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Mgr Agostino CASAROLI

Intervention durant la première phase de la CSCE*

Helsinki, Vendredi 6 juillet 1973



Monsieur le Président,

Je voudrais m’associer, en tout premier lieu, à ceux qui ont manifesté, avant moi, leur reconnaissance au Gouvernement finlandais pour l’aide et la généreuse hospitalité fournies aux participants à cette Conférence qui restera gravée dans les Annales de l’Europe sous le nom de «Conférence d’Helsinki ».

Cela a été pour moi un grand privilège que d’entendre les illustres Ministres des Affaires Etrangères de l’Europe, des Etats-Unis et du Canada, lorsqu’ils nous ont adressé la parole sur les problèmes faisant l’objet de notre Conférence.

Leurs réflexions traduisent les expériences, les préoccupations, les espérances et les projets des Gouvernements responsables, à une échelle différente, de la vie politique, économique et sociale des peuples de l’Europe, de leur sécurité et de leur développement à l’enseigne de la paix.

L’attitude qui s’impose au Représentant du Saint-Siège, dans un tel contexte et face à tant de problèmes, est sans doute celle d’une respectueuse discrétion.

La discrétion ne saurait effacer, néanmoins, le profond intérêt que le Saint-Siège attache à une initiative vraisemblablement appelée à s’inscrire au nombre des grands événements de l’histoire plusieurs fois séculaire du «vieux continent». Aussi ne vient-elle rien ôter à sa disponibilité quant à l’appui que l’initiative mérite.

Cette Conférence, dont nous sommes les protagonistes dans sa première phase, a été soigneusement préparée à l’issue d’une longue période de gestation. Parfois l’ambition même de l’entreprise et de ses buts a-t-elle failli engendrer des doutes quant à la possibilité et à l’opportunité de la convocation de la Conférence. Elle est aujourd’hui une réalité. Une réalité qui attire l’attention des peuples du monde entier et non seulement de l’Europe. C’est là l’observation que fit le Pape Paul VI, le 22 juin dernier, en annonçant la décision du Saint-Siège – qui n’est pas uniquement européen – de participer à cette initiative. Elle intéresse en effet, en vertu de ce que l’Europe représente, la famille des nations dans sa globalité, et, notamment, les Pays plus étroitement liés à l’Europe pour des raisons géographiques ou autres, comme c’est le cas des Pays de l’Afrique du Nord, que la Méditerranée rapproche plus qu’elle ne les éloigne de notre continent.

J’ai parlé de «l’attention» des peuples. Ne devrions-nous pas mentionner également «leurs espérances»?

Nous ne saurions nous cacher que l’annonce et les travaux préparatoires de la Conférence ont été parfois accueillis avec une pointe d’hésitation, voire de scepticisme. Ces sentiments n’affectaient guère, à vrai dire, les problèmes d’une coopération plus large et plus organique dans les domaines économique, commercial, industriel, technique et scientifique, mais plutôt et précisément, le problème primordial et fondamental de la sécurité. Cela découlait peut-être de l’idée suivant laquelle la question de la sécurité de l’Europe et du monde est traitée et doit se résoudre ailleurs: ou comme si la réalité de cette solution reposait, plutôt que sur des ententes politiques, sur la stabilité d’équilibres et d’accords militaires.

Aussi puis-je réaffirmer avec plaisir et ouvertement ici l’appréciation très positive du Saint-Siège pour cet événement. C’est une appréciation qui s’inspire de critères que nous estimons réalistes.

Le réalisme amène le Saint-Siège à estimer que, malgré les réserves formulées par d’aucuns, l’Europe peut fonder ses espérances si ce n’est entièrement, tout au moins dans une mesure appréciable et, cela va sans dire, dans le cadre plus large des problématiques et des responsabilités mondiales, sur le sérieux effort d’approche que les Gouvernements européens se sont engagés à mener pour affronter non seulement les problèmes de la coopération mutuelle en vue d’avantages communs, mais aussi ceux de la sécurité commune, sans oublier que l’avantage même de l’Europe comporte l’aide au développement de peuples d’autres continents qui cherchent à atteindre un niveau de plus en plus élevé et digne.

1. Sans doute la sécurité a-t-elle différents degrés. Elle part de la suppression ou de la réduction des dangers de conflits armés, pour atteindre l’instauration d’une atmosphère, voire d’un niveau de confiance mutuelle et d’amitié permettant de considérer le présent et d’envisager l’avenir avec une raisonnable tranquillité.

Loin de méconnaître l’importance vitale du premier palier de la sécurité, le Saint-Siège tient à souligner l’intérêt et la nécessité de progresser vers une sécurité sans cesse plus authentique.

Tout effort, tel que celui que nous sommes en train d’accomplir, tout avancement sur ce chemin, dans l’attente et la préparation d’une condition de sécurité totale, à la fois ai souhaitable et si difficile à réaliser, sont encouragés et soutenus par le Saint-Siège.

2. Il est, de même, une base de sécurité découlant d’un équilibre de forces ou de «deterrents» dont le but consiste à décourager toute tentation et projet d’aventure capables d’entraîner le risque d’affrontements armés.

Le Saint-Siège ne méconnaît point la portée pratique de moyens de ce genre pour la sauvegarde de la sécurité commune. Aussi apprécie-t-il, dans cette optique les efforts qui – sans altérer les rapports d’équilibre ni modifier le degré de sécurité qui en découlent – visent tout au moins à réduire, d’un commun accord, la quantité et le danger des forces et des armements.

Il continue, néanmoins, à estimer et proclamer qu’une sécurité reposant exclusivement sur l’équilibre de la terreur n’est ni suffisante ni «sûre»: et cela pour deux raisons. D’abord à cause de la mobilité propre à ces rapports d’équilibre qui fait que chacune des parties intéressées est portée à augmenter son propre avantage et déclenche ainsi des réactions correspondantes d’accroissement entraînant fatalement une escalade des dépenses et du perfectionnement à la fois des moyens défensifs et offensifs. Il y a, ensuite, le danger que l’accumulation des moyens militaires et l’intensification de la défiance réciproque ne dictent des gestes inconsidérés capables de faire précipiter la situation.

3. Le Saint-Siège est donc décidément favorable à la recherche d’autres moyens et d’autres formes visant à assurer la sécurité commune. Il est persuadé qu’au lieu de suivre l’adage antique « si vis pacem, para bellum », Il faut préparer la paix, si on veut réellement la paix.

Il s’agit là d’une tâche des plus compliquées et difficiles. Alors que pour préparer la guerre chacun cherche, tout seul ou avec ses alliés, à prendre ses propres mesures, la préparation de la paix demande au contraire le concours de toutes les parties, concours qui ne saurait se borner à un acte transitoire, mais exige la continuité.

Loin d’engendrer le découragement, la difficulté même de l’entreprise doit au contraire stimuler la volonté et la sagesse politique et juridique de ceux auxquels incombe la responsabilité de la mener à bien. Elle est si ardue que plusieurs la considèrent utopique. Le Saint-Siège, pour sa part – et il n’est pas le seul – considère l’établissement de relations entre Etats reposant sur une paix consciemment recherchée et fermement défendue, comme étant la seule alternative valable face au danger de destruction de continents et du monde ou – chose à peine moins grave – face au danger que les peuples ne vivent sous la menace continuelle et dans la terreur d’une telle catastrophe.

