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Mgr Renato R. MARTINO

Intervention à la VIe Conférence régionale des Commissions nationales européennes pour l’UNESCO*

Bucarest, 3-9 mai 1972



De l’étude des documents préparatoires, il ressort que le but principal de cette Conférence est d’aider 1’UNESCO à réaliser ses programmes, tant dans les pays respectifs où opèrent les Commissions Nationales que dans les pays en voie de développement, au moyen d’une collaboration appropriée.

Les initiatives prises jusqu’ici et les projets d’action à venir auxquels se réfèrent les rapports témoignent que beaucoup a été fait mats qu’il reste encore beaucoup plus a faire.

Le Saint-Siège est convaincu de l’importance capitale du travail que réalise l’UNESCO dans le monde et, pour ce motif, suit de près ses activités moyennant la présence d’un Observateur Permanent auprès du siège parisien de l’Organisation. Il envoie des observateurs aux diverses Conférences et Réunions mondiales et régionales, organisées dans le cadre de son programme; il participe aux initiatives promues par l’organisation, comme par exemple l’Année Internationale de l’Education et l’Année Internationale du Livre; il adhère, dans la mesure de ses possibilités, aux Conventions établies par l’UNESCO et encourage les Organisations Internationales Catholiques à collaborer avec cette dernière: elles sont en effet nombreuses à bénéficier auprès d’elle du statut d’Organisation non gouvernementale.

Le fait qu’aujourd’hui le Saint-Siège envoie un observateur à une Conférence européenne confirme l’intérêt constant que les Pontifes romains – et spécialement Pie XII, Jean XXIII et Paul VI – ont manifesté pour la coopération entre les nations européennes au service de la paix et surtout de ce développement qui est avant tout le développement de l’homme. Le même intérêt est porté à l’extension de leur action concertée aux peuples en marche vers leur propre promotion, dans l’harmonie de leur histoire et de leur culture propres.

En tous les cas, les relations entre l’Europe et les autres pays en vue de l’obtention d’une paix juste et authentique, doivent être fondées sur l’égalité et la réciprocité. «La création d’une Europe unie et pacifiée, disait Paul VI, en recevant, en septembre 1965, les membres du Centre d’Information et d’Etudes de la Jeune Europe, est un idéal extrêmement beau et important, digne d’une nouvelle génération qui a su tirer d’utiles leçons des tragiques expériences des dernières guerres. Il répond à une vision de l’actuel moment historique où les intérêts des peuples sont étroitement interdépendants. Il est pleinement conforme à la conception chrétienne de la société humaine, qui tend à faire du monde une seule famille de peuples frères» (Doc. Cath. tome LXII, 1965, col. 1667-1668).

Ce sont les exigences mêmes de son ministère qui sollicitent l’appui et le soutien qu’offre l’Eglise Catholique à cet idéal: «Notre ministère – expliquait encore Paul VI dans une audience en avril 1965 – Nous fait un devoir de promouvoir et d’encourager tout ce qui peut contribuer à abaisser les barrières entre les hommes et les nations, et les amener à une fraternelle entente. Et si ce devoir est d’une portée universelle, il s’applique d’abord aux groupes de nations qu’une communauté historique de destin a rapprochés et qu’une affinité de traditions invite de façon plus spéciale à fraterniser» (Doc, Cath. tome LXII, 1965, col 771).

Le Saint-Siège estime donc que la mission de l’Europe n’est pas encore terminée et que le monde a encore besoin d’elle. Par contre «les maux de l’Europe sont les maux du monde et sa division spirituelle reste encore la cause principale de malaises dont est affligée une grande partie de l’humanité» (Doc. Cath. tome LXII, 1965, col. 1670).

Le point 9 de l’Ordre du Jour prévoit l’étude de l’action des Commissions nationales en faveur des grands objectifs de l’UNESCO: la paix, les droits de l’homme et le développement.

Les trois rapports consacrés à ce sujet démontrent comment est conçu le problème de la paix qui, de nos jours, est Inséparable du respect des Droits de l’Homme et de la promotion du Développement à tous les niveaux.

