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DISCOURS DU CARDINAL AGOSTINO CASAROLI
AU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ PRÈS LE SAINT-SIÈGE*

Samedi 15 janvier 1983

 

Au nom de leurs Excellences Nosseigneurs Martinez et Silvestrini de Mgr Re, de Mgr Backis et de mes autres collaborateurs ici présents, je désire remercier sincèrement le Corps diplomatique et son éminent interprète, aussi bien pour l’invitation qui nous a été aimablement adressée que pour les sentiments manifestés à notre égard.

Au-delà de la courtoisie qui fait partie du style de toute vie diplomatique, ces sentiments reflètent la cordialité qui semble caractériser les relations des membres du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, entre eux et avec nous : c’est comme si le rayonnement spirituel de Celui que même les non-catholiques appellent sans difficulté « le Saint-Père » créait autour de sa personne une atmosphère de famille dans laquelle nous nous sentons tous entraînés.

Une famille en partie dispersée loin de la maison. Mais, de temps en temps, quelque circonstance particulière – comme celle d’aujourd’hui – réunit, sinon tous ses membres, du moins la plus grande partie d’entre eux.

Ce matin, le Corps diplomatique a eu le plaisir d’offrir ses vœux de bonne année 1983 et de recevoir à son tour ceux du Souverain Pontife. Il a reçu cette année encore le don de sa parole qui-- comme toujours – ne s’est pas limitée à des généralités courtoises, mais a touché en profondeur quelques thèmes qui ne peuvent pas ne pas tenir à cœur, de façon toute particulière, a ceux qui--comme les diplomates – ont des fonctions et des responsabilités publiques d’importance vitale : non seulement chacun d’eux a le souci des bons rapports entre son gouvernement et le Saint-Siège, entre l’État et l’Église dans son pays, mais tous ensemble sont plus ou moins engagés dans l’effort que la communauté internationale doit accomplir pour assurer à l’humanité un présent et un avenir tranquilles et pacifiques.

Certes, je ne puis rien ajouter à ce que le Saint-Père vous a dit tout à l’heure. D’ailleurs, ses paroles offrent à chacun de vous – et de nous – une matière plus que suffisante à une réflexion prolongée.

Pour ma part, je voudrais seulement souligner le respect et la considération que, en vous tenant un discours si sérieux et si dense d’idées et de références aux événements, le Saint-Père a voulu manifester une fois encore envers vous-mêmes et la fonction qui est la vôtre.

C’est ce même respect, cette considération que je voudrais vous redire au nom de tous mes collaborateurs, à quelque niveau qu’ils soient, et en mon nom personnel. Nous avons l’occasion d’apprécier jour après jour, non seulement la qualité de vos personnes, mais l’importance et l’utilité, – qui devient parfois nécessité – de votre présence et de votre coopération.

C’est surtout dans les moments de difficulté et de tension, au plan bilatéral comme au plan international, que se manifeste et peut s’apprécier d’autant mieux cet instrument précieux de communication, de compréhension, d’effort d’entente, de prévention ou au moins de limitation des heurts et des conflits, enfin de pacification qu’est la mission accomplie par vous.

Les temps que nous vivons, l’année qui commence sont bien de nature à inviter tous les responsables - hommes d’État et de gouvernement, hommes versés dans la politique, la science et la culture, hommes d’Église, jusqu’aux organisations de masse et aux simples particuliers - à un effort des plus sérieux, des plus sages et des plus généreux pour éloigner du monde et de ses diverses parties le spectre de conflits et de guerres désastreuses. Pour les diplomates ce sont là des temps particulièrement "forts" de réflexion et de travail.

Le Saint-Siège auprès duquel vous exercez votre mission est évidemment pour vous un poste d’observation pour certains aspects privilégié; et vous ne manquez pas ici de possibilités d’agir, au nom et pour le compte de vos gouvernements, pour offrir ou rechercher une collaboration qui - tout en étant située sur le plan "moral" propre au Siège Apostolique - n’en est pas moins importante, comme on le reconnait habituellement. Elle est même peut-être irremplaçable dans la mesure où l’on veut établir la paix et la concorde active entre les peuples, les continents et les réalités sociales sur le fondement solide de l’homme.

Vous savez par expérience que le Saint-Siège est toujours pret à donner son attention aux problèmes qui angoissent l’humanité et à offrir--dans les limites de ses possibilités concrètes -- une coopération qui ne se borne pas à des déclarations solennelles, répétées et insistantes, et de même a des rappels des principes moraux qui doivent présider à une vie sociale juste et bien ordonnée, mais qui cherche à descendre au plan concret des diverses situations géographiques et historiques.

Le Siège Apostolique, à son tour est sûr de pouvoir compter sur votre disponibilité, et il a confiance en celle de vos gouvernements, pour chercher à travailler ensemble au service des grandes causes qui rendent si noble votre profession.

Une parole d’encouragement ne sera cependant pas hors de propos. Parfois, en effet, les difficultés du chemin sont si grandes qu’un sentiment de frustration peut nous saisir. Allons donc de l’avant avec ténacité, avec un optimisme sain et réaliste ! Dans votre travail lourd de responsabilités, nos vœux et nos prières vous accompagnent !

A vous, aux chefs d’État et de gouvernement que vous représentez, à vos pays et à tous vos concitoyens !


* L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française, n.4 p.6.

 

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