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  ADRESSE D'HOMMAGE DU DOYEN
DU CORPS DIPLOMATIQUE PR
ÈS LE SAINT-SIÈGE,
S.E. MR. LUIS VALLADARES Y AYCINENA,
AMBASSADEUR DU GUATEMALA*

Samedi 14 janvier 1978

 

Très Saint-Père,

A nouveau, grâce à cette heureuse tradition, en la circonstance de la Nouvelle Année, nous voici réunis, Membres du Corps Diplomatique accrédités près le Saint-Siège, afin de présenter à Votre Sainteté les vœux fervents, cordiaux et sincères, tant de la part de nos gouvernements et de nos peuples, comme de la nôtre, pour que Votre Sainteté ait bonne santé et longue vie, pour Son bien-être personnel, avant tout, mais également pour le bien de l’humanité entière qui certainement a besoin de Votre exemple et a soif de Vos lumières.

C’est de nouveau également à moi, comme Doyen, que revient le très grand honneur d’être le porte-parole de mes distingués collègues, circonstance qui me remplit de satisfaction et d’émotion, posant cependant sur mes faibles épaules le lourd fardeau de la responsabilité. Pour l’alléger je Vous demande, Saint-Père, bienveillance et compréhension.

Nous désirons Vous féliciter, Auguste Pontife, – comme nous l’avions déjà fait au début de l’automne, et même avec encore plus de ferveur, – pour Vos quatre-vingts ans dont a voulu Vous faire bénéficier Dieu Notre Seigneur, âge vénérable que la Bible estime signe de vigueur (Cfr. Ps. 89, 10); anniversaire qui donna l’occasion et l’opportunité au monde entier de manifester des chaleureuses démonstrations d’admiration et d’affection à l’égard de Votre Auguste Personne.

Nous savons, très Saint-Père, que par humilité, humilité qui est l’une de Vos vertus innées, Vous auriez préféré que passe inaperçue cette «grande» date, la date de Votre anniversaire de naissance. Qui, pourtant, aurait pu freiner de telles manifestations, imposer le silence à la spontanéité des cœurs? Si, il y a quinze ans de cela, Votre Election au Trône de Pierre fut si bien accueillie, ces trois lustres de merveilleux Pontificat ont vu croître et grandir énormément Votre Personnalité.

Qui sinon Vous, nuit et jour, maintient vive la lumière de l’espoir pour un monde meilleur? Qui, sinon Vous, émeut le monde, les peuples et les gouvernements par Ses Messages pour l’annuelle « Journée de la Paix »? Qui, sinon Vous, institua ces journées? Et de ces Messages, quel est le plus vibrant, quel est le plus profond, lequel a la plus large et la plus grande portée? Il est difficile d’y répondre. Tous sont nécessaires, tous de rare valeur, émanation de grand savoir et d’apostolat évangélique.

Ne pouvant y consacrer qu’une brève mention, retenons du moins le Message le plus récent, celui de la « Journée de la Paix » – Premier janvier 1978 – , date à laquelle nous avons eu la chance, là dans la Patriarcale Basilique de Sainte-Marie Majeure, d’être les témoins de la grande ferveur de trois mille personnes rassemblées à l’intérieur, alors qu’un nombre non inférieur – ces murs sacrés ne pouvant les contenir tous – se trouva en dehors, supportant le froid intense de l’hiver, tempéré, il est vrai, par la chaleur de l’enthousiasme de chacun d’eux.

Ce Message a fait le tour du globe terrestre; et de toutes les latitudes, de tous les continents, sans doute sans exclusion d’aucun pays, il a rapporté au Vatican le plus reconnaissant et vif consentement.

Comment n’en serait-il point ainsi, si le Message s’ouvre et se termine de façon lapidaire: «Non à la violence, oui à la paix »? Et qui dans le monde, à des degrés divers, ne souhaite ardemment que disparaisse la violence et règne la paix? Nous désirons tous celle-ci, alors que nous repoussons l’autre. Malheureusement, cependant, nous n’avons pas tous la même conception de la violence et de la paix. Ardu, donc, difficile est le chemin à suivre en vue d’atteindre la réalité ambitionnée et nécessaire: la disparition de la violence, le règne de la paix.

Toutefois, une chose est certaine, incontestablement certaine: jamais n’arrivera à rejoindre ce bien si désiré, et si précieux en répondant à la violence par la violence. Nous devons nous éduquer à l’amour de Dieu et à l’amour envers son prochain. Nous devons arriver au déracinement des motifs qui existent ou existeraient et qui engendrent les aptitudes à la violence collectives ou individuelles. En fait, dans les Messages pour les « Journées de la Paix », c’est bien là que l’on rencontre la lumière qui éclaire le chemin...

Très Saint-Père: en cette circonstance, il nous est particulièrement de Vous féliciter pour les excellents fruits de la Sème Assemblée, du Synode des Evêques, célébrée en octobre dernier, avec la participation d’au moins 204 Pères Synodaux, venus du monde entier, représentant 90 Conférences Episcopales, des Eglises de Rite Oriental, des Dicastères Romains, des Instituts Religieux...

Très Saint-Père: si pour les diplomates la représentation que nous exerçons est toujours un très grand honneur, pour nous, qui sommes accrédités auprès du Saint-Siège, il s’agit non seulement d’un honneur ces plus hauts, mais également d’un privilège extraordinaire dont nous sommes reconnaissants et fiers.

Nous vous prions, Très Saint-Père, d’accueillir avec bienveillance dommage de mes distingués et chers collègues, ainsi que le mien personnel et la salutation réitérée de nos peuples et gouvernements. Et que nous vienne Votre Apostolique Bénédiction!


*L’Osservatore Romano, .

Insegnamenti di Paolo VI, vol. XVI, p.33-35.

L’Attività della Santa Sede 1978, p.14-15.

L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française, n°3, p.2.

 

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