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Ier "UNITED NATIONS ENVIRONMENT ASSEMBLY" (UNEA)
[Nairobi, 23-27 juin 2014]

MESSAGE DONNÉ À L'ASSEMBLÉE DES NATIONS UNIES POUR L'ENVIRONNEMENT
AU NOM DU SAINT-SIÈGE PAR S.E. CHARLES DANIEL BALVO,
NONCE APOSTOLIQUE AU KENYA ET REPRÉSENTANT PERMANENT
AUPRÈS DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR L'ENVIRONNEMENT

Nairobi
Jeudi 26 juin 2014

 

Madame la Présidente, au nom du Saint-Siège, je tiens à vous féliciter d’assumer la responsabilité de diriger les travaux de cette importante Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement.

Au début du mois de mai dernier, l’Académie Pontificale des Sciences et l’Académie Pontificale des Sciences Sociales, dans un atelier commun, ont eu l’honneur d’écouter la contribution de Monsieur Achim Steiner, Sous-Secrétaire Général des Nations Unies et Directeur Exécutif du Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Monsieur Steiner, le Pape François a été heureux de vous rencontrer et de vous assurer du soutien du Saint-Siège pour la noble cause de l’environnement.

Madame la Présidente, le 25 mai dernier à Jérusalem, le Patriarche Orthodoxe de Constantinople Bartholomé et le Pape François, dans une déclaration commune, ont dit : « C’est notre profonde conviction que l’avenir de la famille humaine dépend aussi de la façon dont nous sauvegarderons – à la fois prudemment et avec compassion, avec justice et équité – le don de la création que notre Créateur nous a confié. Par conséquent, nous regrettons le mauvais traitement abusif de notre planète, qui est un péché aux yeux de Dieu. Nous réaffirmons notre responsabilité et notre obligation d’encourager un sens de l’humilité et de la modération, de sorte que tous sentent la nécessité de respecter la création et de la sauvegarder avec soin » - fin de citation.

C’est donc avec joie que nous saluons cette Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement qui se réunit pour la première fois au niveau mondial à Nairobi. Aujourd’hui, toutes les nations du monde sont unies pour trouver les voies et moyens de respecter la création, de la sauvegarder et de la restaurer là où elle est détruite. La création – le don de Dieu – nous unit dans un travail commun. Voilà déjà un acquis positif, encourageant et à encourager.

Une personnalité éminente du Kenya, le pays d’accueil de cette Assemblée, qui a consacré sa vie pour la paix et la sauvegarde de l’environnement, Wangari Maathai, aimait dire : « Si Dieu avait créé l’homme et la femme au premier jour de la création, ils n’auraient pas survécu ! » Nous faisons partie de la nature et nous avons besoin de ses ressources pour vivre, les animaux et les plantes y compris les espèces menacées d’extinction, les océans et les profondeurs marines, les montagnes et les glaciers, les forêts et les déserts, en un mot, toute la magnificence de la création.

Notre travail est donc important.

Vous avez mis au programme de cette Assemblée des buts à atteindre pour que le développement soit durable dans l’avenir. Le Saint-Siège suit vos travaux avec attention. Nous sommes particulièrement encouragés par votre souci de maîtriser la consommation pour réduire la production et préserver les ressources disponibles pour les générations futures. Consommer mieux pour produire moins, est certainement une étape première et positive. Nous voudrions cependant aller plus loin. Nous vivons dans une société qui propose trop souvent comme modèle une consommation incontrôlée, une jouissance démesurée. Ce modèle ne peut pas assurer un avenir durable pour tous ; il doit être abandonné.

Madame la Présidente, vous savez le profond souci du Pape François pour les pauvres et les exclus. Au cœur de leur engagement, les Nations Unies veulent éradiquer la pauvreté. Pour y arriver, il faut sauvegarder la nature et créer un environnement agréable à vivre, ce qui n’est possible qu’avec la collaboration de tous sans exclusion. Les ressources naturelles sont pour tous. Malheureusement le système économique mondial actuel, manipulé par les puissances de l’argent, ne favorise pas cette intégration de tous au service du bien commun. Notre société a besoin de réforme et doit considérer les exigences de l’éthique dans l’économie. Inciter les entreprises et les responsables financiers à respecter l’environnement est hautement louable. Mais nous voudrions porter plus d’attention au troisième pilier du développement durable :la dimension sociale et même la dimension spirituelle. Tout homme et toute femme sans exclusion – enfant et vieillard, pauvre et handicapé – chacun doit se sentir grandi par les conclusions de vos débats.

Madame la Présidente, l’Assemblée Générale des Nations Unies vous a donné mandat de proposer les décisions bonnes et courageuses que la communauté internationale doit adopter. Le futur de l’humanité – Le Futur que nous voulons- est entre les mains des responsables du monde entier ici rassemblés. Que Dieu guide vos travaux.

Je vous remercie.