Aux délégués ici présents qui se dévouent à l’amélioration de l’intelligence et du respect de ces devoirs particulièrement pressants pour les nations européennes, je désire porter le salut chaleureux et les vœux du Saint-Siège, Il réaffirme, en cette circonstance, sa disponibilité et son désir de concourir aux initiatives des Organisations Internationales tendant à renforcer en Europe et dans le monde la compréhension mutuelle et la paix; il renouvelle le souhait que «tous soutiennent et estiment le rôle des organismes qui ont été créés pour unir les nations dans une collaboration franche et réciproque, pour empêcher les guerres et prévenir les conflits..., pour faire progresser la confiance et l’expression du Droit International... »(Doc. Cath. tome LXII, 1965, col 133).

Cette disponibilité est illustrée par la conduite, je dirais, quotidienne du Saint-Siège et des Papes, en faveur de la paix, du respect des Droits de l’Homme et de sa promotion.

L’action du Saint-Siège se déroule sur le plan des consciences, par voie de persuasion, soit à travers les canaux de l’opinion publique, soit à travers la voie diplomatique, soit par la présence de ses représentants aux assemblées tenues par les Organisations Internationales.

L’appui solennellement donné par le Saint-Siège à la Charte Universelle des Droits de l’Homme; le soutien et l’encouragement apportés aux initiatives en faveur du désarmement; sa signature au bas de telle ou telle Convention, comme par exemple la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale de 1963; ses recommandations en faveur de la ratification de certains Traités, sont autant d’exemples de cette action indirecte par rapport au Droit, international ou national. Les Papes insistent souvent sur la nécessité de ces reconnaissances ou de ces applications effectives de l’égalité de tous devant la loi: «Cette égalité réclame de la société civile une reconnaissance toujours plus explicite des droits essentiels de tout être humain» (Paul VI, Message «Africae Terrarum», à la hiérarchie et aux peuples d’Afrique, 29 Octobre 1967, -Doc. Cath. tome LXIV, 1967, col. 1945).

Pour ne pas en rester aux seules recommandations et pour engager publiquement une action, Paul VI a décidé en particulier d’instituer la «Journée Mondiale de la Paix» dont la célébration coïncide avec le premier jour de l’année. Le thème de la Journée de 1969 est assez significatif par son seul énoncé: «Les Droits de l’Homme, chemin vers la Paix». Ses messages annuels à l’occasion de cette manifestation tendent à l’éducation des consciences pour le rejet de la guerre et l’édification de la paix afin qu’«à l’axiome qui veut que la paix résulte de l’équilibre des armements, on substitue le principe que la vraie paix ne peut s’édifier que dans la confiance mutuelle» (Encyclique Pacem in Terris, n. 113).

S’agissant des Droits de l’Homme, il semble important de souligner les aspects indiqués dans les documents préparatoires au sujet du respect des Droits culturels, sanction­nés par les articles 26 n. 1 et 27 n. 1 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, droits qui englobent celui à l’instruction et celui à la participation à la vie culturelle. On ne devrait pas ignorer le paragraphe 3 de ce même article 26 qui sanctionne le droit prioritaire des parents de choisir le genre d’instruction à donner à leurs enfants.

La lutte contre l’analphabétisme est aussi l’une des préoccupations de l’Eglise Catholique.

A propos de la défense de la liberté de «chercher, recevoir et répandre informations et idées par tous les moyens et sans considération de frontière» (art, 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme), il ne sera pas inutile de relever l’importance de cet aspect des Droits de l’homme avec sa conséquence logique qui est la libre circulation des livres entre tous les pays, soutenue par la Charte du Livre. Il serait à souhaiter qu’en cette Année Internationale du Livre, à laquelle le Saint-Siège a volontiers accordé son appui, s’abaissent les barrières qui interdisent as libre transmission, alors qu’il est l’instrument par excellence de la compréhension internationale: «Les guerres prennent naissance dans l’esprit des hommes» déclare l’Acte constitutif de l’UNESCO, «c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix».

Faut-il enfin rappeler ici que l’un des points majeurs de la stratégie arrêtée par les Nations Unies pour la deuxième Décennie du Développement est la mobilisation de l’opinion publique. Bien peu a été fait, sauf en de rares pays. C’est pourtant l’opinion publique qui demeure le meilleur stimulant des actions gouvernementales. D’une transformation des mentalités pour les ouvrir à une solidarité planétaire et rejeter, chez les nantis, l’égoïsme des appétits croissants de consommation, seront les premiers bénéficiaires les peuples qui auront su se grandir en se dépassant. Il n’échappe à personne, en cette heure difficile de crise de la jeunesse, que son mal est essentiellement et précisément dans la disparition de ces exigences d’une civilisation de l’Etre au profit des facilités d’une civilisation du seul Avoir.


