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SAINT-SIÈGE

Contribution à la préparation de la Conférence-Exposition de Vancouver sur les Etablissements humains*

25 février 1976



1. Au cours des cinquante années à venir les conditions générales de l’habitat humain vont changer dans beaucoup de pays, sans doute davantage qu’elles n’ont change au cours du millénaire qui vient de s’écouler. Ce changement va effectuer non seulement les zones de peuplement urbain, mais encore les campagnes et les modes de l’habitat rural. La croissance rapide de la population, sa concentration, les transformations de la vie économique, un régime nouveau de La mobilité humaine, dû en particulier aux migrations, à l’usage de l’automobile, à l’instabilité de l’emploi, la diffusion massive de l’information, l’extension à toute la population d’une instruction de base et de possibilités culturelles plus nombreuses sont les principaux facteurs de ce changement. II en résultera nécessairement une modification profonde du régime social de la vie, qui se répercutera inévitablement sur les psychologies et les équilibres spirituels, tant personnels que collectifs.

2. Si le changement des conditions matérielles et extérieures s’annonce rapide et contraignant, il faut cependant se rappeler qu’il affectera un être humain porteur au dedans de lui-même d’un ensemble de besoins permanents et de possibilités naturelles de réalisation de soi-même qui continueront très largement, sur le plan psychologique et spirituel, comme sur le plan biologique, d’être ce qu’il ont été dans le passé. Sans doute l’homme sait-i1, plus même que nul autre vivant, s’adapter à une très grande variabilité des conditions de la vie,  et l’on peut compter qu’il en sera de même au moment où le développement de ses populations à la surface de la terre a pour conséquence une variation profonde des conditions, cette fois-ci humaines et sociales, de l’existence de chacun. Mais de même que le passé a enseigné aux êtres humains à s’adapter à la variété des climats et des ressources de la terre trouvant les moyens de conquérir plus d’humanité, de même faut-il que le présent permette l’adaptation à de nouvelles formes d’environnement social en favorisant la croissance de ce qui, dans l’homme, est le plus humain, au lieu de freiner ou d’entraver cette croissance.

3. C’est ce qui, aujourd’hui, appelle réflexion et rigueur de la part de ceux qui ont la charge d’aménager la transformation obligée de l’habitat humain. C’est ce qui fait en particulier tout l’intérêt de la Conférence-Exposition de Vancouver. Parmi les multiples problèmes de l’habitat inscrits au programme de la Conférence, le Saint-Siège relève avec satisfaction que ses aspects directement humains y ont explicitement place. La Conférence est appelée à définir un habitat qui puisse «répondre aux besoins spirituels de l’homme», offrir «un espace adéquat pour la vie privée et la vie sociale», et permettre dans des conditions satisfaisantes les «activités de la famille et des enfants».

4. C’est sur ces aspects directement humains du problème de l’habitat que l’on voudrait insister ici. Soucieuse de voir pleinement reconnue et respectée la vraie nature de l’homme, son enracinement dans l’univers et dans l’histoire, sa dignité, sa vocation spirituelle, l’église, notamment dans son enseignement récent, par exemple dans la Constitution Gaudium et spes du Concile Vatican II, dans l’Encyclique Pacem in Terris du Pape Jean XXIII, dans l’Encyclique Populorum progressio et la Lettre Octogesima adveniens de Pape Paul VI, a formulé des principes fondamentaux du sain épanouissement de l’homme, du développement de la société et de la justice sociale, où l’on doit chercher les bases d’une doctrine correcte de l’habitat. D’ailleurs, à plusieurs reprises, surtout devant la crise du logement qui s’est manifestée avec une particulière acuité à l’issue de la seconde guerre mondiale, les Souverains Pontifes ont été amenés à insister sur plusieurs exigences majeures auxquelles doit satisfaire la conception de l’habitat humain (1).

5. Mais en face de la gravité actuelle du problème du logement, et aussi d’une aspiration accrue à une meilleure qualité de vie, le Saint-Siège précise aujourd’hui une série de principes et de points concrets auxquels doit répondre un habitat vraiment digne de l’homme. Le rappel de telles exigences apparaît d’autant plus nécessaire que souvent encore règne une conception étroite, voire même matérialiste, de l’habitat humain. A en juger par nombre de programmes et de réalisations, il semblerait que l’on estime avoir répondu aux besoins de l’homme en matière d’habitat, lorsque l’on s’est contenté dé lui offrir un abri contre les intempéries et un minimum de commodités (eau, électricité); et encore, ce minimum n’est pas toujours assuré. Une telle conception méconnaît des besoins psychologiques, esthétiques, spirituels qui ne sont aucunement un luxe, mais qui représentent pour l’homme des exigences vitales, qui sont fondamentales pour sa santé et son équilibre physique et moral.

6. Certes, la juste conception d’un habitat répondant à tous les besoins vitaux de l’homme, ne saurait être uniforme. Elle ne peut prétendre valoir pour tous les temps et pour tous les lieux. De même que déjà dans le passé, elle peut connaître aujourd’hui de multiples variantes selon le climat, les types d’agglomération (rurale, urbaine), la culture, le genre de vie qui présente actuellement de si sensibles changements. Aucun pays, aucune classe sociale, ne peuvent prétendre faire adopter par les autres ce qui leur convient à eux.

Bien plus, dans un certain nombre de pays plus pauvres, ou dans des zones importantes de ces pays, les collectivités manquent tellement de l’essentiel, pour vivre ou pour survivre, qu’il peut paraître inconvenant de détailler toutes les exigences d’un habitat idéal, sans répondre d’abord aux autres besoins physiques tels que la nourriture ou l’hygiène élémentaire, et à un minimum de besoins culturels et spirituels (cf. Infra n. 22). Aussi le Saint-Siège tient-il d’abord à attirer l’attention de la Conférence de Vancouver sur ces situations globales de pauvreté, qui demandent d’urgence une large coopération et où la question de l’habitat se pose en des termes tout différents par rapport aux pays qui ont accédé à un certain stade de développement économique.

Néanmoins, le phénomène de concentration urbaine, et donc la prolifération de logements nouveaux pour donner un toit à des millions de migrants, de déracinés ou d’anciens ruraux, semble atteindre tous les continents. Et le logement fait partie du minimum vital, correspondant, avec la nourriture et la santé à un besoin biologique, sans compter les répercussions psychologiques capitales signalées ci-dessus. Dès lors, il est juste de se soucier de la qualité de la vie pour tous, telle que le logement la permet ou l’entrave. En dépit de la diversité des mœurs et de la disparité  des moyens, il semble donc indispensable de définir une série d’exigences fondamentales pour satisfaire vraiment et pleinement tous les hommes, avides, d’un développement intégral et solidaire. Et il est opportun d’envisager de toute manière une politique de l’habitat axée sur l’homme, qui évite le superflu, en précisant an certain nombre do mesures adéquates, même s’il n’est pas encore possible de les mettre toutes en œuvre. Tel est le sens de ce document préparatoire.

7. Ces exigences sont de deux ordres. Elles concernent, les unes la vie privée personnelle et familiale, les autres la vie sociale. Cas deux catégories de besoin sont étroitement complémentaires. L’homme, la famille doivent tout à la fois trouver dans l’habitat, ainsi que dans ses compléments et son environnement, des possibilités d’isolement et des possibilités d’ouverture, de contact avec les autres. Le logement doit être tel, dans sa conception et dans sa situation par rapport aux autres logements et aux autres établissements humains, qu’il permette tout à la fois la vie privée et la vie collective dans des conditions convenables. Ce qui exclut aussi bien un habitat insuffisamment isolé qui ne garantit pas assez la vie privée, qu’un habitat tellement isolé qu’il ne permet pas une participation aisée à la vie sociale.

8. Une fonction essentielle de l’habitat est d’assurer aux hommes, aussi bien à ceux qui vivent seuls qu’aux couples sans enfants ou aux familles, un isolement suffisant. Isolement du milieu physique extérieur: la pluie, le vent, le froid ou la chaleur. Mais cet isolement ne saurait suffire. Pour que soit vraiment possible la vie privée, il faut d’abord que l’habitat soit conçu de telle sorte que ce qui s’y dit et s’y fait ne soit pas entendu par les voisins. Il faut en outre que l’on puisse trouver dans le logement 1e calme, la tranquillité, ce qui implique un isolement convenable tant de bruits des logements voisins que des bruits extérieurs. Ces deux exigences posent des problèmes d’isolement phonique qui très souvent encore sont résolus de façon fort peu satisfaisante, soit par suite de l’insouciance et de la négligence des constructions, soit par manque de moyens financiers.

9. Une deuxième exigence fondamentale d’un habitat vraiment humain est l’espace. Un logement exigu constitue un obstacle majeur pour la vie personnelle et encore plus pour la vie familiale. Or la qualité de la vie du couple, de l’unité familiale autour de celui-ci, sont des biens tellement essentiels, liés à la nature de la race humaine, qu’ils ne sauraient être sacrifiés sous le prétexte de nécessités techniques et sociales. Sur le point précis de l’espace, il importe donc que le logement comporte un nombre suffisant de pièces pour permettre aux membres de la famille, aussi bien les parents que les enfants, à la fois une possibilité d’échange et un isolement temporaire qui apparat essentiel pour l’équilibre psychologique et pour les diverses activités que comporte la vie privée. Il convint notamment d’insister sur la nécessité pour les enfants de pouvoir s’isoler, soit pour se détendra, soit pour travailler et plus fondamentalement pour affirmer et épanouir leur personnalité. En ce qui concerne par exemple le travail de l’enfant à la maison, on devra encore prêter attention à ce fait: faute de trouver dans la maison familiale l’espace et les autres conditions suffisantes requises pour an travail personnel, nombre de jeunes n’ont pu atteindre le niveau scolaire auquel ils aspiraient et pour lequel ils avaient cependant les aptitudes requises.

Il faut noter ici un point dont semblent ne pas se soucier suffisamment les constructeurs de maisons populaires à bon marché: le minimum de chambres à coucher requises pour une famille qui a des enfants ou qui en attend, ce qui constitue le cas plus normal. Tout appartement familial devrait comporter au mains trois de ces pièces: une pour les parents, une pour les garçons, une pour les filles. Faire fi de ce besoin élémentaire de pluralité et de distinction des chambres selon le sexe, c’est empêcher une sereine et correcte vie familiale, c’est entraîner les grands enfants et les jeunes, frères et sœurs, dans une promiscuité intolérable pour leur caractère et même périlleuse pour la rectitude de leurs sentiments et de leur conduite morale.

Et c’est souvent les pousser à fuir prématurément la maison paternelle. N’est-ce pas les mettre, involontairement, sur le chemin de la délinquance juvénile, voire de la prostitution? Il s’agit bien là d’une exigence capitale dans l’espace vital du foyer.

10. A l’espace de l’habitation proprement dite, il est souhaitable que soit adjoint un espace, privé ou public, à l’air libre. Certes, en zone urbaine, l’adjonction d’un jardin à l’habitat est difficilement compatible avec les exigences esthétiques de l’architecture, du moins dans le centre des villes. Aussi, dans ce cas, convient-il d’insister davantage, d’une part sur la nécessité de disposer 1’habitat de telle sorte qu’on y bénéficie de vues étendues et agréables, d’autre part, sur la réalisation d’espaces publics proches des habitations comportant non seulement des «espaces verts», mais aussi des aires de jeux, les enfants, beaucoup plus que les adultes, ayant besoin de larges espaces pour leur équilibre et leur épanouissement physique et psychique.

11. Mais, même prolongé par ces espaces privés ou publics, l’habitat ne suffit pas à assurer la pleine réalisation de la vie personnelle et familiale. Il appelle ces indispensables compléments du logement que sont les équipements collectifs. Ceux-ci ont une double fonction: ils fournissent à l’individu, à la famille, des services qui ne peuvent être assurés dans le logement, et qui, pour des motifs divers, doivent être collectifs; ils sont occasion de rencontres, de contacts, répondant à l’exigence de l’ouverture de la vie privée, complémentaire de l’exigence de son isolement.

Il ne s’agit pas seulement en effet d’aider la cellule familiale à trouver ce qui lui manque – elle n’est pas un but en soi – mais de susciter des modes de coexistence et d’échange dans des cercles plus vastes et cependant à échelle humaine, limités à un voisinage assez proche de chaque personne. Les formes modernes de l’urbanisation ont tendance à méconnaître ces registres intermédiaires de l’existence, et leur planification à ne plus tenir compte que de l’individualité humaine isolée ou de l’universalité abstraite dans toute sa généralité. II serait souhaitable qu’un effort soit fait pour laisser aux hommes la possibilité de formes intermédiaires de la vie sociale, davantage personnalisées, avec tous les équipements nécessaires à cette «vie de quartier».

Certains de ces équipements méritent une mention particulière en raison de leur portée humaine et sociale et aussi parce que, souvent, ce sont ceux qui sont les plus négligés: crèches pour accueillir durant la journée des enfants des femmes qui travaillent, terrains et établissements de sport, foyers culturels, foyers de vieillards, lieux de réunion de divers types, spécialement pour les jeunes.

Dans ces équipements collectifs ou à côté d’eux, l’homme ne cherche pas seulement à satisfaire ses besoins matériels: il cherche plus ou moins consciemment à trouver des possibilités d’enracinement, qui favorisent l’identité et la permanence de sa vie personnelle et familiale, des points de repère qui contribuent à donner à son quartier un aspect familier, intime, original, à le relier à des traditions qui font partie intégrante de son histoire. Certes, ces possibilités qu’offrait dans le passé un habitat surtout rural, avec ses petits commerces et son artisanat, son art et ses vestiges du passé, sont de moins en moins concevables aujourd’hui dans une vie urbaine de plus en plus dominante, avec la mobilité de l’existence et la substitution, pour une large part, du régime de la location à celui de la propriété. Le problème demeure entier de savoir humaniser ces grands ensembles neufs, trop souvent uniformes et précaires, et répondre ainsi au besoin de stabilité de l’homme qui, autrement, paiera de plus en plus par le déséquilibre ou l’angoisse le déracinement incessant et l’anonymat auxquels il est contraint.

12. Dans un domaine similaire, il faut faire une place particulière à 1’aménagement de lieux de culte. Le Saint-Siège ne peut omettre d’attirer l’attention sur leur importance. Certes, en ce qui concerne l’Eglise catholique, en de nombreuses régions, le passé lui a légué des édifices religieux qui, par leur ampleur et leur beauté, sont des lieux privilégies pour le recueillement et la prière, où même ceux qui ne partagent pas la foi chrétienne viennent souvent méditer et chercher la paix. Mais le développement urbain a conduit à la création de quartiers et même de villas nouvelles où se pose de façon aiguë le problème de la construction de lieux de culte. Or, l’on voit parfois contestée la nécessité de ces constructions. Ou bien l’on invoque la priorité de la construction de logements, ou bien l’on estime que la vie religieuse, l’expression de la foi n’impliquent pas que des espaces clos soient exclusivement affectés au culte. Le Saint-Siège tient à s’élever contre ces vues. Aussi bien la vie personnelle que la vie sociale ne sauraient trouver leur accomplissement dans des activités purement terrestres. L’homme ne vit pas seulement du pain de sa propre civilisation: il a des besoins spirituels et religieux. Par ailleurs nous sommes de chair et de sang, nous ne sommes pas de purs esprits; ce que nous vivons et désirons ne peut trouver son plein accomplissement que dans des expressions sensibles dont l’architecture est une des plus fondamentales, une des plus indispensables.

