des charges entre tous les États est indispensable pour promouvoir la paix et la stabilité. La famille des nations est donc appelée à réfléchir sur les défis actuels et à trouver les solutions les plus appropriées dans un esprit de dialogue et de compréhension mutuelle »[14].

Aujourd’hui, un nouveau pas en avant est nécessaire sur le plan pastoral et, pour mieux comprendre ce que signifient et ce que doivent être ce changement et cette libération, nous pouvons nous tourner vers l’Instruction de notre Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement intitulée Erga migrantes caritas Christi[15], sans « empiéter » pour autant sur les débats antérieurs.

Examinons donc maintenant ce qui nous est spécifique, à notre Conseil Pontifical et à vous-mêmes.

La Pastorale des migrants forcés

A. La mission prophétique de l’Église

Nul n’est étranger dans l’Église, qui embrasse « toutes nations, races, peuples et langues » (Ap 7,9) et en qui le Christ est présent[16]. L’Église marche donc avec et vers Jésus Christ, présent dans les réfugiés. Il convient de souligner tout d’abord que

« L’unité de l’Église n’est pas donnée par l’origine même de ses membres, mais par l’Esprit de la Pentecôte qui fait de toutes les nations un peuple nouveau, dont le but est le Royaume, dont la condition la liberté des enfants, le statut le précepte de l’amour (cf. Lumen Gentium, n. 9) »[17].

L’Église, « signe et instrument de communion avec Dieu et d’unité entre les hommes, se sent directement concernée par l’évolution de notre civilisation dont la mobilité est l’une des principales caractéristiques »[18], est appelée à proclamer la paix, y compris dans les situations de migrations forcées.

« Il s’agit ici d’aider activement les personnes et les groupes qui souffrent actuellement de l’exclusion et de la marginalisation à participer au processus de développement économique et humain. Pour les régions riches du monde, cela signifie que des changements dans les modes de vie sont nécessaires, ainsi qu’un changement dans les modèles de production et de consommation; dans les régions en voie de développement, un changement dans les structures actuelles de partage du pouvoir, à la fois politique et économique, est souvent exigé. Pour toute la famille humaine, cela signifie répondre aux nombreux et graves défis soulevés par l’agression armée et par les conflits violents, des réalités qui concernent non seulement les peuples et les États, mais également les organisations non institutionnelles, comme les groupes paramilitaires et terroristes. Face à de telles menaces, personne ne peut manquer de ressentir le devoir moral urgent d’oeuvrer activement en vue de promouvoir la paix et la compréhension entre les peuples, une tâche qui dépend dans une large mesure de l’établissement dans la justice d’une solidarité authentique et efficace »[19]. Mais « il ne suffit pas de rappeler des principes, d’affirmer des intentions, de souligner des injustices criantes et de proférer des dénonciations prophétiques : ces paroles n’auront de poids réel que si elles s’accompagnent pour chacun d’une prise de conscience plus vive de sa propre responsabilité et d’une action effective »[20].

Autrement dit, il faut offrir à ceux qui sont loin de chez eux un lieu où ils puissent trouver la paix, la sécurité et le bonheur.  

B. Une pastorale spécifique

I. Inspirée par une spiritualité qui lui est propre

Pour marcher avec et vers Jésus Christ, présent dans les réfugiés, nous devons être soutenus par une vision biblique. C’est pourquoi – comme j’ai dit – notre Conseil Pontifical a publié l’Instruction Erga migrantes caritas Christi, qui s’applique aussi aux réfugiés et aux déplacés, ainsi qu’aux étudiants étrangers (internationaux). On y trouve une bonne présentation des Saintes Ecritures en matière de migration[21].

Tout au long de l’histoire du salut, et déjà dans l’Ancien Testament, nous trouvons des indications sur la façon dont les étrangers doivent être reçus (cf. Lv 19,34). À cette époque le peuple de Dieu était lui-même étranger dans un pays qui n’était pas le sien (cf. Dt 24,17-22). D’une part, les Hébreux craignaient que les rapports avec les étrangers leur fassent perdre leur pureté religieuse, et donc leur identité nationale. Pour se défendre contre ce risque, ils ont interdit les mariages mixtes et imposé une observance rigoureuse des pratiques de purification (cf. Nm 35,15 ; Dt 7,3 ; Dt 13, 6-9).

D’autre part, l’étranger devait être traité de la même façon que les Hébreux (cf. Lv 19,34). Et surtout, au nom de la justice, il fallait venir en aide aux plus vulnérables, et en particulier aux pauvres, aux veuves et aux orphelins, souvent victimes de l’oppression, de l’exploitation et des discriminations qui sont contraires à la Loi de Dieu. Les Écritures insistent très souvent sur l’attention spéciale de Dieu à l’égard des plus faibles (cf. Ex 22,21-22 ; Dt 10,17-19), en recommandant de ne pas les maltraiter (cf. Ex 22,20, Jr 7,6), de ne pas les exploiter (cf. Dt 24,14), et de les traiter équitablement devant la justice (cf. Dt 1,16 ; 24,17 ; 27,19). Et dans tous les cas, la religion doit se traduire par un certain style de vie (Jr 58,6-12).

Jésus Christ a eu la même attitude, en montrant une préférence pour tous ceux qui étaient exclus parce qu’ils étaient considérés comme étant rituellement impurs : lépreux, esclaves, publicains, possédés, étrangers à qui la communauté ne reconnaissait pas les mêmes droits qu’aux autres.

Par contraste, Jésus Christ accordait une attention particulière aux pauvres et aux malades, et n’hésitait pas à fréquenter des étrangers. On peut citer à ce propos sa rencontre avec la Samaritaine (cf. Jn 4,9), son séjour chez les Samaritains (cf. Jn 4,40), ou encore sa conversation avec le centurion (cf. Mt 8,11-12), dont il dira que sa foi est plus grande que celles des juifs. La parabole du Bon Samaritain (cf. Lc 10,25-37) montre bien que la miséricorde et la compassion doivent passer avant la pureté rituelle.

Le Seigneur est présent tout particulièrement dans les affamés, les assoiffés, les étrangers, les malades, les prisonniers. À propos des étrangers, il a dit : « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25,35). L’hospitalité envers les étrangers est mise sur le même plan que l’attention de Dieu pour les pauvres, les veuves et les orphelins. L’amour pour l’étranger s’inscrit dans le cadre du commandement d’amour du Christ, valable pour tous : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13,34-35).

Cette attitude se retrouve dans les premières communautés chrétiennes, qui se sont efforcées de vivre la fraternité, l’égalité et l’unité entre tous ceux qui témoignent Jésus Christ et son Évangile : « Il n’y a plus de Grec, de juif, d’Israélite, de païen, il n’y a pas de barbare, de sauvage, d’esclave, d’homme libre, il n’y a que le Christ : en tous il est tout » (Col 3,11).

L’hospitalité était une pratique habituelle dans ces communautés[22]. Lorsqu’ils voyageaient pour répandre l’Évangile, les chrétiens dépendaient eux-mêmes de l’hospitalité. Parfois, celle-ci était organisée (cf. Ac 18,27 ; Philémon 22), et ils étaient accueillis chez l’habitant (cf. Ac 16,15). D’autres fois, ils se rendaient à la synagogue en arrivant dans une ville et y nouaient des contacts (cf. Ac 9,20;13,5;14,1;17,1;17,10). Sinon, ils dormaient sous la tente ou louaient une chambre. L’hospitalité, qui comprenait le gîte, les repas, et une protection, était le signe de la valeur humaine accordée à l’étranger.

Ils se considéraient comme un seul corps dans le Christ, sans distinction entre les différents groupes sociaux (Jc 2,1), même si on n’était pas toujours conséquents sur ce point. Comme le montre Luc 14,12-14, l’hospitalité s’étendait aussi aux pauvres. Accueil, compassion et égalité de traitement étaient des traits distinctifs de l’attitude des chrétiens. Ils étaient insérés dans la société de leur temps, dont ils observaient les lois, mais en même temps, ils appelaient à considérer les esclaves comme des frères (cf. Philémon 16-17), une attitude qui finira par changer la société.

Au fil du temps, l’hospitalité est devenue une composante essentielle du christianisme. Elle était pratiquée notamment dans les monastères, dans les hospices qui hébergeaient les pèlerins, ou encore dans les hôpitaux qui accueillaient les malades, sans oublier l’assistance aux pauvres du lieu. Des établissements spéciaux pour les veuves et les pauvres ont été fondés. C’est ainsi que l’assistance aux pauvres s’est progressivement institutionnalisée. Cependant, même si ses modalités ont évolué au cours des siècles, l’assistance à ceux qui sont dans le besoin est toujours restée au centre des préoccupations des chrétiens.