*L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.21 p.11.

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Address at the 6th Regional Conference of the European National Commissions for UNESCO**

Bucharest, 3-9 May 1972



A study of the preparatory documents shows that the main purpose of this Conference is to help UNESCO to implement its programmes, both in the countries in which the National Commissions operate and in the developing countries, by means of an appropriate collaboration.

The initiatives taken so far and the plans for future action to which the reports refer, testify that a great deal has been done but that a great deal more remains to be done.

The Holy See is convinced of the vital importance of UNESCO’s work in the world and, for this reason, follows its actions closely by means of the presence of a Permanent Observer at the headquarters of the Organization in Paris. It sends Observers to the different Conferences and World and Regional Meetings organized in the framework of its programme; it takes part in the initiatives promoted by the Organization, such as, for example, the International Education Year and the International Book Year; it supports the Conventions established by UNESCO, as far as feasible within its possibilities, and encourages Catholic International Organizations to collaborate with it. Many of them, in fact, enjoy the status of non-Governmental Organizations with UNESCO.

The fact that today the Holy See sends an Observer to a European Conference confirms the constant interest that the Roman Pontiffs – and especially Pius XII, John XXIII and Paul VI – have manifested in cooperation among European Nations in the service of peace and above all of development understood particularly as the development of man. The same interest is taken, in the extension of their concerted action to the peoples moving towards their own promotion, in the harmony of their own history and culture.

In any case, if a just and real peace is to be obtained, the relations between Europe and other countries must be based on equality and reciprocity. «The creation of a united, peaceful Europe, Paul VI said, receiving, in September 1965, the members of the Information and Study Centre of Young Europe, is an extremely noble and important ideal, worthy of a new generation that has drawn useful lessons from the tragic experiences of the last wars. It corresponds to a view of the present historical moment, in which the interests of peoples are closely interdependent. It is fully in conformity with the Christian conception of human society, which aims at making the world one family of peoples that are brothers» (Doc. Cath. tome LXII, 1965, col. 1667-1668).

It is the very requirements of her ministry that urge the Catholic Church to support and sustain this ideal. «Our ministry», Paul VI explained again at an audience in April 1965 «makes it a duty for us to promote and encourage everything that can contribute to pull down the barriers between men and Nations, and lead them to brotherly understanding. And if this duty is a universal one, it applies in the first place to the groups of Nations that a common historical destiny has brought closer together and that an affinity of traditions invites more especially to brotherly contact with one another»(Doc. Catch. Tome, 1965, col. 771).

The Holy See is of the opinion; therefore, that Europe's mission is not yet completed and that the world still needs it. «The evils of Europe», on the other hand, «are the evils of the world and its spiritual division is still the main cause of the troubles with which a large part of humanity is afflicted» (Doc. Cath. tome LXII, 1965, col. 1670).

Point 9 on the Agenda deals with study of the action of the National Commissions in favour of the great aims of UNESCO: peace, the rights of man and development.

The three reports devoted to this subject show how the problem of peace is conceived: in our days it is inseparable from respect for the Rights of Man and the promotion of Development at all levels.

I wish to bring the warm greeting and the best wishes of the Holy See to the Delegates present here, dedicated to improving understanding and respect for these duties, which are particularly imperative for European Nations. It reaffirms, in this circumstance, its availability and desire to cooperate in the initiatives of the International Organizations aiming at strengthening mutual comprehension and peace in Europe and in the world; it renews the wish that «everyone will sustain and esteem the role of the organisms that have been created to unite the Nations in sincere, mutual collaboration, to prevent wars and avoid conflicts... to increase trust in, and the expression of, International Law...» (Doc. Cath. tome LXII, 1965, col. 133).

The availability is illustrated by the action, I would say the daily action of the Holy See and the Popes, in favour of peace, respect for the Rights of Man and his promotion.

The action of the Holy See takes place on the plane of consciences, by persuasion, either through the channels of public opinion, or through diplomatic channels, or by the presence of its representatives at the assemblies held by the International Organizations.