En pratique, tant que les relations entre les Pays ne permettront d’interrompre cette course à l’équilibre des forces, dont je viens de faire état, il faut au moins s’engager vigoureusement à promouvoir tous moyens aptes à créer, augmenter et renforcer la confiance et l’intérêt réciproques pour le maintien de la paix et de la collaboration. Ainsi remplacera-t-on graduellement, à la base des relations « pacifiques» entre les peuples, la crainte de la guerre par l’attachement à la paix.

4. Dans ce contexte, le Saint-Siège attache une importance particulière au principe, qui a déjà été évoqué éloquemment ici, suivant lequel le fondement de la paix est la justice. Ce concept peut paraître trop abstrait et se prêter à des développements moralisants ou rhétoriques sans grande influence sur les problèmes pratiques de la paix. On pourrait même le prendre pour un facteur de trouble capable d’alimenter des serments de revendication, de mécontentement et d’agitation, qui s’avéreraient diamétralement opposés au maintien de la paix et de l’ordre établi.

Qu’il me soit permis de rappeler, à ce propos, que toute paix ne reposant point sur la justice et, a fortiori, la contredisant, ne sera jamais une paix vraie et durable, même en termes de «Realpolitik». En effet, sans compter les agitations provoquées, encouragées ou soutenues de l’extérieur, le déséquilibre même propre à une situation d’injustice est un facteur endogène de réactions tendant, à la longue, à compromettre un équilibre établi en dépit d’exigences objectives, telles les exigences du droit et la justice.

Ce n’est pas là une pure et simple réflexion, mais, en tout premier lieu, la constatation d’une expérience.

L’ancien concept augustinien définissant la paix «tranquillitas ordinis», c’est-à-dire, la tranquillité d’un ordre correspondant à la réalité des exigences éthiques et juridiques, n’en demeure pas moins valable, dès nos jours encore, tant pour les hommes d’État que pour les moralistes. C’est dire combien il est nécessaire qu’on ne laisse subsister en Europe aucune situation d’injustice dans les relations entre les peuples et les Etats.

Cela explique également l’importance que le Saint-Siège attache, parmi les instructions è donner aux Commissions et Sous-Commissions chargées de formuler les conclusions finales de notre Conférence, à celles qui ont trait à la formulation des principes juridiques et d’éthique internationale que les Pays de l’Europe doivent à nouveau reconnaître et s’engager solennellement à observer dans leurs rapports réciproques. C’est la reconnaissance et le respect de l’égalité souveraine de tous les Etats ainsi que de leur intégrité territoriale et de l’inviolabilité de leurs frontières: c’est la reconnaissance de l’égalité de droits de tous les peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes: c’est le principe de la coopération entre les Etats, hors de toute intervention dans les affaires intérieures d’autrui; c’est le non-recours à la menace ou à l’emploi de la force; c’est rechercher, au contraire, le règlement pacifique des différends, avec la détermination d’exécuter de bonne foi les obligations assumées conformément au droit international.

Aussi le Saint-Siège n’attache-t-il pas moins d’importance, même en matière de sauvegarde de la sécurité et de la bonne entente entre les peuples, à la reconnaissance et à l’engagement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales par tous les Etats participants à la Conférence (et personne ne s’étonnera, si je souligne en particulier, ici, la liberté de religion, dans le sens le plus précis et le plus complet du terme, pour tous les croyants), afin qu’il y ait, même dans la diversité des systèmes, cette profonde base commune. Le fait d’une telle reconnaissance serait doublement bénéfique. D’une part elle conjurerait le danger que la méconnaissance pratique de ces droits fondamentaux n’entraîne, tôt ou tard, dans quelque partie de l’Europe, de graves troubles intérieurs capables, en dépit du principe de non-intervention, d’ébranler également la tranquillité d’autres Pays et l’équilibre général: elle permettrait, d’autre part, d’instaurer une coexistence et une collaboration meilleures et plus confiantes, sur la base d’un accord, qui ne serait pas purement théorique, en ce qui concerne la réalité profonde de l’homme – ainsi que de l’héritage spirituel et culturel européen – malgré les différences des systèmes politiques, économiques ou sociaux.

5. Le Saint-Siège estime, enfin, que, pour atteindre réellement les objectifs visés par la Conférence dans le domaine de la sécurité, il est d’un intérêt capital de trouver d’un commun accord, conformément au paragraphe 21 des «Recommandations finales», des mesures concrètes capables de «rendre effectif le non-recours à la menace ou à l’emploi de la force», et, entre autres, «une méthode de règlement pacifique des différends entre Etats participants».

En effet, le Saint-Siège attribue, d’une part, une valeur fondamentale aux conditions objectives de la paix et à la volonté politique des Etats quant à l’observance des principes régissant leur coexistence pacifique et leur collaboration mutuelle et fructueuse. Se basant, d’autre part, sur des expériences que personne n’ignore, il estime que, dans les périodes de difficulté et de crise, lorsque la nette perspective des situations et des conséquences ou la volonté d’un accord pacifique risquent d’être troublées dans les Pays directement concernés, il est nécessaire, voire vital, que la collectivité des Etats européens dispose de moyens appropriés pour la sauvegarde de la paix: dans le respect de la souveraineté des Etats membres, bien sûr, mais aussi dans la recherche efficace d’une solution ou d’un compromis sauvegardant l’intérêt commun de la sécurité.

6. Qu’il me soit permis, encore, de souligner l’intérêt et le sérieux avec lesquels le Saint-Siège se propose de collaborer dans les secteurs concernant la coopération dans les domaines de la culture, de l’éducation et des problèmes humanitaires, au sujet desquels il préconise l’étude la plus ouverte et les solutions les plus amples, capables de répondre aux attentes et aspirations des individus et des peuples et faire rayonner jusqu’au niveau des citoyens et des familles cette détente et ce sentiment d’une sécurité accrue que les Etats de l’Europe souhaitent établir entre eux.

J’ai fait état, au début de ces considérations, de la discrétion que nous estimons devoir observer dans cette Conférence, dont de multiples sujets débordent la compétence du Saint-Siège.

Mais il est un domaine dans lequel un intérêt et une compétence spécifique reviennent et sont, de fait, universellement reconnues à celui-ci; c’est le domaine des valeurs morales qui, non moins et peut-être même plus que les valeurs politiques, militaires et économiques, doivent être prises en considération dans les relations entre peuples et Etats, si on les veut, ces relations, justes et pacifiques. C’est un domaine qui, si familier soit-il au Saint-Siège, ne saurait être, en même temps, étranger aux préoccupations profondes des hommes d’État. Un domaine, par conséquent, où le Saint-Siège peut se rencontrer avec tous les Etats. La sincérité évidente de son dévouement à la cause de la paix, et le fait qu’il demeure étranger aux compétitions d’un autre ordre divisant les peuples, rendent naturellement cette rencontre ouverte, cordiale et prête à la coopération. Ainsi le Saint-Siège a-t-il eu le sentiment de pouvoir être, en quelque sorte, l’interprète fidèle de préoccupations et d’aspirations communes à tous les participants à cette Conférence.

Et j’en arrive, Monsieur le Président, à la fin de mon exposé.

