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Mgr Giuseppe BERTELLO

Intervention à la Conférence des Nations Unies sur «l’aide d’urgence à apporter à l’Afrique»*

Genève, 12 mars 1985



La Délégation du Saint-Siège souhaite s’associer aux orateurs qui l’ont précédée pour féliciter le secrétaire des Nations Unies d’avoir convoqué cette Conférence sur la situation d’urgence en Afrique et, plus particulièrement, dans vingt pays de ce continent. Il y a quelques jours, le Journal de Genève titrait son article: «Genève, capitale de l’Afrique le 11 mars». La réponse de la communauté internationale à l’invitation du secrétaire général, par la présence de ces nombreuses délégations dans cette salle, en est la preuve visible.

Cette présence est la manifestation d’une prise de conscience, au niveau mondial, de la nécessité d’assurer la possibilité immédiate de survie à des millions de personnes frappées par des catastrophes naturelles ou forcées par la sécheresse et la désertification à quitter leurs terres désormais improductives. Malheureusement, ces calamités sont souvent aggravées par des injustices socio-économiques résultant de divers facteurs, notamment de systèmes idéologiques et politiques, des guerres ou des guérillas déclenchées par l’homme même.

La faim, la misère, la pauvreté ne sont pas seulement un problème physique ou social – quelles qu’en soient les causes – mais elles sont aussi un problème éthique car un homme affamé est un homme dégradé dans toutes ses facultés et son développement intégral est compromis: il est marqué pour le reste de sa vie, soit au niveau personnel, soit au niveau social.

Devant l’acuité de la situation actuelle que, durant ces derniers mois, les rapports des différents organismes des Nations Unies nous ont illustrée et que les moyens de communication nous ont présentée dans la cruauté des images télévisées, s’impose une grave responsabilité morale qui, loin d’être le fruit d’une émotion passagère, doit, au contraire, être capable d’entraide mondiale ainsi que d’élargir et rendre plus vigoureux le mouvement de solidarité entre les peuples.

En s’adressant, le 12 janvier de cette année, au Corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, le Pape Jean-Paul II, parlant de la famine et de la sécheresse en Afrique, disait: «On sait bien que les pays concernés ne peuvent actuellement – et par eux seuls – émerger de cette situation dramatique, empêcher des millions de gens de mourir ni enrayer pour demain l’expansion du désert. Mais la situation peut être redressée: non seulement il faut contribuer à apporter les secours d’urgence, prélevés entre autres sur les surplus que certains sont – tentés de détruire pour équilibrer une économie trop circonscrite, mais il faut mettre en commun les techniques que Dieu nous a permis de découvrir".

Monsieur le Président, l’Église catholique, dans toutes ses composantes, n’a jamais cessé de donner tout son soutien aux initiatives tendant à réduire la faim dans le monde, et la situation en Afrique a été spécialement au cœur de ses préoccupations durant ces dernières années. Le Souverain Pontife est intervenu à plusieurs reprises au cours des semaines passées pour attirer l’attention une fois de plus sur cette immense tragédie. Il suffirait de citer ici l’appel du 9 janvier et le dernier message adresse aux catholiques pour le temps de Carême. En outre, il a voulu se rendre présent aux pays les plus touchés en envoyant des dons personnels par l’intermédiaire des Églises locales.

Les délégués africains présents à cette Conférence connaissent l’engagement en personnel, en financement et en denrées alimentaires des organisations catholiques de leur pays, qui sont, en général chargées de la répartition de l’aide que les catholiques du monde entier leur envoient, aide qui a été notablement augmentée en 1984.

Par les initiatives du Conseil pontifical «Cor Unum» et par les activités des organisations et des institutions bénévoles, l’Église catholique participe donc sur le terrain à cette oeuvre solidaire et elle veut continuer à développer cette action humanitaire à la mesure de ses moyens, hélas trop limités, au bénéfice de toutes les populations, sans distinction de religion, de race ou d’idéologie politique, car elle considère cela comme une obligation provenant de la commune paternité de Dieu (cf. Osservatore Romano, 11.1.85).

Monsieur le Président, si cette Conférence a comme premier but de faire le point sur la situation en évaluant ce qui a été fait, en analysant les besoins présents, elle doit aussi regarder plus loin – comme le souligne opportunément le document de base SG/CONF. 2/1 dans les paragraphes sur les situations d’urgence et le développement (p. 13) prévoyant les actions futures de la communauté internationale non seulement pour la survie des victimes de la faim, mais pour leur réhabilitation et leur promotion à long terme avec la mise en oeuvre de tous les facteurs concourant à l’auto-développement concret de chaque nation.