The support solemnly given by the Holy See to the Universal Charter of the Rights of man; its backing and encouragement of initiatives in favour of disarmament; its signature of this or that Convention, as for example the Convention on the Elimination of all Forms of Racial Discrimination in 1963; its recommendations in favour of the ratification of certain Treaties, are so many examples of this indirect action with regard to law, international or national. The Popes often emphasize the necessity of these recognitions or of these effective applications of the equality of all before the law: «This equality demands from civil society a more and more explicit recognition of the essential rights of every human being» (Paul VI, Message «Africae Terrarum», to the hierarchy and peoples of Africa, 29 October 1967, Doc. Cath. tome LXIV, 1967, col. 1945).

In order to go beyond mere recommendations and to undertake an action publicly, Paul VI decided in particular to institute «World Peace Day», the celebration of which coincides with the first day of the year. The subject of the 1969 Day is significant enough in itself: «The Rights of Man, the Way to Peace». His annual messages on the occasion of this manifestation aim at the education of consciences for the rejection of war and the building up of peace in order that the axiom according to which peace is the result of the balance of armaments may be replaced by the principle that real peace can be built up only in mutual trust». (Encyclical Pacem in terris, n, 113).

It seems important, since it is a question of the Rights of Man, to stress the aspects indicated in the preparatory documents with regard to respect for cultural rights, sanctioned by articles 26 n. 1 and 27 n. 1 of the Universal Declaration of the Rights of Man, rights which include the right to education and the right to participation in cultural life. Nor should we ignore paragraph 3 of the same article 26, which sanctions the priority right of parents to choose the kind of education to give their children.

The struggle against illiteracy is also one of the concerns of the Catholic Church.

In connection with defence of the freedom to «seek, receive and spread information and ideas by all means and regardless of frontiers» (art. 19 of the Universal Declaration of the Rights of Man), it will be useful to point out the importance of this aspect of the Rights of Man, with its logical consequence which is the free circulation of books among all countries, upheld by the Book Charter. It would be desirable during this International Book Year, to which the Holy See has given its support willingly, that the barriers that prevent its free circulation should be Moved, since the book is the instrument of international understanding: «Wars have their origin in the minds of men», the Document that set up UNESCO declared; «so it is in the minds of men that the defences of peace must be raised».

Finally, it should be recalled here that one of the major points in the strategy adopted by the United Nations for the second Development Decade is the mobilization of public opinion. Very little has been done, except in rare countries. It is public opinion, however, that remains the best stimulus to Government action. The first to benefit from a transformation of mentalities, opening them up to a worldwide solidarity and rejecting the selfishness of the growing appetite for consumption in the well-to-do countries, will be the peoples that have succeeded in rising above themselves. It is clear to everyone, at this difficult hour of the crisis of youth, that what these young people are suffering from is essentially and precisely the disappearance of the demands of a civilization of «Being» for the sake of the facilities of a civilization of mere «Having».


**L'Osservatore Romano. Weekly Edition in English n.21 p.8.

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INTERVENTO ALLA VI CONFERENZA REGIONALE DELLE
COMMISSIONI NAZIONALI EUROPEE PER L' UNESCO
***

DISCORSO DI MONS. RENATO MARTINO

Bucarest, 3-9 maggio 1972

 

 

Dallo studio dei documenti preparatori si desume che lo scopo principale di questa conferenza consiste nell’aiutare l’UNESCO a realizzare i suoi programmi, sia nei Paesi dove operano le Commissioni nazionali, sia nei Paesi in via di sviluppo, attraverso una collaborazione appropriata.

Le iniziative prese fino a questo momento e i progetti ai quali si riferiscono i rapporti, testimoniano che se molte cose sono state realizzate, molto altre restano ancora da fare.

La Santa Sede è convinta dell’importanza capitale dei lavori che l’UNESCO realizza nel mondo e, per questo motivo, segue attivamente con un Osservatore Permanente presso la Sede, l’attività dell’Organizzazione. Invia osservatori alla diverse Conferenze e Riunioni mondiali e regionali organizzate del quadro del suo programma; partecipa alle iniziative promosse dall’Organizzazione, come per esempio l’Anno Internazionale dell’Educazione e l’Anno Internazionale del Libro; aderisce, nella misura delle sue possibilità, alle Convenzioni stabilite dall’UNESCO ed incoraggia le Organizzazioni Nazionali Cattoliche a collaborare con quest’ultima: numerose di esse beneficiano dello status di «Organizzazioni non governative» presso l’UNESCO.

