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P. Henri de RIEDMATTEN, O.P.

Intervention à la Conférence internationale des Nations Unies sur l’environnement*

Stockholm, 7 juin 1972




Monsieur le Président,

Le Message de Sa Sainteté Paul VI que j’ai eu l’honneur de lire ici-même avant-hier, exprime les positions du Saint-Siège sur les graves problèmes dont l’examen nous réunit. C’est à la lumière de ces principes que j’exposerai maintenant les points précis sur lesquels la Délégation du Saint-Siège estime pouvoir porter sa contribution aux travaux de ta Conférence. Forts de l’espérance qui, selon nous, anime tout projet vraiment humain, nous ne saurions réduire notre effort commun au seul établissement de mesures de sauvetage et de récupération; nous entendons bien en faire une étape positive dans la recherche du développement intégral de l’homme, à laquelle, en ce qui nous concerne, notre fidélité au message du Christ nous oblige.

Fascinée par le seul souci d’avoir plus, la civilisation technologique a compromis la symbiose fondamentale entre l’homme et son milieu; ce n’est que par la volonté d’être plus que se rétablira l’harmonie entre l’homme et la nature, sa matrice première. C’est un non-sens en effet que d’opposer ou de conjuguer environnement et développement, comme s’il s’agissait là de deux valeurs indépendantes. Toute atteinte à l’environnement révèle une conception tronquée du développement. Le désarroi même dans taquet la crise de l’environnement projette le monde industrialisé le manifeste: il n’y a pas de pays développés, Il n’y a que des pays en vole de développement et, en matière d’environnement, ceux qui se classent en-tête selon d’autres indicateurs de progrès, figurent Ici moins haut dans la nomenclature. L’environnement et son bon aménagement sont, en effet, partie du développement, influant de façon décisive sur la satisfaction des besoins fondamentaux de l’homme: subsistance, santé, éducation de l’individu, équilibre culturel et social des nations.

Reste à déterminer avec plus de précision quel degré de priorité les problèmes de l’environnement revêtent dans le projet de la promotion humaine. Notre Délégation tient, Monsieur le Président, que c’est à ce point que nous serons à même de réconcilier nos vues sur la relation développement-environnement. Certains s’effraient de ce qu’apparemment et brusquement, l’environnement ait acquis une priorité absolue: le situer à sa vraie place dans un développement authentique permettra de définir avec plus de justesse les politiques nationales et Internationales à son sujet, et de dégager plus d’une conclusion pratique pour le propos de notre Conférence. Par exemple, la nature de l’organe Institutionnel à mettre en place pour coordonner et stimuler les activités d’environnement de la Communauté internationale variera grandement selon qu’on leur ramène d’autres secteurs du développement ou qu’au contraire, on les tient pour des modalités de ces mêmes secteurs déjà recouverts par les divers organismes de la famille des Nations Unies.

De même, les pays dits en voie de développement coopéreront à une meilleure découverte de la dimension de l’environnement, en l’inscrivant dans le modèle de civilisation qu’ils s’assignent. En se joignant pleinement à la Communauté internationale tout entière pour s’attaquer au problème de l’environnement, ils contrôleront, au travers même des besoins des pays développés, la qualité de la marchandise qui leur est offerte. Se retrouvant ainsi en solidarité avec les pays développés, ils empêcheront que ceux-ci ne se replient sur leur mal et n’en tirent prétexte pour restreindre leur contribution à l’entreprise globale du développement.

Sans doute, on l’a déjà fait remarquer plusieurs fois de cette tribune, pour bien décider des problèmes écologiques et de leur relative importance, il s’agit de s’en assurer une connaissance toujours plus étendue et bien ordonnée. Bien des choses, certes, ont été entreprises ou sont en train de l’être; l’ampleur des perspectives qui se sont ouvertes en cours de préparation de la Conférence ne saurait être méconnue. Cependant, que de chemin reste à parcourir! Pour fouillée qu’elle soit sur d’autres chapitres, notre documentation reste bien ténue sur des sujets tels que l’impact biologique des facteurs élémentaires (lumière, bruit, infrasons et ultrasons, espace vital); la rupture des rythmes acquis au cours des générations; l’affaiblissement de certaines forces de reconstitution, de récupération et d’adaptation de l’organisme; et, plus encore, l’exacte description de ce qu’on entend par «qualité de la vie». Il faudrait regarder aussi en face dans quelle mesure la civilisation industrielle et technologique est responsable des crises indéniables par lesquelles passe – pour le mal ou pour le bien, ce n’est pas le lieu d’en décider – une jeunesse en tout cas insatisfaite d’un bonheur qu’on se plaisait à croire assuré pour elle.

J’ai parlé de la jeunesse, Monsieur le Président, et ce m’est une occasion d’exprimer ce que je crois être une déception pour beaucoup d’entre nous. Malgré les efforts entrepris pour faire participer la jeunesse à la préparation de notre Conférence malgré en particulier l’enthousiasme qu’y a mis le grand animateur qu’est Mr Maurice Strong, force est bien de le constater: la jeunesse prend ses distances à notre égard. Nous traitons d’un sujet neuf dont une élaboration constructive dépend bien plus de nos cadets que de nous, et la coopération des générations n’a pu se réaliser avec la plénitude requise. Il ne s’agit ici d’incriminer personne, mais de nous rendre compte d’une lacune très regrettable au stade actuel de notre entreprise. Le désaccord qui la provoque a partiellement ses origines dans des conditions du milieu social, culturel, économique; mais il porte aussi, semble-t-il, sur la conception même de la vie, de l’homme et partant, de l’environnement.