En maintes occasions, l’Église a exprimé cette préoccupation, surtout à partir du XXe siècle[23]. Chaque année, les Papes ont lancé un Message en faveur des Migrants. En 1952, Pie XII leur a dédié sa Constitution apostolique Exsul Familia[24]. Le phénomène des migrations, considéré comme un nouveau « signe des temps », a également été abordé par le Concile Œcuménique Vatican II et par les interventions ultérieures du Magistère, qui recommandent une approche pastorale spécifique[25].

En ce qui concerne en particulier les réfugiés, en 1949, Pie XII a exprimé sa préoccupation devant la situation des réfugiés palestiniens dans sa Lettre encyclique Redemptoris Nostri[26] et Jean XXIII a attiré l’attention sur les souffrances et sur les droits des réfugiés dans sa Lettre encyclique Pacem in Terris[27]. En 1970, Paul VI a institué la Commission Pontificale pour les Migrants et le Tourisme qui deviendra en 1988, avec la publication de la Constitution apostolique Pastor Bonus, le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, chargé de veiller aussi sur ceux qui « ont été contraints d’abandonner leur patrie, et [sur] ceux qui n’en ont pas »[28].

II.  Une pastorale fondée sur les valeurs du Royaume

Dans son engagement en faveur des réfugiés, des déplacés et des victimes du trafic d’êtres humains, l’Église est guidée, comme nous l’avons vu, par les « principes permanents » de sa Doctrine sociale, qui font partie de son enseignement moral :

« Dans la situation difficile où nous nous trouvons aujourd’hui, à cause aussi de la mondialisation de l’économie, la doctrine sociale de l’Église est devenue un repère fondamental, qui propose des orientations valables bien au-delà de ses limites »[29].

Dignité humaine et chrétienne

La dignité de la personne humaine[30], qui occupe une place centrale dans la Doctrine sociale de l’Église, se fonde sur la croyance que nous avons été créés à l’image de Dieu (cf. Gn 1,26). Telle est la base de sa conception de la société : « Les personnes humaines sont le fondement, la cause et le but de toute institution sociale »[31]. Toute personne est précieuse, les hommes sont plus importants que les choses, et la valeur de toute institution se mesure au fait qu’elle menace ou promeut la vie et la dignité de la personne humaine. Déjà en 1961, Jean XXIII disait dans Pacem in Terris :

« Tout être humain a droit à la vie, à l’intégrité physique et aux moyens nécessaires et suffisants pour une existence décente, notamment en ce qui concerne l’alimentation, le vêtement, l’habitation, le repos, les soins médicaux, les services sociaux »[32].

Il en résulte que si une personne ne jouit pas d’une vie pleine dans son pays, elle a le droit, sous certaines conditions, d’émigrer ailleurs[33]. Toute personne humaine a une valeur intrinsèque et inestimable, une dignité qui ne peut en aucun cas lui être déniée. « Le Magistère a toujours dénoncé les déséquilibres socio-économiques, qui sont par-dessus tout des facteurs de migrations et les risques d’une mondialisation sans règles, où les émigrés sont davantage les victimes que les protagonistes de leurs démarches migratoires »[34].

Solidarité et assistance

La solidarité est liée à la prise de conscience que nous formons une unique famille humaine en dépit de nos différences nationales, raciales, ethniques, économiques ou idéologiques, et que nous dépendons les uns des autres. Nous sommes les gardiens de nos frères, où qu’ils se trouvent dans le monde. Ainsi, « l’étranger» est un messager de Dieu qui surprend et rompt la régularité et la logique quotidiennes, en rendant proche celui qui était lointain. Dans les « étrangers », l’Église voit le Christ qui « est venu habiter parmi nous » (cf. Jn 1,14) et qui « frappe à notre porte» (cf. Ap 3,20) »[35]. C’est ainsi que nous marchons avec et vers Jésus Christ, présent dans les réfugiés.

La solidarité est une manifestation concrète de l’amour et de la justice.

« Ce principe a été énoncé à plusieurs reprises par Léon XIII sous le nom d’‘amitié’ que nous trouvons déjà dans la philosophie grecque. Pie XI le désigna par le terme non moins significatif de ‘charité sociale’, tandis que Paul VI, élargissant le concept en fonction des multiples dimensions modernes de la question sociale, parlait de ‘civilisation de l’amour’ »[36].

« La solidarité est sans aucun doute une vertu chrétienne. Dès le développement qui précède on pouvait entrevoir de nombreux points de contact entre elle et l’amour qui est le signe distinctif des disciples du Christ (cf. Jn 13,35). À la lumière de la foi, la solidarité tend à se dépasser elle-même, à prendre les dimensions spécifiquement chrétiennes de la gratuité totale, du pardon et de la réconciliation »[37].

Ceux qui sont puissants et influents à cause des richesses accumulées doivent se sentir responsables des plus démunis et être prêts à leur venir en aide. Au nom de la solidarité, nous devons plaider la cause des pauvres et des laissés-pour-compte, qui sont nos frères et nos sœurs. C’est pourquoi :

« Accueillir les réfugiés et leur accorder l’hospitalité représente pour tous un geste juste de solidarité humaine, afin que ces derniers ne se sentent pas isolés à cause de l’intolérance et du manque d’intérêt »[38].

C’est ce que l’Église a fait de différentes façons au cours de l’histoire, mais à chaque époque et à chaque situation il faut trouver la réponse appropriée. Pour pratiquer la solidarité aujourd’hui, il faut être conscient qu’« aimer son prochain » a désormais une dimension globale dans un monde interdépendant, comme l’a bien expliqué Benoît XVI :

« Il apparaît encore plus nécessaire que les chrétiens offrent le témoignage d’une solidarité qui franchisse les frontières, pour édifier un monde dans lequel tous se sentent accueillis et respectés »[39].

Les défis à la solidarité et à la coopération internationale

L’Église catholique est très sensible à la situation des réfugiés, qui vivent souvent dans des conditions inhumaines[40]. Elle considère que ce grave problème ne peut être affronté que s’il existe une volonté sincère de travailler ensemble au plan international pour lui trouver une solution. Tout en exprimant sa satisfaction pour ce que les gouvernements font pour les réfugiés et sa gratitude pour le travail réalisé par les Églises locales et les organisations catholiques, l’Église ne cesse d’appeler à un soutien international en faveur de ces diverses initiatives.

En 1986, à l’occasion de l’attribution du Prix international pour la Paix Jean XXIII au Catholic Office for Emergency Relief and Refugees (COERR), une organisation de l’Église basée en Thaïlande, Jean-Paul II a déclaré :

« La reconnaissance qui a été donnée aujourd’hui au COERR met bien en relief l’importance que le Siège apostolique reconnaît au travail que cette organisation accomplit dans l’une des zones les plus tourmentées du monde en ce siècle. […] Le peuple thaïlandais donne, de manière éminente, un exemple de solidarité envers ces personnes en difficulté. […]  il a ouvert sa porte et son coeur à ses voisins. […] le peuple thaïlandais ne doit pas être laissé seul pour porter le lourd fardeau de la responsabilité et de l’assistance dans cette région du monde. […] Une collaboration des différentes nations du monde est nécessaire pour pouvoir offrir à qui le désire une nouvelle patrie où s’établir est nécessaire. Seule la solidarité politique sur une vaste échelle pourra apporter une solution satisfaisante à ce grave et vieux problème »[41].

Dans le discours adressé en 2001 aux membres du Conseil de la Commission catholique internationale sur les Migrations à l’occasion du 50e anniversaire de sa fondation, Jean-Paul II a souligné l’importance des plaidoyers en faveur des migrants auprès des Gouvernements et des organisations internationales, ainsi que celle de la coopération œcuménique et interreligieuse :

« Depuis votre fondation, […] votre travail devient plus urgent au fur et à mesure que le problème des réfugiés devient plus aigu. […] Je désire vous inviter à prendre toujours davantage conscience de votre mission : voir le Christ dans chaque frère et sœur dans le besoin, proclamer et défendre la dignité de chaque migrant, de chaque personne déplacée et de chaque réfugié. De cette façon, l’assistance apportée ne sera pas considérée comme une aumône due à la bonté de votre âme, mais comme un acte de justice qui leur est dû. Nous vivons dans un monde où […] nous assistons à des tensions ethniques, culturelles et religieuses accrues. […] C’est pourquoi les plaidoyers de la Commission auprès des gouvernements et des Organisations internationales, et sa promotion de lois et de politiques visant à protéger les personnes sans défense sont des aspects particulièrement importants de sa mission »[42].