Il fatto che oggi la Santa Sede invii un Osservatore a una Conferenza europea conferma l’interesse costante che i romani Pontefici, – e in particolare Pio XII, Giovanni XXIII e Paolo VI – hanno manifestato per la cooperazione tra le Nazioni europee al servizio della pace e soprattutto dello sviluppo inteso come progresso dell’uomo. Lo stesso interesse è rivolto all’estensione della loro azione concertata verso i popoli in marcia per la propria promozione, nell’armonia della loro storia e della loro propria cultura.

In ogni caso, le relazioni tra l’Europa e gli altri Paesi devono, per ottenere una pace giusta ed autentica, essere fondate sull’uguaglianza e la reciprocità. «La creazione d’una Europa unita e pacifica – disse Paolo VI ricevendo nel settembre del 1965 i membri del Centro d’Informazione e di Studio della «Giovane Europa» – è un ideale estremamente bello ed importante, degno di una nuova generazione, che ha saputo trarre un’utile lezione dalle tragiche esperienze dell’ultima guerra. Risponde ad una visione dell’attuale momento storico nel quale gli interessi dei popoli sono strettamente interdipendenti. E’ pienamente conforme alla concezione cristiana della società umana, che tende a fare del mondo una sola famiglia di popoli fratelli» (Doc. Cath., vol, LXII, 1965, col. 1667-11911.

Le esigenze stesse del suo ministero sollecitano l’appoggio ed il sostegno che la Chiesa Cattolica offre a questo ideale: «Il nostro ministero – dice ancora Paolo VI in un’udienza dell’aprile del 1965 – si fa un dovere dl promuovere e incoraggiare tutto ciò che può contribuire ad abbassare le barriere tra gli uomini e le Nazioni, ed animarle di una fraterna intesa. Questo dovere è di una portata universale, s’applica anzitutto ai gruppi di Nazioni che un comune destino storico ha avvicinato che una affinità di tradizioni invita, in un modo del tutto speciale, a fraternizzare» (Doc. Cath. vol. LXII, 1965. col. 771).

La Sante Sede pensa inoltre che la missione dell’Europa non è ancora terminata e che il mondo ha ancora bisogno di essa. Al contrario «i mali dell’Europa sono i mali del mondo e la sua divisione spirituale resta ancora la causa principale del malessere di cui è afflitta una gran parte dell’umanità»(Doc. Cath. vol. LXII, 1965, col. 1670).

Il punto 9 dell’ordine del giorno prevede lo studio dell’azione delle Commissioni nazionali in favore dei grandi obiettivi dell’UNESCO: la pace, i diritti dell’uomo e lo sviluppo.

I tre rapporti dedicati a questo soggetto dimostrano come è avvertito il problema della pace che, in questo nostro tempo, è inseparabile dal rispetto dei Diritti dell’Uomo e dalla promozione dello sviluppo a tutti i livelli.

Ai delegati qui presenti che si dedicano allo sviluppo del pensiero e al rispetto di questi doveri particolarmente pressanti per le Nazioni europee, desidero portare il caloroso saluto e gli auguri dello Santa Sede. Essa riafferma, in questa circostanza, la sua disponibilità e il suo desiderio di concorrere nelle iniziative delle Organizzazioni internazionali tendenti a rinforzare in Europa e nel mondo la mutua comprensione e la pace. Rinnova l’invito perché «tutti sostengano e stimino il ruolo degli organismi che sono stati creati per unire le Nazioni in una franca e reciproca collaborazione, per impedire le guerre e prevenire i conflitti …, per far aumentare la fiducia e la validità del Diritto Internazionale …» (Doc. Cath, vol. LXII, 1965, col. 1331).

Questa disponibilità è testimoniata dal comportamento, direi quotidiano, della Santa Sede e dei Papi, in favore della pace, del rispetto dei diritti dell’uomo e dalla sua promozione.

L’azione della Santa Sede si svolge sul piano delle coscienze, per vie persuasive, sia attraverso i canali dell’opinione pubblica, sia attraverso le vie diplomatiche, sia mediante la presenza dei suoi rappresentanti alle assemblee tenute dalle Organizzazioni Internazionali.

