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Mgr Renzo FRANA

Intervention à une réunion de l’UNESCO pour élaborer un projet de déclaration sur la race et les préjugés raciaux*

Paris, 13-21 mars 1978




La Délégation du Saint-Siège tient à exprimer son accord sur l’opportunité de cette Déclaration du fait qu’elle ne double pas les déclarations et conventions antérieures des Nations Unies et de 1’UNESCO, qu’elle s’inscrit très heureusement dans le cadre des objectifs majeurs de l’Unesco, et qu’elle apparaît apte à offrir une base pour son action en ce domaine.

La Délégation du Saint-Siège tient en outre à dire combien elle apprécie la netteté et la vigueur de cette condamnation du racisme sous ses divers aspects.

Mais, en ce qui concerne les justifications de cette condamnation que nous offre le présent projet, il nous semble qu’elles appellent à certains égards une présentation améliorée qui leur donnerait plus de poids, une plus grande validité et qui dissiperait certaines équivoques du texte; de plus, la Déclaration gagnerait à faire place à des vues plus fondamentales.

En associant assez étroitement en plusieurs passages l’éthique et la science, le texte du projet risque de laisser entendre que c’est en définitive dans la science (biologique, sciences humaines) que doit être cherchée la condamnation du racisme. Or, si notable que soit l’apport des travaux scientifiques récents – notamment en génétique – à la condamnation du racisme, il n’en reste pas moins que c’est surtout dans des vues indépendantes des conclusions des sciences positives, sujettes d’ailleurs à des modifications peut-être non négligeables, que doit être cherchée la justification de cette condamnation, savoir cette conviction qui procède d’une réflexion fondamentale sur la condition humaine, selon laquelle est affirmée l’unité essentielle de l’espèce humaine – ceci sans même qu’il soit fait appel à son unité d’origine – et sa conséquence, l’égalité de tous les être humains et de tous les peuples. Comment d’ailleurs pourrait-on fonder sur la science seule l’éthique de solidarité, de fraternité et de paix dans laquelle doit s’inscrire la condamnation du racisme, si l’on veut lui donner toute la force qui en permettra une effective mise en oeuvre?

Sans doute ces vues sont présentes dans le document. Mais il leur est donné pour sources, d’une part les normes du droit international, principalement la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, d’autre part le consensus social des peuples. Or, cette condamnation, comme d’ailleurs ces normes elles-mêmes, ont une inspiration plus profonde qui est à chercher dans un idéal, dans une éthique, dans une conception de la nature et de la vocation de l’homme et de l’humanité beaucoup plus fondamentale que les normes purement sociales.

Ajoutons que ces vues plus fondamentales, qui trouvent aujourd’hui leur expression dans le cadre de l’organisation des Nations Unies et, en particulier, de l’Unesco, se rencontrent aussi et depuis longtemps dans les philosophies, les morales, les religions, réalités qui d’ailleurs ont été prises en considération en tant que telles dans le colloque de l’Unesco «Les convictions et la paix» en mal 1974. Il y a là un état de choses que l’on aurait souhaité voir mentionné le projet de Déclaration.

En ce qui concerne l’Eglise catholique, on y trouve de nombreuses prises de position contre le racisme. Déjà, au XVIème siècle, chez un Las Casas et de la part du Pape Paul III. Et, tout récemment, de façon particulièrement ferme et explicite dans la Constitution Gaudium et Spes du Concile Vatican II Nous y relevons notamment cette déclaration: «Toute forme de discrimination touchant les droits fondamentaux de la personne, qu’elle soit fondée sur la race, la couleur de la peau, la condition sociale, la langue ou la religion, doit être dépassée et éliminée comme contraire au dessein de Dieu, car tous les hommes, doués d’une âme raisonnable et créés l’image de Dieu, ont une même nature. On doit donc toujours davantage reconnaître leur égalité fondamentale».