Il a été question, dans cette enceinte, de sécurité, de non-recours à la menace ou à l’emploi de la force, de la paix, de la collaboration dans différents domaines, de la solution de problèmes humanitaires. N’entrevoit-on pas, à la racine de toutes ces tâches, un leitmotiv rappelant d’une façon marquante le concept et le sentiment de la fraternité entre les peuples, bien que les hommes politiques, rompus aux problèmes d’ordre pratique, aient probablement quelque peine à l’admettre?

Qu’il me soit donc permis de reprendre ce motif latent, non seulement au nom du Saint-Siège, mais aussi au nom des illustres représentants des Etats participants à la Conférence.

N’y percevez-vous pas l’écho de ce sublime commandement de l’amour fraternel qui résonnait, il y a de cela 19 siècles, aux abords de l’Europe et bouleversait le cours de son histoire et de l’histoire du monde entier en proclamant les principes dont nous nous efforçons de tirer, dans cette enceinte, les conséquences pratiques pour la sécurité du continent et une véritable collaboration entre les peuples?

Merci, Monsieur le Président


*L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n°28 pp. 3, 7.

La Documentation catholique, n°1637 p.721-724 .

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Mgr Agostino CASAROLI

Intervention durant la première phase de la CSCE**

Helsinki, Vendredi 6 juillet 1973



Mr. President,

I would like in the first place to join with those who have expressed, before me, deep gratitude to the Finnish Government for the assistance and cordial hospitality offered to the participants in this Conference, which will remain recorded in the annals of Europe under the name «Helsinki Conference».

I consider it a privilege to have listened to the illustrious Ministers of Foreign Affairs of Europe, the United States and Canada who have spoken about the problems that are the subject of our Conference.

Their considerations reflect the experiences, concerns, hopes and intentions of the Governments which are responsible, to a varying extent, for the political, economic and social life of European peoples, their safety and their peaceful progress.

In this context, and before so many problems, the attitude of the Representative of the Holy See certainly must be one of respectful discretion.

A discretion, however, which cannot conceal the deep interest that the Holy See takes in an initiative which is probably destined to take its place among the great events of the centuries-old history of the «old continent», just as it cannot diminish its readiness to give the support that an initiative of this kind rightly deserves.

The Conference, of which we are the protagonists in this first phase, has been carefully prepared after a long period of gestation. Sometimes the very ambition of the idea and its purposes had even raised doubts about the possibility and the opportuneness of convening it. Today it is a reality, which is attracting the attention of the peoples not only of Europe but of the whole world, as the Sovereign Pontiff Paul VI pointed out when, on 22 June last, he announced the decision of the Holy See – which is not only European – to take part in this initiative. In fact, by virtue of what Europe represents. it is an initiative that concerns the whole family of nations and, in particular, the countries that are more closely bound to Europe by geographical or other reasons, such as the countries of North Africa, brought nearer this continent, rather than separated from it, by the Mediterranean.

I mentioned the «attention» of peoples. Could we not also speak of their «hopes»?

We cannot ignore the fact that the announcement and the preparatory work of the Conference were sometimes received with a certain hesitation, or almost with skepticism. Actually these reactions did not regard the aspects of a wider and more organic cooperation in the economic, commercial, industrial, technical and scientific sectors, but more precisely the main, fundamental problem of safety, as if starting from the premise that the safety of Europe and the world is dealt with, and must be solved, elsewhere, or as if the reality of this solution depends more than on political agreements on the stability of equilibriums and military agreements.

I think I can openly reaffirm here the Holy See’s highly positive appreciation of this initiative. It is an appreciation that is inspired by criteria that are, in our opinion, realistic.

Realism induces the Holy See to judge that, notwithstanding reservations in some quarters, Europe can found its hopes – if not completely, at least to an appreciable extent, and, of course, in the wider framework of world problems and responsibilities — on the serious and convinced effort that the Governments of the continent have undertaken to make in order to tackle not only the problems of mutual cooperation with a view to common benefits, but also those of common security, without forgetting that the good of Europe itself implies help for the development of the peoples of other continents which are trying to reach increasingly high and dignified living standards.

From a security that is frail to one that is more solid and effective.

1. There is no doubt that there are various degrees of security: from the abolition, or reduction, of the risks of armed conflicts, to the establishment of an atmosphere, or rather a relationship of mutual confidence and friendship which will make it possible to consider the present and look to the future with a feeling of reasonable tranquility.

The Holy See is far from ignoring the vital importance of the first degree of security, reduced though it is, but it wishes to stress at the same time the interest and necessity of progressing continually towards a truer and greater degree of security.

Every effort, such as the one we are making, and every step forward in this direction, while waiting for and preparing a condition of complete security at once desirable and hard to realize – are encouraged and sustained by the Holy See.

2. There is furthermore a security that is the effect of an equilibrium of forces or «deterrents» aimed at discouraging temptations or plans of adventures capable of causing the risk of armed conflicts.

The Holy See is conscious of the practical significance of means of this kind in order to guarantee common security. From another point of view, it equally appreciates the efforts which – without modifying relations of equilibrium or diminishing the degree of security deriving from them – aim at least at reducing, by mutual consent, the quantity and danger of armed forces and preparations.

But it continues to judge and affirm that a security that is based exclusively on the equilibrium of terror is neither sufficient nor really secure, for two reasons. First of all, owing to the changeability of these relations of equilibrium, as a result of which each of the parties concerned is inclined to increase its own margin of advantage and in this way a spiralling movement begins which leads inevitably to an escalation of expenditure and improvement of both defensive and offensive arms. Then there is the incumbent danger that the accumulation of military weapons and increased mutual distrust may inspire rash actions, which will bring the situation to a head.

3 The Holy See is therefore decidedly in favour of searching for other means and forms capable of guaranteeing the security of all. It is convinced, contrary to the ancient maxim: «Si vis pacem, para bellum», that if men really want peace, they must prepare peace.

It is certainly a very complex and difficult task. To prepare for war everyone tries, alone and with allies, to take his own measures, but to prepare peace, on the contrary, the contribution of all parties is necessary, a contribution which is not just limited to a momentary act, but has a character of continuity.

The difficulty of the undertaking, however, far from discouraging, must on the contrary stimulate the will and the political and juridical wisdom of those responsible for carrying it out. It is such a difficult undertaking that some people consider it utopian. The Holy See, on its side – and it is not the only one – considers that the establishment among the States of relations based on a peace that is consciously pursued and firmly defended represents the only valid alternative to the danger of the destruction of continents and of the world or – a condition that is hardly less serious – the eventuality that the peoples will have
to live under a continual threat and the terror of such a catastrophe.

In practice, as long as the relations between the nations do not make it possible to end this race for the equilibrium of forces, which I have just mentioned, it is at least necessary to endeavour vigorously to promote every means possible to arouse, increase and consolidate mutual confidence and interest in the maintenance of peace and collaboration. In this way in peaceful relations among peoples, fear of war gradually will be replaced by attachment to peace.

4. In this context, the Holy See attaches particular importance to the principle that the basis of peace is justice. This concept may seem too abstract, almost lending itself to moralizing or rhetorical considerations with little effect on the concrete problems of peace. Or it might be considered by others an element of disturbance, capable of fermenting revenge, discontent, agitation which would be opposed diametrically to the preservation of peace and the established order.

Allow me to recall, in this connection, that a peace that is not based on justice, or, worse still, is contrary to it, can never be a true, lasting peace, even in terms of «realpolitik». In fact, even disregarding agitations provoked, encouraged or supported from abroad, the very imbalance implicit in a situation of injustice is a built-in factor of reactions which tend, in the long run, to challenge an equilibrium established by ignoring objective demands such as those of law and justice.