Lors du IIIe Congrès mondial de la pastorale des Migrants et des Réfugiés, Jean-Paul II a précisé la façon dont l’Église catholique conçoit la solidarité internationale :

« Si exigeant qu’il soit, cet effort pour une vraie solidarité internationale, basée sur un concept plus large du bien commun, est le moyen qui peut garantir à tous un futur vraiment meilleur. Pour qu’il en soit ainsi, il est nécessaire qu’une culture de la solidarité et de l’interdépendance se répande et pénètre profondément dans la conscience universelle, en sensibilisant les autorités publiques, les organisations internationales et les simples citoyens au devoir d’accepter et de partager avec ceux qui sont les plus pauvres. Mais la planification à long terme de politiques qui promeuvent la solidarité doit s’accompagner d’une attention aux problèmes immédiats des migrants et des réfugiés qui continuent à presser contre les frontières des nations qui jouissent d’un haut niveau de développement industriel. Dans ma récente Encyclique Centesimus annus, j’ai dit : ‘il faudra surtout abandonner la mentalité qui considère les pauvres – personnes et peuples – presque comme un fardeau. […] Le progrès des pauvres est une grande chance pour la croissance morale, culturelle et même économique de toute l’humanité. […]  Il ne suffit pas d’ouvrir nos portes […] et de leur permettre d’entrer ; il faut aussi faire en sorte qu’il soit plus facile pour eux de faire vraiment partie de la société qui les reçoit. La solidarité doit devenir une expérience quotidienne d’aide de partage et de participation »[43].

L’Instruction Erga migrantes caritas Christi explique dans le détail ce que veut dire accueillir les migrants et les réfugiés, avec les distinctions voulues : « Il est certes utile et juste de distinguer, en ce qui concerne l’accueil, les termes d’assistance en général (ou premier accueil, plutôt à court terme), d’accueil à proprement parler (dans une perspective à plus long terme) et d’intégration (objectif à très long terme, à poursuivre dans la continuité et dans le sens juste du terme). Les Agents pastoraux dotés de compétences spécifiques dans le domaine des médiations culturelles – agents dont nos communautés catholiques aussi doivent s’assurer les services – sont appelés à apporter leur aide, en associant l’exigence légitime d’ordre, la légalité et la sécurité dans la société avec la vocation chrétienne concrète d’accueil et de charité »[44].

À propos de la conception qu’avait Jean-Paul II de la globalisation, il convient de souligner aussi son appel à « globaliser la solidarité » de façon à ce que chacun se sente responsable et protagoniste dans ce domaine.

« La solidarité est la réponse chrétienne, tant personnelle que collective, à la globalisation. Elle part du cœur de chacun, lorsqu’il considère l’autre – et pas seulement le pauvre – comme un frère et comme un membre du Corps du Christ. Face à cette responsabilité, nul ne peut prendre ma place. Nous sommes tous appelés à y répondre personnellement »[45].

L’Église défend aussi les droits des personnes déplacées restées à l’intérieur des frontières de leur pays. En effet, « la protection des droits humains des déplacés exige l’adoption d’instruments juridiques spécifiques et de mécanismes de coordination appropriés de la part de la communauté internationale, dont les légitimes interventions ne doivent pas être considérées comme des violations de la souveraineté nationale »[46]

III. Nouveaux itinéraires pastoraux à l’aube du troisième millénaire (aspects spécifiques de la pastorale en faveur des migrants forcés)

Hospitalité ecclésiale et intégration dans l’église locale

À l’aube du troisième millénaire, l’accueil est la caractéristique fondamentale de la pastorale en faveur des réfugiés et des déplacés[47]. En accueillant l’autre, nous lui montrons que nous le considérons comme une personne et comme un frère dans la foi, et pas comme un cas ou comme une source de travail. Bien plus qu’une tâche, l’accueil est une manière de vivre et de partager. Donner l’hospitalité traduit la volonté d’être fidèle à Dieu, d’être à l’écoute de sa voix dans les Écritures et dans les personnes que nous rencontrons. En accueillant l’étranger, l’Église locale doit lui offrir un lieu sûr, chaleureux et confortable, où il trouve le respect, l’estime et l’amitié. Un tel accueil demande une écoute attentive et un partage mutuel des histoires de vie, ainsi que l’ouverture du cœur, la volonté de rendre sa propre vie transparente aux autres, et la générosité de donner un peu de son temps et de ses ressources.

Une communauté ecclésiale qui accueille les étrangers est un « signe de contradiction », un lieu où se mêlent les joies et les souffrances, les larmes et la paix. Ce signe est particulièrement visible dans les sociétés où ces étrangers ne sont pas bien accueillis. Offrir l’hospitalité demande de revoir sans cesse ses priorités. La proximité qui se crée grâce à l’accueil s’inscrit en faux contre une certaine mentalité et contre les messages qui circulent parfois dans le monde d’aujourd’hui. 

Restaurer la dignité chrétienne

Ceux qui ont dû fuir au loin n’ont pas seulement besoin d’une aide d’urgence, c’est-à-dire de nourriture et d’un toit. Ils ont besoin aussi d’être considérés comme des êtres humains et comme des frères dans la foi. Arrivés depuis peu, ils ont un sentiment d’insécurité et doivent s’habituer à leur nouvelle vie et à un milieu qui ne leur est pas familier. Ils sont souvent marqués par les combats incessants, les violences ethniques, les massacres, le meurtre des membres de leur famille, les viols, les tortures, le manque de nourriture, les marches forcées et autres violations des droits humains.

Ces expériences traumatiques, vécues individuellement ou collectivement, ont laissé des cicatrices. Certains se sentent coupables d’être en sécurité, alors que leurs proches ou leurs amis n’ont pas pu le faire. D’autres sont encore en proie à la frayeur, quelquefois blessés et/ou traumatisés. Le passé demeure bien présent en eux et pèse sur leur vie. Ils doivent affronter ce passé pour pouvoir le surmonter. Cela vaut en particulier pour les enfants, particulièrement marqués par les traumatismes vécus en période de croissance ; leur équilibre physique, psychologique et spirituel est parfois gravement compromis. L’importance de cette période de l’enfance est bien connue[48].

Un groupe à part d’enfants et/ou de jeunes adolescents est celui des enfants soldats qui, de gré ou de force, ont rejoint des milices dans lesquelles ils se sont battus et ont commis des actes horribles. Ici aussi, il est très important qu’ils soient reçus et accueillis dans une communauté pour pouvoir commencer à reconstruire leur vie sur de nouvelles bases, avec de nouvelles aspirations et de nouveaux espoirs.

L’objectif final, qui tient compte aussi de la dimension religieuse, est une vie dans laquelle ils puissent réaliser leur potentiel humain en accomplissant un travail productif, en exerçant leurs droits et leurs devoirs dans leur pays d’accueil, et en contribuant au bien commun. Tout cela fait partie du « rêve » d’un monde en paix :

« Chaque personne a besoin d’un milieu sûr dans lequel vivre. Les réfugiés aspirent à cela, mais, dans divers pays du monde, des millions d’entre eux demeurent encore dans les centres d’accueil ou, quoi qu’il en soit, sont extrêmement limités dans l’exercice de leurs droits »[49]

Ils ont besoin d’espoir, de courage, d’amour et de créativité pour reconstruire leur vie. Dans une telle situation, un effort concerté est nécessaire pour leur offrir le soutien moral et spirituel spécifique dont ils ont besoin, et en ce sens, la communauté chrétienne locale peut être d’un grand secours. En outre, il faut mettre en place des conditions qui leur permettront de retrouver une vie normale et indépendante et de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Les droits des réfugiés doivent être respectés[50].

Par ailleurs, il faut éliminer les causes qui ont obligé ces personnes à fuir, comme le soulignent diverses Exhortations apostoliques post-synodales. Celle à l’Afrique dit : « La solution idéale », pour répondre au phénomène des réfugiés et des déplacés, est « le rétablissement d’une paix juste, la réconciliation et le développement économique »[51]. Cela demande – dit l’Exhortation apostolique post-synodale à l’Europe – « un engagement courageux de tous pour la réalisation d’un ordre économique international plus juste, qui soit en mesure de promouvoir l’authentique développement de tous les peuples et de tous les pays »[52] qui ne soit pas dominé uniquement par le critère du profit – dit l’Exhortation apostolique à l’Amérique – mais aussi par « ceux de la recherche du bien commun national et international, de la distribution équitable des biens et de la promotion intégrale des peuples »[53]

Mettre en place les structures pastorales nécessaires

L’Église locale doit avoir une attitude pastorale à l’égard des personnes en déplacement [54]. Leur présence doit devenir visible dans les services de la paroisse, dans les missions territoriales ou personnelles cum cura animarum, dans les organisations caritatives, dans les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés, et dans les congrégations religieuses. Des structures pastorales doivent également être mises en place au niveau diocésain ou de l’éparchie. L’accueil au jour le jour revient en premier lieu aux paroisses[55]. Accueillir le Christ dans nos frères qui se trouvent dans le besoin est en effet la condition pour le rencontrer « face à face » et plus tard « parfaitement », à la fin de notre voyage sur terre[56]. Ainsi, les paroisses vivront vraiment leur ancienne vocation de « maison où les hôtes sont à l’aise »[57]. Si nécessaire, de nouvelles paroisses ou des missions personnelles cum cura animarum peuvent être créées pour mieux répondre aux nécessités pastorales[58].