C’est dire que l’Eglise revendique dans  la cité, à côté des maisons des hommes, une place pour la maison de Dieu. Et actuellement celle-ci ne saurait être simplement un «local». Il faut que, dans une mesure, raisonnable bien sur, compatible avec les possibilités financières, compte tenu de la satisfaction des autres besoins, elle constitue, par sa qualité esthétique tant extérieure qu’intérieure, un symbole de la foi et de l’espérance des hommes dans leur destin surnaturel, et qu’elle s’inscrive de façon harmonieuse parmi les autres monuments de la cité. Une concertation est possible et souhaitable entre les responsables de la pastorale et ceux de l’urbanisme (2).

13. Enfin l’homme, de par son organisme, reste solidaire de la totalité de la nature infrahumaine – populations animales, végétation, paysages – et il n’est pas bon qu’un excès de civilisation vienne faire écran, psychologiquement et culturellement tout autant que biologiquement, entre lui et cet univers naturel d’où il tire son origine et qui est son premier milieu d’existence. Le processus de l’urbanisation a commencé de se produire spontanément en impliquant une sorte de rejet du monde de la nature au profit du monde des productions humaines: maisons, rues, ateliers de travail et fabriques, édifices publics... La manifestation de l’univers naturel a été renvoyé aux «campagnes» extérieurement aux «villes». Nous arrivons cependant au point où la poursuite systématique de cette façon spontanée de faire conduirait à une forme d’urbanisation psychologiquement, sociologiquement et culturellement très fâcheuse. Aussi l’aménagement futur du territoire et de l’habitat devra-t-il inventer les formes d’une nouvelle synthèse entre l’ensemble des nécessaires productions techniques de l’habitat et la présence, accessible en permanence, du segment «naturel» de l’univers et du milieu terrestre; la solution ne consiste pas seulement en quelques «espaces-verts» dont il a été fait mention; elle suppose la proximité des campagnes, peut-être des habitats plue dispersés, des réserves naturelles...

Ainsi, qu’il s’agisse de l’isolement, de l’espace, des équipements collectifs, de l’humanisation du quartier, de la référence à Dieu et à la nature, ce sont là des exigences fondamentales pour le caractère humain de l’habitat.

14. En fait, le plus grand nombre des hommes ne bénéficient pas encore d’un habitat répondant aux exigences qui viennent d’être énumérées. La réalisation, non seulement pour les privilégiés de la fortune, mais pour tous, y compris les plus pauvres, d’un tel habitat, constitue l’un des plus graves prob1èmes sociaux de l’heure. Un grand nombre d’humains sont encore sans logis, ou ne disposent, en fait de logis, que de ces misérables «baraques» dépourvues des plus élémentaires commodités que nous voyons proliférer à la périphérie des grandes villes. Situation d’autant plus choquante que, bien souvent, à peu de distance de ces quartiers misérables s’étale le luxe de résidences somptueuses.

Devant cette inadmissible situation, contraire à la dignité et à la destinée commune de tous les hommes, le Saint-Siège réaffirme que le droit «à l’habitat est aussi un des droits fondamentaux de l’homme».

15. Sans doute une certaine inégalité des ressources, et, par là, du «standing» de l’habitat, n’est pas en soi condamnable. Mais, eu égard au caractère vital du besoin à satisfaire, l’inéga1ité acceptable en matière d’habitat doit être bien moindre que pour la satisfaction des besoins moins essentiels. Plus précisément, l’inégalité que l’on ne saurait tolérer est celle que aboutit à ce que les plus fortunés accaparent les meilleurs sites (notamment les quartiers nobles des villes, et les zones littorales les plus belles), et s’assurent, pour leur habitation et son environnement privé, d’importantes surfaces. Il en résulte que ceux qui ont peu de moyens se voient rejetés à la périphérie des agglomérations, ou loin de la zone littorale, les terrains et les constructions les meilleures édifices dans ces sites ne leur étant pas accessibles en raison de leurs prix très élevés. On constate ainsi une ségrégation allant absolument à l’encontre d’une saine conception des communautés humaines, qui appelle le brassage des classes sociales. Dans les régions à forte densité de population, cette inégalité risque de s’aggraver du fait que les terrains aptes à la construction d’un habitat de qualité sont de plus en plus rares. De plus, cet état de choses conduit à des programmes de construction beaucoup trop denses qui ne répondent pas aux exigences décrites plus haut, notamment en ce qui concerne l’isolement et la disposition d’une surface suffisante pour la vie privée, et aussi les espaces publics environnants, principalement, les espaces verts.

16. A quoi peut-on attribuer une situation si injuste et si déplorable? Le phénomène est complexe, les causes sont nombreuses et les remèdes sans doute difficiles, puisque c’est une situation qu’on retrouve dans presque tous les pays. On peut certainement mettre en avant l’égoïsme de ceux qui accaparent pour eux les meilleures parts; bien plus, de ceux qui spéculent en ce domaine immobilier pour se procurer des bénéfices scandaleux. Sans doute aussi les diverses catégories sociales n’ont-elles pas pris suffisamment conscience du prix qu’il faut attacher à un habitat plus humain, par rapport aux autres éléments nécessaires à la vie.

Au-delà de ces causes morales, auxquelles il faudrait pallier par éducation, il faut mettre en cause un système économique qui n’a pas su tempérer le droit légitime à la propriété privée par des mesures limitant raisonnablement son exercice en ce qui concerne l’acquisition des terrains pour la construction. Il faut aussi considérer les déficiences de la réalisation, aussi bien des constructions que de leur environnement, résultat d’une urbanisation anarchique du fait de la carence des pouvoirs publics qui, longtemps, n’ont pas compris qu’il était périlleux d’abandonner à la seule initiative individuelle la constitution, de grands ensembles d’habitation. Plus d’un juriste sociologue admet aujourd’hui, à juste titre, que ce domaine relève aussi des pouvoirs publics, dans la mesure où le bien commun est en jeu. Il serait souhaitable, par exemple, d’éviter la construction de quartiers pour riches et de quartiers pour pauvres, si contraire à la tradition de la cité dans la civilisation européenne. Plus encore, les Autorités publiques ne devraient pas permettre que des lieux nécessaires au repos et à l’agrément de tous les citadins, quelle que soit leur classe sociale, soient susceptibles d’être accaparés pour un usage privé, tels que le littoral des mers, la bordure des lacs, les bosquets, les campagnes boisées... Enfin, leur intervention serait opportune pour éviter ces innombrables lotissements d’une désespérante uniformité ou d’une variété sans aucune unité de style, et ces agglomérations très peu pourvues en équipements collectifs qui né sont souvent que des cités-dortoirs, des cites à demi-mortes.

17. Ayant évoqué ces causes de misères, le Saint-Siège, sans entrer clans les détails des politiques qui ont à remédier à cette lamentable situation, voudrait seulement noter les exigences fondamentales qu’elles doivent absolument prendre en compte.

Si, dans la définition et la mise en oeuvre de plus justes orientations de la construction de logements, les pouvoirs publics ont un rôle majeur à jouer comme il sera dit ci-après, les particuliers, les citoyens ont eux aussi des responsabilités à assumer. En effet, c’est de leurs comportements, de leurs aspirations que dépend pour une grande part la réalisation d’un habitat convenable pour tous. Certes, souvent, faute de ressources, ils ne peuvent par eux-mêmes atteindre ce résultat, ni même l’envisager. Mais souvent aussi on constate que, s’ils n’ont pas l’habitat qu’exigeait leur vie personnelle et familiale, c’est qu’ils manquent de sagesse dans l’établissement de la hiérarchie de leurs besoins, n’hésitant pas à sacrifier l’habitat à un besoin immodéré de déplacement, par exemple grâce à l’automobile, ou à des consommations beaucoup moins nécessaires pour leur vrai bien-être. Ici s’impose une éducation qui fait encore largement défaut.

18. Il faut aussi compter sur l’apport de multiples initiatives au plan local avant de faire appel aux pouvoirs publics. Les intéressés d’un quartier, d’un milieu, d’une cité, par l’entremise des multiple associations qu’ils peuvent former, ont leur mot à dire sur la construction l’aménagement et la gestion de leur habitat. Leur participation ne saurait être éludée sans grave dommage: ni l’État ni une autre classe sociale ne doivent faire violence à leurs dispositions et possibilités humaines, en leur demandant de se plier à des conditions de vie qui auraient été élaborées pour eux mais en dehors d’eux. Il leur revient de prendre conscience de leurs besoins de s’organiser, d’entrer en dialogue avec les collectivités locales et de collaborer solidairement et patiemment entre eux pour améliorer les services communs et les conditions générales de leur habitat. De nombreuses associations de locataires par exemple, ont déjà entrepris un travail encourageant.

19. Quant aux pouvoirs publics, ils ont à mettre au premier rang de leur préoccupations l’établissement d’une politique foncière, réservant par des achats judicieux des surfaces suffisamment étendues pour l’habitat social. Ceci suppose bien évidemment un budget suffisant qui implique de leur part une plus sage hiérarchie dans l’appréciation des besoins, et une politique de redistribution des richesses qui, sans verser dans une socialisation totale, paralysante et inhumaine, doit tendre à réduire par des moyens appropriés d’inégalité excessive des revenus et des fortunes. Assurément, la détermination d’une juste politique du logement n’est pas chose aisée. Il faut souvent procéder à des arbitrages entre des exigences contradictoires. Ainsi la recherche de l’esthétique de l’habitation, des ensembles d’habitations et des cités où ils ont à s’insérer, est source d’un coût accru de la construction qui peut conduire à restreindre le nombre des logements ou du moins leur surface. Sans entrer dans ce débat il convient de noter certains impératifs qui ne sauraient en aucun cas être sacrifiés.

20. Au premier rang de ces impératifs, se situe l’obligation de fournir aux familles un logement suffisamment grand eu égard au nombre de leurs enfants. On doit dénoncer avec vigueur la tendance de certaines politiques de construction qui n’hésitent pas à sacrifier la famille, 1’exigence d’un logement suffisamment vaste étant déclaré incompatible avec la nécessité de réaliser un grand nombre de logements. Une telle pratique a pour conséquence, ou bien que les familles se trouvent dans des conditions d’habitation qui ne permettent pas une vie normale et encore moins l’épanouissement culturel et spirituel de ses membres, avec les graves troubles psychologiques que cela entraîne (Cf. ci-dessus N. 9); ou bien que les familles se voient contraintes de restreindre le nombre des enfants qu’elles avaient le dessein d’appeler à la vie.

Une saine politique du logement doit aussi se soucier de porter remède aux grandes difficultés auxquelles se heurtent dans la recherche d’un logement les catégories défavorisées comme les jeunes foyers, les personnes âgées, les travailleurs migrants.

21. Qu’il s’agisse de ces catégories ou des familles, on ne saurait se contenter des solutions de facilité qui consistent à construire des logements dans des zones très éloignées des lieux de travail, de loisirs ou du centre administratif des villes, et qui ne disposent pas d’équipements collectifs suffisants en nombre et en qualité. Là encore, les exigences peuvent paraître contradictoires. Des cités-dortoirs ne semblent pas constituer une solution heureuse, et le problème demeure d’éviter des déplacements longs et pénibles, sources de fatigue nerveuse et de dispersion. Mais il n’est pas plus humain de poursuivre des concentrations humaines tentaculaires à la porte de centres industriels eux-mêmes gigantesques et regroupés. La solution ne serait-elle pas d’accentuer une décentralisation des entreprises et des cités, tentée ici ou là? Des politiques audacieuses requérant tout à la fois zèle, compétence, ténacité sont aujourd’hui à chercher dans les régions de fort développement démographique par la création dé villes nouvelles. Si de telles réalisations se heurtent certes à de nombreux obstacles, elles appellent des études préalables approfondies qui souvent encore font défaut. Néanmoins, on pourrait signaler en de nombreux pays de remarquables réalisations qui manifestent qu’une amélioration est possible, quand on s’ingénie à vouloir une répartition humaine de l’habitat.

22. Tout ce qui vient d’être exposé sur la politique à suivre, par un pays donné, pour 1’aménagement de ses établissements humains, suppose que l’ensemble de ce pays soit en mesure d’accéder en même temps à l’essentiel des biens qui assurent la vie matérielle et culturelle des citoyens. La Conférence de Vancouver ne saurait limiter son étude au problème d’un habitat idéal quand, dans des régions entières, les hommes n’ont même pas de toit convenable et n’arrivent pas à satisfaire d’autres besoins fondamentaux: nourriture, hygiène, équipements sanitaires, emploi, stabilité du milieu familial, alphabétisation, justice des structures sociales paix, possibilités de vie spirituelle (cf. Populorum progressio, nn. 21, 35-38, 45 etc.).

C’est l’honneur et la charge d’une Organisation Internationale comme l’O.N.U. d’envisager la situation globale de l’univers et d’accorder la priorité à ces collectivités les plus pauvres pour définir les besoins essentiels et les plus urgents, ainsi que les stratégies et les ressources requises pour y faire face. C’est son rôle de replacer la question des établissements humains dans cet ensemble de besoins, et, dans le domaine même de l’habitat, de dégager les droits fondamentaux, valables pour tous les hommes, qui sauvegardent leur équilibre biologique, psychologique social, culturel et spirituel. Dans tous les cas, il importe de veiller au moins à ce que la vie familiale puisse se dérouler dignement, le foyer demeurant la cellule capitale, le centre et comme le cœur, non seulement des premières années de la vie, mais de  toute vie vraiment humaine. Il s’agit en définitive, d’aider les peuples, quels qu’ils soient, à adopter une politique axée sur l’homme. C’est d’elle que dépend la réussite harmonieuse des établissements humains; elle ne peut-être le corollaire marginal de décisions dont les finalités seraient avant tout économiques. Et devant la disparité criante des zones de peuplement et des moyens, la Conférence-Exposition de Vancouver devrait susciter, comme d’autres Institutions l’ont fait pour la faim, l’alphabétisation, la santé, une coopération internationale réaliste et efficace.

23. A cet effort pour offrir aux hommes, particulièrement aux plus démunis, un habitat répondant à leurs besoins matériels et spirituels, l’Eglise entend contribuer. Elle veut d’abord faire prendre conscience à ses fils de l’urgence de leur engagement aux côtés de leurs frères, pour l’aménagement de l’habitat. El par ses institutions, elle collabore volontiers elle-même, à la mesure de ses moyens, à cette entreprise éminemment humaine. L’histoire manifeste que, pressée par la charité du Christ, elle a été attentive à l’appel de très nombreux sans-logis ou mal logés. Elle sait que le Christ s’identifie à ceux-ci dans le jugement final: “J’étais sans logement et vous m’avez accueilli” (3). Son action dans les diverses régions du monde s’est bien souvent traduite par des initiatives en faveur du logement.