Nous voudrions en conclure que notre approche au projet de Déclaration de Principes préparé pour adoption par la Conférence doit aller jusqu’au plus profond des problèmes. Il est possible, il est probablement souhaitable, afin de constituer à Stockholm une plate-forme pour un travail immédiat, de prendre ici tel quel le texte, fruit d’un long labeur. Il ne s’y reflète pas que des divergences savamment réduites à d’ingénieux compromis, mais l’effort tenace de gouvernements et d’hommes de bonne volonté pour fixer au moins une première ébauche, un instrument utilisable des idéaux entrevus. Nous espérons que les imperfections, voire les incohérences du texte proposé ne feront pas perdre de vue cette intention généreuse et n’empêcheront pas les législateurs de l’environnement de s’inspirer largement de tout ce qui s’y trouve de substantiel. L’affirmation solennelle des responsabilités des Etats et des individus en matière d’environnement, en constitue la pièce maîtresse. Nous aurions souhaité une formulation plus claire encore d’un tel principe et nous aurions volontiers vu évoquer son fondement, rappelé dans le message du Pape Paul VI. Le milieu et les ressources sont à destination universelle, propriété de tous, inaliénable, sur laquelle il n’existe pas de souveraineté discrétionnaire qui affranchirait de toute responsabilité à l’endroit de l’humanité d’aujourd’hui et de demain.

Nous regrettons aussi qu’une certaine ambiguïté règne dans le texte sur la notion même de développement. Nous avons dit plus haut comment nous concevions la relation entre développement et environnement, mais une pareille conception ne vaut que si le développement signifie la promotion intégrale e l’homme jusque dans ses aspirations les plus hautes. Indiquer cela dans la Déclaration n’eût pas été y introduire indûment quelque thèse philosophique ou religieuse contestée, mais poser du même coup les problèmes de l’environnement et du développement dans leurs dimensions vraies. Celles-ci se sont de plus en plus imposées à ceux qui ont préparé la Conférence: rarement des documents internationaux font autant appel à l’éthique, à la volonté, au courage et à la lucidité. Ce précieux acquit, nous en aurions volontiers retrouvé un écho plus explicite dans les affirmations de la Déclaration plutôt que d’en pressentir l’évocation dans le projet de Préambule.

Sans nous étendre plus, nous rappellerons à propos du principe 21 les fortes affirmations du Message Pontifical sur les armements et ta guerre: le texte proposé se trouve en plein accord avec l’esprit qui les a dictées. Enfin, après que si souvent on ait répété que la pire des pollutions est la misère et que les plus démunis souffrent le plus gravement des détériorations de l’environnement, on aurait attendu de les voir mentionner – ces démunis – avec une plus grande insistance dans ce qu’on nous présente comme la Charte de l’environnement, du moins pour l’immédiat. Si ce texte vient à la connaissance des habitants des bidonvilles, des travailleurs dans des conditions exténuantes ou abrutissantes, des victimes innocentes des guerres et des conflits, trouveraient-ils leur compte dans une affirmation aussi générale que celle du Principe 6 sur la relation développement environnement? Vous comprendrez que notre Délégation, pour respectueuse qu’elle se veuille de compromis difficilement acquis, espère qu’un jour ce silence sera réparé.

Monsieur le Président,

Les orateurs qui m’ont précédé ont décrit avec plus ou moins de détails les activités et les plans de leur propre Gouvernement en matière d’environnement. Le Saint-Siège, vu sa nature particulière et l’exiguïté du territoire de l’État de la Cité du Vatican, n’a pas à établir de programme d’environnement proprement dit. Cependant il porte à un secteur de la conservation un intérêt actif qui se traduit par des réalisations auxquelles vous me permettrez de faire brièvement allusion en terminant. Les divers territoires constituant l’État de la Cité du Vatican ou lui étant rattachés par des titres divers, gardent, en proportion de leur étendue, un patrimoine culturel et artistique unique. Conscient de sa mission d’administrer celui-ci au bénéfice de toute l’humanité, le Saint-Siège se sent responsable des délicats problèmes que la détérioration croissante du milieu ambiant crée pour les monuments et les œuvres d’art. La Direction des Musées du Vatican a confié l’étude de ces dommages et de ces menaces à ses propres Laboratoires de recherche scientifique. Ceux-ci opèrent constamment des traitements de reconstitution et de protection des pièces touchées. Pour ne citer qu’un exemple on a dans les laboratoires du Vatican mis au point un traitement électrochimique des bronzes qui réduit les effets de la corrosion et restitue au métal son grain original. Le succès de ces méthodes se vérifie dans leur application aux bronzes de Donatello, à Padoue; à la porte de Philarète à la Basilique Saint-Pierre; à la porte byzantine de la Basilique Saint-Paul. Le 23 mai dernier, vous vous en souviendrez, a eu lieu dans la Basilique Saint-Pierre un attentat contre une des pièces les plus fameuses de l’héritage artistique commun à l’humanité, la Pietà de Michel-Ange. Nos services compétents sont immédiatement entrés en action et leurs dirigeants ont pu annoncer, sur la base de délicates analyses et de l’étude des fragments recueillis, qu’on serait en mesure de réparer le mal presque dans sa totalité. Ce sera là une récupération due aux techniques modernes et au degré d’efficience et de précision qu’elles permettent d’atteindre aujourd’hui. Qu’il me soit permis d’y voir un symbole de ce que l’humanité peut attendre de sages politiques de l’environnement. Car si les constats établis à ce sujet font peser une lourde responsabilité sur notre civilisation, les ressources scientifiques de celle-ci, couplées avec la puissance de régénérescence de la nature, nous donnent le droit d’avancer avec optimisme, maintenant que nous reconnaissons nos maux et que nous nous apprêtons à y porter audacieusement remède.

