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 ADRESSE D'HOMMAGE DU VICE-DOYEN
DU CORPS DIPLOMATIQUE PR
ÈS LE SAINT-SIÈGE,
S.E. MR. HENRI RENÉ DODDS,
AMBASSADEUR DU SÉNÉGAL
*

Samedi 15 janvier 1977

 

Sainteté,

Permettez-moi d’avoir une pensée toute particulière pour notre vénéré doyen, Son Excellence M. l’Ambassadeur du Guatemala, qui, pour des raisons majeures, n’a pas pu assister à notre réunion.

En son absence, je dois donc me faire, devant Votre Sainteté, l’interprète de tous mes collègues du Corps Diplomatique.

C’est un très grand honneur qui m’échoit et j’en suis conscient, mais c’est également une lourde charge qui m’incombe.

Veuillez, je Vous en prie, avoir la plus grande indulgence pour mon inexpérience.

Très Saint-Père,

C’est toujours avec la même émotion, une profonde émotion, que chaque année, le Doyen du Corps Diplomatique présente à Votre Sainteté les vœux à la fois déférents et chaleureux des Ambassadeurs et des Ministres accrédités près le Saint-Siège, accompagnés de leur épouse et de leurs principaux collaborateurs.

C’est une belle et très ancienne tradition qui nous honore, mais c’est aussi un devoir que chacun d’entre nous tient à accomplir, pour exprimer au Souverain Pontife notre admiration et notre gratitude.

Admiration à votre égard, pour le courage et la patience avec lesquels, durant près de quatorze ans, Vous avez su diriger l’Eglise post- conciliaire, contre vents et marées, alors que le monde entier, le monde catholique en particulier, attendait vos orientations et vos décisions.

Nous pouvons reconnaître que celles-ci ont satisfait les désirs des catholiques et aussi des hommes de bonne volonté, épris de paix: elles ont contribué à les rendre meilleurs, plus humains, plus respectueux de leurs frères, plus conscients de ce qu’ils étaient, en réalité, des citoyens de l’univers.

Gratitude, pour l’œuvre immense que Vous avez entreprise, dès le début de votre pontificat, en faveur de la paix dans le monde, pour la défense des droits de l’homme, pour la réhabilitation des petits et des faibles, pour une aide plus efficace aux opprimés.

Vos multiples interventions – sous forme de documents ou allocutions –, constituent autant de pages remarquables qui appartiennent déjà à l’Histoire.

Ceux d’entre nous, les plus anciens, qui ont suivi les activités du Saint-Siège durant de nombreuses années, jour après jour, et qui ont écouté et su entendre vos exhortations et vos conseils, peuvent témoigner hautement de vos efforts, de la profondeur de votre foi, du courage de votre engagement, de la grandeur de vos desseins.

Dans ces conditions, comment pourrait-on douter de la mission tout à fait particulière dont vous manifestez un sens si aigu et que Vous accomplissez avec tant de persévérance et de piété? Et comment pourrait-on douter qu’un avenir plus humain soit possible, malgré certaines vicissitudes?

C’est pourquoi, Très Saint-Père, Vous nous voyez aussi nombreux aujourd’hui, venus de tous les horizons, vous apporter l’hommage de notre profond respect, en même temps que l’assurance renouvelée des sentiments de très haute estime que les Chefs d’Etat et de Gouvernement que nous représentons nous ont chargé de Vous transmettre.

Que nous réserve l’année 1977 qui vient de commencer? Qui saurait le dire? Devant une pareille incertitude, nous ne pouvons qu’espérer de jours meilleurs, des « lendemains qui chantent », souhaiter que vos paroles soient enfin entendues, ces paroles que Vous n’avez jamais cessé de répéter, réclamant inlassablement, de tous les hommes et de tous les peuples, le pardon, la réconciliation, l’amour, la fraternité.

Hier encore, Très Saint-Père, à l’occasion du dixième anniversaire de la « Journée de la Paix », Vous vous adressiez, je cite vos paroles: « à tous les hommes investis de hautes responsabilités et à vous, innombrables et inconnus, vous tous nos amis »: ne demandiez-Vous pas que l’on Vous ouvre la porte, que l’on Vous ouvre les portes qui conduisent aux chemins, parfois difficiles il est vrai, de l’intelligence et de la raison?

De nombreuses portes se sont ouvertes, sans doute, à votre appel, mais beaucoup d’autres restent fermées.

Jusqu’à quand demeureront-elles closes?

Serait-ce là une question à laquelle on ne peut pas répondre? Et pourtant. Serait-ce là une question à laquelle on ne veut pas répondre? Et pourquoi?

Sans jamais tenir compte des fatigues, des difficultés, des embûches, des distances, des risques, Vous n’avez toujours demandé qu’une seule chose, l’accès à tous les cœurs.

Vous n’avez jamais cessé de tendre les bras, des bras ouverts à tous, sans aucune distinction, et même en pardonnant d’avance à ceux qui les refuseraient.

Que la présence ici de tous ces Ambassadeurs, chaque année de plus en plus nombreux, appartenant à toutes les races, à toutes les confessions, venus de tous les coins de la terre, soit pour Vous un réconfort.

Beaucoup de Nations Vous ont entendu et compris : notre présence ici n’en est-elle pas, quelque sorte le signe?

Voyez, Très Saint-Père, toutes ces personnes qui marchent à vos côtés et qui continueront à Vous accompagner tout au long de votre route.

Soyez rassuré, nous gardons les yeux fixés sur le symbole que Vous représentez, nous continuerons encore longtemps à regarder l’horizon que Vous nous montrez, cet horizon où chaque jour se lève, dans sa splendeur, l’étoile du matin, le grand soleil de l’espérance.

Bonne et heureuse année, Très Saint-Père, et longue vie, le monde entier a grand besoin de votre présence.


*L’Osservatore Romano, 16.1.1977 p.2.

Insegnamenti di Paolo VI, vol. XV, p.70-72.

L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française, n°4 p.?

 

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