Pour la période récente, on peut noter la place qu’a tenue la promotion de l’habitat dans le grand élan d’action sociale qu’ont suscité parmi les catholiques l’Encyclique Rerum novarum de Léon XIII (1891) et les grandes Encycliques sociales de ses Successeurs, principalement celles de Jean XXIII et Paul VI: action en faveur de l’habitat populaire, jardins ouvriers, foyers de jeunes, de vieillards. On sait la part que le Pape Paul VI a tenu à prendre lui-même en 1973, dans la banlieue romaine, à Acilia, pour surmonter la crise du logement. Les exemples seraient nombreux de prêtres et de laïcs qui ont contribué par leur action à orienter la construction de logements dans le sens du service du plus grand nombre, avec la participation des intéressés, et à promouvoir une conception de l’habitat répondant en particulier aux besoins des familles nombreuses. Qu’il suffise de citer deux cas typiques parmi bien d’autres. Un prêtre de Brescia a, depuis vingt ans, réalisé, sans faire appel aux subsides de l’État, quelque 15.000 logements dans le nord de l’Italie pour des mal logés, les organisant en coopératives avec accession rapide à la propriété grâce au travai1 des locataires (4). Au Chili, dans la banlieue de Santiago, depuis plus de quinze ans, Un prêtre aussi assure un habitat modeste, mais digne et bien conçu, à des milliers de familles qui vivaient dans les conditions les plus misérables.

Conclusion

24. Entreprise qui répond à l’une des plus pressantes requêtes de la justice et de la charité, l’action en faveur des établissements humains retient donc toute 1’attention de l’Eglise, dont le Saint-Siège est ici le porte-parole: celle-ci veut s’efforcer tout à la fois de promouvoir une conception de l’habitat répondant pleinement aux exigences de l’homme, à ses besoins matériels et spirituels, et d’apporter dans de multiples réalisations le concours de sa générosité qu’elle puise avant tout dans le message de l’Evangile.

C’est dans cet esprit que le Saint-Siège a voulu contribuer, selon sa compétence morale et spirituelle, aux travaux de la Conférence-Exposition de Vancouver, en rédigeant ce document préparatoire. II forme des vœux ardents pour qu’un large consensus se dégage en faveur des exigences fondamentales à satisfaire et que des mesures efficaces soient adoptées et proposées aux participants, afin de préparer pour tous les habitants de la terre un habitat plus humain.


Notes

1) Discours de Pie XII, 15 novembre 1939; Message de Pie XII au Bureau International, 25 avril 1949; Allocution de Pie XII à l’Institut pour les habitations populaires, 21 novembre 1953; Lettre de Mgr Montini, Secrétaire d’État, à la Semaine Sociale d’Espagne, 25 juin 1954.

2) Cf. le Colloque tenu en 1965 à 1’UNESCO sur “l’implantation des lieux de culte dans l’aménagement du territoire”.

3) Mt 25, 35.

4) Il s’agit du Père Ottorino Marcolini, via Pace, 10, Brescia, docteur en mathématiques et ingénieur.


*L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n°10 p.10-11, 12.

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SAINT-SIÈGE

Contribution à la préparation de la Conférence-Exposition de Vancouver sur les Etablissements humains**

25 février 1976







1. In the course of the coming 50 years the general conditions of the human habitat will change in many countries, no doubt more than they have changed during the past millennium. The change will affect not only areas of urban settlement but also the countryside and the lifestyles of the rural habitat. Its principal factors are the rapid growth and the concentration of population, the transformations of economic life, a new type of human mobility, due in particular to migration, to the automobile and to employment instability, mass dissemination of information and the extension to the entire population of basic education and greater cultural opportunities. The result will necessarily be a profound modification of social life, which will inevitably have psychological and spiritual repercussions on both individuals and communities.

2. While it appears that the change in material, external conditions will be swift and compelling, it should nevertheless be recalled that it will affect human beings who carry within themselves a collection of permanent needs and a natural potential for self-fulfillment which will, to a large extent, continue to be what they were in the past, as much at the psychological and spiritual level as the biological level. No doubt, man knows better than any other living creature how to adapt to extremely varied conditions of life, and that will certainly continue to be true at a time when the growth of human population on the surface of the earth brings about a profound change in the human and social conditions of every individual’s existence. However, just as the past has taught human beings to adapt to the earth’s various climates and resources by finding the means to become increasingly human, so must the present allow adaptation to the new forms of social environment of favouring, rather than restricting or hindering, the growth of the most human qualities in man.

3. Thoughtfulness and firmness are, therefore, required of those entrusted with shaping the necessary transformation of the human habitat; and the Vancouver Conference becomes particularly valuable. The Holy See notes with satisfaction that the specifically human questions have been included explicitly among the many habitat problems on the Conference agenda. The Conference is to define a habitat which can meet the spiritual needs of man, offer adequate space for private life and social life and allow family and children’s activities in satisfactory conditions.

4. It is the specifically human aspects of the habitat problem which will be stressed here. The Church has always been anxious to see full recognition and respect given to man’s true nature, his roots in the universe and in history, his dignity and his spiritual calling; and in its recent teaching, for example in the Constitution Gaudium et spes of Vatican Council II, the Encyclical Pacem in terris of Pope John XXIII and the Encyclical Populorum progressio and the Letter Octogesima adveniens of Pope Paul VI, it formulated fundamental principles for the healthy development of man, society and social justice in which the basis of a sound doctrine of the habitat must be sought. On several occasions and especially at the time of the housing crisis which was particularly acute following the Second World War, the Popes have been moved to stress a number of major requirements which human habitat design must satisfy. (Speech of Pius XII on 15 November 1939; Message of Pius XII to the International Labour Organization, 25 April 1949; Message of Pius XII to the Institut pour les habitations populaires, 21 November 1953; Letter by H.E.Msgr. GB. Montini, Acting Secretary of State to the Spanish Social Week, 25 June 1954)

5. In view of the seriousness of the housing problem today, and also of heightened aspirations for a better quality of life, the Holy See will set out here a series of principles and specific requirements for a habitat truly worthy of man. It appears all the more necessary to recall such requirements since often a narrow and even materialistic view of the human habitat continues to prevail. It would seem from many programmes and finished works that man’s habitat needs are thought to have been met once he has merely been offered shelter against the elements and a minimum of conveniences (water, electricity); and even that minimum is not always provided. Such a view fails to recognize psychological, aesthetic and spiritual needs which are by no means a luxury but represent vital human requirements essential to health and physical and psychological stability.

6. Naturally, there cannot be a uniform proper habitat design to meet all man’s needs in life. It cannot claim to be valid for all time and everywhere. As in the past, it may today have a number of variants according to the climate, the type of settlement (rural or urban), the culture and the style of life which is currently undergoing such significant changes. No country and no social class can claim that what suits it must be adopted by others.

Furthermore, in a number of poorer countries, or in large areas of those countries, communities are so lacking in the essentials of life or survival that it may seem inappropriate to enumerate all the requirements of an ideal habitat without first meeting other physical needs, such as food or basic health, and a minimum level of cultural and spiritual needs (see below). The Holy See, therefore, wishes to draw the attention of the Vancouver Conference to these situations of poverty throughout the world, which urgently call for wide-spread cooperation, and in which the question of habitat is raised in quite different terms than in countries which have reached a certain level of economic development.

Nevertheless, the phenomenon of urban concentration - and hence of the proliferation of new housing to shelter thousands of migrants and persons who have been uprooted or have left the countryside - appears to be spreading to all continents. Housing is part of the essential minimum in life, corresponding to a biological need, together with food and health, not to mention the major psychological effects indicated above. It is therefore right to be concerned about the quality of life for all, enhanced or diminished by housing. It therefore seems indispensable, despite the diversity of customs and the disparity of means, to define a series of basic requirements to satisfy truly and fully the desire for comprehensive and interdependent development. It is timely, in any event, to consider a habitat policy geared to man which is free of superfluities, by specifying a number of appropriate measures, even if it is not yet possible to implement them all. That is the purpose of this preliminary document.

7. These requirements are of two kinds. Some concern individual and family private life, others concern social life. These two categories of needs are closely related. The individual and the family must find in their habitat and in its complements and environment both the opportunity to be isolated and the opportunity to be open and have contact with others. Individual housing must be such, both in its design and in its situation with regard to other housing and human settlements, that it allows both private life and collective life in suitable conditions. A habitat which is not sufficiently isolated to guarantee privacy and one which is so isolated that it does not allow easy participation in social life are thus both excluded.

8. An essential function of the habitat is to provide human beings, both those who live alone and childless couples or families, with sufficient isolation. Isolation from the outside physical environment rain, wind, cold or heat. But that is not sufficient. For private life to be really possible, the habitat must first be designed in such a way that the neighbors cannot hear what is said or done in it. Housing must also provide peace and quiet, which implies suitable isolation both from the noise of neighbours and from outside noise. These two requirements raise problems of sound-proofing which are still very often settled in a most unsatisfactory way, either because of builders’ negligence and lack of concern or through lack of funds.

9. Space is a second fundamental requirement of a really human habitat. Cramped housing is a major obstacle to individual and still more to family life. The quality of life of the couple and of the family unit grouped around it, is such an essential value, rooted in the nature of the human race, that it cannot be sacrificed under the pretext of technological and social necessity. Housing units must, therefore, contain enough rooms to allow family members, parents and children, both the opportunity to communicate and temporary isolation which seems vital for psychological stability and for the various activities of private life. It should be stressed that children in particular need to be able to be by themselves, either to relax or to work and, more deeply, to assert and develop their personalities. With regard to children’s work at home, attention should be given to the fact that many young people, unable to find at home the necessary and other requirements for individual work, have not been able to reach the educational level to which they aspired and for which they none the less had the necessary ability.

Attention should be given here to a point to which the builders of cheap mass housing do not appear to give sufficient thought: the minimum number of bedrooms required by a family with children or expecting to have children, as is usually the case. All family housing should have at least three bedrooms: One for the parents, one for the boys, one for the girls. To ignore this elementary need for a number of bedrooms allocated according to sex is to prevent proper and peaceful family life and encourage the older and younger children, brothers and sisters, in a promiscuity which is intolerable for their character and which even endangers the rectitude of their feelings and of their morals. It often causes them to leave home prematurely. Is it not, unwittingly, to set them on the path of juvenile delinquency and even of prostitution? Sufficient space is truly a major requirement in a home.

10. It is desirable that a private or public open-air space should adjoin the housing space proper. Of course, in urban areas, the addition of a garden to the habitat cannot easily be reconciled with aesthetic architectural requirements, at least in town centres. Greater emphasis should, therefore, be placed both on the need to design the habitat in such a way that wide, pleasant views may be obtained and on the creation of public areas near the housing which contain not only greenery but also playgrounds, since children, far more than adults, need a great amount of space for their stability and physical and psychological development.

11. The habitat, however, even extended by such private or public areas, cannot alone guarantee individual and family fulfillment. Community services, those indispensable complements to housing, are also needed. They have two purposes: they provide the individual and the family with services which cannot be supplied in the home and which, for various reasons, must be collective; and they provide opportunities for meetings and contacts which satisfy the need for openness of private life, complementary to the need for isolation. It is not merely a question of helping the family cell – which is not an end in itself – to find what it lacks, but also of fostering coexistence and interchange in wider circles which are still on a human scale, limited to the reasonably close neighbourhood of each person. Modern forms of urbanization tend not to give due attention to this intermediate level of existence, and modern planning now tends to take into account only the isolated human individual or the very general abstract whole. An effort should be made to provide people with opportunities for intermediate levels of social life which are more personalized, with all the necessary facilities for such neighbourhood life.

Particular attention should be given to certain of these facilities because of their human and social importance and also because they are often the most overlooked: day-care centres for the children of working women, sports grounds and establishments, cultural centres, old people’s centres and various kinds of meeting places, particularly for the young.

People do not seek to satisfy only their material needs through or around such community facilities: they also seek, more or less consciously, to find opportunities for putting down roots, which enhance the identity and stability of individual and family life, and also landmarks which help to give their neighbourhood a familiar, intimate and original quality and link it to traditions which are an integral part of its history. Naturally, the opportunities which a predominantly rural habitat provided in the past, with its small shops and craftsmen, its art and its traces of the past, are less and less conceivable today in an increasingly urban life, with high mobility and widespread replacement of householders by tenants. No solution has been found to the problem of how to humanize the large new complexes, which are too often uniform and unsettled, and thus satisfy man’s need for stability, failing which the ceaseless uprooting and the anonymity imposed on him will take its toll in instability or despair.

12. In a similar realm of ideas, particular importance should be given to the planning of places of worship. The Holy See cannot fail to stress their importance. It is true that in many regions history has bequeathed to the Catholic Church religious buildings which, by their size and beauty, are privileged places for self-recollection and prayer, where even those who do not share the Christian faith often come to meditate and seek peace. Urban development has resulted in the creation of districts and even of new towns where the problem of building places of worship is acute. Sometimes the need for such buildings is questioned, either on the ground that priority should be given to housing construction, or because it is considered that the practice of religion and the expression of faith do not signify that closed spaces should be exclusively given over to religious services. The Holy See wishes to speak out against such arguments. Neither personal nor social life can find fulfillment in purely earthly activities. Man does not live by the bread of his own civilization alone: he has spiritual needs. Moreover, we are made of flesh and blood, we are not pure spirit; our lives and desires can be completely fulfilled only in tangible forms, of which architecture is one of the most fundamental and indispensable.

Thus the Church asserts that the town should reserve a place beside the houses of men for the house of God; and, according to custom, mere «premises» will not suffice. To a reasonable degree, consonant with financial possibilities and taking into account the fulfillment of other needs, it must be, by its interior and exterior beauty, a symbol of man’s faith and hope in his supernatural destiny, and it must blend harmoniously with the city’s other monuments. Cooperation between the Church and the town planning authorities is both possible and desirable (cf. the symposium held in 1965 at UNESCO on the inclusion of places of worship in physical planning).

13. Man, as an organism, is inseparable from sub-human nature as a whole – animals, vegetation, countryside – and it is undesirable for him to become over-civilized to the extent that a barrier is created, psychologically and culturally as much as biologically, between him and the natural universe from which he originates and which is his first environment. Urbanization began spontaneously, implying a sort of rejection of the natural world in favour of the world of human creations: houses, streets, workshops and factories, public buildings. – The natural universe was relegated to the «countryside», outside the «towns». We are reaching the point, however, where the systematic pursuit of that spontaneous process would lead to a form of urban development which would be psychologically, sociologically and culturally most harmful. Future physical planning and habitat development will have to find new relationships between all the necessary technological aspects of the habitat and the «natural» segment of the universe and of the earth’s environment which must be permanently accessible. The solution does not reside merely in a few of the open spaces mentioned above. It means that the countryside must be nearby, and perhaps that habitats should be further apart, and there should be nature reserves.

Thus whether it is a question of isolation, space, community services, humanization of neighbourhoods or man’s relationship with God and with nature, all these requirements are fundamental for a human habitat.

14. The great majority of people, however, do not yet have a habitat which meets the requirements listed above. The creation of such a habitat, not only for the privileged but for all, even the poorest, is currently one of the most serious social problems. A great many persons are still homeless, or have for a home only wretched shanties lacking even the most elementary conveniences, which proliferate on the outskirts of cities. The situation is all the more shocking since often, at no great distance from those sordid shanty towns, is found the ostentatious luxury of magnificent homes.