Dans cette perspective, le Saint–Siège a créé «la Fondation Jean-Paul II pour le Sahel». Cet organisme sera géré par ses membres, les Églises locales des huit pays du Sahel reconnus comme tels par la communauté internationale. Il se propose de favoriser la formation de personnes compétentes qui se mettent au service de leur pays et de leurs frères, sans aucune discrimination, dans un esprit de promotion humaine intégrale et solidaire pour lutter contre la désertification et ses causes (art. 2). «La solidarité internationale – disait le Pape en recevant le Conseil d’administration de la Fondation – peut apporter une aide appréciable, même indispensable, mais la solution est en fin de compte aux mains des Africains» (Jean-Paul II, Osservatore Romano, 26.5.1984). En ce qui concerne les réfugiés, le Saint-Siège, à l’occasion d’lCARA II, a voulu manifester concrètement sa sollicitude en acceptant le financement d’un projet au Rwanda pour la construction et l’aménagement d’un centre de formation artisanale.

Monsieur le Président, lors de son voyage en Afrique, en mai 1980, le Saint-Père lançait de Ouagadougou un appel au monde, appel qui garde encore toute son actualité. Ma Délégation, non sans une émotion profonde, souhaiterait en proposer un passage, sûre qu’il sera favorablement accueilli par tous les participants: «Ne permettons pas que l’avenir de ces peuples reste à jamais menacé! La solidarité d’hier a démontré par son extension et son efficacité qu’il est possible de n’écouter que la voix de la justice et de la charité et non pas celle de l’égoïsme individuel et collectif».


*L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n°15, p.2.

La Documentation catholique, n°1896, p.534-535.

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Mgr Giuseppe BERTELLO

Intervention à la Conférence des Nations Unies sur «l’aide d’urgence à apporter à l’Afrique»**

Genève, 12 mars 1985




Some days ago, the «Journal de Genève» headlined one of its articles «Geneva, capital of Africa on 11 March». The presence of so many delegations is the visible proof of the response of the international community to the invitation by the Secretary General.

Such presence manifests an awareness, at the global level, of the need to guarantee the immediate possibility of survival for millions of people stricken by natural calamities or forced by drought and desertification to abandon their now unproductive lands. Unfortunately these calamities are often worsened by social and economic injustices of various origin, and in particular by ideological or political systems, armed conflicts or guerrilla warfare unleashed by man himself.

Hunger, destitution and poverty are not only a physical or social problem – no matter what their causes may be. They are also an ethical problem, since a starving man is an individual degraded in all his faculties, whose integral development is in jeopardy: he is marked for the rest of his life at the personal and social level.

Faced with the gravity of the present situation, as it has been documented during the last few months by the reports of the various organ of the United Nations and illustrated with vivid crudity of televised images by the communication media, the response cannot be dictated by passing emotions, but must take the form of a serious moral responsibility, capable of renewing the political will of mutual aid at the global level, in order to widen and make more effective the thrust of solidarity among peoples.

On 12 January of this year, in his address to the Diplomatic Corps accredited to the Holy See, in reference to the famine and drought in Africa, Pope John Paul II said: «We know only too well that the countries concerned cannot at the present time – and by themselves – emerge from this tragic situation, prevent millions of people from dying, or stop for tomorrow the expansion of the desert. But the situation can be rectified: not only must we continue to supply the emergency aid, levied, among other things, on surplus crops which some are tempted to destroy for the sake of balancing a too circumscribed economy, but we must place at everyone’s disposal the techniques that God has allowed us to discover». (L’Osservatore Romano, 13 January 1985).

The Catholic Church, in all its component parts, has never ceased lending its full support to all initiatives aiming at reducing hunger in the world, and the situation in Africa has been at the very core of its preoccupations during the last few years. The Supreme Pontiff has repeatedly spoken, during the last few weeks, to call attention to this immense tragedy. We could mention his appeal of 9 January and the last message to the Catholics on the occasion of Lent (cf. L’Osservatore Romano, 10 January and 21 February 1985). Moreover, he has elected to be present to some of the countries most seriously stricken by sending personal contributions to the local Churches.

The African Delegates to this Conference know what the Catholic organizations of their countries have given in personnel, in financial assistance and food supplies, and in the distribution entrusted to them of the aid which Catholic people from all over the world are sending; and such aid has noticeably increased in 1984.