Si la Communauté Internationale prend à Stockholm une telle voie, les travaux du Secrétaire Général et de ses collaborateurs auxquels il m’est agréable de redire la profonde estime du Saint-Siège, auront trouvé leur meilleure justification et leur plus haute récompense. L’honneur restera au Gouvernement Suédois d’avoir initié l’entreprise, en la suggérant d’abord, puis en contribuant par sa généreuse hospitalité à en assurer la première réalisation. Nous sommes, pour notre part, heureux d’avoir le privilège d’y participer sous votre présidence éclairée.


*L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.25 p.1,11.

La Documentation catholique, n.1613 p.678-680.

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P. Henri de RIEDMATTEN, O.P.

Intervention à la Conférence internationale des Nations Unies sur l’environnement**

Stockholm, 7 juin 1972

 



The Message from His Holiness Paul VI, which I had the honour to read here the day before yesterday, expresses the fundamental positions of the Holy See on the important problems we are gathered here to study. It is in the light of these principles that I will now set forth the precise points on which the Delegation of the Holy See regards itself capable of making a contribution to the work of the Conference. Strong in the hope which, in our opinion, animates every really human project, we cannot reduce our common effort merely to establishing salvage and recovery measures; we firmly intend to make it a positive stage in the pursuit of the complete development of man, a pursuit which, as far as we are concerned, our faithfulness to Christ's message obliges us to undertake.

Fascinated by the exclusive concern to have more, technological civilization has compromised the fundamental symbiosis between man and his environment; it is only by the determination to be more that the harmony between man and nature, his first matrix, will be restored. It is nonsense, in fact, to oppose or unite environment and development, as if they were two independent values. Every inroad on the environment reveals a mutilated perception of development. The very confusion into which the environment crisis throws the industrialized world shows that there are no developed countries; there are only developing countries and, as regards the environment, the ones that top the list according to some indices of progress, appear much further down here. The environment and its good use are, in fact, part of development, with a decisive influence on the satisfaction of man's fundamental needs: the subsistence, health and education of the individual - the cultural and social equilibrium of nations.

It remains to be determined more precisely what degree of priority the problems of the environment have in the projects of human advancement. Our Delegation considers that this is the point at which we will be able to reconcile our views on the relationship between development and environment. Some people are frightened by the fact that the environment has, apparently and suddenly, acquired absolute priority. If it is set in its proper place in real development, it will be possible to define more accurately national and international policies with regard to it, and to draw more than one practical conclusion for the purpose of our Conference. For example, the nature of the institutional entity to be set up to coordinate and stimulate the environmental activities of the International Community will vary greatly according to whether other sectors of development are considered to fall under them or whether, on the contrary, these activities are regarded as elements within these sectors, which are already covered by the different agencies of the United Nations family.

Likewise, the so-called developing countries will cooperate to a better discovery of the dimensions of the environment if they include it in the model of civilization that they set for themselves. Uniting fully with the whole International Community to cope with the problem of the environment, they will control, through the very needs of the developed countries, the quality of the merchandise offered to them. Finding themselves in this way in solidarity with the developed countries, they will prevent the latter from withdrawing into contemplation of their affliction and using it as a pretext to restrict their contribution to the overall enterprise of development.

Certainly, as has already been pointed out several times from this platform, to decide correctly about ecological problems and their relative importance, it is necessary to acquire an ever more extensive and well-ordered knowledge of them. Many things, it is true, have been or are about to be undertaken; the scope of the perspectives that have been opened up in the course of the preparation of the Conference, cannot be ignored. But, how long the road ahead still is! However exhaustive our documentation on other chapters, it remains scanty indeed on subjects such as the biological impact of the elementary factors (light, noise, infrasound and ultrasound, living space); the breaking of rhythms acquired in the course of generations; the weakening of certain reconstitution, recuperation and adaptation forces of the organism; and, even more, the exact description of what is meant by "quality of life". It would also be necessary to study to what extent industrial and technological civilization is responsible for the undeniable crises through which - for good or for evil, we are not called upon to decide - young people are passing, not satisfied with a happiness that we fondly imagined ensured for them.

I have spoken of the young and this is an opportunity for me to express what I think is a disappointment for many of us. In spite of the efforts made to get the young to take part in the preparation of our Conference; in spite, in particular, of the enthusiasm with which Mr. Maurice Strong, a great motivator, set about it, we are compelled to recognize that the young are keeping us at a distance. We are dealing with a new subject where constructive elaboration depends far more on the younger generation than on ourselves, and it has not been possible to bring about the needed full cooperation of the generations. It is not a matter here of blaming anyone, but of becoming aware of a very regrettable gap at the present stage of our enterprise. The disagreement to which it is due has its origins partly in conditions of the social, cultural and economic background; but it is also connected, it seems, with the very conception of life, of man and therefore of the environment.

We would like to conclude by saying that our approach to the draft Declaration of Principles prepared for the Conference, must go to the root of the problems. It is possible and probably desirable to accept the text as it stands, in order to provide a platform for immediate work in Stockholm,. This text, the fruit of long labour, reflects not only divergences skilfully reduced to ingenious compromises, but also the tenacious effort of governments and men of goodwill to agree on at least a first outline of the ideals envisioned, an instrument that can be used to implement them.

We hope that the imperfections, even incoherences, of the proposed text will not make us lose sight of this generous intention and will not prevent legislators on the environment from drawing widely on all the substantial elements it contains. Its key point is the solemn affirmation of the responsibilities of States and individuals as regards the environment. We would have liked an even clearer formulation of this principle and we would have liked the underlying principle, recalled in Pope Paul VI's message, to be mentioned. The environment and resources are for everyone; they are the inalienable property of everyone, and there does not exist, over this universal property, any discretionary sovereignty exempting anyone from responsibility towards the humanity of today and tomorrow.