In this unacceptable situation, contrary to the dignity and common destiny of all men, the Holy See reaffirms that the habitat is also a fundamental human right.

15. Some inequality of resources, and thus of habitat «status», is in itself certainly not to be condemned. However, in view of the vital nature of the need to be satisfied, far less inequality is acceptable in respect of the habitat than for less essential needs. To be precise, the inequality which is wholly intolerable is that which creates the situation in which the privileged take possession of the best sites (the best parts of towns and of the coastline) and secure large areas for their own residence with its private environment. As a result, those with few means are relegated to the outskirts of towns or far from the coast, since the land and the best buildings in such areas are not accessible to them because of their very high price. There is, therefore, a segregation which runs absolutely counter to a healthy attitude towards human communities, in which social classes must be mixed. In regions which are very densely populated, this inequality may be heightened by the fact that land on which good-quality housing may be built is increasingly scarce. Furthermore, this state of affairs leads to construction programmes of excessive density which do not meet the requirements described above, particularly as concerns isolation and the provision of sufficient space for private life, and of surrounding public areas, chiefly open spaces.

16. To what may so unjust and deplorable a situation be attributed? This is a complex problem with many causes, and one which is certainly hard to solve, since it is found in almost every country. One can certainly blame the selfishness of those who take over the best areas for themselves; and still more those who speculate in housing to obtain outrageous profits. It is also certainly true that the various social categories have not been sufficiently aware of the value of a more human habitat, compared with other necessities of life.

Beyond such ethical causes, which should be remedied by education, blame also attaches to an economic system which has not thought to temper the legitimate right to private property by placing reasonable limits on the exercise of that right with regard to the acquisition of building-land. Attention should also be given to the short-comings both of buildings and of their environment, resulting from anarchical urbanization due to neglect on the part of the authorities, which for a long time did not perceive that it was dangerous to leave the construction of large housing complexes to individual initiative alone. Today there are many sociological jurists who rightly admit that this matter is also the concern of the authorities inasmuch as there are common interests at stake. It would be desirable, for example, to avoid building neighbourhoods for the rich and others for the poor, which is so much against the tradition of the city in European civilization. In addition, the authorities should not allow the areas needed by all citizens, whatever their social class, for their rest and enjoyment, to be taken over for private use, such as the seacoast, lakeshores, woods, forests... They should also intervene to prevent the construction of the countless housing estates of a drab uniformity or a variety quite lacking in stylistic unity, and of agglomerations with very few community services or facilities, which are often nothing but dormitory towns, towns which are halt dead.

17. Having enumerated these causes of hardship, the Holy See wishes, without going into any detail, to mention the basic requirement s to be taken into account in policies to remedy this deplorable situation.

While the authorities have a major role to play, as described below, in the formulation and implementation of better guidelines for housing construction, individual citizens also have responsibilities. The creation of an acceptable habitat for all depends largely on their behaviour and on their aspirations. It is true that, often, they cannot by themselves attain that result, or even contemplate doing so, because of a lack of resources. Often, however, it is clear that if they do not have the habitat which their personal and family life demand, it is because they are injudicious in establishing priorities among their needs and do not hesitate to sacrifice their habitat to an inordinate need to travel, for example by auto-mobile, or to types of consumption which are far less necessary to their real well-being. They must therefore be educated, but such education is still very often wanting.

18. Use can also be made of many kinds of local initiative before the authorities become involved. Through the many kinds of associations which they can form, the persons concerned in a neighbourhood, an area or a town have their say in the construction, improvement and management of their habitat. They cannot be bypassed without serious harm: neither the State nor any other social class should do violence to their human potential and disposition, by requiring that they should accept living conditions which were prepared for them but without them. It is for them to become aware of their needs, to organize, to initiate a dialogue with the local authorities and to cooperate among themselves in patience and solidarity to improve the collective services and general conditions of their habitat. Many tenant associations, for example, have already undertaken encouraging work.

19. As for the authorities, chief among their occupations should be the definition of a land use policy, reserving sufficiently large areas for the social habitat by means of judicious purchases. Clearly that presupposes sufficient funds, which in turn implies that the authorities must establish a sounder hierarchy of needs, and a policy of redistribution of wealth which, while avoiding the excesses of total, paralysing and inhuman socialization, should have the effect of reducing by suitable means exaggerated inequality of income and wealth. The formulation of a sound housing policy is admittedly no easy task. It is often necessary to choose between conflicting requirements. Thus the attempt to give an aesthetic quality to housing, housing complexes and the towns containing them results in higher construction costs, which may lead to a smaller number or smaller size of housing units. Certain necessities which may on no account be sacrificed could also be noted.

20. First among these necessities is the obligation to provide families with housing which is sufficiently large for the number of their children. The tendency in certain housing policies to sacrifice the family, without hesitation, on the ground that the need for sufficiently large housing is incompatible with the need to build in great quantity, should be emphatically condemned. The consequences of such policies are that families live in conditions which do not allow a normal life and still less the cultural and spiritual development of their members, with the serious psychological disturbances which ensue; or else families are obliged to reduce the number of children they had intended to bear.

Another concern of a sound housing policy should be to remedy the great difficulties encountered by disadvantaged categories, such as young married couples, old people and migrant workers, in their search for housing.

21. Whether for these categories or for the families, it is unacceptable to settle for easy solutions which consist of building housing in areas at a great distance from places of work, recreation or administration of towns, and whose community services are wanting in number and quantity. Here again the requirements may appear to be contradictory. Dormitory towns do not seem to be a good solution, and they do not solve the problem of long and tiresome commuting which is a cause of nervous stress and of dispersal. On the other hand, it is no more human to continue to create dense tentacles of population around industrial centres which are themselves enormous and close together. Would the solution not be to encourage the decentralization of enterprises and towns, which has been attempted in places? There must be a search for bold policies calling for enthusiasm, competence and persistence in the regions where the creation of new towns has caused a sharp rise in population. If such policies encounter many obstacles, it is because they require prior in-depth studies which are often still lacking. Nevertheless, outstanding successes have been achieved in many countries, demonstrating that improvement is possible when there is a sincere desire for a more human apportionment of the habitat.

22. All that has been said here about the policy which a given country should follow to develop its human settlements presupposes that the entire population of the country must have the same access to the essential goods which support material and cultural life. The Vancouver Conference should not merely consider the problem of an ideal habitat, when there are whole regions in which the people do not even have the proper shelter and cannot satisfy other fundamental needs: food, health, sanitation, employment, family stability, literacy, social justice, peace, opportunities for a spiritual life (cf. Populorum progressio, 21, 35-38, 45 etc.).

It is the honour and the duty of an international organization such as the United Nations to consider the situation throughout the world and give priority to the poorest communities in defining the most urgent and essential needs as well as the strategies and resources needed to meet them. Its role is to replace the question of human settlements in the framework of all other human needs and, within the sphere of the habitat itself, to define the fundamental and universally valid rights which guarantee the biological, psycho-logical, social, cultural and spiritual stability of human beings. In any event, it is important to ensure, at least, that family life may develop in dignity, since the home is the basic cell, the centre and, as it were, the heart not only of the first years of a life but of every truly human life. All peoples, whoever they may be, must be helped to adopt a policy geared to man. The harmony and success of human settlements will depend on such a policy, which cannot be the marginal corollary of decisions inspired primarily by economic considerations. In the face of the shocking disparities in populated areas and resources, the Vancouver Conference-Exposition should foster realistic and effective international cooperation, as other institutions have done for hunger, literacy and health.

23. The Church needs to take part in this effort to provide people, particularly the neediest, with a habitat which meets their material and spiritual needs. It first wishes to make its children aware of the urgent need for them to commit themselves alongside their brothers to the improvement of the habitat. Furthermore, through its institutions the Church itself willingly collaborates, to the best of its ability, in this essentially humanitarian under-taking. History shows that the Church has been pressured by Christ’s charity to heed the call of the great number of homeless or badly-housed persons. It knows that Christ identifies with them at the Last Judgement: «I was a stranger, and you took me in» (Mt. 25:35). Its action throughout the world has very often taken the form of initiatives for housing. In recent times, for example, improvement of the habitat occupied an important position in the great social movement created among Catholics by the encyclical Rerum novarum of Leo XIII (1891) and the great social encyclicals of his successors, chiefly those of John XXIII and Paul VI: action in favour of the habitat of the people, workers’ gardens, and young and old people’s homes. The personal contribution Pope Paul VI made to solving the housing crisis in 1973 in Acilia, in the suburbs of Rome, is well known. There are many examples of priests and laymen whose activity helped to orient housing construction towards serving the greatest number, with the participation of the persons concerned, and to foster a habitat particularly designed to meet the needs of large families. Two typical cases, among many others, will serve as examples. A priest in Brescia (Fr. Ottorino Marcolino, a Doctor in Mathematics and engineering) has built, in the course of the last 20 years, and without State aid, some 15,000 housing units in the north of Italy for badly-housed persons, organizing them in co-operatives with quick access to ownership, thanks to the work of the tenants. In Chile, in the suburbs of Santiago, for over 15 years a priest has provided a humble but adequate and well-designed habitat for families who were living in the most abject conditions.

24. The Church, for which the Holy See is speaking here, thus gives its full attention to action in favour of human settlements, as an undertaking which answers one of the most pressing demands of justice and charity. It wishes to attempt to foster a habitat which fully meets human requirements and material and spiritual needs, while at the same time supporting many undertakings with the generosity which it derives from the message of the Gospel. It is in this spirit that the Holy See has ventured to contribute, in conformity with its moral and spiritual position, to the work of the Vancouver Conference-Exposition by preparing this preliminary document. It sincerely hopes that a broad consensus will be forth-coming on the subject of the fundamental requirements which must be satisfied, and that effective measures will be adopted and recommended to the participants, so as to prepare a more human habitat for all the earth’s inhabitants.


**L'Osservatore Romano. Weekly Edition in English n°13 p.8-10.

Paths to Peace p.422-429.

 

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CONTRIBUTO DELLA SANTA SEDE ALLA PREPARAZIONE DELLA
CONFERENZA-ESPOSIZIONE DI VANCOUVER SUGLI HABITAT UMANI

INTERVENTO DELLA SANTA SEDE***

Mercoledì, 25 febbraio 1976

 



1. Nel corso del prossimi cinquant’anni le condizioni generali dell’habitat umano cambieranno in molti Paesi, senza dubbio molto più di quanto non siano mutate nel corso del millennio che sta per terminare. Questo mutamento interesserà non solo le zone degli insediamenti urbani, ma anche le campagne e le condizioni dell’habitat rurale. Il rapido incremento della popolazione, la sua concentrazione, le trasformazioni della vita economica, un nuovo regime negli stanziamenti umani determinato in gran parte dalle migrazioni, dall’uso del mezzo automobile, dalla precarietà delle condizioni di lavoro, la diffusione massiccia dell’informazione, l’estensione a più larghe masse di un’istruzione di base, e più numerose possibilità culturali sono i principali fattori di questo mutamento. Ne deriverà quindi, necessariamente, una profonda modifica delle condizioni sociali di vita, modifica che si ripercuoterà di conseguenza sulla psicologia e sull’equilibrio spirituale dell’uomo, inteso come individuo e come collettività.

2. Se il mutamento delle condizioni materiali ed esteriori si annuncia rapido e vincolante, occorre tuttavia ricordare che tale mutamento interesserà un essere umano che porta dentro di se un insieme di bisogni permanenti e di possibilità naturali di realizzazione di se stesso che continueranno ad esistere sia sul piano psicologico e spirituale, sia su quello biologico, e che richiederanno di essere soddisfatti come per il passato. Indubbiamente l’uomo sa, senz’altro molto più di ogni essere vivente, adattarsi al variare delle condizioni di vita, e si può essere certi che sarà così anche quando lo sviluppo e l’aumento della popolazione sulla terra incideranno profondamente nel mutare delle condizioni, questa volta umane e sociali, dell’esistenza di ciascuno. Ma mentre il passato ha insegnato all’uomo ad adattarsi al variare dei climi e delle risorse della terra, trovando i mezzi per crescere in umanità, allo stesso modo occorre che il presente consenta l’adattamento a nuove forme di vita sociale, favorendo la crescita di tutto quanto è più umano nell’uomo, invece di frenarla od ostacolarla.

3. Tutto questo, oggi, richiede riflessione e rigore da parte di coloro che hanno l’incombenza di gestire l’inevitabile trasformazione dell’habitat umano. Questo problema è al centro della Conferenza-Esposizione di Vancouver. Tra i molteplici problemi dell’habitat allo studio della Conferenza, la Santa Sede sottolinea con soddisfazione che gli aspetti direttamente umani proposti, vi hanno un posto esplicito. La Conferenza è chiamata a definire un habitat che possa «rispondere ai bisogni spirituali dell’uomo», ad offrire «uno spazio adeguato per la vita privata e la vita sociale», e a permettere (in condizioni soddisfacenti) le «attività della famiglia e del bambino» in condizioni soddisfacenti.

4. Si vorrebbe qui insistere proprio su queste implicazioni direttamente umane del problema dell’habitat. La Chiesa, che vuole vedere pienamente riconosciuta e rispettata la vera natura dell’uomo e il suo inserimento nell’universo e nella storia, la sua dignità e la sua vocazione spirituale, soprattutto tramite il suo più recente insegnamento – ad esempio nella Costituzione Gaudium et spes del Concilio Vaticano II, nell’Enciclica Pacem in terris di Papa Giovanni XXIII, nella Populorum progressio e con la lettera Octogesima adveniens di Papa Paolo VI – , ha indicato i principi fondamentali per una sana crescita dell’uomo, per lo sviluppo della, società e della giustizia sociale; qui vanno ricercate le basi di una corretta dottrina dell’habitat. D’altronde, a più riprese e soprattutto di fronte alla crisi degli alloggi che si è manifestata in maniera particolarmente drammatica alla fine della seconda guerra mondiale, il Papa ha sottolineato varie esigenze prioritarie che la concezione dell’habitat umano deve soddisfare (Discorso di Pio XII, 15 novembre 1939, Messaggio di Pio XII al Bureau International, 25 aprile 1949 – Allocuzione di Pio XII all’Istituto per le case popolari, 21 novembre 1953 – Lettera di Mons. Montini, Prosegretario di Stato, alla Settimana Sociale della Spagna, 25 giugno 1954).

5. Ma di fronte alla gravità attuale del problema delle abitazioni, e all’aspirazione più diffusa a migliori condizioni di vita, la Santa Sede precisa oggi una serie di principi e di punti concreti ai quali un habitat veramente degno dell’uomo deve rispondere. Ricordare tali esigenze appare tanto più necessario quanto spesso regna ancora una concezione limitata, cioè materialista, dell’habitat umano. A giudicare dal numero dei programmi e delle realizzazioni, sembrerebbe che si ritenga di aver soddisfatto le necessità umane in materia quando ci si è accontentati di offrire un riparo contro le intemperie e un minimo di comodità (acqua, elettricità); ed ancora, questo minimo non sempre è assicurato. Una tale concezione ignora necessità di ordine psicologico, estetico, spirituale che non sono affatto un lusso, ma che rappresentano per l’uomo esigenze vitali, fondamentali per la sua salute e il suo equilibrio fisico e morale.