It is not a question of a pure and simple reflection; it is, in the first place, a fact confirmed by experience.

The ancient Augustinian concept or peace as «tranquillitas ordinis» – the tranquility of an order that corresponds to the objectivity of ethical and juridical demands, is still valid, not just for moralists, but also for statesmen. Which is equivalent to saying how necessary it is not to let any situation of injustice remain in Europe, in relations either between peoples or between States.

All this also explains the importance the Holy See attaches – among the instructions to be given to the commissions or sub-commissions charged with formulating the final conclusions of our Conference – to those that refer to the drawing up of the principles of law and international ethics that the European countries must reconfirm and solemnly undertake to observe in their mutual relations. These principles axe the recognition and respect of the sovereign equality of all States and their territorial integrity, the recognition of the equality of all peoples and their right to dispose of themselves, cooperation among States without any interference in the internal affairs of others, non-recourse to threats or the use of force, and, on the other hand, the endeavour to settle controversies peacefully with the determination to carry out in good faith the obligations assumed in conformity with international law.

The Holy See attributes no less importance, in the matter of guaranteeing security and good understanding among peoples, to the recognition and commitment by all the States taking part in the Conference to respect the rights of man and the fundamental freedoms (and no one will be surprised if I stress here, in particular, freedom of religion, in the wider and more precise sense of the term to the advantage of all believers) in order that there may exist, in the diversity of systems, a deep common basis. Such a recognition could be doubly beneficial. Because, on the one hand, it would ward off the danger that the failure in practice to recognize those fundamental rights will – sooner or later – bring about serious internal troubles, in some part of Europe, which may in turn, in spite of the principle of non-intervention, also prejudice the tranquility of other countries and the general equilibrium, and, on the other hand, because it would make it possible to establish a better and more confident coexistence and collaboration, on the basis of an agreement, not only theoretical, on the deep reality of man – such as the spiritual and cultural heritage of Europe – in spite of the diversities of political, economic or social Systems.

5. The Holy See, finally, is of the opinion that really to reach the aims of the Conference in the sector of security, it will be of vital interest to find, by common consent, in conformity with section 21 of the «final recommendations», concrete measures that will «make effective non-recourse to threats or to use of force» and, among others, «a method for the peaceful regulation of controversies among the participating States».

On the one side, in fact, the Holy See attributes fundamental value to the objective conditions of peace and the political will of the States with regard to the observance of the principles that govern their peaceful coexistence and their mutual and profitable collaboration. On the other side, on the basis of experiences well known to everyone, it considers that, in periods of difficulty and crisis, when a clear view of situations and consequences, or the desire for a peaceful agreement, are likely to become overclouded in the parties directly concerned, it is necessary, not to say vital, that the collectivity of European States should have appropriate means at its disposal to guarantee peace in respect for the sovereignty of the member States, of course, but also in the efficacious pursuit of a solution or compromise that will preserve the common interest in security.

6. Allow me also to point out the interest and commitment with which the Holy See proposes to collaborate in the sectors concerning cooperation in culture, education and humanitarian problems. In this field it hopes for the most open study and the widest solutions, corresponding to the expectations and aspirations of individuals and peoples and spreading at the level of citizens and families that relaxation of tension and that sense of increased security that the European States are hoping to establish among themselves.

At the beginning of these reflections I mentioned the discretion that we think we must observe at this Conference, which is dealing with many problems that lie outside the sphere of the Holy See.

But there is a field in which it has interest and specific competence, as is, in fact, universally recognized, the field of moral values. These values, no less and perhaps even more than political, military and economic values, must be taken into consideration in relations among peoples and States, if it is desired that these relations be just and peaceful: a field which, if it is familiar to the Holy See, cannot be extraneous to the deep concerns of statesmen. This is a plane, consequently on which the Holy See can meet all States. The evident sincerity of its dedication to that cause of peace, and the fact that it remains aloof from competitions of another kind which divide peoples, make this meeting naturally open, cordial and ready for collaboration. It was for this reason that the Holy See thought it could be, in some way, a faithful interpreter of concerns and aspirations common to all the participants in the Conference.

I come, Mr. President, to the conclusion of my address.

This Conference has dealt with security, with non-recourse to threats or the use of force, with peace, collaboration in various sectors, and the solution of humanitarian problems. But at the bottom of all these problems is it not possible to see a leitmotiv that recalls, in an evident way, the idea and sentiment of the brotherhood of peoples, even if politicians, accustomed rather to practical questions, have some difficulty in admitting it?

Allow me to take it up again, this hidden motive, not just on behalf of the Holy See, but also on behalf of the illustrious Representatives of the States taking part in the Conference.

Does it not re-echo the sublime commandment of brotherly love, which was announced nineteen centuries ago at the frontiers of Europe and changed the course of its history and the history of the whole world? And are we not trying, here, to draw the practical consequences of the principles it proclaimed, for the security of the continent and for real collaboration among the peoples?


**L'Osservatore Romano. Weekly Edition in English n.30 pp.5, 10.

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INTERVENTO DURANTE LA PRIMA FASE DELLA CSCE

INTERVENTO DELL'ARCIV. AGOSTINO CASAROLI***

Helsinki - Venerdì, 6 luglio 1973




Signor Presidente, vorrei unirmi, anzitutto, a quanti hanno espresso, prima di me, viva gratitudine al Governo finlandese per l’assistenza e la cordiale ospitalità offerte ai partecipanti a questa conferenza, che rimarrà iscritta negli annali d’Europa col nome di Conferenza di Helsinki.

Considero un privilegio per me avere ascoltato gli illustri Ministri degli affari esteri d’Europa, degli Stati Uniti e del Canada che hanno parlato sui problemi oggetto della nostra Conferenza.

Le loro considerazioni riflettono le esperienze, le preoccupazioni, le speranze ed i propositi dei Governi che sono responsabili, in varia misura, della vita politica, economica e sociale dei popoli europei, della loro sicurezza e del loro pacifico progresso.

In un tale contesto, e di fronte a tanti problemi, l’atteggiamento che si impone al rappresentante della Santa Sede è, senza dubbio, quello di una rispettosa discrezione.

Discrezione, tuttavia, che non può celare il profondo interesse che la Santa Sede porta a un’iniziativa, destinata verosimilmente ad inserirsi tra i grandi eventi della storia plurisecolare del «vecchio continente», così come non può diminuire la sua disponibilità a dare l’appoggio che un’iniziativa del genere giustamente merita.

La Conferenza di cui siamo protagonisti in questa prima fase, è stata laboriosamente preparata a seguito di un lungo periodo di gestazione. Talora, l’ambizione stessa dell’idea e dei suoi fini aveva perfino fatto sorgere dubbi circa la possibilità e opportunità di convocarla. Oggi essa è una realtà che attira l’attenzione dei popoli non solo d’Europa, ma del mondo intero, come rilevava il Sommo Pontefice Paolo VI quando, il 22 giugno scorso, ha annunziato la decisione della Santa Sede – la quale non è solo europea – di prendere parte a questa iniziativa. Di fatto, in virtù di ciò che l’Europa rappresenta, si tratta di un’iniziativa che interessa l’intera famiglia delle Nazioni e, in modo particolare, i Paesi che sono più strettamente legati all’Europa da ragioni geografiche o di altro genere, come i Paesi del Nord Africa che il Mediterraneo avvicina, più che non li separi, a questo continente.