We also regret a certain ambiguity in the text as regards the notion of development. We said above how we conceived the relationship between development and environment, but such a conception holds good only if development means the complete promotion of man, comprising his highest aspirations. By saying this, we do not mean to suggest that the Declaration should have introduced, unduly, some contested philosophical or religious thesis, but that it should set the problems both of the environment and of development in their true dimensions. Those who prepared the Conference became increasingly aware of these dimensions. Rarely do international documents appeal so much to ethics, will-power, courage and clear-sightedness. We would have liked to find a more explicit echo of this precious realization in the affirmations of the Declaration, rather than the mention contained in the draft of the Preamble.

Without expatiating further, we will recall in connection with principle 21 the strong statements in the Pope's Message about armaments and war: the text proposed is in full agreement with the spirit that dictated them. Finally, after it has been repeated so often that the worst of pollutions is want and that those in greatest need suffer most from deteriorations in the environment, one would have expected to see them mentioned - these underprivileged people - with greater emphasis in what is presented to us, at least for now, as the Charter of the environment. If this text comes to the knowledge of the inhabitants of shanty towns, workers in exhausting and degrading conditions, innocent victims of wars and conflicts, will they be satisfied with an affirmation as general as the one in Principle 6 on the relationship between development and the environment? You will understand that our Delegation, however much it wishes to respect compromises reached with great difficulty, hopes that this silence will be corrected one day.

The speakers who preceded me have described in varying degrees of detail the activities and plans of their Governments as regards the environment. The Holy See, in view of its particular nature and the tiny territory of the State of Vatican City, cannot draw up any environmental programme properly speaking. Nevertheless, it takes an active interest in one sector. This interest is expressed in concrete achievements to which you will allow me to refer briefly, in conclusion. The different territories that make up the State of Vatican City or come under its jurisdiction for different reasons, possess, in proportion to their extent, a unique cultural and artistic patrimony. Aware of its mission of administering this patrimony for the benefit of the whole of mankind, the Holy See feels responsible for the delicate problems which the increasing deterioration of the environment creates for monuments and works of art. The Department of the Vatican Museums has entrusted its own scientific research laboratories with the task of studying this damage and these threats. These laboratories are constantly carrying out treatments to reconstitute and protect the items affected. To quote only one example, the Vatican Laboratories have developed an electrochemical treatment for bronzes which reduces the effects of corrosion and restores its original grain to the metal. The success of these methods can be seen in their application to Donatello's bronzes, in Padua; to Philaret's door at St. Peter's Basilica; to the Byzantine door of St. Paul's Basilica. On 23 May last, you will remember, there occurred in St. Peter's Basilica an attack on one of the most famous pieces of the artistic heritage common to mankind, Michelangelo's "Pietà". Our competent services set to work at once and those in charge of them were able to announce, on the basis of delicate analyses and a study of the fragments collected, that it would be possible to repair the statue almost completely. This restoration will be due to modern techniques and to the degree of efficiency and precision that can be attained today. Allow me to see in this a symbol of what mankind can expect from wise policies for the environment. For if the facts established in this connection impose heavy responsibility on our civilization, its scientific resources, together with nature's power of regeneration, give us the right to advance with optimism, now that we recognize the harm that has been done, and we are boldly preparing to redress it.

If the International Community takes this path at Stockholm, the work of the Secretary General and his collaborators, to whom I am happy to express once more the deep esteem of the Holy See, will find its best justification and highest reward. The Swedish Government will have the honour of having initiated the enterprise by suggesting it in the first place, and then by contributing with generous hospitality to ensuring its first implementation. Personally, we are happy to have the privilege of taking part in it under your enlightened chairmanship.



**L'Osservatore Romano. Weekly Edition in English n. 28 p.5, 12.

Paths to Peace p.465-468.

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INTERVENTO DELLA SANTA SEDE ALLA CONFERENZA
INTERNAZIONALE DELLE NAZIONI UNITE SULL'AMBIENTE

INTERVENTO DI P. HENRI de RIEDMATTEN, O.P.***

Stoccolma, 7 giugno 1972




Signor Presidente

Il Messaggio di Sua Santità Paolo VI che ho avuto l’onore di leggere qui l’altro ieri, esprime le posizioni di base della Santa Sede sui gravi problemi che stiamo esaminando.

È alla luce di questi principi che esporrò ora i punti precisi sui quali la Delegazione della Santa Sede ritiene di poter dare il suo contributo ai lavori della Conferenza.

Per la speranza che, secondo noi, anima ogni progetto veramente umano, noi non sapremmo limitare il nostro sforzo comune alla sola adozione di misure di salvataggio e di ricupero; è nostra viva intenzione raggiungere una tappa positiva nella ricerca dello sviluppo integrale dell’uomo, al quale ci obbliga, per ciò che ci riguarda, la nostra fedeltà al messaggio di Cristo.
Affascinata dal solo miraggio di avere di più, la civiltà tecnologica ha compromesso la simbiosi fondamentale tra l’uomo e il suo ambiente; ma invece solo con la volontà di essere di più che si ristabilirà l’armonia tra l’uomo e la natura, sua prima madre.

È infatti un non senso contrapporre o correlare ambiente e sviluppo, come se fossero due valori indipendenti. Ogni attentato all’ambiente rivela una concezione incompleta dello sviluppo. Lo dimostra il disordine stesso nel quale la crisi dell’ambiente proietta il mondo industrializzato; non vi sono Paesi sviluppati, non vi sono che Paesi in via di sviluppo e, in materia di ambiente, quelli che si classificano in testa secondo altri indici di progresso, figurano qui meno elevati in graduatoria.

L’ambiente e la sua conservazione sono, in effetti, una parte dello sviluppo che influisce in modo decisivo sul soddisfacimento dei bisogni fondamentali dell’uomo: mantenimento, salute, educazione dell’individuo, equilibrio culturale e sociale delle nazioni.