6. Certo, il giusto concetto di un habitat rispondente a tutte le necessità vitali dell’uomo non può essere uniforme, e non può essere valido per tutti i tempi e in tutti i luoghi. Allo stesso modo che per il passato, può conoscere oggi molti mutamenti derivanti dal clima, dai tipi di agglomerato (rurale, urbano), dalla cultura, dal genere di vita. Nessun Paese, nessuna classe sociale può pretendere di imporre ad altri quanto conviene ad essi.

In un grande numero di Paesi più poveri, o in vaste zone di tali Paesi, le collettività mancano dell’essenziale per vivere (o per sopravvivere) a tal punto che potrebbe sembrare sconveniente cavillare sulle esigenze di un habitat ideale senza prima rispondere ad altri bisogni fisici, come l’alimentazione o l’igiene di base, o un minimo di necessità culturali e spirituali. Così la S. Sede si propone innanzitutto di richiamare l’attenzione della Conferenza su queste situazioni di povertà totale, che richiedono una collaborazione ampia e urgente, e per le quali il problema dell’habitat si pone in termini completamente differenti in rapporto ai Paesi che già hanno raggiunto un determinato livello di sviluppo economico.

Tuttavia, il fenomeno dei concentramenti urbani, e quindi la proliferazione di nuovi alloggi per fornire un tetto a migliaia di emigranti, di sradicati o di ex rurali, sembra interessare tutti i continenti. La casa infatti è parte del minimo vitale e corrisponde, con il cibo e la salute, a un bisogno biologico, senza contare le ripercussioni psicologiche capitali segnalate prima. E’ quindi giusto preoccuparsi del tenore di vita di chiunque, consentito (o impedito) dalle circostanze. Nonostante la disparità dei costumi e dei mezzi, sembra dunque indispensabile definire una serie di esigenze fondamentali per soddisfare veramente e pienamente tutti gli uomini, avidi di uno sviluppo integrale e solidale. E’ opportuno inoltre definire in ogni modo una politica dell’habitat incentrata sull’uomo, che eviti il superfluo, ma precisando un certo numero di misure adeguate, anche se non è ancora possibile metterle tutte in opera. Questo è il senso di questo documento preparatorio.

7. Le esigenze umane fondamentali sono di due ordini: riguardano le une la vita privata personale e familiare, le altre la vita sociale. Queste due categorie di bisogni sono strettamente complementari. L’uomo e la famiglia devono trovare nell’habitat, nei suoi complementi e nei suoi annessi, possibilità di isolamento e di apertura, e di contatto con gli altri, ad un tempo. L’alloggio deve essere, nella sua concezione e nella sua situazione in rapporto alle altre abitazioni e agli altri insediamenti umani, tale da consentire sia la vita privata che quella collettiva in condizioni convenienti. Questo esclude quindi sia un’abitazione insufficientemente isolata che non garantisca fino in fondo la vita privata, sia invece un’abitazione tanto isolata da non permettere un’agevole partecipazione alla vita sociale.

8. Una funzione essenziale dell’habitat è assicurare agli uomini, sia a quelli che vivono soli, sia alle coppie senza figli e alle famiglie, un isolamento sufficiente. Isolamento dall’ ambiente fisico esterno: la pioggia, il vento, il caldo e il freddo. Ma questo solo tipo di isolamento non potrebbe essere sufficiente. Perché sia veramente possibile la vita privata, bisogna innanzitutto che il luogo di abitazione sia concepito in modo tale che quanto vi si fa o dice sia protetto dall’indiscrezione altrui. Bisogna inoltre che si possa trovare nell’abitazione la calma e la tranquillità, cosa che implica un isolamento sufficiente sia dal rumore esterno che da quella delle abitazioni altrui. Queste due esigenze pongono problemi di isolamento acustico molto spesso risolti in maniera assai insoddisfacente, sia per la negligenza o il disinteresse dei costruttori, sia per carenza di mezzi finanziari.

9. Una seconda esigenza fondamentale per le condizioni di un’abitazione veramente umana è lo spazio. Un’abitazione esigua costituisce un ostacolo maggiore per la vita personale, e ancor più per la vita familiare. Ora la vita di una coppia, di un nucleo familiare sono beni talmente importanti e legati alla natura stessa della specie umana, che non devono essere sacrificati con pretesti di necessità tecniche e sociali. Sul punto specifico dello spazio, è importante quindi che l’alloggio comporti un numero sufficiente di vani per consentire ai membri della famiglia, ai bambini come ai genitori, la possibilità di uno scambio e anche di un temporaneo isolamento che appare essenziale per l’equilibrio psicologico e per le diverse attività che la vita privata comporta. Conviene soprattutto insistere sulla necessità, per i bambini, di potersi isolare per distrarsi e per lavorare, e soprattutto per affermare e sviluppare la propria personalità. Per ciò che concerne ad esempio il lavoro del bambino a casa, bisognerà prestare attenzione ad un fatto: per l’impossibilita di trovare nella casa familiare lo spazio e le altre condizioni sufficienti richieste per un lavoro personale, molti giovani non hanno potuto raggiungere il livello scolastico al quale aspiravano e per il quale avevano i requisiti.

Occorre sottolineare qui un punto di cui sembrano non preoccuparsi sufficientemente i costruttori di case popolari a buon mercato: il minimo di camere da letto richieste per una famiglia che ha bambini o che ne attende, fatto che costituisce il caso più comune. Ogni appartamento familiare dovrebbe comportare almeno tre camere: una per i genitori; una per i ragazzi, una terza per le ragazze. Non preoccuparsi di questo bisogno elementare di pluralità e di distinzione di camere secondo il sesso, significa impedire una serena e corretta vita familiare, e costringere i figli – adulti e bambini, ragazzi e ragazze – a una promiscuità intollerabile per il loro carattere e anche pericolosa per la rettitudine dei loro sentimenti e la loro condotta morale. Spesso significa costringerli anche ad allontanarsi precocemente dalla casa paterna. Questo non è forse metterli, seppure involontariamente, sulla strada della delinquenza giovanile o della prostituzione? Si tratta dunque di soddisfare un’esigenza capitale con lo spazio vitale della famiglia.

10. Allo spazio dell’abitazione propriamente detta, è augurabile che si aggiunga uno spazio, pubblico o privato, all’aperto. Certo, in una zona urbana l’aggiunta di un giardino ad una casa di abitazione è difficilmente compatibile con le esigenze estetiche dell’architettura, per lo meno nei centri storici delle città. Così in questo caso, conviene insistere maggiormente da una parte sulla necessità di disporre l’abitazione in modo che si possa beneficiare di viste ampie e gradevoli, e dall’altra sulla realizzazione di spazi pubblici vicini alle abitazioni e comportanti non soltanto «spazi verdi» ma anche aree per il gioco, perché i bambini, molto più che gli adulti, hanno bisogno di spazi ampi per il loro equilibrio e per un’armoniosa crescita psicofisica.

11. Anche se completato da questi spazi, privati o pubblici, l’habitat non sarebbe sufficiente ad assicurare la piena realizzazione della vita personale e familiare. Richiede infatti quegli indispensabili complementi dell’abitazione che sono i servizi pubblici. Queste strutture hanno una duplice funzione: fornire all’individuo e alla famiglia servizi che non possono essere assicurati nell’ambito dell’abitazione, per vari motivi, perché devono essere collettivi, costituire occasione di incontri e di contatti, rispondendo all’esigenza di allargamento della vita privata, complementare a quella dell’isolamento.

In effetti non si tratta soltanto di aiutare la cellula familiare a trovare quanto le manca – lo scopo della famiglia non si esaurisce in se stessa – ma di suscitare modi di coesistenza e di scambio in circoli più vasti e tuttavia a scala umana, limitati a un ambiente vicino a ciascuno. Le moderne forme di urbanizzazione tendono a misconoscere questi registri intermediari dell’esistenza, e la loro pianificazione porta a non tener conto che dell’individualità umana isolata o dell’universalità astratta. Sarebbe auspicabile che venisse fatto uno sforzo per lasciare agli uomini la possibilità di forme intermedie di vita sociale, con tutto quanto è necessario alla «vita di quartiere».

Alcune di queste strutture meritano una menzione particolare in ragione della loro portata umana e sociale, anche perché spesso sono le più trascurate: luoghi per accogliere durante la giornata i figli delle donne che lavorano fuori casa, campi e impianti sportivi, circoli culturali, circoli per anziani, luoghi di ritrovo di vario genere, soprattutto per i giovani.

In questi servizi collettivi, o a fianco di essi, l’uomo non cerca soltanto di soddisfare i suoi bisogni materiali, ma, più o meno coscientemente, cerca possibilità d’inserimento che favoriscano l’identità e la permanenza della sua vita familiare e personale, punti di riferimento che contribuiscano a conferire al suo quartiere un aspetto intimo, originale, ricollegandolo a tradizioni che costituiscono parte integrante della sua storia. Certamente le possibilità che nel passato offriva soprattutto un insediamento rurale, con i suoi piccoli commerci e il suo artigianato, la sua arte e le vestigia del suo passato, sono sempre meno concepibili oggi in una vita sempre più urbanizzata, con i ritmi assunti dall’ esistenza e la sostituzione, su ampia scala, del regime di locazione a quello di proprietà. Rimane sempre il problema di umanizzare questi grandi nuovi insediamenti, troppo spesso anonimi e precari, rispondendo al bisogno di stabilità dell’uomo che, diversamente, verrebbe a pagare assai duramente con lo squilibrio e l’angoscia, lo sradicamento incessante e impersonale al quale è costretto.

12. In un campo simile occorre lasciare uno spazio particolare alla gestione dei luoghi di culto. La Santa Sede non può omettere di attirare l’attenzione sulla loro importanza. E’ vero che per quanto concerne la Chiesa cattolica, in molte zone il passato le ha lasciato edifici religiosi che per la loro bellezza e il loro spazio sono ora luoghi privilegiati per il raccoglimento e la preghiera, nei quali anche chi non condivide la fede cristiana si ritrova spesso per meditare e, cercare la pace. Ma lo sviluppo urbano ha portato alla creazione di quartieri e anche di città nuove dove il problema della costruzione di un luogo di culto si pone in maniera molto acuta. Ora, la necessità di questi edifici viene talvolta contestata, o sostenendo la priorità della costruzione di abitazioni civili, o ritenendo cha la vita religiosa e l’espressione della fede non implichino la necessità di dedicare edifici esclusivamente al culto. La Santa Sede prende posizione contro questi punti di vista. Sia la vita personale che quella sociale non potrebbero trovare il loro compimento in attività esclusivamente terrene. L’uomo non vive soltanto del pane della sua civiltà, ma ha necessità spirituali e religiose. D’altronde noi siamo di carne e di sangue, non siamo puri spiriti; quanto noi viviamo e desideriamo non può trovare il suo pieno compimento che in espressioni sensibili delle quali l’architettura è una delle fondamentali: la più necessaria.

Questo significa, per la Chiesa, rivendicare nella città, insieme alle abitazioni, un posto per la casa di Dio. Abitualmente, questa non potrebbe essere soltanto «un locale». Bisogna che in una certa misura, sicuramente ragionevole – compatibile con le possibilità finanziarie della collettività, e tenendo conto della soddisfazione di altre necessità primarie – l’edificio chiesastico costituisca, per le sue qualità estetiche sia esterne che interne, un simbolo della fede e della speranza degli uomini nel loro destino soprannaturale, e si inserisca in modo armonico tra gli altri monumenti della città. E’ possibile ed auspicabile una forma di collaborazione tra i responsabili della pastorale o quelli dell’urbanistica (Cfr. il colloquio nel 1965 all’UNESCO sulla “costruzione di luoghi di culto nell’ambito della politica del territorio”).

13. Infine l’uomo, per la struttura stessa del suo organismo, rimane solidale con la totalità della natura infra umana – animali, vegetazione, paesaggio – e non è bene che un eccesso di civilizzazione venga a costituire una barriera, in senso psicologico e culturale ma anche biologico, tra lui e l’universo naturale dal quale trae origine e che costituisce il suo primo luogo di esistenza. Il processo di urbanizzazione si è cominciato a produrre spontaneamente, implicando una sorta di rifiuto del mondo della natura a vantaggio del mondo delle produzioni umane, casa, strade, fabbriche, edifici pubblici. La manifestazione dell’universo naturale è stata delegata alle «campagne», al di fuori delle «città». Siamo tuttavia arrivati ad un punto in cui il perseguire sistematicamente questo processo, in origine spontaneo, condurrebbe ad una forma di urbanizzazione dannosa dal punto di vista psicologico, sociale e culturale. Così la futura gestione del territorio e dell’habitat dovrà inventare le forme per una nuova sintesi tra l’insieme delle necessarie produzioni tecniche dell’habitat e la presenza accessibile in permanenza, del segmento «naturale» dell’universo e della terra; la soluzione non può essere soltanto il reperimento di alcuni «spazi verdi» dei quali anche in questa sede e stata fatta menzione, ma presuppone la vicinanza delle campagne, magari degli abitati più dispersi, delle riserve naturali.

In questo modo, che si tratti dell’isolamento, dello spazio, delle strutture sociali, dell’umanizzazione del quartiere, del riferimento a Dio e alla natura, siamo di fronte comunque a esigenze fondamentali per la dimensione umana dell’habitat.

14. In realtà la maggior parte degli uomini non beneficia ancora di un habitat che risponda alle esigenze appena enunciate. La realizzazione, non soltanto per i privilegiati ma per tutti, compresi i poveri, di una tale forma di habitat, costituisce oggi uno dei più gravi problemi sociali. Molti esseri umani sono ancora senza abitazione, oppure dispongono di quelle miserabili “baracche” sprovviste delle più elementari comodità che vediamo proliferare alla periferia delle grandi città. Questa situazione e tanto più impressionante in quanto, molto spesso, a breve distanza da questi miserabili quartieri si ostenta il lusso di sontuose residenze.

Di fronte a questa inammissibile situazione, contraria alla dignità ed al destino dell’uomo, la Santa Sede riafferma che il diritto all’abitazione è anche uno dei diritti fondamentali dell’uomo.

15. Indubbiamente una certa disparità nelle risorse e, di conseguenza, nello «standing» dell’habitat non è condannabile in sé. Ma rispetto al carattere vitale della necessità da soddisfare, il margine di accettabilità delle disuguaglianze in materia di habitat deve essere molto minore, che per il soddisfacimento di bisogni meno essenziali. Più precisamente, la disuguaglianza che non può assolutamente essere tollerata è quella che porta a far sì che i più fortunati si accaparrino i luoghi migliori (soprattutto i quartieri alti della città e le più belle zone litoranee, ad esempio) e si assicurino, per la propria abitazione ed il sito circostante, aree di notevole estensione. Ne deriva che i meno abbienti si trovano respinti alla periferia degli abitati, o lontani dal litorale, dal momento che i terreni e le costruzioni migliori non sono loro accessibili per i prezzi troppo elevati. Si può, quindi constatare una segregazione, assolutamente opposta ad un sano concetto della comunità umana, che richiede l’integrazione tra le classi sociali. Nelle regioni a forte densità di popolazione, questa ineguaglianza rischia di aggravarsi per il fatto che i terreni adatti alla costruzione di buone abitazioni si fanno sempre più rari. Inoltre questo stato di cose porta a programmare una sempre maggiore densità nelle costruzioni che vengono quindi a mancare di requisiti prima descritti, soprattutto per quanto concerne l’isolamento e il poter disporre di una superficie sufficiente per la vita privata, oltre che degli spazi pubblici e soprattutto delle «aree verdi».