Sous sa forme classique, la mission cum cura animarum (avec soin des âmes) s’exerçait dans différents domaines. Cette pastorale qui vise à réaliser la justice sociale demeure toujours valable : « L’engagement en faveur de la justice sociale et de la paix fait partie intégrante de la mission de l’Église dans le monde »[59].

On pourrait citer d’innombrables exemples d’actions désintéressées et héroïques accomplies par les membres des Églises locales en faveur des réfugiés, parfois même au prix de leurs biens ou de leur vie. Partout où, à la lumière des expériences précédentes, on peut s’attendre à un afflux de réfugiés ou de déplacés, l’Église locale doit se préparer et s’organiser pour affronter ce défi. « L’Église s’efforce d’être présente avec et parmi la communauté des réfugiés, en les accompagnant dans leur fuite, leur période d’exil, et leur retour dans leur communauté d’origine ou dans le pays où ils s’établiront »[60]. Nous devons marcher avec et vers Jésus Christ, présent dans les réfugiés.

Les trois consultations organisées en 1998 pour améliorer la coordination de l’Église en Afrique face à la crise des réfugiés ont relancé l’idée déjà formulée précédemment des « Pasteurs sans frontières », c’est-à-dire d’une « équipe d’agents pastoraux qualifiés, prêts à venir en aide en proposant leurs compétences là où le besoin s’en fait sentir »[61]. L’idée était de définir d’abord des initiatives pour être plus proches des réfugiés, puis d’organiser une pastorale pour eux. Cette idée a été lancée dans les années 1970 par Paul VI, qui a déclaré :

« La pastorale requise pour les personnes en déplacement est nécessairement une pastorale sans frontières…  les instruments les plus appropriés ne peuvent être trouvés que grâce à la collaboration et à la solidarité entre les Églises concernées »[62].

C’est un thème qui mériterait d’être approfondi. Une telle préparation présente de nombreux aspects, non seulement logistiques et humanitaires, mais aussi spirituels et formatifs, s’inscrivant tous dans le cadre d’une « authentique culture de l’accueil »[63]. La responsabilité finale de cette pastorale en faveur des migrants doit revenir à l’Évêque[64]. Une collaboration entre l’Église d’origine et l’Église d’arrivée est indispensable[65], sous la coordination des Conférences épiscopales. L’Église d’origine est tenue d’assurer le suivi de ses membres qui, pour une raison quelconque, s’en vont vivre ailleurs, tandis que l’Église d’arrivée remplit envers eux ses nouveaux devoirs, puisqu’ils en deviennent membres. Toutes deux sont appelées à exercer leurs responsabilités pastorales spécifiques dans un esprit de communion vécu et manifesté concrètement[66].

Au cours des années, ces responsabilités ont été soulignées, confirmées et précisées par Jean-Paul II, notamment dans ses Exhortations apostoliques post-synodales, où il recommande un « comportement hospitalier et accueillant, qui les encourage à s’insérer dans la vie ecclésiale »[67] laquelle doit être « une maison accueillante pour ceux qui peinent et qui ploient sous le fardeau »[68] qui doivent trouver « partout dans l’Église une patrie qui soit leur »[69]. Le Saint-Père y lance un appel en faveur des réfugiés et des déplacés « pour qu’ils reçoivent aide matérielle et soutien pastoral partout où ils se trouvent, en Afrique ou dans d’autres continents »[70] en créant et en améliorant sans cesse « ses services d’accueil et ses attentions pastorales à l’égard des immigrés et des réfugiés pour faire en sorte que soient respectées leur dignité et leur liberté, et que soit favorisée leur intégration »[71]. Par ailleurs, « il est utile de faire une révision des méthodes pastorales adoptées, de façon que chaque Église particulière ait pour les fidèles une attention plus personnalisée dans le domaine religieux [et] qu’elle renforce les structures de communion et de mission »[72].

Les grands camps de réfugiés pourraient ainsi devenir, si l’Ordinaire du lieu le juge bon, une paroisse ou une structure pastorale similaire au niveau territorial. Si le nombre des fidèles est trop restreint pour envisager une telle solution, on peut mettre en place pour eux une « antenne » ou une mission cum cura animarum dépendant d’une paroisse voisine[73].

En participant au cycle de l’année liturgique, à la célébration des Sacrements et aux autres activités et services religieux qui leurs sont familiers, les réfugiés trouveront la force nécessaire pour supporter la dure épreuve de l’exil et grandiront dans le mystère pascal du Christ, assurés que « Dieu lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour » (Rm 8,28).

Cette pastorale, exercée autant que possible en liaison avec des spécialistes de la réhabilitation, vise à apporter la consolation et la guérison du Christ aux réfugiés, aux déplacés et aux victimes du trafic d’êtres humains qui ont enduré de graves violations des droits humains. Elle doit s’étendre aussi à ceux qui, involontairement, ont causé ces souffrances, en particulier aux anciens enfants soldats. « Dans les pays où les conflits violents font rage (comme la République Démocratique du Congo, le Sierra Leone et le Liberia), elle s’adresse aux anciens enfants soldats. Des initiatives sont prises pour favoriser leur intégration sociale et économique dans la société et pour soigner les blessures de ces anciens combattants et de leurs communautés et/ou familles d’accueil »[74].

Encore une fois, la présence d’agents pastoraux issus de l’Église d’origine des réfugiés ou des déplacés, qui connaissent donc bien leur langue et leur culture, est très souhaitable sinon même essentielle[75]. Il peut arriver aussi que parmi les populations déplacées, il y ait des catéchistes locaux, eux-mêmes déracinés. Il s’agit certainement d’une grâce, car ils peuvent offrir une contribution précieuse à la vie de la communauté chrétienne.

En outre, lorsque les afflux massifs de population s’étendent sur plusieurs années, l’Église d’accueil devrait s’efforcer de former des catéchistes parmi les réfugiés. Ce temps de préparation constituerait une contribution et une aide précieuses pour l’Église d’origine, en permettant même parfois de recréer une communauté chrétienne quand ces populations décident de rentrer chez elles.

Collaboration entre les églises locales

Dans le domaine de la coopération, il convient de rappeler le rôle des organisations caritatives catholiques[76] engagées au niveau international dans des activités visant à améliorer les conditions de vie, à favoriser le développement et à promouvoir la dignité humaine et chrétienne de l’homme fait à l’image de Dieu. Animées par l’Esprit Saint et nourries des enseignements de l’Église, elles sont appelées à traduire en actes leur adhésion à l’Évangile de Jésus Christ. Les valeurs chrétiennes doivent être au centre de toutes les initiatives de ces organisations, en leur donnant ainsi une identité propre qui les distingue des autres organisations. Dans toutes leurs activités, elles doivent chercher à exprimer leurs convictions humaines et chrétiennes, afin d’être reconnues pour ce qu’elles sont réellement.

Là où le besoin s’en fait sentir, les organisations caritatives catholiques s’efforceront d’être présentes au nom de Jésus Christ, Personne et « valeur » centrale de toute leur action[77]. Sous la conduite de son Esprit, elles servent, s’engagent, sensibilisent, analysent, prennent la défense et dialoguent. Avec la Doctrine sociale de l’Église pour « horizon », elles s’emploient à réaliser une société caractérisée par l’égalité des chances, en luttant contre les préjugés sociaux et en promouvant la proximité aux autres, la solidarité, le souci du prochain et le respect des droits humains. Toutes leurs initiatives doivent être réalisées en collaboration avec l’Église locale, depuis le lancement des projets jusqu’à leur achèvement. Chaque fois que possible et opportun, ces organisations doivent être prêtes à collaborer avec des non-catholiques. Dans tous les cas, une fois qu’un projet est achevé, elles devront veiller à ne pas laisser un vide, en s’interrogeant sur la meilleure façon de soutenir l’Église locale pour lui permettre d’affronter les défis futurs.

Il peut arriver qu’une organisation caritative catholique soit dépendante de financements extérieurs, ou même qu’elle soit en compétition avec d’autres organisations pour obtenir les financements disponibles. Le risque dans ce cas est que, pour avoir des financements, elle cède à certaines influences, en aidant les donateurs à appliquer leurs propres politiques. En se laissant orienter par les intérêts des donateurs plutôt que par leur mission, cette organisation caritative risque de perdre son identité, un risque qu’il faut prendre très au sérieux.