Through the initiatives of the Pontifical Council «Cor Unum» and the activities of its voluntary organizations and institutions, the Catholic Church is involved in a direct and practical fashion in this work of solidarity. The Church wishes to continue and develop this humanitarian activity, within its all too limited means, for the good of all peoples, without distinction of religion, race or political ideology, since it regards it as an obligation stemming from the universal paternity of God. (Cf. L’Osservatore Romano, January 11, 1985).

Even though this Conference has as its principal task the definition of the situation by evaluating what has been accomplished and analyzing the current needs, it must also look beyond – as properly emphasized in document SG/CONF. 2/1 in the paragraphs regarding emergency situations and development (p.13) – by seeing that the future activities of the international community are directed to assure not only the survival of the victims of starvation, but also their long-term rehabilitation and advancement through the deployment of all those factors which contribute to the concrete self-development of each nation. In this perspective, the Holy See has created «The John Paul II Foundation for the Sahel». This entity will be managed by its members, the local Churches of the eight countries which the international community recognizes as Sahel. The Foundation proposes to «assist in the preparation of competent people who will place themselves at the service of their country and of their brothers, without any discrimination, in a spirit of integral and cooperative human advancement, for the battle against desertification and its causes» (Art. 2). The Holy Father, in receiving the administrative council of the Foundation, stated: «International solidarity can bring a noticeable, even indispensable aid, but the solution is definitely in the hands of the Africans». (L’Osservatore Romano, 26 May 1984). For what pertains to refugees, the Holy See, on the occasion of ICARA II, has elected to give a concrete proof of its solicitude by assuming the financing of a project for the construction and organization of a craftsmen formation center in Rwanda.

From Ouagadougou, on the occasion of his trip to Africa in May 1980, the Holy Father made an appeal to the world which still maintains all its urgency. My Delegation, not without profound emotion, would like to propose a passage from that appeal, confident that it will be well received by all participants: «let us make sure that the future of these peoples will never again be threatened! Yesterday’s solidarity, so extensive and so efficient, has shown that it is possible to listen exclusively to the voice of justice and charity and not to that of individual or collective selfishness».


*Paths to Peace pp.292-294.

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INTERVENTO DELLA SANTA SEDE ALLA CONFERENZA
DELLE NAZIONI UNITE
SU «L'AIUTO URGENTE PER L'AFRICA»

INTERVENTO DI MONS. GIUSEPPE BERTELLO***

Ginevra, 12 marzo 1985




Signor Presidente,

La Delegazione della Santa Sede desidera unirsi agli oratori che l'hanno preceduta per felicitarsi con il Segretario generale delle Nazioni Unite per aver convocato questa Conferenza sulla situazione d'urgenza in Africa e più particolarmente in venti paesi di questo Continente. Qualche giorno fa, il «Journal de Condire» intitolava così un suo articolo: «Ginevra, capitale dell'Africa l'11 marzo». La risposta della comunità internazionale all'invito del Segretario generale con la presenza di così numerose delegazioni in questa sala ne è la conferma visibile.

Questa presenza è la manifestazione di una presa di coscienza, a livello mondiale, della necessità di garantire la possibilità immediata di sopravvivenza a milioni di persone colpite da catastrofi naturali o costrette dalla siccità e dalla desertificazione ad abbandonare le loro terre ormai improduttive. Purtroppo, queste calamità sono spesso aggravate da ingiustizie socioeconomiche derivanti da diversi fattori, in particolare da sistemi ideologici e politici, dalle guerre o dalle guerriglie scatenate dall'uomo stesso. La fame, la miseria, la povertà non sono soltanto un problema fisico o sociale – quali che ne siano le cause – ma sono anche un problema etico, perché un uomo affamato è un uomo degradato in tutte le sue facoltà, e il suo sviluppo integrale è compromesso: egli è segnato per il resto della sua vita sia a livello personale sia a livello sociale.

Davanti alla gravità della situazione attuale, quale ci è stata illustrata durante questi ultimi mesi dai rapporti dei diversi organismi delle Nazioni Unite e presentata dai mezzi di comunicazione nella crudezza delle immagini teletrasmesse, s'impone una grave responsabilità morale, che dev'essere non il frutto di un'emozione passeggera ma, al contrario, capace di rinnovare la volontà politica di aiuto scambievole a livello mondiale cosi da allargare e rendere più efficace il movimento di solidarietà tra i popoli.