Ho accennato all’«attenzione» dei popoli. Non si potrebbe parlare anche delle loro «speranze»?

Non possiamo ignorare che l’annuncio e i lavori preparatori della Conferenza sono stati accolti, talora, con una certa esitazione, o quasi con scetticismo. Reazioni che non riguardavano, veramente, gli aspetti di una cooperazione più vasta e più organica nei settori economico, commerciale, industriale, tecnico e scientifico, ma più precisamente il problema principale, fondamentale della sicurezza, quasi partendo dal presupposto che la sicurezza dell’Europa e del mondo è trattata, e deve rivolgersi altrove, oppure, come se la realtà di una tale soluzione dipenda, più che da intese politiche, dalla stabilità degli equilibri e degli accordi militari.

Credo di poter riaffermare con piacere e apertamente, in questa sede, l’apprezzamento altamente positivo che la Santa Sede nutre per questa iniziativa. È un apprezzamento che si ispira a criteri, a nostro avviso, realistici.

Il realismo induce la Santa Sede a giudicare che, nonostante le riserve formulate da qualche parte, l’Europa può fondare le proprie speranze, – se non del tutto, almeno in misura apprezzabile, e, naturalmente, nel quadro più ampio delle problematiche e delle responsabilità mondiali – sullo sforzo serio e convinto che i Governi del continente si sono impegnati a compiere per affrontare non solo i problemi della mutua cooperazione in vista di benefici comuni, ma anche quelli di una comune sicurezza, senza dimenticare che il bene stesso dell’Europa implica l’aiuto per lo sviluppo dei popoli di altri continenti che cercano di raggiungere un livello di vita sempre più degno ed elevato».

1. È indubbio che vi sono diversi gradi di sicurezza: dalla abolizione, o riduzione, dei rischi di conflitti armati, all’instaurarsi di un clima, o meglio di un rapporto di fiducia reciproca e di amicizia che consenta di considerare il presente e di guardare al futuro con un sentimento di ragionevole tranquillità.

La Santa Sede è lungi dal disconoscere la vitale importanza del primo grado, anche ridotto, della sicurezza, ma vuole sottolineare nello stesso tempo l’interesse e l’esigenza di progredire continuamente verso una sicurezza più vera e completa.

Ogni sforzo, come quello che stiamo compiendo, ogni passo in avanti in questa direzione mentre si attende e si prepara una condizione di sicurezza totale – a un tempo auspicabile e ardua da realizzarsi – sono dalla Santa Sede incoraggiati e sostenuti.

2. C’è inoltre una sicurezza che è effetto di un equilibrio di forze o di «deterrenti» diretto a scoraggiare le tentazioni o i progetti di avventure capaci di provocare il rischio di confronti armati.

La Santa Sede non ignora la portata pratica di mezzi di tal genere al fine di garantire una sicurezza comune. Ugualmente, sotto un tale angolo visuale, essa apprezza gli sforzi che «senza modificare i rapporti di equilibrio né diminuire il grado di sicurezza che ne deriva – mirino almeno a ridurre, di comune accordo, la quantità e il pericolo delle forze e degli apprestamenti armati.

Ma essa continua a giudicare e ad affermare che la sicurezza la quale riposi esclusivamente sull’equilibrio del terrore non è né sufficiente, né veramente «sicura»: e ciò per due ragioni. Anzitutto, a causa della mutabilità inerente a tali rapporti di equilibrio, per cui ciascuna delle parti interessate è portata ad accrescere il proprio margine di vantaggio e si scatenano così correlative reazioni di aumento che provocano fatalmente una escalation di spese e di perfezionamenti nei mezzi sia difensivi sia offensivi. E c’è poi il pericolo incombente che l’accumularsi dei mezzi militari e  l’accresciuta sfiducia reciproca ispirino gesti sconsiderati, suscettibili di fare precipitare la situazione.

La Santa Sede è perciò decisamente favorevole a che si cerchino altri mezzi ed altre forme idonee a garantire la sicurezza di tutti. Essa è convinta che, anziché conformarsi all’antico detto Si vis pacem, para bellum, se si vuole realmente la pace, occorre preparare la pace.

È un compito, di certo dei più complessi e difficili. Se per predisporre la guerra ognuno cerca, da solo o con alleati, di prendere proprie misure, per preparare la pace è necessario invece il concorso di tutte le parti, e non solo limitato a un atto momentaneo, ma con carattere di continuità».

Tuttavia, la difficoltà dell’impresa, lungi dall’indurre a scoraggiamento, deve anzi stimolare la volontà e la saggezza politica e giuridica di coloro che hanno la responsabilità di portarla a compimento. È un’impresa così ardua che parecchi giungono a considerarla utopistica. La Santa Sede, per parte sua – e non è la sola – giudica che l’instaurarsi tra gli Stati di rapporti che si fondino su una pace coscientemente perseguìta e fermamente difesa rappresenti l’unica alternativa valida al pericolo della distruzione di continenti e del mondo o – condizione appena meno grave – all’eventualità che i popoli debbano vivere sotto una continua minaccia e il terrore di una simile catastrofe.

In concreto, finché i rapporti tra le nazioni non consentiranno di arrestare questa corsa all’equilibrio delle forze, di cui ho appena fatto cenno, è necessario almeno impegnarsi con vigore a promuovere ogni mezzo possibile per suscitare, accrescere e consolidare la fiducia e l’interesse reciproci al mantenimento della pace e della collaborazione, in tal modo nelle relazioni pacifiche tra i popoli, al timore della guerra verrà sostituendosi gradualmente l’attaccamento alla pace.

4. In tale contesto, la Santa Sede annette particolare importanza al principio, già espresso eloquentemente in questa sede, che base della pace è la giustizia. Questo concetto può sembrare troppo astratto, quasi prestandosi a considerazioni moraleggianti o retoriche senza possibilità di grande incidenza sui problemi concreti della pace. O, da altri, lo si potrebbe considerare come un fattore di turbamento, suscettibili di alimentare fermenti di rivendicazione, di scontento, di agitazione che risulterebbero diametralmente contrari alla conservazione della pace e dell’ordine stabilito.

«Mi sia consentito di ricordate, a questo proposito, che una pace che non si basi sulla giustizia, o, peggio ancora, la contraddica, non potrà mai essere una pace vera e durevole, anche in termini di realpolitik. Di fatto, anche prescindendo da agitazioni provocate, incoraggiate e sostenute dall’esterno, lo stesso squilibrio insito in una situazione d’ingiustizia è un fattore endogeno di reazioni che tendono, alla lunga, a mettere in causa un equilibrio stabilito di dispregio di esigenze obiettive come quelle del diritto e della giustizia.

Non si tratta di una pura e semplice riflessione; è, in primo luogo, un fatto confermato dall’esperienza.

L’antico concetto agostiniano della pace come tranquillitas ordinis – tranquillità di un ordine che corrisponda all’oggettività delle esigenze etiche e giuridiche – rimane valido, non solo per i moralisti, ma anche per gli uomini di Stato. Il che equivale a dire quanto sia necessario che non si lasci sussistere in Europa nessuna situazione d’ingiustizia nelle relazioni sia tra i popoli, sia tra gli Stati.