16. A che cosa si può attribuire una situazione tanto ingiusta e deplorevole? Il fenomeno è complesso, le cause sono numerose ed i rimedi senza dubbio difficili, dal momento che si tratta di una situazione che interessa pressoché tutti i Paesi. Tra le cause è possibile comunque individuare l’egoismo di quelli che accaparrano per sé le parti migliori e, ancor più, la speculazione edilizia che consente di trarre profitti scandalosi. Senza dubbio però le varie categorie sociali non hanno preso sufficientemente coscienza del valore da attribuire ad un habitat più umano, in rapporto ad altri elementi necessari alla vita.

Al di là di queste cause di ordine morale, che si dovrebbero poter risolvere tramite un’opera di educazione e di sensibilizzazione, occorre mettere in discussione un sistema economico che non ha saputo regolamentare il legittimo diritto alla proprietà privata con misure che ne limitassero ragionevolmente l’esercizio per quanto concerne il potere di acquisizione delle aree edificabili. Bisogna inoltre considerare le deficienze della realizzazione, sia per le costruzioni che per le adiacenze, derivante da un’urbanizzazione anarchica resa possibile dalla carenza dei poteri pubblici, che per lungo tempo non hanno capito quanto fosse pericoloso abbandonare alla sola iniziativa individuale la costituzione di grandi agglomerati di abitazioni. Più di un giurista sociologo ammette oggi giustamente, che questo campo è nella sfera d’influenza dei poteri pubblici, nella misura in cui e in gioco il bene comune. Sarebbe auspicabile, ad esempio, evitare la costruzione di quartieri per ricchi e quartieri per poveri, cosi contrari alla tradizione della città nella civiltà europea. Più ancora, le autorità pubbliche non dovrebbero consentire che luoghi necessari al riposo e alla ricreazione di ogni cittadino, indipendentemente dalla sua classe sociale, vengano accaparrati per un uso strettamente privato, come le coste marine, le rive dei laghi, i boschi, le campagne.. Infine, il loro intervento dovrebbe scongiurare le innumerevoli lottizzazioni di una desolante uniformità o di una varietà senza nessuna unità di stile, e gli agglomerati, sprovvisti di infrastrutture che vengono a costituire spesso soltanto città dormitorio, città morte a metà.

17. Dopo aver richiamato alcune delle cause della degenerazione dell’habitat, la Santa Sede, senza entrare nei particolari delle forme di politica che hanno reso possibile questa situazione, vuole soltanto sottolineare le esigenze fondamentali di cui non si può non tener conto.

Se nella definizione e nella messa in opera di più giusti orientamenti nella costruzione della abitazioni, i pubblici poteri, come verrà detto in seguito, si devono assumere maggiori impegni, anche i cittadini hanno il dovere di mettersi di fronte alle proprie responsabilità. Infatti la realizzazione di un ambiente soddisfacente per tutti dipende in gran parte dalle loro scelte e dalle loro aspirazioni. Indubbiamente molto spesso per mancanza di risorse essi non possono né raggiungere né soltanto immaginare questo risultato. Ma spesso è possibile constatare che se essi non possiedono le condizioni di habitat che la loro vita personale e familiare esigerebbe, questo avviene perché non sanno esattamente impostare la gerarchia dei loro bisogni, non esitando a sacrificare l’habitat a uno smodato gusto per gli spostamenti, magari grazie all’automobile, o a consumi molto meno necessari per il loro vero benessere. Anche qui si impone la necessità di un’educazione, ancora largamente carente.

18. Bisogna anche poter contare sull’apporto delle molteplici iniziative sul piano locale, prima di appellarsi ai poteri pubblici. Gli abitanti di un quartiere, di una località, di una città, tramite le molteplici forme associative che possono realizzare, devono esprimere il loro parere sulla costruzione, sulla gestione e sulla conduzione dell’habitat. Eludere la loro partecipazione implica gravi danni per la comunità; né lo Stato né un’altra classe sociale devono far violenza alle loro disposizioni e alle possibilità umane, richiedendo loro di piegarsi a condizioni di vita che sarebbero state elaborate per loro ma al di fuori di essi. E’ necessario allora che prendano coscienza delle proprie necessità, che si organizzino, che entrino in dialogo con le collettività locali e collaborino con solidarietà e pazienza tra di loro al miglioramento dei servizi comuni e delle condizioni generali del loro habitat. Numerose associazioni di affittuari, ad esempio, hanno già iniziato un lavoro incoraggiante.

19. Quanto ai poteri pubblici, essi devono mettere al primo posto delle loro preoccupazioni l’istituzione di una politica fondiaria che riservi tramite oculate acquisizioni spazi sufficienti per un habitat sociale. Questo suppone evidentemente fondi sufficienti e quindi, da parte dei pubblici poteri, più saggi criteri nella valutazione delle esigenze; è necessaria inoltre una politica di ridistribuzione della ricchezza che, senza giungere ad una totale socializzazione, paralizzante ed inumana, tenda a ridurre, tramite mezzi appropriati, l’eccessiva disuguaglianza dei redditi e degli averi. Certamente non è facile determinare una giusta politica dell’alloggio. Bisogna spesso procedere a mediare tra esigenze contraddittorie: inoltre la ricerca dell’estetica dell’abitazione, degli insiemi di abitazione e delle città in cui si inseriscono determina l’accrescimento del costo dell’edilizia, fatto che porta a limitare il numero delle costruzioni o a ridurre il volume. Senza entrare in questo dibattito, bisogna tener presenti determinati imperativi cha non è possibile in nessun caso sacrificare.

20. Al primo posto in questi imperativi si colloca l’obbligo di fornire alle famiglie un alloggio sufficientemente grande rispetto al numero dei bambini. Si deve denunciare con vigore la tendenza di una certa politica dell’edilizia che non esita a sacrificare la famiglia, perché l’esigenza di un alloggio sufficientemente vasto risulta incompatibile con la necessita di costruire un grande numero di alloggi. Da un tale modo di procedere consegue che spesso le famiglie si vengono a trovare in condizioni di abitazione che non consentono una vita normale ed ancor meno la crescita culturale e spirituale dei suoi membri, con le gravi turbe psicologiche che questo porta con sé, oppure si trovano costrette a limitare il numero dei figli che avrebbero voluto avere.

Una sana politica dell’alloggio deve anche cercare di portare rimedio alle grandi difficoltà contro le quali vanno a cozzare nella ricerca di una casa le categorie sfavorite come le giovani coppie, le persone anziane, gli emigranti.

21. Che si tratti di queste categorie o di famiglie, non ci si potrebbe accontentare di soluzioni facili che consistono nel costruire alloggi in zone molto lontane dal luoghi di lavoro, di incontro o dal centro amministrativo delle città, e che non dispongono di attrezzature collettive sufficienti per numero e qualità. Anche qui le esigenze possono sembrare contraddittorie. Le città dormitorio non sembrano costituire una soluzione felice, e rimane il problema di evitare lunghi spostamenti faticosi, fonte di affaticamento nervoso e di dispersione. Ma non è nemmeno più umano creare concentrazioni tentacolari alla porta di centri industriali, anch’essi giganteschi agglomerati. La soluzione potrebbe forse essere quella di accentuare una decentralizzazione delle imprese e delle città, soluzione in parte sperimentata. Nelle regioni a forte sviluppo demografico occorre attuare una politica audace, di zelo, competenza, tenacia, per la creazione di nuove città. Se tali realizzazioni vengono a cozzare contro numerosi ostacoli, esse richiedono studi preliminari e approfonditi, non ancora attuati. Tuttavia si potrebbero segnalare in numerosi Paesi soluzioni di un certo interesse che stanno ad indicare che è possibile migliorare, quando si vuole veramente una ripartizione più umana dell’habitat.

22. Tutto quanto è stato detto sulla politica da attuare, per un dato Paese, per la gestione dei propri insediamenti umani, presuppone che l’insieme di questo Paese sia in grado di accedere contemporaneamente ai beni essenziali che assicurano la vita materiale e culturale dei cittadini. La Conferenza di Vancouver non può limitare il suo studio al problema di un habitat ideale quando, in intere regioni, gli uomini non hanno un tetto conveniente e non sono in grado di soddisfare altre necessità fondamentali: cibo, igiene, attrezzature sanitarie, impiego, stabilità dell’ambiente familiare, alfabetizzazione, giustizia nelle strutture sociali, pace, possibilità di una vita spirituale (cfr Populorum progressio, nn. 21, 35,38, 48, etc).         

E’ onere e compito di un’Organizzazione internazionale come l’ONU studiare la situazione globale dell’universo ed accordare la priorità alle collettività più povere per definire i bisogni essenziali e più urgenti, come le strategie e le risorse necessarie per farvi fronte. E’ compito dell’ONU collocare il problema degli insediamenti umani in questo insieme di necessità e, nel campo stesso dell’habitat, garantire i diritti fondamentali validi per tutti gli uomini, che salvaguardino il loro equilibrio biologico, psicologico, sociale, culturale e spirituale. In ogni caso, importa vigilare perché almeno la vita familiare si possa svolgere degnamente, operando perché la famiglia rimanga la cellula fondamentale, il centro e, in un certo senso, il cuore non soltanto per i primi anni di vita, ma per ogni vita veramente umana. Si tratta, in definitiva, di aiutare i popoli ad adottare una politica incentrata sull’uomo; da questa dipende l’esito positivo degli insediamenti umani, e non può essere il corollario marginale di decisioni le cui finalità fossero innanzitutto economiche. Di fronte alla stridente disparità di mezzi e di zone di popolamento, la Conferenza-Esposizione di Vancouver dovrebbe promuovere, come altre Istituzioni hanno fatto per la fame, l’alfabetizzazione e la salute, una cooperazione internazionale realista ed efficace.

23. La Chiesa intende contribuire a questo sforzo per offrire agli uomini, soprattutto ai meno favoriti, un habitat che risponda ai loro bisogni materiali e spirituali. Innanzitutto si propone di far prendere coscienza ai suoi figli dell’urgenza del loro impegno a fianco dei loro fratelli, per la costruzione dell’habitat. Tramite le sue istituzioni, essa stessa collabora volentieri, secondo i suoi mezzi, a quest’impresa eminentemente umana. La storia dimostra come essa, spinta dalla carità del Cristo, sia stata attenta all’appello dei numerosissimi «senza tetto» o che vivono in condizioni disagiate, perché la Chiesa sa che i1 Cristo si identificherà in costoro nel giudizio finale: «Ero senza casa, e mi avete accolto» (Mt, 25, 35). La sua azione nelle diverse regioni del mondo si è spesso tradotta in iniziative in favore dall’abitazione.

Per il periodo più recente, si può sottolineare il posto che la promozione delle condizioni dell’habitat ha tenuto nel grande movimento di azione sociale suscitato dall’Enciclica Rerum Novarum di Leone XIII (1891) e dalle grandi Encicliche sociali del suoi Successori, soprattutto di Giovanni XXIII e Paolo VI: azione in favore dell’alloggio popolare, circoli operai, ritrovi per giovani e anziani. Si conosce la parte che Paolo VI ha voluto svolgere nel 1973 nella periferia romana, ad Acilia, a proposito della crisi della casa: Sarebbero numerosi gli esempi di sacerdoti e laici che hanno contribuito con la loro azione a orientare la costruzione di alloggi nel senso del servizio per il maggior numero possibile, con la partecipazione degli interessati, e a promuovere una concezione dell’habitat rispondente in particolare all’esigenza delle famiglie numerose. Un sacerdote di Brescia ha realizzato in vent’anni, senza fare appello ai sussidi dello Stato, circa 15.000 alloggi nel Nord Italia per «senza tetto», organizzandoli in cooperative con accesso rapido alla proprietà, grazie al lavoro degli affittuari (si tratta di Padre Ottorino Marcolini, via Pace 10, Brescia, matematico e ingegnere).

In Cile, nella periferia di Santiago, da quindici anni un sacerdote riesce ad assicurare un alloggio modesto, ma decoroso e ben concepito, a migliaia di famiglie che vivevano nelle condizioni più miserabili.

Conclusione

24. L’impresa che risponde a una delle più pressanti richieste della giustizia e della carità, l’azione in favore degli insediamenti umani, suscita tutta l’attenzione della Chiesa, di cui la Santa Sede è qui il portavoce; essa vuole tentare di promuovere una concezione dell’habitat che risponda pienamente alle esigenze dell’uomo, alle sue necessità materiali e spirituali, portando in molteplici realizzazioni il contributo della sua generosità, che le deriva innanzitutto dal messaggio evangelico.

In questo spirito, la Santa Sede ha voluto contribuire, secondo la sua competenza morale e spirituale, ai lavori della Conferenza-Esposizione di Vancouver, redigendo questo documento preparatorio. Essa formula voti ardenti perché si raggiunga un ampio consenso in favore delle esigenze fondamentali ancora da soddisfare, e perché vengano adottate misure efficaci, proposte ai partecipanti per preparare per tutti gli abitanti della terra una sede più umana.


***L'Osservatore Romano 29.2.1976 p.6-7.

 

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SAINT-SIÈGE

Contribution à la préparation de la Conférence-Exposition de Vancouver sur les Etablissements humains****

25 février 1976

 

 

1. Durante los próximos cincuenta años, las condiciones generales del medio en que habitan los seres humanos variarán en multitud de países mucho más que lo que han cambiado en el milenio que se terminó hace poco. Esta variación no sólo afectará a las zonas urbanas, sino también al campo y a las modalidades del medio rural. Los principales factores a que se debe ese cambio son el rápido crecimiento vegetativo de la población, la concentración de los habitantes, la transformación de la vida económica, el régimen nuevo de movilidad de las personas (debido en especial a las migraciones, al uso del automóvil y a la inestabilidad del empleo), la divulgación de la información entre las masas y la extensión a todos los ciudadanos de la instrucción básica y de posibilidades culturales más abundantes. Todo esto tendrá como consecuencia una modificación profunda del régimen social de la vida, que repercutirá de forma inevitable en la sicología y la tranquilidad del espíritu de los individuos y de la colectividad.

2. Si bien la modificación de las condiciones materiales y externas se anuncia como rápida y radical, hay que recordar que afectará a un ser humano, que encierra un conjunto de necesidades permanentes y de posibilidades naturales de realización propia, las cuales continuarán siendo, tanto en el plano sicológico y espiritual como en el biológico, casi idénticas a las del pasado. Es indudable que el ser humano, más que ninguna otra criatura viviente, sabe adaptarse a una multiplicidad de condiciones de vida, por lo que es de esperar que suceda lo mismo en el momento en que el crecimiento de la población de la tierra tenga como resultado una variación radical de las condiciones humanas y sociales de la existencia de todos nosotros. Sin embargo, igual que el pasado ha enseñado a los seres humanos cómo adaptarse a la variedad de climas y de recursos naturales, encontrando los medios de ganar humanidad, es necesario que el presente les permita adaptarse a nuevas formas del medio social, que estimulen la expansión de las facetas humanas del hombre, en vez de frenar u obstaculizar tal expansión.