Resta ora da determinare con maggior precisione quale grado di priorità rivestano i problemi ecologici nel progetto della promozione umana. La nostra Delegazione ritiene, Signor Presidente, che a questo punto noi saremo in grado di conciliare i nostri punti di vista nella relazione sviluppo-ambiente.

Certuni si preoccupano del fatto che apparentemente e improvvisamente l’interesse per l’ambiente abbia acquisito una priorità assoluta: situarlo al suo vero posto, in uno sviluppo autentico, permetterà di meglio definire le politiche nazionali ed internazionali relative, e di consentire più di una conclusione pratica per l’oggetto della nostra conferenza. .

Per esempio, la natura dell’organismo istituzionale da costituire per coordinare e stimolare le attività ecologiche della Comunità internazionale, varierà in gran parte se confluiranno in esso altri settori di sviluppo o se, al contrario, si ritengono quegli stessi settori già oggetto dei diversi organismi della famiglia delle Nazioni Unite.

Parimenti, i Paesi considerati in via di sviluppo coopereranno ad un migliore riconoscimento della dimensione dell’ambiente inserendolo in quel modello di civiltà che essi si prefiggono.

Collegandosi totalmente alla Comunità internazionale nella sua interezza per affrontare il problema dell’ambiente, essi controlleranno, attraverso gli stessi bisogni dei Paesi sviluppati, la qualità della merce che è loro offerta. Ritrovandosi così in solidarietà con i Paesi sviluppati, essi impediranno che questi si ripieghino sul loro male e ne traggano pretesto per ridurre il loro contributo all’impresa generale dello sviluppo.

Senza dubbio si è già fatto notare più volte da questa tribuna, per ben decidere sui problemi ecologici e sulla loro relativa importanza, è necessario assicurarsi di avere una conoscenza sempre più estesa e ben ordinata.

Molte cose, certo, sono state intraprese o sono in procinto di esserlo. La vastità delle prospettive che si sono aperte durante la preparazione della Conferenza non dovrebbero essere disconosciute.

Frattanto, quanto cammino resta da percorrere! Per minuziosa che sia riguardo ad altri capitoli, la nostra documentazione resta piuttosto contenuta su alcuni argomenti, quali l’impatto biologico dei fattori elementari (luce, rumore, infrasuoni ed ultrasuoni, spazio vitale); la rottura di ritmi acquisiti nel corso di generazioni; l’indebolimento di certe forze di ricostituzione, di recupero e di adattamento dell’organismo e, più ancora, l’esatta definizione di ciò che si intende per “qualità della vita”. Bisognerebbe anche esaminare concretamente in quale misura la civiltà industriale e tecnologica è responsabile delle innegabili crisi che sta attraversando – in meglio o in peggio, non è questa la sede per stabilirlo – una gioventù in ogni caso insoddisfatta di un benessere che ci si compiaceva di credere ad essa assicurato

Ho parlato della gioventù, Signor Presidente, ed è questa per me un’occasione di esprimere ciò che io credo sia una delusione per molti di noi. Nonostante gli sforzi intrapresi per fare partecipare la gioventù alla preparazione della nostra Conferenza, nonostante in particolare l'entusiasmo che vi ha messo il grande animatore che è il sig. Maurizio Strong, occorre riconoscerlo: la gioventù prende le distanze rispetto a noi. Noi ci occupiamo di una materia nuova, dalla cui costruttiva elaborazione dipendono assai più i nostri giovani che noi; la cooperazione tra le generazioni non ha potuto realizzarsi con la pienezza necessaria. Non si tratta qui di accusare alcuno, ma di renderci conto di una lacuna molto dolorosa allo stadio attuale delle nostre imprese. Il disaccordo che si provoca ha in parte le sue origini nelle condizioni dell’ambiente sociale, culturale, economico, ma risale anche, sembra, alla concezione stessa della vita, dell’uomo e, pertanto, dell’ambiente.

Noi vorremmo, in conclusione che il nostro approccio al progetto di dichiarazione di principio, da sottoporre alla Conferenza, andasse fino al fondo dei problemi. Ciò è possibile, è forse desiderabile al fine di costituire a Stoccolma una piattaforma per un lavoro immediato, adottando il testo qui predisposto, frutto di un lungo lavoro.

Il documento non riflette soltanto le divergenze sapientemente ridotte a ingegnosi compromessi, ma lo sforzo tenace di Governi e di uomini di buona volontà per fissare almeno un primo progetto, uno strumento concreto, indicativo degli ideali perseguiti.

Noi speriamo che le imperfezioni, o anche le incoerenze del testo proposto non faranno perdere di vista questa intenzione generosa e non impediranno agli artefici di una normativa ecologica, di attingere largamente a tutto ciò che esso contiene di sostanziale.

La solenne affermazione della responsabilità degli Stati e degli individui in materia di ecologia ne costituisce la parte fondamentale. Noi avremmo desiderato una formulazione ancora più chiara di tale principio ed avremmo visto volentieri richiamato il suo fondamento, ricordato nel messaggio di Papa Paolo VI. I mezzi e le risorse hanno una destinazione universale, sono proprietà di tutti, inalienabile, sulla quale non esiste alcuna sovranità discrezionale che affranchi di ogni responsabilità verso l’umanità di oggi e di domani.

Ci rammarichiamo inoltre che una certa ambiguità regni, nel testo, circa la nozione stessa di sviluppo.

