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DISCOURS DU DOYEN
DU CORPS DIPLOMATIQUE PR
ÈS LE SAINT-SIÈGE,
S.E. M. LUIS VALLADARES Y AYCINENA,
AU PAPE JEAN-PAUL Ier

Mercredi 30 août 1978

 

Très Saint-Père,

Au nom de la totalité du Corps Diplomatique il me revient l'honneur, comme Doyen, d'être celui qui Vous présente l'expression sincère des plus chaleureuses félicitations, en Vous souhaitant un long Pontificat fécond pour l'Eglise, et, par extension, pour l'humanité entière.

Aussi, suis-je en cette merveilleuse matinée et dans cette belle et historique Salle du Consistoire, le porte-parole des Représentations diplomatiques accréditées près le Saint-Siège et, ainsi, de la totalité de nos peuples et gouvernements respectifs.

Nous pouvons Vous assurer, Très Saint-Père, que partout, à toutes les latitudes, sans distinction de races et de langues, et même j'ose dire, sans distinction de religions, le choix de Votre élection a mérité l'acceptation universelle, avec transport, avec grande joie, avec profonde satisfaction. Ainsi le témoignent les innombrables télégrammes qui des cinq continents Vous parviennent journellement; comme le témoignent également les services des correspondants diffusés dans le monde ; et les chaînes internationales de Télévision nous confirment combien le résultat du Conclave a apporté. — en plus de la tranquillité — euphorie et optimisme aux cœurs.

Tous ceux qui avec nous, au cours de l'après-midi de samedi, sur la Place Saint Pierre, ont eu la patience d'attendre — nous demandant les uns aux autres, (c'était l'heure du coucher du soleil) — si la fumée était noire ou bien blanche, ou plutôt blanche ou noire, car les demandes s'inversaient : les "impatients" patients qui n'étaient pas peu nombreux, nous étions des milliers. Nous reçûmes le prix mérité, — inoubliable souvenir ! — d'assister à l'ouverture de la grande fenêtre, d'entendre l'annonce fatidique de l'HABEMUS PAPAM, de savoir qui avait été élu et le nom que le Pontife aurait assumé. Nous nous électrisâmes ! Au moment même de l'apparition de Votre Sainteté au balcon, comme par enchantement, se multiplia énormément la foule sur la Place. A Vous voir, retentirent les applaudissements et les cris de joie... Captivant Votre sourire, et envoûtantes Vos paroles...

Le jour suivant, le dimanche, à l'heure de l'Angélus de midi, la Place de St Pierre arrivait difficilement à contenir la foule anxieuse de voir et d'écouter le Nouveau Pape. La manifestation massive de sympathie, fut de celles que l'on n'oublie plus ! Que nombreuses furent — à cause des applaudissements et des cris d'acclamation — les interruptions ponctuant Votre Allocution, si simple et sincère qui, de suite, gagna nos cœurs !

Avoir pris le nom de Jean Paul Premier en souvenir des deux plus récents Papes qui au cours des années à venir, verront grandir leur personnalité grâce à la meilleure compréhension de leur œuvre, grâce à la bonne perspective que donne l'histoire, valorise grandement la Vôtre, Très Saint-Père, car Vous donnez la démonstration indéniable de gratitude, et la gratitude est pierre des plus précieuses par sa rareté.

Toutefois, à part la reconnaissance, c'est ce que nous croyons, au choix du nom de Jean Paul d'autres considérations ont contribué. Sans nous pousser plus loin, suivre l'exemple de celui qui a ouvert le Deuxième Concile Œcuménique du Vatican et de celui qui l'a conclu, tous deux de grands Papes très aimés et vénérés au sein et en dehors du catholicisme, grâce à leur probité, à leur intégrité, à leur ouverture, et tant d'autres belles qualités de "bon pasteur".

Très Saint-Père, c'est le "bon pasteur" que tous ont trouvé en Vous à l'heure de Votre élection — compte tenu de Votre don total aux fidèles dans l'exercice du sacerdoce, exercice qui ne s'étant pas exprimé exclusivement en paroles, de vive voix, mais bien également par Vos écrits moyennant des publications imprimées — c'est ainsi que du "bon pasteur" ont pu profiter et jouir non seulement les fidèles de Votre diocèse, mais aussi un nombre incalculable de lecteurs. C'est Votre humilité qui a eu son poids, humilité si authentique et sincère qui brille dans Votre blason comme une réalité permanente.

C'est également et certainement le fait que ceux qui Vous ont élu connaissaient bien ce qui est écrit dans Votre thèse de théologie: "Le vrai théologien ne doit pas seulement parler de Dieu et sur Dieu, mais parler également à Dieu".

Très Saint-Père,

Je note des signes d'impatience pour Vous écouter, aussi je m'empresse de conclure, sans toutefois manquer de souligner l'agréable impression ressentie par le fait d'avoir appris la confirmation générale des charges dans le gouvernement central de l'Eglise et la nomination comme Secrétaire d'Etat retombée précisément sur qui automatiquement avait cessé de l'être au moment du décès de Votre très regretté Prédécesseur. Nous interprétons, Très Saint-Père, ces mesures non seulement comme témoignage de capacités, mais aussi comme hommage à la mémoire du Pape qui les avait nommés, le Pape Paul VI.

Finalement, Très Saint-Père, c'est au nom du Corps Diplomatique tout d'abord, et en mon nom personnel, que je forme à nouveau les vœux les meilleurs pour un long et fécond Pontificat au cours duquel puissent se réaliser les désirs et les aspirations de Vos Prédécesseurs et les Vôtres : le règne de la paix, de la justice et de la charité.

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