Pour certaines Églises locales qui manquent des ressources financières nécessaires pour vivre et exercer leurs activités habituelles, l’arrivée soudaine de réfugiés ou de déplacés peut créer une situation insoutenable. Une telle situation ne fait qu’empirer lorsqu’elle perdure pendant plusieurs années, dépassant toutes leurs capacités financières[78]. Il devient alors inévitable de faire appel à l’aide des grandes organisations. Pour faciliter ces démarches, celles-ci pourraient mettre en place une agence où centraliser toutes les demandes de financement et fournir les informations nécessaires. Cette agence serait ensuite chargée d’évaluer les différents projets, ce qui simplifierait les démarches.

La question consiste à trouver les moyens de créer une solidarité authentique, exprimant l’accueil et l’engagement pastoral de l’Église, de telle sorte que les communautés locales puissent répondre efficacement aux différents besoins des réfugiés, déplacés et victimes du trafic d’êtres humains, contribuer à leur pastorale et à des petits projets d’aide sociale, former convenablement des agents pastoraux, soutenir les structures apostoliques et intervenir à temps pour éviter que des conflits n’éclatent. Pour comprendre comment répartir les ressources en fonction de ces différents besoins, une mise à jour des programmes d’aide sociale de l’Église est nécessaire. Diverses initiatives, tant traditionnelles que nouvelles, doivent être entreprises pour permettre à l’Église locale de relever ce défi de charité. 

Formation des agents pastoraux

Il est urgent de former convenablement des prêtres, des religieux et des laïcs à l’apostolat spécifique en faveur des migrants forcés. Pour cela, il faut que, dès le début, « la formation spirituelle, théologique et pastorale dans les séminaires et autres noviciats pour les futurs prêtres soit orientée vers les problèmes liés à la pastorale des personnes en déplacement »[79]. Dans tous les cas, « plutôt que de proposer la mise en place d’un cours spécial ou un sujet annexe, il serait bon de recommander une coordination et une plus grande sensibilité en expliquant les divers sujets théologiques plus directement liés au phénomène des personnes en déplacement »[80], car

« ce n’est pas un ministère commun à tous le corps des croyants, mais un ministère spécifique destiné aux situations de déracinement »[81].

Ce ministère demande donc une formation appropriée[82]. Par ailleurs, un appel spécial a été lancé aux personnes consacrées, pour qu’elles se dédient à l’apostolat auprès des personnes déplacées, que ce soit dans leur pays ou à l’étranger[83]

Engagement des laïcs

L’engagement des laïcs dans les différentes situations sociales et culturelles de notre temps[84] fait partie intégrante de la mission de l’Église dans le monde. Chaque chrétien doit être conscient qu’il a le devoir d’exprimer sa foi dans sa vie de tous les jours à travers un engagement ferme[85], en marchant aussi avec et vers Jésus Christ, présent dans les réfugiés. Cela demande à qui se consacre à ce service une formation et une instruction appropriées, lui permettant d’analyser les problèmes qui se présentent et de traduire les valeurs de l’Évangile dans un contexte en perpétuel changement.

Dans cet engagement, on doit s’inspirer de l’Évangile et de la Doctrine sociale de l’Église. En outre, tous les chrétiens se sentent concernés par le sort d’autrui, en particulier de ceux qui sont dans le besoin, et le manifestent par des gestes de charité. Ces deux attitudes se renforcent mutuellement, en les poussant à faire des choix décisifs et à développer une attitude d’accueil chrétien et de solidarité charitable. À travers ce processus de conversion permanente, ils se rapprochent des autres tout en approfondissant leur relation à Dieu[86].

Cette attitude ne se limite pas aux questions théoriques : les fidèles s’efforceront de trouver des réponses appropriées aussi aux besoins des réfugiés, des déplacés et des victimes du trafic d’êtres humains ; ils luttent contre les tendances à la discrimination et au racisme[87], et promeuvent des politiques visant à protéger, soutenir et défendre les droits des réfugiés et des déplacés[88]. Ainsi, de nouveaux rapports entre l’Église et la société peuvent s’instaurer, tandis que se renforcent les contacts avec les non-chrétiens[89] et que se développe la collaboration entre l’Église d’origine et l’Église d’accueil.

À mesure que se développent les rapports avec ceux qui sont venus nous rejoindre, nous distinguons en eux des talents, aptitudes et connaissances qui peuvent contribuer à enrichir notre communauté locale. Nous révélons ainsi Jésus Christ et la Bonne Nouvelle en promouvant l’espérance et la bonne volonté, tout en participant au ministère pastoral de l’Église qui proclame la Parole de Dieu, célèbre les Sacrements et exerce le service de la charité (diakonia). Toutes ces composantes de la pastorale mériteraient ici d’être développées, mais le temps qui m’a été accordé pour cette intervention tire à sa fin. 

Coopération œcuménique et interreligieuse

Pour que les appels en faveur des réfugiés, des déplacés et des personnes sujets au trafique d’êtres humains soient entendus, l’Église catholique coopère avec d’autres Églises et Communautés ecclésiales et avec les représentants des autres religions, comme attestent les citations suivantes, tirées respectivement de notre Document « Réfugiés » et du Discours de Jean-Paul II aux participants au IIIe Congrès mondial pour la Pastorale des Migrants et des Réfugiés. En effet « la coopération entre les différentes Églises chrétiennes et les diverses religions non-chrétiennes dans cette œuvre caritative conduira à de nouvelles avancées dans la recherche et la mise en œuvre d’une plus grande unité de la famille humaine »[90]. De son côté, Jean-Paul II a dit :

« L’Église (catholique) est heureuse d’établir des relations de respect, estime et collaboration avec les personnes de toute religion ou race. Elle assure à tous son service pour la pleine reconnaissance des droits humains et pour la défense de la justice. Le dialogue interreligieux, si ouvert et répandu aujourd’hui, restant sauves les exigences de la vérité, représente un moyen privilégié pour les croyants des différentes religions de se rencontrer, de renforcer l’unité de la famille et de promouvoir la paix dans le monde »[91].

Par la suite, il a déclaré aux membres du Conseil de l’ICMC ce qui suit :

« L’âme de votre oeuvre est une vision de la dignité humaine fondée sur la vérité de la personne humaine créée à l'image de Dieu (cf. Gn 1,26), une vérité qui illumine toute la doctrine sociale de l’Église. De cette vision découle des droits inaliénables, qu’aucune puissance humaine ne peut accorder ou dénier, car il s’agit de droits qui ont leur source en Dieu. Il s’agit d’une vision profondément religieuse, qui est partagée non seulement par d’autres chrétiens, mais aussi par de nombreux disciples des autres grandes religions du monde. […] Je vous exhorte donc […] à ne jamais vous lasser de rechercher de nouveaux modes de coopération oecuménique et interreligieuse, aujourd’hui plus que jamais nécessaires »[92].

Les chrétiens doivent donc témoigner ensemble leur engagement résolu en faveur des valeurs du Royaume de Dieu en répondant aux besoins du monde[93]. Cet engagement se traduit par des initiatives conjointes et par une coopération qui peut déboucher sur un renouveau du service de chacun en réponse aux défis que posent la souffrance et l’oppression.

« Dans cette union au plan de la mission, dont décide essentiellement le Christ lui-même, tous les chrétiens doivent découvrir ce qui les unit déjà, avant même que ne se réalise leur pleine communion. C’est là l’union apostolique et missionnaire, missionnaire et apostolique. Grâce à cette union, nous pouvons nous approcher ensemble du magnifique patrimoine de l’esprit humain, qui s’est manifesté dans toutes les religions »[94].

En effet, nous devons nous efforcer de réaliser ensemble tout ce qui n’est pas contraire à notre foi et à notre conscience. En gardant constamment les yeux fixés sur le Christ, les communautés chrétiennes demeureront authentiques et crédibles.

« Si nous sommes vraiment repartis de la contemplation du Christ, nous devrons savoir le découvrir surtout dans le visage de ceux auxquels il a voulu lui-même s’identifier : ‘J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi’ (Mt 25,35-36). Cette page n’est pas une simple invitation à la charité ; c’est une page de christologie qui projette un rayon de lumière sur le mystère du Christ. C’est sur cette page, tout autant que sur la question de son orthodoxie, que l’Église mesure sa fidélité d’Épouse du Christ »[95].

Le service du partage avec les pauvres est au centre de la mission de l’Église et de notre propre mission, car :

« C’est l’heure d’une nouvelle ‘imagination de la charité’, qui se déploierait non seulement à travers les secours prodigués avec efficacité, mais aussi dans la capacité de se faire proche, d’être solidaire de ceux qui souffrent, de manière que le geste d’aide soit ressenti non comme une aumône humiliante, mais comme un partage fraternel »[96].

