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INTERVENTION DU SAINT-SIÈGE
DANS LE CADRE DU IV COMITÉ DE LA 59 SESSION DE
L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES

SUR L'ACTION DE L'UNRWA EN FAVEUR DES RÉ
FUGIÉS DE PALESTINE

INTERVENTION DE S.E. MGR CELESTINO MIGLIORE

Mardi 1er novembre 2004

Monsieur le Président,

Ma délégation voudrait commencer en exprimant sa satisfaction pour le Compte-rendu du Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, et pour le travail de l'Office lui-même au cours de l'année écoulée.

Pour ceux qui suivent cette question, le contenu du Compte-rendu ne semblera que trop familier. Notre présence une fois de plus à cette tribune vise à examiner les services humains apportés au milieu d'un cycle sans fin de violence et de terrorisme, d'actions et de réactions militaires, en un mot, une série de représailles qui engendre encore plus de violence. Dans ces conditions, l'UNRWA et de nombreux autres Organismes, y compris la Mission pontificale pour la Palestine, à travers la générosité de la Communauté internationale, apportent aux réfugiés des services qui, dans des circonstances normales, relèveraient de la responsabilité des Autorités locales.

Une analyse réaliste de la situation fait apparaître qu'il y a beaucoup de discours pacifistes, mais très peu de volonté politique dans la résolution des différends. Le manque d'enthousiasme de la Communauté internationale à exhorter les leaders israéliens et palestiniens à négocier en bonne foi a contribué au ralentissement de la mise en oeuvre de la "Feuille de route". Sans ces négociations nécessaires, il n'y aura pas de possibilité de réconciliation, de pardon, de compromis ou de collaboration, autant de conditions pour une paix durable dans la région. La communication est essentielle pour rapprocher les deux parties en conflit. Il est impossible qu'une politique de séparation constante aboutisse à la paix. Dans de telles conditions négatives, l'UNRWA et les autres organismes humanitaires doivent continuer à apporter des services aux réfugiés.

Monsieur le Président, ma délégation est tout à fait consciente des difficultés rencontrées par l'UNRWA pour apporter des services utiles à la population des réfugiés, si profondément touchés par cette "guerre non déclarée". La Mission pontificale pour la Palestine, en union avec les agences catholiques collaborant à travers les Etats-Unis et l'Europe, sert depuis 55 ans cette même population de réfugiés qui souffrent, en affrontant les problèmes du chômage, de l'accès à l'éducation et aux services médicaux.

En vue de redonner leur dignité aux chômeurs de la région, la Mission a mis en place des programmes mobilisant beaucoup de main-d'oeuvre pour leur donner un travail utile. A travers des projets  municipaux, ils réparent et reconstruisent les infrastructures souvent endommagées en raison de la violence et des conflits armés. De tels programmes servent également à renforcer les Institutions locales.

Monsieur le Président, ma délégation forme le voeu que toute solution en vue de résoudre ce problème complexe inclue la question de la Ville Sainte de Jérusalem. En raison des nombreux incidents violents et des obstacles à la libre circulation posés par le Mur, avec des postes de contrôle et des couvre-feux, le Saint-Siège renouvelle son appel à des "mesures garanties au niveau international afin d'assurer la liberté de religion et de conscience à ses habitants, ainsi que l'accès permanent, libre et sans obstacle aux Lieux Saints pour les fidèles de toutes les religions et nationalités" (A/RES/ES-10/2). Jérusalem, la Ville Sainte, représente le patrimoine commun de tous les croyants et quiconque possède la responsabilité de la Ville Sainte en est également responsable devant la Communauté internationale. Son gouvernement ne devrait pas uniquement être considéré comme une question propre à telle ou telle autorité.

Le degré actuel de violence a éloigné les pèlerins de la Terre Sainte, provoquant des conséquences économiques toujours plus lourdes pour tous les peuples de la région, et faisant obstacle au droit des peuples dans le monde à visiter et à prier sur les sites religieux. En particulier, ma délégation note que la population locale n'a pas toujours le libre accès aux sanctuaires et aux lieux saints.

Monsieur le Président, la "Feuille de route" proposée n'a pas encore apporté la paix à la région. Si l'on considère la violence constante, la crise économique, les restrictions à la circulation, et l'absence de libre accès aux sites religieux, il n'est guère surprenant que certains se sentent poussés à quitter la région définitivement. Il est regrettable de constater qu'un pays jadis porteur d'un message d'amour, de vie, de fraternité et de paix, que beaucoup appellent une Terre Sainte, présente actuellement au monde un message très différent de division, de destruction et de mort.

La famille des nations doit exhorter tous les acteurs concernés à renouveler leurs efforts en vue d'apporter la paix à la région. Ce n'est qu'à travers une paix juste et durable, non pas imposée, mais garantie par les négociations, que les aspirations légitimes de tous les peuples de ce pays pourront être satisfaites. Un tel résultat dépend en grande partie de la volonté courageuse des responsables d'adopter de nouvelles attitudes de compromis en accord avec les exigences de la justice.

Merci, Monsieur le Président.

 

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