Dans de telles perspectives, on ne saurait trop souligner le rôle majeur si justement noté dans le texte du présent projet, de l’éducation dans l’élimination du racisme. Cette éducation qui ne sera pas seulement une information, mais une formation des consciences, établira cette condamnation du racisme au plus profond du cœur des hommes.



*L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.15 p.2.

La Documentation catholique, n.1741 p.412


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Mgr Renzo FRANA

Intervention à une réunion de l’UNESCO pour élaborer un projet de déclaration sur la race et les préjugés raciaux**

Paris, 13-21 mars 1978

The Holy See Delegation wishes to express its agreement on the opportuneness of this Declaration because it does not repeat Declarations and prior Conventions of the United Nations and of UNESCO, because it is happily set in the framework of the main aims of UNESCO and because it seems suitable to offer a basis for its action in this field.

The Holy See Delegation is also anxious to say how much it appreciates the clarity and vigour of this condemnation of racism in its various aspects.

But as regards the justification of this condemnation, offered by the draft in question, it seems to us that they need, from certain standpoints, a better presentation which would give them more weight and greater validity and might dispel certain ambiguities of the text. The Declaration would gain by making room for fundamental views.

By associating ethics and science very closely in many passages, the test of the draft runs the risk of letting it be understood that when all is said and done the condemnation of racism must be sought in science (biology, human sciences). Now, however, considerable may be the contribution of recent scientific works – specially in genetics – to the condemnation of racism, it is, nevertheless, particularly in views independent of the conclusions of positive sciences, subjected, moreover, to changes, which may not, perhaps, be negligible, that justification of this condemnation must be sought. This means the acceptance of the conviction derived from a fundamental reflection on the human condition according to which the essential unity of the human species is affirmed – and this even without appealing to its unity of origin – and also its consequence, the equality of all human beings and of all peoples. How would it be possible to base on science alone the ethics of solidarity, brotherhood and peace in which the condemnation of racism must be set, if it is desired to give it all the force necessary to permit its effective application?

These views are certainly present in the document. But they have as their sources, on the one hand the norms of international law, especially the International Declaration on Human Rights, and on the other hand the social consensus of the peoples.

Now this condemnation, as also the norms themselves, have a deeper inspiration which is to be sought in an ideal, an ethic, a concept of nature and of the vocation of man and of humanity that is far more important than purely social norms.

Let us add that these more important views, which find their expression today in the framework of the United Nations Organization, are also found, and have been found for a long time, in philosophies, moralities, religions, realities which, moreover, were taken into consideration, as such, in UNESCO’s colloquium on «Convictions and Peace» in May 1974. There is here a state of things which it would have been desirable to have mentioned in the draft of the Declaration.

As regards the Catholic Church, there have been many stands against racism: as early as the sixteenth century, by Las Casas, for example, and by Pope Paul III. And very recently in a particularly firm and explicit manner in the Constitution Gaudium et Spes of the Second Vatican Council. «Forms of social or cultural discrimination in basic personal rights on the grounds of sex, race, colour, social conditions, language or religion, must be curbed and eradicated as incompatible with God’s design because all men are endowed with a rational soul and are created in god’s image; they have the same nature and origin…; there is here a basic equality between all men and it must be given ever greater recognition».

In this perspective it would not be out of place to stress the more important role of education for the elimination of racism, so rightly noted in the text of this draft. This education, which will not be just information, but a formation of consciences, will establish this condemnation of racism in the deepest recesses of men’s hearts.


**L'Osservatore Romano. Weekly Edition in English n.15 p.5.

Paths to Peace p.100-101

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RIUNIONE DELL'UNESCO PER ELABORARE UN PROGETTO DI
DICHIARAZIONE CONTRO I PREGIUDIZI RAZZIALI

INTERVENTO DI MONS. RENZO FRANA***

Parigi, 13-21 marzo 1978


La Delegazione della Santa Sede tiene ad esprimere il proprio accordo sull’opportunità di questa Dichiarazione, che non ripete le dichiarazioni e le convenzioni anteriori delle Nazioni Unite e dell’UNESCO, s’inquadra felicemente tra gli obiettivi principali dell’UNESCO e appare atta ad offrire una base d’azione in questo campo.