L’appoggio solennemente dato dalla Santa Sede alla Carta Universale dei Diritti dell’Uomo, il sostegno e l’incoraggiamento apportati alle iniziative in favore del disarmo; la sua sottoscrizione a questa e a quella Convenzione, come per esempio la Convenzione sull’eliminazione di ogni forma di discriminazione razziale del 1963; le sue raccomandazioni in favore della ratifica di certi Trattati, sono altrettanti esempi di questa azione indiretta in rapporto al Diritto, internazionale o nazionale. I Papi insistono sovente sulla necessità di questi riconoscimenti o di queste applicazioni effettive dell’uguaglianza di tutti davanti alla legge: «Questa uguaglianza reclama dalla società civile un riconoscimento sempre più esplicito dei diritti essenziali di tutto l’essere umano» (Paolo VI, Messaggio «Africae Terrarum» alla Gerarchia e ai popoli d’Africa, 29 ottobre 1967, Doc: Cath. vol. LXIV, 1967; col. 1946).

Per non rimanere alle sole raccomandazioni e per intraprendere pubblicamente una azione, Paolo VI ha deciso in particolare di istituire la «Giornata Mondiale della Pace», la cui celebrazione coincide con il primo giorno dell’anno. Il tema della Giornata del 1969 è molto significativo per il suo solo enunciato: «I diritti dell’uomo, cammino verso la pace». I suoi messaggi annuali in occasione di queste manifestazioni tendono all’educazione delle coscienze per il rifiuto della guerra e la edificazione della pace, affinché «all’assioma che vuole che la pace risulti dall’equilibrio degli armamenti, si sostituisca il principio che la vera pace si può edificare soltanto nella mutua fiducia» (Enciclica Pacem in terris, n.113.

Trattandosi dei Diritti dell’uomo, sembra importante sottolineare gli aspetti indicati nei documenti preparatori relativamente al rispetto dei Diritti culturali, sanzionati dagli articoli 26, n.1 e 27 n. 1 della Dichiarazione Universale i dei Diritti dell’Uomo, diritti che comprendono quello all’istruzione e quello alla partecipazione alla vita culturale. Non si dovrebbe ignorare il § 3 dello stesso articolo 26 che sancisce il diritto prioritario dei genitori alla scelta dell’Istruzione da dare ai loro figli.

La lotta contro l’analfabetismo è pure una delle preoccupazioni della Chiesa cattolica.

A proposito della difesa della libertà di «cercare, ricevere e diffondere informazioni e idee con tutti i mezzi e senza limiti di frontiere» (articolo 19 della Dichiarazione Universale dei diritti dell’uomo, non sarà inutile rilevare l’importanza di questo particolare diritto umano, con la sua conseguenza logica, della libera circolazione dei libri in tutti i Paesi, sostenuta dalla Carta del libro.

Sarebbe augurabile che in questo Anno Internazionale del Libro, al quale la Santa Sede ha volentieri accordato il suo appoggio, si abbassino le barriere che ne interdicono la libera circolazione, dal momento che il libro è lo strumento per eccellenza della comprensione internazionale: «le guerre nascono dallo spirito degli uomini» dichiara l’Atto costitutivo dell’UNESCO, «e perciò è nello spirito degli uomini che devono essere elevate le difese della pace».

Bisogna infine ricordare qui che uno dei punti più importanti della strategia adottata dalle Nazioni unite per il secondo Decennio dello Sviluppo è la mobilitazione dell’opinione pubblica. Ben poco è stato fatto, salvo in pochi Paesi. E tuttavia è l’opinione pubblica a rimanere il migliore stimolo dell’azione dei Governi. I primi a beneficiare di una trasformazione delle mentalità per aprirla a una solidarietà planetaria dai crescenti appetiti del consumo tipico delle società benestanti saranno i popoli che avranno saputo crescere superando se stessi. Non sfugge a nessuno, in quest’ora difficile di crisi della gioventù, che il suo male è essenzialmente e precisamente nell’affievolirsi di queste esigenze di una civiltà dell’Essere a scapito delle comodità di una civiltà del solo Avere.


***L’Osservatore Romano 8-9.5.1972 p.6.

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Mgr Renato R. MARTINO

Intervention à la VIe Conférence régionale des Commissions nationales européennes pour l’UNESCO****

Bucarest, 3-9 mai 1972

 

Del estudio de los documentos preparatorios se echa de ver que el fin principal de esta conferencia es el de ayudar a la UNESCO a realizar sus programas, tanto en los países en los que actúan las comisiones nacionales coma en los países en vía de desarrollo, por medio de una colaboración apropiada.