3. Por tales motivos, es preciso que los encargados de dirigir la transformación ineludible del medio humano procedan reflexiva y rigurosamente; y este hecho origina el interés de la Conferencia de Vancouver. Entre los múltiples problemas del medio que se han incluido en el programa de la reunión, la Santa Sede ve con satisfacción que aparecen explícitamente las facetas directamente humanas. La Conferencia tendrá que delimitar un medio que pueda «responder a las necesidades espirituales del ser humano», ofrecer «un espacio adecuado para la vida privada y la vida social» y permitir condiciones satisfactorias para «las actividades de la familia y de los niños».

4. En esta monografía insistiremos en tales facetas directamente humanas del problema que plantea el medio. Preocupada porque se reconozca y se respete. plenamente la auténtica naturaleza del ser humano, su vinculación con el universo y con la historia, su dignidad y su vocación espiritual, la Iglesia ha establecido, sobre todo en sus enseñanzas contemporáneas (por ejemplo, en la Constitución Gaudium et spes, del Concilio Vaticano II, en la Encíclica Pacem in terris del Papa Juan XXIII, y en la Encíclica Populorum progressio y la Carta Octogesima adveniens del Papa Pablo VI), unos principios básicos para una sana expansión del ser humano y un desarrollo de la sociedad y de la justicia social, donde deberán buscarse las bases para formular una doctrina correcta sobre el medio. Además, y en especial ante la crisis de vivienda que ha aparecido con excepcional gravedad después de la segunda guerra mundial, los Soberanos Pontífices se han visto obligados, en repetidas ocasiones, a insistir en los múltiples requisitos importantes que deberá satisfacer la concepción del medio que habitará el hombre (Discurso de Pío XII, 15 de noviembre de 1939; Mensaje de Pío XII al Bureau International, 25 de abril de 1949; Alocución de Pío XII en el Instituto de la Vivienda Popular, 21 de noviembre de 1953, y Carta del Secretario de Estado, mons. Montini, a la «Semana Social de España», 25 de junio de 1954).

5. No obstante, ante la gravedad inusitada del problema de la vivienda y las aspiraciones más insistentes a un nivel de vida mejor, la Santa Sede formula hoy una serie de principios y puntos concretos que deberá satisfacer un medio auténticamente digno del ser humano. La descripción de estos requerimientos parece tanto más necesaria porque todavía existe una concepción sumamente restringida, e incluso materialista, del medio que deberá habitar el hombre. A juzgar por los programas y las realizaciones logradas, parece que se considera que se han satisfecho las necesidades del ser humano respecto del medio cuando se le ofrece un abrigo contra la intemperie y un mínimo de comodidades (agua, electricidad, etc.); pero incluso este mínimo no siempre está asegurado. En tal concepción se hace caso omiso de las necesidades de su sicología, su estética y su espíritu, que no son bajo ningún concepto un lujo, sino que representan exigencias vitales y básicas para su salud y su equilibrio físico y moral.

6. Es indudable que la concepción precisa de un medio que satisfaga todas las necesidades vitales del ser humano no puede ser uniforme, ni servir para todos los tiempos y para todos los lugares. Igual que en tiempos pasados, puede tener hoy también múltiples variantes, según el clima, las clases de aglomeraciones (rurales o urbanas), la cultura y el género de vida, que en la actualidad están sujetos a considerables cambios. Ningún país ni ninguna clase social puede pretender que otros adopten lo que les conviene a ellos.

Además, en algunos de los países más pebres, y en las regiones importantes de ellos, las colectividades carecen incluso de lo esencial para vivir y sobrevivir, por lo que quizá resulte absurdo describir todos los requisitos de un medio ideal sin satisfacer primero otras necesidades físicas, tales como la nutrición o la higiene elemental, y un mínimo de las necesidades culturales y espirituales (véase el pár. 22). En consecuencia, la Santa Sede señala inmediatamente a la atención de la Conferencia de Vancouver esas situaciones generales de miseria, que requieren con urgencia una, amplia colaboración, y en las que la 'cuestión del medio se plantea en términos radicalmente distintos por comparación con los países que ya han logrado un cierto grado de desarrollo económico.

No obstante, el fenómeno de la concentración en las urbes, y, por lo tanto, la necesidad de viviendas nuevas para proporcionar un techo a millones de inmigrantes, desarraigados o ancianos procedentes del campo, parece extenderse a todos los continentes. Y el alojamiento forma parte de un mínimo vital, que va parejo con la nutrición y la salud en una necesidad biológica, sin contar con las importantísimas repercusiones sicológicas a las que ya se ha aludido. Así, pues, está justificado ocuparse de la calidad de la vida para todos, tal como la proporciona o la obstaculiza la vivienda. Por lo tanto, a pesar de la diversidad de las costumbres y de la disparidad de los medios, resulta indispensable definir una serie de requisitos fundamentales, para poder dar satisfacción auténtica y plena a todos los seres humanos, anhelosos de un desarrollo integrado y solidario. De todas formas, es oportuno concebir una política del medio centrada en el ser humano, que evite las superfluidades y concrete cierto número de medidas pertinentes, incluso si todavía no es posible adoptarlas todas. El texto de esta monografía preparatoria está orientado en ese sentido.

7. Estos requisitos son de dos órdenes: unos se refieren a la vida privada de las personas y familias, y otros a la vida social, si bien las dos categorías de necesidades se complementan íntimamente. El ser humano y la familia tienen que encontrar en el medio, así como en los elementos complementarios y en el ambiente, posibilidades de aislamiento y de apertura, de contacto con el prójimo. La concepción y situación de la vivienda, en relación con los demás alojamientos y con otros asentamientos humanos, deberán ser tales que permitan simultáneamente llevar una vida privada y colectiva en condiciones convenientes. Estos requisitos excluyen a la vez un medio sin aislamiento suficiente, que no garantice la vida privada, y un medio tan aislado que no permita participar con facilidad en la vida social.

8. Una función esencial del medio es garantizar al ser humano (bien sea un individuo, una Pareja sin hijos o una familia) un aislamiento suficiente. Un aislamiento del medio físico exterior, que le proteja contra la lluvia y el viento, el frío y el calor. Sin embargo, este aislamiento no basta; para que sea posible verdaderamente la vida privada, es necesario que el medio se conciba de tal manera que los vecinos no puedan oír lo que se dice ni ver lo que se hace. Además, en la vivienda deberá encontrarse calma y tranquilidad, lo que implica un aislamiento adecuado del ruido de los alojamientos vecinos y del ruido del exterior. Estos dos requisitos originan problemas de aislamiento acústico, que a menudo no se resuelven en forma totalmente satisfactoria debido a la despreocupación y negligencia de los constructores o a la falta de medios financieros.

9. Un segundo requisito esencial de un medio auténticamente humano es la disponibilidad de espacio. La vivienda exigua constituye un grave obstáculo para la vida de cada persona, y aún más para la vida de la familia. Ahora bien, la calidad de la vida de una pareja y de la unidad familiar creada alrededor de ella son tan indispensables, por estar vinculadas a la propia naturaleza de la humanidad, que no pueden sacrificarse con el pretexto de que hay necesidades técnicas y sociales. Desde el punto de vista concreto del espacio habitable, es importantísimo que la vivienda tenga un número suficiente de habitaciones para que los miembros de la familia (tanto padres como hijos) puedan realizar un intercambio y disfrutar, al mismo tiempo, de un aislamiento temporal, cosa que parece esencial para el equilibrio sicológico y para desarrollar las distintas actividades que requiere la vida privada. En especial, conviene insistir en la necesidad de que los niños puedan aislarse para descansar o para trabajar, y sobre todo para afirmar y expandir su personalidad. Por ejemplo, en lo que se refiere al trabajo del niño en el hogar debemos señalar que si no se encuentra en la vivienda familiar espacio y otras condiciones indispensables para esa actividad, muchos jóvenes no podrán alcanzar el grado de instrucción al que aspiran y para el que tienen aptitudes. En este punto tenemos que hablar de un aspecto al que no parecen prestar bastante atención los constructores de viviendas económicas: el número mínimo de dormitorios que precisa una familia con hijos o que los está esperando, que es el caso más normal. Todos los apartamientos familiares deberán tener, por lo menos, tres habitaciones de esta clase; una para los progenitores, otra para los niños, y una tercera para las niñas. Si se ignora esta pluralidad y la distinción de los dormitorios por sexo, resulta imposible una vida familiar serena y correcta, y se fomenta entre niños y jóvenes y entre hermanos y hermanas una promiscuidad intolerable para la formación de su carácter, e incluso peligrosa para la rectitud de sus sentimientos y para su conducta moral. Dicha circunstancia hace que con frecuencia abandonen el hogar paterno antes de tiempo, por no hablar de la posibilidad de ponerlos sin querer en el camino de la delincuencia juvenil, y hasta de la prostitución. Como puede verse, es un requisito fundamental en la cuestión del espacio vital en la vivienda.

10. Parece muy conveniente que al lado de la vivienda propiamente dicha exista otro espacio, privado o público, al aire libre. Indudablemente, en una zona urbana, la adición de un jardín al medio es apenas compatible con los requisitos estéticos de la arquitectura, por lo menos en el centro de las ciudades. Pero en este caso conviene insistir en que el trazado de la vivienda sea tal que tenga vistas amplias y agradables, y que dispongan de espacios públicos cerca de las casas, en los que no sólo haya «espacios verdes», sino también campos de juego. En realidad, los niños necesitan aún más que los adultos espacios muy amplios, que benefician su equilibrio y su desarrollo físico y síquico.

11. No obstante, incluso si se extiende con espacios abiertos privados o públicos, el medio no resulta suficiente para realizar la vida personal y familiar por completo. A tal efecto se necesita un complemento indispensable del alojamiento, que está constituido por el equipo colectivo. Tal equipo tiene una doble función: proporciona a las personas y a las familias servicios que no pueden asegurarse en la vivienda y, que, por varias razones, deben ser comunes, y permite encuentros y contactos que satisfacen la necesidad de apertura de la vida privada, complementaria del requisito del aislamiento.

No se trata solamente de ayudar a la unidad familiar a encontrar lo que le falta, cosa que no es un fin en sí, sino de engendrar formas de coexistencia y de intercambio en círculos más amplios, y, por lo tanto, en escala humana, restringidos a la vecindad inmediata de cada persona. Las modalidades modernas de urbanización tienden a hacer caso omiso de estas fases intermedias de la existencia, y en su planificación únicamente se tiene en cuenta el individualismo humano aislado o la universalidad abstracta en toda su generalización. Así, pues, convendría, tratar de dejar a los seres humanos la posibilidad de aprovechar formas intermedias de la vida social, inmediatamente personalizadas, con todo el equipo que exige esta vida, que podríamos calificar de «vida de barrio».

Algunos elementos de este equipo merecen que se les cite de una manera concreta, por su alcance humano y social, y porque con frecuencia son los que más se descuidan; por ejemplo, guarderías infantiles, que acojan durante el día a los hijos de las mujeres que trabajan, terrenos e instalaciones para deportes, casas de cultura, hogares de ancianos, centros de reunión dé diversas clases ten especial para la juventud), etc.

En este equipo colectivo o en sus cercanías, el ser humano no trata únicamente de satisfacer necesidades materiales, sino que también pretende, más o menos conscientemente, encontrar posibilidades de arraigo, que favorezcan la identidad y la permanencia de su vida personal y familiar, y puntos de referencia, que contribuyan a dar al barrio en que habita un aspecto familiar, íntimo y original, y a vincularle a tradiciones que forman parte de su historia. De hecho, las posibilidades de esta clase que ofrecía en el pasado un medio principalmente rural, con los pequeños comercios y con sus artesanos, con Su arte y con sus huellas de otros tiempos, son cada vez menos concebibles en una vida cada vez más urbana, con movilidad de existencia y la sustitución en gran parte del régimen de casa propia por el régimen de vivienda alquilada. Todo el problema sigue consistiendo en saber humanizar estos grandes complejos residenciales nuevos, a menudo monótonamente uniformes y precarios, para satisfacer así la necesidad de estabilidad del ser humano, que de otra forma sufrirá cada vez más el desequilibrio o la angustia del desarraigo continuo y del anonimato al que se ve sujeto.

12. En una esfera análoga, habrá que asignar un puesto concreto a la habitación de lugares de culto. La Santa Sede no puede dejar de señalar a la atención su importancia; es indudable, por lo menos en lo que respecta a la Iglesia católica, que en muchas regiones su historia le ha legado edificios religiosos que, por su amplitud y belleza, representan lugares privilegiados de recogimiento y plegaria, hasta el punto de que muchas personas que no son cristianas acuden a ellos para meditar y buscar la paz. Pero la expansión de las urbes ha hecho que surjan barrios e incluso pueblos nuevos, donde se plantea el problema crítico de la construcción de lugares de culto. Ahora bien, a veces se pone en tela de juicio la necesidad de construirlos o se invoca la prioridad de la edificación de viviendas, o se considera que la vida religiosa, la expresión de una fe, no implica que se dediquen espacios cerrados exclusivamente a los cultos. La Santa Sede se opone a estos puntos de vista, y afirma que la vida personal y social no alcanza su culminación con actividades «puramente terrestres». El hombre no sólo vive del pan de su civilización, sino que también experimenta necesidades espirituales y religiosas. Sin embargo, somos de carne y sangre, y no espíritus puros; nuestra vida y nuestros deseos no pueden encontrar su plena realización más que en expresiones sensibles, de las cuales la arquitectura es una de las más básicas e indispensables.

En otras palabras, la Iglesia reivindica en el núcleo urbano un lugar para la casa de Dios al lado de las casas de los hombres, y por lo general no se tratará simplemente de «un local». Así, pues, es necesario que en un grado razonable, compatible con las posibilidades financieras y teniendo en cuenta la satisfacción de otras necesidades, constituya por su estética exterior e interior un símbolo de la fe y de la esperanza de la humanidad en su destino sobrenatural, y encaje de una manera armoniosa entre los otros monumentos de la ciudad. Es perfectamente factible un concierto de ideas e intereses entre los encargados de la vida espiritual y los expertos del urbanismo; y no sólo es factible, sino incluso conveniente.

13. Por último, el ser humano, debido a su organismo, es solidario con el resto de la naturaleza no humana (fauna, flora y paisajes) y resultaría pernicioso que un exceso de civilización le separara, tanto sicológica y culturalmente como biológicamente, del universo natural, donde tiene su origen y que constituye su primer medio de existencia. El proceso de urbanización se ha producido de una manera espontánea, e implica una especie de rechazo del mundo natural en beneficio del mundo creado por el hombre: casas, calles, talleres y fábricas, edificios públicos, etc. Las manifestaciones del universo natural se han relegado a la «campiña» que circunda las «ciudades». Así hemos llegado a un punto en que la persistencia sistemática ele esta forma espontánea de proceder conduciría a una modalidad de urbanización sumamente perjudicial desde el punto de vista sicológico, sociológico y cultural. En consecuencia, para el desarrollo del territorio y del medio en el futuro habrá que inventar formas de una nueva síntesis entre el conjunto de las creaciones técnicas requeridas en el medio y la presencia, con un acceso permanente, del «sector natural» del universo y del ambiente terrestre. La solución no estriba exclusivamente en la creación de «espacios verdes», a los que ya se ha aludido, sino que supone la proximidad al campo (quizá con núcleos más dispersos) y a las reservas naturales.