Abbiamo detto a gran voce come concepiamo la relazione tra ambiente e sviluppo, ma una simile concezione non ha valore se non si dà allo sviluppo un significato di promozione integrale dell’uomo fino nelle sue più alte aspirazioni. Inserire ciò nella Dichiarazione non sarebbe stato introdurvi indebitamente qualche tesi filosofica o religiosa, ma bensì porre i problemi dell’ambiente e dello sviluppo con le loro vere dimensioni. Esse si sono sempre più imposte a coloro che hanno preparato la Conferenza: raramente documenti internazionali fanno tanto appello all’etica, alla volontà, al coraggio e all’intelligenza. Di questa preziosa esperienza noi avremmo preferito trovare una eco esplicita nelle affermazioni della Dichiarazione, piuttosto che percepirla semplicemente nel progetto di preambolo.

Senza dilungarci oltre, noi ricorderemo a proposito del Principio 21 le forti affermazioni del Messaggio Pontificio sugli armamenti e la guerra: il testo proposto si trova in pieno accordo con lo spirito che le ha dettate. Infine, dopo che tanto spesso si è ripetuto che la peggiore delle contaminazioni è la miseria e che i più indifesi soffrono più gravemente per i deterioramenti dell’ambiente, ci si sarebbe atteso di vederli menzionati, questi indifesi, con una più grande insistenza in quella che ci si presenta come la Carta dell’ambiente, almeno per quanto riguarda le esigenze più immediate.

Se questo testo viene a conoscenza degli abitanti delle “bidonvilles”, di coloro che lavorano nelle condizioni più estenuanti o abbrutenti, delle vittime innocenti delle guerre e dei conflitti, troverebbero essi il loro interesse in una affermazione così generale come quella del Principio n. 8 sulla relazione tra ambiente e sviluppo?

Voi comprenderete che le nostra Delegazione pur volendo rispettare il compromesso difficilmente raggiunto, speri che un giorno questo silenzio sarà riparato.

Signor Presidente,

Gli oratori che mi hanno preceduto hanno descritto con maggiori o minori dettagli le attività e i piani dei propri Governi in materia di ecologia. La Santa Sede, considerata la sua natura particolare e l’esiguità del territorio dello Stato della Città del Vaticano, non deve realizzare alcun programma ecologico in senso stretto. Tuttavia, verso certi aspetti del problema della difesa dell’ambiente, la Santa Sede ha un interesse attivo che si traduce in realizzazioni alle quali voi mi consentirete di fare, al termine, brevemente allusione. Le porzioni di territorio che costituiscono lo Stato della Città del Vaticano o sono ad esso annesse a titoli diversi, posseggono, in proporzione alla loro estensione, un patrimonio culturale ed artistico unico. Cosciente della missione di amministrarlo a beneficio di tutta l’umanità, la Santa Sede si sente responsabile dei delicati problemi che il deterioramento crescente dell’ambiente che lo circonda ha creato per i monumenti e le opere d’arte.

La Direzione dei Musei del Vaticano ha affidato lo studio di questi danni e di queste minacce a suoi propri laboratori di ricerca scientifica. Questi mettono in opera costantemente trattamenti di restauro e di protezione delle parti deteriorate.

Per non citare che un esempio, si è messo a punto, nei laboratori del Vaticano, un trattamento elettrochimico dei bronzi che riduce gli effetti della corrosione e restituisce al metallo la sua struttura originale.

Il successo di tali metodi si riscontra dalle loro applicazioni ai bronzi di Donatello a Padova, alla porta del Filerete, nella Basilica di San Pietro, alla porta bizantina della Basilica di San Paolo.

Il 25 maggio scorso, come ricorderete, ha avuto luogo nella Basilica di San Pietro un attentato contro una delle opere più famose del patrimonio artistico comune a tutta l’umanità: la “Pietà” di Michelangelo.

I nostri servizi competenti sono entrati immediatamente in azione ed i loro Dirigenti hanno potuto annunciare, sulla base di delicate analisi e dello studio dei frammenti raccolti, che sarà possibile riparare il danno nella sua quasi totalità.

Sarà un restauro dovuto alle tecniche moderne e al grado di efficienza e di precisione che esse oggi permettono di raggiungere.

Mi sia permesso di vedere in ciò un simbolo dei risultati che l’umanità può attendere dall’adozione di una saggia politica ecologica. Poiché se le constatazioni accertate a questo proposito fanno pesare ad una grave responsabilità sulla nostra civiltà, le risorse scientifiche congiunte alla forza di rigenerazione della natura, ci danno il diritto di andare avanti con ottimismo, ora che riconosciamo i nostri mali e ci apprestiamo coraggiosamente a porvi rimedio.

Se la Comunità Internazionale prende a Stoccolma un tale indirizzo, i lavori del Segretario Generale e dei suoi Collaboratori, ai quali mi è gradito esprimere la profonda stima della Santa-Sede, avranno trovato la loro migliore valorizzazione e la più alta ricompensa.

Resterà al Governo Svedese l’onore di aver per primo affrontato l’impresa, proponendola prima di tutto, e poi contribuendo con la sua generosa ospitalità ad assicurarne la prima realizzazione.

Da parte nostra, noi siamo felici di parteciparvi sotto la vostra illuminata presidenza.


***L'Osservatorre Romano 17.6.1972 p.1, 7.

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P. Henri de RIEDMATTEN, O.P.

Intervention à la Conférence internationale des Nations Unies sur l’environnement****

Stockholm, 7 juin 1972

 


Señor Presidente:

El Mensaje de Su Santidad Pablo VI que he tenido el honor de leer ante esta asamblea, expresa las posiciones de base de la Santa Sede sobre los graves problemas para cuyo examen estamos reunidos Precisamente a la luz de estos principios expondré ahora los puntos concretos en los que la Delegación de la Santa Sede estima que puede aportar su contribución a los trabajos de la Conferencia.