Les pauvres sont en effet le vrai trésor de l’Église[97], et la coopération pour répondre à leurs besoins peut donner lieu à de nouveaux liens entre chrétiens et entre tous les hommes de bonne volonté. Nous comprenons alors que « l’Église est signe d’espérance pour un monde qui aspire tant à la justice, à la liberté, à la vérité, à la solidarité, en bref à la paix et à l’harmonie »[98]. Préparons-nous donc à mieux appliquer en Afrique aussi ce que l’Église nous a enseigné, en marchant avec et vers Jésus Christ, présent dans les réfugiés. Merci !


 

[1] Conseil Pontifical Justice et Paix, Compendium de la Doctrine sociale de l’Église, art. 160, LEV, Cité du Vatican 2004; cf. Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, Erga migrantes caritas Christi (dorénavant EMCC), n. 15, 28-30: AAS XCVI/II (2004) 762-822 ; People on the Move, Vol. XXXVI, n. 95 (août 2004) 776-777; Note 7, l.c. 767; Conseil Pontifical Cor Unum et Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, Réfugiés, un défi à la solidarité: EV 13 (1991-1993) 1019-1037; Commission Pontificale pour la Justice et la Paix, Self-Reliance: compter sur soi: EV 6 (1977-1979) 510-563; Conseil Pontifical Justice et Paix, L’Église et le racisme, Cité du Vatican, 2001. Enfin, cf. Benoît XVI, Message pour la Journée Mondiale de la Paix 2007, La personne humaine, cœur de la Paix, n. 4, 6, 13: http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_ councils/migrants/s_index_migrants/rc_pc_migrants_sectionmigrants.htm

[2] Benoît XVI, Angélus, 19 juin 2005: http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/ angelus/2005/documents/hf_ben-xvi_ang_20050619_en.html.

[3] Ibid.

[4] Ibid.

[5] Benoît XVI, Angélus, 18 juin 2006: http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/ angelus/2006/documents/hf_ben-xvi_ang_20060618_en.html.

[6] Benoît XVI, Appel à l’Audience générale du 20 juin 2007: http://www.vatican.va/holy_ father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070620_en.html.

[7]Cf.http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/migrants/s_index_migrants/rc_pc_migrants_section migrants. htm

[8] Jean XVIII, Encyclique Pacem in Terris, n. 105: AAS LV (1963) 286.

[9] Jean-Paul II, Discours au camp de réfugiés de Morong, Philippines, 21 février 1981, n. 3. http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/speeches/1981/february/documents/hf_jpii_spe_19810221_filippine-morong-profughi_it.html.

[10] Jean-Paul II, Discours aux participants au III Congrès mondial pour la Pastorale des Migrants et des Réfugiés (Cité du Vatican, 5 octobre 1991): Proceedings of the III World Congress for the Pastoral Care of Migrants and Refugees, Cité du Vatican 1991, p. 9.

[11] Publié sur : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/messages/ migration/ documents/hf_ben-vi_mes_ 20061018_world-migrants-day_en.html..

[12] l.c.

[13] Jean-Paul II, au Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés, 25 juin 1982, http://www. vatican.va/holy_father/john_paul_ii/speeches/1982/june/documents/hf_jp-ii_spe_19820625_alto-commissario-rifugiati_ it.html.

[14]http://www.vatican.va/roman_curia/secretariat_state/documents/rc_seg-st_doc_ 20011209 _marchetto-ginevra_en.html.

[15] Cf. EMCC, n. 21 et 87, 2, l.c. 768, 770.

[16] Cf. Mt. 25,34; Cf. EMCC n. 12, 15, l.c. 768, 770.

[17] Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale des Migrants 1992, n.6 : http://www.vatican.va/ holy_father/john_paul_ii/messages/migration/documents/hf_jp-ii_mes_19920731_world-migration-day-1992_it.html.; cf. EMCC no. 16, l.c. 771.

[18] Cf. Conseil Pontifical (alors Commission) pour la Pastorale des Migrants et des personnes en Déplacement, Lettre Circulaire aux Conférences Episcopales Chiesa e Mobilità Umana (dorénavant CMU), no. 8: AAS LXX (1978) 362; EMCC nos. 1, 12, l.c. 762, 768.

[19] Jean-Paul II, Discours au nouvel Ambassadeur de la République du Ghana près le Saint-Siège, 13 décembre 2002 : http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/ speeches/ 2002/december/documents/hf_jp-ii_spe_20021213_ ambassador-ghana_en.html.

[20] Paul VI. Lettre apostolique Octogesima Adveniens, n. 48: Insegnamenti IX (1971), 1199 ; cf. Synode des Évêques catholiques, La justice dans le monde. n. 40 : AAS LXIII (1971) 933: « Alors qu’elle s’apprête à témoigner la justice, l’Église elle reconnaît que ceux qui parlent de justice aux hommes doivent d’abord paraître justes à leurs yeux. C’est pourquoi nous devons examiner les façons d’agir, possessions et styles de vie que l’on trouve dans l’Église ».

[21] cf. EMCC,  nos. 12-18, l.c. 768-771.

[22] Cf. EMCC, note 11, avec référence à Clément de Rome, Lettre aux Corinthiens, X-XII: PG 1, 228-233; Didaché, XI, 1; XII, 1-5, ed. F.X.Funk, 1901, pp. 24, 30; Apostolic Constitutions, VII, 29, 2, ed. F.X.Funk, 1905, p.418; Justin, Apologia I, 67: PG 6, 429; Tertullian, Apologeticum, 39: PL 1, 471; Id., De praescriptione haereticorum, 20: PL 2, 32; Augustin, Sermon 103, 1-2. 6: PL 38, 613-615.

[23] Cf. EMCC n. 20-33.

[24] AAS XLIV (1952) 649-704.

[25] Cf. Concile Œcuménique Vatican II, Constitution pastorale sur l’Église dans le monde d’aujourd’hui Gaudium et Spes, (dorénavant GS) n. 4; 27, 84: AAS LVIII (1966) 1025, 1047, 1107; Benoît XVI, Message pour la 92e Journée Mondiale des Migrants et des Réfugiés, Migrations : un signe des temps (2006) : http://www.vatican.va/holy_ father/ benedict_xvi/messages/migration/documents/hf_ben-xvi_mes_20051018_world-migrants-day_en.html.; cf. aussi Agostino Marchetto, Le Migrazione: Segno dei Tempi, in Quaderni Universitari, La Sollecitudine della Chiesa verso i Migranti, p. 28 - 40, Cité du Vatican 2005.

[26] Pie XII, Redemptoris Nostri : http://www.vatican.va/holy_father/pius_xii/encyclicals/ documents/hf_p-xii_enc_ 15041949_redemptoris-nostri-cruciatus_en.html..

[27] Jean XXIII, Pacem in Terris, 11 avril 1963, Part I: l.c. 259-269.

[28] Jean-Paul II, Constitution apostolique Pastor Bonus, Art. 149-150:  AAS LXXX (1988) 899-900.

[29] Benoît XVI, Deus Caritas Est, n. 27: AAS XCVIII (2006), 232.

[30] Cf. Jean XXIII, Mater et Magistra, n. 220 : AAS LVIII (1961) 453; GS n. 66, l.c. 1087-1088.

[31] Jean XXIII, Mater et Magistra, n. 219, l.c. 453; cf. EMCC n. 40-43, l.c. 783-785.

[32] Jean XXIII, Pacem in Terris, n. 11, l.c. 259-260.

[33] EMCC n. 2, l.c. 773 : « Le Concile Vatican II a par la suite élaboré d’importantes lignes directrices sur une telle pastorale spécifique, invitant surtout les chrétiens à connaître le phénomène migratoire (cf. GS 65 et 66) et à prendre conscience de l’incidence de l’émigration sur la vie. Y sont rappelés le droit d’émigrer (cf. GS 65), la dignité de l’émigré (cf. GS 66), la nécessité de dépasser les inégalités liées au développement socio-économique (cf. GS 63) et de répondre aux exigences réelles de la personne (cf. GS 84). Le Concile reconnaît par ailleurs aux Autorités civiles, dans un contexte précis, le droit de réguler le flux migratoire (cf. GS 87) »; cf. EMCC note 17, l.c. 773.

[34] EMCC n. 29, l.c. 777.

[35] Ibid. 101, l.c. 811.

[36] Jean-Paul II, Centesimus Annus, n. 10: AAS LXXXIII/II (1991) 805.

[37] Id., Sollicitudo rei socialis, n. 40: AAS LXIII/I (1988) 568.

[38] Benoît XVI, Audience générale, 20 juin 2007 : L’Osservatore Romano (dorénavant O.R.) 21 juin 2007.