Las iniciativas tomadas hasta este momento y los proyectos de acción para el futuro, a los cuales se refieren los informes, prueban que mucho se ha hecho pero que mucho queda todavía por hacer.

La Santa Sede esta convencida de la importancia capital del trabajo que la UNESCO realiza en et mundo y, por este motivo, sigue de cerca sus actividades por medio de la presencia de un Observador permanente en la sede parisina de la Organización. Envía observadores a las diversas conferencias y reuniones mundiales y regionales, organizadas en el marco de sus programas; participa en las iniciativas promovidas por la Organización, como por ejemplo el «Año Internacional de la Educación» y el «Año Internacional del Libro»; se adhiere, en la medida de sus posibilidades, a las Convenciones establecidas por la UNESCO y anima a las Organizaciones Nacionales católicas a colaborar con esta última: en efecto, muchas de ellas gozan ante la UNESCO del estatuto de Organización no-gubernamental.

El hecho de que hoy la Santa Sede envíe un Observador a una conferencia europea confirma el interés constante que los Romanos Pontífices – y especialmente Pío XII, Juan XXIII y Pablo VI – han manifestado por la cooperación entre las naciones europeas al servicio de la paz y, sobre todo, de ese desarrollo que es, ante todo, desarrollo del hombre. El mismo interés se aplica a la extensión de su acción concertada con respecto a los pueblos en marcha hacia su propia promoción, en la armonía de su historia y de su propia cultura.

En todo caso, las relaciones entre Europa y los otros países deben estar fundadas sobre la igualdad y la reciprocidad, si se quiere obtener una paz justa y auténtica. «La creación de una Europa unida y pacifica – dijo Pablo VI al recibir, en septiembre de 1965, a los miembros del Centro de Información y de Estudio de la « Joven Europa » – es un ideal extremamente bello e importante, digno de una nueva generación que ha sabido sacar una lección útil de las trágicas experiencias de la última guerra. Responde a una visión del actual momento histórico en el cual los intereses de los pueblos tienen entre si una estrecha interdependencia. Esta plenamente conforme con la concepción cristiana de la sociedad humana, que tiende a hacer del mundo una sola familia de pueblos hermanos».

Las mismas exigencias de su ministerio solicitan el apoyo y el sostén que la Iglesia católica ofrece a este ideal: «Nuestro ministerio – decía Pablo VI en una audiencia de abril de 1965 – convierte en un deber el promover y animar todo lo que puede contribuir a suprimir las barreras entre los hombres y las naciones, y llevarlas a un entendimiento fraterno. Este deber, que es de alcance universal, se aplica, ante todo, a los grupos de naciones a las que ha acercado un común destino histórico y a las que una afinidad de tradiciones invita a fraternizar de un modo especial».

La Santa Sede piensa, además, que la misión de Europa no está aún terminada y que el mundo tiene todavía necesidad de ella. Al contrario, «los males de Europa – dice el Papa – son los males del mundo y su división espiritual ligue siendo la causa principal del malestar que aflige a gran parte de la humanidad».

El punto 9 del orden del día prevé el estudio de la acción de las Comisiones nacionales en favor de los grandes objetivos de la UNESCO: la paz, los derechos del hombre y el desarrollo.

Los tres informes dedicados a este tema demuestran cómo se concibe el problema de la paz, que, en nuestros días, es inseparable del respeto a los derechos del hombre y de la promoción del desarrollo en todos los niveles. A los delegados aquí presentes que se consagran a la mejora del entendimiento y del respeto de estos deberes particularmente importantes para las naciones europeas, deseo expresar el saludo caluroso y los mejores deseos de a Santa Sede. Ella reafirma en esta circunstancia su disponibilidad y su deseo de concurrir a las iniciativas de las Organizaciones internacionales que tiendan a fortalecer en Europa y en el mundo la comprensión mutua y la paz; renueva el deseo de que «todos apoyen y aprecien la misión de tos organismos que han sido creados para unir a las naciones en una colaboración franca y recíproca, para impedir las guerras y prevenir los conflictos..., para hacer progresar la confianza y la expresión del Derecho Internacional... ».