Por lo tanto, bien se trate de aislamiento, del espacio, del equipo colectivo, de la humanización del barrio o de la relación con Dios y con la naturaleza, todos ellos son requisitos fundamentales para darle facetas humanas al medio.

14. En la práctica, la mayor parte de la humanidad todavía no se beneficia de un medio que satisfaga todos los requisitos que acabamos de describir. El logro de un medio de esa clase para todo el mundo, incluidos los más pobres, y no sólo para los privilegiados de la fortuna, constituye uno de los problemas sociales más graves de la hora actual. Un gran número de personas carecen aún de vivienda, o habitan en barracas miserables sin las comodidades más elementales, como hemos podido comprobar en la periferia de todos los núcleos urbanos importantes. Esta situación resulta tanto más irritante porque a poca distancia de tales barrios miserables suelen encontrarse residencias suntuosas.

Frente a estas circunstancias inadmisibles, contrarias a la dignidad y al destino común de todos los seres humanos, la Santa Sede reafirma una vez más el derecho al medio como uno de los derechos humanos fundamentales.

15. Ciertamente, alguna desigualdad en los recursos y, por lo tanto, en la categoría del medio, no es en sí condenable. Sin embargo, en lo que se refiere a las necesidades vitales que deben satisfacerse, la desigualdad aceptable del medio se relacionará exclusivamente con la satisfacción de los requerimientos menos esenciales. En otras palabras, la desigualdad que no se puede tolerar es aquella en que los afortunados «acaparan» los mejores lugares (en especial los barrios buenos de las ciudades y las zonas más bonitas del litoral), y se apoderan de amplios espacios para su residencia y ambiente privado. Como consecuencia, la gente de pocos medios económicos se ve rechazada a la periferia de los núcleos urbanos o lejos del litoral, pues los terrenos y edificios mejores de esos lugares no están a su alcance debido a los altos precios. De esta manera se establece una segregación que va en contra de un sano concepto de los asentamientos humanos, el cual requiere que se mezclen las clases sociales. En las regiones con gran densidad de población, esa desigualdad se acentúa porque los terrenos adecuados para establecer un medio de calidad son cada vez más escasos. Además, estas circunstancias conducen a programas de edificación muy densa, que no satisfacen las necesidades que hemos descrito, sobre todo en lo que se refiere al aislamiento y a la habilitación de una superficie suficiente para la vida privada, así como a los espacios públicos circundantes, en especial zonas verdes.

16. ¿A qué se puede atribuir esta situación tan injusta y deplorable? El fenómeno es complejo, las causas muchas, y los remedios difíciles, pues tales circunstancias se encuentran en la mayoría de los países. En primer lugar, se puede atribuir al egoísmo de quienes acaparan los parajes mejores, y principalmente a los que especulan con los inmuebles para conseguir beneficios escandalosos. Asimismo, las distintas categorías sociales todavía no se dan bien cuenta del precio que hay que pagar por un medio más humano, en comparación con los demás elementos necesarios para la vida.

Aparte de estas causas morales, que deberán corregirse mediante la enseñanza, puede culparse a un sistema económico que no ha sabido moderar el legítimo derecho a la propiedad privada con medidas que restrinjan de una forma razonable su ejercicio para adquirir terrenos destinados a la construcción. También debemos considerar los defectos de la realización de las construcciones y de su ambiente como consecuencia de un urbanismo anárquico, por la negligencia de los poderes públicos que durante mucho tiempo no han comprendido que resulta peligroso dejar a la iniciativa personal la creación de grandes núcleos habitados. Más de un jurista especializado en sociología reconoce hoy que esta esfera corresponde a los poderes públicos, hasta donde entra en juego el bien común. Por ejemplo, conviene evitar que se construyan barrios para ricos y barrios para pobres, pues este criterio es contrario a la tradición urbana de la civilización europea. Las autoridades públicas tampoco deberán permitir que los lugares necesarios para el descanso y recreo de todos los ciudadanos, cualquiera que sea su clase social, sean acaparados para uso privado (por ejemplo, el litoral marítimo, las orillas de los lagos, los bosques, la campiña arbolada, etc.). Por último, será conveniente que intervengan para impedir que se creen zonas residenciales con lotes de una uniformidad abrumadora o de una variedad sin unidad de estilo y aglomeraciones con escaso equipo colectivo, que con frecuencia no son más que «ciudades dormitorios» que están semimuertas.

17. Una vez descritas las causas de esos males, la Santa Sede sin entrar para nada en los detalles de la política que servirá para corregir tal situación lamentable, desea enumerar los requisitos básicos que habrán de tenerse en cuenta.

Si en la definición y aplicación de directrices más justas para la construcción de viviendas, los poderes públicos tienen una función importante que desempeñar, como veremos más adelante, los particulares (es decir, los ciudadanos) también tienen que asumir ciertas responsabilidades. En efecto, de su comportamiento y de sus aspiraciones depende en gran parte la creación de un medio conveniente para todos; no obstante, con frecuencia les es imposible lograr este resultado, e incluso concebirlo, por falta de recursos. Además, con frecuencia no poseen el medio que requiere su vida personal y familiar porque no determinan con prudencia la prioridad de sus necesidades, sacrificando el medio a un deseo inmoderado de movimiento (por ejemplo, mediante el automóvil) o a un consumismo innecesario para su auténtico bienestar. En tales circunstancias, se impone la organización de una educación, que todavía brilla por su ausencia.

18. Asimismo, es necesario recurrir a la contribución de multitud de iniciativas a nivel local, antes de pedir ayuda a los poderes públicos. Los intereses de barrio, de distrito o de ciudad pueden hacer oír su voz, por conducto de distintas asociaciones que pueden formar, en las cuestiones relacionadas con la construcción, diseño y administración del medio en que habitan. Su participación no podrá eludirse sin un grave perjuicio; ni el Estado, ni ninguna otra clase social se opondrán a sus disposiciones y posibilidades humanas, exigiendo que se adapten a un género de vida preparado para ellos, pero sin su intervención. Es absolutamente necesario enterarse de sus necesidades, organizar las actividades, entablar un diálogo con las colectividades locales y colaborar solidaria y pacientemente con ellas, a fin de perfeccionar los servicios comunes y las condiciones generales de su medio. Por ejemplo, multitud de asociaciones de inquilinos ya han iniciado una labor muy alentadora a estos efectos.

19. En lo que se refiere a los poderes públicos, deberán ocuparse en primer lugar de formular una política urbanista, por la que se hagan compras prudentes de terrenos extensos para el medio social. Esto supone lógicamente la existencia de un presupuesto suficiente, basado en unas prioridades más realistas al apreciar las necesidades, y de una política de redistribución de los ingresos, que, sin llegar a un socialismo total, paralizante e inhumano, reduzca por disposiciones adecuadas la desigualdad excesiva en los ingresos y en el patrimonio. Desde luego, la formulación de una política equitativa de vivienda no es fácil, pues con frecuencia hay que recurrir a una conciliación entre requisitos antagónicos. Por ejemplo, la preocupación por la estética de la vivienda, del conjunto de casas y de la ciudad en que se edifican origina con frecuencia un aumento de los gastos de construcción, que quizá restrinja el número de unidades o por lo menos la superficie que ocuparán. Sin entrar a debatir esta cuestión, conviene señalar ciertos factores imperativos, que no se sacrificarán en ningún caso.

20. Entre dichos factores imperativos, figura en primer lugar la obligación de proporcionar a las familias una vivienda suficientemente amplia en relación con el número de hijos. Hay que criticar con energía la tendencia de las políticas de construcción que no vacilan en sacrificar a la familia, al establecer que la necesidad de un alojamiento con amplitud suficiente es incompatible con la necesidad de edificar un gran número de viviendas. Esta práctica tiene como consecuencia que las familias se encuentran en condiciones de alojamiento que no permiten una vida normal, y todavía menos la expansión cultural y espiritual de sus miembros, con las graves perturbaciones sicológicas que ello origina (véase el pár. 9); o que se ven obligadas a limitar el número de hijos que deseaban tener.

Por otra parte, una política sana de vivienda también tendrá que resolver las graves dificultades con que tropiezan al buscar alojamiento las clases menos favorecidas, tales como los matrimonios jóvenes, los ancianos y los trabajadores emigrantes.

21. Bien se trate de esas categorías o de las familias, no hay que contentarse con soluciones fáciles, como la construcción de núcleos de viviendas en zonas muy alejadas de los lugares de trabajo, de los lugares de recreo o del centro administrativo de la ciudad, y que además no dispongan de equipo colectivo suficiente por su cantidad y calidad. También en este caso pueden existir requisitos al parecer antagónicos. Las ciudades-dormitorios no parecen ser una solución feliz, pues persiste el problema de evitar los viajes largos y penosos, que son fuente de fatiga nerviosa y de dispersión. Sin embargo, no resulta más humano establecer asentamientos grandes a las puertas de centros industriales que ya son de por sí gigantescos, por reagrupación de empresas fabriles. La solución quizá consista en acentuar la descentralización de las empresas y de las ciudades, para la cual ya se han hecho algunas tentativas. En las regiones con gran crecimiento demográfico hay que tratar de aplicar políticas audaces, que exigen celo, competencia y tenacidad, tales como la creación de «ciudades nuevas»; aunque se reconoce que esta iniciativa tropieza con muchos obstáculos, se necesitan con frecuencia estudios previos muy minuciosos, que por desgracia todavía no se hacen. No obstante, en muchos países existen notables realizaciones, que demuestran que es posible mejorar la situación cuando se quiere lograr una distribución humana del medio en que habitamos.

22. Toda la exposición que antecede sobre la política que deberá seguir un determinado país para racionalizar sus asentamientos humanos supone que esa nación se encuentra en condiciones de proporcionar en todo su territorio los requisitos esenciales que garantizan la vida material y cultural de sus habitantes: La Conferencia de Vancouver no deberá, limitarse a estudiar el problema del medio ideal, cuando existen regiones enteras en que los seres humanos no tienen un techo decente sobre sus cabezas, ni pueden satisfacer otras necesidades básicas, tales como la nutrición, higiene saneamiento, empleo, estabilidad familiar, alfabetización, justicia en la estructura social, paz y posibilidades de vida espiritual (véase Populorum progressio, 21, 35 a 38, 45, etc.).

A las Organizaciones internacionales, como las Naciones Unidas, les corresponde el honor y la carga de enfocar la perspectiva global del mundo y de atribuir prioridad a las colectividades más pobres, con objeto de determinar las necesidades esenciales y más urgentes, y de establecer las estrategias y recursos para satisfacerlas. Su misión consiste en situar la cuestión de los asentamientos humanos en este conjunto de necesidades y en definir, dentro de la propia esfera del medio, los derechos fundamentales, valederos para todos los seres humanos, que protegerán su equilibrio biológico, sicológico, social, cultural y espiritual. En todos los casos, es importante como mínimo procurar que la vida de la familia se desarrolle con dignidad y que el hogar continúe siendo la unidad básica, centro y corazón no sólo de los primeros años de la vida, sino de toda una vida auténticamente humana. En definitiva, se trata de ayudar a todos los pueblos sin distinción a adoptar una política centrada en el ser humano. De esta política depende la realización armoniosa de los asentamientos humanos, y no puede ser corolario marginal de decisiones con las que se persigan fines principalmente económicos. Ante las discrepancias lamentables entre los núcleos de población y los medios, la Conferencia-Exposición de Vancouver deberá procurar establecer una colaboración internacional realista y eficaz, como han hecho otras instituciones respecto del hambre, la alfabetización y la salud.

23. En este esfuerzo para ofrecer a los seres humanos, y en especial a los menos privilegiados, un medio que satisfaga sus necesidades materiales y espirituales, la Iglesia contribuirá en la medida de sus fuerzas. De inmediato, desea inculcar a sus hijos la urgencia de su participación, al lado de sus hermanos, en la racionalización del medio; mediante sus instituciones, participará gustosamente en esta empresa tan humana, hasta donde lo permitan sus medios. La historia demuestra que, animada de un espíritu de caridad cristiana, siempre ha estado atenta a la situación de las multitudes sin vivienda o mal alojadas. Pues sabe que Cristo se identificará con ellas en el Juicio Final: «No tenía casa, y vosotros me acogisteis en vuestro hogar» (Mt 25 y 35).

La actualización de la Iglesia en distintas partes del mundo se ha reflejado en iniciativas beneficiosas para la vivienda. En los últimos tiempos, podemos señalar el lugar que ha ocupado la promoción del medio en las dinámicas actividades de acción social engendradas entre los católicos por la Encíclica Rerum novarum, del Papa León XIII (1891) y por las notables Encíclicas sociales de sus sucesores, principalmente de Juan XXIII y de Pablo VI, que han estimulado la vivienda popular, los jardines obreros, los hogares de la juventud y las residencias de ancianos. Ya es conocido el papel que desempeñó el Papa Pablo VI en 1973 en Acilia, suburbio de Roma, para resolver la crisis de alojamientos. Además, podríamos citar numerosos ejemplos de sacerdotes y laicos que con sus actividades han contribuido a orientar la construcción de casas para servir al mayor número posible de personas, con participación de los propios interesados, y a fomentar un concepto del medio habitable que responde especialmente a las necesidades de las familias numerosas. Bastará con que describamos dos casos típicos, entre otros muchos: desde hace veinte años un sacerdote de Brescia ha conseguido construir, sin recurrir a subsidios del Estado, unas 15.000 casas para personas con alojamiento deficiente, organizándolas como cooperativas que permiten adquirir la propiedad con rapidez gracias al trabajo de los inquilinos (Se trata del padre Ottorino Marcolini, Via Pace 10, Brescia, Italia, doctor en matemáticas e ingeniero). En los suburbios de Santiago de Chile, otro sacerdote trabaja desde hace quince años para proporcionar una vivienda modesta, pero digna y bien diseñada, a millares de familias que vivían en las condiciones más miserables.

Conclusión

24. Como empresa que responde a uno de los llamamientos más apremiantes a la justicia y la caridad, la actuación en pro de los asentamientos humanos recibe toda la atención de la Iglesia católica, de la cual es portavoz la Santa Sede. Con este criterio, se esfuerza en promover una concepción del medio habitado por los seres humanos que responda plenamente a sus exigencias y a sus necesidades materiales y espirituales, y trata de aportar a muchas realizaciones su generoso concurso, que basa sobre todo en las palabras del Evangelio.

Animada de este espíritu, la Santa Sede ha tratado de contribuir, dentro de su competencia moral y espiritual, a los trabajos de la Conferencia-Exposición de Vancouver redactando esta monografía preparatoria. Y hace votos ardientes porque surja un amplio consenso en favor de los requisitos fundamentales que deberán satisfacerse y porque se adopten y propongan a los participantes medidas eficaces para habilitar un medio más humano en beneficio de todos los pobladores de la tierra.



****L'Osservatore Romano. Edición semanal en lengua española n°11 p.6, 7, 8.

 

 

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