[39] Id., Discours aux participants à la réunion des Œuvres pour l’Aide aux Églises orientales (ROACO), 23 juin 2005 : O.R. n. 27, 5 juillet 2005, p. 8.

[40] Cf. Réfugiés., n. 20, l.c. 1030 : « L’esprit de solidarité révèle clairement le fait inacceptable que des millions de réfugiés vivent dans des conditions inhumaines ».

[41] Jean-Paul II, Discours pour la remise du Prix Jean XXIII, Rome, 3 juin 1986 : http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/speeches/1986/june/documents/hf_jp-ii_spe_19860603_premio-pace it.html.

[42] Id., Discours aux participants à la réunion de la Commission catholique internationale pour les migrations (ICMC), Cité du Vatican, 12 novembre 2001 (dorénavant Assemblée ICMC), n. 2-3, http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/speeches/2001/November/ documents/hf_jp-ii_spe_20011112_icmc_en.html.

[43] Id., IIIe Congrès mondial, n. 3 : l.c. 8-9.             

[44] EMCC, n. 42, cf. tout le paragraphe sur « Accueil et solidarité », n. 39-43, l.c. 783-785.

[45] Agostino Marchetto, Mondialisation et promotion humaine (en espagnol), Nuntium, juillet-novembre 2005, 410.

[46] Réfugiés, n. 21, l.c. 1031.

[47] Cf. EMCC n. 16, l.c. 771: « C’est pourquoi leur place géographique dans le monde n’est pas de ce fait très important pour les chrétiens et le sens de l’hospitalité leur est naturel ». L’Instruction « met en relief une vaste série de valeurs et de comportements (hospitalité, solidarité, partage) et la nécessité, pour ceux qui les reçoivent, de rejeter tout sentiment et toute manifestation de racisme ou de xénophobie »; cf. aussi EMCC n. 30, l.c. 777-778.

[48] Cf. Benoît XVI, Message pour la 94e Journée Mondiale des Migrants et des Réfugiés 2008 : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/messages/migration/documents/hf_ben-xvi_mes_20071018_world-migrants-day_en.html.

[49] Jean-Paul II, Angelus, 20 juin 2004, n. 2 : http://www.vatican.va/holy_ father/ john_ paul_ii/ angelus/2004/documents/ hf_jp-ii_ang_20040620_en.html.

 

[50] Cf. Benoît XVI, Audience générale 20 juin 2007 : O.R. (21 juin 2007).

[51] Jean-Paul II, Exhortation apostolique Ecclesia in Africa, n. 119: AAS LXXXVIII/I (1996) 70.

[52] Id., Exhortation apostolique Ecclesia in Europa, n. 100: AAS XCV/II(2003) 655, cf. EMCC n. 8, l.c. 766.

[53] Id., Exhortation apostolique Ecclesia in America, n. 52: AAS XCI/11 (1999) 789.

[54] Cf. Benoît XVI, Deus Caritas Est, n. 25 [AAS 98 (2006), 232] : « La nature profonde de l’Église s’exprime dans une triple tâche: annonce de la Parole de Dieu (kerygma-martyria), célébration des Sacrements (leitourgia), service de la charité (diakonia). Ce sont trois tâches qui s’appellent l’une l’autre et qui ne peuvent être séparées l’une de l’autre. La charité n’est pas pour l’Église une sorte d’activité d’assistance sociale qu’on pourrait aussi laisser à d’autres, mais elle appartient à sa nature, elle est une expression de son essence elle-même ».

[55] Cf. Jean-Paul II Message pour la Journée Mondiale des Migrants 1999: http://www.vatican.va/holy_ father/john_paul_ii/messages/migration/documents/hf_jp-ii_mes_22021999_world-migration-day-1999_en.html. : «  L’importance que la paroisse a dans l’accueil de l’étranger, dans l’intégration des baptisés de cultures différentes et dans le dialogue avec les chrétiens des autres religions. Pour la communauté paroissiale, il ne s’agit pas d’une activité facultative de remplacement, mais une tâche inhérente à son devoir institutionnel ». Cf. EMCC n. 89, l.c. 805: « Dans ce contexte, les Églises d’accueil sont appelées à intégrer la réalité concrète des personnes et des groupes qui les composent, en mettant en communion les valeurs de chacun, tous étant appelés à former une Église concrètement catholique. Ainsi se réalise dans l’Église locale l’unité dans la pluralité, c’est-à-dire cette unité qui n’est pas uniformité, mais harmonie, et dans laquelle les diversités légitimes sont assumées au sein d’une tension commune et unitaire (CMU  n. 19) »; EMCC n. 24, l.c 774-775.

[56] Cf. Jean-Paul II, Homélie, Jubilé des Migrants et des Personnes en déplacement, n. 2, juin 2000, n. 2 : http:// www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/ homilies/2000/ documents/ hf_jp-ii_hom_20000602_jubilmigrants_en. html.

[57] Id., Message pour la Journée Mondiale des Migrations 1999, n. 6; cf. Message pour la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié, 2003. Pour un engagement à vaincre tout racisme, toute xénophobie et tout nationalisme exagéré, n. 3: http://www.vatican.va/holy_father/john_ paul_ii/ messages/migration/documents/hf_jp-ii_mes_20021202_world- migration-day-2003_en.html.; Id., Message pour la Journée Mondiale des Migrations 2002, Migration et Dialogue interreligieux, n. 4: http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/messages/ migration/documents/hf_jp-ii_mes_ 20011018_world-migration-day-2002_en.html..

[58] EMCC n. 24, 26, 54, 55, et 91, l.c. 774-775, 776, 789, 806-807.

[59] Jean-Paul II, Exhortation apostolique Ecclesia in Oceania, n. 26: AAS XCIV/II (2002) 398.

[60] Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, Pastoral Care of Refugees in Eastern, Central and Southern Africa: A Consultative Meeting, Lusaka (Zambia), 5-9 janvier 1993, p. 134.

[61] Id., The Three Consultations of 1998 for a more coordinated Pastoral response of the Church in Africa to the present refugee Crisis. Texte officiel avec commentaire, Cité du Vatican 1999, p. 28.

[62] Paul VI, Message à la Conférence européenne sur la Pastorale des Migrants: AAS LXV (1973) 590.

[63] EMCC n. 39, l.c. 796-797.

[64] Cf. Décret du Concile Vatican II sur la charge pastorale des Évêques Christus Dominus, n. 18: AAS LXXX (1966) 682; cf. EMCC n. 70, l.c. 796-797.

[65] Cf. EMCC n. 70, l.c. 796-797.

[66] Cf. CMU, n. 19, l.c. 367-368 ; cf.  EMCC, Dispositions juridiques et pastorales, art. 16, l.c. 818.

[67]Jean-Paul II, Exhortation apostolique Ecclesia in America, n. 65: l.c. 800.

[68] Id., Exhortation apostolique Ecclesia in Asia, n. 34: AAS XCII/I (2000) 507.

[69] Id., Exhortation apostolique Familiaris Consortio, n. 77: AAS LXXIV/I (1982) 176.

[70] Id., Exhortation apostolique Ecclesia in Africa, n. 119, l.c. 71.

[71] Id., Exhortation apostolique  Ecclesia in Europa, n. 103, l.c.

[72] Id., Discours aux Évêques de la région sud II du Brésil à l’occasion de leur visite ad Limina, 31 août 2002 : http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/speeches/2002/august/ documents/hf_jp-ii_spe_20020831_ad-limina-brazil_ en.html.; cf. EMCC n. 39 et 100, l.c. 783, 810-811.

[73] Cf. EMCC n. 75-78 et 90-95, l.c. 798-800, 806-808, qui peut être aussi appliqué, mutatis mutandis, à la pastorale des réfugiés et des déplacés internes.

[74] Agostino Marchetto, Le migration et les nouveaux esclavages, Séminaire CCEE-SECAM, novembre 2007: People on the Move Vol. XXXIX, n. 105 (décembre 2007) 138.

[75] Cf. EMCC n. 70 ,77, l.c. 796-797.

[76] Cf. EMCC n. 33, l.c. 779 : « Parmi les principales Organisations catholiques consacrées à l’assistance des migrants et des réfugiés, nous ne pouvons pas ne pas mentionner la création en 1951 de la Commission Catholique Internationale pour les Migrations. Le soutien qu’au cours de ces cinquante années, la Commission a apporté dans un esprit chrétien, aux Gouvernements et aux Organismes internationaux, et son apport original dans la recherche de solutions durables pour les migrants et les réfugiés du monde entier constituent ses grands mérites. Le service que la Commission a rendu et continue de rendre ‘est lié par une double fidélité : au Christ … et à l’Église’ – comme l’a affirmé Jean-Paul II. Son action ‘a représenté un point très fructueux de coopération œcuménique et interreligieuse’. Enfin, nous ne pouvons pas ne pas citer l’engagement intense des différentes Caritas et des autres Organismes de charité et de solidarité qui sont aussi au service des émigrés et des réfugiés » ; cf. aussi EMCC n. 86, l.c. 804.