La Delegazione della Santa Sede desidera ribadire quanto apprezza la chiarezza e il vigore di questa condanna del razzismo nei suoi diversi aspetti.

Ma per quanto riguarda le giustificazioni di questa condanna, citate nell’attuale progetto di Dichiarazione, ci sembra che le stesse abbiano bisogno, per certi aspetti, di una migliore esposizione che dia loro più peso, una maggiore precisione per dissipare certi equivoci del testo, che migliorerebbe se si desse spazio a motivazioni fondamentali.

Associando strettamente in molti passaggi l'etica e la scienza, il testo rischia di lasciare intendere che è in definitiva nella scienza (biologia e comunque scienze umane) che deve essere cercata la condanna del razzismo. Ma, pur considerevole che sia il contributo di recenti lavori scientifici – in particolare della genetica – la condanna del razzismo si radica in punti di vista indipendenti dalle conclusioni delle scienze positive, inclini del resto ad adattamenti forse non trascurabili. La motivazione di questa condanna, procede da una riflessione fondamentale sulla condizione umana, secondo la quale è affermata l'unità essenziale della razza umana – questo senza fare appello alla dignità della sua origine – e quindi la conseguenza più immediata: l'uguaglianza di tutti gli esseri umani e di tutti i popoli. Come del resto si potrebbe fondare solo sulla scienza l'etica della solidarietà di classe e la pace nella quale deve iscriversi la condanna del razzismo, se si vuole dargli tutta la forza che ne permetterà un'effettiva attuazione?

Senza dubbio queste vedute sono presenti nel documento. Ma hanno avuto come fonti da una parte le norme del diritto internazionale, soprattutto la Dichiarazione internazionale dei diritti dell’uomo, dall’altra il consenso sociale dei popoli.

Ora questa condanna, come d’altra parte le stesse norme, hanno un’ispirazione più profonda che è da ricercare in un ideale, in un’etica, in una concezione della natura e della vocazione dell’uomo e dell’umanità, molto più importante delle norme puramente sociali.

Aggiungiamo che queste importanti visioni, che trovano oggi la loro espressione nelle Organizzazioni delle Nazioni Unite, in particolare dell’UNESCO, da molto tempo sono rintracciabili nelle filosofie, nelle morali e nelle religioni; realtà che d’altra parte sono state valorizzate nel colloquio dell’UNESCO su «Le convinzioni e la pace» nel maggio 1974. Vi è tutto un patrimonio di idee che sarebbe stato auspicabile veder menzionato nel progetto della Dichiarazione.

Per quanto riguarda la Chiesa Cattolica, vi sono state numerose prese di posizione contro il razzismo. Già nel XVI secolo, per opera del Vescovo cattolico spagnolo Las Casas, e da parte di Papa Paolo III. E molto recentemente in maniera particolarmente ferma ed esplicita nella Costituzione Gaudium et Spes del Concilio Vaticano II. Riprendiamo specialmente questa dichiarazione «Ogni genere di discriminazione nei diritti fondamentali della persona, sia fondata sulla razza, il colore della pelle, la condizione sociale, la lingua o la religione deve essere superata ed eliminata come contraria al disegno di Dio, perché tutti gli uomini, dotati di un’anima e creati ad immagine di Dio, hanno la stessa natura. Si deve dunque, sempre e soprattutto, riconoscere la loro uguaglianza fondamentale».

In questa prospettiva non sarebbe fuori luogo sottolineare il ruolo più importante, così giustamente notato nel testo del presente progetto, dell’educazione all’eliminazione del nazismo. Questa educazione, che non sarà soltanto una informazione ma una formazione di coscienze, stabilirà questa condanna del razzismo radicata profondamente nel cuore degli uomini.


***L’Osservatore Romano 26.3.1978 p.2.

 

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