Impulsados por la esperanza que, a nuestro parecer, anima todo proyecto verdaderamente humano, no podemos reducir nuestro esfuerzo común al solo establecimiento de medidas de salvaguardia y recuperación, hemos de pretender con todo denuedo cubrir una etapa positiva en la búsqueda del desarrollo integral del hombre: nos obliga a ello, en cuanto a nosotros se refiere, nuestra fidelidad al mensaje de Cristo.

La civilización tecnológica, fascinada por la única preocupación de tener más, ha puesto en un compromiso la simbiosis fundamental entre el hombre y su medio; pero no es con la sola voluntad de ser más como se restablecerá la armonía entre el hombre y la naturaleza, su matriz primera.

En efecto, no tiene sentido alguno oponer o conjugar medio ambiente y desarrollo, como si se tratase de dos valores independientes. Cualquier atentado a la ecología revela una concepción truncada del desarrollo. Lo manifiesta el mismo confusionismo en que la crisis del medio ambiente hunde al mundo industrializado: no hay países desarrollados, no hay más que países en vías de desarrollo; y hablando de medio ambiente, aquellos países que se clasifican a la cabeza según otros indicadores de progreso, figuran aquí en puestos no tan altos.

El medio ambiente y su buen ordenamiento forman parte del progreso influyendo de un modo decisivo en la satisfacción de las necesidades fundamentales del hombre: subsistencia, salud, educación del individuo, equilibrio cultural y social de las naciones.

Queda ahora por determinar con más precisión qué grado de prioridad revisten los problemas de la ecología en el proyecto de la promoción humana.
Sr. Presidente, nuestra Delegación cree que es en este tema donde nosotros estamos en disposición de insertar nuestros puntos de vista sobre la relación desarrollo-medio ambiente.

Algunos se extrañan de que la ecología haya logrado – en apariencia y bruscamente – una prioridad absoluta: el situarla en su verdadero puesto dentro del cuadro de un desarrollo auténtico permitirá definir con más exactitud la política nacional e internacional a este respecto, y deducir más de una conclusión práctica para el objeto de nuestra Conferencia. Por ejemplo, la naturaleza del organismo institucional que hay que poner a punto para coordinar y estimular las actividades ecológicas de la comunidad internacional variará mucho según que se las extienda a otras zonas del desarrollo o que, por el contrarío, se las considere como modalidades de estas mismas zonas ya cubiertas por los distintos organismos de la familia de las Naciones Unidas.

Igualmente, los llamados países en vías de desarrollo cooperarán a un descubrimiento más completo de la dimensión que tiene la ecología incluyéndola dentro del modelo de civilización que ellos se asignan. Al unirse plenamente a la comunidad internacional entera para acometer el problema del medio ambiente, controlarán a través de las mismas necesidades de los países desarrollados la calidad de la mercancía que se les ofrece. Así, al hallarse en plano de solidaridad con los países desarrollados, impedirán que éstos se replieguen en su mal y saquen de ahí pretexto para restringir su contribución a la empresa global del desarrollo.

Sin duda, – se ha subrayado muy a menudo desde esta tribuna – para decidir con tino sobre los problemas ecológicos y su importancia, es necesario asegurar un conocimiento cada vez más amplio y más sistematizado de la ecología. En verdad, muchas obras han sido emprendidas o están para iniciarse; la cantidad de perspectivas que se han abierto en el curso de la preparación de la Conferencia no debería ser desconocida.

¡Cuánto camino queda por recorrer! Nuestra documentación, por minuciosa que sea, queda bien limitada sobre materias tales como el impacto biológico de los factores elementales (luz, ruido, infrasonidos, ultrasonidos, espacio vital), la ruptura de los ritmos conseguirlos en el curso de las generaciones, el debilitamiento de ciertas fuerzas de reconstitución, de recuperación, y de adaptación del organismo, y, más todavía, la exacta descripción de lo que se entiende por «calidad de la vida».

Habría que estudiar también en qué medida la civilización industrial y tecnológica es responsable de las crisis innegables por las que atraviesa – para bien o para mal, no es el momento de determinarlo – una juventud, en todo caso insatisfecha de un bienestar que se tuvo la ilusión de creer que se lo habíamos asegurado ya.

He mencionado la juventud, Sr. Presidente, y aprovecho la ocasión para decir lo que pienso que es una decepción para muchos de nosotros. A pesar de los esfuerzos realizados para lograr la participación de la juventud en la preparación de nuestra Conferencia; a pesar, en particular, del entusiasmo que ha derrochado el estupendo animador que es el Sr. Maurice Strong, no hay más remedio que confesar que la juventud ha tomado sus distancias respecto de nosotros.

Estamos tratando un tema nuevo cuya elaboración y realización dependerá más de nuestros jóvenes que de nosotros; y la cooperación de las generaciones no ha podido lograrse con la plenitud requerida. No se trata de echar las culpas a nadie, sino de darnos cuenta de una laguna muy lamentable en el estadio actual de nuestra tarea. El desacuerdo que la produce tiene, en parte, sus orígenes en las condiciones del medio social, cultural, económico; pero parece remontarse también a la concepción misma de la vida, del hombre, y, por tanto, de la ecología.

Finalmente, quisiéramos que nuestra adhesión al proyecto de la Declaración de Principios, preparado para ser sometido a la Conferencia, fuese hasta lo más hondo de los problemas. Con el fin de constituir en Estocolmo una plataforma para un trabajo inmediato, es posible, quizás deseable, aceptar aquí el texto tal como está, fruto de un trabajo concienzudo.

No sólo se reflejan en él las divergencias hábilmente reducidas a ingeniosos compromisos, sino el esfuerzo tenaz de gobiernos y de hombres de buena voluntad para pergeñar por lo menos un primer esbozo, un instrumento útil que contenga los ideales que se adivinan.