Il 12 gennaio di quest'anno, rivolgendosi al Corpo Diplomatico accreditato presso la Santa Sede, il Papa Giovanni Paolo II diceva, parlando della carestia e della siccità in Africa: «Ben sappiamo che i paesi interessati non possano attualmente – e con le sole loro forze – emergere da questa situazione drammatica, impedire che milioni di, persone muoiano, né possono arrestare per un "futuro" prossimo l'espansione del deserto. Ma si può portare un riparo alla situazione: non solo si deve contribuire a portare i soccorsi d'urgenza, prelevati anche dalle eccedenze di produzione che taluni sono tentati di distruggere per equilibrare un'economia troppo circoscritta, ma si devono mettere in comune le tecniche che Dio ci ha permesso di scoprire» (O. R. 13 gennaio 1985).

Signor Presidente, la Chiesa cattolica, in tutte le sue componenti, non ha mai cessato di dare tutto il suo appoggio alle iniziative tendenti a ridurre la fame nel mondo, e la situazione in Africa è stata in modo particolare al centro delle sue preoccupazioni in questi ultimi anni. Il Sommo Pontefice è intervenuto a più riprese nel corso delle ultime settimane per attirare una volta di più l'attenzione su questa immensa tragedia. Basterebbe citare qui l'appello del 9 gennaio e l'ultimo messaggio indirizzato ai cattolici per il tempo di Quaresima (cfr. O. R. 10 gennaio e 21 febbraio 1985). Inoltre, egli ha voluto far sentire la sua presenza ai paesi più colpiti inviando doni personali per il tramite delle Chiese locali.

I delegati africani presenti a questa Conferenza conoscono l'impegno profuso dalle organizzazioni cattoliche dei loro paesi in personale, finanziamenti e derrate alimentari e nella distribuzione, ad esse affidata, dell'aiuto che i cattolici del mondo intero inviano loro, aiuto che è stato notevolmente aumentato nel 1904.

Attraverso le iniziative del Pontificio Consiglio «Cor unum» e le attività delle organizzazioni e delle istituzioni volontarie, la Chiesa cattolica partecipa dunque direttamente e concretamente a quest'opera di solidarietà. Essa vuole continuare a sviluppare quest'azione umanitaria in proporzione ai suoi mezzi ahimè troppo limitati, a beneficio di tutte le popolazioni, senza distinzione di religione, di razza o di ideologia politica, poiché essa considera questo un obbligo derivante dalla comune paternità di Dio (cfr. O. R 11-1-1985).

Signor Presidente, se lo scopo principale di questa Conferenza è di fare il punto sulla situazione valutando ciò che è stato fatto e analizzando i bisogni presenti, essa deve anche guardare più lontano – come è opportunamente sottolineato nel documento base SG/CONF. 2/1, ai paragrafi sulle situazioni d'urgenza e sullo sviluppo (p. 13) – prevedendo le azioni future della comunità internazionale non solo per la sopravvivenza delle vittime della fame, ma per la loro riabilitazione e la loro promozione a lungo termine con la messa in atto di tutti i fattori che concorrono all'autosviluppo concreto di ciascuna nazione. In questa prospettiva, la Santa Sede ha creato la «Fondazione Giovanni Paolo II per il Sahel». Questo organismo sarà gestito dai suoi membri, le Chiese locali degli otto paesi del Sahel riconosciuti tali dalla comunità internazionale. Esso si propone di « favorire la formazione di persone competenti che si mettano al servizio del loro paese e dei loro fratelli, senza alcuna discriminazione, in uno spirito di promozione umana integrale e solidale per lottare contro la desertificazione e le sue cause» (Art. 2). Diceva il Papa, nel ricevere il Consiglio di amministrazione della Fondazione: « La solidarietà internazionale può apportare un aiuto notevole, perfino indispensabile, ma la soluzione è in definitiva in mano agli africani » (OR., 20-5-1984). Per quel che riguarda i rifugiati, la Santa Sede, in occasione d'ICARA II, ha voluto manifestare concretamente la sua sollecitudine con il finanziamento di un progetto in Rwanda per la costruzione e l'impostazione di un centro di formazione artigianale.

Signor Presidente, in occasione del suo viaggio in Africa (nel maggio 1980) il Santo Padre lanciava da Ouagadougou un appello al mondo, appello che conserva ancora tutta la sua attualità. La mia Delegazione, non senza una profonda emozione, vorrebbe proporne un passo, nella certezza che esso sarà favorevolmente accolto da tutti i partecipanti: « facciamo sì che l'avvenire di questi popoli non abbia mai più ad essere minacciato! La solidarietà di ieri, con la sua estensione e la sua efficacia, ha dimostrato che è possibile ascoltare unicamente la voce della giustizia e della carità e non quella dell'egoismo individuale e collettivo».


*L'Osservatore Romano 23.3.1985, p.2.


 

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