Tutto questo spiega ugualmente l’importanza che la Santa Sede attribuisce, tra le istruzioni da darsi alle commissioni o sotto-commissioni incaricate di formulare le conclusioni finali della nostra Conferenza, a quelle che si riferiscono all’elaborazione dei principi giuridici e di etica internazionale che i Paesi d’Europa devono riconfermare ed impegnarsi solennemente ad osservare nelle reciproche relazioni. Questi principi sono il riconoscimento e il rispetto dell’uguaglianza sovrana di tutti gli Stati della loro integrità territoriale e dell’inviolabilità delle loro frontiere; il riconoscimento dell’uguaglianza dei diritti di tutti i popoli e del loro diritto a disporre di se stessi; la cooperazione tra gli Stati al di fuori di ogni interferenza negli affari interni altrui; il non ricorso alla minaccia o all’uso della forza; e, dall’altro canto, la ricerca di regolare pacificamente le controversie con la determinazione di eseguire in buona fede gli obblighi assunti in conformità col diritto internazionale».

«Non minore importanza la Santa Sede attribuisce, proprio in maniera di garanzia della sicurezza e di buona intesa tra i popoli, al riconoscimento e all’impegno di rispettare i diritti dell’uomo e le libertà fondamentali da parte di tutti gli Stati partecipanti (e nessuno si sorprenderà se sottolineo qui, in particolare, la libertà di religione, nel senso più preciso e più ampio del termine, a vantaggio di tutti i credenti, affinché possa esistere, pur nella diversità dei sistemi, una profonda base comune). Un riconoscimento del genere potrebbe essere doppiamente benefico. Perché, da un lato, esso scongiurerebbe il pericolo che il pratico disconoscimento di quei diritti fondamentali provochi, presto o tardi, in qualche parte d’Europa, gravi turbamenti interni, suscettibili, nonostante il principio del non-intervento, di pregiudicare ugualmente la tranquillità di altri Paesi e l’equilibrio generale; dall’altro, esso permetterebbe di instaurare una coesistenza ed una collaborazione migliori e più fiduciose, sulla base di un accordo, non soltanto teorico, riguardante la realtà profonda dell’uomo – così come il retaggio spirituale e culturale proprio dell’Europa – nonostante le diversità di sistemi politici, economici o sociali.

5. La Santa Sede, infine, stima che per conseguire realmente gli obiettivi della Conferenza nel settore della sicurezza, sarà di capitale interesse trovare, di comune accordo, in conformità col paragrafo 21 delle «raccomandazioni» finali, misure concrete idonee a «rendere effettivo il non ricorso alla minaccia o all’uso della forza» e, tra le altre, «un metodo di regolamento pacifico delle controversie tra Stati partecipanti».

Da una parte, infatti, la Santa Sede attribuisce un valore fondamentale alle condizioni obiettive della pace e alla volontà politica degli Stati in merito all’osservanza dei principi che reggono la loro coesistenza pacifica e la loro mutua e proficua collaborazione. Dall’altra, essa, basandosi su esperienze ben note a tutti, considera che, nei periodi di difficoltà e di crisi, quando la visione chiara delle situazioni e delle conseguenze, o la volontà di un accordo pacifico, rischiano di turbarsi nelle parti direttamente interessate, è necessario, per non dire vitale, che la collettività degli Stati europei disponga di mezzi appropriati per garantire la pace: nel rispetto della sovranità degli Stati membri, certamente, ma anche nella ricerca efficace di una soluzione o di un compromesso che preservi il comune interesse alla sicurezza.

6. Mi sia inoltre permesso di rilevare l’interesse e l’impegno con i quali la Santa Sede si propone di collaborare nei settori riguardanti la cooperazione nella cultura, nell’educazione e per i problemi umanitari, circa i quali essa auspica lo studio più aperto e le soluzioni più ampie, idonee a corrispondere alle aspettative e aspirazioni degli individui e dei popoli e a far diffondere a livello dei cittadini e delle famiglie quella distensione e quel senso di accresciuta sicurezza che gli Stati europei auspicano di instaurare tra loro».

Ho accennato, all’inizio delle presenti riflessioni, alla discrezione che pensiamo di dover osservare in questa Conferenza, che si occupa di molteplici problemi i quali esorbitano dalla competenza della Santa Sede.

Ma c’è un campo nel quale interesse e competenza specifica le appartengono e, di fatto, le sono universalmente riconosciuti, il campo dei valori morali che, non meno e forse anche più dei valori politici, militari ed economici, devono essere presi in considerazione nelle relazioni tra i popoli e gli Stati, se si vuole che tali relazioni siano giuste e pacifiche. Un campo che, se per la Santa Sede è familiare, non può neppure essere estraneo alle preoccupazioni profonde degli uomini di Stato. È un piano sul quale, per conseguenza, la Santa Sede può incontrarsi con tutti gli Stati. La sincerità evidente della sua dedizione alla causa della pace, e il fatto che essa si mantenga estranea a competizioni di altro genere che dividono i popoli rendono tale incontro naturalmente aperto, cordiale e pronto alla collaborazione. È per questo che la Santa Sede ha creduto di poter essere, in un qualche modo, interprete fedele di preoccupazioni e di aspirazioni comuni a tutti i partecipanti alla conferenza.

Vengo, signor Presidente, alla conclusione del mio intervento. Si è trattato, in questo consesso, di sicurezza, di non-ricorso alla minaccia o all’uso della forza, di pace, di collaborazione in vari settori, di soluzione di problemi umanitari. Ma, al fondo di tutti questi problemi, non è forse possibile scorgere un leit-motiv che richiama, in modo evidente, l’idea e il sentimento della fraternità tra i popoli, ancorché gli uomini politici, avvezzi piuttosto a questioni di ordine pratico, abbiano forse qualche difficoltà ad ammetterlo?

Mi si consenta di riprenderlo, questo motivo nascosto, non solo in nome della Santa Sede, ma anche in nome degli illustri rappresentanti degli Stati che partecipano alla Conferenza.

Non vi risuona l’eco del sublime comandamento dell’amore fraterno, che fu annunciato diciannove secoli fa ai confini d’Europa e sconvolse il corso della sua storia e della storia di tutto il mondo proclamando i principi di cui ci sforziamo di trarre, in questa sede, le conseguenze pratiche per la sicurezza del continente e per un’autentica collaborazione tra i popoli? La ringrazio, signor Presidente .


***RULLI G., Per un’Europa senza frontiere. Da Yalta a Helsinki, Adnkronos, Roma, 1985 p.51-58.

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Mgr Agostino CASAROLI

Intervention durant la première phase de la CSCE****

Helsinki, Vendredi 6 juillet 1973

 

 

Señor Presidente:

En primer lugar, quisiera unirme a cuantos han expresado, antes de mí, su vivo agradecimiento al Gobierno finlandés por la ayuda y la cordial hospitalidad ofrecidas a los participantes en esta Conferencia, que permanecerá inscrita en los anales de Europa con el nombre de "Conferencia de Helsinki".

Considero un privilegio haber escuchado a los ilustres ministros de Asuntos Exteriores de Europa, Estados Unidos y Canadá, que han hablado sobre los problemas que constituyen el objeto de nuestra Conferencia.