Testimonio de esta disponibilidad es la conducta, yo diría cotidiana, de la Santa Sede y de los Papas, en favor de la paz, del respeto de los derechos del hombre y de su promoción.

La acción de la Santa Sede se desarrolla en el terreno de las conciencias, por vías persuasivas, tanto a través de los canales de la opinión pública como por vías diplomáticas y por la presencia de sus representantes en las asambleas celebradas por las Organizaciones Internacionales.

El apoyo otorgado solemnemente por la Santa Sede a la Carta Universal de los Derechos del Hombre; el sostén y el estímulo prestado a las iniciativas en favor del desarme; la firma de tal o cual Convención, como por ejemplo, la Convención sobre la eliminación de todas las formas de discriminación racial de 1963; sus recomendaciones en favor de la ratificación de ciertos tratados, son otros tantos ejemplos de esta acción indirecta con relación al Derecho, internacional o nacional. Los Papas insisten a menudo sobre la necesidad de estos reconocimientos o de estas aplicaciones efectivas de la igualdad de todos ante la ley: «Esta igualdad reclama de la sociedad civil un reconocimiento cada día más explícito de los derechos esenciales de todo ser humano » (Pablo VI, Mensaje Africae terrarum, a la jerarquía y a los pueblos de África, 29 de octubre de 1967).

Para no quedar sólo en recomendaciones y para comprometerse públicamente en una acción, Pablo VI decidió particularmente instituir la «Jornada Mundial de la Paz», cuya celebración coincide con el día primero del año. El tema de la Jornada de 1969 fue bastante significativo ya sólo en su enunciado: «Los Derechos del Hombre, camino hacia la paz». Sus mensajes anuales con ocasión de esta manifestación tienden a la educación de las conciencias para el aborrecimiento de la guerra y la edificación de la paz a fin de que «el axioma que quiere que la paz resulte del equilibrio de armamento, se sustituya por el principio de que la verdadera paz no puede edificarse más que en la confianza mutua» (Encíclica Pacem in terris, 113).

Tratándose de los derechos del hombre parece importante subrayar los aspectos indicados en los documentos preparatorios a propósito del respeto de los derechos culturales, sancionados por los artículos 26 n.1 y 27 n.1 de la Declaración Universal de los Derechos del Hombre, derechos que engloban el de la instrucción y el de la participación en la vida cultural. No se debiera ignorar el párrafo 3 de este mismo artículo 26 que sanciona el derecho prioritario de los padres a escoger el tipo de educación que se ha de dar a sus hijos.

La lucha contra el analfabetismo es también una de las preocupaciones de la Iglesia católica.

A propósito de la defensa de la libertad de « buscar, recibir y difundir informaciones e ideas por todos los medios y sin consideración de fronteras » (art. 19 de la Declaración Universal de los Derechos del Hombre), no será inútil hacer notar la importancia de este aspecto de los derechos del hombre con su consecuencia lógica que es la libre circulación de los libros entre todos los países, apoyada por la Carta del Libro. Sería de desear que en este « Año Internacional del Libro », al cual la Santa Sede ha prestado voluntariamente su apoyo, se eliminaran las barreras que impiden su libre transmisión, cuando es el instrumento por excelencia de la comprensión internacional: «Las guerras nacen en el espíritu de los hombres» – declara el Acta constitutiva de la UNESCO –, «es en el espíritu de los hombres donde deben ser construidas las defensas de la paz ».

Es necesario recordar aquí que uno de los puntos más importantes de la estrategia adoptada por las Naciones Unidas para el segundo Decenio del Desarrollo es la movilización de la opinión pública. Muy poco se ha hecho, salvo en raros países. Y sin embargo, la opinión pública sigue siendo el mejor estímulo para la acción de los gobiernos. Los primeros que se beneficiarán de una transformación de las mentalidades que las abra a una solidaridad planetaria y rechace el egoísmo de los crecientes apetitos de consumo típico de las sociedades del bienestar, serán los pueblos que hayan sabido crecer superándose a si mismos. A nadie se le oculta, en esta hora difícil de crisis de la juventud, que su mal está esencialmente y precisamente en la desaparición de estas exigencias de una civilización del ser en aras de las comodidades de una civilización del sólo tener.


****L'Osservatore Romano. Edición semanal en lengua española n.25 p.2, 10.

 

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