Esperamos que las imperfecciones, es decir, las incoherencias del texto propuesto no nos hagan perder de vista esta intención generosa y no impidan a los que legislan sobre ecología inspirarse en todo cuanto de sustancial se recoge en él. La afirmación solemne de las responsabilidades de los Estados y de los individuos en materia ecológica constituye su pieza maestra.

Nos hubiera gustado una formulación más clara todavía de un principio así, y hubiéramos visto con satisfacción evocar su fundamento recordado en el Mensaje del Papa Pablo VI. El medio ambiente sus recursos tienen un destino universal; son propiedad de todos; son una propiedad inalienable; sobre ésta no hay soberanidad discrecional que exonere de toda responsabilidad ante la humanidad de hoy y de mañana. También sentimos que reine una cierta ambigüedad en el texto acerca de la noción misma de desarrollo. Hemos dicho antes cómo concebimos la relación entre desarrollo y ecología, pero tal concepción no sirve, si el desarrollo no tiene el significado de promoción integral del hombre hasta en sus aspiraciones más profundas.

Indicar esto en la Declaración no hubiera sido introducir indebidamente en ella alguna tesis filosófica o religiosa en discusión, sino situar los problemas de ecología y desarrollo en sus justas dimensiones. Estas se han impuesto cada vez más a quienes han preparado la Conferencia: raras veces documentos internacionales apelan tanto a la ética, a la voluntad, al coraje, a la lucidez. Un eco más explícito de esta preciosa adquisición nos hubiera gustado encontrarlo en las afirmaciones de la Declaración, más que presentir su evocación en el proyecto del preámbulo.

Para no extendernos más, recordemos a propósito del principio 21° las importantes afirmaciones del Mensaje pontificio sobre los armamentos y la guerra: el texto propuesto está completamente de acuerdo con el espíritu que las dictó. En fin, después de repetirse tan a menudo que la peor de las poluciones es la miseria, y que los más indefensos sufren más intensamente a resultas de los deterioros ecológicos, se podría haber esperado que se les mencionara – a estos indefensos – con una mayor insistencia en el documento que se nos presenta como la Carta magna del medio ambiente, al menos por ahora. Si este texto llega a conocimiento de los habitantes de las barracas, de los trabajadores en condiciones agotadoras o embrutecedoras, de las víctimas inocentes de las guerras y de los conflictos, ¿encontrarían todos ellos su caso incluido en una afirmación tan genérica como la del principio 6° sobre la relación entre desarrollo y ecología? Se comprenderá que nuestra Delegación, por muy respetuosa que quiera ser con el compromiso difícilmente aceptado, espera que un día será reparado este silencio.

Señor Presidente: Los oradores que me han precedido han descrito con más o menos detalle las actividades y planes del propio gobierno a propósito de la ecología. La Santa Sede, dada su naturaleza particular y la reducida extensión del territorio del Estado de la Ciudad del Vaticano no va a establecer programas ecológicos propiamente dichos. Sin embargo, en un sector de la conservación de la ecología pone un interés activo que se traduce en realizaciones a las cuales me permito aludir brevemente en este final de mi intervención.

Las diversas parcelas territoriales que constituyen el Estado de la Ciudad del Vaticano, o le están anexionadas por títulos diversos, guardan proporcionalmente a su extensión, un patrimonio cultural y artístico único. La Santa Sede, consciente de su misión de administrarlo en beneficio de toda la humanidad, se siente responsable de los delicados problemas que el deterioro creciente del medio ambiente produce en los monumentos y en las obras de arte.

La dirección de los Museos Vaticanos ha encargado el estudio de estos daños y de estas amenazas a sus propios laboratorios de investigación científica. Estos realizan de continuo tratamientos de restauración y de protección de piezas dañadas.

Por no citar más que un ejemplo, se ha puesto en marcha en los laboratorios del Vaticano un tratamiento electroquímico de los bronces, que reduce los efectos de la corrosión y restituye al metal su índole original.

El éxito obtenido por estos métodos se está comprobando en los bronces de Donatello, en Padua; en la puerta de Filarete, en la basílica de San Pedro; en la puerta bizantina de la basílica de San Pablo.

El 21 de mayo último, como recordaréis, tuvo lugar en la basílica de San Pedro un atentado contra una de las obras más famosas de la herencia artística común a la humanidad, la « Piedad » de Miguel Angel Nuestros servicios competentes entraron enseguida en acción; y sus dirigentes, sobre la base de delicados análisis y del estudio de los fragmentos recogidos, han podido anunciar que se estaba en condiciones de reparar el daño casi totalmente. Se trata de una recuperación debida a las técnicas modernas y al grado de eficiencia y de precisión que éstas permiten alcanzar en el día de hoy.

Permítaseme ver en ello un símbolo de lo que la humanidad puede lograr con medidas de sabia política ecológica. Porque si' las comprobaciones hechas a este respecto cargan una pesada responsabilidad sobre nuestra civilización, sus recursos científicos, unidos al poder regenerador de la naturaleza, nos dan derecho a caminar adelante con optimismo al mismo tiempo que reconocemos nuestros males y que nos aprestamos a ponerles remedio con toda valentía.

Si la Comisión internacional emprende tal camino, los trabajos del Secretario General y de sus colaboradores, a los cuales me es grato repetir la profunda estima que les profesa la Santa Sede, habrán hallado su mejor justificación y su más alta recompensa. Será siempre honor del gobierno sueco el haber iniciado la empresa, sugiriéndola primero, contribuyendo, luego, con su generosa hospitalidad a asegurar su realización.

Por nuestra parte, estamos contentos de tener el privilegio de participar en ella bajo vuestra ilustre presidencia.

 



****L'Osservatore Romano. Edición semanal en lengua española n.26 p.2, 11.

 

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