[77] Cf. Benoît XVI, Deus caritas est, n. 31, l.c. 232: « Les personnes qui œuvrent dans les Institutions caritatives de l’Église doivent se distinguer par le fait qu’elles ne se contentent pas d’exécuter avec dextérité le geste qui convient sur le moment, mais qu’elles se consacrent à autrui avec des attentions qui leur viennent du cœur, de manière à ce qu’autrui puisse éprouver leur richesse d’humanité. C’est pourquoi, en plus de la préparation professionnelle, il est nécessaire pour ces personnes d’avoir aussi et surtout une ‘formation du cœur’ : il convient de les conduire à la rencontre avec Dieu dans le Christ, qui suscite en eux l’amour et qui ouvre leur esprit à autrui ».

[78] Cf. Jean-Paul II, Exhortation apostolique Christifideles Laici, n. 26 : AAS LXXXI/I (1989) 439-440 : « Beaucoup de paroisses, tant dans les régions urbaines qu'en pays de mission, ne peuvent fonctionner avec plein succès par suite du manque de moyens matériels ou de ministres ordonnés, ou encore en raison des conditions spéciales de vie de certains chrétiens (comme, par exemple, les exilés et les immigrés) ».

[79] CMU, n. 33, l.c. 375 ;  cf. EMCC n. 71, l.c. 797.

[80] Congrégation pour l’Éducation catholique, Circulaire La pastorale des personnes en déplacement dans la formation des futurs prêtres, adressée aux Ordinaires diocésains et aux Recteurs de leurs séminaires, sur l’inclusion d’une pastorale de la mobilité humaine dans la formation des futurs prêtres, Rome, Janvier 1986, n. 3. Cf. aussi EMCC n. 71, l.c. 797 ; Congrégation pour l’Éducation Catholique - Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, Lettre conjointe sur la Pastorale des Migrants dans la formation des futurs prêtres et diacres permanents, 3 décembre 2005: People on the Move Vol. XXXVII, n. 99 (décembre 2005), 193.

[81] Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale des Migrants 1990. n. 10 : http://www.vatican.va/ holy_father/john_paul_ii/messages/migration/documents/hf_jp-ii_mes_19900725_world-migration-day-1990_it.html.; cf. EMCC n. 77, l.c. 799.

[82] Cf. Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples - Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, Lettre commune adressées aux Ordinaires diocésains sur la Pastorale de la Mobilité humaine, 13 octobre 2005: People on the Move, Vol. XXXVII, n. 99 (décembre 2005), 101.

[83] Cf. Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique - Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement, Lettre conjointe aux Supérieurs généraux des Instituts de Vie Consacrées et Sociétés de Vie apostolique, Engagement pastoral en faveur des migrants, réfugiés et autres personnes victimes de la crise de la mobilité humaine, 13 mai 2005: People on the Move, Vol. XXXVII, n. 99 (décembre 2005), 123.

[84] Cf. Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale des Migrants 1987, n. 1: http://www.vatican.va/holy_father/ john_paul_ii/messages/migration/documents/hf_jp-ii_mes_19870805_world-migration-day-1987_it.html.: « La participation des laïcs à la mission de l’Église dans les diverses situations sociales et culturelles de notre temps a représenté l’un des moyens les plus fructueux pour répondre à la proposition de salut intégral du Christ » ; EMCC n. 86-88, l.c. 804-805 ; ibid. Dispositions juridiques et pastorales, chap. I. 

[85] Cf. Benoît XVI, Discours aux nouveaux ambassadeurs près le Saint-Siège pour la présentation des lettres de créance, 16 juin 2005 : http://www.vatican.va/holy_father/ benedict_xvi/speeches/2005/june/documents/hf_ben-xvi_spe_20050616_ambassadors_ en.html.: « L’Église ne cessera de rappeler que tous les hommes doivent être attentifs à une fraternité humaine faite de gestes concrets, au niveau des individus comme au niveau des Gouvernements et des Institutions internationales ».

[86] Cf. Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale des Migrants 1999, n. 4, l.c. : « La charité, avec son double visage d’amour pour Dieu et pour les frères, est la synthèse de la vie morale du croyant. Elle a en Dieu sa source et son aboutissement ».

[87] Cf. Benoît XVI, Angélus, 24 décembre 2006, http://www.vatican.va/holy_father/ benedict_xvi/angelus/2006/documents/hf_ben-xvi_ang_20061224_en.html.: « L’engagement correspondant est celui de toujours surmonter les idées préconçues et les préjugés, d’abattre les barrières et d’éliminer les oppositions qui divisent, ou pire, qui font s’affronter les individus et les peuples, pour construire ensemble un monde de justice et de paix ».

[88] Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale des Migrants 1999, n.6, l.c. : « La catholicité ne se manifeste pas seulement dans la communion fraternelle des baptisés, mais s’exprime également à travers l’hospitalité offerte à l’étranger, quelle que soit son appartenance religieuse, en rejetant toute forme d’exclusion ou de discrimination raciale, en reconnaissant la dignité personnelle de chacun, et en s’engageant de ce fait à promouvoir ses droits inaliénables ».

[89] Cf. EMCC n. 59, l.c. 792 : « À l’égard aussi des immigrés non-chrétiens, l’Église s’engage pour la promotion humaine et par le témoignage de la charité, qui en soi ont déjà une valeur évangélisatrice et sont capables d’ouvrir les cœurs à une annonce explicite de l’Évangile, qui doit être faite avec l’indispensable prudence chrétienne et dans le respect absolu de la liberté. Dans la mesure du possible, les migrants des autres religions doivent être soutenus afin de pouvoir préserver la dimension transcendante de leur vie. L’Église est donc appelée à entrer en dialogue avec eux, dialogue [qui] doit être conduit et mis en œuvre dans la conviction que l’Église est la voie ordinaire du salut et qu’elle seule possède la plénitude des moyens du salut  (RMi 55; cf. aussi PaG 68) »; EMCC n. 59-68, l.c. 791-795.

[90] Refugiés, n. 34, l.c. 1037.

[91] Jean-Paul II, IIIe  Congrès mondial, n. 4, l.c. 9.10; cf. aussi EMCC et ses commentaires in “La Sollecitudine della Chiesa verso i Migranti”, Quaderni Universitari, I Parte, Cité du Vatican 2005; “Migranti e Pastorale d’Accoglienza”, Quaderni Universitari, II Parte, Cité du Vatican 2006, et “Operatori di una Pastorale di Comunione”, Quaderni Universitari, III Parte, Cité du Vatican 2007, tous publiés sous la direction du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en Déplacement.

[92] Jean-Paul II, Assemblée ICMC, n. 4, l.c.

[93] Cf. Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des chrétiens, Directoire pour l’application des principes et des normes sur l’oecuménisme, n. 162, Cité du Vatican, 1993 : « Les chrétiens ne peuvent fermer leur cœur au criant appel des nécessités humaines du monde contemporain. La contribution qu’ils peuvent apporter dans tous les domaines de la vie humaine où le besoin de salut se manifeste est plus efficace quand ils l’accomplissent tous ensemble et quand on voit qu’ils sont unis en le faisant. Ils désireront donc faire ensemble tout ce que leur foi leur permet ». Cette perspective est développée par EMCC n. 56-58, l.c. 790-791.

[94] Jean-Paul II, Lettre encyclique Redemptoris Hominis, n. 12: AAS LXXI/I (1979) 278.

[95] Id., Lettre apostolique Novo Millennio Ineunte, n. 49: AAS XCIII/I (2001) 302.

[96] Ibid, n. 50, l.c. 303.

[97] Cf. Benoît XVI, Deus caritas est, n. 23, l.c. 232: « L’activité d’assistance aux pauvres et aux personnes qui souffrent faisait partie de manière essentielle de la vie de l’Église de Rome, selon les principes de la vie chrétienne exposés dans les Actes des Apôtres. Cette tâche trouve une expression vivante dans la figure du diacre Laurent (+ 258). La description dramatique de son martyre était déjà connue par saint Ambroise (+ 397) et elle nous montre véritablement en son centre l’authentique figure du Saint. À lui, qui était responsable de l’assistance aux pauvres de Rome, a été accordé un laps de temps, après l’arrestation de ses confrères et du Pape, pour rassembler les trésors de l’Église et les remettre aux autorités civiles. Laurent distribua l’argent disponible aux pauvres et les présenta alors aux autorités comme le vrai trésor de l’Église ».

[98] EMCC n. 102, l.c. 811.

 

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