Sus consideraciones reflejan las experiencias, preocupaciones, esperanzas y propósitos de los Gobiernos que son responsables, en diversa medida, de la vida política, económica y social de los pueblos europeos, de su seguridad y de su progreso pacífico.

En tal contexto y frente a tantos problemas, la actitud que se impone al Representante de la Santa Sede es, sin duda, una actitud de respetuosa discreción. Discreción que, sin embargo, no puede ocultar el profundo interés que la Santa Sede tiene ante una iniciativa destinada, probablemente, a inserirse entre los grandes acontecimientos de la historia plurisecular del «viejo continente», así como, tampoco puede disminuir su disponibilidad a dar el apoyo que una iniciativa de este tipo justamente merece.

La Conferencia de la que somos protagonistas en esta primera fase, ha sido preparada fatigosamente después de un largo período de gestación. En un cierto momento, la ambición misma de la idea y de sus fines había llegado a hacer surgir dudas sobre la posibilidad y oportunidad de convocarla. Hoy es una realidad que atrae la atención de los pueblos, no sólo de Europa, sino del mundo entero, como hacía notar el Sumo Pontífice Pablo VI cuando, el 22 del pasado junio, anunció la decisión de la Santa Sede – la cual no es solamente europea – e tomar parte en esta iniciativa. De hecho, en virtud de lo que Europa representa, se trata de una iniciativa que afecta a la entera familia de las naciones y, en modo especial, a los países que están ligados más estrechamente con Europa por razones geográficas o de otro tipo, como los países nordafricanos a quienes el Mediterráneo acerca, más que separa, a este continente.

He hecho alusión a la «expectación» de los pueblos. ¿No se podría hablar también de sus "esperanzas"?

No podemos ignorar que el anuncio y los trabajos preparatorios de la Conferencia han sido recibidos, a veces, con una cierta hesitación o casi con escepticismo. Reacciones éstas que no se dirigían, en realidad, a los aspectos de una cooperación más amplia y orgánica en los sectores económicos, comerciales, industriales, técnicos y científicos, sino más concretamente al problema principal, fundamental, de la seguridad, como si se partiese del presupuesto que la seguridad europea o del mundo debe tratarse y resolverse en algún otro sitio, o bien, como si la realidad de tal solución dependiera, más que de acuerdos políticos, de la estabilidad de equilibrios y de los acuerdos militares.

Creo poder ratificar abiertamente, en esta sede, el aprecio altamente positivo que la Santa Sede nutre por esta iniciativa. Es un aprecio que se inspira, a nuestro parecer, en criterios realistas.

El sentido de la realidad lleva a la Santa Sede a juzgar que, no obstante las reservas formuladas por algún sector, Europa puede fundar sus propias esperanzas – si no del todo, al menos en una medida apreciable y, naturalmente, en el marco más amplio de la problemática y responsabilidad mundiales – sobre el esfuerzo serie y convencido que los Gobiernos del continente se han comprometido a cumplir, para afrontar no sólo los problemas de la mutua cooperación en vista a beneficios comunes, sino también los de una seguridad común, sin olvidar que el bien mismo de Europa implica la ayuda para el desarrollo de otros continentes que tratan de alcanzar un nivel de vida siempre más digno y elevado.

1. Es indudable que existen diversos grados de seguridad: desde la abolición, o reducción, de los riesgos de conflictos armados, a la instauración de un clima, o mejor, de una relación de confianza recíproca y de amistad, que consienta considerar el presente y mirar al futuro con un sentimiento de tranquilidad razonable.

La Santa Sede está lejos de ignorar la vital importancia del primer grado, aunque reducido, de la seguridad, pero quiere subrayar al mismo tiempo el interés y la exigencia de progresar continuamente hacia una seguridad más verdadera y completa.;

Todo esfuerzo, como éste que estamos haciendo, todo paso adelante en esta dirección serán fomentados y sostenidos por la Santa Sede, mientras se espera y se prepara una condición de seguridad total, a la vez deseable y difícil de realizar.

2. Existe, además, una seguridad que es efecto de un equilibrio de fuerzas o de «detergentes», dirigido a desanimar las tentaciones y proyectos de aventuras capaces de provocar el riesgo de enfrentamientos armados.

La Santa Sede no ignora la importancia práctica de medios de este tipo para garantizar una seguridad común. Igualmente, desde este punto de vista, ella aprecia los esfuerzos que – sin modificar las relaciones de equilibrio ni disminuir el grado de seguridad que se deriva de ellas – tengan como fin, al menos, reducir, de común acuerdo, la cantidad y peligro de las fuerzas y de los preparativos armados.;

Pero la Santa Sede continúa pensando y afirmando que una seguridad, que se base exclusivamente sobre el equilibrio del terror, no es ni suficiente ni verdaderamente «segura». Y esto por dos razones. En primer lugar, a causa de la mutabilidad inherente a tales relaciones de equilibrio, por la cual cada una de las partes interesadas se ve arrastrada a aumentar el propio margen de ventaja y se desencadenan así reacciones correlativas de aumento que provocan fatalmente una «escalation» de gastos y perfeccionamientos en los medios tanto defensivos como ofensivos. Y existe, además, el peligro amenazador de que la acumulación de medios militares y la creciente desconfianza recíproca inspiren gestos irresponsables, capaces de hacer precipitar la situación.

La Santa Sede es, por tanto, decididamente favorable a que se busquen otros medios y otras formas aptas para garantizar la seguridad de todos. Está convencida de que, en vez de conformarse al dicho antiguo, si vis pacem, para bellum, es necesario preparar la paz si se quiere realmente la paz.

Es, ciertamente, una tarea de las más complejas y difíciles. Si para disponer la guerra cada uno trata, solo o con aliados, de tomar las medidas propias; para preparar la paz, es necesario, por el contrario, el concurso de todas las partes y, no sólo limitado a una acción momentánea, sino con carácter de continuidad.

Con todo, la dificultad de la empresa, lejos de inducir al desaliento, debe, más bien, estimular la voluntad y la sabiduría política y jurídica de quienes tienen la responsabilidad de llevarla a cabo. Es una empresa tan ardua que algunos llegan a considerarla utópica. La Santa Sede, por su parte – y no se encuentra sola –, juzga que la instauración entre los Estados de relaciones que se funden sobre una paz conscientemente buscada y firmemente defendida representa la única alternativa válida contra el peligro de la destrucción de continentes y del mundo o – situación apenas menos grave – contra la eventualidad de que los pueblos deban vivir bajo una continua amenaza y el terror de una catástrofe semejante.

Concretamente, mientras las relaciones entre las naciones no permitan detener esta carrera hacia el equilibrio de fuerzas, al que he aludido hace poco, será necesario, al menos, comprometerse con vigor a promover todo medio posible para suscitar, acrecentar y consolidar la confianza y el interés recíprocos en el mantenimiento de la paz y de la colaboración. De este modo, en las relaciones pacíficas entre los pueblos, el temor de la guerra irá dejando paso gradualmente a la adhesión a la paz.

4. En este contexto, la Santa Sede atribuye especial importancia al principio de que la base de la paz es la justicia. Esta idea puede parecer demasiado abstracta, como si se prestase a consideraciones moralizantes o retóricas, sin posibilidad de un influjo grande en los problemas concretos de la paz. Otros la podrían considerar como un factor de perturbación, capaz de alimentar fermentos de reivindicación, de descontento, de agitación, que obtendría resultados diametralmente opuestos a la conservación de la paz y del orden establecido.

Permítaseme recordar, a propósito de este tema, que una paz que no se base sobre la justicia o, aún peor, la contradiga, no podrá ser jamás una paz verdadera y permanente, ni siquiera en términos de «Realpolitik». De hecho, aun prescindiendo de agitaciones provocadas, fomentadas o sostenidas por el exterior, el mismo equilibrio inherente en una situación de injusticia es un factor endógeno de reacciones que tienden, a la larga, a poner en tela de juicio un equilibrio establecido con el desprecio de exigencias objetivas como las del derecho y la justicia.

No se trata de una pura y simple reflexión. Es, en primer lugar, un hecho de experiencia confirmado.

El antiguo concepto agustiniano de la paz como tranquillitas ordinis – tranquilidad de un orden que corresponda a la objetividad de las exigencias étnicas y jurídicas – sigue siendo válido, no sólo para los moralistas, sino también para los hombres de Estado. Lo cual equivale a decir en qué manera es necesario que no se permita subsistir en Europa ninguna situación de injusticia, sea en las relaciones entre los pueblos como entre los Estados.

Todo esto explica, igualmente, la importancia que la Santa Sede atribuye, entre las instrucciones que deberán darse a las comisiones y subcomisiones encargadas de formular las conclusiones finales de nuestra Conferencia, a las que se refieren a la elaboración de los principios jurídicos y de ética internacional, que los países de Europa deben confirmar de nuevo y comprometerse solemnemente a observar en sus relaciones recíprocas. Estos principios son el reconocimiento y respeto de la igualdad soberana de todos los Estados y de su integridad territorial, el reconocimiento de la igualdad de los derechos de todos los pueblos y el derecho de autodeterminación, la cooperación entre los Estados excluyendo toda interferencia en los asuntos internos ajenos, el no recurrir a la amenaza o a uso de la fuerza, y, por otro lado, la búsqueda de regular pacíficamente las controversias con la determinación. de atenerse de buena fe a las obligaciones asumidas en conformidad con el derecho internacional.

La Santa Sede atribuye no menor importancia, precisamente en materia de comprensión entre los pueblos, al reconocimiento y al compromiso de respetar los derechos del hombre y las libertades fundamentales por parte de todos los Estados participantes – y nadie se sorprenderá si subrayo aquí, de modo especial, la libertad de religión, en el sentido más preciso y más amplio del término en beneficio de todos los creyentes –, para que pueda existir, aun en la diversidad de sistemas, una profunda base común. Un reconocimiento de este tipo podría ser doblemente benéfico. Porque, por un lado, conjuraría el peligro de que el desconocimiento práctico de tales derechos fundamentales provoque, pronto o tarde, en alguna parte de Europa, graves perturbaciones internas, capaces, no obstante el principio de la no intervención, de amenazar igualmente la tranquilidad de otros países y el equilibrio general. Por otro lado, ese reconocimiento permitiría instaurar una coexistencia y una colaboración mejores y más confiadas, sobre las bases de un acuerdo, no sólo teórico, que mirara a la realidad profunda del hombre – así como a la herencia espiritual y cultural propia de Europa –, no obstante la diversidad de sistemas políticos, económicos o sociales.

La Santa Sede estima, por fin, que para alcanzar realmente los objetivos de la Conferencia en el sector de la seguridad, será de interés capital encontrar, de común acuerdo, en conformidad con el párrafo 21 de las «recomendaciones finales», medidas concretas apropiadas para «hacer efectivo el no recurrir a la amenaza o al uso de la fuerza» y, entre otras, es un método de regulación pacífica de las controversias entre Estados participantes».

Por una parte, efectivamente, la Santa Sede atribuye un valor fundamental a las condiciones objetivas de la paz y a la voluntad política de los Estados en mérito a la observancia de los principios que rigen su coexistencia pacífica y su mutua y provechosa colaboración. Por otra parte, la Santa Sede, basándose en experiencias bien conocidas de todos, considera que, en los períodos de dificultad y de crisis, cuando la visión clara de las situaciones y de sus consecuencias, o la voluntad de un acuerdo pacífico, corren el riesg3 de turbarse en las partes interesadas, es necesario, por no decir vital, que la colectividad de los Estados europeos disponga de medios adecuados para garantizar la paz: con el respeto de la soberanía de los Estados miembros, ciertamente, pero también con la búsqueda eficaz de una solución o de un arreglo que preserve el interés común en la seguridad.

5. Permítaseme, aún, poner de relieve el interés y la dedicación con que la Santa Sede se propone colaborar en los sectores relativos a la cooperación a la cultura, a la educación y a los problemas humanitarios, sobre los cuales desea el más abierto estudio y las soluciones más amplias, aptas para responder a las expectativas y aspiraciones de los individuos y de los pueblos, y en hacer difundir a nivel de los ciudadanos y de las familias aquella distensión y aquel sentido de creciente seguridad, que los Estados europeos desean establecer entre sí.

He hecho alusión, al comienzo de las reflexiones presentes, a la discreción que creernos deber observar en esta Conferencia, que se ocupa de muchos problemas que salen fuera de la competencia de la Santa Sede.

Pero existe un campo en el cual el interés y la competencia específica, le pertenecen y, de hecho, le son reconocidos universalmente, el campo de los valores morales que, no menos y quizá más que los valores políticos, militares y económicos, deben ser tenidos en consideración en las relaciones entre los pueblos y los Estados, si se quiere que tales relaciones sean justas y pacíficas. Un campo que, si para la Santa Sede es familiar, no puede ser tampoco ajeno a las preocupaciones profundas de los hombres de Estado. Es un piano en el cual la Santa Sede puede, consecuentemente, encontrarse con todos los Estados. La evidente sinceridad de su dedicación a la causa de la paz, y el hecho de que ella se mantenga ajena a competiciones de otro tipo que dividen a los pueblos, hacen que tal encuentro sea naturalmente abierto, cordial y pronto a la colaboración. Por esto, la Santa Sede ha creído poder ser, en cierta manera, un intérprete fiel de preocupaciones y de aspiraciones comunes a todos los participantes en la Conferencia.

Llego, señor Presidente, a la conclusión de mi intervención.

Se ha tratado en esta asamblea de seguridad, de no recurrir a la amenaza o al uso de la fuerza, se ha tratado sobre la paz, la colaboración en varios sectores, sobre soluciones de problemas humanitarios. Pero, en el fondo de todos estos problemas, ¿no es, quizá, posible discernir un leit-motiv que trae a la memoria, de manera evidente, la idea y el sentimiento de la fraternidad entre los pueblos, si bien los hombres políticos, habituados, más bien, a problemas de orden práctico, sientan, quizá, alguna dificultad en admitirlo?

Permítaseme reasumir este motivo oculto, no sólo en nombre de la Santa Sede, sino también en nombre de los ilustres Representantes de los Estados que participan en la Conferencia.

¿No os resuena el eco del sublime mandamiento del amor fraterno, que fue anunciado hace diecinueve siglos en los confines de Europa y cambió radicalmente el curso de su historia y de la historia de todo el mundo, proclamando los principios cuyas consecuencias prácticas para la seguridad del continente y para una auténtica colaboración entre los pueblos estamos esforzándonos por sacar en esta asamblea?



****L'Osservatore Romano. Edición semanal en lengua española n°28 p.2, 8.

 

 

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